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La Bourse de Paris portée par les espoirs de négociations en Ukraine et les résultats

La Bourse de Paris évolue dans le vert jeudi, gagnée par l’optimisme sur fond d’espoir de négociations imminentes sur la guerre en Ukraine et d’une pluie de résultats d’entreprises globalement bien accueillis.Vers 9H00 GMT, le CAC 40 prenait 0,71% à 8.098,89 points, en hausse de 56,70 points. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 0,17% à 8.042,19 points.”Les spéculations sur un potentiel cessez-le-feu en Ukraine stimulent à nouveau les actions”, a commenté Andreas Lipkow, analyste indépendant.Donald Trump a annoncé mercredi soir avoir convenu avec Vladimir Poutine de lancer des négociations “immédiates” sur l’Ukraine, et promis une rencontre en personne avec son homologue russe.”Il viendra ici, et j’irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie Saoudite la première fois”, a-t-il affirmé lors d’un échange avec des journalistes à la Maison Blanche, sans donner de date, en prévoyant aussi un cessez-le-feu “dans un futur pas si lointain” en Ukraine.Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci a souligné qu’ils avaient “longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix”.En cas de conclusion d’un cessez-le-feu, “il y aura un dividende de la paix pour toute l’Europe”, a estimé Adam Button, de ForexLive.Autre focus majeur des investisseurs: les nombreuses publications de résultats d’entreprises, globalement bien reçus.Le titre de l’équipementier électrique français Legrand prenait vers 9H00 GMT 5,84%, après dépassé les 9% dans les premiers échanges, porté par un bénéfice net en hausse de 1,6% en 2024 à 1,16 milliard d’euros, grâce à son activité dans les centres de données.Le géant des télécommunications Orange (+2,33% à 11,00 euros), à nouveau porté par ses activités en Afrique, a lui maintenu son bénéfice en 2024 et confirme ses objectifs pour l’année en cours, selon un communiqué publié jeudi.L’équipementier automobile Michelin bondissait lui de 5,26% après avoir indiqué mercredi poursuivre son programme de rachat d’actions et verser à ses actionnaires 1,38 euro de dividende par action, malgré un recul de 4,7% de son bénéfice net l’an dernier.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français atteignait vers 9H00 GMT 3,20%, contre 3,23% la veille en clôture. Son équivalent allemand valait 2,47%, contre 2,48% mercredi soir.Renault continuera à “soutenir Nissan”Le français Renault (+1,80% à 50,36 euros), qui détient quelque 35% du capital du japonais Nissan, a dit jeudi à l’AFP qu’il “continuera à soutenir Nissan dans ses projets en cours” après que le constructeur et son compatriote Honda ont officialisé l’abandon de leurs discussions en vue d’une fusion.”En tant qu’actionnaire de Nissan, les termes de cette transaction, y compris le fait qu’elle n’inclue aucune prime de contrôle, ne sont pas acceptables”, a indiqué Renault. Cette fusion aurait fait les affaires du groupe français, qui se désengage progressivement de son alliance avec Nissan depuis l’an dernier.

Sony relève ses prévisions de bénéfices, portés par la “dynamique” de son activité jeux

Le géant japonais du divertissement Sony a relevé jeudi sa prévision annuelle de bénéfice pour l’exercice décalé 2024-2025, conforté par la santé de son activité de jeux vidéo.Sony prévoit désormais un bénéfice net de 1.080 milliards de yens (7 milliards de dollars) pour son exercice se terminant fin mars, contre une prévision antérieure de 980 milliards de yens (environ 6 milliards de dollars).Le groupe a également relevé sa prévision de ventes annuelles à 13.200 milliards de yens (82 milliards de dollars), contre une projection antérieure de 12.700 milliards de yens (79 milliards de dollars).Son segment jeu vidéo est resté porté par les ventes de jeux en ligne et les abonnements aux services en ligne, ainsi que par des effets de change positifs grâce au yen bas, qui rend plus attractives ses ventes à l’international.Au cours du 3e trimestre (octobre-décembre), dopé traditionnellement par les achats de fêtes de fin d’année, les ventes de Sony ont atteint 4.409 milliards de yens, en hausse de 18% par rapport à l’année précédente. Le bénéfice net est ressorti à 373,7 milliards de yens, en hausse de 3%.Une performance largement tirée par le secteur des jeux. Durant les trois derniers mois de 2024, Sony a ainsi indiqué avoir vendu 9,5 millions de consoles PlayStation 5, contre 8,2 millions sur la même période il y a un an.”Nous avons constaté une sorte de dynamique qui a dépassé nos attentes”, s’est enthousiasmé devant la presse Hiroki Totoki, directeur opérationnel et président de Sony, et qui prendra à partir d’avril le poste de PDG.”Au cours du troisième trimestre, nous avons eu des titres d’éditeurs tiers de haute qualité, ce qui a créé des effets de synergie” et a fait augmenter les ventes globales dans le secteur des jeux, a-t-il expliqué.-“De grands espoirs”-Selon Sony, ces ventes de jeux réalisés par des éditeurs tiers devraient compenser le déclin des titres développés dans ses propres studios, où il a réalisé des coupes d’effectifs sur fond de ralentissement de la croissance pour l’ensemble de l’industrie.Sony avait ainsi annoncé fin octobre la fermeture de deux studios, dont Firewalk, à l’origine du jeu de tir “Concord” retiré à peine deux semaines après son lancement à cause de faibles ventes.Le développeur et éditeur américain Bungie (créateur de “Halo” et “Destiny”), racheté par le groupe en 2022 pour 3,6 milliards de dollars, avait communiqué pour sa part cet été la suppression de 220 postes, soit 17% de ses effectifs.Selon Hiroki Totoki, le segment des jeux vidéo pourrait s’effriter au quatrième trimestre (janvier-mars), avant de rebondir avec vigueur sur l’exercice 2025-2026 qui commencera en avril”Nous prévoyons de lancer des titres forts (…) et nous devrions connaître une dynamique encore plus forte sur le nouvel exercice. J’ai de grands espoirs”, a-t-il déclaré, pointant par ailleurs le nombre croissant d’utilisateurs actifs.Le streaming musical reste également une source de revenus cruciale pour Sony, qui dispose d’un vaste catalogue d’artistes majeurs.Le groupe nippon a ainsi fait état “de revenus plus élevés provenant des services de streaming”, en forte hausse au troisième trimestre.Enfin, Sony continue de développer ses activités de création de contenus: soucieux de renforcer ses partenariats dans ce domaine, Sony avait conclu mi-décembre un accord avec son compatriote Kadokawa, conglomérat du secteur des médias à l’origine du jeu vidéo à succès “Elden Ring”, pour monter à 10% de son capital.Cet accord élargit le portefeuille de jeux et de contenus animés de Sony, après son achat en 2021 de Crunchyroll, un site de partage autrefois semi-légal et devenu aujourd’hui un géant du streaming de dessins animés japonais.Sony a également annoncé jeudi un rachat d’actions jusqu’à 50 milliards de yens (311 millions d’euros).

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les marchés boursiers européens ont majoritairement ouvert en terrain positif jeudi, portés par l’espoir d’un cessez-le-feu en Ukraine, au cours d’une séance riche en résultats d’entreprises.Vers 08H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris prenait 0,85%, Francfort 1,22% et Milan 0,47%. Londres évoluait autour de son équilibre (-0,09%).

Automobile: faute d’une fusion, équation complexe pour Honda et Nissan

Honda et Nissan rêvaient de s’associer pour rattraper leur retard dans l’électrique et rivaliser avec les constructeurs chinois: l’échec de leur projet de fusion, officialisé jeudi, assombrit leurs perspectives dans un marché automobile mondial sous pression et devrait les pousser à chercher d’autres alliés.L’automobile, secteur dans la tourmenteHonda et Nissan sont respectivement le deuxième et le troisième constructeurs japonais derrière Toyota, numéro un mondial.Comme l’essentiel de l’industrie automobile mondiale, ils sont confrontés à l’essoufflement du marché et à la transition compliquée et coûteuse dans l’électrique, créneau dominé par les constructeurs chinois, BYD en tête.Dopée par l’essor de l’électrique, la Chine a dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023. Focalisés jusqu’ici sur les hybrides (associant motorisation thermique et électrique), les japonais ont raté l’essor du tout-électrique.A l’instar de l’allemand Volkswagen, les constructeurs nippons souffrent aussi en Chine, premier marché mondial, où leurs ventes s’effritent fortement face à une consommation maussade et à la concurrence acérée des marques locales. Au total, Nissan a écoulé 3,35 millions de véhicules dans le monde l’an dernier, un repli de 0,8%. Honda a vu ses ventes plonger à 3,8 millions d’unités (-4,6%), tandis que sa production mondiale fondait de presque 11%. Par contraste, le chinois BYD a vu ses ventes s’envoler de 41% l’an dernier.Et le tableau pourrait s’assombrir encore avec les barrières douanières érigées par Donald Trump: Honda écoule la moitié de ses véhicules en Amérique du Nord, et les Etats-Unis restent un marché crucial pour Nissan.Echec d’un mariage inégalMassivement endetté, Nissan avait vu ses ventes plonger sur la période juillet-septembre aux Etats-Unis comme en Chine, entraînant une perte nette trimestrielle inattendue, avec une marge opérationnelle presque disparue.Début novembre, le groupe avait annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.Dans la foulée, Honda et Nissan ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial –en y associant leur compatriote Mitsubishi.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique, afin d’associer leurs forces pour mieux négocier le virage de l’électrique.Les économies d’échelle réalisées auraient permis de “renforcer les capacités de recherche et développement et de mieux concurrencer les pionniers” de l’électrification et des logiciels embarqués, souligne Tatsuo Yoshida, analyste de Bloomberg Intelligence.Mais Honda, en position de force, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale: un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie.”Nissan semble mettre l’accent sur son indépendance et sa liberté de décision en matière de stratégie”, ce qui “pour Honda ne maximisait pas forcément les économies d’échelle”, a souligné Yoshitaka Ishiyama, analyste chez Mizuho Securities. Honda, par ailleurs, avait d’emblée insisté qu’il ne s’agissait pas pour lui de secourir son partenaire, sommé de concrétiser préalablement ses transformations structurelles.Enfin, “Nissan et Honda partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous leurs marchés (Etats-Unis, Chine, Japon)”, rendant peu évidentes les complémentarités, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.Nissan dans l’impasse, l’appétit de Foxconn ravivéNissan reste dans une situation précaire: “il fait face à des défis importants, notamment l’instabilité financière et la nécessité de renforcer sa position sur le champ de bataille technologique”, insiste M. Yoshida.Affaibli, Nissan suscite les convoitises: le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d’Apple et désireux de se diversifier, avait déjà approché le constructeur nippon à l’automne pour acquérir une participation majoritaire, selon Bloomberg.Or, le président de Foxconn, Young Liu, a reconnu mercredi auprès de Bloomberg être ouvert au rachat de la participation d’environ 35% que possède le constructeur français Renault dans Nissan.D’un autre côté, “si Honda veut vraiment la technologie de Nissan, il peut lancer une OPA hostile” sur l’entreprise, commente Seiji Sugiura, analyste de Tokai Tokyo Intelligence Laboratory.Dans tous les cas, “il est peu probable que Nissan revienne à son alliance avec Renault et Mitsubishi, car Renault semble surtout désireux de vendre ses parts au prix le plus élevé possible”, ajoute-t-il.Honda en quête d’autres partenaires, l’option FoxconnHonda pourrait lui aussi se mettre en quête d’alliés. “Les inquiétudes persistent sur la manière dont il pourra renforcer son activité de voitures, bien que sa branche motos reste robuste” –créneau où il reste numéro un mondial, indique Seiji Sugiura. “Le fait que les dirigeants de Honda aient voulu fusionner avec Nissan montre qu’ils ont besoin d’une collaboration étroite en recherche et développement à un niveau plus profond qu’une alliance, ce qui implique le partage d’informations confidentielles”, rendant d’autant plus délicat le choix d’un partenaire, ajoute-t-il.Or, Foxconn –en recherche d’un partenaire dans le monde automobile– a indiqué mercredi être aussi bien en discussions avec Honda qu’avec Nissan.Honda pourrait se lier avec lui, car le géant taïwanais possède “des technologies que Honda convoite” en matière d’électronique embarquée, estime M. Sugiura.

Wall Street termine en baisse, plombée par l’inflation américaine

La Bourse de New York a terminé globalement dans le rouge mercredi, à l’exception de l’indice Nasdaq qui est resté stable, la place américaine ayant été minée par une inflation américaine plus élevée qu’anticipé.Le Dow Jones a lâché 0,50% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,27%. Seul l’indice Nasdaq, à coloration technologique, a clôturé proche de l’équilibre (+0,03%).La publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis en début de journée “a été une surprise négative puisqu’il a dépassé toutes les estimations”, souligne auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.De janvier 2024 à janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 3% (après 2,9% en rythme annuel en décembre), l’inflation s’accélérant pour le quatrième mois de suite, selon le département du Travail.Les analystes s’attendaient à un ralentissement de l’indice CPI à +2,8% sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch.Ils misaient aussi sur un ralentissement de l’inflation dite sous-jacente, hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, mais celle-ci a aussi progressé, s’élevant à +3,3% sur un an. “Le message est clair: les prix continuent d’augmenter (et) il n’y a aucune raison pour que la Réserve fédérale américaine (Fed) soit pressée de réduire ses taux”, selon Angelo Kourkafas.Le rôle de l’institution monétaire est de fixer les taux directeurs à un niveau qui permette de juguler l’inflation, tout en assurant le plein emploi.Or les prix de janvier sont de nature à la conforter dans l’idée qu’elle ne devrait pas réduire rapidement ses principaux taux directeurs, en l’absence de signes de faiblesse du marché du travail et d’essoufflement de la consommation aux États-Unis.Les marchés financiers estiment désormais peu probable qu’une baisse intervienne avant la fin de l’été, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Donald Trump, qui a mis la reconquête du pouvoir d’achat au coeur de sa campagne, a cependant jugé mercredi que les taux d’intérêt devaient baisser afin de compenser l’inflation potentiellement induite par la hausse des droits de douane qu’il veut imposer sur les produits importés aux États-Unis.Dans ce contexte, le rendement des emprunts d’Etat américains se tendait franchement: vers 21H40 GMT, le 10 ans américain s’établissait à 4,62%, contre 4,54 la veille en clôture. Le rendement à deux ans passait lui de 4,28% à 4,35%.La séance a aussi été animée par les récents développements autour de la guerre en Ukraine.Donald Trump et Vladimir Poutine ont convenu mercredi de lancer des négociations “immédiates” pour mettre fin au conflit en Ukraine, lors d’un spectaculaire échange qui rebat les cartes après trois années de guerre.”C’est un catalyseur positif” pour le marché car si la paix en Ukraine “n’aurait pas d’impact notable sur l’économie américaine”, cela “réduirait en partie l’incertitude ambiante”, juge Angelo Kourkafas. De plus, le retour du pétrole et du gaz russes sur le marché “peut aider à contenir l’inflation aux Etats-Unis” car une offre plus abondante provoque une baisse des prix, selon l’analyste.Ailleurs à la cote, le réseau de pharmacies CVS Health s’est envolé de 14,95% après avoir annoncé un chiffre d’affaires et un bénéfice au quatrième trimestre supérieurs aux attentes.Le groupe américain de pétrole et de gaz Chevron a lâché 1,61% après avoir partagé son intention de réduire de 15% à 20% ses effectifs d’ici fin 2026, dans le cadre d’un plan de réduction des coûts de deux à trois milliards de dollars annoncé en 2024.Malgré des résultats supérieurs aux attentes, le laboratoire Biogen a perdu 4,28% à cause de prévisions pour l’année en cours en deçà des estimations des analystes.La compagnie aérienne américaine à bas coût Spirit Airlines, qui a déposé le bilan en novembre, a dégringolé de plus de 20% après avoir refusé une nouvelle offre de fusion proposée par sa concurrente Frontier Airlines.

Centrale thermique de Saint-Avold: une loi pour assurer la conversion du site

“Une étape importante” : une proposition de loi visant à convertir au gaz naturel et au biogaz la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle) a été mise mercredi sur les rails, une lueur d’espoir pour ses salariés jusqu’alors très inquiets pour l’avenir du site.La centrale lorraine est “l’une des deux dernières centrales à charbon” de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), “qui devaient fermer en France d’ici à fin 2027 et le président (de la République Emmanuel Macron) avait pris l’engagement de la transformer fin 2023 en centrale à biomasse”, a rappelé lors d’une intervention au Sénat le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard, interrogé sur le sujet par la sénatrice LR de Moselle Catherine Belrhiti.”L’engagement pris par le président (…) sera tenu parce que d’autres évolutions ont été prévues de façon à ce qu’on puisse recourir au gaz naturel ou au biogaz”, a ajouté le ministre, en rappelant toutefois que “les textes ne permettent pas d’opérer cette transformation à droit constant” et qu'”un amendement qui a été proposé dans le cadre du projet de loi de finances a été rejeté”.”Malgré cela, une proposition (de loi) transpartisane (…) est portée par cette assemblée et (…) je peux vous assurer que (…) nous trouverons un moment pour (qu’elle) puisse être débattue et adoptée” afin “que vive cette belle centrale de Saint-Avold”, a déclaré M. Lombard.- “Ingrédients réunis” -Le texte sera examiné le 25 mars, selon l’ordre du jour communiqué mercredi par le Sénat.”Nous avions besoin d’un texte législatif pour la conversion de cette centrale à charbon”, a-t-on indiqué du côté de Bercy, soulignant que “tous les ingrédients étaient réunis pour une (proposition de loi) transpartisane”.Dans un communiqué, GazelEnergie, propriétaire du site, voit dans ce texte “une étape importante dans le projet de reconversion industrielle postcharbon” du site.”Coordonnée par l’ensemble des sénateurs de Moselle, avec le soutien de l’ensemble des élus locaux mosellans, cette initiative parlementaire transpartisane va permettre de poser les bases législatives permettant à la centrale (…) de poursuivre son activité et d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en électricité de la région Grand-Est tout en réduisant très significativement son empreinte carbone”, se félicite GazelEnergie.La conversion, qui représente un investissement “de plusieurs dizaines de millions d’euros de la part” de l’énergéticien, “permettra de maintenir les emplois sur le site de la centrale”, ajoute l’entreprise.Emile-Huchet emploie 150 personnes, pour 500 emplois directs et indirects, selon la CFDT.Grosse émettrice de CO2, elle devait déjà fermer ses portes en mars 2022, mais entre guerre en Ukraine et déboires du parc nucléaire, elle a repris du service et assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver.En septembre 2023, Emmanuel Macron avait annoncé sa conversion ainsi que celle de Cordemais d’ici 2027 vers une énergie plus verte. Mais des discussions enlisées et les changements de gouvernement successifs avaient semble-t-il relégué l’avenir des centrales au second plan.Député LFI de Loire-Atlantique, Matthias Tavel a de son côté interpellé M. Lombard sur X quant à l’avenir du site proche de Nantes : “votre engagement vaut-il aussi pour la centrale EDF (détenu à 100% par l’Etat) de Cordemais dont la fermeture a été annoncée?”- “Considération” -L’annonce de M. Lombard a été accueillie avec soulagement en Moselle, où l’inquiétude montait chez les salariés de la centrale, dont les contrats de travail prenaient fin en avril.”GazelEnergie a accepté de prolonger les contrats de travail des salariés jusqu’au 31 août 2025, le temps que cette avancée puisse se traduire concrètement”, a précisé l’entreprise dans son communiqué.”Enfin un petit de peu de considération pour les salariés”, a réagi auprès de l’AFP Thomas About, délégué CFDT, syndicat majoritaire chez GazelEnergie, en réaction aux propos de M. Lombard.”On ne crie pas victoire” pour autant, a-t-il tempéré, invitant le ministre “à continuer dans cette voie et à nous rendre visite sur le site”.”Cette annonce est une bonne nouvelle pour sauver des centaines d’emplois en Moselle-Est, pour assurer notre souveraineté énergétique et pour décarboner notre production électrique en passant du charbon au gaz”, s’est réjoui de son côté sur X Alexandre Loubet, député Rassemblement National (RN) de Moselle et vice-président du parti.

Un “coup de poignard dans le dos”: l’industrie canadienne de l’acier dans la tourmente

Quand Shale Tobe a appris que le président américain Donald Trump prévoyait d’imposer des droits de douane massifs sur l’acier canadien, un produit qui fait vivre sa famille depuis des décennies, il était “en train de dépenser de l’argent aux États-Unis” en vacances à New York.”Je vais y réfléchir à deux fois” à l’avenir, confie à l’AFP le propriétaire de North York Iron. Cette entreprise de distribution d’acier à Toronto a été créée par son grand-oncle, il y a plus de 60 ans, et a des liens étroits avec les Etats-Unis. “Ils sont comme des frères pour nous”, dit-il. “Depuis des décennies, les choses se passent sans problème, dans les deux sens, de part et d’autre de la frontière… J’ai l’impression qu’on nous poignarde un peu dans le dos”, lâche l’homme de 61 ans.Les annonces du président américain n’ont cessé de varier ces dernières semaines, suscitant colère et incertitude au Canada.Des droits de douane de 25% devaient être imposés le 4 février sur tous les produits canadiens avant que Donald Trump ne fasse volte-face en accordant un sursis de 30 jours au Canada.Mais quelques jours plus tard, il a annoncé des droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de tous les pays.Si ces taxes entrent en vigueur comme prévu le 12 mars, elles frapperont le Canada plus durement que les autres pays, estime Fraser Johnson, spécialistes des chaînes d’approvisionnement à la Western University’s Ivey Business School.”Cela va tout perturber”, souligne-t-il auprès de l’AFP, expliquant que 90% des exportations canadiennes d’acier et d’aluminium partent aux Etats-Unis. Mais les clients américains seront également touchés de manière rapide et durable, dit-il.”Le préjudice se fera sentir presque immédiatement parce que les Etats-Unis n’ont pas la capacité nationale de répondre à l’ensemble de leurs besoins”, ajoute-t-il, expliquant qu’il faudrait des “décennies” aux fournisseurs américains pour s’adapter.- En attente d’une “décision finale” -Les droits de douane sur l’acier et l’aluminium sont “totalement injustifiés”, a réagi mardi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a promis une réponse “ferme et claire” de son pays.Mais le Canada “ne fera rien avant que les Américains ne prennent leur décision finale”, et “nous avons un certain nombre de semaines pour travailler ensemble”, a expliqué mercredi le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, lors d’une visite à Washington. Pour Fraser Johnson, le contexte troublé et changeant doit inciter les entreprises canadiennes à se diversifier et aussi vendre davantage au Canada même.Toutefois, pour les produits à base de métaux lourds, sortir de la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis et s’orienter vers d’autres marchés est “facile à dire d’un point de vue théorique, mais difficile à mettre en Å“uvre”, estime-t-il.- “Dégoûté” -Pour Shale Tobe, il est trop tôt pour évaluer l’impact éventuel d’une guerre commerciale sur son entreprise, qu’il s’agisse des conséquences des droits de douane sur les exportations canadiennes vers les Etats-Unis ou des possibles taxes qui seraient infligées en représailles par Ottawa sur les importations américaines au Canada.L’un de ses produits les plus populaires est une poutre d’acier largement utilisée dans la construction de maisons, qu’il achète à un fournisseur de l’Etat de Géorgie, dans le sud des Etats-Unis.Ces poutres ne sont pas disponibles au Canada donc il s’attend à ce que ce produit ne fasse pas partie des mesures de représailles que prépare Ottawa.Mais au-delà de ses craintes pour l’entreprise familiale, les menaces de Donald Trump d’annexer le Canada l’ont affecté.”J’ai été dégoûté d’entendre ça”, dit-il. “Nous devons combattre le feu par le feu… Nous devons sortir de notre dépendance à l’égard des États-Unis”.

Automates, simplicité: une nouvelle usine pour Le Slip français qui veut se relancer

Cliquetis des machines à coudre, piles de tissus bleu, blanc ou rouge, automates… Avec cette nouvelle usine à Aubervilliers, la marque Le Slip français tente de se relever et poursuit sa croisade pour le “made in France”.Dans un espace de 500 m2 sans fenêtre et aux murs blancs immaculés, quarante couturiers, coupeurs, repasseurs, finisseurs répètent des gestes précis pour sortir jusqu’à 16.000 pièces par semaine.Active depuis fin 2023, cette usine baptisée “Bonne Nouvelle” a généré un million d’euros de chiffre d’affaires en 2024 en travaillant avec plusieurs clients dont la marque de sous-vêtements masculins, son principal client.Avec cette usine, “on a aujourd’hui le meilleur prix de revient pour un sous-vêtement fabriqué en France”, s’est félicité mercredi lors de l’inauguration le président du Slip français Guillaume Gibault, qui veut prouver que “le +made in France+ ne coûte pas plus cher”. – Automates chinois -Le secret de cette productivité se trouve dans un coin de la pièce: une machine automatique, sorte de petite tour haute d’un mètre cinquante environ, déroule et tranche net un grand rouleau de bande élastique tricolore — la ceinture du caleçon —, épargnant aux employés de mesurer et découper pièce par pièce. Juste à côté, une travailleuse positionne cette ceinture sur un second automate, gros comme trois ou quatre machines à coudre et programmé en chinois, qui fixe ensuite seul l’élastique au reste de la pièce de tissus, pour former le sous-vêtement. A la main, c’est l’étape la plus compliquée dans la fabrication d’une telle pièce.Avec cette machine, “on gagne trente secondes”, explique Léa Marie, la directrice générale du Slip français, “et trente secondes, c’est 30 centimes”. Plus loin, un troisième automate fait l’ourlet d’un tee-shirt en douze secondes, “trois fois plus vite que la normale”, présente Bruno Haddad, le patron du petit site industriel. C’est cela qui permet au site d’Aubervilliers d’être compétitif face à d’autres pays européens où l’industrie textile est plus développée et les salaires plus bas. “J’ai eu l’occasion dans ma carrière de visiter énormément d’usines au Portugal, et ils n’ont pas encore les automates que nous avons ici. Bangladesh, Chine et Turquie sont équipés de cette façon-là. On est allé cherché les machines et le savoir-faire là-bas”, poursuit le dirigeant qui travaillait auparavant pour des grands groupes de “fast-fashion” dans des usines magrébines notamment.Avec la directrice générale et le président du Slip français, M. Haddad fait partie des cinq associés à l’origine de l’usine “Bonne Nouvelle”. Le Slip français est également actionnaire à hauteur de 10% de l’usine, dans laquelle sont fabriqués 30 à 40% des produits de la marque.- “Pas tirés d’affaire” -Bleu marine, rouge, blanc et un peu de noir… Dans l’usine, montre Guillaume Gibault, on produit “le même produit en grand volume pour gagner du temps” et de l’argent. Après 2022 et 2023 “au bord du gouffre”, la marque qui existe depuis 14 ans a généré 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024: “ça va mieux, mais on n’est pas tiré d’affaire”, confie-t-il. La marque réduit le nombre des références, ferme des boutiques (il en reste cinq), et se replie sur la vente en ligne et la grande distribution. “Dans la grande distribution, c’est 30 euros les trois”, pose M. Gibault qui, avec ses baisses de coûts de production, peut proposer ses produits pour “29 euros les deux”.”L’enjeu c’est d’aller chercher ces 30% de compétitivité qui nous manquent par encore un ou deux automates, par encore plus de volume, par encore plus d’organisation (…) pour arriver à notre mission d’entreprise: réinventer avec panache l’industrie textile française”, projette-t-il en supervisant ses machines. Un discours qu’a partagé Bruno Le Maire, présent en tant qu'”ami” à l’inauguration de l’usine mercredi.L’ancien ministre de l’Économie a qualifié la désindustrialisation de “faute politique, économique et morale commise par les générations précédentes” et la réindustrialisation de “sport de combat”, tout en précisant lui-même porter un “élégant et séduisant” Slip français. 

Le Congrès américain parle fraude à l’argent public, Musk poursuit son offensive

La sous-commission parlementaire DOGE, mise en place au Congrès américain comme complément à l’initiative du même nom d’Elon Musk, a tenu mercredi sa première audition publique visant à “débusquer” la fraude aux fonds fédéraux, dans la droite ligne de l’offensive en cours du multimilliardaire.”Cette commission se focalisera sur la façon d’apporter une transparence totale sur le gaspillage, la fraude et les abus au sein de l’Etat fédéral”, a lancé l’élue trumpiste Marjorie Taylor Greene, présidente de cette sous-commission, dénonçant la dette “ahurissante” des Etats-Unis.Le panel d’élus a écouté notamment le témoignage de Stewart Whitson, responsable au sein du cercle de réflexion conservateur FGA.Cet ancien agent du FBI a exhorté la “commission à l’efficacité gouvernementale” (DOGE) d’Elon Musk, ainsi que la sous-commission parlementaire, à “cibler” désormais Medicaid, le programme fédéral d’assurance santé pour les Américains les plus démunis.”Alors qu’il avait initialement pour objectif d’être un programme pour les véritables nécessiteux, Medicaid a gonflé jusqu’à devenir un programme d’aide sociale massif pour des millions d’adultes en pleine capacité appâtés dans le piège de la dépendance à l’Etat”, a-t-il accusé.Il a également défendu les efforts d’Elon Musk, qui depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, s’est attaché à démanteler plusieurs agences gouvernementales, les accusant de fraude et de gestion dispendieuse.”Plutôt que d’applaudir le travail de DOGE, la gauche a lancé une campagne coordonnée pour tenter de diaboliser M. Musk”, a accusé Stewart Whitson.- “Réseaux de fraudes” -L’homme le plus riche du monde s’est notamment attaqué à l’Agence américaine pour le développement international (USAID), appelant -comme le président Donald Trump- à sa suppression.Elon Musk a encore dénoncé mercredi sur son réseau social X l’existence, selon lui, de “réseaux de fraudes aux prestations fédérales qui arnaquent le contribuable américain pour envoyer cet argent à l’étranger”.Si certains démocrates étaient initialement ouverts à l’idée d’identifier les gaspillages budgétaires, ils dénoncent aujourd’hui la brutalité d’Elon Musk et les conséquences désastreuses aux Etats-Unis et à travers le monde du démantèlement forcé d’agences comme USAID.”Nous savons qu’il mène un coup de force avec la bénédiction et les encouragements de Donald Trump”, a déclaré l’élu démocrate Robert Garcia lors de l’audition de la sous-commission, accusant le patron de SpaceX et de Tesla de “conflits d’intérêt” à hauteur de plusieurs milliards de dollars.L’opposition s’insurge contre le fait qu’Elon Musk avance sans mandat électoral, sans portefeuille gouvernemental et qu’il ne semble rendre des comptes qu’au président, alors que le Congrès dispose constitutionnellement des pouvoirs budgétaires.La contestation des décisions de Donald Trump et d’Elon Musk s’est jusqu’ici jouée principalement devant les tribunaux, qui ont déjà suspendu plusieurs décrets ou actes.Un tribunal fédéral de Boston a ainsi maintenu mardi la suspension d’une mesure de l’administration Trump visant à geler le déboursement de nombreuses aides fédérales.La Maison Blanche a accusé mercredi ces juges bloquant des décisions de l’exécutif de faire preuve d'”abus de pouvoir” et de “contrecarrer la volonté du peuple”.”Nous nous conformerons à la loi dans les tribunaux”, a assuré la porte-parole, avant d’affirmer que la Maison Blanche continuerait “de poursuivre chaque recours légal pour annuler au bout du compte ces injonctions extrémistes”.Donald Trump avait déjà dénoncé la veille des “juges très politisés”.

Frais de port sur les livres: Amazon remporte une manche

Le géant du commerce en ligne Amazon, qui conteste l’obligation légale d’expédier ses livres avec des frais de port, a remporté une manche mercredi devant le Médiateur du livre, autorité indépendante qui a validé certains de ses arguments.Ce conciliateur, qui donne un premier avis sur les litiges relatifs à la loi sur le prix unique du livre, a estimé que Amazon pouvait livrer gratuitement “sous de strictes conditions”.Le différend oppose Amazon France d’un côté et une alliance de commerces qui vendent des livres de l’autre côté: libraires, enseignes culturelles et maisons de la presse.Depuis octobre 2023, toutes les expéditions de livres neufs à un particulier en France, jusqu’à 35 euros, s’accompagnent obligatoirement de frais de port de 3 euros minimum.Le but est d’inciter les Français à acheter leurs livres dans des commerces physiques, où le même prix est affiché partout, au détriment de vendeurs en ligne, principalement Amazon dont la librairie fut historiquement le premier marché.Depuis novembre 2024, Amazon a mis en place une parade. Il applique la gratuité si la commande est retirée dans l’enceinte de supermarchés ou hypermarchés qui vendent des livres, soit à l’accueil, soit dans un casier Amazon.”C’est un contournement de la législation”, a estimé la ministre de la Culture, Rachida Dati.Saisi par le ministère, le Médiateur du livre, Jean-Philippe Mochon, a rendu un avis plus nuancé.La livraison gratuite “semble pouvoir être conforme à la loi pour autant que l’acte de retrait est véritablement effectué auprès d’un commerce (caisses, accueil client) qui vend effectivement des livres”, écrit-il.Le Médiateur du livre, en revanche, rejette les “retraits gratuits en casiers automatiques, que la loi ne semble pas autoriser”.Cet avis ne met pas nécessairement fin au litige, les parties concernées ayant la possibilité de saisir la justice pour trancher.