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Elon Musk et des investisseurs cherchent à prendre le contrôle d’OpenAI

Un groupe d’investisseurs dirigé par Elon Musk essaie de racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI, d’après des médias américains, signe que le patron de Tesla et proche de Donald Trump n’a pas dit son dernier mot dans le conflit qui l’oppose au créateur de ChatGPT.Selon le Wall Street Journal et le New York Times, le consortium emmené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars lundi au conseil d’administration pour l’acquisition de l’entité.Cette offre non sollicitée arrive alors que Sam Altman, le patron d’OpenAI, essaie de lever des fonds et de transformer sa start-up en société à but lucratif.”Non merci mais nous rachèterons Twitter pour 9,74 milliards de dollars si tu veux”, a écrit Sam Altman lundi sur X, anciennement Twitter, le réseau social qu’Elon Musk a ainsi rebaptisé après l’avoir acheté pour 44 milliards.”Escroc”, a répondu l’homme le plus riche du monde.Ses avocats n’ont pas immédiatement répondu à une sollicitation de l’AFP.Elon Musk, qui fait partie des cofondateurs d’OpenAI, s’en prend régulièrement à Sam Altman, à qui il reproche notamment d’avoir dévoyé la mission initiale de la start-up, axée sur un développement raisonné de l’IA.En décembre, il a ouvert un nouveau front judiciaire contre la star de la Silicon Valley, en demandant à la justice américaine de l’empêcher de se transformer en une entreprise entièrement à but lucratif.- Qui a l’argent -Déjà à la tête d’entreprises conséquentes, de Tesla à SpaceX et X, Elon Musk a lancé en 2023 sa propre start-up d’IA générative, xAI.Mi-2024, il a déposé une première plainte contre OpenAI et ses deux fondateurs, Sam Altman et Greg Brockman, les accusant de fraude, conspiration et publicité mensongère.Il a ensuite retiré cette plainte, avant de la relancer, puis de l’élargir pour inclure des allégations selon lesquelles Microsoft, principal investisseur d’OpenAI, et la start-up elle-même auraient enfreint le droit de la concurrence.Désormais bras droit du président élu Donald Trump, Elon Musk a ouvertement critiqué le projet “Stargate” d’investissements massifs dans les infrastructures d’IA aux Etats-Unis, impliquant notamment le géant japonais de l’investissement dans les technologies SoftBank et OpenAI, qui vise à déployer au total 500 milliards de dollars sur quatre ans.Il a déclaré le mois dernier sur son réseau social X que les participants “n’ont pas l’argent” nécessaire pour le financer. Ce que Sam Altman a aussitôt démenti.OpenAI est en pourparlers pour lever jusqu’à 40 milliards de dollars dans le cadre d’un tour de table qui le valoriserait à 340 milliards de dollars, d’après un article du Wall Street Journal (WSJ) fin janvier.Le quotidien américain avait déjà rapporté, tout comme le Financial Times, que SoftBank pourrait investir entre 15 et 25 milliards de dollars dans OpenAI.Un tel apport pourrait faire de SoftBank le principal bailleur de fonds de la start-up américaine, selon le quotidien financier britannique, devant Microsoft, qui a investi près de 14 milliards de dollars dans la start-up californienne ces dernières années.

Wall Street finit en hausse, peu inquiète par les nouveaux droits de douane annoncés par Trump

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, les investisseurs accueillant sans grande inquiétude les nouvelles déclarations de Donald Trump sur de potentiels droits de douane supplémentaires.L’indice Dow Jones a avancé de 0,38%, le Nasdaq de 0,98% et l’indice élargi S&P 500 de 0,67%.”La séance a été généralement calme, ce qui a permis aux investisseurs de reprendre leur souffle après deux semaines très mouvementées”, commente auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Outre des rebonds techniques liés aux pertes de la semaine passée, les acteurs du marché ont accueilli sans crainte les dernières évolutions de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le président américain a assuré dimanche qu’il imposerait dès ce lundi les droits de douane de 25% annoncés sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis, dont l’essentiel vient du Canada.En début d’après-midi à Washington, l’exécutif américain n’avait pas encore donné suite concrètement à l’annonce faite la veille par le milliardaire républicain.”Les investisseurs commencent à se rendre compte qu’une grande partie des discours ne porteront guère leurs fruits, la rhétorique apparaissant de plus en plus comme une tactique de négociation”, a souligné dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.”Ces prises de position visent à favoriser les conditions économiques nationales plutôt qu’à perturber l’élan du commerce mondial, et les résultats devraient être bien meilleurs que ce que l’on craignait”, a estimé l’analyste.Portées par l’annonce de Donald Trump, les valeurs américaines liées à l’acier et à l’aluminium ont gagné du terrain: Cleveland-Cliffs a bondi de 17,93%, Steel Dynamics a avancé de 4,86%, Nucor de 5,58%, tandis qu’Alcoa a gagné 2,21% et US Steel a pris 4,79%.Donald Trump a aussi affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Dans ce contexte vers 21H25 GMT le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait légèrement à 4,50% contre 4,49% vendredi en clôture.Les acteurs du marché attendent désormais la publication, plus tard dans la semaine, des indices de prix à la consommation et à la production, et les chiffres des ventes aux particuliers.Publié mercredi, l’indice des prix à la consommation (CPI) de janvier “sera probablement le chiffre le plus important de tout le mois”, assure Christopher Low.”L’une des raisons est que l’inflation a été élevée au premier trimestre de l’année dernière, il s’agit donc de mois de comparaison faciles pour savoir si le taux annuel va baisser”, pointe l’analyste.Pour M. Low, il est “impératif” que l’inflation soit à un taux moins élevé qu’en 2024, autrement “le marché peut oublier les réductions de taux de la Banque centrale américaine (Fed) qui sont prévues cette année”.Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed a laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.La chaîne de restauration rapide McDonald’s a gagné 4,80% malgré l’annonce d’un repli de ses résultats au quatrième trimestre, plombés par un chiffre d’affaires en baisse sur le marché américain.La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Lyft a grimpé de 6,70% après que son patron a annoncé sur X le lancement “dès 2026” de robotaxis autonomes à Dallas (Texas).Le géant britannique des hydrocarbures BP s’est envolé de 6,66% à Wall Street, après des informations de presse pendant le week-end faisant état d’une prise de participation “significative” du fonds d’investissement activiste Elliott Management dans le capital du groupe.

“Stratégie Notre-Dame”: les ambitions françaises dans l’IA au coeur du sommet de Paris

Après des annonces d’investissement en France en matière d’intelligence artificielle, Emmanuel Macron a promis lundi d’accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires, au premier jour du sommet à Paris consacré à cette technologie.”J’ai indiqué (aux investisseurs) que nous allions adopter la +stratégie Notre-Dame+”, a déclaré le président français, en anglais, en clôture de la journée, qui a accueilli de nombreux acteurs de la tech autour de tables rondes, au Grand Palais.”Nous avons montré au reste du monde qu’avec un calendrier clair, nous pouvons y arriver”, a-t-il ajouté, en référence à la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame en cinq ans.Il a ainsi promis une accélération des procédures, notamment pour l’installation de centres de données nécessaires au fonctionnement des modèles d’IA, et a une nouvelle fois a vanté le potentiel français. – “Plug baby plug” -Au “drill baby drill”, slogan de campagne de Donald Trump (“Fore, bébé, fore”, en référence aux puits de pétrole, NDLR), Emmanuel Macron a préféré le “Plug, baby, plug” (“Branche-toi, bébé, branche-toi”) à la française et mis en avant l'”énergie bas carbone disponible” en France grâce au nucléaire pour alimenter les gigantesques centres de données qui fournissent la puissance de calcul nécessaire à l’IA.Après avoir appelé à un “sursaut” européen face à l’hégémonie des acteurs de la tech américaine et chinoise dans le secteur de l’IA, il a reçu dans la soirée à l’Elysée chefs d’Etat et grands patrons présents au sommet pour un dîner de travail. Parmi eux, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l’événement, le vice-président américain J.D. Vance, le milliardaire français Bernard Arnault, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Egalement présent, le chancelier allemand Olaf Scholz a apporté son soutien à Emmanuel Macron en plaidant lui aussi pour “moins de bureaucratie” pour favoriser l’émergence de champions européens de l’IA, tout en rappelant la nécessité d’un cadre face aux risques suscitées par l’IA, dans un bref discours prononcé à l’Elysée. Car l’accélération du développement de l’IA ne se fait pas sans résistances.Max Tegmark, le président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les pays participants à “ne pas signer” la déclaration qui doit être publiée mardi, à la fin du sommet.- “Contre-sommet” -Lundi après-midi, une vingtaine de militants de la “Révolution anti-tech contre l’IA” ont fait irruption au théâtre de la Concorde, non loin du Grand palais, à l’occasion d’un “contre-sommet” pour témoigner des implications de cette technologie sur le monde du travail, la création, l’éducation…La discussion autour des potentiels dangers et opportunités que représente l’IA se poursuivra mardi entre chefs d’Etat, toujours au Grand Palais.Le président français se rendra mardi en fin de journée à Station F, l’incubateur de start-up fondé par l’homme d’affaires français Xavier Niel, pour un “business day” à la rencontre des entreprises de la tech européenne et internationale. Dimanche, sur le plateau de TF1, il avait annoncé des investissements dans l’IA en France à hauteur de 109 milliards d’euros dans les prochaines années. Un montant “au même niveau” que le plan d’investissement américain +Stargate+, qui prévoit d’injecter 500 milliards de dollars dans l’IA, au regard de la taille et du poids économique des deux pays, avance le chef d’Etat. Au total, les 109 milliards se décomposent entre l’investissement des Émirats arabes unis dans un centre de données géant (50 milliards), les 20 milliards d’euros du fonds canadien Brookfield Asset Management, un investissement de 10 milliards d’euros réalisé par l’entreprise britannique Fluidstack pour déployer en France le plus grand super calculateur au monde pour l’IA, et neuf autres investissements privés, a détaillé l’Elysée. bur-kf-dax-fff-mng/may/dch   

Droits de douane : Trump veut cibler l’aluminium et l’acier

La guerre commerciale promise par Donald Trump doit entrer lundi dans une nouvelle phase avec des droits de douane de 25% annoncés sur l’acier et l’aluminium, si toutefois le président américain mène le projet jusqu’au bout.En début d’après-midi à Washington, l’exécutif américain n’avait pas encore donné suite concrètement à l’annonce faite la veille par le milliardaire républicain.”J’annoncerai des droits de douane sur l’acier lundi. (…) Tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane”, a déclaré le président américain dimanche, pendant une conférence de presse impromptue dans l’avion. Il a ajouté que le même sort serait réservé à l’aluminium importé. Ces mesures affecteraient beaucoup le Canada, principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis. Le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud sont aussi d’importants fournisseurs d’acier.La fédération de l’acier au Royaume-Uni, UK Steel, s’est inquiétée d’un “coup dévastateur” pour un secteur déjà en perte de vitesse.La décision pourrait aussi avoir un effet délétère sur certains secteurs d’activité aux Etats-Unis.”L’acier, l’aluminium sont des matières premières cruciales pour les industriels américains, y compris à l’export”, a averti Maurice Obstfeld, expert au Peterson Institute for International Economics.- “Choc d’offre” -Les droits de douane pourraient provoquer “un choc d’offre majeur” côté américain, a-t-il dit à l’AFP.Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium.Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.M. Trump a aussi affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques”, afin d’aligner la taxation des produits entrant aux Etats-Unis sur la manière dont sont taxés les produits américains à l’étranger. Les droits de douane sont le principal levier de la politique économique de Donald Trump, qui veut résorber le déficit commercial américain tout en mettant la pression sur les partenaires économiques des Etats-Unis.Lesquels réagissent de manière variable, entres promesses de ripostes et tentatives d’apaisement.Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a lui assuré que l’Union européenne “répliquerait” comme elle l’avait fait lors du premier mandat du président américain. L’UE avait ciblé à l’époque des produits emblématiques tels que le bourbon ou les motos Harley-Davidson.- France combative, Allemagne prudente -“Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a déclaré le ministre sur la chaîne TF1.En Allemagne, première économie européenne, le ministre de l’Economie et du Climat Robert Habeck a appelé à “poursuivre la voie de la coopération avec les Etats-Unis”.La Commission européenne a elle annoncé lundi n’avoir reçu “aucune notification” de nouveaux droits de douane.Jusqu’ici, Donald Trump a davantage mis la pression sur les partenaires des Etats-Unis que sur leur grande rivale qu’est la Chine, soumise depuis mardi à des droits de douane de 10% en plus de ceux déjà existants.Les mesures de rétorsion chinoises de surtaxes ciblées de certains produits américains sont entrées en vigueur lundi. Elles portent sur 14 milliards de dollars de biens américains, tandis que les droits de douane annoncés par le président américain concernent 525 milliards de dollars de biens chinois.Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a souligné lundi que pour Pékin, “il n’y avait (…) pas de gagnant dans une guerre commerciale ou douanière”.Il y a une semaine, Donald Trump avait menacé le Mexique et le Canada de droits de douane généralisés de 25%, avant de suspendre sa décision pour un mois avant même qu’elle n’entre en vigueur. S’agissant de la Chine, il a renoncé à taxer comme il l’avait annoncé les colis d’une valeur de moins de 800 dollars, ce qui aurait affecté des plateformes telles que Shein et Temu.

Royaume-Uni: Des centaines de tracteurs à Londres contre une taxe sur la succession

Des centaines d’agriculteurs britanniques ont manifesté lundi sur leurs tracteurs devant Downing Street, résidence du Premier ministre britannique en plein coeur de Londres, pour protester contre une taxe sur la succession annoncée par le gouvernement travailliste, visant certaines exploitations.Assise sur le capot de son tracteur à côté de son frère Richard, Vanessa Hartley brandit un drapeau jaune où il est inscrit: “pas de ferme, pas d’alimentation”.Elle appartient à la septième génération de propriétaires d’un élevage porcin du Oxfordshire, une région située à l’ouest de Londres, “qui est dans sa famille depuis 1892”.Et si la valeur de la terre a fortement augmenté depuis, les revenus des agriculteurs eux, “ne permettent pas de payer une taxe de 20%” sur la succession, affirme la trentenaire.Le gouvernement travailliste a annoncé le 30 octobre, lors de la présentation de son premier budget, que l’exonération des droits de succession sur les exploitations agricoles britannique dont la valeur dépasse un million de livres (1,20 million d’euros), ne s’appliquerait plus à partir d’avril 2026.Les exploitations seront désormais soumises à un taux d’imposition de 20%, la moitié du taux habituel des droits de succession.”Ce que nous souhaitons c’est un abandon total de la taxe sur la succession”, affirme Silas Jack, étudiant ingénieur agronome, qui souhaite reprendre la ferme de son père dans le futur.Selon lui, “la terre est notre entreprise” et non pas un capital privé.Quelques tracteurs plus loin, Toby Cawston, venu avec des amis agriculteurs, confirme qu’avec cette taxe, il serait contraint à vendre au moment de la succession : “nous ne gagnons pas assez d’argent pour continuer et payer les droits de succession”.”Malheureusement il y a peu de chance qu’on nous écoute”, regrette-t-il.C’est la troisième fois que les agriculteurs se rassemblent dans la capitale depuis que la chancelière Rachel Reeves a annoncé cette mesure l’année dernière.

Amazon annonce la construction d’un nouveau site de distribution en Eure-et-Loir

Le géant américain de la vente en ligne Amazon a prévu d’ouvrir “d’ici fin 2026″ un nouveau site de distribution à Illiers-Combray, en Eure-et-Loir, dont les travaux ont déjà commencé, a indiqué le groupe lundi.”Nous sommes heureux que la construction de notre nouveau centre de distribution à Illiers-Combray puisse débuter”, a déclaré Amazon dans un communiqué transmis lundi à l’AFP, confirmant une information de l’Echo Républicain.Le groupe a indiqué que le site avait été “développé en étroite collaboration avec les élus locaux” et “prévoit l’embauche de 1.000 salariés dans la région” Centre-Val de Loire.Son ouverture est prévue “d’ici fin 2026”, selon le géant américain, et il doit être équipé des dernières technologies robotiques.Fruit de plusieurs mois – voire d’années – de discussions et situé sur la commune d’Illiers-Combray, qui compte environ 3.200 habitants, ce site sera localisé au bord de l’autoroute A11, près de Chartres. Il s’étalera sur 118.000 mètres carrés, en plein coeur du site “Mountpark” de 270.000  m2 du nom du promoteur, où le géant du jouet Mattel a aussi prévu de s’installer d’ici l’été, sur une surface de 35.000 m2.Il deviendra le neuvième centre de distribution que compte Amazon en France, après Saran près d’Orléans, Montélimar (Drôme), Sevrey près de Chalon-sur-Saône, Lauwin-Planque près de Lille, Boves près d’Amiens, Brétigny-sur-Orge (Essonne), Senlis dans l’Oise et Metz.Le groupe avait estimé l’été dernier que ses effectifs en France attendraient 24.000 salariés fin 2024.

Incertitude et bataille judiciaire, les fonctionnaires américains entre deux feux

Les fonctionnaires fédéraux aux Etats-Unis sont confrontés à une nouvelle date limite ce lundi, avec la possibilité d’accepter, ou non, les conditions de départ proposées par Donald Trump, alors que des juges doivent décider dans le même temps si cette offre est légale ou non.Afin de fortement réduire les dépenses publiques fédérales, le président américain et son allié Elon Musk ont proposé aux deux millions de fonctionnaires des conditions de départ “très généreuses”, avec un salaire garanti jusqu’en septembre notamment, afin de les inciter au départ.Seule condition: une date limite, avant de risquer d’être confrontés à de potentiels licenciement si l’objectif n’est pas atteint.Or, la brutalité de l’action dans plusieurs agences fédérale de M. Musk, à la tête d’une Commission pour l’efficacité gouvernementale baptisée Doge, laisse envisager quel pourrait être le traitement pour les fonctionnaires qui n’accepteraient pas le plan de départ.Cette approche a toutefois également déclenché un tir de barrage judiciaire, plusieurs plaintes ayant été déposées, notamment contre ce plan avec cette date limite, alors que les démocrates dénoncent une tentative illégale de renforcer le pouvoir exécutif.Ces derniers tentent d’ailleurs de créer une dynamique visant à contrecarrer les assauts répétés du nouveau gouvernement contre l’administration publique, avec notamment la création ce lundi d’un portail à destination des lanceurs d’alerte, leur permettant de signaler toute action potentiellement illégale d’Elon Musk et des membres de Doge.La bataille judiciaire, quant à elle, s’est intensifiée samedi, alors qu’un juge a interdit aux équipes de Doge d’avoir accès aux données fiscales de l’ensemble des Américains détenues par le département du Trésor, une décision dont le gouvernement a fait appel dimanche, estimant qu’elle était “inadmissible” et “inconstitutionnelle”.Les équipes du patron de Tesla ont fait preuve d’une approche particulièrement agressive à l’encontre de plusieurs agences fédérales, gelant les programmes d’aides et imposant d’importantes réductions de la main d’oeuvre via des plans de départ et des menaces de licenciement dont la légalité pose question.Architecte des efforts visant à réduire l’empreinte de l’Etat fédéral dans son “projet 2025”, Russ Vought a personnellement annoncé durant le weekend le gel des activités du Bureau de protection des consommateurs en matière financière (CFPB), dont la mission est de protéger les clients des banques d’abus potentiel mais que les républicains critiquent depuis sa création, au lendemain de la crise financière de 2008.- “Pas annulé” -Plus largement, le plan de départ proposé aux fonctionnaires a été annoncé le 28 janvier dans un e-mail envoyé à toutes les agences et intitulé “croisée des chemins” – une formule déjà employée par Elon Musk à destination des salariés de Twitter lors de son rachat du réseau social.La date limite était initialement fixée au 4 février mais les syndicats, représentant 800.000 fonctionnaires, avaient déposé un premier recours contre l’offre devant un juge fédéral de Boston, qui a accepté d’étudier le dossier et fixé la première audience lundi, à 14H00 (19H00 GMT).Le Bureau de gestion du personnel du gouvernement (OPM)Le Bureau de gestion du personnel du gouvernement (OPM) a dès lors décidé de repousser la date limite à lundi, 23H59.Dans un message sur X, l’OPM a assuré que le plan de départ n’était “pas annulé ou bloqué” et la Maison Blanche a poussé les fonctionnaires à étudier “cette offre très généreuse, d’une vie”.Selon les médias américains, environ 65.000 fonctionnaires ont accepté les conditions de départ sur la première semaine de février.Cela représente environ 3% de la masse salariale fédérale, la Maison Blanche s’étant fixé un objectif de 5% à 10% de fonctionnaires.Mais les syndicats soulignent que sans accord du Congrès concernant l’utilisation du budget fédéral, cet accord n’a aucune valeur, en particulier dans la mesure où le budget actuel n’est que temporaire et ne va pas au-delà de mi-mars, faute d’accord entre républicains et démocrates en fin d’année.”La volonté de l’OPM d’obtenir une démission générale de fonctionnaires fédéraux est un acte incroyablement arbitraire et radical”, ont écrit les avocats des syndicats dans leur recours, soulignant que le gouvernement n’a même pas cherché à arguer que cette directive était la conséquence “d’un processus de décision rationnel ou réfléchi”.

L’IA, un nouveau front pour la désinformation

Des deepfakes visant à influencer des élections aux chatbots relayant des infox, la pollution du monde de l’information apparaît comme l’un des grands dangers du recours croissant à l’intelligence artificielle (IA).Le déploiement rapide de cette technologie, au cÅ“ur d’un sommet mondial en cours à Paris, a déjà nourri ces dernières années l’essor de la désinformation, en lui offrant de nouveaux outils redoutables.En Slovaquie, en 2023, un enregistrement avait fait grand bruit: on y entendait le chef d’un parti pro-européen y admettre que les élections législatives allaient être manipulées. Il s’agissait d’un deepfake, un contenu truqué grâce à l’IA, qui a pu influencer des électeurs.Partout dans le monde, des responsables politiques ont déjà fait les frais de ce type de procédés, à fort potentiel de viralité sur les réseaux sociaux.C’est le cas de l’ancien président américain Joe Biden, dont la voix a été truquée pour conseiller à des électeurs de ne pas voter. Ou encore d’Emmanuel Macron, annonçant sa démission dans une vidéo très partagée à la bande-son trafiquée.- Deepfakes pornographiques -Des femmes politiques aux Etats-Unis, en Italie, au Royaume-Uni ou encore au Pakistan ont aussi été victimes d’images à caractère pornographique générées par IA. Une tendance jugée inquiétante par des chercheurs.Ces deepfakes à caractère sexuel visent aussi régulièrement des célébrités comme la chanteuse américaine Taylor Swift, et toutes les femmes y seraient aujourd’hui vulnérables, met en garde l’American Sunlight Project, un groupe de recherche sur la désinformation.L’IA est aussi au cÅ“ur d’opérations d’ingérences numériques de grande ampleur.Les campagnes prorusses appelées Doppelgänger ou Matriochka figurent parmi les exemples les plus retentissants: leurs auteurs ont eu largement recours à des profils inauthentiques – des bots (contraction de “robots”) – pour publier des contenus générés par IA, visant notamment à saper le soutien occidental à l’Ukraine.”Ce qui est nouveau, c’est l’échelle et la facilité avec laquelle une personne avec très peu de ressources financières et de temps peut diffuser des contenus faux qui, par ailleurs, paraissent de plus en plus crédibles et sont de plus en plus difficiles à détecter”, détaille Chine Labbé, rédactrice en chef de l’organisation Newsguard qui analyse la fiabilité des sites et contenus en ligne.L’IA constitue un “appui sans précédent pour la génération et la gestion de comptes inauthentiques sur les plateformes en ligne”, le tout “à grande échelle”, souligne aussi Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, dans un rapport publié à l’occasion du sommet organisé à Paris.- “Pollution du web” -Aucun domaine n’échappe à ces contenus factices: de faux clips musicaux sont souvent mis en circulation, tout comme de fausses photos d’événements historiques fabriquées en quelques clics.Sur Facebook, des comptes multiplient les images attendrissantes générées par IA pour obtenir de l’engagement. La finalité n’est pas forcément de faire circuler une fausse information, mais plutôt de capter l’attention à des fins mercantiles, voire de préparer des arnaques une fois des utilisateurs crédules identifiés.Autre cas de figure: en 2024, des deepfakes de médecins connus, comme Michel Cymes en France, ont été diffusés pour faire la promotion de remèdes qu’ils n’avaient pourtant jamais soutenus.Fin décembre, alors que l’histoire d’un homme qui a mis le feu à une femme dans le métro new-yorkais faisait la Une de l’actualité aux Etats-Unis, une prétendue photo de la victime a largement circulé. Elle avait été générée par IA, et le drame instrumentalisé, dans le but de renvoyer vers des sites de cryptomonnaies.”Au-delà du risque de désinformation, il y a celui de pollution du web: on ne sait jamais si on est face à un contenu qui a été vérifié, édité par un être humain rigoureux, ou si c’est généré par une IA sans que qui que ce soit se préoccupe de la véracité”, observe Chine Labbé.Chaque événement au cÅ“ur de l’actualité suscite ainsi un flot d’images créées en ligne, comme les incendies d’ampleur à Los Angeles début 2025 pendant lesquels des fausses photos du signe “Hollywood” en flammes ou d’un Oscar dans les cendres ont fait le tour du monde.Les chatbots en vogue, tels que l’américain ChatGPT, peuvent eux aussi contribuer à diffuser des infox, souligne Chine Labbé de Newsguard: “Ils ont tendance à d’abord citer des sources générées par IA, donc c’est le serpent qui se mord la queue”.L’arrivée du chinois DeepSeek, qui relaie les positions officielles chinoises dans une partie de ses réponses, ne fait que renforcer la nécessité d’imposer des cadres à ces outils, plaide l’experte. Il faudrait leur “apprendre à reconnaître les sources fiables des sources de propagande”.

La Bourse de Paris sereine malgré les annonces douanières de Trump

La Bourse de Paris a fini en hausse lundi, les investisseurs se montrant peu impressionnés par les nouvelles déclarations de Donald Trump sur de potentiels droits de douane supplémentaires, sur fond de bonne dynamique boursière en Europe.L’indice CAC 40 a pris 0,42% à 8.006,22 points, en hausse de 33,19 points. Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,43% à 7.973,03 points.M. Trump a annoncé dimanche la mise en place de droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium. Ces mesures affecteraient principalement le Canada, premier fournisseur des États-Unis, mais aussi le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud.L’indice parisien est toutefois resté de marbre face à cette nouvelle offensive commerciale américaine, après les volte-face récents du milliardaire républicain vis-à-vis du Canada, du Mexique et de la Chine.”Il y a un sentiment de banalisation. Les investisseurs estiment qu’il s’agit essentiellement d’une arme de négociation”, a expliqué à l’AFP David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Échiquier.”On est pour l’instant loin d’une guerre commerciale ouverte”, a abondé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.La place parisienne bénéficie aussi toujours de la bonne dynamique qui règne depuis le début de l’année sur les marchés européens. Le CAC40 a gagné depuis le 1er janvier 8,41%.L’an dernier, les places du Vieux Continent avaient connu une performance plus faible que leurs homologues américaines, dont le prix des titres a fortement augmenté. Les actions parisiennes ont encore plus souffert après la  dissolution de l’Assemblée nationale.Résultat: les actions européennes, peu chères, attirent depuis début 2025 les investisseurs en quête de bonnes affaires.Par ailleurs, la BCE a poursuivi sa politique de baisse des taux d’intérêt, ce qui donne un coup de pouce aux marchés boursiers européens, alors qu’aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a opté pour le statu quo monétaire.A cela s’ajoute une “bonne saison des résultats, qui sont pour l’instant largement au-dessus des prévisions” des analystes, selon David Kruk.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,08%, contre 3,09% vendredi. Son équivalent allemand, référence en Europe, n’a pas bougé, à 2,36%.