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Quand les cours s’emballent, ruée vers les marchands d’or de Londres

Les boutiques d’Hatton Garden, célèbre quartier des bijoutiers de Londres, lèvent leurs rideaux de fer sur des devantures remplies d’or: le métal jaune, qui vole de record en record, attire une foule d’acheteurs et de vendeurs, parfois novices, à la recherche d’une bonne affaire.”Tout ce que je sais, c’est que je dois refuser la première offre que l’on me fait”, plaisante Jennifer Lyle, une cliente, qui passe de boutique en boutique en exhibant, dans une pochette plastique, un vieux bracelet en or et une boucle d’oreille à laquelle manque son double.La veille, la trentenaire a regardé une émission “où une femme qui avait acheté une petite pièce d’or pour 60 livres sterling en 1996 pouvait désormais la revendre à 550 livres” (660 euros), raconte-t-elle, les yeux écarquillés.Dans un contexte d’incertitudes géopolitiques accrues, notamment dans la foulée du déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, l’or, valeur refuge, s’est envolé et continue de battre des records.Son prix s’est affiché en moyenne l’an dernier à 2.386 dollars l’once (un peu plus de 31 grammes), une progression de 23% sur un an, selon le Conseil mondial de l’or (CMO).C’est cette flambée qui a attiré Mme Lyle dans ce quartier du coeur de Londres où les bijoux s’échangent depuis l’époque victorienne et qui réunit aujourd’hui des dizaines de joailliers, prêteurs sur gage et autres marchands d’or.- Du jamais vu -“J’ai récemment perdu mon emploi”, poursuit-elle sans se départir de son sourire, “alors je me suis dit que ces quelques grammes d’or pourraient m’aider à couvrir mes factures”.Elle espérait vendre ses bijoux pour 100 livres mais n’a pas trouvé preneur et promet de revenir. Mais “si j’avais beaucoup d’or, je le garderais, car c’est un super investissement”, se prend-elle à rêver.Les prix de l’or montent toujours un peu, mais une telle envolée, “c’est quelque chose qui n’était jamais arrivé”, depuis huit ans que Naqash Anjum travaille dans la boutique “Touch of Gold”.Debout derrière un présentoir où brillent colliers et bracelets dorés, “Qash”, comme tout le monde le surnomme ici, affirme “qu’avec ce niveau de prix il y a assurément plus de gens qui cherchent à vendre” leurs bijoux et autres bibelots d’or.Mais certains sont là pour acheter. Dans la rue principale d’Hatton Garden, un jeune homme prénommé Gilly, qui ne souhaite pas donner son nom de famille, sort d’une boutique et s’engouffre dans une grosse cylindrée, “je cherchais une nouvelle montre, en or”, lâche-t-il.Les prix records ne le repoussent pas, au contraire: “l’or monte tout le temps, donc il vaut mieux acheter maintenant, pas vrai ?”.Paradoxalement, la flambée du métal précieux ne fait pas vraiment les affaires des marchands d’or, qui peinent à écouler leurs bijoux.A l’approche de la Saint-Valentin, les gens réalisent “qu’ils ne peuvent plus acheter la même quantité d’or” qu’auparavant, regrette Qash, en passant pensivement la main dans une barbe brune bien taillée.- Modèles en résine -“Ce qui se vendait bien avant devient hors de prix après quelques mois” et “les marges de 20% ou 30% avec lesquelles on fonctionne” s’érodent si les bijoux ne trouvent pas preneurs, ajoute-t-il.De fait, la demande mondiale d’or dans le secteur de la bijouterie est tombée de 11% en volume en 2024, selon le CMO – ce qui n’a pas empêché les dépenses de progresser de 9% en valeur tant l’or s’est envolé.Derrière le comptoir, Tamer Yigit, patron de cette boutique qui achète, expertise, modifie ou conçoit sur mesure des bijoux en or, raconte avoir débuté sa carrière dans le négoce du métal précieux “à l’âge de huit ans en Turquie”.Aujourd’hui cinquantenaire, il désigne une boîte pleine de modèles de bijoux en résine bleue, parmi lesquels les clients peuvent choisir: “désormais on ne peut plus créer des modèles directement en or, car on prend le risque qu’ils ne se vendent jamais.”Un client, lui-même détaillant d’or, entre dans l’échoppe pour faire expertiser une caissette de bijoux. Verdict de l’expert: une pièce de monnaie estampillée Louis XVI est en fait un alliage zinc-cuivre.M. Yigit n’est pas surpris. Avec les records de prix, il doit redoubler de vigilance: “on reçoit beaucoup plus de bijoux prétendument en or qui s’avèrent être des alliages à base de cuivre et d’autres métaux”.

Aux Etats-Unis, les consommateurs plumés par le prix des oeufs

“Tellement chers”: avec le rebond de l’épidémie de grippe aviaire, qui sévit depuis 2022 aux Etats-Unis, les poulaillers se vident et le prix des oeufs s’envole, déboussolant des consommateurs habitués à débourser peu pour cet aliment de base.A Washington et dans sa banlieue, les rayons oeufs des supermarchés sont régulièrement vides ou presque. Certains magasins limitent le nombre de boîtes vendues par client pour éviter une pénurie. Partout, les consommateurs remarquent la flambée des étiquettes. Les oeufs “deviennent chers”, commente auprès de l’AFP Samantha Lopez, une étudiante de 26 ans, rencontrée dans une grande surface de la capitale américaine. “C’est assez difficile, (…) mon budget pour la nourriture est déjà très serré.”Au sud, en Floride, la situation est similaire: “Les oeufs sont essentiels, ils sont très nutritifs et il est difficile d’en acheter parce qu’ils sont tellement chers (…) c’est vraiment dommage”, observe Blanche De Jesus, habitante de Miami.Pour se justifier de cette hausse des prix, les grandes surfaces n’hésitent pas à placarder des affiches dans les rayons, comme à Washington: “Il se peut que vous remarquiez une augmentation du prix des oeufs en raison de la récente épidémie de grippe aviaire dans le Midwest”, le coeur agricole des Etats-Unis, prévient l’une d’elle.Plus de 21 millions de poules pondeuses ont été euthanasiées depuis le début de l’année à cause de l’épizootie – l’équivalent d’une épidémie chez les animaux – de grippe aviaire, dont 13,2 millions depuis décembre, selon le dernier rapport sur le secteur du ministère américain de l’Agriculture (USDA), publié vendredi.”S’il n’y a pas de poules pondeuses, il n’y a pas d’oeufs, ce qui entraîne une pénurie de l’offre et une hausse des prix en raison de la dynamique de l’offre et de la demande”, résume Jada Thompson, spécialiste du sujet et professeure à l’Université de l’Arkansas.-“Niveaux record”-En outre, selon l’USDA, certains “commerçants concernés (…) maintiennent les prix à des niveaux record, ou proches des records, pour freiner la demande”.Le prix moyen de la boîte de douze oeufs, toutes qualités confondues, a progressé de près de 65% sur un an, passant d’environ 2,5 dollars en décembre 2023 à 4,15 dollars un an plus tard, selon un institut statistique officiel. Et la hausse des prix ne se fait pas uniquement ressentir à la caisse des supermarchés. Waffle House, une chaîne de restauration américaine spécialisée dans les gaufres, a fait les gros titres outre-Atlantique après avoir décidé d’appliquer un supplément de 50 centimes par oeuf aux consommateurs en voulant dans leur assiette.”La pénurie persistante d’oeufs causée par la grippe aviaire a entraîné une augmentation spectaculaire de (leur) prix”, a expliqué le groupe dans un communiqué transmis à la chaîne CNN, se disant “contraint de prendre des décisions difficiles”.Aux Etats-Unis, le virus circule dans des élevages de volailles mais aussi chez les vaches laitières. Soixante-sept cas ont aussi été détectés chez des humains depuis début 2024, l’extrême majorité étant bénins et liés à des contacts connus avec des animaux infectés.Grands amateurs d’oeufs, notamment au petit-déjeuner, les Américains en consomment en moyenne 277 par habitant et par an, selon la coopérative agricole américaine United Egg Producers. Moins tout de même que le record des Mexicains (environ 375).

Répression, sanctions, exode: au Bélarus, un secteur amoindri de la tech survit

Chef de projet basé à Minsk, au Bélarus, Andreï Dorine reconnaît que le secteur jadis florissant de la tech est en crise. En cause, l’exode de milliers d’informaticiens du fait des répressions politiques, et le soutien à l’invasion russe de l’Ukraine.Sur les “quelque 400 ingénieurs” employés chez Qulix, l’entreprise de développement informatique dans laquelle Andreï travaille, un quart a fui le Bélarus en cinq ans pour s’installer à l’étranger.”C’est beaucoup !”, constate ce responsable de 42 ans, interrogé par l’AFP.”Nous traversons une crise, nous ne pouvons pas le nier”, conclut-il.Fleuron de l’économie bélarusse, un des rares secteurs libéralisés dans cette économie largement étatique, les hautes technologies ont connu jusqu’en 2020 un boom indéniable, qu’il s’agisse du développement d’apps, de logiciels ou de maintenance. Symbole de ce succès le “Parc des hautes technologies” de Minsk, surnommé “la Silicon Valley” du Bélarus.C’est dans cet ensemble de bâtiments à l’écart du centre-ville que la messagerie chiffrée Viber et le jeu vidéo à succès “World of Tanks” ont été développés.Mais la répression qui s’est abattue sur la société bélarusse après la réélection en août 2020 du président Alexandre Loukachenko a poussé ingénieurs et informaticiens, une classe moyenne urbaine dans l’ensemble favorable à l’opposition, à fuir le pays.- Chute de 45 % -Le coup de semonce est intervenu en septembre 2020 lorsque la police a fait des descentes dans la société de logiciels PandaDoc, arrêtant plusieurs employés, peu après que le patron du groupe eut annoncé son soutien aux manifestants.L’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 n’a fait qu’accélérer le mouvement d’exode, le Bélarus ayant prêté son territoire à l’armée du Kremlin et subissant du coup aussi les sanctions occidentales adoptées en représailles.Si le “Parc des hautes technologies” compte encore plus de 1.000 entreprises bénéficiant d’un régime fiscal avantageux, signe des temps “difficiles”, le nombre total d’employés a chuté de près de 30% depuis 2022, reconnaît auprès de l’AFP Kirill Zalesski, le vice-président du complexe.”Ces entreprises emploient (encore) plus de 56.000 personnes”, précise-t-il, mais les exportations annuelles en 2023 totalisaient 1,8 milliards de dollars, une chute de quasiment 45% par rapport à 2021 (3,2 milliards).Il veut pourtant “voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide”, car “l’exode a globalement cessé il y a plus d’un an”. Selon lui, il y aurait même “de nombreux développeurs qui aimeraient revenir”.Selon lui, les entreprises, qui ont perdu des parts de marché en Occident du fait des tensions géopolitiques, ont dû trouver de nouveaux marchés, notamment en Asie. “Si auparavant les pays occidentaux représentaient 80 à 90% de toutes nos exportations, ce chiffre est aujourd’hui d’environ 60%”, relève M. Zalesski, évoquant le chiffre de “10%” pour les pays asiatiques.- Stabilité régionale -Stephan Hoffmann, le directeur allemand de la chambre de commerce Europe-Bélarus très implanté dans la tech, n’a pas suivi l’exode, et il veut croire en l’avenir, même si son quotidien est plus “inconfortable” depuis 2022, du fait des sanctions.Ainsi, à la place des vols directs entre l’Allemagne et Minsk, ce sont de longs trajets de bus vers la Lituanie qu’effectue ce chef d’entreprise de 39 ans.Autre difficulté: les paiements bancaires.”C’est de plus en plus cher et ça prend plus de temps”, dit-il, les sanctions européennes ayant exclu quatre banques bélarusses du système international Swift.Il dit avoir aussi “bien sûr” des amis qui ont quitté le Bélarus, mais assure que “ce n’est pas tout blanc ou tout noir”.D’après lui, nombre de Bélarusses exilés et ceux restés au pays “travaillent toujours ensemble” à distance. “Il y a toujours des liens”, assure-t-il.Kirill Zalesski reste “prudent” s’agissant de l’avenir, évoquant, outre la conjoncture mondiale, la nécessité d’une “situation régionale stable”. Comprendre, la fin de la guerre en Ukraine et du conflit russo-occidental.

Journal d’un agriculteur: “les Petits Poucets comme moi, on se débrouille seul”

Jérôme Caze, 37 ans, marié et père de trois enfants, à la tête d’une exploitation maraîchère et d’élevage de poulets et de porcs en Lot-et-Garonne, raconte depuis octobre à l’AFP son quotidien de “petit agriculteur” dans un monde paysan en proie à des crises récurrentes.Dans ce quatrième épisode, il confie sa solitude et ses déboires, accentués selon lui par des normes évolutives et complexes, les conditions du marché et une politique agricole mal adaptée aux petits exploitants.- MacGyver -“Ces derniers jours, j’ai enchaîné les galères de matériel. Le matin où je veux préparer le parcours des truies, la batterie du tracteur ne démarre pas. Sans le chargeur frontal, je n’ai pas pu aller chercher chez les voisins les déchets de pommes et de poires pour les cochons. Du coup, tu fais tout à la main, tu nourris au seau et tu perds du temps. Physiquement, j’ai mal partout.J’ai eu le pneu avant du tracteur, la carte-mère de la chambre froide et la batterie du Trafic qui sont morts. Moralement, tu t’en sors pas, c’est pour ça que tu peux lâcher.Tu dois toujours te débrouiller tout seul pour réparer, chercher de nouvelles façons de faire. Tu cherches la notice sur Internet, tu te démerdes. Tu es MacGyver mais niveau débutant. Lui, il est capable de tout faire avec rien, toi, tu as tout l’équipement qu’il te faut, à pas cher, mais ça ne marche pas.”- Sous-doués -“Les Petits Poucets comme moi, on est un peu les sous-doués dont personne ne se préoccupe dans les ministères. On n’est pas intéressant.De toute façon, je n’ai pas de ministre de l’Agriculture. Les lois ne sont pas faites pour moi mais pour les gros, ceux qui ont des moissonneuses-batteuses à plusieurs centaines de milliers d’euros.Ils vont faire quelle loi pour moi? Je dois lutter contre des revendeurs sans foi ni loi qui mentent sur l’origine des produits et vendent à perte, contre des grandes surfaces qui font des promos spéciales toutes les trois semaines. Comment tu veux lutter ? Même avec les lois Egalim (destinées à protéger le revenu des agriculteurs, NDLR),  je ne suis pas protégé.Je travaille avec une structure qui s’occupe des réfectoires. S’ils font une journée +Produits du terroir+, ils me prendront du rôti de porc. Sinon, je suis trop cher. Ce n’est pas dans le cahier des charges des cantines scolaires de savoir si l’animal a vu la lumière du jour.”- Normes – “Les normes c’est bien, car l’hygiène avant c’était n’importe quoi. Mais ça nous bloque aussi. Pour mon bâtiment de poulets, les normes ont changé lors de mon installation.On a une entreprise de qualification qui vient une fois à chaque nouvel élevage de poulets par bande (au même stade de croissance, NDLR). Il faut déjà avoir tous les papiers en main. Ils regardent les perchoirs, le respect de la nouvelle norme sur la luminosité pour le bien-être animal, sortie il y a deux ans.On est les seuls à payer pour se faire contrôler. C’est comme si lors d’un contrôle routier, le flic te dit de payer avant de voir tes papiers.Tout ce qui est biosécurité est aussi à ta charge. Il ne faut pas que tu aies les produits au même endroit que les animaux. Mais à la maison, j’ai des enfants. Donc on te demande un cabanon pour les stocker sans risque. OK mais c’est une dépense d’au moins 1.000 euros, que je n’avais pas prévue.”- Chacun pour soi -“Pour monter un atelier de transformation, c’est une usine à gaz. Il faut tout: les tables en inox, l’étiqueteuse, les balances calibrées et vérifiées tous les ans, soit entre 40.000 et 50.000 euros. Et passer un diplôme de boucher.Ils vont te dire OK mais ensuite que le carrelage n’est pas le bon.Les chambres d’agriculture pourraient se dire : +Je vais mettre un producteur avec un boucher, on va créer une société et vous allez travailler ensemble, répartir les marges+. Mais c’est chacun pour soi, il n’y a pas d’idées, pas de bon sens.”Propos recueillis par Karine ALBERTAZZI et Thomas SAINT-CRICQ

Le boom du trafic aérien en Inde aiguise l’appétit de Boeing et Airbus

Des aéroports qui poussent comme des champignons, des pilotes et des techniciens à former à la pelle, des commandes en pagaille: le trafic aérien explose en Inde et aiguise l’appétit de Boeing et Airbus, à la veille du salon AeroIndia à Bangalore (10-14 février).Signe que la cinquième économie mondiale joue maintenant dans la cour des grands, l’Association internationale du transport aérien (IATA) tiendra son assemblée générale annuelle début juin à New Delhi.La croissance soutenue de son économie et de sa classe moyenne a fait de l’Inde et de son 1,4 milliard d’habitants le troisième marché aérien au monde, après ceux des Etats-Unis et de la Chine.Et ce n’est sûrement qu’un début.”C’est le pays qui a la croissance la plus rapide au monde et il en sera de même au cours des 20 prochaines années”, affirme Rémi Maillard, PDG d’Airbus Inde et Asie du Sud, qui le qualifie “d’étoile montante de l’aéronautique mondiale”.Un enthousiasme partagé par Salil Gupte, le président de Boeing Inde et Asie du Sud. “C’est le marché le plus dynamique de la planète et sûrement le plus excitant”, s’enthousiasme-t-il.Cette croissance devrait entraîner une hausse du trafic en Asie du Sud, essentiellement en Inde, de plus de 7% par an jusqu’en 2043, selon les prévisions de Boeing.”Le nombre de trajets en avion par habitant reste faible, il est de seulement 0,12 en Inde, contre 0,46 en Chine”, explique M. Maillard.Dans un pays où le transport ferroviaire reste très populaire mais souvent chaotique, il suffirait que 2% des 18 millions d’usagers quotidiens du train — contre 430.000 passagers aériens — préfèrent l’avion pour que le marché aérien double, estime Boeing.- Voyager en pantoufles -Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi a fait du développement de l’aéronautique une priorité.Son rêve, il l’a répété, est de voir “le commun des mortels, qui voyage en pantoufles, dans un avion”.En 2016, son gouvernement a lancé un plan pour doper les liaisons aériennes entre les petites villes et les mégapoles du pays. Il a aussi investi des dizaines de millions d’euros pour construire des aéroports et améliorer les infrastructures existantes.Le nombre d’aéroports a doublé en dix ans. Il est passé de 74 en 2014 à 157 en 2024, selon le ministère de l’Aviation, et l’objectif est d’en compter de 350 à 400 en 2047, pour le centenaire de l’Indépendance de l’Inde.Parallèlement, l’exécutif a mis en place des programmes pour former pendant les 20 prochaines années quelque 30.000 pilotes et au moins autant de mécaniciens.Airbus et Boeing participent activement à cette campagne aux côtés du gouvernement, en mettant l’accent sur la promotion des femmes.”La croissance intérieure se poursuivra notamment grâce à ce programme”, assure M. Maillard. Ainsi que sur le développement “essentiel” de la capacité aéroportuaire, complète M. Gupte. – Plus de gros porteurs -Pour Boeing comme pour Airbus, le prochain bond du secteur aérien en Inde sera international. “Le type de révolution que nous avons vu sur le marché intérieur indien ces dernières années se produit actuellement sur les long-courriers”, affirme M. Maillard, qui imagine l’Inde en “hub”.”Nous tablons sur une augmentation des commandes de gros porteurs”, qui devraient représenter d’ici 20 ans 15% de la flotte des compagnies indiennes, ajoute M. Gupte.Selon les prévisions de Boeing, le marché indien aura besoin à cette échéance d’au moins 2.835 nouveaux avions (75% destinés à la croissance du marché, 25% au remplacement de la flotte existante).Airbus a pour sa part livré 766 avions à 86 clients dans le monde en 2024, dont 72 à des transporteurs indiens.Secoué par des scandales liés à la qualité de production de ses avions, ralenti par une grève de plus de cinquante jours, Boeing n’a pas communiqué sur ses livraisons en 2024.En face, les compagnies indiennes alignent les commandes d’ampleur.Après un contrat géant pour l’achat de 470 appareils (250 Airbus, 220 Boeing) en 2023, Air India a commandé 100 Airbus de plus l’an dernier.Le numéro 1 indien IndiGo n’est pas rassasié après avoir passé la plus grosse commande en volume de l’histoire de l’aviation civile (500 Airbus) en 2023. L’an dernier, il a pris 30 autres appareils européens.Aucun des deux avionneurs n’a souhaité détailler ses ambitions pour le salon AeroIndia.

Les services en ligne de PlayStation “opérationnels” après 24 heures de perturbations

Des Etats-Unis à la Thaïlande, les services en ligne des consoles PlayStation de Sony étaient à nouveau “opérationnels” dimanche après des soucis d’accès qui ont mis les nerfs de nombreux joueurs à vif.”Tous les services sont opérationnels”, indiquait dimanche vers 01H00 GMT, dans de nombreuses langues, le site de PlayStation Network (PSN), près de 24 heures après un message sur X reconnaissant des “difficultés”.”PSN a été rétabli. Vous devriez maintenant pouvoir accéder aux services en ligne sans difficulté. (…) Désolés pour la gêne occasionnée!” a aussi indiqué le compte de PlayStation sur X, sans donner d’explications sur l’origine de ces perturbations.Les défaillances du réseau ont empêché de nombreux possesseurs des consoles de Sony, comme la PS4 et la PS5, de jouer en réseau à des jeux tels que “Fortnite” ou “Call of Duty”.Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont manifesté impatience voire colère.”Une panne de PSN un vendredi soir, c’est criminel”, avait ainsi écrit un utilisateur sur X. “Il est temps d’aller faire connaissance avec celle que j’ai épousé il y a cinq ans”, avait plaisanté un autre.

USA: un juge empêche l’équipe d’Elon Musk d’accéder à des données sensibles du Trésor

Un juge fédéral américain a décidé samedi d’empêcher les équipes d’Elon Musk d’accéder aux données personnelles de millions d’Américains conservées par le département du Trésor, nouvel obstacle judiciaire à l’offensive généralisée de Donald Trump contre l’administration fédérale.Le juge Paul Engelmayer a suspendu l’accès à ces données personnelles et financières à “toute personne nommée par le pouvoir politique, tous les agents spéciaux du gouvernement” ainsi que “tous les employés gouvernementaux détachés par une agence extérieure au Trésor”.Il également ordonné au milliardaire Elon Musk, grand allié de M. Trump, et à ses équipes de la commission à l’efficacité gouvernementale (DOGE) de “détruire immédiatement toutes les copies du matériel téléchargé”.Des décisions motivées par le risque de “préjudices irréparables” comme la “divulgation d’informations sensibles et confidentielles” et le “risque accru que les systèmes en question soient plus vulnérables qu’auparavant aux piratages”, a-t-il écrit.La suspension vaut jusqu’au 14 février, date à laquelle se tiendra une audience sur le sujet, est-il précisé dans son ordonnance.- “Plus grande menace” -Cette décision fait suite à l’action en justice intentée par les procureurs généraux de 19 Etats américains pour empêcher les équipes de l’homme le plus riche du monde d’accéder à de telles informations.Selon eux, l’administration Trump a violé la loi en élargissant l’accès aux données sensibles stockées par le Trésor aux membres de cette commission créé récemment de toutes pièces pour sabrer dans les dépenses publiques, et ne bénéficiant pas du statut de ministère.Des collaborateurs d’Elon Musk ont pris il y a quelques jours le contrôle du système de paiements du Trésor américain, une démarche vivement contestée par les élus démocrates et syndicats.Une note du Trésor américain a ainsi évoqué “la plus grande menace interne à laquelle le bureau du service fiscal ait jamais été confronté”, ont rapporté des médias américains.Le patron de Tesla et de SpaceX a justifié sur son réseau X cette intrusion comme nécessaire pour “arrêter la fraude et le gaspillage de l’argent des contribuables”.Il a condamné samedi une décision d’un juge “militant” et accusé les démocrates de chercher ainsi à “dissimuler la plus grande fraude de l’histoire de l’humanité”.Cette décision judiciaire est la dernière en date à mettre à l’épreuve l’offensive généralisée de Donald Trump et d’Elon Musk contre les institutions fédérales.Deux autres juges ont suspendu jeudi et vendredi un plan de départ de fonctionnaires à qui le gouvernement imposait un ultimatum, puis la décision de l’administration de placer une partie des employés de l’Agence pour le développement international (USAID) en congés administratifs.Malgré ces complications judiciaires, le président a réaffirmé vendredi son objectif et sa confiance en Elon Musk pour poursuivre sa charge dans les autres ministères, indiquant lui avoir donné pour instruction “d’aller voir dans l’éducation, d’aller voir au Pentagone, c’est-à-dire dans l’armée”.Donald Trump a également réclamé vendredi la suppression pure et simple de l’USAID, qui apporte son soutien à des millions de personnes dans le monde.

Les services en ligne de Playstation perturbés un peu partout dans le monde

Des Etats-Unis à la Thaïlande, le groupe japonais Sony rapporte samedi que les services en ligne des consoles PlayStation de Sony “rencontrent des difficultés”, suscitant le désarroi de nombreux joueurs.”Vous rencontrez peut-être des difficultés pour lancer des jeux, des applications ou des fonctionnalités réseau. Nous faisons notre possible pour résoudre ces problèmes dans les meilleurs délais. Merci de votre patience”, écrit ainsi l’entreprise aux joueurs basés en France.Un message similaire apparaît sur son site pour ceux installés aux Etats-Unis, en Argentine ou en Thaïlande.Les services en ligne de PlayStation permettent notamment aux possesseurs des consoles de Sony, comme la PS4 et la PS5, de jouer en réseau à des jeux comme “Fortnite” ou “Call of Duty”.Le site spécialisé Down Detector a recensé aux Etats-Unis vendredi vers 19H00 (00H00 GMT samedi) un pic de difficultés à se connecter, avant que ces remontées ne se tassent au fil des heures sans toutefois disparaître.Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont manifesté impatience voire colère.”Une panne de PSN [PlayStation Network] un vendredi soir, c’est criminel”, a ainsi écrit un utilisateur sur X. “Il est temps d’aller faire connaissance avec celle que j’ai épousé il y a cinq ans”, a plaisanté un autre.

Un juge bloque l’accès à Elon Musk du système de paiements du Trésor américain

Un juge fédéral des Etats-Unis a bloqué samedi l’accès au système de paiements du Trésor américain par la commission à l’efficacité gouvernementale (Doge) confiée à Elon Musk, un nouvel obstacle judiciaire aux réformes lancées par le président Donald Trump.Dans une ordonnance de référé, le juge Paul A. Engelmayer a interdit l’accès aux données stockées au Trésor américain à toutes les personnes nommées par le pouvoir politique, “tous les agents spéciaux du gouvernement” ainsi que “tous les employés gouvernementaux détachés par une agence extérieure au Trésor”.Cet ordre temporaire, en vigueur jusqu’à une audience prévue le 14 février, stipule également que toute personne ayant accédé aux données des archives du ministère des Finances depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier doit “détruire immédiatement toutes les copies du matériel téléchargé”.Des collaborateurs d’Elon Musk, nommé par M. Trump à la tête du Doge, avaient pris il y a quelques jours le contrôle du système de paiements du Trésor américain, une mesure dénoncée par les élus démocrates comme étant “extrêmement dangereuse”.”La seule façon d’arrêter la fraude et le gaspillage de l’argent des contribuables est de pouvoir suivre les flux de paiement et de bloquer les transactions suspectes pour les examiner”, avait alors justifié M. Musk, le patron de Tesla et de SpaceX, dans un message posté sur son réseau social X.L’affaire avait été portée devant la justice par les procureurs de 19 Etats américains, estimant que l’administration Trump avait violé la loi en élargissant l’accès aux données sensibles du Trésor aux membres du personnel du Doge, commission chargée par le président de réduire les dépenses publiques.Ces Etats “subiraient un préjudice irréparable en l’absence de mesures injonctives”, a estimé le juge Engelmayer dans son ordonnance. “C’est dû à la fois au risque que présente la nouvelle politique de divulgation d’informations sensibles et confidentielles ainsi qu’au risque accru que les systèmes en question soient plus vulnérables qu’auparavant aux piratages”, a-t-il écrit.Cette prise de contrôle du système des paiements du Trésor par l’homme le plus riche du monde avait aussi vivement contestée par des syndicats et des groupes de défense des droits humains.Selon une note interne du Trésor américain, l’accès de l’équipe du Doge aux systèmes de paiement fédéraux constitue “la plus grande menace interne à laquelle le bureau du service fiscal ait jamais été confronté”, ont rapporté des médias américains.- USAID dans la ligne de mire -Vendredi, le président américain a réclamé la suppression pure et simple de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui apporte son soutien à des millions de personnes dans le monde.La grande agence humanitaire du gouvernement américain va voir ses effectifs passer de quelque 10.000 salariés à moins de 300, selon le New York Times.Ce quasi-démantèlement, effectué sous l’impulsion d’Elon Musk, représente “l’une des pires et plus coûteuses bourdes de politique étrangère de l’histoire américaine”, d’après l’ancienne patronne de USAID, Samantha Power.Saisi par un syndicat représentant des fonctionnaires de l’USAID, un juge fédéral a cependant annoncé vendredi qu’il allait suspendre la décision de l’administration Trump de placer une partie des employés en congé administratif.L’agence humanitaire américaine intervient dans quelque 120 pays, y compris les plus pauvres du monde.Donald Trump estime qu'”il faut la supprimer!”, comme il l’a écrit – en majuscules – sur son réseau Truth Social. “La corruption” chez USAID “est à des niveaux jamais vus”, a-t-il assuré, sans étayer son propos. “Oui, M. le président!” a réagi sur son réseau social X Elon Musk. L’homme le plus riche du monde avait déjà affirmé qu’USAID était un “nid de vipères de marxistes (…) qui détestent l’Amérique”.

Les pays baltes se déconnectent du réseau électrique russe, fin des risques de “chantage”

Les trois pays baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, ont achevé leur déconnexion historique du réseau électrique russe samedi pour intégrer le système européen, un processus lancé il y a des années et devenu urgent depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.Ces anciennes républiques soviétiques, intégrées à l’Union européenne et à l’Otan depuis 2004, se coupent du réseau russe, auquel ils étaient reliés depuis l’époque de l’URSS, pour empêcher Moscou d’en faire une arme contre eux.”Nous avons éliminé toute possibilité théorique pour que la Russie puisse utiliser le contrôle du réseau énergétique comme une arme”, a déclaré samedi à l’AFP le ministre lituanien de l’énergie, Zygimantas Vaiciunas.M. Vaiciunas a indiqué que le processus de déconnexion qui a débuté à 06H00 (04H00 GMT) a été achevé samedi à 09H09 (07H09 GMT).”Nous attendions ce moment depuis longtemps”, a-t-il dit aux journalistes après s’être entretenu avec ses homologues estonien et letton.”Le système énergétique des Etats baltes est enfin entre nos mains. Nous contrôlons la situation”, s’est-il réjoui.La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, a salué “une victoire pour la démocratie”, dans un message sur X.Des célébrations officielles sont prévues dans les trois pays. La Lettonie va physiquement couper samedi un câble électrique la reliant à la Russie, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit participer à une cérémonie avec les dirigeants baltes dimanche à Vilnius, en Lituanie.Le Premier ministre lituanien Gintautas Paluckas a loué sur X “le début d’une nouvelle ère de l’indépendance énergétique” des trois pays.Le processus a pris de longues années en raison de nombreux problèmes technologiques et financiers et de la nécessité de diversifier entretemps l’approvisionnement via notamment des câbles sous-marins. Le changement est devenu urgent après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, qui a réveillé chez les Baltes la crainte d’être les prochains visés par Moscou.Les trois pays ont depuis cessé d’acheter du gaz et de l’électricité russes, mais leurs réseaux électriques sont restés connectés à la Russie et au Bélarus, la régulation de la fréquence étant contrôlée depuis Moscou.Aussi dépendaient-ils toujours de la Russie pour un flux d’électricité stable, crucial pour les appareils nécessitant une alimentation électrique fiable, notamment dans des processus industriels. – “Possibles provocations” -Une fois les trois pays baltes déconnectés du réseau russe, ils fonctionneront en “mode isolé” pendant environ 24 heures pour tester la fréquence de leur réseau.”Nous devons effectuer des tests pour garantir à l’Europe la stabilité de notre système énergétique”, a expliqué Rokas Masiulis, directeur de Litgrid, l’opérateur public du réseau électrique lituanien.Les Etats baltes intégreront ensuite le réseau européen via la Pologne. Les responsables lituaniens et polonais entameront le processus de synchronisation aux alentours de midi dimanche. Les autorités ont prévenu que des problèmes pourraient survenir.”Divers risques à court terme sont possibles, tels que des opérations cinétiques (militaires) contre des infrastructures critiques, des cyberattaques et des campagnes de désinformation” menées par la Russie, a jugé le département de la sécurité de l’Etat lituanien. L’opérateur électrique polonais PSE a annoncé l’envoi d’hélicoptères et de drones pour surveiller la connexion avec la Lituanie.Le président letton Edgars Rinkevics a estimé sur la chaîne publique LTV1 que les trois pays, quoique “totalement prêts”, ne pouvaient “exclure de possibles provocations”.En Estonie, la police et des volontaires seront postés dans les infrastructures électriques essentielles jusqu’au week-end prochain, à cause des risques de sabotage.Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’énergie ont été endommagés en mer Baltique ces derniers mois. Experts et politiciens ont accusé la Russie de mener ainsi une guerre hybride, ce que Moscou dément.- “Les gens ne sentiront rien” -Au total, 1,6 milliard d’euros ont été investis dans les trois pays baltes et en Pologne dans le projet de synchronisation.Le président lituanien Gitanas Nauseda s’est voulu rassurant. “Les gens ne sentiront rien, que ce soit sur leur facture ou en termes de désagrément”, a-t-il affirmé à la presse.Le ministère estonien du Climat a appelé la population à vivre comme d’habitude. Car “plus votre comportement sera habituel et prévisible (…), plus la gestion du réseau énergétique sera facile”.A la suite du découplage balte, le système énergétique de l’enclave russe de Kaliningrad fonctionnera désormais en “mode insulaire”, sans connexion au réseau de la Russie continentale.Interrogé sur ce point, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait déclaré la semaine dernière que la Russie avait “pris toutes les mesures nécessaires pour garantir le fonctionnement fiable et ininterrompu” de son système énergétique unifié.