AFP Business

Logement social: un objectif de 100.000 constructions fixé pour 2025

Le ministère du Logement et le mouvement HLM se sont fixés vendredi un objectif de construction de 100.000 logements sociaux pour 2025 à l’occasion de la signature d’un pacte d’engagements réciproques.”Face à la crise du logement (…) le gouvernement a engagé par la loi de finances pour 2025 un réinvestissement et une remobilisation des leviers de la production”, rappellent les deux parties dans un communiqué conjoint.”Pour que ce réinvestissement porte des fruits concrets, le gouvernement et le mouvement HLM s’engagent sur une feuille de route qui vise à mobiliser l’ensemble des acteurs (…) pour atteindre une production de 100.000 logements sociaux, en sus des besoins propres à la rénovation urbaine”, annonce le communiqué, précisant qu’une “attention particulière sera portée aux logements de petite surface”.A titre de comparaison, l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui représente les bailleurs sociaux, évalue à environ 85.300 le nombre d’agréments de logements sociaux délivrés en 2024. Cette feuille de route, en quatre axes, a été signée par la ministre du Logement Valérie Létard et l’ensemble des fédérations HLM à l’occasion d’un déplacement à Ormesson (Val-de-Marne).Parmi les trois autres objectifs, 120.000 à 130.000 logements sociaux verront leur “mode d’énergie rénové ou changé”, et l’accession sociale à la propriété des locataires HLM sera facilitée.Dans le cadre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU), 16.500 logements sociaux seront par ailleurs reconstitués.Chaque objectif s’accompagne d’une liste d’engagements réciproques, des moyens financiers associés ainsi que des indicateurs de suivi. “Il faut se mobiliser (…) pour donner un coup de boost au monde du logement social (…) Le secteur va pouvoir dégager un milliard d’euros supplémentaire pour construire du logement social et rénover le parc”, avait expliqué jeudi Mme Létard dans un entretien à Ouest France.Pour relancer la construction de logements sociaux, le gouvernement a réduit de 200 millions d’euros la ponction prélevée chaque année sur les bailleurs, dite “réduction de loyer de solidarité” (RLS).Il table aussi sur la baisse du taux du Livret A au 1er février et sur l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) pour le neuf dans tout le territoire et pour tous les types de logements. Le PTZ reste toutefois applicable dans l’ancien, en zone détendue, et sous condition de travaux de rénovation thermique.”Ces dispositions financières seront complétées par des mesures de mobilisation du foncier et de simplifications législatives et réglementaires”, précise le communiqué, tandis qu’un soutien aux “maires bâtisseurs” de 100 millions d’euros est également prévu.”La loi de finances 2025 marque enfin une inflexion du traitement budgétaire du logement social”, s’est félicitée l’USH dans un communiqué, rappelant que la situation financière des bailleurs se dégradait.”Cette feuille de route est un premier pas dans un moment difficile pour tout un secteur”, a déclaré sa présidente Emmanuelle Cosse, citée dans le communiqué.”L’engagement de Valérie Létard mérite d’être salué, même si cette baisse reste insuffisante au regard de la gravité de la crise du logement”, a estimé de son côté Jean-Luc Vidon, président de la Fédération nationale des associations régionales HLM, pointant la “disparition” d’une aide de 400 millions d’euros de l’Etat en 2025 pour la rénovation du parc HLM.

La Bourse de Paris finit dans le rouge après l’emploi américain

La Bourse de Paris a reculé vendredi, après un recul surprise du chômage aux États-Unis qui a fait s’éloigner les perspectives de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Le CAC 40 a perdu 0,43% à 7.973,03 points, soit une baisse de 34,59 points. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice a toutefois gagné 0,29%, porté par une salve de bons résultats d’entreprises, lui ayant permis de dépasser les 8.000 points jeudi. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin.La séance du jour a été consacrée au très attendu rapport sur l’emploi américain en janvier, qui a fait état d’un nouveau recul du chômage aux États-Unis, à 4,0%, contre 4,1% précédemment, alors que les consensus des analystes attendaient une stagnation.C’est le signe d’un “marché du travail qui reste solide, qui atteint le plein emploi”, a relevé Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de recherche et stratégie chez BFT IM, interrogée par l’AFP. “La Fed n’a donc aucune urgence à faire quoi que ce soit”, a-t-elle ajouté.”Rien dans ce rapport n’est susceptible de faire pression sur la Fed pour qu’elle envisage de baisser ses taux directeurs”, ont abondé les analystes de RichesFlores. L’emploi est particulièrement scruté par la Fed pour déterminer sa politique monétaire. Un marché du travail dynamique, signe de bonne santé de l’économie, diminue le besoin de baisser ses taux. Les investisseurs parient désormais massivement sur le maintien des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion en mars, dans la mesure où l’économie aura moins besoin d’être soutenue.Or, une politique monétaire plus restrictive est défavorable aux actions.Côté obligataire, les taux d’intérêt restaient stables en Europe, contrairement à la nette hausse observée aux États-Unis suite à la publication du rapport.L’emprunt à dix ans allemand, référence sur le continent, est revenu à 2,36%, contre 2,37% la veille. Son équivalent français est resté à 3,09%, au même niveau que jeudi.L’Oréal déçoitLe géant des cosmétiques a publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d’euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d’euros et une marge d’exploitation “record” de 20%. Les analystes qualifient cependant les résultats de “mitigés”. Pour ceux de Jefferies, “l’Asie du Nord (y compris la Chine) reste en déclin, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine ont manqué le consensus, tandis que seul l’Europe” correspondait aux prévisions.Le titre a lâché 3,54% à 340,60 euros.Le groupe a également annoncé vendredi prendre une part minoritaire, 10%, dans la marque de mode indépendante Jacquemus et nouer “un partenariat beauté exclusif” afin notamment de créer des parfums pour la marque.  Vinci saluéLe géant du BTP Vinci (+2,42% à 109,85 euros) a enregistré un bénéfice net en hausse de 3,4% en 2024 à 4,8 milliards d’euros, dopé par ses activités aéroports et énergie, et table sur une “nouvelle hausse du chiffre d’affaires et des résultats” cette année. Le chiffre d’affaires a progressé de 4% à 71 milliards d’euros.Difficultés d’Airbus dans l’hydrogèneLes progrès nécessaires au développement d’un avion à hydrogène se révèlent “plus lents que prévu”, a reconnu vendredi Airbus (-0,58% à 166,92 euros), tout en se disant déterminé à proposer un avion “commercialement viable” recourant à cette technologie, l’un de ses projets phares.

Avion à hydrogène: Airbus évoque des progrès “plus lents que prévu”

Coup de froid sur un projet vedette de décarbonation du transport aérien : Airbus a reconnu vendredi que les progrès nécessaires au développement d’un avion à hydrogène se révélaient “plus lents que prévu”.Le géant européen, qui ambitionnait jusqu’ici de commercialiser un tel appareil “zéro émission” à l’horizon 2035, alors que le secteur aérien s’est engagé à ne plus contribuer au réchauffement climatique d’ici à 2050, n’a pas communiqué de nouvelle échéance.Mais selon le syndicat FO, l’avionneur a repoussé de cinq à dix ans son objectif d’entrée en service d’un avion à hydrogène, réduit de 25% le budget qui y était consacré, et a plus largement décidé de “revoir sa feuille de route” en matière de décarbonation.Ce qu’Airbus dément. “Notre ambition et notre feuille de route en matière de décarbonation du secteur restent inchangées”, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Airbus en soulignant que le groupe ajustait ses projets d’hydrogène “en fonction de la maturité de l’écosystème et des technologies”. “Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif de mettre sur le marché un avion à hydrogène commercialement viable”, a assuré le géant européen dans une déclaration transmise à l’AFP, sans confirmer de chiffre.Selon l’entreprise, “l’hydrogène a le potentiel d’être une source d’énergie révolutionnaire pour l’aviation. Toutefois, nous sommes conscients que le développement d’un écosystème autour de l’hydrogène (…) représente un défi majeur qui nécessite une collaboration et des investissements à l’échelle mondiale”.”Les développements récents montrent que les progrès sur les éléments indispensables à cette transition, en particulier la disponibilité de l’hydrogène produit à partir de sources d’énergie renouvelables à grande échelle, sont plus lents que prévu”, a constaté Airbus.En septembre 2020, Airbus avait dévoilé trois concepts d’avions à hydrogène baptisés “ZEROe”, un pari singulier jusqu’ici peu suivi par d’autres industriels, qui misent plutôt sur des carburants d’origine non-fossile à substituer au kérosène, ou des moteurs électriques pour des appareils régionaux à l’emport et à l’autonomie limités.- “Inquiétude légitime” des salariés -Les moteurs à hydrogène n’émettent pas de pollution puisqu’ils ne produisent que de la vapeur d’eau. Cela suppose en revanche que l’hydrogène soit lui-même “propre”, c’est-à-dire produit par électrolyse de l’eau en utilisant une électricité issue de sources renouvelables ou à tout le moins faiblement carbonées. C’est dans le stockage et le transport à bord que réside la difficulté de l’hydrogène: il doit être liquéfié à -253°C et stocké dans des réservoirs cryogéniques qui occupent un volume quatre fois plus important que ceux de kérosène.Airbus avait annoncé en 2022 prévoir cette année le vol d’un A380 équipé d’un cinquième réacteur fonctionnant à l’hydrogène afin de tester la combustion du gaz dans le moteur et le circuit de distribution de ce carburant. FO a affirmé pour sa part que ce projet avait été annulé. Les compagnies aériennes et les Etats représentés à l’ONU se sont engagés à “zéro émission nette” de CO2 pour le transport aérien à l’horizon 2050. Selon l’Iata, la principale association mondiale de compagnie, la majorité des réductions devrait être obtenue via le recours à des carburants d’origine non-fossile, avant une amélioration des opérations et des technologies de rupture comme l’hydrogène.Le transport aérien est responsable de jusqu’à 3% des émissions mondiales de CO2, mais son effet sur le climat est sans doute plus important car la combustion du kérosène produit d’autres gaz et des traînées de condensation en altitude.”Si l’hydrogène est appelé à jouer un rôle croissant pour l’aviation dans la seconde moitié de ce siècle, sa contribution aux objectifs de décarbonation pour 2050 viendra en complément d’autres solutions, en particulier les carburants aériens durables (SAF), qui restent essentiels pour les vols à moyenne et longue distance”, a plaidé Airbus vendredi.FO, premier syndicat chez l’avionneur avec 40,8% des voix aux dernières élections professionnelles en 2023, a demandé à la direction de présenter ce projet devant une instance représentative du personnel, et en particulier de détailler les possibles conséquences pour l’emploi, face à l'”inquiétude légitime” des salariés.”Nous révisons en permanence la feuille de route de nos projets et les ajustons au regard des facteurs internes et externes. Ce faisant, nous prenons systématiquement en compte l’impact potentiel sur les équipes”, a répondu le constructeur aéronautique.

Wall Street évolue dans le rouge après une ouverture à l’équilibre

La Bourse de New York évoluait dans le rouge, après une ouverture proche de l’équilibre vendredi, rassurée dans un premier temps par la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, puis plombée par une confiance des consommateurs en berne.Vers 15H15 GMT, le Dow Jones baissait de 0,28%, l’indice Nasdaq reculait de 0,83% et l’indice élargi S&P 500 de 0,40%.La place américaine s’est retournée après la publication d’un indicateur sur la confiance des consommateurs aux Etats-Unis, qui a reculé en février pour le deuxième mois consécutif, s’affichant en deçà des attentes des analystes, avec le retour redouté de l’inflation en tête des préoccupations.L’indice évaluant cette confiance a reculé à 67,8% en février, contre 71,1% un mois plus tôt (chiffre révisé à la baisse), atteignant son plus bas niveau depuis juillet 2024, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan.Les analystes l’attendaient nettement plus haut, à 71,3%, selon le consensus compilé par Briefing.com. Dans un premier temps, le marché a “poussé un soupir de soulagement” après la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.Les créations d’emploi ont ralenti en janvier aux Etats-Unis mais le taux de chômage a reculé dans le même temps à 4%, alors que les analystes l’attendaient stable à 4,1%, a rapporté vendredi le département du Travail.Sur le premier mois de l’année, 143.0000 emplois ont été créés, en deçà du consensus des analystes compilé par Briefing.com (155.000 créations d’emploi).”Ce sont des données un peu idéales: ni trop élevées, ni trop basses”, a résumé M. Sarhan.”La croissance de l’emploi a ralenti en janvier, sous l’effet des incendies de Los Angeles et du mauvais temps”, selon Bill Adams, de Comerica Bank.Mais “le marché de l’emploi démarre l’année 2025 en assez bonne forme”, a-t-il poursuivi.Wall Street attend désormais les prochains chiffres de l’inflation américaine, mais ces données sur l’emploi “ne contraignent pas la banque centrale américaine (Fed) à relever ses taux dans un avenir proche”, a-t-il ajouté.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,49%, contre 4,43% jeudi en clôture.Jeudi après la clôture, les investisseurs ont notamment accueilli les résultats du géant du commerce en ligne Amazon, qui reculait vendredi à l’ouverture (-2,69%).Le groupe de Seattle a réalisé 187,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre et dégagé 20 milliards de dollars de bénéfice net, quasiment le double qu’un an plus tôt.Mais ses prévisions de revenus pour le trimestre en cours, comprises entre 151 et 155,5 milliards, sont largement inférieures à celles attendues par le marché. Le groupe américain a expliqué jeudi dans son communiqué de résultat s’attendre à un “impact défavorable exceptionnellement important, d’environ 2,1 milliards de dollars”, à cause des taux de change.Ailleurs, au tableau des valeurs, le réseau social Pinterest décollait (+19,02%) après avoir annoncé des prévisions supérieures aux attentes pour le premier trimestre.La marque de cosmétiques e.l.f dévissait (-23,15%), le groupe ayant revu à la baisse ses prévisions annuelles de ventes, plombé par une faible demande pour ses produits de beauté en début d’année.La plateforme de réservation de voyages Expedia s’envolait (+15,99%), poussée par de meilleures performances qu’attendu au quatrième trimestre grâce à une hausse des réservations.

Savoie: la route vers les stations de ski de la Tarentaise a rouvert

La route RN90 qui mène aux stations de ski de la Tarentaise (Savoie) a entièrement rouvert vendredi après-midi, à temps pour les vacances scolaires, après avoir été partiellement coupée ces derniers jours en raison d’un éboulement rocheux, a annoncé la préfecture.Le feu est passé au vert et le trafic a repris à allure lente vers 14H sur deux voies en montée, ainsi qu’en descente par le tunnel de Ponserand jusque-là aménagé en double sens pour contourner la portion de route impraticable, selon une correspondante de l’AFP sur place.”Merci pour votre patience et votre compréhension”, a commenté sur X la préfecture de Savoie.Le week-end dernier, l’éboulement de plusieurs imposants rochers sur la RN90 avait provoqué de gros embouteillages entre Albertville et Moutiers, rallongeant les trajets des automobilistes de plusieurs heures pour accéder au gigantesque domaine skiable des 3 Vallées (Tignes, Val d’Isère, La Plagne, Les Arcs…).Quelque 1.500 naufragés de la route avaient trouvé refuge dans la nuit de samedi à dimanche dans des centres d’hébergement ouverts en urgence.Des travaux de déblaiement et de sécurisation de la route ont été entrepris au cours de la semaine, avec un “tour de force” réalisé jeudi: le filet de protection à flanc de montagne, en partie détruit par la chute des blocs de rochers, a pu être réinstallé. Les autorités avaient annoncé dans la foulée que la route pourrait rouvrir entièrement vendredi après-midi “en toute sécurité”.Alors que les vacances d’hiver débutent pour la zone B, “c’était un challenge d’y arriver dans un temps aussi contraint”, a noté Nicolas Villard de NGE Fondations dans un communiqué. Cette entreprise experte dans les travaux d’urgence a en tout mobilisé 50 agents sur place.Près de 130.000 véhicules au total sont attendus dans le secteur entre vendredi et dimanche, selon la préfecture de Savoie. En montée, 22.000 véhicules doivent circuler vendredi et 32.000 samedi. En descente, 18.000 et 29.000 respectivement les mêmes jours.Entre Albertville et la vallée de la Tarentaise, les sorties de la RN90 sont fermées pour éviter que des automobilistes n’empruntent les petites routes, en espérant gagner du temps, pour se réinsérer après. Des comportements qui provoquent généralement des “ralentissements considérables”, selon le préfet de Savoie.

IA : le patron OpenAI exhorte l’Europe à ne pas prendre de retard

Le leader de l’intelligence artificielle OpenAI respectera le nouveau règlement européen sur l’IA, a assuré son patron Sam Altman vendredi à Berlin, tout en exhortant l’UE à ne pas prendre du “retard” sur ses concurrents.”Nous nous conformerons évidemment aux règles (…) mais je pense que c’est dans l’intérêt de l’Europe de pouvoir adopter l’IA et de ne pas être en retard par rapport au reste du monde”, a assuré le créateur de ChatGPT lors d’un débat public à l’université technique de Berlin.Le directeur général d’OpenAI s’exprimait quelques jours après que la Commission Européenne a précisé le contenu d’un règlement européen sur l’IA adopté l’an dernier, inédit au niveau mondial.A partir du 2 août, Bruxelles pourra interdire une liste d’outils d’IA jugés suffisamment dangereux et appliquer des amendes.”Nous voulons pouvoir déployer nos produits en Europe aussi rapidement que nous le faisons dans le reste du monde”, a dit Sam Altmann en évoquant sa vision d’un “Stargate” européen, en référence au récent projet de 500 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures américaines d’IA.L’UE prend le sens inverse des Etats-Unis, alors que Donald Trump a dérèglementé, dès son premier jour à la Maison Blanche, ce secteur à la fois prometteur et incertain.Pour se plier aux règles européennes, OpenAI a annoncé jeudi l’autorisation de stockage des données de ses clients européens au sein de l’UE, plutôt qu’aux Etats-Unis.Devant une salle comble de plus d’un millier de spectateurs, Sam Altman s’est dit “tout à fait convaincu” que les Européens souhaitent utiliser l’IA pour “revitaliser la croissance économique”.OpenAI a choisi Munich pour s’implanter en Allemagne, “un marché incroyable pour nous”, a dit le milliardaire vendredi.Sam Altman a invité le public, en majorité étudiant, à réaliser le potentiel “incroyable” de l’IA et à l’exploiter dans les années à venir.OpenAI et ses principaux concurrents tentent de rassurer sur l’avenir de l’intelligence artificielle, alors que de nombreux observateurs pointent ses limites, notamment sa capacité future à résoudre les défis climatiques et scientifiques.Sam Altman se rendra la semaine prochaine à un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris.

L’intelligence artificielle à la rescousse des agriculteurs indiens

Dès le réveil, R Murali, un agriculteur indien, vérifie d’un simple coup d’oeil sur une application de son téléphone si ses grenadiers ont besoin d’être arrosés, fertilisés ou si des parasites les menacent. “C’est devenu une routine”, un peu comme “prier tous les jours”, explique à l’AFP le cultivateur de 51 ans, dans sa ferme de l’Etat de Karnataka, dans le sud de l’Inde. Une grande partie de la vaste économie agricole de l’Inde, qui demeure très traditionnelle, est affectée par des conditions météorologiques extrêmes dues au changement climatique. M. Murali fait partie des fermiers de plus en plus nombreux à recourir aux outils d’intelligence artificielle (IA) pour cultiver “plus efficacement”. “L’application est la première chose que je vérifie au réveil”, souligne le cultivateur, dont l’exploitation est équipée de capteurs qui fournissent des mises à jour constantes sur le taux d’humidité du sol, les niveaux de nutriments et les prévisions météorologiques à l’échelle de la ferme. Selon lui, le système d’IA mis au point par la startup indienne Fasal, qui indique les quantités exactes d’eau, d’engrais et de pesticides nécessaires – et le moment où il faut les utiliser – lui a permis de réduire ses coûts de 20% sans diminuer les rendements. “Ce que nous avons construit, c’est une technologie qui permet aux cultures de parler à leurs agriculteurs”, explique Ananda Verma, fondateur de Fasal, qui fournit ses services à quelque 12.000 fermiers. – “Prendre de meilleures décisions” -C’est en voulant comprendre l’humidité du sol, que M. Verma, 35 ans, a commencé en 2017 à “bricoler” ce système pour la ferme de son père, dans l’objectif d’aider les agriculteurs à “prendre de meilleures décisions”. Installer les produits proposés par cette société coûte de 55 à 276 euros, un prix relativement élevé dans un pays où le revenu mensuel moyen des agriculteurs est de 112 euros et où plus de 85% des exploitations agricoles ont une superficie inférieure à deux hectares, selon les chiffres du gouvernement.Le gouvernement affiche sa volonté de soutenir le développement d’une IA locale et peu coûteuse. La Premier ministre indien Narendra Modi co-présidera le sommet pour l’action sur l’Intelligence artificielle lundi à Paris. L’agriculture, qui représente environ 15% de l’économie indienne, est un secteur prêt à bénéficier de la technologie de l’IA, les exploitations agricoles ayant besoin d’investissements et de modernisation au plus vite. Les pénuries d’eau, les inondations et les conditions météorologiques de plus en plus irrégulières, ainsi que l’endettement, ont fait payer un lourd tribut à l’agriculture qui emploie environ deux tiers des 1,4 milliard d’habitants du pays le plus peuplé de la planète. L’Inde compte déjà plus de 450 startups dans le domaine de l’agritech qui pèsent 23 milliards d’euros, selon un rapport du groupe de réflexion gouvernemental NITI Aayog pour l’année 2023. Cette étude pointe cependant un manque de culture numérique, qui se traduit souvent par une faible adoption des solutions agritech. – Un lent déploiement -Parmi ces sociétés, Niqo Robotics, a mis au point un système utilisant des caméras d’intelligence artificielle attachées à des machines de pulvérisation de produits chimiques ciblés. Montés sur des tracteurs, des pulvérisateurs évaluent chaque plante pour leur fournir la quantité idéale de produits chimiques, ce qui permet de réduire les coûts d’intrants et de limiter les dommages environnementaux, selon l’entreprise. Niqo affirme que ses utilisateurs dans les Etats du Maharashtra (ouest) et de l’Andhra Pradesh (est) ont réduit leurs dépenses en produits chimiques de 90%.Une autre startup, BeePrecise, a mis au point une surveillance IA mesurant la santé des ruches, notamment le taux d’humidité, la température et même le son des abeilles – pour suivre les activités de la reine des abeilles. Selon Rishina Kuruvilla, salariée de cette société, cet outil permet aux apiculteurs de récolter un miel “un peu plus biologique et meilleur pour la consommation”.Si les technologies de l’IA sont en plein essor, les leur déploiement est lent, beaucoup d’agriculteurs n’ayant pas les moyens de les acheter. L’économiste spécialisé dans le domaine de l’agriculture RS Deshpande, professeur invité à l’Institut pour les changements sociaux et économique de Bangalore, estime que le gouvernement doit prendre en charge les coûts de modernisation. De nombreux agriculteurs “survivent” uniquement parce qu’ils mangent ce qu’ils cultivent, souligne-t-il, mais “si le gouvernement est prêt, l’Inde est prête”. 

“Comme au loto”: au-delà du bitcoin, des investissements crypto ultra-risqués

La notification tombe alors que Nick savoure son samedi de repos, après une semaine éreintante sur les chantiers: les “memecoins”, ces cryptomonnaies ultra-spéculatives dopées depuis trois mois par l’élection de Donald Trump, sont en train de s’effondrer. Et avec eux ses économies.”J’ai cliqué dessus et pendant une minute, j’ai observé les prix descendre en flèche. Et je me suis dit: +Bon, je crois que maintenant je ferais mieux d’arrêter de regarder+”, raconte à l’AFP cet Américain de Pennsylvanie, 28 ans, qui ne veut pas donner son patronyme.En quelques heures, ses portefeuilles virtuels, essentiellement composés de memecoins, fondent de 60.000 dollars sur les 150.000 qu’il dit avoir emmagasinés en cinq ans.Ballotées entre les promesses pro-cryptos de Donald Trump depuis sa réélection et ses annonces tous azimuts qui ébranlent l’économie mondiale, les devises numériques connaissent ces derniers mois des variations brutales, qui affectent une armée de petits et gros investisseurs.Ces montagnes russes touchent tout particulièrement ces memecoins, des cryptomonnaies sans utilité économique, lancées ex nihilo sur l’engouement autour d’une personnalité ou d’un phénomène viral sur internet.- “Conflits d’intérêt” -Rien à voir avec le bitcoin, la devise numérique la plus importante, la plus sérieuse et qui vole de record en record depuis l’élection de Trump: il s’agit, avec les memecoins, de lancer une monnaie à destination de la communauté crypto juste pour s’amuser et spéculer.Le week-end dernier, ce sont les menaces commerciales de Donald Trump contre le Canada et le Mexique qui ont provoqué leur débâcle. En panique, leurs détenteurs se sont tournés vers d’autres valeurs.Ce jour-là, le bitcoin a résisté, ne perdant que 6%, porté par la légitimité offerte par Donald Trump, qui prévoit d’instaurer une réserve nationales dans cette devise.Mais l’ether, une crypto pourtant jugée crédible, a perdu 26%. Et les memecoins tout autant.Nick demeure malgré tout persuadé que ces monnaies sont toujours dans un cycle de hausse, comme en 2021, quand elles étaient particulièrement à la mode.C’est “une bulle”, tranche Larisa Yarovaya, de la Southampton Business School, en Angleterre. Et “si elle éclate, l’effet de contagion pourrait se répandre dans l’écosystème crypto et au-delà”, prévient-elle.Elle met en garde contre “les individus puissants” qui “peuvent facilement exploiter la confiance de leurs partisans pour un gain personnel, menant à de sérieux conflits d’intérêts”.Dans son viseur, Donald Trump, qui a lancé son propre memecoin, le “Trump”, juste avant son investiture, posant de sérieux problèmes d’éthique à un moment ou la crypto-sphère était à l’affut du moindre signe de sa part.- 700 dollars en deux minutes -Les déclarations de son bras droit Elon Musk peuvent aussi faire varier les cours, à l’instar de celui du dogecoin, une devise dont il raffole.”Quand Musk parle ou tweete, tout de suite, le cours d’une crypto peut bondir, parce que les gens ont peur de rater l’opportunité, le fameux FOMO” (“Fear of Missing out”), explique Stan, un consultant en affaires publiques de 28 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Pour lui, placer de l’argent dans le memecoin revient à “acheter un ticket au loto”.Savva, assistant de recherche dans une université londonienne, en a fait les frais. “La première fois que j’ai investi dans un memecoin, j’ai gagné 700 dollars en l’espace de deux minutes: c’est ce qui m’y a rendu accro”, confie à l’AFP ce jeune homme de 26 ans, qui souhaite rester anonyme.Jusqu’au vertige. “Souvent, je ne pouvais pas tenir de conversation parce que j’avais peur que mes investissements se portent mal”, livre ce passionné de technologie, qui ira jusqu’à élaborer son propre robot de trading en memecoins –un échec. “J’ai payé un lourd tribut physiquement et mentalement”.S’il croit encore à la philosophie des cryptos, qui permettent d’échapper au contrôle des institutions financières traditionnelles, il a depuis raccroché, après avoir perdu la totalité des 5.000 dollars investis en memecoins.Il soupire. “Il est toujours trop tard quand on s’en rend compte.”

Le déficit commercial de la France s’est réduit en 2024 mais reste élevé

Du mieux, mais il y a encore du travail: le déficit commercial français sur les biens s’est réduit à 81 milliards d’euros en 2024 mais reste élevé, à l’heure où les risques de guerre commerciale pourraient aggraver la situation.Avec les Etats-Unis, la France affiche un solde commercial déficitaire bien qu’en amélioration, à 4,1 milliards d’euros, à l’inverse de l’Allemagne qui vient de dégager un excédent record, de quoi raviver les tensions avec Donald Trump.Dans l’ensemble, la France a bénéficié d’une diminution plus importante des importations que des exportations et d’un recul des importations d’énergie, ont détaillé les douanes dans un bilan annuel publié vendredi.”Dans un contexte international peu porteur, notre balance commerciale s’améliore”, s’est réjoui le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin dans une déclaration, soulignant “l’excellence et le savoir-faire français reconnus internationalement”.La comparaison avec les deux années précédentes est forcément flatteuse, après le déficit record de 164 milliards d’euros enregistré en 2022 sur fond de guerre en Ukraine et d’envolée de la facture énergétique, suivi des 99,6 milliards d’euros en 2023 lorsque les prix de l’énergie étaient encore élevés.”Mais c’est moins bien que ce que l’on a enregistré en 2019″, soit avant la pandémie, relève Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Le déficit commercial était alors de 59 milliards d’euros, proche de son niveau moyen depuis 2010.La France n’a pas dégagé d’excédent commercial sur les biens depuis 2002 et de nombreux dirigeants ont promis de s’attaquer à ce mal national, sans parvenir depuis plus de vingt ans à des résultats tangibles.- Luxe, pharmacie -A l’image de 2023, la balance commerciale a bénéficié en 2024 d’un recul des importations d’énergie dans la foulée de la baisse des prix des hydrocarbures. La baisse de la facture énergétique atteint 13,3 milliards d’euros.Les parfums, les cosmétiques, les produits chimiques et l’électricité ont affiché des excédents records, et l’aéronautique présente un solde excédentaire, bien que moins large qu’en 2023. Le solde du secteur pharmaceutique affiche la plus forte progression.Dans sa globalité toutefois, l’amélioration de la balance commerciale s’explique avant tout par un recul plus marqué des importations que des exportations, et non par une progression des exportations, ce qui relativise l’embellie.”On est dans une rétractation des échanges”, résume pour l’AFP Olivier Redoules, directeur des études de l’institut Rexecode, une situation justifiée par le gouvernement par les craintes géopolitiques et économiques mondiales.Outre la balance sur les biens, le gouvernement met en avant les services financiers au solde record et le tourisme au plus haut depuis 2013, avec à la clef une balance des services au-dessus de ses niveaux d’avant pandémie.Le solde des transactions courantes, qui intègre la balance des biens, celle des services et celle des revenus, est en déficit de 8,4 milliards d’euros après 28,6 milliards en 2023, selon la Banque de France.Pour donner goût à l’exportation et dynamiser la balance commerciale, la France a adopté en 2023 le plan “Osez l’export” qui prévoit des aides aux entreprises désireuses d’internationalisation (renforcement de l’image des produits français à l’étranger, accompagnement sur des salons, facilitation de l’accès aux financements…). Ce plan vise à atteindre 200.000 entreprises exportatrices d’ici 2030. Selon les chiffres du gouvernement, le nombre d’entreprises françaises ouvertes à l’international était de 151.00 au troisième trimestre 2024, soit 5.600 de plus sur les douze derniers mois. – Trump -La France mise aussi sur l’articulation de l’ensemble des acteurs de l’export: le Trésor, Business France qui assiste les entreprises à l’étranger, et Bpifrance au sein de la “Team France Export”.L’inquiétude domine toutefois devant une économie française déjà fragile et un contexte géopolitique tendu, avec la menace de nouveau agitée dimanche par Donald Trump d’imposer des taxes douanières contre l’Union européenne.”Le risque est que des exportations ne pouvant pas aller aux Etats-Unis viennent inonder notre marché”, notamment les exportations chinoises, analyse M. Redoules, ce qui augmenterait les importations en France.La France risque d’être affectée surtout indirectement, via des partenaires très exposés au marché américain, comme le secteur automobile allemand.”La France est exposée parce qu’elle est un fournisseur de l’Allemagne”, relève M. Colliac.

La Bourse de Paris fait du sur place avant l’emploi américain

La Bourse de Paris fait du sur place vendredi, prudente avant des données sur l’emploi aux États-Unis, qui devraient donner des indications sur la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 était sans changement (-0,01%) vers 09H30, ne reculant que de 1,01 point, s’établissant à 8.006.61. Jeudi, le CAC 40 a terminé en forte hausse de 1,47% à 8.007,62 points, porté par une salve de bons résultats d’entreprises, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin.Pour la dernière séance de la semaine, le marché reste “dans l’attente de la publication des chiffres de l’emploi américain qui devraient donner de nouvelles indications à la banque centrale américaine (et aux investisseurs) quant à la prochaine baisse de taux”, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Lors de sa dernière réunion, la Fed a décidé de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, susceptible de conforter ou non les attentes sur la politique monétaire de la Fed, sera publié à 14H30, heure de Paris (13H30 GMT).Le marché s’attend à un rapport difficile “à décoder entre les incendies à Los Angeles, les vagues de froid extrême dans tout le pays et la révision des chiffres annuels, connue pour être fastidieuse”, commente Stephen Innes, gérant de Spi AM.”Même si les chiffres officiels de l’emploi sont bons, ces révisions pourraient réécrire l’ensemble de l’histoire du marché de l’emploi américain, et c’est sur cela que les traders vont se concentrer”, a-t-il poursuivi.”Il est à noter que les premières estimations du mois d’août laissaient présager une révision à la baisse des chiffres de l’emploi américain de plus de 800.000 emplois. Les économistes s’attendent à ce que la révision à la baisse soit plutôt de l’ordre de 600.000 à 700.000 emplois”, rapporte quant à elle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.L’Oréal déçoitLe géant des cosmétiques a publié un bénéfice net pour 2024 en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d’euros, des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d’euros et une marge d’exploitation “record” de 20%. Les analystes qualifient cependant les résultats de “mitigés”. Pour ceux de Jefferies, “l’Asie du Nord (y compris la Chine) reste en déclin, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine ont manqué le consensus, tandis que l’Europe” correspondait aux prévisions.Le titre lâchait 2,49% à 344,50 euros vers 09H30.Vinci saluéLe géant du BTP Vinci (+2,98% à 110,45 euros) a enregistré un bénéfice net 2024 en hausse de 3,4% en 2024 à 4,8 milliards d’euros, dopé par ses activités aéroports et énergie, et table sur une “nouvelle hausse du chiffre d’affaires et des résultats” cette année. Le chiffre d’affaires a progressé de 4% à 71 milliards d’euros.Â