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Echec de la fusion Nissan-Honda selon la presse, Nissan s’effondre en Bourse

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan s’est effondré mercredi à la Bourse de Tokyo, après la publication d’informations de presse sur l’abandon de son projet de fusion avec son concurrent nippon plus robuste Honda, dont le titre s’est au contraire envolé.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique, avec une seule cotation en Bourse. Des détails étaient attendus courant février.Mais plusieurs médias japonais ont rapporté que Honda envisageait finalement d’acquérir les actions de Nissan pour le transformer en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie et qui a préféré interrompre les discussions, a rapporté mercredi le quotidien financier Nikkei.”Les deux entreprises avaient discuté d’une structure de holding, mais n’ont pas pu se mettre d’accord sur des conditions telles que le ratio d’intégration”, a indiqué le Nikkei.”Honda a (ensuite) approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale: Nissan a décidé de mettre fin aux négociations, en raison d’une forte opposition au sein de l’entreprise”, a-t-il ajouté.La publication de ces informations a ébranlé les marchés: en milieu d’après-midi, l’action Nissan chutait de 4,86%, avant que l’opérateur boursier ne suspende les échanges sur le titre dans l’attente d’une “confirmation” des informations de presse.Faute de pouvoir s’adosser à Honda, un groupe en meilleure santé financière, l’avenir de Nissan risque de s’assombrir.A l’inverse, le titre Honda a bondi de quelque 12%, avant de terminer en hausse de 8,18%.Honda et Nissan “sont en train d’avancer sur divers (sujets) de discussion, y compris ceux mentionnés dans l’article” et “nous prévoyons de nous positionner et de faire une annonce vers la mi-février”, a indiqué Nissan dans une déclaration transmise à l’AFP. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.Contacté plus tôt, Honda n’avait pas souhaité réagir.La proposition d’une transformation en filiale rend la fusion “presque impossible” car un tel scénario ne peut satisfaire les actionnaires d’aucune des deux parties, a confié au quotidien Yomiuri, sous couvert d’anonymat, un responsable de Nissan.”Les informations relayées par la presse n’indiquent pas qu’une décision a été prise”, a réagi mercredi auprès de l’AFP le groupe Renault, qui détient plus de 35% du capital de Nissan mais dont l’alliance historique avec Nissan ne cesse d’être détricotée.Mais “elles suggèrent que l’opération envisagée est une prise de contrôle de Nissan par Honda. Et celle-ci ne comprend pas une prime de contrôle pour les actionnaires de Nissan”, ajoute le groupe, qui souligne qu’il “continuera à défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”.  A 14H10 GMT, l’action de Renault perdait 2,85%, à 47,64 euros. -Nissan vulnérable-L’objectif du projet était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, pour négocier le virage stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête, et où les groupes nippons sont très en retard.Ce rapprochement était perçu comme providentiel pour Nissan: fortement endetté, il avait essuyé au cours du trimestre juillet-septembre une perte inattendue et sa marge opérationnelle avait quasi-totalement fondu.Sur ses deux marchés-clés, ses ventes ont plongé: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.”Il ne s’agit pas de porter secours” à Nissan, avait cependant souligné devant la presse en décembre Toshihiro Mibe, patron de Honda, qui posait comme préalable la concrétisation par Nissan de son plan pour réduire ses coûts et relancer ses ventes.-Virage de l’électrique-Nissan et Honda avaient déjà dévoilé en mars 2024 un “partenariat stratégique” dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques. Initiative rejointe en août par Mitsubishi Motors, autre constructeur nippon.Les groupes nippons se sont longtemps concentrés sur les hybrides (combinant motorisations thermique et électrique), négligeant l’essor mondial du tout-électrique. La Chine a ainsi dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.Mitsubishi, dont Nissan est le principal actionnaire, devait de son côté déterminer s’il entend lui-aussi intégrer une possible entité fusionnée Honda-Nissan. Il a indiqué lundi “étudier diverses possibilités” en attendant l’issue des pourparlers entre Nissan et Honda.kh-kaf-jug-hrc/nth

Sécheresse, surproduction: les vignerons audois arrachent leurs vignes la mort dans l’âme

Les yeux de Nicolas Castan s’embuent face au vide laissé par les vignes plantées par son père et son grand-père il y a plus de 70 ans, et qu’il a fallu arracher après que la sécheresse qui sévit depuis 2022 dans la plaine du Roussillon les a tuées à petit feu.”Tout le monde me dit: ce n’est pas de ta faute s’il n’y a pas d’eau”, confie ce viticulteur de 42 ans installé entre Roquefort-des-Corbières et Leucate, dans l’Aude. Il ne peut toutefois pas s’empêcher de ressentir un sentiment d'”échec total” face à cette décision difficile.”Mon père et mon cousin me laissent un patrimoine et il faut que ce soit moi qui le mette à feu et à sang”, regrette-t-il.Face à la crise qui étrangle la filière viticole, frappée par les aléas climatiques et une demande en berne, un dispositif d’aide à l’arrachage a été mis en place mi-octobre par le ministère de l’Agriculture: 4.000 euros par hectare arraché, financés avec des fonds européens destinés au soutien des exploitations viticoles affectées par les conséquences de la guerre en Ukraine.Afin de résorber la surproduction, plus de 5.400 viticulteurs français ont donc postulé à cet “arrachage Ukraine” en un mois et demi, pour détruire 27.461 ha de vignes dans toute la France, dont près de 5.000 rien que dans l’Aude.En plus de l’affaiblissement de la demande, c’est surtout la sécheresse prolongée qui a poussé tant d’exploitants de la plaine du Roussillon, à cheval entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales, à se résoudre à avaler cette potion amère.Contrairement au reste de la France, où 61% des nappes phréatiques présentaient début janvier des niveaux au-dessus des normales, le Roussillon présente toujours une situation “inquiétante” due à un gros déficit de pluviométrie depuis 2022, explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).- “Crève-coeur” -Jean-Pierre Fournier, vigneron de 38 ans et vice-président de la cave coopérative de Leucate, observe un tracteur bleu faire des ravages dans ses vignes, nichées aussi à Roquefort, dans la petite vallée du lieu-dit de la Combe du Four.Il ne s’en plaint pas; c’est lui qui a embauché le conducteur du tracteur, mais ce n’en est pas moins un “crève-coeur” de voir ces pieds de vigne, plantés en 1999 par ses parents lorsqu’il était enfant, brutalement arrachés de terre. “J’y ai gambadé”, se souvient-il.Lesté à l’avant pour ne pas basculer, l’engin agricole parcourt le terrain en long, en large, tirant derrière lui une sous-soleuse, sorte de pieu métallique acéré qui s’enfonce dans la terre et soulève les pieds de vigne avant qu’ils ne soient traînés sur plusieurs mètres par une lourde barre en acier qui termine d’arracher leurs racines.La parcelle, deux heures plus tard, ressemble à un champ de bataille où quelque 5.000 pieds de grenache noir et de syrah reposent sur le flanc, tels des soldats désarticulés.En tout, il a renoncé à 7 hectares sur 32. L’occasion de tout “remettre à plat, payer les fournisseurs, payer la MSA”, l’organisme de sécurité sociale agricole, avant de changer de stratégie: produire moins de muscat, qui n’attire plus autant le consommateur, et “rationaliser les coûts de production” en essayant de “tout faire (lui)-même”.Le revers de la médaille, se désole-t-il, c’est l’enlaidissement du paysage, qui ne fera plus autant “carte postale” dans ce département qui dépend pour beaucoup du tourisme. Et une vulnérabilité accrue aux incendies, une fois que les vignes ne joueront plus le rôle de coupe-feu.Nicolas Castan, “le moral à zéro” lors des vendanges 2024, a songé à arrêter. “Des fois, le matin, tu te lèves et tu te dis, qu’est-ce que je vais foutre à la vigne?”, raconte-t-il.Il s’est finalement ravisé, trop attaché au métier, et opère lui aussi un changement de cap de la dernière chance, en ne gardant que 32 hectares sur 68. “Mais s’il ne pleut pas, dans deux ans, je suis mort! Je ne pourrai pas me relever.”

Allemagne: une usine de trains reconvertie dans la production de chars militaires

Une usine historique de fabrication de matériel ferroviaire, dans l’est de l’Allemagne, va être reconvertie dans la production de chars militaires, après un accord présenté mercredi avec le groupe d’armement KNDS dont l’activité est portée par la hausse des dépenses de défense.KNDS, entreprise franco-allemande spécialisée dans les véhicules blindés, va reprendre au fabricant de trains Alstom son usine allemande de Görlitz, en ex-Allemagne de l’Est, ont annoncé les deux groupes lors d’un événement organisé en présence du chancelier Olaf Scholz.Le constructeur ferroviaire français avait annoncé l’an dernier une restructuration de ses activités en Allemagne prévoyant la fermeture de ce site, situé à la frontière avec à la Pologne, spécialisé dans la fabrication de trains depuis 175 ans, mais jugé pas assez rentable.A l’image du secteur européen de la défense, dont l’activité est dopée par la hausse des dépenses militaires qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, KNDS développe sa production.Grâce au nouveau site de Görlitz,”nous augmentons nos capacités de production pour renforcer la capacité de défense de l’Allemagne”, a indiqué Florian Hohenwarter, directeur des opérations du groupe.”Nous avons accompagné cette transition de près, a souligné Olaf Scholz. Car nous voulons que notre armée soit en mesure de défendre l’Allemagne et notre alliance contre toutes les menaces à l’avenir”, a-t-il dit, dénonçant le volonté de Moscou de “redessiner les frontières par la force”.A la place de wagons ferroviaires à deux étages, spécialité de Görlitz, l’usine va produire des composants pour le char de combat Leopard 2, utilisé par les troupes ukrainiennes, le blindé de combat d’infanterie Puma et le blindé de transport Boxer.”Les premiers transferts de personnel et le démarrage de la production devraient avoir lieu dès cette année”, ont encore expliqué les entreprises. La transition complète du site devrait être achevée en 2027.Outre les 350 à 400 salariés d’Alstom qui seront repris sur le site de Görlitz, KNDS veut proposer jusqu’à 75 emplois sur d’autres implantations et Alstom prévoit de transférer 100 salariés vers ses propres sites.En juin dernier, l’équipementier en difficulté Continental et le plus gros fabricant allemand d’équipement militaire Rheinmetall avaient passé un accord similaire sur un transfert de salariés d’une usine automobile condamnée vers les sites du producteur d’obus et char.

Guerre commerciale: la Chine accuse les Etats-Unis de “réprimer” ses entreprises

La Chine a accusé mercredi les Etats-Unis de “réprimer” de façon “déraisonnable” ses entreprises, après la décision des services postaux américains de ne plus accepter les colis en provenance de Chine et de Hong Kong, une mesure qui pourrait affecter lourdement les géants du commerce en ligne comme Temu et Shein.”Nous demandons instamment aux Etats-Unis de cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions commerciales et économiques” et de “réprimer de façon déraisonnable les entreprises chinoises”, a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise Lin Jian.Exprimant le “profond mécontentement” de Pékin à l’égard des mesures américaines, il a toutefois appelé au “dialogue” pour tenter de mettre fin à la crise.Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong.Ils ont également supprimé l’exemption de droits de douane pour les colis de faible valeur, conformément à la promesse du président Donald Trump. Cette exemption permettait aux marchandises d’une valeur inférieure à 800 dollars d’entrer aux États-Unis sans droits de douane ou autres taxes.Un employé des services postaux du bureau de poste général de Macao a toutefois affirmé mercredi à l’AFP que les colis pouvaient toujours être envoyés aux États-Unis depuis cette région administrative spéciale de Chine.Cette passe d’armes autour des colis intervient au lendemain de l’imposition par Washington de 10% de droits de douane additionnels sur toutes les exportations chinoises vers les Etats-Unis qui a lancé une nouvelle guerre commerciale entre les deux puissances.Pékin a immédiatement répliqué en annonçant des taxes sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles.L’Etat-parti chinois a également annoncé de nouvelles restrictions à l’exportation des métaux et métalloïdes critiques, utilisés dans des secteurs allant de l’exploitation minière à l’aérospatial.”Les mesures prises par la Chine sont une action nécessaire pour défendre ses droits et intérêts légitimes”, a affirmé mercredi le porte-parole de la diplomatie chinoise.- Impact sur Temu ou Shein -Selon Washington, l’exemption de droits de douane pour les colis de faible valeur en vigueur jusqu’ici a largement bénéficié aux plateformes en ligne fondées en Chine, comme les géants Shein et Temu. Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’agence des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a indiqué que la valeur des colis bénéficiant de cette exemption s’est élevée à plus de 1,36 milliard de dollars en 2024. Or, Washington juge que cette exemption compliquait l’application aux Etats-Unis d’exigences en matière de santé, de sécurité ou de propriété intellectuelle.L’annulation de cette exemption pourrait porter un coup dur aux plateformes ultra populaires comme Shein ou Temu, qui vendent des produits à prix cassé, et plus largement pénaliser le commerce extérieur chinois, un des moteurs de l’économie en l’absence de consommation interne vigoureuse. D’autres groupes non chinois comme le géant américain Amazon pourraient également être impactés.En réaction, les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont trébuché à la Bourse de Hong Kong: l’action de JD.com a perdu 5,6% de sa valeur mercredi.Shein et Temu n’ont pour l’heure pas réagi aux sollicitations de l’AFP.Dans ce contexte, la Commission européenne a annoncé qu’elle souhaitait taxer les milliards de colis vendus par les plateformes en ligne et entrant dans l’UE, en provenance essentiellement de Chine. Bruxelles a toutefois souligné qu’il n’y avait eu aucune coordination avec Washington, malgré le contexte commun de tensions commerciales croissantes avec la Chine. – “Pas pressé” -Les mesures de rétorsion chinoises annoncées mardi pour une entrée en vigueur le 10 février ciblent environ 20 milliards de dollars de biens américains, soit autour de 12% du total des importations en provenance des Etats-Unis, selon des calculs de Capital Economics. Leur impact reste cependant bien inférieur aux droits de douane additionnels américains entrés en vigueur, qui concernent environ 450 milliards de dollars de biens.Le président américain a assuré lundi qu’un appel avec son homologue chinois Xi Jinping pourrait avoir lieu de façon imminente, donnant l’impression qu’un revirement rapide était envisageable. Mais il est ensuite revenu sur cette déclaration, affirmant qu’il n’était “pas pressé” de parler à M. Xi.Le Mexique et le Canada, qui ont été frappés par des droits de douane de 25% ce week-end, ont réussi à obtenir un sursis de 30 jours grâce à des accords de dernière minute conclus avec Donald Trump.

“L’acier a coulé dans nos veines”, le requiem de la sidérurgie belge

Les sidérurgistes européens étaient dans la rue mercredi à Bruxelles, de nouveau inquiets pour leur avenir. Et dans les salles de cinéma, un documentaire retrace les combats de ces “soldats de l’acier” en Belgique, depuis les grandes heures des années 60 jusqu’au déclin progressif.”L’acier a coulé dans nos veines” raconte “sept décennies de la sidérurgie liégeoise du point du vue des travailleurs”, explique le réalisateur Thierry Michel dans un entretien à l’AFP.Sorti fin janvier, ce documentaire est diffusé en Belgique au moment où le secteur est plongé dans l’incertitude, plombé par les coûts de l’énergie et la concurrence chinoise. Si rien n’est fait, “tous les sites européens d’acier sont à risque” de fermeture en 2025, affirme le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle.”Union européenne, réveille-toi !”, “sauvez notre acier”, pouvait-on lire sur les pancartes des sidérurgistes mercredi à Bruxelles.La Commission européenne a promis dans les semaines ou les mois qui viennent un plan d’action pour “enrayer le décrochage industriel”.”Il y a une prise de conscience, mais est-ce que ce n’est pas tardif?”, s’interroge Thierry Michel.Son film, qui mêle interviews d’ouvriers sur fond noir et images d’archives, tourne au réquisitoire contre l’abandon de la filière acier en Wallonie.C’est une “parabole sur la mondialisation et la marche du capital”, estime le réalisateur de 72 ans, également célèbre pour ses documentaires sur la République démocratique du Congo.En 1959, c’est en grande pompe qu’est inauguré un haut-fourneau dans le complexe industriel de Seraing, au bord de la Meuse dans l’est de la Belgique. Quatre ministres, ainsi que le prince – et futur roi – Albert viennent célébrer l’ouvrage de 72 mètres, capable de produire jusqu’à 1.500 tonnes de fonte par jour.La période est à l’euphorie autour de l’emblématique entreprise John Cockerill: la sidérurgie liégeoise emploie à elle seule quelque 20.000 travailleurs, qui se relaient jour et nuit au milieu des étincelles.Poussière, vacarme et chaleur, les conditions de travail sont épouvantables. “C’était sombre, il y avait du bruit partout, c’était le trou du diable”, témoigne Axel Schorkops, l’un des ouvriers du film.Les immigrés italiens, polonais et yougoslaves s’affairent aux côtés des Belges. Des sentiments fraternels s’installent dans la dureté du quotidien.- Thérapie de choc -“C’était nos outils, notre savoir-faire, notre vie. On se sentait un peu comme les mineurs. On sentait qu’on faisait un métier particulier”, raconte Frédéric Gillot, délégué syndical.Les nuages s’accumulent à partir du milieu des années 70. Le choc pétrolier est passé par là. Les dettes se multiplient, les plans de restructuration aussi.Au début des années 80, le commissaire européen Etienne Davignon lance une thérapie de choc pour un “secteur en faillite”: un système de quotas qui limite la production. Bruxelles explique vouloir éviter la guerre des prix, mais les plans Davignon ne passent pas chez les salariés, qui assistent médusés à la suppression de dizaines de milliers d’emplois à travers l’Europe. En 1982, la grande manifestation de Bruxelles tourne à l’affrontement avec les forces de l’ordre.Première victime des restructurations en Belgique, un laminoir pourtant neuf, l’usine Valfil, doit fermer ses portes en 1984, seulement quatre ans après son inauguration. L’outil est racheté en pièces détachées par la Chine, qui le réinstallera près de Pékin.Cockerill-Sambre passe aux mains du Français Usinor en 1998, puis fusionne avec des groupes espagnol et luxembourgeois pour devenir Arcelor trois ans plus tard. En 2006, viendra l’offre publique d’achat, hostile, du groupe indien Mittal.La réouverture d’un haut-fourneau donne un espoir de courte durée aux salariés en 2008. Il referme ses portes quelques mois plus tard, puis ArcelorMittal annoncera la fin de la sidérurgie à chaud à Liège en octobre 2011.Thierry Michel filme longuement la démolition d’un haut-fourneau de Seraing, cathédrale rouillée qui s’effondre.Et son documentaire devient poignant lors des obsèques de l’ouvrier Alain Vigneron, qui se suicide en reprochant à Lakshmi Mittal, dans une lettre, de lui avoir “pris sa fierté”.”Très affectée”, la direction soulignera à l’époque l’accompagnement apporté à la famille. Actuellement, l’Union européenne érige la souveraineté industrielle en priorité. ArcelorMittal emploie 5.800 salariés en Belgique.

Bayrou affronte deux motions de censure vouées à l’échec et se projette sur l’après-budget

Après son recours au 49.3 sur les projets de budget 2025, François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, vouées à l’échec, le gouvernement promettant une réforme de l’Etat et des mesures d'”ordre et d’autorité” une fois la séquence budgétaire passée.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 du Premier ministre pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses.La grande majorité des écologistes et communistes devraient voter la motion, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les projets de budget, et probablement de celles du Rassemblement national.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” de doter le pays d’un budget. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.- “Divergence stratégique” -Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a assumé “une divergence stratégique” avec LFI. “Pour eux, c’est tout ou rien. Et finalement, ils préfèrent que ce soit rien pour les Français”, a-t-il argumenté sur franceinfo, mettant en avant les concessions obtenues du gouvernement sur la non-suppression des 4.000 postes dans l’Education nationale ou le milliard d’euros supplémentaire pour l’hôpital.Mais pour le président Insoumis de la commission des Finances, Eric Coquerel, en décidant de ne pas censurer, les socialistes “sont en soutien” à la coalition Bayrou. Une position que ne partagent pas les cadres écologistes.S’ils fustigent le texte, le RN et ses alliés ciottistes ne devraient également pas s’associer à une motion aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle qui a entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier, selon Jordan Bardella.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis sur France inter de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” en 2025 pour “tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.- Barre à droite ? -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le projet de budget de la Sécurité sociale. Mais là encore, les voix socialistes et du RN devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Dans cette journée chargée, M. Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale. Avec donc au total, quatre censures à esquiver sur le budget.Les socialistes en ont annoncé une cinquième sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire.Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter.Sébastien Chenu, cadre du RN, ne voit pas l’intérêt de censurer “jusqu’à ce qu’il y ait la possibilité”, d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, qui ne peut intervenir avant l’été. En revanche, “dès qu’on peut retourner devant les électeurs, il faut retourner devant les électeurs”, a-t-il insisté mercredi.Cela pourrait donc laisser quelques mois à M. Bayrou qui souhaite s’attaquer à “la réforme de l’État dès l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela, il y a encore “des crevasses” à franchir.A l’issue du conseil des ministres mercredi, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a surtout estimé que passer l’obstacle budgétaire permettrait de “répondre à la demande d’ordre et d’autorité exprimée par les Français”.Les élus de gauche s’inquiètent de voir les initiatives sur l’immigration pulluler, avec, dès jeudi, un texte Les Républicains à l’Assemblée nationale pour restreindre le droit du sol à Mayotte, et deux autres textes en gestation au Sénat.”Ce qui arrive après ça va être bien violent. C’est aussi pour ça que c’est irresponsable de ne pas censurer maintenant”, estime Manuel Bompard (LFI). Mme Primas a réfuté tout “coup de barre à droite”, invoquant le besoin de répondre aux “préoccupations des Français”.sac-parl-far-brk-fff/sl/sde/tes

La rénovation urbaine doit redevenir une “priorité politique”, plaide Patrice Vergriete

Le nouveau patron de l’Anru, l’agence qui pilote depuis vingt ans la transformation des quartiers populaires, souhaite remettre la question de la rénovation urbaine au coeur des priorités politiques et enclencher un troisième programme Anru.Nommé vendredi à la tête de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, Patrice Vergriete a effectué mardi son premier déplacement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dont l’intercommunalité abrite “le plus grand projet Anru de France”, selon son président Mathieu Hanotin. “Aujourd’hui, la rénovation urbaine n’est pas à l’agenda politique et mon job est de le remettre à l’agenda”, a déclaré l’ex-ministre du Logement puis des Transports dans un entretien à l’AFP.”Est-ce qu’on veut des quartiers relégués ou une ville équilibrée, capable d’anticiper le changement climatique ?”, interroge le premier édile de Dunkerque (Nord), qui entend conserver son mandat. Née en 2004 sous l’impulsion de l’ex-ministre de la Ville Jean-Louis Borloo, l’Anru est connue pour ses spectaculaires opérations de démolition-reconstruction de tours et barres d’immeubles, dont l’objectif est de désenclaver les quartiers populaires pour améliorer la qualité de vie et la sécurité de leurs habitants. Elle intervient aujourd’hui de plus en plus sur la réhabilitation du bâti existant ainsi que sur la transformation de l’espace public et la création de nouveaux équipements.En vingt ans, deux grands programmes se sont succédé, dont le dernier (NPNRU), doté de 12 milliards d’euros, doit s’achever en 2030. Un rapport très attendu sur l’avenir de l’agence doit par ailleurs être rendu public ce mois-ci.”Il ne doit pas y avoir de débat sur le prolongement de l’Anru et je souhaite qu’il y ait une Anru 3″, plaide Patrice Vergriete, pour qui cette agence “a largement démontré son utilité en changeant la vie des gens”.Les débats sur son avenir portent à la fois sur son périmètre d’action et son mode de financement. Le NPNRU est aujourd’hui financé par l’organisme paritaire Action logement (8,4 milliards d’euros), ainsi que par les bailleurs sociaux (2,4 milliards d’euros) et l’Etat (1,2 milliard).- Ambiguïté -L’Anru doit-elle par ailleurs continuer à se concentrer sur les seuls quartiers prioritaires? Ou bien faut-il l’élargir à la résorption de l’habitat indigne dans les villes hors quartiers prioritaires, voire à la relocalisation d’habitations menacées par l’érosion côtière? “Il y a une forme d’ambiguïté dans le terme de rénovation urbaine parce qu’aujourd’hui la rénovation ne concerne que les quartiers +politique de la ville+ mais vous pouvez aussi en faire là où il y a beaucoup de logements vacants”, reconnaît Patrice Vergriete. Sur ce point, le nouveau président de l’Anru ne souhaite pas “préempter les débats en imposant (sa) vision”, mais plutôt “être l’artisan du rapprochement des différents points de vue”, seul moyen selon lui de décrocher des financements à la hauteur des enjeux.Sur le terrain, des élus se plaignent de voir arriver au compte-goutte les crédits Anru pour des raisons budgétaires, retardant certains projets.Au départ inexistant, le budget de l’agence pour 2025 sera finalement abondé à hauteur de 50 millions d’euros.”Je pense qu’il y a une prise de conscience du fait que l’État devra aussi faire sa part”, commente M. Vergriete, pour qui “cette participation devra augmenter en 2026”.Interrogé sur le bilan de l’agence, critiqué après les émeutes déclenchées à l’été 2023 par la mort du jeune Nahel à Nanterre, l’ex-ministre du Logement le juge au contraire “très positif”.”S’il n’y avait pas de politique de la ville, la situation serait bien pire”, balaye-t-il en rappelant que les émeutes n’ont pas touché que des quartiers prioritaires.”L’Anru est un succès pour la transformation de l’urbain, mais ce n’est peut-être pas vrai du volet social qui a été le parent pauvre de la politique de la ville”, estime-t-il.Quant à l’objectif d’améliorer la mixité sociale dans les quartiers, l’une des promesses initiales de l’Anru, le maire de Dunkerque trouve que cette dernière “n’a pas échoué”.”Passer d’un quartier qui concentre les difficultés sociales à un quartier populaire qui se banalise, c’est déjà un progrès gigantesque et la diversification du peuplement viendra dans le temps”, juge-t-il en rappelant “qu’il faut parfois 50 ans pour changer l’image d’un quartier”.

La Bourse de Paris en baisse sur fond de guerre commerciale

La Bourse de Paris recule légèrement mercredi, les investisseurs restants prudents à cause des menaces de droits de douane américains qui pèsent sur l’Europe.Le CAC 40 perdait 0,36% à 7.878,11 points, en baisse de 28,29 points, vers 10h45. La veille, l’indice parisien avait gagné 0,66% à 7.906,40 points.La guerre commerciale a commencé entre Washington et Pékin. Dans le cadre d’une nouvelle escalade des tensions commerciales, les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong.La Chine s’est dite mercredi “résolument opposée” à la hausse des droits de douane américains sur ses produits et a appelé Washington au “dialogue” après avoir dévoilé la veille une série de mesures de rétorsion.Visé par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, Pékin a répliqué en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles.”La menace persiste pour les autres pays, notamment sur l’UE qui pourrait être une des prochaines cibles”, estiment les analystes de LBP AM.Et “les interrogations concernant les potentiels (droits de douane) américains à l’encontre de l’Europe pèsent sur le moral des investisseurs”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Donald Trump avait agité la menace d’imposer des droits de douane à l’encontre du Vieux Continent, dont les responsables ont affirmé qu’ils répliqueraient.Crédit Agricole caracole en têteLe Crédit Agricole gagnait 1,31% à 14,75 euros vers 10h45 après que le groupe a annoncé avoir achevé l’année 2024 sur un bilan positif, grâce à un très bon quatrième trimestre qui a compensé les deux précédents, plus faibles.La banque verte atteint avec un an d’avance ses objectifs stratégiques, a indiqué son directeur général mercredi.Le groupe bancaire a publié un bénéfice net en hausse de 4,6% en 2024, à 8,6 milliards d’euros, et un produit net bancaire de 38,1 milliards d’euros (+4,3%).TotalEnergies en formeTotalEnergies gagnait 1,81% à 58,05 euros vers 10H45. Le groupe pétrolier a vu fondre son bénéfice net en 2024 après deux années hors norme de super-profits et va réduire en 2025 ses investissements en faveur de la réduction des émissions de carbone.Il a annoncé une hausse de 7,6 % des dividendes au titre de l’année 2024 et confirmé son projet de cotation d’actions à la Bourse de New York en plus de Paris.

Bayrou affronte deux motions de censure, vouées à l’échec

Après son recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, destinées à échouer faute des voix des socialistes et du Rassemblement national.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 de François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses de plusieurs ministères.Face au Premier ministre, qui défendra la nécessité pour la France d’envoyer “un signal de responsabilité”, Aurélie Trouvé (LFI) dénoncera un budget “catastrophe pour l’économie”, appelant à censurer.L’essentiel des écologistes et communistes devraient abonder, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les budgets.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” d’avoir un budget. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.- “divergence stratégique” -Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Boris Vallaud a assumé “une divergence stratégique” avec LFI. “Pour eux, c’est tout ou rien. Et finalement, ils préfèrent que ce soit rien pour les Français”, a-t-il argumenté sur franceinfo, mettant en avant les concessions obtenues sur la non-suppression des 4.000 postes dans l’Education nationale ou le milliard supplémentaire pour l’hôpital.Mais pour le président Insoumis de la commission des Finances Eric Coquerel, en décidant de ne pas censurer, les socialistes “sont en soutien” au gouvernement. Une position que ne partagent pas les cadres écologistes.De leur côté, s’ils fustigent le texte, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes ne devraient également pas s’associer à une motion aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle qui a entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier, selon Jordan Bardella.Le vice-président du RN Sébastien Chenu a aussi justifié sur BFMTV/RMC le choix de son parti par le fait “qu’il n’y a plus d’enjeux” après la décision du PS.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a promis sur France inter de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” au fil de l’année 2025 pour que “nous soyons en capacité de tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.- Tunnel de motions -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale. Mais là encore les voix socialistes et du RN, devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Et dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Avec donc au total, quatre censures à esquiver, voire cinq.Car après celles de LFI sur les budgets, les socialistes entendent en déposer une sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Une nouvelle motion qui questionne un député MoDem, qui se demande ce qu’en fera le Rassemblement national: “il faut toujours être prudent”. Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter quand celui-ci exige du gouvernement de nouvelles mesures sur l’immigration. Ce qu’a laissé entendre Sébastien Chenu: il ne voit pas l’intérêt de faire tomber le gouvernement “jusqu’à ce qu’il y ait la possibilité de déclencher de nouvelles élections”, c’est-à-dire jusqu’à une éventuelle dissolution de l’Assemblée impossible avant l’été prochain.En revanche, “dès qu’on peut retourner devant les électeurs, il faut retourner devant les électeurs”, a-t-il insisté.Cela pourrait donc laisser quelques mois à François Bayrou qui souhaite s’attaquer à “la réforme de l’État dès le lendemain de l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela il y a encore “des crevasses” à franchir.sac-parl-far-brk/sde/pta

La poste américaine dit ne plus accepter “temporairement” les colis venant de Chine

Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong, alors que s’est ouverte la guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.”Nous exhortons les États-Unis à cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions économiques et commerciales, ainsi qu’à arrêter de réprimer injustement les entreprises chinoises”, a réagi mercredi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière.USPS n’a pas donné de raisons dans son très bref communiqué, précisant seulement que “le flux de lettres et d’envois plats (de même provenance) ne sera pas affecté”. Mais l’annonce fait suite à la riposte de Pékin au relèvement des droits de douane américains de 10% sur les produits importés de Chine, entré en vigueur mardi.Pékin a imposé dans la foulée ses propres taxes sur une large gamme de produits importés des Etats-Unis: charbon, pétrole, ou encore machines agricoles.- Commerce en ligne – La décision de USPS pourrait bloquer, au moins temporairement, l’entrée aux Etats-Unis de colis provenant d’applications de commerce en ligne ultra populaires telles que Shein et Temu, qui vendent des produits à bas prix.Un employé des services postaux du bureau de poste général de Macao a toutefois affirmé mercredi à l’AFP que les colis pouvaient toujours être envoyés aux États-Unis depuis cette région administrative spéciale de Chine.”Pour l’instant, nous ne sommes pas affectés, car (la suspension) ne concerne que les colis en provenance de la Chine continentale et de Hong Kong”, a-t-il indiqué.Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane aux Etats-Unis, mais la nouvelle administration de M. Trump a suspendu cette règle, en plus des droits de douane supplémentaires.Cette exemption avait largement bénéficié aux plateformes Shein et Temu ainsi qu’à Amazon: le nombre d’envois exemptés a bondi de 600% sur les dix dernières années, pour atteindre 1,36 milliard de colis l’année écoulée, contre près de 140 millions en 2015.En réaction à ces annonces, les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont trébuché à la Bourse de Hong Kong à la suite de cette annonce : l’action de JD.com a perdu 5,6% de sa valeur mercredi.Shein et Temu n’ont pour l’heure pas réagi aux sollicitations de l’AFP.Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.