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Trump suspend les droits de douane pour le Canada et le Mexique, maintient la pression sur la Chine

Donald Trump a suspendu lundi pour un mois son projet d’imposition de droits de douane au Canada et au Mexique, après l’annonce d’un renforcement de la lutte contre le trafic de fentanyl dans ces deux pays.Le président américain doit également s’entretenir très prochainement avec la Chine, contre laquelle il agite l’éventualité d’une guerre commerciale si elle ne prend pas des mesures similaires.Le milliardaire s’est dit “très satisfait” des négociations avec le Canada, sur son réseau Truth Social. Un accord a été trouvé avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a confirmé la mise en oeuvre d’un plan déjà annoncé depuis des semaines. Le pays doit consacrer 1,3 milliard de dollars pour renforcer la surveillance de sa frontière avec les Etats-Unis, notamment avec des hélicoptères.Ottawa s’engage également à nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl – un opioïde meurtrier -, et lancera une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé, a expliqué M. Trudeau sur X. Le Canada prévoit aussi d’inscrire les cartels sur sa liste des organisations terroristes, comme l’a fait M. Trump lors de son retour au pouvoir.Un peu plus tôt dans la journée, le président américain est parvenu à un “deal” temporaire similaire avec la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum, lors d’une conversation qu’il a qualifiée d'”amicale”.Le Mexique s’est engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis “pour stopper le flot de fentanyl et de migrants illégaux” aux Etats-Unis, a souligné le milliardaire républicain.En échange de quoi, le projet américain d’imposition de droits de douane de 25% est également suspendu pour un mois, comme pour le Canada.- Appels au boycott -Donald Trump, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, ne cache pas y avoir recours comme une arme de négociation pour obtenir des concessions.Son choix de temporiser sera probablement accueilli avec soulagement par Wall Street, qui a terminé dans le rouge lundi, effrayée par la possibilité de droits de douane américains sur les produits provenant du Canada et du Mexique.Le Mexique et le Canada avaient annoncé des mesures de rétorsion, augurant d’une guerre commerciale avec leur voisin d’Amérique du Nord. Imprévisible, un tel scénario fait craindre des pertes d’emplois et des augmentations de prix dans toute la région. Justin Trudeau avait encouragé ses compatriotes à acheter des produits locaux et à passer leurs vacances sur le sol national.Sur les réseaux sociaux, des listes de produits américains à boycotter circulent largement et des provinces cesseront dès mardi de vendre toutes les boissons alcoolisées américaines dans les magasins qu’elles contrôlent.Lundi soir, la province canadienne de l’Ontario a renoncé à bannir les entreprises américaines des contrats publics, après l’annonce de l’accord américano-canadien.”Nous avons temporairement évité des droits de douane qui auraient gravement endommagé notre économie, donnant du temps aux négociations et pour permettre aux esprits de se calmer”, a déclaré Doug Ford, le Premier ministre de l’Ontario.- Suspense pour la Chine -Reste à savoir si Donald Trump va exécuter son projet contre la Chine, à qui il menace d’imposer 10% supplémentaires sur les droits de douane déjà existants.”Les guerres commerciales ne font pas de gagnant”, a déclaré lundi l’ambassadeur chinois à l’ONU, Fu Cong, ajoutant qu’il ne pensait pas que rehausser les droits de douane “bénéficie aux Etats-Unis eux-mêmes”.Lundi, Donald Trump a assuré que des discussions entre les Etats-Unis et la Chine interviendraient “probablement dans les prochaines 24 heures”.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Lundi, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett a indiqué sur CNBC que la question n’est pas celle d’une guerre commerciale mais d’une “guerre contre la drogue”.La production de précurseurs chimiques du fentanyl en Chine, ensuite utilisés par les cartels mexicains pour fabriquer cet opioïde de synthèse meurtrier, est un phénomène bien documenté.En revanche, le rôle du Canada dans ce trafic est extrêmement limité. Selon les chiffres officiels des services frontaliers américains, moins de 1% du fentanyl saisi aux États-Unis l’année dernière est arrivé du Canada.

Wall Street se rétracte, craintes sur les conséquences des droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse lundi en raison des craintes sur les conséquences économiques des droits de douane imposés par Washington mais a limité ses pertes grâce au sursis accordé au Mexique par Donald Trump avant la clôture du marché.Le Dow Jones a reculé de 0,28%, l’indice Nasdaq de 1,20% et l’indice élargi S&P 500 de 0,76%.A l’ouverture, “le marché semblait en bien plus mauvaise posture”, après l’annonce samedi par Donald Trump de droits de douane de 25% sur les produits provenant du Canada et du Mexique et d’une surtaxe de 10% sur les produits chinois, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais, “le fait que Trump ait décidé de laisser au Mexique un mois supplémentaire avant que les droits de douane ne commencent à s’appliquer” a quelque peu rassuré les investisseurs car cela montre que le président “est flexible” et que “les surtaxes sont plus un stratagème de négociation que des règles strictes”, ajoute l’analyste.Lundi, le président américain a finalement suspendu pour un mois l’application de ces droits de douane au Mexique, après un échange “amical” avec son homologue mexicaine au cours duquel celle-ci a promis de déployer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière.Quelques heures plus tard, alors que la Bourse de New York avait déjà fermé, Washington a également suspendu l’imposition de droits de douane à l’encontre du Canada pour 30 jours, a annoncé le Premier ministre canadien Justin Trudeau après un appel avec Donald Trump.Avant cet entretien, le président américain a déclaré à la presse que des discussions entre les Etats-Unis et la Chine interviendraient “probablement dans les prochaines 24 heures”. Pékin a assuré qu’elle prendrait les “mesures correspondantes” pour protéger ses “droits et intérêts”.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,56%, contre 4,54% vendredi à la clôture.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, a évolué en nette hausse, prenant 13,33%.”Les groupes les plus exposés à l’international, c’est-à-dire les industriels, les producteurs de biens et services non essentiels, et dans une moindre mesure la technologie, seront probablement les plus touchés par les droits de douane”, souligne Sam Stovall.Le secteur automobile américain a été durement affecté, les investisseurs s’attendant à ce que les nouveaux droits de douanes minent sérieusement ces groupes qui possèdent de nombreuses usines au Mexique et au Canada.Ford a reculé de 1,88%, General Motors a chuté de 3,15% et Stellantis a dégringolé de 3,88%.Les transporteurs FedEx (-6,62%) et UPS (-2,57%) ont également souffert.Le distributeur d’alcool Constellation Brands a perdu pour sa part 3,53%, les investisseurs s’inquiétant de l’impact des droits de douane sur les importations des bières Corona et Modelo depuis le Mexique.Les capitalisations géantes du secteur technologique ont aussi pâti du pessimisme des acteurs de marché, à l’image de Nvidia (-2,84%), Apple (-3,39%), Tesla (-5,17%) ou Microsoft (-1,00%).

Wall Street se rétracte, craintes sur les conséquences des droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse lundi en raison des craintes sur les conséquences économiques des droits de douane imposés par Washington au Canada et à la Chine mais a limité ses pertes grâce au sursis accordé au Mexique par Donald Trump.Le Dow Jones a reculé de 0,28%, l’indice Nasdaq de 1,20% et l’indice élargi S&P 500 de 0,76%.

Viande: des chercheurs proposent de réduire la consommation à plusieurs vitesses

Réduire la consommation de viande des Français de 15% d’ici 2035 mais en tenant compte des contraintes et aspirations de chaque catégories socio-économiques: c’est ce que proposent des chercheurs dans un rapport publié lundi et destiné à “lancer le débat” sur un sujet “sensible”.Concrètement, une famille aisée et diplômée, prédisposée à baisser sa consommation et avec les moyens de le faire, réduirait la proportion de viande de 26% dans son assiette contre 10% pour les familles urbaines modestes.L’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) partent du principe qu’il “faut aller vers une alimentation saine, à faibles impacts sur les écosystèmes, accessible à tous et rémunérant équitablement les producteurs” et que cela passe pas une baisse de la consommation de viande et une meilleure qualité des produits.”La baisse de la consommation de viande ne suscite pas de rejet chez une grande majorité de la population française (…) Pourtant, à l’échelle nationale, la consommation de viande stagne depuis 10 ans”, déplorent les chercheurs.Alors comment la réduire ? Pas en comptant uniquement sur un changement d’habitude de la part d’un “consommateur responsable” mais grâce à des actions, explique Mathieu Saujot, directeur du programme Modes de vie en transition à l’Iddri.”Il faut dédramatiser le sujet (…) et rapprocher les producteurs des consommateurs”, notamment grâce à la vente directe, a plaidé Benoît Drouin, agriculteur en polyculture élevage, invité pour la présentation de l’étude à Paris. Mais aussi proposer des alternatives végétales au jambon comme le fait Fleury Michon, a défendu Billy Salha, son directeur général. Les choix du consommateur doivent aussi être accompagnés avec l’encadrement de la publicité, de l’étiquetage et par la disposition en rayon mais aussi grâce aux différents canaux d’information (médias, ONG, établissements publics), complètent les chercheurs.Pour Marie Massart, adjointe au maire de Montpellier aussi invitée à la présentation de l’étude, l’engagement des collectivités peut également se faire par l’augmentation du nombre de repas végétariens dans les cantines.L’étude dénombre 12 catégories socio-économiques plus ou moins sensibles à cet ensemble d’actions, en fonction de leurs revenus, de la composition du foyer, de leur niveau de diplômes, leur âge et leur lieu de vie.En partant de cette typologie, réalisée grâce à un travail mêlant sociologie, modélisation quantitative et études des politiques publiques, les chercheurs ont établi une trajectoire de réduction possible pour chaque groupe, qui aboutit à une réduction globale de 15% entre 2023 et 2035.Selon le scénario proposé, les femmes seules, qui consommaient en moyenne un peu moins de 100g de viande par jour, pourraient par exemple réduire leur consommation de 36% grâce à ces incitations, soit la variation la plus forte. Les hommes seuls, qui en consommaient environ 140g par jour, la réduiraient eux de 7%.

Malgré la crise, le logement n’est plus une priorité du gouvernement, accuse un rapport

Les signaux de la crise sont au rouge, mais l’année 2024 a presque été “une année blanche” en matière de politique du logement, regrette la Fondation pour le logement des défavorisés dans son rapport annuel, critiquant l'”attentisme” et le “renoncement” du gouvernement.Ce rapport sur l’état du mal-logement publié lundi, dont un chapitre est consacré au handicap, est le 30e de l’ex-Fondation Abbé Pierre, qui a changé de nom fin janvier après les multiples accusations de violences sexuelles visant son fondateur.Avec sept mois “sans ministre du Logement en état de prendre d’importantes décisions”, l’année aura été “presque blanche”, tacle le rapport. Les deux principales mesures prises par le gouvernement, à savoir l’extension du prêt à taux zéro et l’exonération exceptionnelle de droits de succession sur les donations en cas d’achat d’une résidence principale, sont qualifiées d'”assez contestables” car “inégalitaires et peu écologiques”.Le rapport de 342 pages enchaîne les chiffres alarmants, dont celui des 735 personnes mortes dans la rue et âgées en moyenne de 49 ans, un record en douze ans.En 2024, la Fondation évalue à 350.000 le nombre de personnes sans domicile, en hausse de 6% sur un an et de 145% depuis 2012, tandis qu’elle comptabilise 4,2 millions le nombre de personnes mal-logées, qu’elles soient privées de logement ou vivent dans des conditions difficiles.Conséquence directe, 5.000 à 8.000 personnes, dont 1.000 à 3.000 enfants, sont chaque soir refoulées par le 115 faute de place en hébergement d’urgence.Plus de 100.000 personnes vivant dans des lieux de vie informels (squats, bidonvilles) ont par ailleurs été expulsées en 2024, autre record, note la Fondation, qui critique une “posture répressive vouée à l’échec si elle ne s’attaque pas aux causes”.”On a vu en 2024 un durcissement de la crise de la construction, un grippage du marché immobilier, beaucoup d’alertes sur le front du mal-logement (…) et pourtant, du point de vue des politiques publiques, l’année a été marquée par l’attentisme et le renoncement”, a observé devant la presse Christophe Robert, délégué général de la Fondation.-“Assignation à résidence”-“On voit que les préoccupations économiques de relance de l’activité immobilière prennent le pas sur la dimension sociale de la politique du logement, alors qu’on a une crise du logement majeure et qu’il y a besoin de rééquilibrer l’ordre des priorités”, ajoute-t-il.Parallèlement, les demandes de logements sociaux n’ont pas cessé de grimper, avoisinant les 2,8 millions de ménages fin 2024, tandis que les logements sociaux disponibles suivent la pente inverse.Ce tableau noir s’inscrit dans un contexte de paupérisation croissante et de creusement des inégalités, rappellent les auteurs.Le cap du million d’interventions pour impayés a été franchi “pour la première fois” en 2023, presque “deux fois plus qu’en 2020”, avec à la clé des réductions de puissance ou des coupures d’électricité ou de gaz.Le rapport critique par ailleurs les multiples coups de rabot sur le budget de la rénovation, rappelant que la précarité énergétique concerne 12 millions de personnes et que 30% des ménages ont eu froid dans leur logement l’an dernier.Appelant à “changer de cap”, la Fondation pour le logement des défavorisés réitère son souhait de redonner des capacités d’action aux organismes HLM pour relancer la construction et “d’amplifier les mesures de régulation” en généralisant par exemple l’encadrement des loyers.Un chapitre dédié aux personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie dresse par ailleurs un constat “décevant”, vingt ans après la grande loi sur le handicap.Plus précaires que la moyenne, ces personnes sont confrontées à d’importantes difficultés d’accès au logement et sont davantage victimes de discriminations.”Dans le parc locatif privé, il y a des discriminations à tous les étages”, souligne Manuel Domergue, directeur des études, expliquant que beaucoup de propriétaires refusent des dossiers de location notamment par peur de devoir adapter leur logement au handicap.De même, les personnes en situation de handicap ont “14% de chances en moins d’accéder à un logement social”.”Il y a une forme d’assignation à résidence faute de réussir à trouver un logement adapté, ce qui renforce les difficultés à sortir des établissements de soin”, poursuit Manuel Domergue.

Trump suspend les droits de douane avec le Mexique, va s’entretenir avec le Canada et la Chine

Le président américain Donald Trump, qui a suspendu lundi l’application de droits de douane à l’encontre du Mexique, prévoit de s’entretenir dans les heures qui viennent avec les autres pays visés par des surtaxes à la frontière.Donald Trump et la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum ont annoncé quasi simultanément que les Etats-Unis avaient suspendu pour un mois l’application de ces droits de douane, qui devaient renchérir de 25% le prix des produits mexicains à compter de mardi. Et les deux chefs de l’Etat sont parvenus à un “deal” temporaire à l’issue d’une conversation qualifiée d'”amicale” par le président américain sur sa plateforme Truth Social.Le Mexique s’engage à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis “pour stopper le flot de fentanyl [un opioïde meurtrier] et de migrants illégaux” aux Etats-Unis, a rapporté Donald Trump.En échange, le président accorde une forme de délai de grâce au Mexique avant d’appliquer les droits de douane promis.Donald Trump a par ailleurs indiqué qu’il échangerait à 15H00 locales (20H00 GMT) avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont le pays est aussi visé par 25% de droits de douane. Avant cet entretien, le président a déclaré à la presse depuis la Maison Blanche que des discussions entre les Etats-Unis et la Chine interviendraient “probablement dans les prochaines 24 heures”.Samedi, le président américain avait annoncé qu’il imposerait à partir de mardi 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.Donald Trump, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, ne cache pas y avoir recours comme levier de négociation pour obtenir des concessions. Lundi matin, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett avait affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une guerre commerciale mais d’une “guerre contre la drogue”, dans une interview à la chaîne de télévision CNBC lundi.Il avait ajouté que le Mexique semblait avoir davantage pris la mesure de ce que Donald Trump attendait, contrairement au Canada, c’est-à-dire d’être “beaucoup beaucoup plus incisif dans la guerre contre la drogue”. – “Stupides” -Le délai accordé au Mexique a quelque peu rassuré les marchés financiers, alors que l’ampleur des droits de douane promis, au risque de pénaliser toutes les économies impliquées dans la guerre commerciale, avait surpris.Après une ouverture en forte baisse, les indices vedettes de la place américaine ont effacé une partie de leurs pertes après les déclarations des chefs d’Etat, mais restaient en berne. Vers 18H25 GMT, le Dow Jones ne reculait plus que de 0,21%, l’indice Nasdaq perdait 1,14% et l’indice élargi S&P 500, 0,72%.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Lundi matin, la province canadienne de l’Ontario, cÅ“ur économique du pays, a annoncé bannir les entreprises américaines des contrats publics, ce qui va leur faire “perdre des dizaines de milliards de dollars en nouveaux revenus”, selon son Premier ministre Doug Ford. “Elles n’ont qu’à blâmer le président Trump”, a-t-il lancé.Doug Ford a également annulé un contrat provincial de 100 millions de dollars canadiens (66 millions d’euros) avec Starlink, la société contrôlée par le milliardaire Elon Musk, grand allié du président américain.Pour l’heure encore épargnée, l’Union européenne (UE) se sait dans le viseur de Donald Tump.”Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir”, a déclaré le président français Emmanuel Macron, en ouverture d’une réunion lundi à Bruxelles.”Nous devons faire tout notre possible pour éviter ces droits de douane et ces guerres commerciales totalement inutiles et stupides”, a estimé le Premier ministre polonais Donald Tusk.

La Bourse de Paris cède sous les nouveaux droits de douane de Trump

La Bourse de Paris a terminé en forte baisse lundi, sous le coup des nouveaux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et des menaces à l’encontre de l’Europe.L’indice vedette du CAC 40 a perdu 1,20%, soit 95,25 points, à 7.854,92 points. Vendredi, il avait terminé en petite hausse de 0,11% à 7.950,17 points.”On a un marché sous le coup des déclarations et des décisions de Donald Trump sur la guerre commerciale”, explique à l’AFP Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Mirabaud.Les autres places européennes ont également plié lundi face aux propos menaçants du 47e président américain, qui vient d’imposer des droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine. Le président américain a annoncé 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord désormais taxés à 10%. Une suspension d’un mois a cependant été annoncée lundi pour le Mexique.Donald Trump a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.M. Trump a par ailleurs souligné vendredi qu’il comptait “absolument” cibler l’Union européenne à l’avenir, et l’UE a rétorqué qu’elle riposterait “fermement”.”Le marché prend conscience qu’on est entré de plein fouet dans ce qui avait déjà provoqué énormément de tumultes en 2018″ avec un nouveau conflit commercial, poursuit M. Rozier.”Toutes les entreprises qui ont une activité aux Etats-Unis sont touchées”, résume-t-il.L’automobile plombéeLes valeurs du secteur automobile, l’un des plus ciblés par les mesures américaines, ont fortement reculé.Le groupe américano-franco-italien Stellantis est particulièrement exposé au marché américain, réalisant la majorité de ses bénéfices en Amérique du Nord, avec ses marques Jeep, Dodge ou Ram, et compte de nombreuses usines au Mexique comme au Canada.L’action du groupe a perdu 4,48% à 12,38 euros, la plus forte perte du CAC 40 lundi, réduisant toutefois ses pertes après la pause sur les droits de douane accordée au Mexique. Renault a quant à lui reculé de 0,54% à 49,38 euros.Les équipementiers n’ont pas été épargnés, Forvia terminant en forte de baisse de 10,01% à 9,12 euros, et Valeo de 6,28% à 10,15 euros.Le luxe flancheLe secteur du luxe a également été touché par les mesures douanières de Donald Trump.Le groupe Kering a clôturé en baisse de 3,75% à 243,95 euros et LVMH de 1,90% à 690,10 euros.M. Rozier relève cependant une “meilleure adaptation du luxe aux barrières douanières” américaines avec plus de production locale comme dans le cas de L’Oréal (-1,30% à 353,85 euros). Le secteur devrait donc mieux “absorber ce phénomène”, estime-t-il.Les valeurs domestiques surviventLes valeurs domestiques –qui dépendent uniquement ou majoritairement de leur marché local– gardent la tête hors de l’eau, car les menaces de droits de douane contre l’Europe n’ont que peu de conséquences sur elles.Ainsi, “le secteur télécom en Europe résiste très bien en raison de sa configuration locale”, explique Frédéric Rozier.Le groupe français de télécom Orange a par exemple terminé dans le vert lundi (+0,58% à 10,44 euros).

Automobile: la Norvège frôle son objectif de 100% de tout-électrique

La Norvège a frôlé son objectif de ne vendre que des voitures zéro émission à compter de cette année, le tout-électrique ayant représenté 95,8% des nouvelles immatriculations en janvier, un niveau sans équivalent dans le monde.Contrôlé par le milliardaire Elon Musk, dont les positions politiques heurtent les valeurs libérales de nombreux Scandinaves, Tesla a perdu son rang de premier constructeur dans le pays nordique le mois dernier.Sur cette période, 9.343 voitures ont été vendues en Norvège, dont 8.954 tout-électriques, a annoncé lundi le Conseil norvégien d’information sur le trafic routier (OFV).A titre de comparaison, la part de l’électrique en Europe était de 13,6% en 2024, selon le lobby des constructeurs (ACEA).Autre chiffre saisissant: parmi les 50 modèles les plus vendus en Norvège, seuls… deux n’étaient pas tout-électrique, le premier arrivant seulement en 33e position.”On n’a jamais vu ça (…) Si le reste de l’année continue comme le mois de janvier, nous nous rapprocherons très rapidement de l’objectif 2025″, s’est félicité Øyvind Solberg Thorsen, le directeur de l’OFV, dans un communiqué. La Norvège –qui est, paradoxalement, le plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’ouest– s’est fixé l’objectif de ne vendre que des voitures zéro émission neuves à compter de 2025, soit dix ans avant l’Union européenne (UE).Longtemps locomotive de l’électrification du transport routier, Tesla y est tombé au 3e rang des marques les plus vendues en janvier, derrière Volkswagen et Toyota.Rien ne prouve que cette rétrogradation est due aux positions de M. Musk, devenu un proche de Donald Trump, mais une étude en Suède voisine –où l’année 2024 a été marquée par un conflit social entre Tesla et un puissant syndicat– témoigne d’une image dégradée.Selon l’enquête réalisée à la mi-janvier par Novus, 69% des 1.002 personnes interrogées ont une opinion négative de M. Musk et 47% ont cette même opinion de Tesla. Les sentiments positifs ne sont respectivement que de 10 et 19%. – Politique de la carotte -Contrairement à l’UE, la Norvège n’a pas fait le choix d’interdire les moteurs thermiques, mais misé sur une politique d’incitations.Les voitures électriques neuves sont très largement exemptées de taxes alors que celles à carburant fossile sont lourdement taxées, rendant l’achat des premières financièrement attractif.Elles ont aussi longtemps bénéficié de passe-droits comme la gratuité des péages urbains et du stationnement dans les parkings publics, ou la conduite dans les couloirs de bus.Ces avantages ont en partie été rognés avec le temps, mais le tout-électrique est entré dans les moeurs.”C’était une décision en premier lieu motivée par des considérations climatiques et environnementales”, témoigne Frode Hvattum, propriétaire de deux voitures électriques.”Une autre raison, c’était bien sûr tous les avantages qui vont avec”, ajoute ce père de trois enfants.A l’échelle nationale, le pays scandinave aux hivers rigoureux a tissé un réseau de chargeurs ultra-rapides qui permet d’estomper la “rekkeviddeangst”, l’angoisse du manque d’autonomie.Une condition essentielle pour Frode Hvattum qui, comme beaucoup de Norvégiens, se rend souvent dans son chalet de montagne, à quelques heures d’Oslo.”C’est moins compliqué maintenant que le réseau est si développé. On n’a pas besoin de planifier le trajet autant qu’avant”, explique-t-il.- Pari gagné -Même si les ventes de tout-électrique n’atteignent pas exactement 100% cette année, les professionnels estiment que l’objectif pourra être considéré comme atteint. “On devrait finir l’année entre 95 et 100%, et même dans le haut de cette fourchette”, se félicite la secrétaire générale de l’Association norvégienne des véhicules électriques, Christina Bu, auprès de l’AFP.D’autant que la fiscalité sur les moteurs thermiques et sur les hybrides rechargeables –plus propres mais fonctionnant tout de même partiellement à l’essence ou au diesel– va être alourdie à partir du 1er avril, ce qui devrait accentuer les tendances.Selon l’OFV, le diesel n’a représenté que 1,5% des nouvelles immatriculations en janvier et l’essence 0,4%.”Les dirigeants politiques ne peuvent pas se reposer sur les lauriers”, prévient toutefois Mme Bu.”Il faut conserver les avantages à l’usage, comme les rabais sur les péages urbains, pour que la transition vers l’électrique se fasse aussi sur le marché de l’occasion”, souligne-t-elle.Sur les 389 voitures neuves à moteur thermique vendues en janvier, seules 148 l’ont été à des particuliers. Le reste a été acquis par des compagnies de location ou de taxis, des collectivités locales ou encore des auto-écoles. “Ceux qui vivent dans des régions du pays où les distances sont grandes et les conditions météo instables choisissent encore des véhicules à essence, diesel ou hybrides, tout simplement pour se sentir en sécurité lors de leurs trajets”, avance Nils Sødal, porte-parole de l’Association norvégienne de l’automobile (NAF).

Trump suspend les droits de douane avec le Mexique

Le président américain Donald Trump a suspendu lundi l’application de droits de douane avec le Mexique, après un échange “amical” avec son homologue mexicaine au cours duquel elle a promis de déployer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière.Les deux chefs de l’Etat ont annoncé quasi simultanément que les Etats-Unis avaient suspendu pour un mois l’application de ces droits de douane, qui devaient renchérir de 25% le prix des importations depuis le Mexique à compter de mardi. Donald Trump et la présidente du Mexique Claude Sheinbaum sont parvenus à un “deal” temporaire à l’issue d’une conversation qualifiée de “cordiale” par le président américain sur sa plateforme Truth Social.Le Mexique s’engage à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis “pour stopper le flot de fentanyl [un opioïde meurtrier] et de migrants illégaux” aux Etats-Unis, a rapporté Donald Trump.En échange, le président accorde une forme de délai de grâce au Mexique avant d’appliquer les droits de douane promis.Donald Trump doit échanger plus tard dans la journée avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont le pays est aussi visé par 25% de droits de douane.”Je viens de parler avec Justin Trudeau. Lui reparlerai à 15H00″ (20H00 GMT), a écrit plus tôt dans la journée le chef de l’Etat sur Truth Social, réaffirmant avoir imposé des droits de douane au Canada et au Mexique pour juguler l’arrivée de drogues et de sans-papiers aux Etats-Unis.Lundi matin, le conseiller économique de la Maison Blanche Kevin Hassett avait affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une guerre commerciale mais d’une “guerre contre la drogue”, dans une interview à la chaîne de télévision CNBC lundi.Il avait ajouté que le Mexique semblait avoir davantage pris la mesure de ce que Donald Trump attendait, contrairement au Canada, c’est-à-dire d’être “beaucoup beaucoup plus incisif dans la guerre contre la drogue”. – “Stupides” -Le délai accordé au Mexique a quelque peu rassuré les marchés financiers, alors que l’ampleur des droits de douane promis, au risque de pénaliser toutes les économies impliquées dans la guerre commerciale, avait surpris.Wall Street, qui avait ouvert en forte baisse, effaçait une partie de ses pertes tout en restant dans le rouge. Vers 15H55 GMT, le Dow Jones ne reculait plus que de 0,32%, l’indice Nasdaq perdait 0,97% et l’indice élargi S&P 500, 0,69%.Dans les premiers échanges, le Dow Jones avait chuté de 1,25%, l’indice Nasdaq de 2,14% et l’indice élargi S&P 500 de 1,65%.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Le président américain avait annoncé 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord, désormais taxés à 10%.Donald Trump a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.Lundi matin, la province canadienne de l’Ontario, cÅ“ur économique du pays, a annoncé bannir les entreprises américaines des contrats publics, ce qui va leur faire “perdre des dizaines de milliards de dollars en nouveaux revenus”, selon son Premier ministre Doug Ford. “Elles n’ont qu’à blâmer le président Trump”, a-t-il lancé.Doug Ford a également annulé un contrat provincial de 100 millions de dollars canadiens (66 millions d’euros) avec Starlink, la société contrôlée par le milliardaire Elon Musk, grand allié du président américain.Pour l’heure encore épargnée, l’Union européenne (UE) se sait dans le viseur de Donald Tump.”Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir”, a déclaré le président français Emmanuel Macron, en ouverture d’une réunion lundi à Bruxelles.”Nous devons faire tout notre possible pour éviter ces droits de douane et ces guerres commerciales totalement inutiles et stupides”, a estimé le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Paris: une voie réservée au covoiturage sur le périphérique à partir du 3 mars

Une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, héritage des voies olympiques, entrera en vigueur le 3 mars sur le périphérique parisien et une partie des autoroutes A1 et A13, en semaine aux heures de pointe, a annoncé lundi le premier adjoint à la maire de Paris.A compter de cette date, seuls les véhicules avec au moins deux passagers (sauf les poids lourds), les transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite pourront circuler sur cette voie du lundi au vendredi, de 7h00 à 10h30 et de 16h00 à 20h00, a précisé à la presse Patrick Bloche, premier adjoint d’Anne Hidalgo.La verbalisation, à hauteur de 135 euros pour non-respect des règles spécifiques à cette voie, “ne débutera qu’au 1er mai afin de permettre une période pédagogique”, explique la mairie.L’instauration de cette voie dédiée, destinée à lutter contre la pollution de l’air et le bruit pour les 550.000 riverains du périphérique, pérennise le dispositif des voies olympiques et paralympiques qui étaient réservées aux athlètes et délégations officielles durant les JO-2024.La mesure s’inscrit dans la volonté de la maire socialiste de Paris de “transformer” le boulevard périphérique, dans la lignée du passage à 50 km/heure sur l’anneau de 35 km qui ceint la capitale, effectif depuis le 1er octobre dernier.Les opposants à cette mesure, dont la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et le patronat francilien, avaient dénoncé une décision “socialement injuste” pénalisant les travailleurs de la nuit et du petit matin obligés d’emprunter le périphérique pour aller de banlieue à banlieue.Contrairement à la baisse de la vitesse, compétence exclusive de la municipalité, la création d’une voie réservée s’opère “conjointement avec l’Etat”, précise la mairie.Avec environ 1,5 million de déplacements quotidiens, le boulevard périphérique inauguré en 1973 est “l’espace le plus pollué de la capitale avec un nombre de particules ultrafines de 2 à 2,5 fois supérieur aux ceux observés sur les sites urbains de la capitale”, détaille-t-elle.Plus de 80% des véhicules qui y circulent ne transportent que le conducteur, et 50% des trajets sont liés au travail.L’écologiste David Belliard, adjoint à l’édile socialiste chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, a salué après cette annonce une mesure “profondément sociale”.