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Espagne: Sánchez réclame à nouveau du temps pour établir les causes de la méga-panne

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a de nouveau réclamé mercredi “du temps” pour déterminer les causes de la panne électrique ayant touché la péninsule ibérique le 28 avril, assurant à nouveau qu’il n’y avait “aucune preuve” à ce stade permettant d’incriminer les énergies renouvelables.”Le processus va prendre du temps, car pour le faire, il faudra examiner (…) de manière minutieuse environ 756 millions de données”, a expliqué le dirigeant socialiste lors d’une audition au Congrès des députés consacrée notamment à cet incident.”Les citoyens veulent savoir ce qui s’est passé. Je veux leur assurer que le gouvernement aussi”, a-t-il ajouté, en promettant “d’aller au fond de l’affaire”: “Ce que nous n’allons pas faire, c’est fermer le débat prématurément. Nous n’allons pas faire de conclusions hâtives”.Face aux députés, le chef du gouvernement a expliqué que la panne avait débuté par trois incidents distincts dans un très court laps de temps, et non deux comme indiqué dans un premier temps par les autorités. Le troisième, qui n’a pas pu être surmonté, a laissé le pays sans lumière.”L’information technique préliminaire nous dit qu’une perturbation a été enregistrée d’abord dans le sud de l’Espagne, ce qui pourrait avoir généré cette perte de production, et quelques secondes après, deux autres ont eu lieu, cette fois dans le sud-ouest du pays”, a-t-il détaillé.Selon le Premier ministre, “le système a réussi à surmonter les deux premières perturbations”. Mais “il n’a pas pu contenir la troisième”, qui “s’est étendue à l’ensemble du système électrique péninsulaire”, a-t-il poursuivi.La ministre de la Transition écologique, Sara Aagesen, avait déjà indiqué lundi que trois incidents, survenus en moins de 30 secondes, avaient été identifiés.D’après les autorités, 15 gigawatts d’électricité, soit l’équivalent de 60% de la consommation électrique espagnole, ont été perdus subitement du système le 28 avril à 12H33 locales (10H33 GMT), un phénomène qualifié d'”inédit” par le gouvernement. Après cet incident, plusieurs experts ont pointé le boom des énergies renouvelables et son possible impact sur la stabilité du réseau, ce qui a conduit la droite espagnole à réclamer l’extension du fonctionnement des cinq centrales nucléaires en opération.À ce jour, “il n’y a aucune preuve empirique pour dire que l’incident a été provoqué par un excès de renouvelables ou par le manque de centrales nucléaires en Espagne”, a insisté mercredi Sánchez, comme il l’a déjà fait plusieurs fois depuis le 28 avril.Un discours dénoncé par le leader de l’opposition, le conservateur Alberto Núñez Feijóo: “Quelle honte, M. Sánchez! Quelle honte!”, a-t-il lancé, en assurant que l’opposition ne permettrait pas que cet incident “se solde sans démissions”.

Chine et Etats-Unis annoncent des discussions commerciales

La Chine et les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient se réunir le week-end prochain en Suisse pour jeter les bases d’une négociation commerciale, une première depuis l’imposition par Donald Trump de droits de douane exorbitants sur les produits chinois et la riposte de Pékin.Ces discussions ont été organisées “à la demande des Etats-Unis”, a déclaré mercredi Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en conférence de presse.Dans le même temps, la banque centrale chinoise a annoncé un train de mesures pour soutenir l’économie du pays menacée par la guerre commerciale avec Washington et une consommation intérieure morose.La Chine “ne sacrifiera pas sa position de principe” et “défendra la justice” lors de cette rencontre entre son vice-Premier ministre He Lifeng, le ministre américain des Finances Scott Bessent et le représentant américain au commerce Jamieson Greer, a averti mercredi le ministère chinois du Commerce.”Si les Etats-Unis parlent d’une manière et agissent d’une autre, ou (…) s’ils tentent de continuer à contraindre et à faire chanter la Chine sous le couvert de discussions, la Chine ne sera jamais d’accord”, a-t-il ajouté dans un communiqué.”J’ai hâte de mener des discussions productives dans l’optique de rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des Etats-Unis”, a pour sa part déclaré M. Bessent dans un communiqué.- A Genève -Les deux parties se réuniront samedi et dimanche afin de jeter les bases de futures négociations, a-t-il dit, lors d’un entretien à la chaîne Fox News mardi.”Je m’attends à ce que nous parlions de désescalade, pas d’un grand accord commercial”, a-t-il anticipé. “Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l’avant.”Les discussions auront lieu à Genève, a indiqué à l’AFP Valentin Clivaz, un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères.”Nous sommes en contact avec les deux parties pour l’organisation de la rencontre”, a-t-il souligné. “Nous nous réjouissons de la confiance accordée à la Suisse.”Afin de soutenir une économie plombée par une consommation atone et la guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine a également annoncé mercredi la baisse d’un taux d’intérêt clé et du montant des réserves obligatoires des banques pour faciliter le crédit.”Le taux de réserve obligatoire va être réduit de 0,5 point de pourcentage”, a expliqué le chef de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, lors d’une conférence de presse. – “Pas soutenable” -Les annonces économiques se sont poursuivies avec la baisse des taux d’emprunt pour ceux qui achètent leur premier bien immobilier. Le taux pour les premiers achats immobiliers avec des prêts d’une durée supérieure à cinq ans sera réduit de 2,85% à 2,6%, selon Pan Gongsheng.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, son administration a imposé de nouveaux droits de douane d’un montant total de 145% sur les marchandises en provenance de Chine, auxquels s’ajoutent des mesures sectorielles.Pékin a riposté en imposant 125% de droits de douane sur les importations américaines entrant en Chine, ainsi que des mesures plus ciblées.Ces niveaux sont jugés intenables par la plupart des économistes, au point de faire planer sur les Etats-Unis et la Chine, mais aussi probablement au-delà, un risque de récession qui s’accompagnerait d’une flambée des prix.”Ce n’est pas soutenable, (…) tout particulièrement côté chinois”, a estimé le secrétaire américain au Trésor. “145% et 125%, c’est l’équivalent d’un embargo”.Les discussions des 10 et 11 mai constitueront le premier contact public officiel entre les deux plus grandes économies du monde en vue de résoudre cette guerre commerciale.

La Bourse de Paris en timide baisse avant la Fed, l’attention sur les négociations commerciales

La Bourse de Paris évolue en petite baisse mercredi, patientant avant la décision de la banque centrale américaine attendue plus tard dans la journée, sur fond d’avancées potentielles dans les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.Vers 10H00 heure de Paris, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, cédait 0,50%, soit une perte de 38,35 points, pour s’établir à 7.658,57 points. La veille, il avait reculé de 0,40% pour s’établir à 7.696,92 points.La banque centrale des Etats-Unis devrait une nouvelle fois laisser ses taux d’intérêt inchangés mercredi, le temps de voir comment la première économie mondiale encaisse l’offensive protectionniste de Donald Trump, et malgré les pressions du président américain pour que l’institution baisse ses taux.”Aucun changement n’est attendu, mais la conférence de presse de Jerome Powell qui suivra pourrait s’avérer décisive”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Son intervention sera même “plus importante que la décision elle-même”, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.”Il lui faudra employer une rhétorique habile pour réaffirmer l’engagement de la Fed à combattre l’inflation, indépendamment des appels à des baisses de taux”, affirme Mme Brooks.Par ailleurs, sur le front de la guerre commerciale, “l’annonce de négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis ravive l’espoir d’un apaisement des tensions entre les deux plus grandes économies du monde”, souligne Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group.La Chine a toutefois déclaré mercredi que les négociations sur les droits de douane qui se tiendront en Suisse le week-end prochain ont été organisées “à la demande des Etats-Unis”, soulignant que sa position à l’égard des surtaxes américaines “reste inchangée”.Joli ScorLe réassureur Scor a annoncé mercredi une légère hausse de 1,7% à 200 millions d’euros de son bénéfice net au premier trimestre, confirmant son redressement après avoir connu un trou d’air courant 2024. Les marchés ont salué ce redressement. Vers 10H00 à la Bourse de Paris, l’action Scor prenait 5,11% à 27,96 euros.Grand LegrandLe spécialiste français des équipements électriques Legrand poursuit son accélération dans les centres de données, au coeur de sa stratégie de croissance et affiche une hausse de 12,3% de son chiffre d’affaires au premier trimestre. Le groupe a également confirmé ses objectifs annuels en dépit du contexte macroéconomique mondial autour des droits de douane et ces résultats ont été salués à la Bourse de Paris. L’action Legrand progressait de 2,20% à 100,30 euros vers 10H00.

ArcelorMittal: Xavier Bertrand somme François Bayrou de venir à Dunkerque

“Qu’est-ce qu’il attend?” Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a sommé mercredi le Premier ministre François Bayrou de se déplacer sur le site d’Arcelormittal à Dunkerque où près de 300 suppressions de postes sont annoncées sur un total de plus de 600 en France. “Il y a 636 postes qui sont supprimés, 636 familles dans lesquelles on se dit que demain +il y a plus de boulot, il faut en retrouver un+. Il attend quoi?”, s’est agacé le responsable LR sur franceinfo. Dunkerque, “c’est pas plus loin, c’est pas plus longtemps” qu’un trajet pour Pau, dont François Bayrou est resté maire, a-t-il insisté. Il a souhaité que le chef du gouvernement organise “une table ronde” réunissant “les organisations syndicales, les élus, les ministres concernés, l’Union européenne et ArcelorMittal” et qu'”à l’issue de cette réunion, on sache clairement ce que Mittal fait comme investissement et quand”. “Est-ce que vous restez?”, “est-ce que vous allez garder toute la production d’acier ? Est-ce que vous avez l’idée de garder les hauts-fourneaux ou de les fermer à terme?”, a-t-il développé, rappelant qu’au total 15.000 personnes sont concernées dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et le sud de la France. Promettant de “continuer à (se) battre pour qu’on garde une production d’acier en France et en Europe”, il a défendu le principe de “limiter à 15% de la demande les importations” au niveau européen. “Si vous ne faites pas la limitation à 15% des importations, il n’y a aucune nationalisation qui tiendra la route”, a-t-il répondu aux élus, de gauche notamment, qui réclament que l’État entre au capital d’ArcelorMittal, une idée rejetée le gouvernement.Le sidérurgiste a annoncé récemment un plan d’économies pour tenter de regagner sa compétitivité en Europe avec le transfert d’activités support vers l’Inde portant sur 1.400 postes.En France, le plan ne vise pas uniquement les fonctions support. Il porte aussi sur la production, avec 636 suppressions de postes prévues.

L’emploi salarié privé stable en France au premier trimestre 2025

L’emploi salarié du secteur privé en France est resté stable au premier trimestre 2025 (0,0%), gagnant 9.400 emplois, après avoir enregistré une baisse de 68.000 emplois (-0,3%) au dernier trimestre 2024, selon une première estimation publiée par l’Insee mercredi.Sur un an, l’emploi salarié privé recule de 0,3% avec 69.900 emplois détruits, mais il excède “encore largement son niveau d’avant crise sanitaire (fin 2019) de 5,5%”, avec 1,1 million d’emplois de plus, ajoute l’Institut national de la statistique.Au premier trimestre, l’emploi intérimaire a reculé moins fortement que durant les trimestres précédents, de seulement 0,3% contre 1,6% de baisse en moyenne par trimestre en 2023 et 2024. L’emploi intérimaire a ainsi perdu 44.600 postes par rapport au premier trimestre 2024 et se situe à 8,5% en-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire.Par secteurs d’activité, l’emploi salarié privé est stable dans l’industrie hors intérim et continue de diminuer dans la construction (-0,7%) pour le neuvième trimestre consécutif, tandis que l’emploi salarié agricole recule légèrement (-0,5%).L’emploi salarié privé se maintient au même niveau dans le secteur tertiaire marchand (commerce, transport, finance…) hors intérim et rebondit de +0,8% dans le secteur tertiaire non marchand (administration, santé, enseignement, action sociale).Cette stabilité de l’emploi survient dans un contexte de hausse du nombre d’inscrits à France Travail qui a progressé de 0,8% au premier trimestre, hors effet des nouvelles règles d’affiliation, et de 8,7% compte tenu de l’inscription obligatoire des allocataires du RSA à France et des nouvelles règles d’actualisation, selon les chiffres rapportés la semaine dernière par le ministère du Travail.

Un Français sur deux prévoit de partir en vacances cet été, selon un sondage

Un Français sur deux a l’intention de partir en vacances au moins une semaine cet été mais, “conscients des effets de l’inflation”, 39% d’entre eux déclarent vouloir réduire leur budget vacances en restreignant les dépenses “plaisir”, selon un sondage publié mercredi.23% des Français savent déjà qu’ils ne partiront pas, particulièrement chez les habitants issus des territoires ruraux (31%), les seniors (27%) et les personnes aux revenus modestes (32%), selon ce sondage Ipsos.Digital réalisé pour l’Alliance France Tourisme, groupe de réflexion qui réunit notamment des entreprises comme Accor, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes.Pour ceux qui partiront cet été, le budget moyen prévu s’élève à 1.820 euros.Les restriction de dépenses “plaisir” se feront sur les restaurants, le shopping et les activités (70%) ou en écourtant le séjour (30%).La France reste la destination majoritaire, choisie par 68% des vacanciers, qui privilégient les locations saisonnières individuelles (39%), suivies par l’hôtel (26%) et l’hébergement gratuit chez des proches (20%). Le camping conserve ses fidèles (17% pour les longs séjours), notamment parmi ceux voyageant en France (21%).A la question “si vous étiez payé pour partir en vacances, où iriez-vous ?”, 28% des personnes interrogées choisissent une plage paradisiaque, 23% en pleine nature, coupé du monde, 20% en croisière autour du monde mais 3% “chez mamie, parce que sa cuisine vaut tous les hôtels 5 étoiles”.Quant aux “pires cauchemars” des vacanciers, le vol (argent, papiers, téléphone) est en tête (54%) suivi de l’hébergement qui n’existe pas ou ne correspond pas du tout à la description, et de tomber malade loin de chez soi (41%). La mauvaise météo est au pied du podium (35%).Le “workation” (travailler depuis un lieu de vacances) séduit 24% des vacanciers, un chiffre qui grimpe à 45% chez les 18-34 ans.Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon national représentatif de 1.000 Françaises et Français, âgés de 18 à 75 ans, selon la méthode des quotas.

Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l’énergie se maintiennent à des niveaux records

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce “Global Methane Tracker”.Invisible dans l’air et inodore, le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des mines de charbon, mais aussi des vaches ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l’activité humaine – avec l’agriculture en tête suivie de l’énergie – et près d’un tiers aux zones humides naturelles. Le secteur de l’énergie est responsable d’environ un tiers des émissions de méthane anthropiques, en raison de fuites qui se produisent au moment de l’extraction et de la production (torchage, lâchers de méthane), et du transport (gazoducs, navires). Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, mais il a une durée de vie plus courte. Il constitue de ce fait un levier prioritaire pour une réduction rapide des émissions. Les mesures de lutte contre le méthane restent pourtant “en deçà des ambitions”, a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Et cela alors qu’environ 70% de ces émissions pourraient être facilement évitées à moindre coût – le gaz capturé pouvant être revendu, selon l’Agence de l’OCDE.- Des sites “super-émetteurs” -La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, quand les observations sont possibles, par opposition aux émissions déclarées qui peuvent être obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. L’AIE souligne ainsi que son estimation est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.Mais “la transparence s’améliore” grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les “plumes” de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières… L’un d’eux, l’Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les “événements de super-émissions de méthane” dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024, malgré une couverture réduite. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie. Les puits de pétrole et de gaz abandonnés, et les mines de charbon, sont également des sources importantes de fuites de méthane, selon une nouvelle analyse de l’AIE pour le rapport. Ensemble, ils constitueraient le “quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles”, contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.Selon l’AIE, les engagements actuels des entreprises et des pays en matière de réduction des rejets de méthane couvrent 80% de la production mondiale de pétrole et de gaz. Mais aujourd’hui seuls environ 5% de cette production “respectent de manière vérifiable une norme d’émissions de méthane proches de zéro”.Pourtant s’attaquer à ces émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. “Cela aurait un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup de toutes les émissions de CO2 de l’industrie lourde mondiale”, indique le rapport.Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l’industrie fossile doit réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Or, le méthane du charbon “est toujours ignoré”, a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. “Il existe aujourd’hui des technologies rentables” et faciles “à mettre en Å“uvre pour lutter contre le méthane”, dit-elle. “Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte”.

Aux Etats-Unis, la Fed pas prête à desserrer l’étau sur les taux

La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) devrait une nouvelle fois laisser ses taux d’intérêt inchangés mercredi, le temps de voir comment la première économie mondiale encaisse l’offensive protectionniste de Donald Trump.Le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine rendra sa décision à 14H00 (18H00 GMT) et son président Jerome Powell tiendra 30 minutes plus tard sa traditionnelle conférence de presse, très attendue par les acteurs de la finance.Ces derniers anticipent un statu quo sur les taux, qui sont depuis décembre dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Les marchés vont donc surtout guetter d’éventuels changements de ton chez Jerome Powell, et des indices sur le calendrier des responsables de la Fed.Ceux-ci ont fait savoir qu’avant de bouger les taux – qui guident le coût du crédit pour les entreprises et particuliers -, ils voulaient avoir assez de données sur la tournure de l’économie américaine face au bouleversement de ses échanges avec le reste du monde. Depuis la dernière réunion de la banque centrale, en mars, le président Donald Trump a annoncé une nouvelle volée de taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.Le chef de l’Etat a partiellement fait marche arrière – sauf pour la Chine -, mais les droits de douane sont nettement plus élevés qu’avant le début de son second mandat.Les baromètres économiques réguliers montrent une nervosité croissante, de même que les récentes communications des entreprises, à l’occasion de la présentation de leurs résultats. Pour l’heure, les indicateurs officiels n’ont pas déraillé: 4,2% de chômage en avril, 2,3% d’inflation en mars, légèrement au-dessus de la cible de la Fed. – “Génie de l’inflation” -Les chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre, publiés la semaine dernière, ont néanmoins fait l’effet d’un coup de semonce, avec un recul de 0,3% en rythme annualisé. Ces données reflètent avant tout une envolée des importations, qui se soustraient au calcul du PIB. Entreprises et ménages ont en effet cherché à prendre de vitesse l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane.”Il est bien trop tôt pour évaluer l’impact des droits de douane”, tranchent dans une note les analystes de la banque UniCredit.Ils s’attendent à une baisse de taux au plus tôt en septembre, une fois que la Fed y verra plus clair.Ryan Sweet, chef économiste chez Oxford Economics, pense même que cela n’interviendra pas avant décembre, et qu’ensuite la banque centrale “réduira fortement ses taux” en 2026, “quand l’inflation liée aux droits de douane commencera à se tasser, et que le marché du travail deviendra davantage un motif d’inquiétude”.Après des années à combattre l’inflation post-Covid, “le plus difficile pour la Fed serait de gérer une situation où le génie de l’inflation sort de la lampe”, estime-t-il dans une note.La banque centrale a en revanche selon lui “beaucoup de marges de manoeuvre pour baisser agressivement ses taux si l’économie faiblit plus qu’anticipé”. Reste qu’aucun de ces scénarios – un coût de la vie plus élevé et/ou plus de chômage – ne paraît enviable.Pendant ce temps, Donald Trump appelle avec insistance la Fed à baisser ses taux. Cela aurait pour effet d’amortir l’impact de ses politiques en donnant un coup de fouet à l’économie, au risque de nourrir l’inflation.Le président a qualifié le mois dernier Jerome Powell d'”immense loser” et semblé chercher un moyen de s’en débarrasser.L’éventualité d’une remise en cause de l’indépendance de la Fed, un pilier de l’économie américaine, a apeuré les marchés financiers. Donald Trump a fini par dire qu’il n’avait “pas l’intention” de le renvoyer – tout en continuant de le critiquer vertement.Le mandat du patron de la Fed, qui n’a qu’un droit de vote parmi 12, court encore un an.

Chine et Etats-Unis annoncent des négociations commerciales

La Chine et les Etats-Unis ont annoncé qu’ils allaient se réunir le week-end prochain en Suisse pour jeter les bases de négociations commerciales, une première depuis l’imposition par Donald Trump de droits de douane exorbitants sur les produits chinois et la riposte de Pékin.Dans le même temps, la banque centrale chinoise a annoncé un train de mesures pour soutenir l’économie du pays menacée par la guerre commerciale avec Washington et une consommation intérieur morose.La Chine “ne sacrifiera pas sa position de principe” et “défendra la justice” lors de cette rencontre entre son vice-Premier ministre He Lifeng, le ministre américain des Finances Scott Bessent et le représentant américain au commerce Jamieson Greer, a averti mercredi le ministère chinois du Commerce.”Si les Etats-Unis veulent résoudre le problème par la voie de la négociation, ils doivent faire face au grave impact négatif des droits de douane unilatéraux sur eux-mêmes et sur le monde”, a-t-il ajouté dans un communiqué. “Si les Etats-Unis parlent d’une manière et agissent d’une autre, ou (…) s’ils tentent de continuer à contraindre et à faire chanter la Chine sous le couvert de discussions, la Chine ne sera jamais d’accord”.”J’ai hâte de mener des discussions productives dans l’optique de rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des Etats-Unis”, a pour sa part déclaré dans un communiqué M. Bessent.Les deux parties se réuniront samedi et dimanche afin de jeter les bases de futures négociations, a-t-il dit lors d’un entretien à la chaîne Fox News mardi “Je m’attends à ce que nous parlions de désescalade, pas d’un grand accord commercial”, a-t-il anticipé. “Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l’avant.”- Mesures de soutien -Afin de soutenir une économie plombée par une consommation atone et la guerre commerciale avec les Etats-Unis, Pékin a également annoncé mercredi la baisse d’un taux d’intérêt clé et du montant des réserves obligatoires des banques pour faciliter le crédit.”Le taux de réserve obligatoire va être réduit de 0,5 point de pourcentage”, a expliqué le chef de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que le taux de repo inversé à sept jours diminuait lui aussi, de 1,5 à 1,4%.Les annonces économiques se sont poursuivies avec la baisse des taux d’emprunt pour ceux qui achètent leur premier bien immobilier. Le taux pour les premiers achats immobiliers avec des prêts d’une durée supérieure à cinq ans sera réduit de 2,85% à 2,6% a déclaré Pan Gongsheng.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, son administration a imposé de nouveaux droits de douane d’un montant total de 145% sur les marchandises en provenance de Chine, auxquels s’ajoutent des mesures sectorielles.Pékin a riposté en imposant 125% de droits de douane sur les importations américaines en Chine, ainsi que des mesures plus ciblées.Ces niveaux sont jugés intenables par la plupart des économistes, au point de faire planer sur les Etats-Unis et la Chine, mais aussi probablement au-delà, un risque de récession qui s’accompagnerait d’une flambée des prix.”Ce n’est pas soutenable, (…) tout particulièrement côté chinois”, a estimé le secrétaire américain au Trésor. “145% et 125%, c’est l’équivalent d’un embargo.”Les négociations des 10 et 11 mai seront le premier engagement public officiel entre les deux plus grandes économies du monde en vue de résoudre cette guerre commerciale.

Wall Street termine en baisse, les accords commerciaux se font attendre

La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, quelque peu frustrée par l’attente d’accords commerciaux entre les Etats-Unis et ses partenaires, les investisseurs étant par ailleurs convaincus que la Fed adoptera un statu quo concernant ses taux mercredi.Le Dow Jones a perdu 0,95%, l’indice Nasdaq a lâché 0,87% et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,77%.Le marché “est déçu du fait qu’il n’y ait pas de nouvelles concernant de possibles accords commerciaux”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a indiqué lundi à CNBC que les Etats-Unis avaient été approchés par 17 pays et leur avaient présenté de “très bonnes” propositions commerciales. Mais, pour l’heure, aucun accord n’a été acté.Donald Trump a également dit mardi devant le Premier ministre canadien Mark Carney qu’il “adorerait” trouver un nouvel accord commercial avec Ottawa, tout en affirmant qu’il ne voulait pas des voitures ou de l’acier venant de son voisin du nord.Le ministère chinois des Affaires étrangères a de son côté déclaré mardi que les États-Unis devaient changer leur approche “menaçante” s’ils souhaitent parvenir à un accord, selon l’agence de presse Xinhua.”En début de semaine, la place américaine s’attendait à ce qu’un accord commercial soit annoncé, mais rien n’a été accompli dans ce sens pour le moment”, note M. Hogan. Wall Street se retrouve donc en manque de “catalyseur”, ajoute-t-il. Par ailleurs, les investisseurs n’attendent pas de surprise de la part de la banque centrale américaine (Fed) à l’issue de sa réunion mercredi. La grande majorité des acteurs du marché s’attend en effet à ce que l’institution monétaire laisse ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.”La plupart des intervenants de la Fed (…) ont été très clairs sur le fait qu’ils voulaient attendre et voir quels seraient les effets de la nouvelle politique” commerciale américaine, souligne M. Hogan.”Tant que nous n’aurons pas les tenants et les aboutissants, il sera difficile de prendre une décision en matière de politique monétaire”, ajoute-t-il. Côté indicateurs, le déficit commercial des États-Unis, que l’offensive protectionniste de Donald Trump a pour but de réduire, a franchi un nouveau record en mars avec un bond des importations avant l’entrée en vigueur de la majeure partie des nouveaux droits de douane.La balance commerciale américaine s’est creusée de 14% en mars par rapport au mois précédent, pour s’afficher en déficit de 140,5 milliards de dollars, a rapporté mardi le ministère du Commerce.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu, à 4,31% contre 4,35% lundi en clôture.A la cote, le géant américain des véhicules électriques Tesla (-1,75%) a notamment pâti de ses ventes, qui ont continué de s’effondrer en Allemagne en avril.D’après un communiqué de l’agence fédérale pour l’automobile (KBA), 885 voitures Tesla ont été immatriculées en avril en Allemagne, soit une chute de 46% sur un an, à cause des polémiques entourant le patron du groupe Elon Musk, proche conseiller du président américain Donald Trump, et le vieillissement de la gamme de véhicules de Tesla.Après une ouverture dans le rouge, le spécialiste américain du jouet Mattel a finalement terminé en hausse (+2,78%) suite à l’annonce lundi soir de la suspension de ses prévisions annuelles en raison de l’envolée des droits de douane sur les produits importés aux États-Unis.La plateforme de livraison de repas DoorDash a plongé (-7,44%) minée par l’acquisition pour 1,2 milliard de dollars de SevenRooms, une plateforme de réservation de restaurants. DoorDash va aussi acquérir son homologue britannique Deliveroo pour plus de 3 milliards de dollars.