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La barge, lien incontournable mais mis à mal par le cyclone à Mayotte

Aux abords du quai Issouffali, à Mayotte, les véhicules qui s’agglutinent pour monter à bord de la barge reliant Petite-Terre à Grande-Terre forment une longue file qui paralyse la circulation. Ceux qui arrivent de Mamoudzou et débarquent du navire ont à peine de quoi se frayer un chemin.Depuis le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, seules deux barges – sur quatre à l’origine – assurent encore la liaison de trois kilomètres entre les deux îles de Mayotte.La plus petite, “porte d’entrée de Mayotte”, héberge l’aéroport mais aussi les services de la préfecture et le gros des infrastructures de l’armée ou de la police et conserve le rôle officieux de chef-lieu administratif du 101e département français.La plus grande accueille Mamoudzou, chef-lieu officiel de Mayotte depuis août 2023, et concentre 90% de la population et la majorité de l’activité économique.La barge est l’unique moyen de relier ces deux pôles de la vie mahoraise. Le prix de la traversée, 0,75 euro pour un piéton et 15 euros pour une voiture, n’a pas évolué depuis 2001. Mais depuis le cyclone, d’un départ toutes les quinze minutes, on est passés à une rotation par heure.”Les deux plus gros bateaux ont vraiment été endommagés par le cyclone. Ils ne seront pas en service avant le mois d’avril”, anticipe Saïd Moussa Kassim, le directeur du service de transport maritime (STM) qui gère les barges.Deux nouveaux navires en provenance des Seychelles viennent d’arriver sur le territoire mais ils assureront uniquement le transport des véhicules prioritaires, ajoute le directeur de la STM, précisant que “les passagers ne seront pas autorisés à bord”.Conséquence: sur le quai Issouffali, l’impatience se fait sentir au milieu du chaos.”En ce moment, c’est vraiment compliqué. La dernière fois que je suis venu, j’ai attendu de 12H00 à 18H00 dans ma voiture et j’ai fini par la laisser en Petite-Terre pour prendre la barge à pied”, confie Seula, technicien de maintenance qui vit sur Grande-Terre mais intervient deux fois par semaine en Petite-Terre.”Désormais, je viens à pied avec les outils”, lance-t-il.- Six millions de passagers par an -De l’autre côté du banc sur lequel patientent les passagers, Amelle s’est adaptée, elle aussi. “Je travaille à Mamoudzou mais je vis à Pamandzi, en Petite-Terre. Depuis le passage du cyclone, on ne sait jamais à quelle heure la barge va passer. Avant, j’allais travailler en voiture, mais maintenant c’est impossible. Alors, je télétravaille la plupart du temps”.Malgré les perturbations, le nombre de passagers est resté presque stable. “Nous accueillons environ six millions de passagers par an. Beaucoup traversent tous les jours pour aller travailler d’un côté ou de l’autre”, reprend Saïd Moussa Kassim, selon qui le trafic était revenu à la normale une semaine à peine après le cyclone.Une affluence qui ne devrait pas être modifiée dans les années à venir. En 2014, un projet de pont reliant les deux îles avait été annoncé. L’ouvrage de près de 2.000 mètres devait être cofinancé par le département, l’État et l’Europe mais le projet – estimé à 200 millions d’euros – n’avait jamais vu le jour.”Faute de moyens financiers”, souligne Saïd Moussa Kassim. Mais aussi car le pont aurait généré du trafic supplémentaire dans le centre-ville de Mamoudzou, déjà quotidiennement encombré par les embouteillages.Dix ans après, les usagers de la barge restent dans l’incompréhension. “Quand on voit le nombre de personnes qui font le trajet quotidiennement, les heures d’attente et l’argent nécessaire pour faire fonctionner les barges, ça laisse perplexe”, estime Laly Tava.Cette habitante de Petite-Terre, âgée de 35 ans, rechigne à se rendre à Mamoudzou. “Souvent, on n’a pas le choix, on a besoin d’aller chercher ce qu’on ne trouve pas en Petite-Terre, mais c’est toujours compliqué. Après le cyclone, on s’est vraiment senti isolés”, dit-elle.Sur le quai Issouffali, 19H00 sonne l’heure de la dernière barge. Les dizaines de véhicules qui patientent depuis des heures ne pourront pas rejoindre Grande-Terre.”Vous allez nous empêcher de rentrer chez nous ? Vous allez nous faire dormir dans nos voitures ?”, s’emporte un passager, qui tente de forcer le passage et voit les barrières de sécurité se fermer devant lui.

Wall Street ouvre en forte baisse, inquiète de l’impact des droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi, plombée par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, et inquiète de leur impact sur l’économie américaine.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 1,25%, l’indice Nasdaq chutait de 2,14% et l’indice élargi S&P 500 perdait 1,65%.

Rhône: la préfecture suspend partiellement l’activité d’un abattoir

La préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a suspendu lundi l’activité d’abattage des porcs dans un abattoir du Rhône, après une inspection ayant mis en évidence “des anomalies majeures en matière de protection animale”.La préfète “a pris la décision de suspendre l’activité d’abattage des porcins sur le site de Saint-Romain-de-Popey” de la société Secat, avec effet immédiat, indique la préfecture dans un communiqué.L’exploitant dispose de deux chaînes d’abattage, bovine et ovine/porcine. L’activité bovine est maintenue sous réserve de “procéder à un certain nombre d’actions” pour l’améliorer, précise la préfecture, et sur la branche ovine/porcin, l’activité porcine présente des anomalies et est donc suspendue.L’arrêté de suspension pourra être levé “dès la mise en Å“uvre des mesures correctives demandées” et “la transmission des documents justificatif sollicités”, précise la préfecture.La direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait réalisé jeudi puis vendredi une inspection à vide puis en fonctionnement de la chaîne porcine, après la diffusion d’une vidéo et le dépôt d’une plainte par l’association L214 contre l’abattoir pour “sévices graves et mauvais traitements” sur des moutons, des cochons et des vaches, tués entre ses murs.Les images diffusées par L214, filmées sur place entre octobre 2024 et janvier 2025, montraient des “animaux égorgés conscients et décapités encore vivants”, selon l’association.L’outil d’abattage et les modes opératoires de l’exploitant “ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir”, affirmait-t-elle encore.L’établissement appartient à la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien. Selon L214, il produit de la viande pour des cantines scolaires et la cantine du conseil départemental. La viande est aussi vendue dans des supermarchés, des boucheries locales et chez des producteurs, notamment sous certification Label rouge et bio du Beaujolais.

Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco

Les micro-crèches, mobilisées contre un projet de décret, dénoncent un “plan social”

Les micro-crèches (moins de douze berceaux) se mobilisent lundi pour protester contre un projet gouvernemental qui révise à la hausse les normes d’encadrement et de formation dans ces structures, accusant le gouvernement d’organiser “le plus grand plan social” du secteur.Une opération “crèches mortes” est prévue à partir de 16h30 pour “alerter sur les risques” qu’entraînerait la réforme sur “la pérennité” des structures, indique la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), à l’origine de l’appel avec d’autres fédérations du secteur privé. Dans leur collimateur, un projet de décret qui prévoit de revenir sur les dérogations dont bénéficient les micro-crèches et renforce les contrôles sur ces structures dont certaines ont été pointées du doigt dans des livres-enquêtes et rapports. Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, les micro-crèches bénéficient d’un cadre réglementaire moins exigeant, notamment en matière de qualification des personnels ou de taux d’encadrement.Or ces dérogations ne permettent “pas de garantir une qualité d’accueil satisfaisante” et peuvent être “constitutives de risques, en conduisant la structure à fonctionner avec des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés auprès de publics vulnérables”, ont relevé les inspections générales des affaires sociales et des  finances dans un rapport de 2024.Le rapport préconisait un alignement des normes d’encadrement et de qualification entre micro-crèches et crèches classiques de taille similaire, une recommandation reprise par le gouvernement dans son projet de décret en cours d’examen au Conseil d’Etat. Ce texte, qui pourrait s’appliquer dès ler septembre 2026, demande à ce que la structure compte au moins un professionnel diplômé d’Etat, que l’accueil de moins de trois enfants par un seul professionnel ne puisse être fait que lorsque ce professionnel est diplômé de catégorie 1. Est également demandé qu’un directeur exerce ses fonctions pour un maximum de deux établissements.Dénonçant des annonces “sans aucune concertation préalable”, les fédérations mobilisées estiment que ces  règles sont susceptibles de “détruire des dizaines de milliers d’emplois et d’autant plus de places d’accueil dont bénéficient les familles”.Pour la ministre des Familles Catherine Vautrin, il n’y a “aucune raison acceptable que les conditions prévues pour l’encadrement” ne soient pas similaires entre structures de taille similaire. Dans une lettre fin janvier aux élus locaux que l’AFP a pu consulter, elle assure que “ces orientations ne signifient en aucun cas que l’Etat abandonne les micro-crèches”, rappelant notamment sa contribution à leur financement. 

IA: sous la pression de Deepseek, OpenAI dévoile un nouvel outil pour ChatGPT

Le leader mondial de l’intelligence artificielle (IA) OpenAI, confronté à la concurrence de l’outsider chinois DeepSeek, a dévoilé un nouvel outil de “recherche approfondie” pour ChatGPT, lundi à Tokyo, en marge d’un événement organisé avec son partenaire nippon Softbank.Cette annonce intervient alors que l’irruption de la start-up chinoise, qui propose un robot conversationnel puissant et développé à bas coût, remet en question le modèle économique du secteur. L’américain OpenAI – dont l’outil conversationnel ChatGPT a marqué l’émergence de l’IA générative auprès du grand public en 2022 – présentait lundi sa nouvelle fonctionnalité, capable d'”accomplir en quelques dizaines de minutes ce qui prendrait de nombreuses heures à un humain”.”+Recherche approfondie+ (+Deep research+ en anglais) est le nouvel outil qui peut travailler pour vous de manière indépendante: vous lui donnez une consigne, et ChatGPT trouvera, analysera et synthétisera des centaines de sources en ligne pour créer un rapport complet du niveau d’un analyste (humain)”, assure l’entreprise.De quoi bouleverser le monde du travail selon Sam Altman, l’emblématique directeur général d’OpenAI, qui s’est montré enthousiaste sur scène lors d’un forum d’affaires à Tokyo.”C’est un système qui – ce n’est qu’une estimation de ma part (…) – peut réaliser un pourcentage à un chiffre (entre 1 et presque 10%, NDLR) de toutes les tâches économiquement intéressantes dans le monde”, a-t-il affirmé.- Course à l’IA avec la Chine -OpenAI et SoftBank, géant japonais de l’investissement dans la tech, sont associés au sein de “Stargate”, un nouveau projet comprenant des investissements d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’intelligence artificielle (IA) aux États-Unis, récemment dévoilé par le président américain Donald Trump.Ce projet d’inscrit dans une rivalité sino-américaine grandissante: l’agent conversationnel de DeepSeek a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, tout en fonctionnant sur des puces de moindre puissance et en consommant moins d’énergie.La semaine dernière, OpenAI avait accusé des firmes chinoises de tenter de copier ses modèles d’IA en utilisant un procédé dit de distillation – soit un transfert des connaissances d’un grand modèle déjà entraîné vers un modèle plus petit -, à l’encontre des conditions d’utilisation de la start-up californienne.Pour autant, “nous n’avons pas l’intention de poursuivre DeepSeek pour le moment. Nous allons simplement continuer à créer d’excellents produits et à être le leader mondial en matière de capacités de modélisation. Cela fonctionnera bien”, a déclaré Sam Altman lundi aux médias.Dans un entretien accordé au quotidien japonais Nikkei, M. Altman avait déjà estimé que la Chine était en train de rattraper “de manière significative” son retard sur les technologies d’IA développées aux États-Unis.DeepSeek est “un bon modèle”, qui met en évidence une concurrence sérieuse pour la technologie de raisonnement de l’IA, mais son “niveau de capacité n’est pas nouveau”, a-t-il cependant affirmé au quotidien nippon.”Si des gouvernements autoritaires utilisent à mauvais escient une IA puissante pour consolider leur pouvoir, ce serait une mauvaise chose”, a-t-il également mis en garde.- Boule de “Cristal” -Sam Altman a retrouvé lundi Masayoshi Son, le PDG de SoftBank, lors d’un forum réunissant quelque 500 entreprises japonaises: l’occasion pour SoftBank et OpenAI d’annoncer la naissance d’une co-entreprise destinée à offrir une IA avancée aux entreprises de l’archipel.”Un protocole d’accord vient d’être officiellement signé entre SoftBank et Open AI en vue de la création d’une co-entreprise à parts égales”, a déclaré Masayoshi Son, en présentant un nouveau produit appelé “Cristal”.M. Son, boule de cristal violette à la main, a déclaré que “Cristal” utiliserait l’IA pour fournir un service d’assistance personnalisé aux entreprises en analysant en temps réel les données d’un système, les rapports, les courriers électroniques et les réunions.Selon un communiqué commun, SoftBank “dépensera 3 milliards de dollars par an pour déployer les solutions d’OpenAI dans les entreprises de son groupe”.La co-entreprise “servira de tremplin pour l’introduction d’agents d’IA adaptés aux besoins uniques des entreprises japonaises, tout en établissant un modèle pour une adoption au niveau mondial”, stipule ce communiqué.Sam Altman et Masayoshi Son se sont ensuite entretenus en fin de journée avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba. Ce dernier doit se rendre dans le courant de la semaine à Washington pour rencontrer Donald Trump – avec l’IA parmi les sujets de discussion envisagés.

Trump ouvre la porte à des discussions avec le Canada et le Mexique

Donald Trump compte discuter lundi avec le Canada et le Mexique au sujet des droits de douane qu’il a imposés à ces pays et dont l’annonce plombe les marchés boursiers, très inquiets du risque d’emballement d’une guerre commerciale. Interrogé dimanche par la presse au sujet des 25% de droits de douane qu’il a imposés aux produits en provenance des deux pays, le président américain a assuré qu’il allait “discuter avec le Premier ministre Trudeau demain matin”. “Je vais également parler avec le Mexique demain matin, je ne m’attends à rien de grave” de leur part, a-t-il dit.Il a également averti le Canada qu’il était prêt à aller plus loin dans les droits de douane si le voisin du Nord persistait dans les représailles qu’il compte imposer à partir de mardi, date d’effet des mesures américaines.Justin Trudeau a annoncé samedi que son pays imposerait des droits de douane de 25% sur des produits américains pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (102 milliards d’euros), commençant par une première série de produits, d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens (21 milliards de dollars américains) dès mardi.Donald Trump a fustigé dimanche le Canada, estimant que “globalement, il y a beaucoup de choses qu’ils n’autorisent pas. Et nous autorisons tout à entrer chez nous, c’est à sens unique. Nous subventionnons le Canada à hauteur de 200 milliards de dollars par an et qu’est ce qu’on a en échange?”.Les Bourses en Asie ont nettement baissé lundi, à l’unisson du peso mexicain, du dollar canadien et d’autres devises face au billet vert.M. Trump avait toujours affirmé que l’impact des droits de douane serait supporté par les exportateurs étrangers, sans être répercuté sur les consommateurs américains, contredisant l’avis de la quasi totalité des experts.- Les Américains vont “souffrir” -Dans la matinée, il a toutefois reconnu pour la première fois clairement, dans une série de messages virulents sur son réseau social Truth Social, que les consommateurs et entreprises américains pourraient “souffrir”.”Ce sera le nouvel âge d’or pour les Etats-Unis! Est-ce que cela va faire souffrir? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer”, a-t-il écrit en lettres capitales.Le président américain a imposé samedi 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique, ainsi que du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du Nord, désormais taxés à 10%.Donald Trump a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.Les mesures doivent entrer en vigueur mardi. Elles pourraient, selon les économistes, entraîner des hausses de prix et freiner l’activité de tous les pays concernés en perturbant les chaînes de production.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.Au total cela concerne jusque 1.400 milliards de dollars de produits entrant dans le pays, soit plus de quatre fois la valeur des produits importés taxés durant son premier mandat.- Hymne américain sifflé -Le ministre mexicain de l’Economie, Marcelo Ebrard, a dénoncé dimanche “l’offense faite” à son pays après les commentaires de la Maison Blanche accusant le gouvernement mexicain d'”alliance” avec les narcotrafiquants.Il s’agit, a-t-il estimé, d’un “prétexte pour détourner l’opinion publique de l’énorme erreur que représente l’imposition de droits de douane punitifs sur le Mexique”. Mexico a annoncé des représailles.La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a indiqué dimanche attendre la réponse de Donald Trump à sa proposition de dialogue, ajoutant qu’elle détaillerait la riposte de Mexico lundi matin.Le Canada a également annoncé sa volonté de contester les nouveaux droits de douane devant l’Organisation mondiale du commerce, à l’instar de la Chine, qui a assuré qu’elle prendrait les “mesures correspondantes” pour protéger ses “droits et intérêts”.Ottawa va aussi déposer un recours dans le cadre de l’accord de libre-échange ACEUM, signé durant le premier mandat de Donald Trump entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.Signe du profond mécontentement des Canadiens à l’égard de leur voisin, l’hymne américain, joué en début de rencontre en NBA et en NHL, a été sifflé à Toronto et Calgary dimanche.Concernant l’Union européenne, le président américain a suggéré dimanche qu’elle pourrait elle aussi se voir imposer des nouveaux droits de douanes.Il a en revanche laissé entendre que le Royaume-Uni pourrait y échapper dans l’immédiat.Quant à un accord avec Londres, “je pense qu’on peut en trouver un”, a déclaré M. Trump, “nous nous entendons très bien et nous verrons si nous pouvons ou non équilibrer nos relations” commerciales.

La Bourse de Paris plombée par les droits de douane de Trump

La Bourse de Paris reculait fortement à l’ouverture lundi, gagnée par l’inquiétude concernant l’impact sur l’activité économique mondiale des nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump aux États-Unis contre le Canada, le Mexique et la Chine.Le CAC 40 perdait 1,49% à 7.831,15 points, en baisse de 118,02 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait grappillé 0,11% à 7.950,17 points.”L’aversion au risque est au plus haut, après que Donald Trump a imposé des droits de douanes (…), une décision qui se retournera certainement contre lui et finira en catastrophe pour tout le monde”, a estimé Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquotebank.Le président américain a mis samedi à exécution sa menace de s’en prendre aux trois principaux partenaires commerciaux des États-Unis, en imposant 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.”Les investisseurs craignent que cette guerre commerciale ne se traduise par une nette dégradation de l’économie mondiale”, a commenté John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Donald Trump a certes annoncé qu’il allait discuter lundi matin avec le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau ainsi qu’avec le gouvernement mexicain. Mais il a aussi estimé qu’il pourrait tout aussi bien ajouter de nouveaux droits de douanes en réponse aux représailles annoncées par Ottawa durant le week-end.Samedi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé 25% de droits de douane sur les produits américains, pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (102 milliards d’euros). “Un bouleversement massif du commerce mondial se profile à l’horizon, et les répercussions pourraient frapper durement les marchés, les chaînes d’approvisionnement et la croissance mondiale”, a résumé Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.Dans ce contexte, les emprunts d’État, valeurs refuge, étaient recherchés en Europe, faisant reculer les taux d’intérêt. Le taux à dix ans français atteignait vers 8H50 GMT 3,17%, contre 3,20% vendredi en clôture.L’automobile plongeLes valeurs du secteur automobile sont particulièrement touchées, dans la mesure où les États-Unis sont un marché important pour la branche.”C’est l’un des secteurs les plus visés par les droits de douanes et il faut ajouter à cela que beaucoup de constructeurs (…) ont fait des États-Unis un marché prioritaire”, explique à l’AFP Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.”Les Etats-Unis sont un relais de croissance pour les Européens, chez qui le marché domestique est atone”, a-t-il poursuivi. De plus, les entreprises européennes du secteur “ne sont pas en mesure de concurrencer les chinoises, bien plus compétitives sur les marchés asiatiques”, rendant le marché américain d’autant plus important pour les groupes du Vieux continent, a poursuivi M. Dembik.Vers 08H50 GMT, Stellantis plongeait de 6,11% à 12,17 euros et Renault perdait 2,07% à 48,65 euros. Les équipementiers Forvia (-9,76% à 9,14 euros) et Valeo (-6,95% à 10,07 euros) dévissaient.OPA en vue chez VeralliaLe fabricant d’emballage en verre Verallia chutait de 6,04% à 28,00 euros, après un communiqué du groupe brésilien BWGI, qui détient actuellement 28,8% de son capital, annonçant sa volonté de mener une offre publique d’achat sur les actions de l’entreprise sans retrait de la cote.

Budget: Bayrou va dégainer le 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget, mettant ainsi en jeu son poste mercredi lors d’une motion de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire réunissant à huis clos 14 parlementaires des deux chambres.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Maintenant, il faut passer sans tarder à l’adoption. Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche.Le Premier ministre devrait enchaîner rapidement, peut-être dès lundi soir, un deuxième 49.3, sur la première partie du budget de la Sécurité sociale, qui arrive en nouvelle lecture à l’Assemblée. Deux ou trois 49.3 au total devront être déclenchés sur ce texte avant sa transmission au Sénat, un pour chaque partie.- les socialistes partagés -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou, que devraient voter mercredi communistes et écologistes.La position du Rassemblement national et du PS, sans les voix desquelles cette motion ne peut passer, n’est pas encore connue. Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.Dans une interview à Ouest-France dimanche, le président du groupe PS Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national se réunit lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes pour faire de ce budget un bon budget”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le leur demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que François Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.Lundi, ce sont davantage les premiers qui se faisaient entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier qui faisait des économies à la serpe”, a estimé dans les Echos Jérôme Guedj.- changement d’alliance -Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’Etat puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé lundi sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP. “On a été au bout de ce qui peut être une discussion”, a jugé le chef des députés Modem Marc Fesneau.Quant à une hausse du Smic demandée par les socialistes, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin qui l’a renvoyé à “une conférence sociale plus large sur le travail” qui se déroulerait après le conclave sur les retraites. Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance. Ils seront dans un soutien sans participation au gouvernement et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Mais LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite de son candidat Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).- Le RN attend la décision des chefs -Le sort de François Bayrou dépend également du RN, plus en retrait, le Premier ministre ayant choisi de négocier avec le PS. “Nous avons une réunion lundi après-midi pour déterminer notre position”, a déclaré sur Public Sénat le porte-parole du RN Julien Odoul.Le député Jean-Philippe Tanguy a estimé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher. Au RN, pas de vote interne mais “une unité de commandement”, s’est félicité M. Tanguy.

SoftBank et OpenAI forment une coentreprise pour offrir de l’IA aux entreprises japonaises

Le géant japonais des investissements dans la tech SoftBank et la société américaine OpenAI vont former une coentreprise dans le but d’offrir une intelligence artificielle avancée aux entreprises nippones, ont annoncé les deux sociétés lundi.”Un protocole d’accord vient d’être officiellement signé entre SoftBank et Open AI en vue de la création d’une coentreprise à parts égales”, a déclaré le PDG du groupe nippon, Masayoshi Son, en présentant un nouveau produit d’IA appelé “Cristal”.Dans une déclaration commune des deux entreprises, l’investisseur technologique japonais SoftBank annonce qu’il “dépensera 3 milliards de dollars par an pour déployer les solutions d’OpenAI dans les entreprises de son groupe”.Lors d’un forum réunissant quelque 500 entreprises japonaises, M. Son – tenant une boule de cristal violette dans sa main – a déclaré que “Cristal” utiliserait l’IA pour fournir un service d’assistance personnalisé aux entreprises en analysant en temps réel les données du système, les rapports, les courriers électroniques et les réunions.La coentreprise “servira de tremplin pour l’introduction d’agents d’IA adaptés aux besoins uniques des entreprises japonaises tout en établissant un modèle pour une adoption au niveau mondial”, selon le communiqué.SoftBank et OpenAI sont déjà associés au sein de “Stargate”, un nouveau projet comprenant des investissements d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’intelligence artificielle aux Etats-Unis, récemment dévoilé par le président américain Donald Trump.Cette annonce intervient alors que l’irruption de la start-up chinoise DeepSeek, qui propose un robot conversationnel puissant, développé à bas coûts et fonctionnant avec moins de ressources, remet en question le modèle économique du secteur.Plus tôt dans la journée de lundi, OpenAI a dévoilé un nouvel outil pour ChatGPT, appelé “Recherche approfondie” (“Deep research” en anglais), qui “accomplit en quelques dizaines de minutes ce qui prendrait de nombreuses heures à un humain”.