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Trump sur le point de lancer les guerres commerciales

Le président américain, Donald Trump, mettra-t-il à exécution sa menace d’imposer le 1er février des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains? La question est vendredi dans tous les esprits, alors que les conséquences pourraient être sévères pour les trois pays nord-américains.A peine revenu à la Maison Blanche, M. Trump a annoncé qu’il voulait imposer dès le 1er février 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l’accord de libre-échange qu’il avait signé durant son premier mandat.Jeudi, il a affirmé qu’il déciderait dans la nuit s’il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays.Les produits chinois pourraient également être frappés par des droits de douane de 10%, menace également M. Trump, qui a aussi réitéré jeudi ses menaces d’imposer des droits de douane “à 100%” aux Brics si ce bloc de 10 pays (Brésil, Russie, Inde, Chine…) se passe du dollar dans les échanges internationaux.Une situation qui inquiète les analystes, alors que l’économie américaine se porte comme un charme, avec une croissance de 2,8% en 2024: selon Oxford Economics, si ces droits étaient appliqués, l’économie américaine perdrait 1,2 point de pourcentage de croissance, et pourrait plonger le Mexique dans la récession.Pour Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell, si le choc ne sera pas si fort pour les Etats-Unis, il le sera sans aucun doute pour le Canada et le Mexique.”Dans un tel scénario, le Canada et le Mexique peuvent s’attendre à voir leur PIB reculer respectivement de 3,6% et 2%, les Etats-Unis de 0,3%”, a-t-il estimé. Pékin aussi “souffrirait d’une escalade de la guerre commerciale existante, mais bénéficierait en même temps (des tensions entre les Etats-Unis), le Mexique et le Canada”.- “Acte de politique intérieure” -Pendant la campagne, le candidat républicain avait dit vouloir imposer des droits de douane de 10% à 20% sur l’ensemble des produits importés aux Etats-Unis, et même de 60% à 100% sur les produits provenant de Chine.L’objectif était alors de compenser financièrement les baisses d’impôts qu’il souhaite appliquer durant son mandat.Depuis son élection, le ton a évolué. Plutôt qu’un outil pour combler la baisse des recettes fiscales, les droits de douane sont devenus, comme durant son premier mandat, une arme brandie afin d’imposer des négociations et d’obtenir des concessions.Donald Trump a expliqué que les droits de douane étaient une réponse à l’incapacité de ses voisins à freiner l’entrée de drogues, en particulier de fentanyl (un opioïde) et de migrants aux Etats-Unis.Son candidat au poste de secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a parlé d’un “acte de politique intérieure” qui vise “simplement à les pousser à fermer leurs frontières”, lors de son audition de confirmation au Congrès mardi.La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s’est montrée plutôt optimiste mercredi: “Nous ne pensons pas que cela arrivera. Mais si c’est le cas, nous avons un plan.”- “Qu’ils agissent rapidement” -L’inquiétude existe malgré tout, notamment pour le secteur agricole, qui exporte largement vers les Etats-Unis.”Près de 80% de nos exportations vont vers ce pays et en tout état de cause, tout ce qui pourrait provoquer un choc nous préoccupe”, a reconnu mardi auprès de l’AFP Juan Cortina, à la tête du Conseil national de l’agriculture.Côté canadien, la possibilité de droits de douane a servi de révélateur à la crise politique qui rongeait d’ores et déjà le gouvernement du Premier ministre, désormais démissionnaire, Justin Trudeau.Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, était présent jeudi à Washington pour présenter les contours du plan visant à renforcer la sécurité de la frontière canado-américaine.Howard Lutnick s’était d’ailleurs montré très clair mardi: “Je sais qu’ils agissent rapidement” a-t-il assuré, au sujet des deux pays. “S’ils font ce qu’il faut, il n’y aura pas de droits de douane”.Une situation qui n’est pas sans rappeler les tensions entre Washington et Bogota le week-end dernier, alors que la Colombie avait dans un premier temps refusé l’atterrissage de vols transportant des migrants expulsés.Donald Trump avait alors annoncé des sanctions, dont des droits de douane de 25% puis 50%, à laquelle son homologue colombien, Gustavo Petro, avait répliqué, avant que les deux ne s’accordent sur les modalités de retour des personnes concernées et abandonnent leurs menaces.tib-yug-bys-els/myl/cyb/dsa

La baisse des prix de l’électricité au 1er février relance la bataille entre fournisseurs

La facture d’électricité baissera de 15% en moyenne pour plus de 24 millions de ménages à compter de samedi, mais la ristourne ne sera pas la même pour tous tandis que des hausses s’appliqueront pour 10 millions d’abonnés, de quoi relancer la bataille des prix entre fournisseurs pour rester “compétitifs”.- Plus ou moins 15% de baisse  -La facture baissera de 15% pour 20,4 millions d’abonnés au “tarif Bleu” d’EDF auxquels s’ajoutent les 4 millions d’abonnés en offre de marché indexée sur ce tarif réglementé de vente (TRV). Le fournisseur historique EDF indique à l’AFP qu’il appliquera la baisse sur les mensualités de tous ses clients mensualisés “dès le mois de mars et au plus tard à l’été”.Sur la facture globale, le prix de l’électricité au kilowattheure passera de 28 à 24 centimes. Il s’agit d’une moyenne car l’ampleur de la ristourne dépend du type d’offre.En tarif “Base”, la baisse sera ainsi de 14,5%. Les abonnés en heures creuses/heures pleine bénéficieront eux d’une baisse de 16%, soit une économie annuelle de 651 euros pour une maison de 4 personnes en cuisson-chauffage-eau chaude.En revanche, elle se limite à 2% pour les abonnés en option Tempo (qui propose des tarifs réduits en échange d’une baisse de consommation certains jours), une offre déjà 30% inférieure au tarif “base”.- Pourquoi cette baisse aujourd’hui? -Elle découle du mode de calcul du TRV qui contient trois briques: le coût de l’énergie en elle-même, les taxes et l’acheminement.C’est la première composante, grâce au fort repli des cours de l’électricité sur les marchés, qui permet d’amortir deux fortes augmentations prévues au 1er février: une hausse d’environ 50% de la taxe gouvernementale sur l’électricité (accise), actant la fin du bouclier tarifaire mis en place pendant la crise énergétique, et une hausse de 12,9% de la part acheminement et distribution de l’électricité (Turpe).La “part énergie” est calculée sur les deux dernières années, ce qui exclut du calcul l’annus horribilis de 2022 marquée par l’envolée des cours dans le sillage de la guerre en Ukraine et de la crise de la corrosion dans les centrales nucléaires françaises. “Cette baisse est essentiellement un rattrapage. Les TRV ne font que refléter la réalité des prix de marché … avec un à deux ans de retard”, souligne le fournisseur Octopus Energy.- Et pour les 10 millions de foyers en offre de marché ? – Les revalorisations de l’accise et du “Turpe” vont peser sur les 10 millions de particuliers en offres de marchés. L’augmentation de l’accise concerne tous les clients, en tarif réglementé ou non, et celle du “Turpe” sera appliquée “pour la très grande majorité des contrats” en offres de marchés, selon le Médiateur national de l’énergie, autorité publique indépendante.Ces clients qui ont déjà bénéficié depuis plus d’un an de la baisse des prix de gros avec des offres jusqu’à 30% inférieures au TRV, devraient ainsi voir leur avantage se réduire.Mais comme “les fournisseurs ont toujours tendance à se caler sur le TRV”, une boussole pour le marché, le Médiateur de l’énergie s’attend à voir les fournisseurs “remettre à plat leurs offres” pour rester compétitifs.Autrement dit, la baisse des TRV rebat les cartes de ce marché très concurrentiel.”Comme toujours, on dit aux clients de comparer les offres”, a ainsi recommandé Emmanuelle Wargon, la présidente de la commission de régulation de l’énergie (CRE). – Quelles marges de manoeuvre ? -“Certains contrats vont passer un peu au-dessus des TRV, pas tous, ça dépend de ce que vont faire les entreprises”, qui restent libres de tout répercuter ou pas, a-t-elle expliqué le 16 janvier. Conformément à ses conditions de vente, TotalEnergies appliquera la hausse du Turpe à ses contrats à prix fixes souscrits après le 1er février. “Nous resterons avec des offres qui seront plus compétitives que les tarifs réglementés”, a assuré à l’AFP Franck Schmiedt, directeur général Electricité&Gaz.Engie continuera de son côté de proposer en février “une promotion de 100 euros qui amène” son offre de marché à prix fixe 1 an “sous le tarif réglementé”.Le comparateur du Médiateur de l’énergie doit être actualisé dans les prochains jours. 

Philippe Salle, nouveau PDG au chevet de l'”enfant malade” Atos

A peine sorti d’une période de restructuration financière, le groupe informatique Atos s’apprête à accueillir lundi son nouveau PDG Philippe Salle, qui n’a pas encore annoncé son plan stratégique pour le géant en difficulté.Nommé président du conseil d’administration en octobre, l’homme acquerra officiellement sa nouvelle double casquette samedi, avant son entrée effective en fonction lundi. “Je suis conscient des défis qui nous attendent, mais aussi des atouts du groupe, de la qualité de ses services à l’engagement permanent de ses collaborateurs, qui nous permettront, ensemble, d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du groupe”, avait déclaré Philippe Salle dans un communiqué diffusé par Atos à l’annonce de sa nomination. Une intronisation soumise à la formalité d’une validation vendredi de l’assemblée générale des actionnaires du groupe, après une période de “transition harmonieuse” auprès de son prédécesseur Jean-Pierre Mustier.Issu d’une formation d’ingénieur de l’école des Mines et passé par la direction du groupe immobilier Foncia, de l’entreprise de restaurant Elior Groupe ou encore du groupe français de conseil en technologies Altran, le nouveau PDG n’est pas un pur profil tech.Il a néanmoins offert des gages de son engagement auprès du groupe en officialisant un investissement au capital d’Atos d'”au moins neuf millions d’euros”, afin de participer à la restructuration financière.Mais le “nouveau chapitre” promis par Philippe Salle reste à ce jour encore inconnu: le futur patron n’a rien annoncé de son plan stratégique pour le groupe, dont les résultats annuels seront publiés début mars. Sollicité par l’AFP, le dirigeant n’a pas souhaité s’exprimer. – Changements de gouvernance répétés -Après un plan de restructuration achevé en décembre et qui a permis d’alléger la dette brute du groupe, qui pesait à l’origine près de 5 milliards d’euros, de 2,1 milliards d’euros, les marchés comme les salariés restent dans l’expectative. En arrivant chez Atos, “M. Salle vient au chevet d’un enfant malade”, commente auprès de l’AFP Lionel Melka, associé-gérant chez Swann Capital, qui juge le découpage de l’entreprise en plusieurs entités “inéluctable”. Le groupe, qui a perdu plus de 90% de sa valeur en bourse en 2024, a vu se succéder les rachats et les projets de rachat non aboutis de ses activités. Après un feuilleton de plusieurs mois au terme duquel le consortium mené par l’entreprise Onepoint de David Layani puis le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky de l’autre avaient renoncé à reprendre l’entreprise, un accord de reprise avait finalement était trouvé par les créanciers du groupe. Mais l’entreprise a continué à mener des projets de cession. Début décembre, elle a notamment vendu sa filiale Worldgrid, qui conçoit des systèmes de pilotage de centrales nucléaires, au groupe français Alten. Atos a également annoncé fin novembre être entré en négociations exclusives avec l’Etat pour la cession des activités stratégiques de sa branche “Advanced Computing”, qui comprennent notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. Des négociations ouvertes jusqu’à fin mai. Au sein de l’entreprise, les syndicats espèrent en savoir bientôt davantage sur les projets du nouveau patron. D’autant que la gouvernance du groupe a connu ces dernières années de nombreux changements. En trois ans, pas moins de cinq hommes se sont succédé au poste de directeur général, et plusieurs d’entre eux ont attiré des critiques en interne pour leur profil financier ou leur manque de “vision stratégique”. “On espère qu’il va rester, mais nous n’avons aucune garantie”, explique à l’AFP Fabrice Lorioux, délégué syndical Unsa.Le nouveau PDG pourrait avoir à répondre à des interrogations au sujet d’un dossier entre les mains de la justice: début décembre, un salarié de l’entreprise représenté par Me Sophie Vermeille a fait parvenir un signalement sur les pratiques du groupe, pointant des versements à des cabinets de conseil à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros.

Fin d’une campagne rude dans un monde agricole fragilisé

Les élections aux chambres d’agriculture s’achèvent vendredi à minuit, à l’issue d’une campagne dure, dans une France rurale fragilisée par des crises successives: ce scrutin dessinera pour les six prochaines années le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles.Quelque 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers, ont jusqu’à minuit pour élire leurs représentants – par voie électronique ou postale – partout en France, à l’exception de Mayotte où le vote a été reporté après le cyclone Chido.Les résultats ne sont pas attendus avant le 6 février. C’est à cette date que les préfectures, qui sont chargées de l’organisation électorale, commenceront le dépouillement, pour permettre aux bulletins acheminés par voie postale d’arriver.Le ministère de l’Agriculture “communiquera des résultats électoraux consolidés”, “une fois l’ensemble des résultats départementaux proclamés”, soit pas avant le “7 voire le 8 février”, a-t-il indiqué à l’AFP. Le principal enjeu sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs, aujourd’hui à la tête de 97 chambres sur 101, est ébranlée et à quel point, par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, respectivement deuxième et troisième syndicats agricoles.Alors que le mode de scrutin favorise la liste arrivée en tête – et donc actuellement l’alliance FNSEA-JA – la grande inconnue de cette élection sera le taux de participation. Moins d’un agriculteur sur deux avait voté en 2019.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dénoncé des “dysfonctionnements” voire des “irrégularités” pouvant entacher la sincérité du scrutin: kits électoraux jamais arrivés, professions de foi manquantes… Tous ont fait des constats d’huissiers qui donneront lieu à des contestations une fois le vote clos.Profondément divisés, les syndicats agricoles sont d’accord sur un point: cette campagne est la “plus dure” qu’ils aient connue. “Dégueulasse”, “violente”, “sale” sont les adjectifs qui reviennent le plus souvent.Mais ils ont aussi rempli des granges et des salles de fêtes, et espèrent tous un sursaut du vote paysan, malgré la fatigue après un été difficile pour les céréaliers comme les éleveurs.- “Apéros-campagne” -En dépit des promesses du gouvernement de sanctuariser quelque 400 millions d’allègements fiscaux dans le futur budget et de l’examen prochain de la très attendue loi d’orientation agricole, demeure une rage parfois trimbalée depuis un an, des autoroutes bloquées en Haute-Garonne jusqu’à Paris: contre l’accord de libre-échange du Mercosur et la “paperasse”, ils réclament un peu de “considération” pour “ceux qui nourrissent” la France.Cette rage-là va s’exprimer contre les sortants, espère la Coordination rurale, qui se voit emporter “10 à 15 chambres”, notamment en Charente, Dordogne ou Gers, en plus des trois qu’elle détient déjà en Nouvelle-Aquitaine (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne).Enchaînant les “apéros-campagne”, les responsables de la CR ont Å“uvré à susciter un vote dégagiste contre la FNSEA, désignée dès le premier jour comme l’ennemi. La présidente de la CR Véronique Le Floc’h, éleveuse dans le Finistère, l’accuse d’une “catastrophique cogestion avec l’Etat” et de pérenniser un système “agricide” qui fait disparaître les petites fermes au profit d’un agrobusiness mondialisé.Un discours “populiste” qui cache mal “une absence totale de programme”, a taclé à plusieurs reprises le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, grand céréalier et par ailleurs président du géant des huiles Avril, porteur d’une vision résolument libérale. En dépit d’attaques personnelles, allant jusqu’aux menaces de mort, il se voulait confiant mardi en clôturant sa tournée de France. Ces deux syndicats adversaires s’accordent tout de même pour réclamer un accès accru à des “moyens de production” – pesticides, eau… – quand la Confédération paysanne plaide pour un retour massif à la terre de “paysans nombreux” dans le cadre d’une “réelle transition agro-écologique”.La Confédération, qui assure “accompagner un tiers des installations” de nouveaux agriculteurs chaque année mais ne dirige que la chambre de Mayotte, espère notamment ravir l’Ariège et la Loire-Atlantique.Acteurs clés, les chambres d’agriculture sont des établissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants (pour l’installation, la gestion de leur ferme ou la conformité avec la PAC) tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.

Apple réalise un profit trimestriel record mais ses ventes d’iPhone déçoivent

Apple a réalisé des revenus et profits record pendant la saison des fêtes malgré des ventes d’iPhone décevantes, rassurant les analystes, qui appellent le groupe américain à déployer plus rapidement son système d’intelligence artificielle (IA) générative.La firme de Cupertino (Silicon Valley) a réalisé 124,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre de son exercice décalé, dont elle a dégagé un bénéfice net de 36,3 milliards, d’après son communiqué de résultats publié jeudi.Mais en Chine, un marché clef, ses ventes ont diminué de 11% sur un an, à 18,5 milliards de dollars. D’ordinaire réticente aux promotions, Apple a offert des réductions sur les derniers iPhone dans ce pays en début d’année, face à la concurrence accrue de Huawei et d’autres marques nationales.En tout, les recettes mondiales des iPhone se sont élevées à 69,1 milliards de dollars, soit un peu moins que l’année dernière et que les prévisions du marché.Le trimestre des fêtes de fin d’année est arrivé juste après la sortie de la gamme d’iPhone 16, les premiers à intégrer Apple Intelligence, l’IA générative d’Apple. Ses utilisateurs disposent d’un assistant vocal, Siri, plus perfectionné, et de nouvelles fonctionnalités d’aide à la rédaction de messages, création d’images ou résumés des notifications des applications mobiles.”Les marchés où nous avons lancé Apple Intelligence (une poignée de pays anglophones, ndlr) ont fait mieux que les autres”, a répété le patron d’Apple, Tim Cook, lors d’une conférence téléphonique.Il s’est félicité de différents “records”, y compris pour la base d’utilisateurs, “avec plus de 2,35 milliards d’appareils en service”.- “Accélérer” l’IA -“L’approche prudente de l’entreprise en matière de déploiement de l’IA a suscité des critiques, mais la croissance robuste de ses services et l’expansion de son écosystème fournissent un élan crucial pour aider à atténuer les difficultés persistantes de l’iPhone en Chine”, a réagi Jacob Bourne d’Emarketer.L’activité de services, qui comprend la boutique d’applications App Store, les plateformes de streaming musical et vidéo, le service de paiement Apple Pay, ainsi que le stockage de données à distance (iCloud), a réalisé 26,3 milliards de chiffre d’affaires trimestriel (+14% sur un an).Mais le marché a “soif d’innovation dans l’IA”, a souligné Jacob Bourne.Alors que toute la Silicon Valley est obsédée par cette technologie depuis la sortie de ChatGPT fin 2022, Apple a pris son temps. Google et Samsung avaient déjà incorporé ces nouveaux outils à leurs nouveaux smartphones quand la marque à la pomme a présenté Apple Intelligence en juin dernier.Son déploiement a lieu lentement, non sans accroc. Plus tôt ce mois-ci, l’entreprise a dû temporairement désactiver l’outil qui résume l’actualité (via les notifications d’applications d’info), après des erreurs et une plainte de la BBC en décembre.”Apple doit accélérer la mise en service d’Apple Intelligence et se montrer un peu plus agressive dans des domaines émergents tels que le développement de lunettes connectées afin de conserver une longueur d’avance en matière d’innovation”, a estimé Jacob Bourne.- “Validation” -“Contrairement à Google, Meta ou Microsoft, Apple s’adresse principalement aux consommateurs et sa rentabilité à court terme n’est pas aussi étroitement liée à l’IA générative”, a écrit Thomas Husson, vice-président de Forrester, dans une note.Un avantage, alors que la start-up chinoise DeepSeek vient de sortir un modèle concurrent à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google), et les autres agents IA avancés, pour une fraction du coût, remettant en question la domination de l’industrie américaine et ses méthodes.”Le modèle de DeepSeek constitue plutôt une validation d’Apple Intelligence, puisqu’il s’appuiera plus sur une approche de l’IA en local, sur l’appareil” (et moins sur les serveurs), a jugé l’expert. C’est aussi l’avis de Tim Cook. “Il me semble que l’innovation qui favorise l’efficacité est une bonne chose”, a-t-il déclaré, après une question sur DeepSeek. “Je pense que notre intégration étroite des puces et des logiciels va continuer à être très positive pour nous”, a-t-il assuré.Le groupe californien est resté en tête des ventes mondiales de smartphones en 2024, devant le sud-coréen Samsung, selon le cabinet Canalys. Ce dernier estime que 330 millions d’appareils ont été écoulés au quatrième trimestre, et Apple a conservé une part de marché de 23%.

Apple réalise un profit trimestriel record de 36 milliards de dollars mais ses ventes déçoivent

Apple a réalisé 124,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre de son exercice décalé, au cours duquel le groupe américain a dégagé un bénéfice net record de 36,3 milliards, mais les ventes de son produit phare, l’iPhone, sont ressorties inférieures aux attentes.Sa première gamme de smartphones avec de l’intelligence artificielle (IA) générative, les iPhone 16, part moins vite qu’espéré, notamment en Chine. En tout, les recettes des iPhone se sont élevées à un peu plus de 69 milliards de dollars pendant la saison des fêtes. Et en Chine, les ventes totales de la marque à la pomme ont perdu 11% sur un an, à 18,5 milliards de dollars.Le patron d’Apple Tim Cook a cependant mis en avant “des revenus record dans la majorité de nos marchés, y compris les Amériques, l’Europe, le Japon et le reste de l’Asie Pacifique”, lors d’une conférence téléphonique.”Je suis aussi heureux d’annoncer que nous avons atteint un nouveau record pour notre base d’utilisateurs, avec 2,35 milliards d’appareils en service”, a-t-il ajouté.”La capacité d’Apple à réaliser un trimestre solide, malgré les vents contraires macroéconomiques, valide sa stratégie à multiples facettes”, a réagi Jacob Bourne d’Emarketer.- L’IA, pas un “facteur clef” -“L’approche prudente de l’entreprise en matière de déploiement de l’IA a suscité des critiques, mais la croissance robuste de ses services et l’expansion de son écosystème fournissent un élan crucial pour aider à atténuer les difficultés persistantes de l’iPhone en Chine”, a continué l’analyste.L’activité de services, qui comprend la boutique d’applications App Store, les plateformes de streaming musical et vidéo, le service de paiement Apple Pay, ainsi que le stockage de données à distance (iCloud), a réalisé 26,3 milliards de chiffre d’affaires (+14% sur un an).La fin de l’année est la période la plus importante pour le géant de l’électronique haut de gamme, avec la saison des fêtes juste après la sortie de ses nouveaux smartphones.Les iPhone 16 sont les premiers à intégrer Apple Intelligence, l’IA générative de la marque à la pomme, avec plus de capacités pour Siri, son assistant vocal, et de nouvelles fonctionnalités d’aide à la rédaction de messages, création d’images ou résumé des notifications des applications mobiles.Alors que toute la Silicon Valley est obsédée par cette technologie depuis la sortie de ChatGPT fin 2022, Apple a pris son temps. Google et Samsung avaient déjà incorporé ces nouveaux outils à leurs nouveaux smartphones quand la firme de Cupertino a présenté Apple Intelligence en juin dernier.”L’IA va obliger Apple à repenser son interface et son expérience, mais elle n’est pas encore un facteur clé de vente pour les smartphones”, a souligné Thomas Husson, vice-président de Forrester.- Promotions en Chine -“Contrairement à Google, Meta ou Microsoft, Apple s’adresse principalement aux consommateurs et sa rentabilité à court terme n’est pas aussi étroitement liée à l’IA générative”, a précisé l’analyste.Un avantage, alors que la start-up chinoise DeepSeek vient de sortir un modèle concurrent à ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google), et les autres agents IA avancés, pour une fraction du coût, remettant en question la domination de l’industrie américaine et ses méthodes.”Le modèle de DeepSeek constitue plutôt une validation d’Apple Intelligence, puisqu’il s’appuiera plus sur une approche de l’IA en local, sur l’appareil” (et moins sur les serveurs), a jugé l’expert. Apple Intelligence n’est pour l’instant accessible que dans une poignée de pays anglophones.Le marché surveille de près les performances d’Apple en Chine.La marque, d’ordinaire réticente aux promotions, a offert des réductions sur les iPhone 16 en Chine en début d’année face à la concurrence accrue de Huawei et d’autres marques nationales.En tout, le groupe californien est resté en tête des ventes mondiales de smartphones en 2024, devant le sud-coréen Samsung, selon le cabinet Canalys. Ce dernier estime que 330 millions d’appareils ont été écoulés au quatrième trimestre, et Apple a conservé une part de marché de 23%.

Les résultats d’entreprises poussent Wall Street

La Bourse de New York a terminé en progression jeudi, portée par une pluie de résultats d’entreprises globalement positifs, et ce malgré quelques déceptions notamment du côté du mastodonte Microsoft.Le Dow Jones a avancé de 0,38%, l’indice Nasdaq a gagné 0,25% et l’indice élargi S&P 500 a grimpé de 0,53%.”Les investisseurs se concentrent sur les résultats, intégrant le fait que, même s’il y a eu quelques ratés, la saison a été jusqu’à présent bonne”, commente auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Jeudi matin, le marché a notamment scruté les résultats trimestriels des trois premières entreprises des “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux géants américains du secteur technologique.Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a progressé (+1,55%), après avoir conclu l’année 2024 avec des revenus et profits en forte hausse et supérieurs aux prévisions. Les prévisions du groupe pour le trimestre en cours sont toutefois jugées décevantes par les analystes.Le marché attend aussi de voir si les investissements de Meta dans l’intelligence artificielle (IA), qui devraient représenter entre 60 et 65 milliards de dollars -soit 50% de plus qu’en 2024 selon l’entreprise-, vont porter leurs fruits.Pour sa part, le spécialiste américain des véhicules électriques Tesla a publié des chiffres inférieurs aux attentes au quatrième trimestre, mais a tout de même évolué dans le vert (+2,87%), les investisseurs ayant plutôt retenu les prévisions de croissance pour l’année en cours grâce aux avancées dans la conduite autonome notamment.Microsoft n’a pas bénéficié de cette dynamique positive et a reculé de 6,18%. Le géant de l’informatique américain a dégagé 24 milliards de dollars de profits trimestriels, mais son “cloud” (informatique à distance) a déçu le marché.Jeudi, les investisseurs attendaient les résultats d’Apple (-0,74%), publiés après la clôture de Wall Street.La firme à la pomme a réalisé 124,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre de son exercice décalé, et en a dégagé un bénéfice net record de 36,3 milliards, mais les ventes de son produit phare, l’iPhone, sont ressorties inférieures aux attentes.Sa première gamme de smartphones avec de l’intelligence artificielle (IA) générative, les iPhone 16, part moins vite qu’espéré, notamment en Chine. En tout, les recettes des iPhone se sont élevées à un peu plus de 69 milliards de dollars pendant la saison des fêtes.Les acteurs du marché ont aussi digéré plusieurs indicateurs dont les inscriptions au chômage, ressorties en baisse et en deçà des attentes, et le produit intérieur brut (PIB) américain. En rythme annualisé, mesure privilégiée par les Etats-Unis, celui-ci ressort à 2,3%, dans la lignée des prévisions.La place new-yorkaise a également continué d’intégrer la décision du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui a décidé mercredi de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.”La Fed a été très claire, à savoir qu’elle allait rester en attente jusqu’à ce que certaines des incertitudes concernant les droits de douane et l’inflation deviennent moins préoccupantes”, note Peter Cardillo.Sur le marché obligataire, vers 21H40 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait légèrement, à 4,52% contre 4,53% la veille en clôture.Vendredi, sera publié l’indice PCE, privilégié par la Fed. Cet indicateur a récemment progressé (à +2,4% en novembre) alors que l’objectif de la Fed est de le ramener à 2%. Ailleurs à la cote, le groupe américain de pétrochimie Dow a chuté (-6,09%) après avoir annoncé jeudi un plan de réduction de coûts d’un milliard de dollars, incluant la suppression d’environ 1.500 postes au niveau mondial, tout en publiant des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre.Le câblo-opérateur Comcast a dévissé (-11,00%) malgré des résultats supérieurs aux prévisions des analystes au quatrième trimestre. Le marché s’est focalisé sur la perte d’abonnés pour ses services à haut débit.Le groupe de livraison de colis UPS a dégringolé de 14,11%, pâtissant de prévisions annuelles bien en deça des attentes. La compagnie aérienne American Airlines a reculé (-2,48%) au lendemain de la collision entre un avion de sa flotte, avec 64 personnes à bord, et un hélicoptère, à Washington.

Un conclave de parlementaires proche d’aboutir à un compromis sur le budget de l’État

Les parlementaires réunis en commission mixte paritaire sont bien partis pour aboutir à une version commune du budget de l’État vendredi, avec à la manÅ“uvre un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure et aux demandes des socialistes, qui revendiquent néanmoins des “victoires”.Les sept sénateurs et sept députés de la commission (CMP) ont avancé sans encombre jeudi et poursuivront leurs travaux vendredi à partir de 8h30, avec plusieurs points chauds comme le budget de l’aide médicale d’État (AME) dédiée aux soins des étrangers en situation irrégulière.Dominé par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale, ce conclave dispose d’une majorité pour s’accorder sans tenir compte des votes des élus de gauche et du Rassemblement national.A l’issue de cette première journée, le président LFI de la commission des Finances Éric Coquerel a dénoncé des “aggravations importantes” des coupes budgétaires déjà prévues par le gouvernement Barnier, censuré en décembre.Les socialistes, eux, revendiquent au contraire des “victoires” sur le Fonds vert, l’agence bio, les transports du quotidien et surtout le rétablissement de 4.000 postes d’enseignants, confirmé par la commission…Mais ils refusent à ce stade de se prononcer sur ce qu’ils feront si une motion de censure est déposée lundi, à la suite d’un probable 49.3 activé par le gouvernement pour faire adopter sans vote les conclusions de cette commission mixte paritaire.”Nous dirons à nouveau (au gouvernement) ce qui nous paraît manquer dans ce budget et les efforts supplémentaires qu’il aura à accomplir”, a simplement déclaré le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, ni triomphant ni résigné, alors que le PS semblait davantage enclin à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire.- Peu de concessions nouvelles -En réalité, les concessions nouvelles du bloc central à l’égard du parti ne sont pas légion. “Je ne vois pas de quoi (les socialistes) peuvent se satisfaire. Aucune de leurs propositions n’a été acceptée”, a noté Eric Coquerel. L’élu communiste du Sénat Pascal Savoldelli, ulcéré par cette marge de manÅ“uvre “extrêmement réduite”, a même claqué la porte avant la fin.Arrivés avec une liasse d’amendements, les élus PS repartent ainsi quasiment bredouilles, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l'”exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transactions financières ou la taxation des rachats d’action… La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025 au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi, sans surprise.Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès.- Le RN menace -Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’État (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard.”Cela fait partie des conditions absolument +sine qua none+”, a martelé Boris Vallaud, appelant le bloc central à ne pas “céd(er) aux plus vils fantasmes de l’extrême droite”. Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire et pourrait, selon le parti à la flamme, causer une hausse des prix.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.

ADSL: une fermeture du réseau sur fond de déploiement inachevé de la fibre

L’ADSL ne sera bientôt plus qu’un souvenir: le réseau cuivre connaît vendredi la première étape vers son arrêt complet en 2030, au profit de la fibre optique, une technologie plus moderne mais au déploiement inachevé. “C’est le début d’un plan titanesque”, a déclaré mardi la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, avant de laisser un opérateur sectionner l’un des milliers de fins câbles de cuivre qui s’enchevêtrent dans un bâtiment du groupe à Guyancourt (Yvelines), où se tenait une conférence de presse.Une opération qui sera bientôt répétée à grande échelle. Vendredi, ce sont 162 communes – dont celle de Guyancourt – réparties sur tout le territoire, qui seront déconnectées du réseau cuivre. Ces câbles, omniprésents depuis plusieurs décennies, permettent encore de passer des appels via un téléphone fixe, de regarder la télévision et d’accéder à internet via une prise ADSL, reconnaissable à sa forme de “T”. Mais Orange, propriétaire de ce réseau tentaculaire, a acté en 2019 la fin de cette technologie vieillissante, vouée à être remplacée par la fibre optique.Cette première fermeture “est un jalon majeur et très symbolique”, a souligné Mme Heydemann. Car si le premier lot de communes constitué par Orange réunit des villages et petites villes, les prochaines étapes de fermeture du réseau toucheront un nombre d’habitants grandissant, avec un arrêt total en France prévu en novembre 2030.Avec le risque de voir des foyers privés de téléphone ou d’internet faute d’avoir souscrit à temps à un abonnement fibre, ou d’être raccordables.- 7.000 locaux sans abonnement -“Vous imaginez le nombre de réseau cuivre que nous avons dans une commune ?” a lancé mardi Thierry Marnet, maire adjoint du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines), présent aux côtés d’Orange. Outre les habitations, “cela va de toutes les prises téléphoniques que vous pouvez trouver dans tous les bureaux, dans toutes les associations”, a-t-il complété. D’où un travail parfois “difficile” pour accompagner les nécessaires changement d’abonnements. Si dans sa commune, qui compte environ 7.000 habitants, l’élu s’est félicité d’une adoption totale de la fibre, des résistances demeurent dans d’autres localités.A Guyancourt, une cinquantaine de lignes cuivre restent sans abonnement fibre. Un chiffre qui s’élève, selon Orange, à “moins de 7.000 accès” pour l’ensemble des communes concernées par la coupure de vendredi, soit environ 3% des lignes. Ce pourcentage pourrait néanmoins inclure des accès inactifs. Avec des millions d’utilisateurs des réseaux fixes et internet concernés par cette interruption du service à partir de 2027, l’information des abonnés, à la charge des opérateurs commerciaux, sera l’enjeu crucial des prochaines années, indique Orange.-  Un local sur dix non raccordable -Mais la possibilité même d’être connecté à la fibre est tout aussi préoccupante.Si la directrice générale du groupe précise que les particuliers peuvent faire évoluer au choix leurs abonnements vers une boxe internet 4G, 5G “home” ou l’internet satellitaire, l’objectif reste la transition vers la fibre optique. La technologie, qui transite par des câbles de fibre de verre, cumule les superlatifs: plus rapide, plus fiable, moins énergivore… Mais également moins présente sur le territoire. Après avoir fait son apparition à la fin des années 2000, le réseau français a connu une nette accélération de son déploiement, notamment sous l’impulsion du plan France Très Haut Débit lancé en 2013 par le gouvernement. Mais malgré l’objectif initial qui promettait une couverture fibre de 100% du territoire à échéance 2022, un part substantielle de la population reste non raccordable.Selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en novembre 2024, “encore un local sur dix reste à rendre raccordable à la fibre, soit 5,1 millions de locaux.”Un enjeu de taille pour la poursuite du plan d’Orange. “La fermeture du réseau cuivre ne peut d’ailleurs pas être conduite sur une commune sans que la fibre n’ait été déployée complétement”, a ainsi rappelé en janvier la présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, lors de ses vÅ“ux.

Un conclave de parlementaires en voie d’aboutir à un compromis sur le budget de l’Etat

Les sept sénateurs et sept députés réunis depuis jeudi matin en commission mixte paritaire pour tenter d’aboutir à une version commune du budget de l’Etat ont avancé sans anicroche, avec un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure des socialistes et du Rassemblement national.La commission (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et devrait les poursuivre vendredi matin, est dominée par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs de la coalition gouvernementale.Ces huit voix sont au rendez-vous “à chaque fois”, ce qui permet l’adoption des articles “sans modifications significatives”, s’est félicité à la mi-journée auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui siège comme suppléant à la CMP.La partie “recettes” du budget, qui doit permettre de contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, a été adoptée en fin d’après-midi.La coalition gouvernementale a “un accord en béton” qui ne laisse place “à aucun compromis” avec la gauche, a déploré le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), membre de cette instance, qui dénonce “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre. – Le PCF claque la porte -Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais sans succès. De manière générale, les propositions des socialistes, davantage enclins à voter la censure depuis les propos de François Bayrou sur la “submersion” migratoire, ont rencontré peu de succès, que ce soit sur la taxe Gafam, la “flat tax”, l’exit tax”, l’augmentation de la taxe sur les transaction financières ou la taxation des rachats d’action, selon des sources parlementaires.”Tous les amendements socialistes sont balayés. Ils ont l’air plutôt abattus…”, a commenté auprès de l’AFP le député LFI Aurélien Le Coq.En signe de protestation face à des discussions où les marges de négociation sont apparues rapidement “extrêmement réduites”, avec de “nouveaux reculs” concernant la réduction des dépenses, le représentant PCF à la CMP, Pascal Savoldelli, a décidé de claquer la porte, ont fait savoir les sénateurs communistes dans un communiqué.Après avoir haussé le ton en début de matinée, les socialistes ont cependant tenu à faire bonne figure, préférant souligner sous couvert d’anonymat que “les engagements sur les recettes” pris par François Bayrou “ont été respectés”, concernant la taxe sur les transactions financières, la taxe sur les rachats d’action ou la taxe sur les billets d’avion – des mesures au demeurant déjà votées au Sénat.Un sujet épineux pourrait envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’Etat (AME), réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard, une “ligne rouge absolue” pour le PS selon le député PS Philippe Brun, négociateur PS à la CMP. Mais sous couvert d’anonymat un responsable PS se montre plus conciliant: “On va être vigilant sur une chose, qu’ils ne sabrent pas le budget. En tout cas, s’il est sabré, que les critères de l’AME ne changent pas”, a dit cette source.- Le RN menace -Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui, selon des participants, a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.”Cet article 4 est insupportable pour l’avenir de la France. Après ce seront Marine Le Pen et Jordan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure”, a-t-il expliqué à la presse.Selon le RN, cette clause risque de provoquer une hausse du prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.En cas d’accord, les conclusions de la CMP seront examinées par les députés lundi. Le Premier ministre François Bayrou devrait à cette occasion faire usage pour la première fois de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte. S’exposant ce faisant à une nouvelle motion de censure.Sur l’AME comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.