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Sidérurgie, métallurgie: Triste rentrée en France

Inquiétudes sur les investissements d’ArcelorMittal à Dunkerque, craintes sur la pérennité de Novasco (ex-Ascometal) en redressement judiciaire: la rentrée de l’acier s’annonce tendue en France, alors que l’avenir de l’industrie sidérurgique et métallurgique est “sérieusement menacé” en Europe, prise en étau entre la Chine et les Etats-Unis.Jeudi 4 septembre, une “marche citoyenne” est prévue à Hagondange en Moselle (est), pour dénoncer la situation de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), mis en redressement judiciaire cet été, pour la quatrième fois depuis 2014.Le lendemain, le 5 septembre, est la date limite de remise des offres de reprise devant le tribunal de Commerce de Strasbourg, pour Novasco qui emploie quelque 760 salariés en Lorraine, dans la Loire et dans le Nord, près de Dunkerque.”Mais il n’y a pas en ce moment d’acteur capable de reprendre des activités de production d’acier surcapacitaire en Europe, les prix de l’acier sont trop bas et l’outil de travail d’Hagondange a besoin de trop d’investissements pour être rentable”, confie à l’AFP une source industrielle proche du dossier qui requiert l’anonymat.Paradoxe cruel pour l’objectif de transition énergétique et de décarbonation industrielle affiché par l’Europe: L’usine Novasco d’Hagondange, menacée de liquidation, est dotée d’un four électrique permettant de recycler des vieilles ferrailles, et donc de produire de l’acier moins émetteur de CO2 que l’acier issu des hauts fourneaux utilisant minerai de fer et charbon.- “Plus personne ne veut investir” -“Je n’ai jamais vu une rentrée comme ça. Même mon père, qui a travaillé dans la sidérurgie toute sa vie, n’a jamais connu cette situation. L’ensemble des boîtes sont touchées, plus personne ne veut investir dans l’acier en Europe”, déclare à l’AFP Gaëtan Lecocq, secrétaire-général de la CGT chez ArcelorMittal, également en grande incertitude sur son avenir en France.Pour essayer de maintenir l’acier européen à flot, après moult réunions, la France et 10 Etats membres (Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pologne, Roumanie et Slovaquie) ont appelé le 28 juillet l’Union Européenne à mettre en place “dans les meilleurs délais” un cadre de protection commerciale de la sidérurgie européenne.La production européenne d’acier “est aujourd’hui sérieusement menacée”, indique la lettre commune de ces dix pays. D’une part, “par la persistance, voire le développement, de surcapacités mondiales de production, dont l’effet baissier sur les prix devient insoutenable pour les producteurs européens, et, d’autre part, par la déstabilisation récente du cadre multilatéral des échanges commerciaux”. En clair, l’acier européen est menacé par la concurrence de l’acier subventionné à bas prix en provenance de Chine et par les droits de douane imposés par l’Amérique de Donald Trump.ArcelorMittal précise que “les droits de douane américains perturbent le marché mondial de l’acier car ils contribuent à réorienter vers l’Europe les flux d’acier produits dans le monde qui étaient autrefois livrés aux Etats-Unis.”Le deuxième producteur mondial d’acier, qui a suspendu ses projets d’investissement de décarbonation du plus grand haut fourneau européen à Dunkerque (pour 1,8 milliard d’euros), attend lui aussi de l’Europe des mesures urgentes pour pouvoir confirmer ses investissements. Il demande une limitation du volume des importations et une protection de la production européenne et de ses exportations, via la mise en place d’un mécanisme carbone aux frontières (MACF) efficace.En attendant, le groupe a déjà annoncé la suppression de quelque 600 postes dans sept sites du nord de la France. Sous la pression médiatique et politique, il a finalement annoncé au printemps un investissement pour créer un four électrique à Dunkerque.Mais le responsable CGT n’y croit pas. “Ce qui a été annoncé, un four pour traiter 1,5 million de tonnes d’acier est impossible techniquement” affirme-t-il. “C’est pour amuser la galerie et faire croire aux politiques locaux qu’ils vont faire quelque chose, alors que ce que l’on risque c’est qu’il n’y ait plus aucun site ArcelorMittal en France en 2029” dit Gaëtan Lecocq. “La rentrée va être mouvementée”.

Les nouveaux trains d’Alstom entrent en service entre Boston et Washington

Le constructeur ferroviaire français Alstom a mis en service mercredi aux Etats-Unis de nouveaux trains rapides, qui relieront Boston à Washington en passant par New York.Ces trains, les plus rapides des Etats-Unis, ne rouleront qu’à 260 km/h, loin des TGV qui peuvent atteindre 320 km/h en France sur les lignes à grande vitesse (LGV), car les rails entre Boston et Washington restent ceux d’une ligne classique.Les 28 nouvelles rames “NextGen Acela”, assemblées par Alstom pour la compagnie ferroviaire publique américiane Amtrak, offrent 27% de places supplémentaires par rapport aux anciens trains en service depuis 2000, tout en étant “plus confortables”, selon un communiqué publié mercredi par Alstom.”Ces trains sont beaux ! Ils seront plus rapides, ils pourront transporter plus de passagers. J’espère que cela va générer de meilleures recettes”, a déclaré le ministre des Transports américain Sean Duffy, présent à Washington lors de la célébration du premier trajet.Les rames ont été assemblées à Hornell, dans l’Etat de New York, et utilisent 95% de composants d’origine américaine, “revitalisant ainsi l’industrie ferroviaire nationale”, selon le communiqué.”Les trains Acela NextGen sont les premiers trains à grande vitesse construits en Amérique (…) les plus avancés technologiquement du pays”, s’est félicité dans le communiqué Henri Poupart-Lafarge, directeur général d’Alstom.Le contrat de vente de trains rapides destinés à l’une des lignes ferroviaires les plus utilisées des Etats-Unis avait été remporté par Alstom durant l’été 2016, pour un montant d’1,8 milliard d’euros.Cependant, la mise en service des trains a connu des retards, puisqu’en 2016 Amtrak annonçait les premiers trajets pour 2021.Lors de son mandat, l’ancien président américain Joe Biden avait annoncé le plus important investissement pour le ferroviaire aux Etats-Unis, avec notamment la construction de la première LGV du pays, prévue entre Los Angeles et Las Vegas, qui doit voir le jour d’ici 2028, à temps pour les Jeux olympiques de Los Angeles.M. Biden avait aussi prévu des fonds fédéraux pour la très attendue LGV en cours de construction entre Los Angeles et San Francisco. Mais en juillet, son successeur Donald Trump a annoncé l’annulation de ces fonds. L’Etat de Californie a décidé de la contester en justice.Contrairement à l’Europe ou l’Asie, le train est le parent pauvre des transports aux Etats-Unis. Les infrastructures sont la plupart du temps inexistantes. Les rares lignes en service sont souvent lentes et peu desservies.

Allemagne: inauguration de la future plus grande usine de munitions d’Europe pour réarmer le continent

La future plus grande usine de munitions d’Europe a été inaugurée mercredi dans la bourgade d’Unterlüss, dans le nord de l’Allemagne, symbole des efforts fournis par les pays européens pour se réarmer en pleine guerre en Ukraine.Cet ouvrage du conglomérat allemand Rheinmetall reflète le tournant vers le réarmement engagé par Berlin après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a mis fin à des années de sous-investissement, longtemps compensé par le bouclier de défense américain.”C’est très important d’être ici, car l’industrie de la défense en Allemagne, en Europe et en Amérique du Nord compte plus que jamais”, au moment où “la Russie et la Chine développent rapidement et massivement leurs armées et leurs capacités, avec très peu de transparence”, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, invité à la cérémonie officielle.”Nous devons donc redémarrer certaines de nos lignes de production à l’arrêt, mettre au point des procédés de fabrication plus rapides et acquérir les composants nécessaires afin que, lorsque les commandes arriveront, elles puissent être livrées plus vite”, a-t-il ajouté. – “Signal très important” pour l’Ukraine -L’usine d’Unterlüss, située près de Hanovre, en est la parfaite illustration. Construite en 15 mois, elle doit fabriquer dès cette année dans des halles largement robotisées jusqu’à 25.000 obus de 155 mm, d’une portée allant jusqu’à 40 kilomètres.La production devrait atteindre rapidement 350.000 unités par an d’ici 2027, sur un site de la taille de cinq terrains de football.En pleine capacité, il s’agira de la plus grande usine de munitions d’Europe, selon Rheinmetall.Le complexe est surtout “un signal très important pour les gens en Ukraine”, a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, de retour d’un déplacement à Kiev. Les chaînes vont tourner en priorité pour honorer la commande record de l’armée allemande (Bundeswehr) en munitions, d’une valeur allant jusque 8,5 milliards d’euros, annoncée en juillet 2024. Mais une partie de la production doit aussi être redistribuée à l’Ukraine, par l’Allemagne ou d’autres pays achetant à Rheinmetall ses obus.”L’Allemagne doit être prête à assumer davantage de responsabilités pour la sécurité en Europe”, a martelé de son côté le ministre allemand de la Défense, le social-démocrate Boris Pistorius.L’usine, située en pleine lande de Lunebourg, au sein d’un complexe industriel de Rheinmetall, revêt “une importance stratégique” pour l’entreprise mais aussi “pour la République fédérale d’Allemagne et pour l’Europe”, a souligné le patron du groupe basé à Düsseldorf (ouest), Armin Papperger.- Partenariat avec Lockheed Martin -Rheinmetall, coté à l’indice Dax des principales valeurs de la Bourse de Francfort, est le plus gros fabriquant européen de munitions pour chars et pièces d’artillerie, devant le norvégien Nammo et le français Nexter. Le groupe a investi plus de 500  millions d’euros pour construire ce nouveau site, créant 500 emplois.Des moteurs de fusées seront également fabriqués sur place à partir de l’an prochain, en partenariat avec l’américain Lockheed Martin, avec lequel Rheinmetall coopère déjà, a appris l’AFP.Le complexe d’Unterlüss produit déjà des obus de 120 mm destinés aux chars Leopard 2, utilisés sur le front par l’armée ukrainienne.Face à la pénurie de personnel qui frappe son armée, le gouvernement allemand a adopté mercredi un projet de loi pour accélérer le recrutement. Le texte vise à attirer des volontaires, tout en prévoyant un service militaire obligatoire partiel si les effectifs sont insuffisants.En ajoutant les investissements en matériels, qui font partout défaut, Berlin prévoit une montée en puissance continue de son effort de défense pour atteindre 3,5% du PIB en 2029, soit plus du triple de son niveau d’avant-guerre en Ukraine. “Nous sommes un partenaire fiable” pour l’Otan, a assuré M. Klingbeil.

Le Medef tance les décideurs politiques, et met un veto au retour de l’ISF

Sautant d’un pied sur l’autre tel un sportif, avant d’entrer sur le court central de Roland-Garros pour son discours d’ouverture de la “REF” au son tonitruant de “Final Countdown”, le président du Medef Patrick Martin a tancé mercredi les politiques qui ne savent pas “dépasser leurs rivalités”, refusé tout retour de l’ISF et prévenu qu’il faudra compter avec le Medef.Cette Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) a été baptisée “Jeu décisif”, clin d’Å“il au temple du tennis sur terre battue qui l’abrite pour la première fois, après six éditions à l’hippodrome de Longchamp.La REF se compose de tables rondes entre experts, chefs de grandes entreprises et membres du gouvernement, cette année Eric Lombard ministre de l’Economie ou Sébastien Lecornu, ministre des Armées. François Bayrou en sera l’invité vedette jeudi après-midi.M. Martin s’est dit “consterné” par “les premières réactions politiques” négatives à l’annonce par le Premier ministre qu’il se soumettrait le 8 septembre à un vote de confiance à l’Assemblée nationale: elles “surajoutent à notre inquiétude”.”Le pire pour un consommateur c’est l’incertitude au moment de ses décisions de consommation, a observé mercredi devant la REF Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour. “Or, depuis juillet 2024, il n’entend que +crise politique, nouvel impôt, nouvelle instabilité, nouveau gouvernement+, a déploré le chef d’entreprise.- “Déni” -“Un pays, qui peut offrir aux entreprises et aux investisseurs stabilité, constance et visibilité, va gagner: je suis étonnée de voir à quel point nos politiques n’en ont pas conscience”, a regretté Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.Karine Grau, consultante pour les entreprises à Dijon, constate sur le terrain qu’en 2024 après la dissolution, “la situation était instable, mais qu’en 2025 c’est de plus en plus compliqué pour les chefs d’entreprises, avec des retards de paiements qui s’accumulent et créent un cercle vicieux”.Pour le président du Medef, “les décideurs politiques doivent dépasser leurs rivalités”, mais il a constaté que “cela n’en prend pas le chemin”.Or la situation économique, et particulièrement celle liée à la concurrence internationale, “n’autorise plus ni le déni, ni les faux semblants, ni les demi-mesures, ni la démagogie”, selon lui.Il compare régulièrement l’incapacité de la France à réduire son déficit public – 5,8% du PIB en 2024, presque le double du maximum de 3% toléré par Bruxelles – et les efforts couronnés de succès des pays du sud de l’Europe, anciens mauvais élèves de l’UE.M. Martin estime que le Parti socialiste “reste le pivot” des discussions budgétaires, comme en début d’année lorsqu’il avait permis au premier budget de François Bayrou d’être adopté en ne le censurant pas.Mais le leader du Medef s’alarme des projets de surtaxation des plus riches qui planent, en guise de gage à la gauche.- “C’est non!” -C’est notamment l’objet de la “taxe Zucman”, du nom de l’économiste français Gabriel Zucman, qui vise à taxer les plus riches à hauteur de 2% de leur patrimoine.”Quelle qu’en soit la forme, un retour de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune, NDLR) serait ravageur pour notre économie, nous nous y opposerons”, a affirmé M. Martin.Le leader de “la première organisation patronale, et de loin!” avec 240.000 entreprises et 12 millions de salariés, a souligné que son mouvement était “puissant”. “Qui comprendrait qu’il accepte de subir ? A tous ceux qui se bercent de cette illusion, je le dis aimablement, mais fermement : c’est non !”, a-t-il lancé.Le clou de la REF, particulièrement dans les circonstances politiques actuelles, sera le débat de clôture qui rassemblera les chefs de partis : Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Renaissance), Fabien Roussel (PCF), Manuel Bompard (LFI) et Marine Tondelier (Ecologistes). Patrick Martin a l’intention de “leur dire ce qu’il a à leur dire”. Olivier Faure (PS) et Edouard Philippe (Horizons) seront absents pour des raisons d’agenda.

La Bourse de Paris s’octroie une pause après avoir perdu plus de 3% en deux jours

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,44% mercredi, reprenant son souffle après avoir perdu plus de 3% en deux séances, fragilisée par l’instabilité politique en France qui a fait grimper les taux auxquels le pays emprunte sur les marchés financiers. L’indice vedette CAC 40 a pris 34,12 points et s’est établi à 7.743,93 points à la clôture. Lundi et mardi, il avait cédé 1,59% puis 1,70%.”Il est intéressant de noter que ce rebond se fait sans les valeurs du secteur bancaire, davantage affectées par les difficultés politiques en France et la mauvaise tenue du marché obligataire”, commente Amélie Derambure, gérante de portefeuille diversifié chez Amundi.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à échéance dix ans évoluait à 3,52%, contre 2,70% pour son équivalent allemand, considéré comme la référence pour la zone euro, la première puissance économique du Vieux continent étant la mieux perçue par les agences de notation.Les investisseurs attachent une attention particulière à la comparaison entre le taux auquel la France emprunte à dix ans et celui de l’Italie, qui s’établissait à 3,57%, longtemps vue comme la lanterne rouge de la zone euro.”Il faut aussi donner du crédit à l’Italie: une partie importante de ce mouvement de convergence provient de l’amélioration de la situation budgétaire de l’Italie, grâce à la trajectoire de sa croissance et aux réformes structurelles réalisées ces dernières années”, explique la gérante d’Amundi.”Même si le niveau de la dette italienne est beaucoup plus élevé, l’amélioration de la situation budgétaire a été saluée par les agences de notation et par les marchés”, contrairement à la France, poursuit Amélie Derambure.A la cote parisienne, les valeurs les plus exposées à l’international, par opposition aux valeurs tournées vers le marché intérieur, ont le plus avancé mercredi, le luxe en première ligne.LVMH a gagné 3,24%, à 502,00 euros, Hermès 2,27% à 2.119,00 euros, Kering 1,80%, à 229,50 euros. Le géant des cosmétiques L’Oréal, souvent compté parmi les valeurs du luxe, s’est octroyé 1,15% à 401,25 euros.Concernant les valeurs bancaires, BNP Paribas a cédé 0,65% à 76,53 euros, Crédit Agricole a reculé de 0,58% à 15,56 euros et Société Générale a terminé stable (-0,00%) à 52,00 euros. Depuis lundi, toutes ont perdu entre 8% et 10%.

L’Europe se réarme à coups d’obus de l’Allemand Rheinmetall

Les alliés de l’Otan avaient mercredi les yeux tournés vers la bourgade d’Unterlüss, au nord de l’Allemagne, où une gigantesque usine de munitions construite par l’Allemand Rheinmetall a été inaugurée, symbole des efforts européens pour renforcer son industrie de défense.Cet ouvrage reflète le tournant vers le réarmement engagé par l’Allemagne après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui a mis fin à des années de sous-investissement, longtemps compensé par le bouclier de défense américain.”C’est très important d’être ici, car l’industrie de la défense en Allemagne, en Europe et en Amérique du Nord compte plus que jamais” au moment où “la Russie et la Chine développent rapidement et massivement leurs armées et leurs capacités, avec très peu de transparence”, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, invité à la cérémonie officielle.”Nous devons donc redémarrer certaines de nos lignes de production à l’arrêt, mettre au point des procédés de fabrication plus rapides et acquérir les composants nécessaires afin que, lorsque les commandes arriveront, elles puissent être livrées plus vite”, a-t-il ajouté. – “Signal très important” pour l’Ukraine -L’usine d’Unterlüss, située près d’Hanovre, en est la parfaite illustration. Construite en quinze mois, elle doit fabriquer dès cette année dans des halles largement robotisées jusqu’à 25.000 obus de 155 mm, d’une portée allant jusqu’à 40 kilomètres.La production devrait atteindre rapidement 350.000 unités par an d’ici 2027, sur un site de la taille de cinq terrains de football.En pleine capacité, il s’agira de la plus grande usine de munitions d’Europe, selon Rheinmetall.Le complexe est surtout “un signal très important pour les gens en Ukraine”, a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, de retour d’un déplacement à Kiev. Les chaînes vont tourner en priorité pour honorer la commande record de l’armée allemande (Bundeswehr) en munitions, d’une valeur allant jusque 8,5 milliards d’euros, annoncée en juillet 2024. Mais une partie de la production doit aussi être redistribuée à l’Ukraine, par l’Allemagne ou d’autres pays achetant à Rheinmetall ses obus.”L’Allemagne doit être prête à assumer davantage de responsabilités pour la sécurité en Europe”, a martelé de son côté le ministre allemand de la défense, le social-démocrate Boris Pistorius.L’usine située en pleine lande de Lunebourg, au sein d’un complexe industriel de Rheinmetall, revêt “une importance stratégique” pour l’entreprise mais aussi “pour la République fédérale d’Allemagne et pour l’Europe”, avait souligné d’emblée dans son discours le patron du groupe de Düsseldorf, Armin Papperger.- Partenariat avec Lockheed Martin -Rheinmetall, coté à l’indice Dax des principales valeurs de la Bourse de Francfort, est le plus gros fabriquant européen de munitions pour chars et pièces d’artillerie, devant le norvégien Nammo ou le Français Nexter. Le groupe a investi plus de 500  millions d’euros pour construire ce nouveau site, créant 500 emplois.Des moteurs de fusées seront également fabriqués sur place à partir de l’an prochain, en partenariat avec l’Américain Lockheed Martin, avec lequel il coopère déjà, a appris l’AFP.Le complexe d’Unterlüss produit déjà des obus de 120 mm destinés aux chars Leopard 2, utilisés sur le front ukrainien.Face à la pénurie de personnel qui frappe son armée, le gouvernement allemand a adopté merci un projet de loi pour accélérer le recrutement.Le texte vise à attirer des volontaires dans la Bundeswehr, tout en prévoyant un service militaire obligatoire partiel si les effectifs sont insuffisants.En ajoutant les investissements en matériels, qui font partout défaut, Berlin prévoit une montée en puissance continue de son effort de défense pour atteindre 3,5% du PIB en 2029, soit plus du triple de son niveau d’avant-guerre en Ukraine. “Nous sommes un partenaire fiable” pour l’Otan, a assuré M. Klingbeil.

“Une invasion”: face au surtourisme, Paris veut moins de cars

Au pied de la butte Montmartre à Paris, des dizaines d’autocars déposent et collectent leurs flots de touristes, stationnant en double file ou tournant sur le boulevard. “Une invasion” selon Julie Meynard, riveraine, et des nuisances qui alarment la mairie.A proximité de cette habitante du quartier du nord de Paris depuis dix ans, un car stationne sur un passage piéton, bloquant l’accès à sa rue. “Une illustration parfaite de ce qui arrive tout le temps”, soupire la coach en entreprise qui a lancé en 2023 une pétition sur la plateforme change.org pour essayer de faire bouger les pouvoirs publics sur ce qu’elle considère comme une conséquence du “surtourisme”.”Il y a une pollution aussi atmosphérique, mais surtout une pollution visuelle et une difficulté pour circuler ensemble et cohabiter”, résume-t-elle. Cet été, tandis que la capitale a retrouvé son niveau de fréquentation touristique pré-pandémie, la mairie de Paris a justement commencé à pointer une “surconcentration” de celle-ci dans certains quartiers: Montmartre, les abords de la tour Eiffel, ceux du Panthéon dans le Quartier latin, les Champs-Elysées…”Il faut qu’on stabilise le nombre de touristes à Paris, il faut qu’on régule”, estime Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne. Le Grand Paris, qui regroupe la capitale et sa petite couronne, a compté 36,3 millions de visiteurs en 2024.Dans la cible de la mairie: les autocars. “Entre 500 et 600 bus de tours opérateurs” en moyenne accèdent chaque jour à la capitale, occasionnant “une suractivité et une suroccupation de l’espace”, alerte l’élu, qui souhaite à terme “exclure les cars de tourisme” de la ville.- Amende de 135 euros -Ces autocars, dont 95% circulaient au diesel au 1er janvier 2024 selon les autorités, sont loués par des agences de voyage pour des tours de quelques jours à travers la capitale.Pour Mert Oz, guide touristique turc qui s’exprime auprès de son car garé au pied de la butte Montmartre, impossible d’utiliser les transports en commun. “C’est pas facile de voyager avec le métro parce que nous sommes 40 (…), je peux oublier certaines personnes”, relève-t-il.”Seule, je ne sais pas comment voyager dans cette ville”, affirme de son côté Aiden Zhang, touriste chinoise tout juste descendue de son car un peu plus loin, tandis qu’un de ses compatriotes montre des photos de Notre-Dame, l’étape précédente de leur parcours express de deux jours.Cette forme de tourisme dans la ville-lumière est fermement défendue par les autocaristes. “Il ne faut pas du tout stigmatiser ce mode de transport qui est très développé à l’étranger, et qui ferait un manque à gagner très important pour toute la chaîne touristique”, estime Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs.Les nuisances vécues par les riverains sont liées, selon elle, à une réduction des places de stationnement par la mairie, poussant certains cars à ne pas respecter la réglementation.Parmi les dizaines d’autocars alignés sur le boulevard Haussmann, à proximité des grands magasins, celui de Gilberto Almeida est en warnings au bord d’une piste cyclable.Le chauffeur de 58 ans vient d’écoper d’une amende de 135 euros pour stationnement interdit sur une voie de bus près de l’Olympia, célèbre music-hall, explique-t-il avant de s’éclipser à l’arrivée de ses passagers pressés.”Si on met en place un flux de transport, de circulation et de stationnement vertueux, les autocars ne seront plus gênants”, assure Ingrid Mareschal au nom du secteur. Ce conflit entre autocars et mairie n’est pas récent. Au moment de l’entrée en vigueur de la zone à trafic limité du centre de Paris en novembre dernier, les autocars avaient échappé in extremis à une interdiction totale de circulation dans les quatre arrondissements concernés.

Budget: les syndicats veulent mobiliser ensemble, mais sont divisés sur le 10 septembre

La CGT a annoncé mercredi son soutien au mouvement du 10 septembre, vu comme une “première étape” pour mobiliser contre le projet de budget du gouvernement, mais la CFDT, premier syndicat, ne s’y joindra pas: une divergence qui n’empêchera pas l’ensemble des organisations syndicales de chercher à se mettre d’accord vendredi sur une autre date.”La dynamique de l’initiative citoyenne du 10 septembre démontre l’ampleur de la colère sociale”, affirme la CGT à l’issue d’une réunion mardi et mercredi de son instance dirigeante, et “souhaite que cette journée soit une première étape réussie, ce qui passe en particulier par la grève sur les lieux de travail”.”Un mouvement citoyen a émergé contre la violence sociale et c’est une très bonne nouvelle”, a déclaré à l’AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, à propos du mouvement appelant à “tout bloquer”.La numéro un de l’organisation Sophie Binet avait pourtant affiché sa prudence par rapport à ces appels disparates nés sur les réseaux sociaux qu’elle avait qualifiés de “nébuleux”, craignant un “noyautage de l’extrême droite”.Plusieurs fédérations de la CGT, dont celle de la chimie ainsi que commerce et services, tout comme plusieurs unions départementales, avaient cependant déjà appelé ces dernières semaines à se mobiliser le 10 septembre.La direction du syndicat dénonce mercredi un projet de budget d’une “violence inédite”, citant “le vol de deux jours fériés”, le “doublement des franchises médicales”,  le “gel du salaire des fonctionnaires, des pensions des retraités et de toutes les allocations sociales”.- “efforts disproportionnés” -L’Union syndicale Solidaires a aussi annoncé mercredi son soutien au mouvement “bloquons tout”, qui  “exprime la colère sociale multiforme et grandissante face aux annonces budgétaires du gouvernement Bayrou”.”La CGT et Sud Solidaires appellent à la grève le 10 septembre. Des sections de FSU en font autant. La France du travail écrit son calendrier de libération du libéralisme. Le 8 septembre : on vote pour faire partir Bayrou. Le 10 septembre : on agit pour faire partir Macron”, s’est réjoui le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur X.Une récupération politique qui n’est pas du goût de tous les syndicats. “Tout bloquer, la désobéissance, ce n’est pas la méthode de la CFDT. Et le syndicat ne répond pas aux injonctions des partis politiques”, déclaré au journal Le Monde sa chef de file Marylise Léon.Pour autant la numéro un du premier syndicat n’a pas mâché ses mots mardi à l’égard du projet de budget du Premier ministre, qu’elle recevait dans l’Essonne pour l’université d’été de son organisation.Elle a dénoncé un “projet de budget qui demande des efforts disproportionnés au monde du travail tandis que d’autres sont trop largement épargnés”, prévenant aussi qu’elle ne participerait pas à une négociation sur la suppression de deux jours fériés.La CFDT proposera vendredi à tous les syndicats une date de mobilisation pour le mois de septembre, et cet appel à l’unité a été entendu par la CGT, tout comme Solidaires.A l’occasion de l’intersyndicale, FO, le troisième syndicat, devrait officiellement se déterminer par rapport au 10 septembre. Son chef de file Frédéric Souillot a toutefois déjà prévenu qu’il se tenait “à distance” d’un mouvement dont certains groupes rejettent les syndicats représentatifs, d’après lui.

Wall Street ouvre en petite baisse, suspendue aux résultats de Nvidia

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, dans l’attente des résultats trimestriels du géant des semiconducteurs Nvidia après clôture, l’un des leaders du très convoité secteur de l’intelligence artificielle (IA).Dans les premiers échanges, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,08%), l’indice Nasdaq perdait 0,13% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,11%.

Etats-Unis: la surtaxe douanière sur les produits indiens passe à 50%

La surtaxe imposée par les Etats-Unis aux produits indiens importés sur son sol est passée mercredi de 25 à 50%, une décision prise par Donald Trump en représailles aux achats de pétrole russe par New Delhi.L’entrée en vigueur de ces sanctions n’a pas suscité de réaction immédiate des autorités indiennes, qui les avaient déjà dénoncées comme “injustes, pas justifiées et pas raisonnables”.Des droits de douane de 50% sont parmi les plus élevés imposés par le président américain depuis son retour à la Maison Blanche.Ils pourraient avoir de lourdes conséquences pour la cinquième économie mondiale, les Etats-Unis étant son premier partenaire commercial. Plus de 87 milliards de dollars de produits “made in India” y sont écoulés chaque année.Le président américain, qui a bousculé le commerce mondial depuis son retour à la Maison Blanche, avait annoncé ce taux punitif début août alors qu’il s’agaçait face au refus de Moscou d’accepter un cessez-le-feu en Ukraine.Et les Etats-Unis sont prêts à aller plus loin, a assuré mercredi sur Fox Business le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, ajoutant qu’une loi permettant des droits de douane secondaires était en discussion au Congrès.- Phase de turbulences -Après la Chine, l’Inde est le principal client de la Russie pour son pétrole, qui représentait en 2024 près de 36% de ses importations en la matière, contre environ 2% avant le début de la guerre en Ukraine en 2022, selon les données du ministère indien du Commerce.Pour New Delhi, ce choix est pragmatique: la production des pays du Golfe allant en priorité vers l’Europe qui veut se passer des hydrocarbures russes, l’Inde a dû se tourner vers d’autres fournisseurs. Le nouveau taux américain ne concernera cependant pas certains produits, ce qui en réduit la portée, à l’image des iPhone, de plus en en plus souvent fabriqués en Inde.Mais ces derniers devraient être touchés par les droits de douane sectoriels, jusqu’à 100%, que le président américain souhaite imposer progressivement sur les semi-conducteurs et les produits électroniques.Les exportateurs indiens craignent une chute des commandes, des délocalisations et des pertes d’emploi.Mardi, l’influente Fédération des organisations indiennes exportatrices (FIEO) a souligné que l’activité des fabricants de textile, de bijoux et du secteur des produits de la mer était déjà affectée. Les importateurs américains se tournent vers des pays concurrents comme le Bangladesh et le Vietnam, faisant craindre d’importantes pertes d’emplois, selon elle.- Limiter l’impact économique -La fédération a appelé les autorités à agir, Ajay Sahai, son directeur général, se disant cependant “optimiste quant aux négociations commerciales”.New Delhi a répété espérer un accord commercial avec Washington. Reste qu’un accord peut être difficile à atteindre, notamment en raison de l’accès au marché agricole et laitier indien, sujet délicat qui concerne un bloc électoral important pour M. Modi.Scott Bessent s’est montré optimiste mercredi, estimant: “nous réussirons à nous entendre”. Mais, a-t-il rappelé,  “nous sommes le pays en déficit commercial donc avec l’avantage”. “Ils ont des droits de douane élevés (sur les produits américains, NDLR) et nous avons un important déficit avec eux”, a affirmé le ministre des finances américains.Les discussions ont débuté dès février mais l’Inde s’avère être un “négociateur beaucoup plus coriace” qu’anticipé, a reconnu Donald Trump.Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur tous les produits entrant aux Etats-Unis.Le Brésil a également écopé ce mois-ci d’une surtaxe punitive de 50%, avec des exceptions. Afin d’en limiter l’impact, le Premier ministre indien Narendra Modi a assuré qu’il allait “alléger le fardeau fiscal du citoyen ordinaire”, lors de son discours pour l’anniversaire de l’Indépendance, le 15 août.Renforcer le marché intérieur pourrait s’avérer essentiel pour l’économie indienne, alors que les économistes estiment que, sans accord avec Washington, ces taxes pourraient faire passer la croissance sous les 6%.Le Fonds monétaire international (FMI) anticipait fin juillet une croissance de 6,4% en 2025.En attendant, New Delhi a entrepris de se rapprocher de Pékin, alors que les relations s’étaient fortement détériorées depuis un affrontement meurtrier dans l’Himalaya entre des soldats des deux pays en 2020.Â