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Indonésie: au moins 13 morts dans l’éboulement d’une carrière de calcaire

Au moins treize personnes ont été tuées et une douzaine blessées vendredi par un éboulement dans une carrière de calcaire sur l’île de Java en Indonésie, a annoncé un responsable de la gestion des catastrophes. L’exploitant de la mine, située à Cirebon, opérait légalement mais les normes de sécurité étaient insuffisantes, selon le gouverneur de Java occidental, Dedi Mulyadi, qui a ordonné sa fermeture à la suite de l’accident, survenu vers 09H30 heure locale (02H30 GMT).Des ouvriers et du matériel lourd ont été ensevelis lorsque des roches se sont soudainement effondrées sur le site minier.”Jusqu’à présent, 13 personnes ont été retrouvées mortes, cinq à six pourraient encore être ensevelies, et le bilan pourrait évoluer”, a précisé à l’AFP le chef de l’agence locale de gestion des catastrophes, Deni Nurcahya. Les opérations d’évacuation ont été interrompues jusqu’à samedi matin, de peur d’un autre éboulement, a-t-il dit.En février, des parties de cette mine s’étaient déjà effondrées, sans faire de victimes. Les accidents miniers sont courants en Indonésie, un archipel riche en minerais, notamment sur les sites non autorisés où les protocoles de sécurité sont souvent ignorés. En 2023, huit ouvriers sont morts après avoir été piégés dans une mine d’or illégale dans la province de Java Centre. Et en juillet dernier, au moins 23 personnes sont mortes et 35 autres ont été portées disparues dans un glissement de terrain ayant frappé un village isolé près d’une mine d’or illégale, sur l’île de Sulawesi. 

L’UE “pleinement investie” dans les négociations avec Trump après les rebondissements judiciaires

L’Union européenne est “pleinement investie” dans les négociations avec les Etats-Unis sur les taxes douanières, a affirmé la Commission européenne vendredi, après la décision d’un tribunal américain de suspendre les droits de douane de Donald Trump.Trouver une solution “reste une priorité absolue de l’UE. Nous restons en contact permanent” avec les Etats-Unis, a souligné sur X le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, qui a échangé par téléphone jeudi avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.Selon une source européenne, de nouvelles discussions pourraient avoir lieu mardi ou mercredi, en marge d’une réunion ministérielle à Paris de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, qui regroupe essentiellement des pays occidentaux).A ce stade, l’exécutif européen n’a pas fait de commentaire sur les rebondissements judiciaires autour des taxes imposées par Donald Trump.Mercredi, le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) avait estimé que M. Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Saisis par des petites entreprises et une coalition d’Etats américains, les magistrats donnaient dix jours à son gouvernement pour revenir en arrière. Cette décision concernait tant les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, que la surtaxe de 10% imposée à quasiment tous les produits importés, quelle que soit leur origine, début avril.Mais moins de 24 heures plus tard, une Cour d’appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.L’Union européenne poursuit pour sa part les négociations, avec une série d’échanges entre M. Sefcovic et ses homologues américains ces derniers jours.Après une période de tensions, l’Europe espère un “nouvel élan” dans les discussions depuis un coup de téléphone entre Donald Trump et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen le week-end dernier.Au cours des derniers mois, l’Union européenne a été frappée à trois reprises par des droits de douane de l’administration américaine: 25% sur l’acier et l’aluminium, annoncés mi-mars, 25% sur les automobiles, puis 20% sur tous les autres produits européens, en avril. Cette dernière surtaxe a été suspendue jusqu’au 9 juillet par l’administration Trump pour engager une négociation.Mais des droits de douane de 10% sont encore censés s’appliquer sur la plupart des biens exportés aux Etats-Unis par les Vingt-Sept, sauf si la justice leur barre définitivement la route.

Naf Naf, à peine racheté, de nouveau en redressement judiciaire

Pas de répit pour la marque au “Grand Méchant Look”: à peine rachetée, Naf Naf vient d’être de nouveau placée en redressement judiciaire, pour la troisième fois de son histoire, une procédure inquiétant les quelque 600 employés en France.Confrontée à “des difficultés de trésorerie”, l’enseigne de prêt-à-porter féminin a été placée vendredi en redressement judiciaire, selon une décision du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dont l’AFP a eu connaissance.”Si ce jugement écarte pour l’instant la liquidation immédiate de l’entreprise, il ouvre une grande période d’incertitude”, s’est émue la CFDT dans un communiqué transmis à l’AFP.Il s’agit de la troisième procédure de la sorte pour l’entreprise française qui avait été rachetée en juin dernier, mais sa direction turque a déclaré vouloir “continuer à faire exister la marque et présenter un plan de redressement”, selon la décision.L’entreprise emploie en France 588 salariés – 650 dans les 6 derniers mois, note le tribunal.En cessation de paiement, la société “est confrontée à des difficultés de trésorerie qu’elle n’est pas en mesure de surmonter” et “est dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible”.En effet, son passif s’élève à 44 millions d’euros quand son chiffre d’affaires en 2024 a atteint 47 millions d’euros.Mais la justice a estimé que “sur les déclarations du débiteur et la présentation de son prévisionnel d’activité ainsi que du montant de la trésorerie disponible, il existe des perspectives de redressement”.Naf Naf bénéficie donc d’une période d’observation de six mois et sa situation sera rééxaminée lors d’une audience fixée au 23 juillet.- “Impact social désastreux” -En juin 2024, le repreneur turc Migiboy Tekstil s’était engagé à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. A l’époque, la société avait offert plus de 1,5 million d’euros pour reprendre l’enseigne française.Ce faisant, l’entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.”La direction et l’actionnaire devront prouver que Naf Naf peut continuer à fonctionner au moins temporairement, ce qui suppose d’approvisionner les magasins (…) et de trouver une nouvelle organisation logistique, le tout avec des marges de manÅ“uvre financière très contraintes”, s’est inquiétée la CFDT.Les magasins “vont être approvisionnés car il y a 800.000 articles en stock et la société écoule 140.000 articles par mois”, a argumenté devant le tribunal la direction.Mais même si ce plan de redressement aboutit, “une réorganisation drastique avec des fermetures de magasins et une nouvelle réduction du siège sont très probables”, a jugé la CFDT. Sans compter le scénario catastrophe : “A l’inverse, si ces conditions ne sont pas remplies, se profilera une liquidation avec vente au plus offrant des magasins, des stocks et de la marque, avec un impact social désastreux”.La marque iconique des années 1990 enchaîne les déboires depuis plusieurs années, avec une troisième demande de redressement judiciaire en cinq ans.  Lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, Naf Naf – en hommage au “petit cochon le plus fort et le plus malin des trois” – acquiert une certaine notoriété en 1983. Sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d’exemplaires, rappelle le site de la marque.Un succès commercial qui prend de l’ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées, avec pour slogan “Le Grand Méchant Look”.Mais en mai 2020, en pleine épidémie de Covid, la marque est placée en redressement judiciaire.L’entreprise est alors reprise par le groupe franco-turc SY International, qui emploie plus de 1.000 personnes dans le monde, et avait déjà acquis l’enseigne Sinéquanone en 2019.La marque, qui s’est endettée durant la pandémie, notamment en raison de loyers impayés, est de nouveau placée en redressement judiciaire en septembre 2023, avant d’être rachetée par Migiboy Tekstil.

Pour Trump, des “juges gauchistes” sapent son offensive douanière

 Le président Donald Trump a conspué jeudi la décision d’un tribunal qui a suspendu en première instance une grande part des droits de douane qu’il a imposés ces derniers mois, et espéré pouvoir continuer à agir sans dépendre des parlementaires. Mercredi, le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) avait estimé que M. Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Saisis par des petites entreprises et une coalition d’Etats américains, les magistrats donnaient dix jours à son gouvernement pour revenir en arrière. Cette décision concernait tant les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, que la surtaxe de 10% imposée à quasiment tous les produits importés, quelle que soit leur origine, début avril.Mais moins de 24 heures plus tard, une Cour d’appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.Concernant la Chine, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a estimé jeudi que les négociations commerciales bilatérales étaient “un peu dans l’impasse” et a suggéré que le président américain et son homologue chinois pourraient y prendre part.”Je dirais qu’elles sont un peu dans l’impasse”, a déclaré M. Bessent à la chaîne Fox News, qui l’a interrogé sur les négociations commerciales en cours avec la Chine.”Je pense que nous aurons d’autres discussions avec eux dans les prochaines semaines, et je pense qu’il pourrait, à un moment donné, y avoir un appel entre le président (Donald Trump, ndlr) et le président (…) Xi” Jinping, a-t-il ajouté.Interrogé vendredi sur ces propos lors d’un point de presse habituel, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a indiqué que la Chine “a déjà clairement exprimé sa position sur les droits de douane à de nombreuses reprises”. “Pour toute question spécifique, je vous suggère de vous adresser aux autorités chinoises compétentes”, a-t-il souligné.Les deux puissances mondiales sont convenues en mai de suspendre pendant 90 jours les droits de douane qu’elles s’imposaient mutuellement, une désescalade surprise en pleine guerre commerciale obtenue au terme de pourparlers à Genève.A Washington, un autre tribunal a estimé que les surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine étaient “illégales” et ne pouvaient être collectées, assortissant sa décision d’un sursis le temps d’un éventuel appel.Conscient que son répit n’est que temporaire, le président américain a lancé un réquisitoire jeudi soir sur sa plateforme Truth Social.Il a dénoncé une décision de justice “horrible” et “tellement politique” à l’initiative selon lui de “juges gauchistes”.Il a aussi dit espérer que la Cour suprême revienne “rapidement et clairement” sur cette décision.- “Pouvoir présidentiel” -Selon ce jugement, s’est-il ému, “je devrais obtenir l’aval du Congrès pour ces droits de douane. En d’autres termes, des centaines de politiciens devraient siéger à Washington pendant des semaines, voire des mois pour décider ce que nous devons faire payer aux pays qui nous traitent injustement”.”Si elle était maintenue, cette décision détruirait complètement le pouvoir présidentiel – la présidence ne serait plus jamais la même!”, a-t-il encore déploré. Donald Trump s’est aussi agacé de voir la décision de première instance accueillie avec soulagement en dehors des Etats-Unis.Après la décision de l’ITC, la Chine avait pressé Washington d'”annuler totalement les droits de douane unilatéraux injustifiés”, par la voix d’une porte-parole du ministère du Commerce.Le Premier ministre canadien Mark Carney avait lui salué la suspension de ce qu’il considère être des droits de douane “illégaux et injustifiés”.Mais, avait-il ajouté, “nous estimons que notre relation commerciale avec les Etats-Unis est toujours profondément menacée” par les droits de douane non couverts par les récentes décisions de justice – sur l’acier et l’aluminium ainsi que le secteur automobile. – “Inconstitutionnelle” -Dans le détail, les juges de première instance considéraient que le président ne pouvait invoquer la loi d’urgence économique de 1977 (IEEPA) pour instituer par décret “une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon la décision que les journalistes de l’AFP ont pu consulter.Pour ces magistrats, les décrets adoptés “outrepassent les pouvoirs accordés au président”, ce texte lui permettant seulement “de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”.Toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est inconstitutionnelle”, avaient souligné les juges.Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges avait estimé que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes, déposées l’une par une alliance de 12 Etats américains dont l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines, qui reprochaient à Donald Trump de s’arroger des pouvoirs appartenant au Congrès.

La Bourse de Paris a les yeux rivés sur les négociations commerciales entre Européens et Américains

La Bourse de Paris avance vendredi, le marché digérant les rebondissements autour des négociations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis, alors que la justice américaine s’interroge sur la légalité des droits de douane tels qu’ils ont été imposés par le locataire de la Maison-Blanche.L’indice vedette CAC 40 prenait 0,28% vers 10H25, prenant  22,12 points à 7.801,84 points. Jeudi, il avait terminé en léger recul de 0,11%.”Le flou autour des droits de douane américains se poursuit et devient encore plus opaque pour la plupart des investisseurs”, écrit Andreas Lipkow, analyste indépendant dans une note.Mercredi, le Tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) avait estimé que le président des Etats-Unis avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Toutefois, moins de 24 heures plus tard, une cour d’appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.”La menace de droits de douane punitifs demeure et les partenaires commerciaux des Etats-Unis doivent revenir à la table des négociations”, a poursuivi Andreas Lipkow.Vendredi, le commissaire européen en charge du commerce Maros Sefcovic a par ailleurs annoncé avoir échangé avec le secrétaire d’Etat américain au Commerce Howard Lutnick, dans un message posté sur le réseau social X.M. Sefcovic a assuré que l’UE était “pleinement investie” dans les négociations avec Trump après ces rebondissements judiciaires.Sanofi dévisseLe géant français pharmaceutique Sanofi chutait de 5,97% à 86,50 euros après avoir annoncé l’échec d’une des études cliniques dans la dernière étape avant la commercialisation d’un traitement contre la bronchite du fumeur.EssiloLuxottica s’agranditLe géant de l’optique EssilorLuxottica avançait de 0,93% à 250,00 euros, après avoir annoncé un accord auprès du fonds d’investissement MidEuropa pour acquérir d’ici à fin 2025 le groupe britannique de cliniques ophtalmiques Optegra qui possède 70 structures au Royaume-Uni, en République tchèque, en Pologne, en Slovaquie et aux Pays-Bas. 

Chute des ventes de tabac, dans le viseur du gouvernement

Les ventes de tabac ont chuté de plus de 11% l’an dernier en France, révèle vendredi l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), dressant le constat d’une “diminution continue” du tabagisme, que le gouvernement veut évincer de beaucoup d’espaces publics.Au lendemain des annonces gouvernementales qui doivent prendre effet au 1er juillet, l’OFDT rappelle dans son bilan annuel que le tabagisme se situe à un “niveau historiquement bas” en France.”Les volumes de tabac vendus dans le réseau des buralistes ont diminué de 11,5% en 2024 par rapport à 2023″, écrit l’OFDT dans une note qui détaille une baisse de 12,3% des cigarettes et de 13,2% pour le tabac à rouler.Cette baisse continue depuis plusieurs années (-7% en moyenne entre 2017 et 2024) est aujourd’hui uniforme sur le territoire, soulignent les auteurs de la note, relevant en particulier une diminution dans les mêmes proportions dans les départements frontaliers avec la Belgique, là où la baisse est d’ordinaire plus marquée en raison des achats transfrontaliers. Mais la Belgique a appliqué à partir de janvier 2024 une hausse de 25% des prix du tabac.D’autres produits du tabac, comme les cigares, le tabac à priser ou le tabac à mâcher ont en revanche vu leurs ventes progresser de 2%.Malgré la diminution des ventes et du tabagisme, “le chiffre d’affaires global du tabac atteint 19,3 milliards d’euros, avec une croissance moyenne de 0,9% par an depuis 2017 portée par la hausse des prix”, note l’Observatoire. Au total, en 2024, 32.846 tonnes de tabac se sont vendus en France hexagonale.Ces chiffres ne tiennent pas compte du marché noir du tabac mais reflètent “la majeure partie du marché”, assurent les auteurs de la note.- le sevrage en augmentation -La baisse des ventes “s’accompagne d’une diminution continue du tabagisme”, qui se situe à un “niveau historiquement bas”, estime l’OFDT, qui se réfère sur ce point à des données de 2023.Moins d’un quart des adultes de 18 à 75 ans déclarait fumer quotidiennement, selon ces dernières données, soit “la prévalence la plus faible jamais enregistrée depuis 2000”.Cela s’explique notamment par les dispositifs d’aide au sevrage, une pratique qui a “considérablement augmenté” entre 2023 et 2024, à commencer par les traitements de substitution nicotinique (+10% de ventes), selon l’organe de référence. “Ces changements montrent un intérêt croissant pour sortir du tabagisme, soutenu par des politiques publiques”, écrivent encore les auteurs.Jeudi, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a annoncé que le gouvernement mettrait en Å“uvre au 1er juillet une interdiction de la cigarette dans de nombreux espaces publics: plages, parcs, jardins publics, abords d’établissements scolaires, abribus…Le non-respect de cette interdiction promise depuis fin 2023 pourra engendrer 135 euros d’amende: “Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaitre”, a justifié Mme Vautrin. “L’idée n’est pas au début d’aller contrôler et sanctionner tout le monde”, a nuancé le ministère de la Santé vendredi auprès de la presse, évoquant une période de “pédagogie” et de “communication”. Mais ce tour de vis et la généralisation des espaces sans tabac, même s’ils ne concernent pas les terrasses de cafés ni les cigarettes électroniques, constitue un “ajout salutaire à (…) la réglementation anti-tabac”, s’est réjouie la Ligue contre le cancer.

Les ventes de tabac ont chuté de 11,5% l’an dernier en France, selon l’OFDT

Les ventes de tabac ont chuté de plus de 11% l’an dernier en France, révèle l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans son bilan annuel rendu public vendredi, dressant le constat d’une “diminution continue” du tabagisme.”Les volumes de tabac vendus dans le réseau des buralistes ont diminué de 11,5% en 2024 par rapport à 2023″, écrit l’OFDT dans une note qui détaille une baisse de 12,3% des cigarettes et de 13,2% pour le tabac à rouler.Cette baisse continue depuis plusieurs années (-7% en moyenne entre 2017 et 2024) est aujourd’hui uniforme sur le territoire, soulignent les auteurs de la note, relevant en particulier une diminution dans les mêmes proportions dans les départements frontaliers avec la Belgique, là où la baisse est d’ordinaire plus marquée en raison des achats transfrontaliers. Mais la Belgique a appliqué à partir de janvier 2024 une hausse de 25% des prix du tabac.Au total, en 2024, les ventes de tabac chez les buralistes en France “continentale” s’élèvent à 32.846 tonnes.La baisse des ventes “s’accompagne d’une diminution continue du tabagisme”, qui se situe à un “niveau historiquement bas”, estime cet organe de référence, qui se réfère sur ce point à des données de 2023.Moins d’un quart des adultes de 18 à 75 ans déclarait fumer quotidiennement, selon ces dernières données, soit “la prévalence la plus faible jamais enregistrée depuis 2000”.Malgré la diminution des ventes et du tabagisme, “le chiffre d’affaires global du tabac atteint 19,3 milliards d’euros, avec une croissance moyenne de 0,9% par an depuis 2017 portée par la hausse des prix”, note l’Observatoire. 

Débuts assourdissants, conclusion presque furtive: quatre mois de Musk au gouvernement

“Ca va être fantastique”, triomphait-il le jour de l’investiture de Donald Trump. Quatre mois plus tard, c’est presque en sourdine qu’Elon Musk met fin à sa mission de conseiller du président américain.Ce dernier tient tout de même à marquer le coup: “Je donne une conférence de presse demain à 13H30 (17H30 GMT) avec Elon Musk, dans le Bureau ovale. Ce sera son dernier jour, mais pas vraiment, car il sera toujours avec nous, pour nous aider jusqu’au bout. Elon est formidable!”, a déclaré jeudi Donald Trump sur son réseau Truth Social.”Alors que ma période prévue en tant qu’employé spécial du gouvernement touche à sa fin, je voudrais remercier le président Donald Trump de m’avoir donné l’occasion de réduire les dépenses inutiles”, a écrit mercredi l’homme d’affaires sur son réseau social X, un message d’une froideur inhabituelle.La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a elle aussi fait le service minimum: “Nous le remercions pour son travail. Nous le remercions pour avoir lancé le Doge”, le nom de sa commission à l’efficacité gouvernementale.On est loin des effusions des dernières semaines de la campagne et des premières du second mandat de Donald Trump, quand la haute silhouette omniprésente d’Elon Musk, invariablement vêtu de noir, semblait l’ombre même du président américain.- “Nous allons vite” -“Une star est née”, s’enthousiasme Donald Trump dans son discours de victoire le 6 novembre, parlant d’Elon Musk comme d’un “super génie”. Le jour de l’investiture du républicain, le 20 janvier, l’entrepreneur applaudit pour sa part le “retour du roi”.”Nous allons vite, donc nous ferons des erreurs, mais nous corrigerons ces erreurs rapidement”, dit le patron de Tesla et SpaceX, comme grisé par son nouveau pouvoir, en février dans le Bureau ovale. A ses côtés, son petit garçon nommé X se cure le nez sous l’oeil de Donald Trump.L’homme le plus riche du monde se joue des convenances, balaye les soupçons de conflit d’intérêt et se moque des protestations venues d’Europe quand il utilise sa plateforme X pour pousser des partis et idées d’extrême-droite.Le président américain, lui, soigne cet allié qui a financé la campagne de 2024 à hauteur de plus de 270 millions de dollars.Pour soutenir Tesla, dont les ventes pâtissent de l’agitation de son clivant patron, Donald Trump va jusqu’à acheter une voiture de la marque devant les caméras, pendant une sidérante opération de promotion.Mais assez vite, les caricatures et analyses de la presse américaine sur le “président Musk” laissent place aux révélations sur ses accrochages avec certains ministres, excédés par ses méthodes brutales.- “Macho de la Silicon Valley” -“Il a abordé sa mission en macho de la Silicon Valley, d’une manière destructrice, et cela a monté l’opinion publique contre lui”, analyse Elaine Kamarck du centre de réflexion Brookings Institute.Pour cette experte, ancienne conseillère du président démocrate Bill Clinton, le “coup de grâce” est venu de la défaite le 1er avril d’un candidat conservateur à la Cour suprême du Wisconsin, pour lequel Elon Musk avait fait activement campagne.Le multimilliardaire est désormais vu par Donald Trump comme un “boulet politique”, estime Elaine Kamarck, et ce bien que selon elle “les deux hommes s’apprécient réellement”.De son côté, Elon Musk s’est dit mardi “déçu” par un projet de grande loi économique du président américain, dans un entretien avec la chaîne CBS News.Il a aussi déploré auprès du Washington Post que le Doge soit devenu “un bouc émissaire pour tout”.Le natif d’Afrique du Sud a démantelé des agences entières, attaqué le financement de l’aide internationale et de la recherche et poussé au licenciement de milliers de fonctionnaires. Mais le calcul des économies initiées par sa commission, dont les opérations ont été et restent opaques, est très difficile.Le magazine The Atlantic est arrivé au chiffre de 2 milliards de dollars économisés jusqu’ici. Elon Musk avait, au départ, parlé de réduire les dépenses fédérales de 2.000 milliards de dollars.

A peine suspendus, les droits de douane de Trump maintenus temporairement en appel

Moins de 24 heures après avoir été bloqués en première instance, les droits de douane de Donald Trump ont été maintenus temporairement jeudi par une Cour d’appel aux Etats-Unis, le temps pour elle de se prononcer sur le fond.Mercredi, le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) avait estimé que M. Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Sa décision bloquait dès lors tant les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine que les droits de douane “réciproques” imposés début avril à l’égard de plusieurs pays.Le gouvernement avait déposé dans la foulée une requête, consultée par l’AFP, annonçant être prêt à se tourner vers la Cour suprême pour obtenir dès vendredi cette suspension temporaire.Mais une Cour d’appel a accédé à la demande du gouvernement, précisant aussi son intention de joindre les deux procédures, initiées d’un côté par des petites entreprises et de l’autre par une coalition d’Etats américains.”Nous sommes très satisfaits de cette décision, nous l’attendions”, s’est félicité Kevin Hassett, le principal conseiller économique de Donald Trump, sur Fox News. “Ils comprennent que nous devons rendre sa grandeur à l’Amérique grâce à des accords commerciaux équitables”, en référence au célèbre slogan du président.Jeudi, un autre tribunal, à Washington, a estimé que les surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine étaient “illégales” et ne peuvent être collectés, assortissant sa décision d’un sursis le temps d’un éventuel appel.- “Inconstitutionnelle” -Après la décision en première instance mercredi, la Chine avait pressé les Etats-Unis d'”annuler totalement les droits de douane unilatéraux injustifiés”, après la décision de l’ITC, par la voix d’une porte-parole du ministère du Commerce.Le Premier ministre canadien avait de son côté salué la suspension de ces droits de douane “illégaux et injustifiés”, selon lui.Mais “nous estimons que notre relation commerciale avec les Etats-Unis est toujours profondément menacée” par les droits de douane toujours appliqués sur l’acier et l’aluminium ou le secteur automobile, a-t-il ajouté devant le Parlement. Il a dit espérer “renforcer la collaboration avec des partenaires commerciaux fiables et des alliés partout dans le monde”.Dans le détail, les juges de première instance considéraient que le président ne pouvait invoquer la loi d’urgence économique de 1977 (IEEPA) pour instituer par décret “une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon la décision que l’AFP a pu consulter.Pour ces magistrats, les décrets adoptés “outrepassent les pouvoirs accordés au président”, ce texte lui permettant seulement “de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”.Toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est inconstitutionnelle”, avaient insisté les juges.- “Renoncement” -Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges avait estimé que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes, déposées l’une par une alliance de 12 Etats américains dont l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines, qui reprochaient à Donald Trump de s’arroger des pouvoirs appartenant au Congrès.Le 2 avril, le président Trump avait annoncé des droits de douane dits “réciproques”, censés concerner l’ensemble des pays dans le monde, avant de reculer face à la chute des marchés financiers, accordant une pause de 90 jours – tout en maintenant une surtaxe plancher de 10% -, afin d’ouvrir la porte à des négociations commerciales.Après un bras de fer et une escalade des surtaxes colossales de part et d’autre, Pékin et Washington se sont finalement entendus mi-mai sur un retour à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.Malgré cette accalmie, la porte-parole du ministère chinois du Commerce a encore dénoncé jeudi un protectionnisme américain “qui ne profite à personne”.

Wall Street termine en hausse, s’affranchit des incertitudes commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, naviguant entre les rebondissements judiciaires sur les droits de douane imposés par l’administration Trump, et profitant des bons résultats du géant des semiconducteurs Nvidia.Le Dow Jones a avancé de 0,28%, l’indice Nasdaq a gagné 0,39% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,40%.”Il est étrange de se dire qu’un jour où l’actualité a été si riche, il n’y a pas beaucoup de nouvelles qui affectent le marché”, souligne auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers. Mais selon l’analyste, cela s’explique car beaucoup d’entre elles avaient déjà été anticipées par la place américaine.Moins de 24 heures après avoir été bloqués en première instance, les droits de douane de Donald Trump ont été maintenus temporairement jeudi par une Cour d’appel américaine, le temps pour elle de se prononcer sur le fond.”Le marché boursier n’a pas beaucoup bougé à la suite de cette nouvelle, ce qui peut suggérer qu’il n’est pas surpris par la décision”, notes les analystes de Briefing.com. Mercredi, le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) avait estimé que M. Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Le gouvernement Trump avait fait appel dès mercredi de ce blocage, la Maison Blanche fustigeant jeudi un jugement “manifestement erroné”.”En fin de compte, la décision de la cour d’appel, tout comme celle du Tribunal de commerce international des Etats-Unis, ne fait que renforcer l’idée qu’une incertitude supplémentaire concernant les droits de douane a été injectée dans le marché”, estiment les analystes de Briefing.com.Côté indicateurs, la place américaine a accueilli une nouvelle estimation du PIB américain qui a montré que l’économie a bien reculé au premier trimestre, mais un peu moins qu’initialement estimé.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,2%, contre une première estimation l’évaluant en repli de 0,3%, a rapporté le ministère américain du Commerce.Les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties en hausse par rapport à la période précédente (+14.000) et au-dessus des attentes des analystes.”En fin de compte, il y a eu beaucoup de de données économiques cette semaine et la plupart se sont révélées correctes, mais sans plus”, ce qui n’a pas particulièrement poussée la place américaine, assure Steve Sosnick. Selon l’analyste, “la seule bonne surprise a été la confiance des consommateurs du Conference Board”, bien supérieure aux attentes.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait à 4,42%, contre 4,48% mercredi en clôture.Ailleurs à la cote, les résultats du géant des semiconducteurs Nvidia, publiés la veille après la fermeture, ont quelque peu tiré la place américaine.Le groupe a été recherché (+3,25% à 139,19 dollars) après avoir dépassé les attentes pour les résultats du premier trimestre de son exercice décalé, grâce notamment à un impact moindre que prévu des restrictions américaines à l’exportation de ses puces vers la Chine.L’entreprise de cosmétiques américaine e.l.f. Beauty s’est envolée (+23,58% à 111,84 dollars) après l’annonce de l’acquisition de Rhode, la marque de produits de beauté de Hailey Bieber, mannequin, entrepreneuse et épouse de Justin Bieber, pour 1 milliard de dollars.Le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber a reculé nettement (-4,49% à 84,30 dollars) après qu’Elon Musk, le patron de Tesla, a assuré que le constructeur de voitures électriques avait effectué des tests de conduite autonome pour son Model Y dans les rues d’Austin, au Texas.L’avionneur Boeing (+3,32% à 208,18 dollars) a gagné du terrain après avoir dit espérer obtenir le feu vert pour augmenter considérablement la production de son 737 MAX en 2025. Les autorités américaines se sont prononcées le mois dernier en faveur d’une hausse de la fabrication de 787 Dreamliner, un autre appareil de l’entreprise.