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La Chine veut exporter des voitures électriques à essence

Certains automobilistes hésitent à passer à l’électrique? Proposons-leur des générateurs à essence qui vont prolonger l’autonomie de la voiture électrique, ont répondu les constructeurs chinois. Les Occidentaux, eux, hésitent.Au salon de l’automobile de Shanghai, plusieurs modèles électriques dont l’énorme SUV Yangwang U8 ou l’Exeed ET, destiné à l’exportation, promettent une autonomie rare de plus de 1.000 kilomètres. Ces modèles (appelés “range extenders”, soit EREV en anglais) sont équipés d’une batterie et de moteurs électriques, mais aussi d’un petit générateur à essence, qui n’est pas relié aux roues et ne fait qu’alimenter la batterie si besoin.Le véhicule roule donc toujours en mode 100% électrique, mais consomme de l’essence et émet des gaz toxiques. En 2024, c’est cette technologie qui a connu la plus forte croissance en Chine, toutes motorisations confondues, dépassant le million d’unités vendues et représentant au total 6% de parts de marché, contre 28% pour les électriques, note le cabinet McKinsey. Et si elle reste encore très rare ailleurs (BMW l’avait proposée sur sa petite électrique i3), la donne pourrait changer. Le partenaire chinois de Stellantis, Leapmotor, a lancé en Europe son SUV C10. Stellantis compte également proposer aux Etats-Unis une version EREV de son pickup star, le Ram 1.500.Volkswagen entend aussi lancer un pickup EREV aux Etats-Unis, sous sa marque Scout.Au salon de Shanghai mercredi, le groupe allemand a présenté un autre gros SUV équipé d’un prolongateur, qui doit être un élément de sa contre-offensive sur le marché chinois. – Expansion mondiale? -Horse, la coentreprise de Renault et du chinois Geely dans les moteurs, a présenté de son côté un moteur à installer sur un modèle électrique. Mais l’électrification du marché européen n’est pas si rapide que prévu, et les Américains hésitent encore plus. Alors les modèles hybrides rechargeables (équipés d’une batterie et d’un moteur à essence) apparaissent aux constructeurs comme une bonne solution de transition: ils polluent moins qu’une voiture à essence s’ils sont bien rechargés, et rassurent les automobilistes sur l’autonomie de leur véhicule.Les voitures à prolongateur d’autonomie, qui entrent dans cette catégorie, sont “une bonne façon de réduire le coût d’entrée des gens dans la mobilité électrique”, a commenté mardi le patron de Volkswagen Oliver Blume, depuis Shanghai. “Mais l’électrique finira par l’emporter”, a-t-il ajouté. “Dans quelques années le développement des batteries permettra d’atteindre ces autonomies en tout-électrique.”- Tirer un bateau -Selon McKinsey, ces modèles permettent aux constructeurs de proposer des véhicules avec une autonomie 100% électrique permettant de parcourir autour de 240 kilomètres, pour 3.000 dollars de moins qu’une voiture électrique, car ils emportent de plus petites batteries.Selon un sondage publié mardi par le cabinet, une fois qu’on leur a expliqué le concept, près d’un quart des personnes interrogées en Europe et aux Etats-Unis envisagent de choisir un EREV pour leur prochain achat.”C’est un vrai usage identifié pour les Etats-Unis, pour des besoins très américains”, explique chez Stellantis Sébastien Jacquet, le vice-président de l’ingénierie. Parce qu’ils conviennent à de longs trajets mais aussi “sur des pickups pour remorquer des bateaux, par exemple. Un véhicule électrique a des capacités de remorquage, mais alors sa batterie ne tient que 100 kilomètres”.Et la voie semble libre aux Etats-Unis, où les règlementations n’imposent pas une transition complète vers la voiture électrique. Mais en Europe, “il y a le couperet de 2035″, avec le passage prévu à un marché 100% électrique, prévient Alexandre Marian du cabinet AlixPartners. Les EREV pourraient cependant trouver leur place si des exceptions sont concédées à des motorisations non électriques mais moins polluantes, demandées notamment par l’Allemagne.”Qui investirait dans des usines (de prolongateurs d’autonomie) en Europe si on sait qu’elles seront caduques en 2035?”, a lancé jeudi à Shanghai Holger Klein, le patron de l’équipementier allemand ZF, qui fabrique ces systèmes. “Il faut résoudre cette question très vite.” En attendant, les Occidentaux devraient s’appuyer sur leurs partenaires chinois pour tester le marché. 

Alphabet (Google) s’appuie sur le “cloud” et l’IA pour pulvériser les attentes au 1T

Alphabet (Google) a très largement dépassé les attentes au premier trimestre, catapulté par son activité d’informatique à distance (cloud computing), dont la croissance témoigne d’un appétit toujours soutenu pour l’intelligence artificielle (IA).Le bénéfice net ressort à 34,5 milliards de dollars, en hausse de 46% sur un an, selon un communiqué publié jeudi. Rapporté par action, il atteint 2,81 dollars, très au-dessus des 2,34 dollars attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.Il s’agit de l’un des plus importants bénéfices trimestriels jamais enregistrés par une société cotée et un record absolu pour Alphabet.La nouvelle a été accueillie triomphalement par le marché. Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street, le titre Alphabet prenait plus de 4%, bien qu’ayant déjà gagné près de 8% depuis lundi.Le groupe de Mountain View (Californie) a vu son chiffre d’affaires croître de 28% sur un an dans le “cloud”, à savoir l’ensemble des infrastructures de stockage de données et les logiciels permettant de les exploiter à distance.Ce rythme est nettement supérieur à celui des ventes totales de l’entreprise (+12%), qui se sont montées à 90,2 milliards de dollars pour la période allant de janvier à mars.Le “cloud” est considéré comme plus essentiel que jamais pour les entreprises car il offre les capacités nécessaires pour utiliser l’IA générative.Initialement spécialisé dans la publicité en ligne et les outils de recherche sur internet, Google a massivement investi dans le cloud, au point d’en devenir l’un des poids lourds avec Microsoft et Amazon.La proportion des revenus tirés de l’informatique à distance a doublé en moins de cinq ans, pour représenter désormais près de 14% du chiffre d’affaires d’Alphabet.- Le cloud rentable -“La croissance du cloud indique que le portefeuille de produits et services IA de Google continue de séduire, malgré une concurrence renforcée”, a réagi Yory Wurmser, analyste du cabinet Emarketer, même si “les droits de douane (imposés par Donald Trump) pourraient changer leurs plans en matière d’investissement”.Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, la directrice financière Anat Ashkenazi a indiqué qu’Alphabet prévoyait toujours d’investir environ 75 milliards de dollars cette année.Angelo Zino, analyste du cabinet CFRA, a relevé que “la rentabilité du cloud (avait) progressé de façon substantielle”, avec notamment un résultat opérationnel plus que doublé et des marges en progression.Ces données montrent que l’IA générative peut être rentable, ce dont s’inquiétaient certains observateurs vu l’importance des moyens engagés pour la développer.Google met aussi à profit l’IA générative dans son métier d’origine, avec l’intégration de son assistant Gemini à son moteur de recherche.Le groupe a transformé son célèbre portail en proposant maintenant, en tête des résultats d’une recherche, un texte rédigé par Gemini, dans une fenêtre appelée AI Overview, les traditionnels liens vers des sites n’apparaissant que plus bas.Google vise ainsi à contrer la concurrence d’interface d’IA générative comme ChatGPT ou Claude, voire Perplexity AI.Pour autant, au  premier trimestre, le chiffre d’affaires tiré du moteur de recherche n’a progressé de 10%, un rythme sensiblement moins élevé que lors des trimestres précédents (au moins 12% sur chaque trimestre de 2024).Interrogé lors de la conférence téléphonique sur l’impact potentiel des droits de douane du gouvernement Trump, le responsable commercial de Google, Philipp Schindler, a estimé qu’il était “encore trop tôt” pour en parler.Il s’est refusé à “spéculer”, relevant tout de même que la fin de l’exemption de droits de douane pour les petits colis envoyés de Chine aux Etats-Unis, décrétée début avril par Donald Trump, allait occasionner “un léger vent contraire pour notre activité publicitaire en 2025″.Il a mentionné la plateforme eBay, qui devrait souffrir d’un ralentissement de l’activité des entreprises chinoises, qui consacraient jusqu’ici des budgets publicitaires importants à leur promotion en ligne, source de revenus pour Google.”Nous avons beaucoup d’expérience pour ce qui est de naviguer en temps agité”, a insisté le responsable.La priorité à l’IA ne concerne pas que les clients de Google, qui l’intègre également de plus en plus en interne.Le directeur général d’Alphabet, Sundar Pichai a révélé jeudi que plus de 30% des lignes de code nécessaires aux logiciels du groupe étaient désormais préécrites grâce à l’IA générative, pour être ensuite validées par des informaticiens.

Trump veut ouvrir l’extraction minière sous-marine en eaux internationales, un coup de force

Donald Trump a signé jeudi un décret destiné à ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une remise en cause de l’Autorité internationale des fonds marin (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.Ce passage en force du président américain hérisse des associations de protection de l’environnement, qui alertent sur les dégâts qu’aurait une telle exploitation sur les écosystèmes marins.Le texte demande au secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, “d’accélérer l’examen” de candidatures “et la délivrance de permis d’exploration et d’extraction” de minéraux “au-delà des juridictions” américaines.Il saisit également le ministre de l’Intérieur, Doug Burgum, pour en faire de même pour les eaux territoriales.L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans, a indiqué un haut responsable américain.L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les Etats-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés.Contactée par l’AFP, l’AIFM n’a pas donné suite dans l’immédiat.Le décret enjoint également le secrétaire au Commerce de préparer un rapport sur “la faisabilité d’un mécanisme de partage” du produit des fonds marins.”En se lançant dans l’extraction minière en eaux internationales, à contrepied du reste du monde, le gouvernement ouvre la voie à d’autres pays pour en faire de même”, a réagi Jeff Watters, vice-président de l’ONG Ocean Conservancy, dans un communiqué.”Et cela aura des conséquences négatives pour nous tous et pour les océans dont nous dépendons”, a-t-il prévenu.Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs.Certains Etats ont, en revanche, déjà octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.- Face à la Chine -Le gouvernement Trump estime que l’extraction minière en eaux profondes pourrait créer 100.000 emplois et augmenter de 300 milliards de dollars le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, sur 10 ans toujours, a indiqué un responsable.”Nous voulons que les Etats-Unis devancent la Chine dans ce domaine”, a expliqué cette source.L’extraction concerne principalement les nodules polymétalliques, des sortes de galets posés sur les fonds marins, riches en minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares.Ces dernières sont des métaux aux propriétés magnétiques très prisées pour les véhicules électriques, panneaux solaires, mais aussi smartphones et ordinateurs portables.”Les Etats-Unis font face à un défi économique et de sécurité nationale sans précédent, à savoir la sécurisation de leurs approvisionnements en minéraux critiques sans en passer par des adversaires étrangers”, fait valoir le décret.En 2023, 31 élus au Congrès, tous républicains, avaient adressé une lettre au ministre de la Défense, Lloyd Austin, réclamant que le gouvernement Biden permettent l’extraction minière sous-marine.”Nous ne pouvons pas laisser la Chine s’arroger et exploiter les ressources des fonds marins”, avaient-ils écrit. Le gouvernement n’y avait pas répondu publiquement.Après la publication, en mars, d’un article du Financial Times, le ministère chinois des Affaires étrangères avait estimé qu’aucun pays ne devait passer outre l’AIFM et autoriser unilatéralement l’exploitation minière sous-marine.- Protection à Hawaï -L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a annoncé en 2025 son intention de contourner l’AIFM en demandant prochainement le feu vert des Etats-Unis pour commencer à exploiter des minerais en haute mer.Pour son patron, Gerard Barron, le décret “marque le retour du leadership américain” dans le domaine des minéraux sous-marins, a-t-il déclaré dans un réaction transmise à l’AFP.”TMC se tient prêt à mettre en Å“uvre le premier projet d’extraction commerciale de nodules polymétalliques au monde”, a-t-il ajouté.”C’est un exemple clair de la priorisation des compagnies minières au détriment du bon sens”, a regretté Katie Matthews, de l’association Oceana.En juillet 2024, le gouverneur démocrate d’Hawaï, Josh Green, a ratifié un texte interdisant l’extraction minière dans les eaux territoriales de cet Etat situé au beau milieu du Pacifique.De nombreuses organisations de défense de l’environnement s’opposent à la collecte de minéraux, qu’elles accusent de menacer gravement l’écosystème marin.”Trump est en train d’exposer l’un des écosystèmes les plus fragiles et méconnus à l’exploitation industrielle incontrôlée”, a commenté Emily Jeffers, avocate du Centre pour la diversité biologique (CBD), rappelant que plus de 30 pays sont favorables à un moratoire.”La haute mer nous appartient à tous”, a-t-elle ajouté, “et la protéger est un devoir pour l’humanité.”

Alphabet (Google) dépasse très largement les attentes au 1T, porté par le “cloud”

Alphabet (Google) a très largement dépassé les attentes au premier trimestre, catapulté par son activité d’informatique à distance (cloud computing), dont la croissance témoigne d’un appétit toujours soutenu pour l’intelligence artificielle (IA).Le bénéfice net ressort à 34,5 milliards de dollars, en hausse de 46% sur un an, selon un communiqué publié jeudi. Rapporté par action, il atteint 2,81 dollars, très au-dessus des 2,34 dollars attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.Il s’agit de l’un des plus importants bénéfices trimestriels jamais enregistrés par une société cotée et un record absolu pour Alphabet.Le groupe de Mountain View (Californie) a vu son chiffre d’affaires croître de 28% sur un an dans le “cloud”, à savoir l’ensemble des infrastructures de stockage de données et les logiciels permettant de les exploiter à distance.Ce rythme est nettement supérieur à celui des ventes totales de l’entreprise (+12%), qui se sont montées à 90,2 milliards de dollars pour la période allant de janvier à mars.Initialement spécialisé dans la publicité en ligne et les outils de recherche sur internet, Google a massivement investi dans le cloud, au point d’en devenir l’un des poids lourds avec Microsoft et Amazon.La proportion des revenus tirés de l’informatique à distance a doublé en moins de cinq ans, pour représenter désormais près de 14% du chiffre d’affaires d’Alphabet.”La croissance du cloud indique que le portefeuille de produits et services IA de Google continue de séduire, malgré une concurrence renforcée”, a réagi Yory Wurmser, analyste du cabinet Emarketer, même si “les droits de douane (imposés par Donald Trump) pourraient changer leurs plans en matière d’investissement”.Google met aussi à profit l’IA générative dans son métier d’origine, avec l’intégration de son assistant Gemini à son moteur de recherche.Le groupe a transformé son célèbre portail en proposant maintenant, en tête des résultats d’une recherche, un texte rédigé par Gemini, dans une fenêtre appelée AI Overview, les traditionnels liens vers des sites n’apparaissant que plus bas.Google vise ainsi à contrer la concurrence d’interface d’IA générative comme ChatGPT ou Claude, voire Perplexity AI.Pour autant, au  premier trimestre, le chiffre d’affaires tiré du moteur de recherche n’a progressé de 10%, un rythme sensiblement moins élevé que lors des trimestres précédents (au moins 12% sur chaque trimestre de 2024).

Marchés: l’Europe prudente, Wall Street en hausse pour la troisième séance d’affilée

Les Bourses européennes sont restées sur leurs gardes face aux derniers développements concernant la guerre commerciale lancée par Washington, tandis que Wall Street a terminé en nette hausse pour la troisième séance consécutive.Sur la place américaine, le Dow Jones a gagné 1,23%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,74% et l’indice élargi S&P 500 de 2,03%.”Il s’agit d’un mouvement de soulagement (qui) continue de se manifester” sur la place américaine, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”L’évolution des prix des bons du Trésor a également contribué à l’intérêt des investisseurs pour les actions”, expliquent les analystes de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est franchement détendu, à 4,30%, contre 4,39% mercredi en clôture.En outre, Wall Street a fait fi du flou persistant autour de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin” et après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”On ne va pas se cacher qu’on est encore loin d’un accord”, a affirmé le ministre de l’Economie français Eric Lombard.Le président américain, lui, ne cesse de promettre des “deals” rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Sur le Vieux Continent, le marché est “en mode +wait and see+ (attendre de voir)”, résume Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM. La Bourse de Paris a terminé en timide hausse de 0,27%, Francfort 0,47%, et Milan 0,96%. Londres a fini à l’équilibre (+0,05%).Le marché “souhaite avoir de la visibilité”, poursuit Mabrouk Chetouane. “Des règles qui changent du jour au lendemain”, les volte-face incessants de Donald Trump font que pour le moment, “l’incertitude n’est pas prête de disparaître”.La tech brille à Wall StreetOutre-Atlantique, “le secteur technologique est en tête de peloton, reflétant le leadership des méga-capitalisations et des fabricants de puces”, détaillent les analystes de Briefing.com. Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont en effet tous terminé en hausse: Tesla (+3,50%), Alphabet (+2,57%), Amazon (+3,29%), Meta (+2,48%), Apple (+1,84%), Microsoft (+3,45%) et Nvidia (+3,62%). Alphabet (Google), a d’ailleurs publié des résultats au-dessus des attentes après la fermeture de Wall Street, catapulté par son activité d’informatique à distance (cloud computing), dont la croissance témoigne d’un appétit toujours soutenu pour l’intelligence artificielle (IA).Dans les échanges électroniques après-Bourse, le titre prenait 4,23%.Saison des résultatsLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, la plupart sont mal reçus par les investisseurs.En France, le groupe Dassault Systèmes a perdu 5,11%, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales a reculé de 3,79% après la publication de résultats trimestriels indiquant des prises de commandes décevantes par rapport aux prévisions des analystes.En Suisse, le géant pharmaceutique Roche (+1,94%) a dévoilé jeudi des ventes meilleures qu’attendu, son patron profitant de la publication de ces chiffres pour assurer que le groupe se prépare à tous les scénarios pour protéger ses activités aux Etats-Unis.Aux Etats-Unis enfin, le géant américain des snacks et des boissons PepsiCo a perdu du terrain (-4,89%) après avoir abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait de la “volatilité et d’incertitudes” causées par la guerre commerciale et par une consommation “modérée” dans certains marchés.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’est envolé (+14,58%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre.Le pétrole progresseLe cours du pétrole ont progressé jeudi, poussé par un appétit pour le risque de la part des opérateurs, malgré une possible avancée des négociations avec l’Iran, ce qui pèse sur les perspectives de l’offre.Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a gagné 0,65% à 66,55 dollars.Le baril de West Texas Intermediate a avancé de 0,84% à 62,79 dollars.

Wall Street termine en hausse, pour la troisième séance d’affilée

La Bourse de New York a terminé en hausse pour la troisième séance d’affilée jeudi, portée par les capitalisations géantes du secteur technologique et par la détente des taux obligataires.Le Dow Jones a gagné 1,23%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,74% et l’indice élargi S&P 500 de 2,03%.”Il s’agit d’un mouvement de soulagement (qui) continue de se manifester” sur la place américaine, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”L’évolution des prix des bons du Trésor a également contribué à l’intérêt des investisseurs pour les actions”, expliquent les analystes de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est franchement détendu, à 4,30%, contre 4,39% mercredi en clôture.Par ailleurs, “le secteur technologique est en tête de peloton, reflétant le leadership des méga-capitalisations et des fabricants de puces”, observent  de leur côté les analystes de Briefing.com. Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont en effet tous terminé en forte hausse: Tesla (+3,50%), Alphabet (+2,57%), Amazon (+3,29%), Meta (+2,48%), Apple (+1,84%), Microsoft (+3,45%) et Nvidia (+3,62%). Après la clôture, Alphabet, maison-mère de Google, a annoncé un bénéfice net de à 34,5 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, en hausse de 46% sur un an, soit 2,81 dollars par action, près d’un quart de plus que les 2,34 dollars attendus par les analystes.Dans les échanges éléctroniques après-Bourse, le titre Alphabet prenait 4,23%. Le géant de l’informatique IBM a lui plongé en clôture (-6,58%) à cause de performances jugées décevantes, tandis que le spécialiste des semiconducteurs Texas Instruments (+6,56%) a pu profiter de résultats meilleurs qu’attendu.Côté indicateurs économiques, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties conformes aux attentes des économistes. Les ventes de logements anciens ont pour leur part chuté en mars aux Etats-Unis, ces chiffres s’établissant par ailleurs en deçà des attentes des analystes.En outre, Wall Street a fait fi du flou persistant autour de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin” et après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”On ne va pas se cacher qu’on est encore loin d’un accord”, a affirmé le ministre de l’Economie français Eric Lombard.Le président américain, lui, ne cesse de promettre des “deals” rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Côté entreprises, les investisseurs américains ont digéré une nouvelle salve de résultats trimestriels dans d’autres secteurs aussi.Le géant américain des snacks et des boissons PepsiCo a perdu du terrain (-4,89%) après avoir abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait de la “volatilité et d’incertitudes” causées par la guerre commerciale et par une consommation “modérée” dans certains marchés.Procter and Gamble a perdu de la vitesse (-3,77%). L’entreprise a enregistré sur les trois premiers mois de l’année un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels, évoquant un contexte “volatil”.American Airlines s’est octroyé 3,11% malgré une perte nette plus creusée qu’attendu au premier trimestre et a annulé ses prévisions pour l’année face aux incertitudes économiques.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’est envolé (+14,58%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre.

Guerre commerciale: les “deals” promis par Trump tardent à prendre forme

Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin” et après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”On ne va pas se cacher qu’on est encore loin d’un accord”, a affirmé le ministre français de l’Economie Eric Lombard.Le président américain, lui, ne cesse de promettre des “deals” rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.”Nous parlons avec la Chine”, a assuré jeudi le républicain, qui répète qu’il veut un accord “équitable” avec la deuxième puissance mondiale, lequel se traduira par une baisse “substantielle” des surtaxes imposées sur les marchandises chinoises.Donald Trump n’a pas précisé qui participait à ces discussions, estimant que cela n’avait “pas d’importance”.- “Fausse information” -Son offensive commerciale a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.”Il n’y a actuellement aucune négociation commerciale en cours entre la Chine et les États-Unis”, a au contraire souligné un porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yadong.L’existence de ces discussions est “une fausse information”, a également martelé jeudi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Hors Chine, Donald Trump avait commencé par annoncer de très lourds droits de douane mondiaux, avant de les ramener à un taux général de 10% sur tous les pays, et en fixant au 9 juillet la date limite pour négocier des traités commerciaux.Il a aussi lancé des droits de douane sectoriels, et mène une offensive commerciale séparée contre le Canada et le Mexique, pour l’instant en grande partie suspendue.La Maison Blanche assure avoir été contactée par 90 pays et dit avoir reçu jusqu’ici 18 propositions écrites d’accord commercial.Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé jeudi qu’un “accord cadre” pourrait être conclu dès “la semaine prochaine” avec la Corée du Sud, pays avec lequel les Etats-Unis sont liés par un traité de libre-échange entré en vigueur en 2012. L’exécutif américain tente en attendant de tempérer l’impact attendu de certaines taxes douanières sur l’industrie américaine, qui importe matières premières et composants en masse.- “Rationaliser” -Un responsable de la Maison Blanche a dit à l’AFP que le gouvernement cherchait par exemple à “rationaliser” les taxes qui concernent l’industrie automobile, confrontée à la fois à des droits de douane sectoriels visant les pièces détachées, et à des droits de douane sur l’acier et l’aluminium.S’agissant de Pékin, le ton ne semble pas franchement à la détente.Le président américain a violemment critiqué jeudi le refus par la Chine de prendre livraison d’avions neufs de l’américain Boeing et a dénoncé l’entrée de fentanyl aux Etats-Unis, dont il rend Pékin responsable, ajoutant: “il faut que cela cesse, maintenant.”Et pour ce qui concerne l’UE, la Maison Blanche a qualifié d'”extorsion” les lourdes amendes infligées par Bruxelles aux géants américains de la tech Apple et Meta.L’offensive protectionniste lancée par Donald Trump, censée rétablir la balance commerciale, éponger le déficit budgétaire et réindustrialiser l’Amérique, donne des sueurs froides aux entrepreneurs comme aux consommateurs, dans le monde entier.- “Un peu perdus” -Le géant américain des en-cas et des boissons PepsiCo a par exemple partiellement abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait “d’incertitudes” causées par la guerre commerciale.Les constructeurs japonais Toyota, Nissan et Honda ont vu leurs ventes de voitures s’envoler en mars aux Etats-Unis, les automobilistes se précipitant avant que les droits de douane ne fassent grimper les prix.Le gouvernement taïwanais a lui annoncé un budget spécial de 410 milliards de dollars taïwanais (11,1 milliards d’euros) pour stimuler l’économie et protéger l’île des effets des nouveaux droits de douane américains.Quant aux marchés boursiers, qui vont de glissades en rebonds au gré des déclarations du locataire de la Maison Blanche, ils “semblent un peu perdus”, commentait jeudi Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, résumant le sentiment général.

La SNCF dévoile le train “Oxygène” qui remplacera les Intercités Corail

La SNCF a présenté jeudi la première rame “Oxygène”, destinée à remplacer les Intercités Corail des lignes Paris-Clermont Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), connues pour leurs retards régulièrement dénoncés par les usagers. Baptisé “Oxygène”, ce nouveau modèle de train conçu par le constructeur espagnol CAF, propose un intérieur de bois clair, des fauteuils plus confortables, des prises électriques et USB à chaque place, des emplacements pour les vélos, 22 places supplémentaires et réduira d’un quart d’heure le trajet Paris-Clermont.Ce train, dévoilé jeudi au technicentre de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, devrait être autorisé à rouler sur le réseau ferré national en décembre 2026, et les voyageurs pourront le découvrir en 2027, année où la majorité des 28 nouvelles rames sera livrée. Ces rames devaient initialement être déployées à partir du deuxième semestre 2025, mais le constructeur avait annoncé du retard.- Plus de confort et une meilleure accessibilité – Les trains “Oxygène” comptent 418 places contre 396 pour les Corail, avec 101 sièges rouges réservés à la première classe, dont une quarantaine en première “Premium” aux sièges plus spacieux.Les personnes en situation de handicap disposent également de davantage de place. Elles pourront rester en fauteuil, ou se transférer vers un siège et attacher leur fauteuil replié avec une ceinture. Une barre de traction permet aussi de se relever plus simplement et des boutons SOS pour demander de l’aide sont disposés au plus près. Les voitures sont équipées de signalétiques en braille et relief positif pour les personnes malvoyantes. Les sièges sont plus hauts, pour laisser de la place à des chiens guide.Autre nouveauté, des caméras de “vidéoprotection” sont installées dans les voitures. La rame compte 10 places vélo, numérotées pour pouvoir réserver son emplacement, des prises étant prévues pour recharger les vélos électriques.- De l’oxygène pour les “trains de la colère” -Des centaines d’usagers et élus locaux des lignes POLT et Paris-Clermont Ferrand s’étaient rendus le 15 avril dans la capitale dans deux “trains de la colère” pour demander davantage d’investissements pour ces “lignes sinistrées”.”Montés à Paris avec détermination, chacun redescend dans sa province en proie à de la colère. À défaut d’oxygène, la lente asphyxie de nos territoires semble inéluctable”, avait fustigé la municipalité de Limoges. La délégation avait été accueillie “une dizaine de minutes” au ministère des Transports, sans le ministre.”Depuis qu’il y a eu le premier TGV en 1981, le réseau classique a été sous-entretenu. Sur la ligne POLT, il faut tout reprendre: changer les rails, les traverses, le ballast, les poteaux caténaires, les fils de contact (…) et mettre des locomotives en état de marche”, avait également déclaré à cette occasion Jean-Noël Boisseleau, vice-président d’Urgence Ligne POLT.En janvier 2024, 700 passagers étaient également restés bloqués sur cette ligne une nuit de grand froid, transformant un trajet de trois heures et demie en onze heures. Des travaux de rénovation de 70 km de voies entre Paris et Orléans ont débuté ce mardi, entraînant l’interruption du trafic ferroviaire entre 10h et 15h en semaine jusqu’en août, puis de 9h30 à 17h30 jusqu’en janvier.- Investissement étatique de 850 millions d’euros – Les 28 nouvelles rames “Oxygène” ont coûté environ 700 millions d’euros à l’Etat, en charge de ces lignes, auxquels il faut ajouter 150 millions d’euros pour la maintenance. Les lignes POLT (700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.SNCF Voyageurs a également annoncé fin 2024 acheter 22 autres rames “Oxygène” pour la ligne Bordeaux-Toulouse-Marseille, qui devraient être livrées en 2029 selon Alain Picard, directeur général de CAF France. Une opération de 650 millions d’euros intégralement financée par l’Etat qui subventionne ce “train d’équilibre du territoire” (TET).Sur la commande totale de 50 rames, 42 seront intégrablement fabriquées dans l’usine de Reichshoffen (Bas-Rhin) bien que les premières aient été au moins en partie fabriquées en Espagne.Selon Alain Picard, l’Etat devra décider en 2028 s’il commande d’autres rames “Oxygène”, dont l’ambition est de remplacer les Intercités Corail. “Cela dépend des projets de l’Etat sur d’autres lignes Intercités. Par exemple, on entendait parler d’un Nancy-Lyon qui pourrait même descendre plus bas, donc à voir ce que l’Etat décide”, a-t-il ajouté.

Missions du FMI: Bessent a “soulevé des points importants”, estime la directrice générale du FMI

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a “soulevé des points importants” en appelant le FMI à se recentrer sur ses missions, a affirmé jeudi la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, qui “espère pouvoir en discuter prochainement avec lui”.”Les Etats-Unis sont notre principal actionnaire, nous prenons bien sûr avec beaucoup de considération sa parole, et j’ai beaucoup apprécié la volonté du ministre de maintenir les engagements américains et son rôle”, a ajouté Mme Georgieva, au cours d’une conférence de presse au siège du Fonds monétaire international (FMI).La veille, lors d’un événement en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (BM) qui se tiennent jusqu’à vendredi, M. Bessent avait appelé les deux institutions à “se concentrer sur les besoins” des Etats membres.”La stabilité et la croissance doivent être les points cardinaux du succès du FMI”, a souligné M. Bessent, estimant que l’institution “emploie une part disproportionnée de son temps et de ses ressources à travailler sur le réchauffement climatique, le genre ou les questions sociales”, des sujets “qui ne sont pas les missions du FMI”.Egalement présent à Washington, le ministre français de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, a souligné pour sa part, auprès de l’AFP, que “la lutte contre le changement climatique reste une priorité et qu’évidemment nous sommes dans une société inclusive”.Le FMI et la BM “mettent en place des politique qui, très probablement, vont se poursuivre”, dans la mesure où les risques ne vont pas disparaître “c’est très fortement porté par la France et par l’Union européenne”.Leur vision sur le climat et les égalités hommes-femmes n’est pas la nôtre”, a-t-il insisté.- “Nous sommes une petite institution” -“Nous avons 191 Etats membres, avec différents types de risques et que nous devons aider à être plus résistants face aux chocs”, a répondu jeudi Mme Georgieva.”Dans le cas, par exemple, des pays caribéens, frappés de manière régulière par des événements climatiques extrêmes, c’est une préoccupation pour eux. Et s’ils nous demandent comment être plus résistants face à ces chocs, une fois de plus, d’un point de vue financier”, l’institution doit être en mesure de les aider, a détaillé la directrice générale du Fonds.Si elle se dit “d’accord” avec M. Bessent, Mme Georgieva a également rappelé que “c’est un monde complexe, avec sans arrêt des défis gigantesques. Et nous sommes une petite institution, notre budget, en valeur réelle, n’a pas bougé depuis 20 ans”.Interrogée en particulier sur le Fonds pour la soutenabilité et la résilience, l’instrument employé par le FMI pour prêter à plus long terme aux Etats afin de les aider à financer des politiques d’adaptation et de réduction des risques liés au réchauffement climatique, Mme Georgieva a assuré qu’il ne représentait “qu’une petite part” de l’ensemble des engagements du Fonds.”Nous ne sommes pas des experts du climat”, a-t-elle souligné, “mais nous devons aider nos membres touchés par des événements climatiques à s’assurer que cela n’entraînera pas de choc de la balance des paiements et réduire les dommages sur l’économie”.”Nous ne faisons que ce que les Etats membres nous disent de faire”, a insisté la patronne du Fonds.Revenant par ailleurs sur les conséquences de la hausse des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, Mme Georgieva a souligné que “ce qui inquiète le plus nos membres, c’est l’incertitude” qui en découle, avec des décisions qui peuvent évoluer parfois le jour même.”Je dois insister: l’incertitude est mauvaise pour les affaires. Le plus tôt ce nuage qui gronde au-dessus de nouveau disparait, le mieux ce sera pour les perspectives de croissance et pour l’économie mondiale”, a déclaré Kristalina Georgieva.L’impact des droits de douane et de l’indécision américaine est cependant variable d’une région à l’autre, comme l’a souligné le rapport sur l’économie mondiale (WEO) actualisé mardi, qui a pointé une exposition plus marquée du Canada et du Mexique mais aussi des pays asiatiques que de l’Europe.

ArcelorMittal: face aux 600 suppressions de postes en France, l’Etat sommé d’intervenir

Au lendemain de l’annonce par ArcelorMittal de 600 suppressions de postes dans le nord de la France, des voix de gauche et des syndicalistes ont exhorté jeudi l’Etat à intervenir, François Ruffin l’appelant à entrer au capital du géant sidérurgique.”L’industrie est en train de crouler (…) sous des effets d’importations massives et à bas coût”, a déploré le député de gauche de la Somme, devant l’usine de Dunkerque.Selon lui, une entrée au capital de l’État ne suffit pas: “Il doit y avoir derrière un volet protection”, avec “des protections européennes”, des “taxes aux frontières”, des “barrières douanières”, des “quotas d’importation”, sinon, “l’industrie sur notre continent, c’est fini”, a-t-il estimé.Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, a suspendu des projets d’investissements massifs dans la décarbonation du site de Dunkerque, réclamant des mesures pour protéger l’acier décarboné européen de la concurrence notamment chinoise.”L’État doit arrêter de se cacher, et agir pour protéger notre industrie”, a estimé la numéro un de la CGT Sophie Binet sur X, ajoutant : “nationaliser est possible, le Royaume Uni a déjà ouvert la voie”.Pour le secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, Gaëtan Lecocq, “c’est la première saignée. Il faut arrêter l’hémorragie tout de suite”, faute de quoi on parlera “de milliers, voire de dizaines de milliers d’emplois” menacés. “Nous sommes pour un acier vert, si Mittal ne veut pas le faire, qu’il dégage”.”La stratégie de Mittal, c’est de se désengager de l’Europe”, a-t-il accusé, estimant que le groupe cherche en réalité à “augmenter sa marge” en délocalisant. “S’il veut laisser crever l’outil, qu’il s’en aille, et qu’on nationalise “.Interrogé à ce sujet, le cabinet du ministre français de l’Industrie a souligné que “la question n’est pas vraiment posée puisque Arcelor n’est pas à vendre”. “Ce qu’il faut c’est redonner confiance” et “convaincre l’entreprise que la Commission européenne (…) sera capable d’avoir des mesures de protection fortes” pour permettre “aux industries de base de produire en Europe avec les contraintes européennes”, a poursuivi cette source.A Florange (Moselle), l’inquiétude est aussi vive parmi les salariés. “C’est une trahison de la direction. Des salariés pleurent parce qu’ils savent qu’ils vont perdre leur emploi”, rapporte Julien Walterspieler, élu CFDT.Le plan présenté mercredi par ArcelorMittal prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production, à la grande surprise des syndicats.- “prix de l’énergie” – Le projet concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient au total quelque 7.100 salariés.Sur CNews/Europe 1, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a attribué cette situation à “la non-compétitivité de la sidérurgie européenne dans son ensemble”. Elle a rappelé “la surproduction chinoise, notamment en acier, qui vient complètement bousculer les marchés”, réclamant à l’Union européenne “des mesures de protection”. Le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, a exprimé jeudi son “incompréhension” , estimant que le plan de soutien de l’UE à la filière intégrait l’ensemble des demandes d’ArcelorMittal.En mars, la Commission avait annoncé une réduction des importations d’acier en Europe de 15% pour protéger la filière sidérurgique en crise, avec un durcissement de quotas à partir d’avril.La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a déploré sur TF1 les annonces du groupe qui “a reçu des centaines de millions d’euros d’argent public”, évoquant elle aussi une nationalisation.Pour Fabien Roussel (PCF), le plan d’ArcelorMittal “est annonciateur de graves menaces sur la sidérurgie française”. “Nous voulons que cet acier continue d’être produit en France”, a-t-il dit sur SudRadio, martelant sur X “Produisons. Nationalisons”.Le président du Medef, Patrick Martin, a pour sa part estimé que la France payait aujourd’hui “les errements de l’UE sur le prix de l’énergie” et “une stratégie très offensive, très agressive, de la part de la sidérurgie chinoise”. “Il faut réguler le marché: le Medef est résolument pour le libre-échange mais on sait tous que les Chinois (…) ont déversé d’une certaine manière ces excédents de production sur le marché européen”, a-t-il ajouté. zl-gbh-sw-od-im/cnp/as