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Restructurations et fermeture d’un studio anglais, Ubisoft licencie 185 employés

Après San Francisco et Osaka, le géant français des jeux vidéo Ubisoft, dans une mauvaise passe financière, a annoncé lundi la fermeture de son studio à Leamington, au Royaume-Uni, et plusieurs restructurations en Europe menant au départ de 185 employés.”Dans le cadre de nos efforts continus pour prioriser les projets et réduire les coûts afin d’assurer la stabilité à long terme d’Ubisoft, nous avons annoncé des restructurations ciblées” au sein des studios de Düsseldorf (Allemagne), Stockholm (Suède) et Ubisoft Reflections (Angleterre), “ainsi que la fermeture définitive du site d’Ubisoft Leamington”, a indiqué le groupe à l’AFP.”Malheureusement, cela devrait affecter 185 employés” parmi les quelque 18.000 salariés que compte l’entreprise dans le monde, a-t-il ajouté.Ces nouveaux départs s’ajoutent aux 277 postes supprimés après l’annonce en décembre de l’arrêt du jeu de tir en ligne “XDefiant”, faute d’avoir trouvé son public.La fin de “XDefiant” avait entraîné la fermeture des studios d’Ubisoft à San Francisco (Etats-Unis) et Osaka (Japon), et la “réduction progressive” de celui de Sydney (Australie).Cette annonce intervient alors que le géant français a de nouveau reporté début janvier la sortie de son jeu phare “Assassin’s Creed Shadows”, désormais prévue pour le 20 mars. Ce qui l’a contraint à abaisser ses objectifs financiers pour l’année.En 2024, Ubisoft a connu plusieurs lancements de jeux en demi-teinte, comme “Star Wars Outlaws” dont les ventes ont été plus faibles que prévu.Alors que l’action du groupe a baissé de plus de 40% sur un an, Ubisoft a indiqué début janvier réfléchir à plusieurs options “stratégiques et capitalistiques” pour son avenir, alors que des rumeurs de rachat et de sortie de bourse se font de plus en plus insistantes.

DeepSeek, rivale chinoise de ChatGPT, se dit victime d’une cyberattaque à grande échelle

DeepSeek, une application d’intelligence artificielle (IA) chinoise, a fait savoir lundi qu’elle subissait une cyberattaque “malveillantes à grande échelle” et devait en conséquence limiter temporairement les inscriptions d’utilisateurs.Fondée en 2023 à Hangzhou, dans l’est de la Chine, la start-up du même nom fait désormais concurrence aux modèles américains d’IA générative qui dominent le marché, tels que ChatGPT (OpenAI) et Gemini (Google). Elle a précisé que les personnes ayant déjà un compte pourront se connecter comme d’habitude.Son service vient de détrôner ChatGPT en termes de téléchargements sur l’App Store (boutique d’applications mobiles d’Apple) après une semaine de battage médiatique autour de ses capacités jugées équivalentes à celles de ses principaux concurrents américains – pour une fraction du coût.Cet essor rapide a entraîné une chute des géants de la Silicon Valley à Wall Street.Nvidia, le fournisseur les puces de pointe nécessaires à la conception des modèles d’IA générative, voyait ainsi son action plonger de plus de 16% vers 17h45 GMT. L’entreprise a perdu plus de 500 milliards de dollars de valorisation.Alphabet (Google), Microsoft et Amazon, qui ont dépensé des sommes colossales pour dominer ce secteur en pleine expansion, reculaient aussi, tirant avec eux les marchés financiers.

Forte hausse du chômage en France sur fond de difficultés économiques

Plus de doutes, la remontée du chômage se confirme en France: le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail a connu une hausse marquée au quatrième trimestre 2024 sur fond du difficultés des entreprises, le Medef appelant le gouvernement à ne pas alourdir “le coût du travail”.Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) inscrits à France Travail a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail.Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint 8,5% sur le trimestre en France métropolitaine (contre 4% en moyenne dans l’Hexagone), précise le département des études du ministère (Dares).Dans la France entière, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint 3,138 millions au 4e trimestre, soit 117.000 chômeurs de plus sur un trimestre. Une part de cette hausse (+36.000) est toutefois due au basculement de demandeurs d’emploi de catégorie B ou C – activité réduite- vers la catégorie A.En incluant l’activité réduite (Catégories A, B et C), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,7% à 5,495 millions sur le trimestre, et de 1,8% sur un an.Ces chiffres marquent “une vraie rupture: on ne s’attendait pas à ce que ça soit bon, mais là c’est très mauvais”, a réagi pour l’AFP Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision à l’OFCE.-“préférence pour le chômage”-Les principaux organismes économiques s’attendent à une hausse cette année en France. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) devrait passer de 7,4% actuellement à 7,6% de la population active d’ici à la mi-2025. Le taux de chômage du quatrième trimestre est attendu le 11 février.Pour le Medef, ces chiffres doivent “faire prendre conscience au gouvernement des conséquences de ses choix budgétaires”. L’organisation patronale appelle dans un communiqué à éviter “toutes mesures qui entraveraient la compétitivité et alourdiraient le coût du travail”.Citant en exemple l’Italie et le Portugal qui sont parvenus à contenir le chômage tout en réduisant les dépenses publiques, le Medef appelle le gouvernement à “s’inscrire dans une stratégie économique similaire” et à ne pas “renouer avec une préférence française pour le chômage”.”Il est plus que jamais essentiel de ne pas sacrifier les entreprises sur l’autel du compromis politique”, a renchéri la CPME.Mathieu Plane constate une “remontée des faillites” et relève que l’ajustement budgétaire est attendu “avec beaucoup d’incertitude, qui a été renforcée par la censure”, les entreprises anticipant la fin ou le rabotage de certaines aides, comme sur l’apprentissage.”L’apprentissage qui coûte 24 milliards d’euros (par an en aides publiques) et les mesures successives prises depuis 2017 n’empêchent pas la paupérisation des jeunes”, a jugé la CGT dans un communiqué qui constate que la part des chômeurs indemnisés, déjà inférieure à un sur deux, a reculé de 0,6% sur un trimestre.Autre signe inquiétant, l’Urssaf a rapporté la semaine dernière que les déclarations d’embauche sont reparties à la baisse au quatrième trimestre, perdant 2,4% par rapport au trimestre précédent.Dans le meilleur des cas, la brusque remontée du chômage pourrait être liée à un facteur conjoncturel, alors que les Jeux olympiques avaient soutenu l’emploi durant l’été.”Est-ce qu’on est sur une tendance très haussière et ou est-ce que c’est juste la quatrième trimestre qui est mauvais ?”, s’interroge Mathieu Plane.Tous ces chiffres sont “cohérents avec ceux des faillites et des plans sociaux”, relève Nathalie Chusseau, économiste à l’université de Lille. Elle note aussi que l’environnement international, déjà dégradé avec la récession en Allemagne, connaît désormais des incertitudes encore plus grandes après l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis et ses menaces de guerres commerciales.

Les Bourses européennes reculent, inquiétudes sur l’IA

Les Bourses européennes ont terminé majoritairement en recul lundi, plombées par les interrogations des marchés sur le secteur de l’IA, après la montée en puissance d’une start-up chinoise revendiquant de concurrencer l’américain OpenAI pour quelques millions de dollars seulement.Paris a perdu 0,27%, Francfort 0,53% et Amsterdam 0,72%. Londres est restée à l’équilibre (+0,02%), tout comme Milan (-0,03%).

Wall Street en forte baisse, la tech et l’énergie dégringole face aux craintes sur l’IA

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse lundi, les investisseurs remettant en question la domination des géants technologiques américains face à la start-up chinoise DeepSeek, qui a dévoilé la semaine dernière un modèle d’intelligence artificielle (IA) à moindre coût.Vers 16H15 GMT, l’indice Nasdaq chutait de 2,90%, l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,72%. Le Dow Jones s’approchait de l’équilibre ne cédant plus que 0,07% après une ouverture en baisse de 0,41%.La place américaine était prise de court lundi par des informations selon lesquelles l’agent conversationnel de la start-up chinoise DeepSeek serait performant tout en fonctionnant sur des puces à capacité réduite, au risque de bousculer la domination des groupes américains du secteur.”DeepSeek, qui semble être plus rentable que les alternatives américaines, alimente une ambiance d’aversion au risque”, a souligné dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Nvidia, géant américain des semi-conducteurs et première capitalisation mondiale, dévissait de 13,79% à 122,88 dollars, un plongeon entamé dès les tout premiers échanges, avec plus de 400 milliards de dollars de capitalisation envolés.”Les investisseurs sont déconcertés par cette nouvelle tournure des événements et par (la crainte) que les entreprises américaines spécialisées dans l’IA deviennent moins influentes”, a observé auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Analystes et investisseurs pensaient que l’avance des Etats-Unis dans le secteur des semi-conducteurs, ainsi que leur capacité à limiter l’accès à la Chine à cette technologie, garantirait leur domination en matière d’IA.Toutefois, DeepSeek a déclaré n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars pour développer son modèle, une somme dérisoire comparée aux milliards investis par les géants américains.Wall Street craint par ailleurs que le “chatbot” de DeepSeek soit capable de concurrencer le mastodonte ChatGPT de l’américaine OpenAI. Une large partie du secteur des semi-conducteurs était plombée par ces informations: Broadcoam plongeait de 14,68%, AMD lâchait 5,31%, Micron décrochait de 10,35% et Marvell Technology sombrait de 16,05%.Les titres du secteur énergétique s’effondraient également à New York, DeepSeek remettant en question les besoins en énergie pour le développement de l’IA. Constellation Energy (-18,60%), Vistra Corp (-26,73%), Talen Energy (-22,01%) et GE Vernova (-19,06%) glissaient franchement.D’autres géants de la tech, qui ont réalisé d’immenses investissements pour faire leur place dans le secteur de l’IA, étaient aussi en berne, à l’image d’Alphabet (Google) qui lâchait 2,43% ou de Microsoft (-3,32%).”Les investisseurs essaient de déterminer la manière dont le paysage (…) de l’IA pourrait évoluer, et s’ils doivent réévaluer les valorisations”, a commenté M. Stovall. “Ils vont procéder à un examen approfondi de leurs portefeuilles pour vérifier s’ils ne sont pas trop impliqués dans le secteur technologique”, a-t-il ajouté.L’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, était en hausse de plus de 24%.Cet épisode intervient à quelques jours de la publication des résultats de quatre des “Sept Magnifiques”, avec Microsoft, Meta et Tesla mercredi, puis Apple jeudi.Les résultats de cette semaine seront donc suivis de près, a résumé M. Stovall, selon qui le marché portera une attention particulière à Apple qui a “beaucoup été déclassé” par les analystes récemment.Autre sujet scruté par les investisseurs, la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed), prévue mardi et mercredi.La grande majorité des acteurs du marché prévoient un maintien des taux à leur niveau actuel, compris entre 4,25% et 4,50%, selon les données rassemblées par l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Mais Donald Trump a “exigé” jeudi que les “taux d’intérêt baissent immédiatement” lors d’une allocution en ligne devant un parterre de patrons au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.”Le plus intéressant” lors de la réunion, sera de savoir “ce que le président de la Fed, Jerome Powell, dira en réponse (…) au président Trump et à sa demande de baisse des taux d’intérêt.”Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait nettement, à 4,55% contre 4,62% vendredi en clôture. 

Les cryptomonnaies, machine à blanchir le cash des narcotrafiquants

L’enlèvement du cofondateur de la startup Ledger a démontré l’attrait des cryptomonnaies pour les réseaux criminels. Elles sont aussi un moyen de plus en plus utilisé par les narcotrafiquants pour blanchir les gigantesques sommes d’argent provenant du trafic, selon magistrats et policiers spécialisés.Une enquête illustre cette place prise par les cryptos dans le blanchiment de l’argent de la drogue.Ouverte en 2021 à Paris, à la suite du démantèlement de la messagerie cryptée prisée des criminels “SkyECC”, elle est “à la fois énorme et représentative”, explique à l’AFP Magali Caillat, sous-directrice chargée de la lutte contre la criminalité financière à la police judiciaire. Dans ce dossier, les enquêteurs de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) soupçonnent “Dark Bank”, un citoyen américain de 41 ans, d’être un courtier, ou “broker” en anglais. L’homme est accusé d’avoir, d’un côté, transformé en cryptoactifs le cash des narcotrafiquants de plusieurs pays recueilli via des collecteurs qui récupéraient les billets de 10, 20 ou 50 euros au pied des points de deal.Et de l’autre, de convertir en espèces des cryptoactifs obtenus par des hackeurs, en majorité russophones, après des attaques cyber, détaillent à l’AFP Eric Serfass, chef de la Junalco (Juridiction de lutte contre la criminalité organisée) et Johanna Brousse, cheffe de la section cybercriminalité de la Junalco.”Bien établi” aux Émirats arabes unis, il avait accès à ces deux types de criminels, nombreux à se réfugier là-bas, ajoutent les magistrats. Les sommes en jeu sont colossales: des messages retrouvés suggèrent qu’au moins un milliard d’euros a été blanchi par des cryptomonnaies et l’enquête en France a établi que 300 millions de dollars ont été blanchis, en 18 mois.Le banquier occulte a été arrêté à Dallas en août 2024 et une audience sur son extradition en France est prévue le 11 février.- Post-it -Les cryptomonnaies ne sont plus une “monnaie de niche” chez les criminels, poursuit Mme Caillat. “Aujourd’hui, on en retrouve même chez des objectifs intermédiaires, plus seulement chez les big boss”.Sur le terrain, les enquêteurs habitués à trouver des espèces dissimulées dans des murs ou des placards, tombent désormais sur les signes d’une activité crypto : une “seed-phrase”, suite de mots clés permettant de récupérer son “wallet” (portefeuille de crypto), inscrite sur un post-it caché derrière un frigo. Ou, dans une autre affaire, au dos d’une photo de la mère décédée d’un mis en cause.Le phénomène monte en puissance depuis la crise sanitaire liée au Covid. L’équivalent de 28 millions d’euros crypto ont été saisis par la police et la gendarmerie, toutes infractions confondues, en 2023, selon les derniers chiffres de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc).Des chiffres qui restent “décevants” pour les sénateurs auteurs de la proposition de loi sur le narcotrafic, discutée à partir de mardi au Sénat. Alors que l’argent généré par le trafic de stupéfiants est estimé entre 3,5 et 6 milliards d’euros par an en France, seuls 117 millions d’avoirs liés au narcotrafic ont été saisis en 2023, et seulement 2,3 millions en cryptoactifs, selon les parlementaires.- Traces -Pour les narcotrafiquants ayant besoin de faire rentrer dans l’économie légale des masses de billets, les cryptoactifs possèdent de sérieux atouts: “facilité et rapidité de la transaction, pour d’importants montants et avec une anonymisation complète”, liste le capitaine Olivier Fribourg, chef de la section de la preuve numérique, à la sous-direction de lutte contre la criminalité financière (SDLCF).L’enlèvement la semaine dernière de David Balland, cofondateur de Ledger, spécialisée dans la sécurisation des cryptoactifs, et de sa compagne, contre une demande d’une importante rançon en cryptomonnaie, témoigne de l’attrait de ces actifs sur les malfaiteurs. Vendredi soir, nouvel épisode, quatre personnes ont été interpellées dans le département de l’Aube, soupçonnées d’avoir séquestré dans un pavillon un opérateur de cryptomonnaies pour lui réclamer une forte somme d’argent.Le système a cependant des faiblesses: la “crypto va toujours laisser des traces, même une fois partie entre d’autres mains”, explique Magali Caillat. “Tout ce qui est fait en crypto est en open source et traçable”, poursuit le capitaine Fribourg, “donc, même si on ne récupère pas les fonds, on peut, à partir du wallet d’un mis en cause, faire une démonstration de blanchiment”.Encore faut-il être en mesure de mettre la main sur ces traces d’activité cryptos. Magali Caillat insiste sur l’importance de former les policiers de terrain à la détection, comme c’est le cas depuis “un à deux ans”. Ils “doivent pouvoir reconnaître une +seed phrase+ inscrite sur un bout de papier”, détaille-t-elle. Ou “identifier sur le téléphone d’un gardé à vue l’application montrant qu’il détient un wallet”.- L’inspecteur Maigret augmenté -Ensuite, pour remonter ces circuits, les policiers spécialisés ont “besoin d’être accompagnés par des outils juridiques et budgétaires”, notamment pour “doter les services de logiciels” coûteux, poursuit la policière. Les cryptos “ne peuvent pas être tracés par le simple flair, flingue et stylo de l’inspecteur Maigret”, illustre-t-elle.Les magistrats doivent aussi intégrer la place prise par ces nouveaux actifs, note Johanna Brousse. Aujourd’hui, les narcotrafiquants sont “largement digitalisés” et les magistrats n’ont pas toujours le réflexe “d’envoyer des réquisitions” à toutes les plateformes d’échanges de cryptos, comme Binance ou Coinbase, pour “voir si ces trafiquants ont des cryptomonnaies”.Le magistrat Eric Serfass souhaite “une régulation”, pour que ces acteurs aient “un agrément, une habilitation ou un contrôle effectif” par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR, adossée à la Banque de France) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) “pour rendre plus transparents ces établissements”.Ces plateformes doivent avoir “des obligations clairement contrôlées de KYC (Know your customer) et se sentir obligées comme d’autres banques de vérifier l’honorabilité de leurs clients”, ajoute-t-il.L’APCR a indiqué à l’AFP mener des contrôles “avec un focus particulier sur la connaissance de la clientèle (…) et la surveillance des opérations (non seulement l’origine et la destination des fonds, mais aussi la cohérence des opérations avec le profil client)”.La proposition de loi narcotrafic envisage l’interdiction du recours à des “mixeurs” de crypto, qui visent à “rendre intraçable l’origine des cryptoactifs”. Ils sont “utilisés de manière croissante dans les circuits de blanchiment, en particulier s’agissant de revenus issus du narcotrafic”, selon les sénateurs.sst-mk-tll-etr/mat/jp

USA: le financier Scott Bessent attendu au poste de secrétaire au Trésor

Le Sénat américain doit confirmer lundi en fin d’après-midi la nomination du financier Scott Bessent, 62 ans, comme secrétaire au Trésor, un poste hautement stratégique au sein de la première économie mondiale.Le candidat de Donald Trump pour l’équivalent du ministère de l’Economie et des Finances devrait sans surprise être validé par les parlementaires. Lors d’un vote de procédure, la semaine dernière, il avait reçu le soutien d’une dizaine de sénateurs démocrates.Lors de son audition mi-janvier, M. Bessent était paru totalement aligné avec le locataire de la Maison Blanche: retour à un “nouvel âge d’or” économique pour le pays via des baisses d’impôts et de dépenses publiques, et mise en place de surtaxes douanières pour protéger le tissu industriel américain.Il avait aussi assuré que ces mesures ne risquaient pas de se traduire par des hausses de prix, alors que l’inflation et plus largement l’économie, avaient figuré parmi les principaux axes de la campagne électorale de Donald Trump, et ont largement contribué au retour du républicain à la Maison Blanche.Scott Bessent, ami de Robert Trump, frère défunt du président, connaît la famille Trump depuis 30 ans. Donald Trump l’a décrit comme “l’un des plus grands analystes de Wall Street”.Le sexagénaire originaire de Caroline du Sud dispose d’une image rassurante pour les marchés, qui le connaissent particulièrement bien en tant que gestionnaire d’actifs via sa société d’investissements, Key Square Capital Management.Devant les sénateurs, M. Bessent avait présenté son parcours comme une success story dont “seule l’Amérique a le secret”: “J’ai eu la chance d’avoir une carrière accomplie et épanouissante, mais ma présence ici aujourd’hui était loin d’être écrite à l’avance. (…) Mon père a connu de très grandes difficultés financières quand j’étais jeune. A l’âge de neuf ans, j’avais déjà deux petits boulots d’été et je n’ai jamais arrêté de travailler depuis.”Il a finalement intégré la prestigieuse université de Yale, dont il est sorti diplômé en 1984.”J’ai fait mon premier stage en finance parce qu’il y avait un canapé convertible dans le bureau, ce qui m’a permis de vivre à New York, sans avoir à payer de loyer”, avait-il décrit au Sénat.En cas de confirmation, Scott Bessent deviendrait le premier ministre ouvertement gay d’un gouvernement républicain.

L’Europe devrait imposer une parts de composants locaux, réclame IG Metall

Les entreprises étrangères qui vendent en Europe devraient produire au moins une partie de leurs composants en Europe, a défendu lundi le syndicat IG Metall, se disant ouvert aux investisseurs chinois en Allemagne.L’Europe devrait imposer “une part obligatoire de composants européens pour tous les produits industriels commercialisés en Europe”, a argué Jürgen Benner, vice-président de la centrale allemande IG Metall, à Francfort lors de la conférence de presse de rentrée du plus gros syndicat d’Europe.Dépendante de ses exportations, l’économie allemande souffre depuis bientôt trois ans de la flambée des prix de l’énergie, au lendemain de la guerre russe en Ukraine, de la baisse de la demande mondiale et de la concurrence acharnée de l’industrie chinoise, notamment dans l’automobile.En conséquence, le géant Volkswagen, mais aussi les équipementiers Bosch et ZF ont annoncé la suppression de dizaines de milliers d’emplois. Les sites de Volkswagen à Dresde et à Osnabrück doivent être reconvertis et des informations de presse font état de l’intérêt de investisseurs chinois pour ces usines.”Si des fabricants chinois viennent en Europe, pas seulement pour vendre ou simplement faire le montage final, mais aussi pour intégrer des composants européens, ils sont tout aussi bienvenus que les fabricants américains”, a déclaré Christiane Benner, la Présidente d’IG Metall, qui défend les intérêts de près de 4 millions de salariés allemands.Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, avec sa menace d’augmenter les droits de douane, pourrait entraîner la perte de 300.000 emplois en Allemagne, selon une étude du centre de recherche économique Prognos.Cela fait dire à IG Metall que 2025 ne doit pas être l’année de “la désindustrialisation”, à un mois des élections fédérales.Mme Benner a appelé le futur gouvernement à mettre en place un programme d’investissements massifs dans les infrastructures publiques et l’éducation, à prendre des mesures pour réduire les prix de l’énergie et à encourager les investissements privés en Allemagne.Le pays a subi l’annulation de plusieurs projets d’installations d’usines de semi-conducteurs en Allemagne cette année, comme ceux des américains Wolfspeed et Intel qui devaient bénéficier de milliards d’euros de subventions publiques.

Forte hausse du chômage en France dans un paysage économique incertain

Plus de doutes, la remontée du chômage se confirme en France: le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail a connu une hausse marquée au quatrième trimestre 2024 sur fond de baisse des embauches et de multiplication des plans sociaux.Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) inscrits à France Travail a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, la plus forte remontée du chômage en France (hors Mayotte) en une décennie en dehors de la crise du Covid, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail.Chez les jeunes de moins de 25 ans, la hausse atteint 8,5% sur le trimestre en France métropolitaine (contre 4% en moyenne dans l’Hexagone), précise le département des études du ministère (Dares).Dans la France entière, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint 3,138 millions au 4e trimestre, soit 117.000 chômeurs de plus sur un trimestre. Une part de cette hausse (+36.000) est toutefois due au basculement de demandeurs d’emploi de catégorie B ou C – activité réduite- vers la catégorie A.En incluant l’activité réduite (Catégories A,B et C), le nombre des demandeurs d’emploi augmente de 1,7% à 5,495 millions sur le trimestre, et de 1,8% sur un an.Signe que le retournement du marché de l’emploi est récent: la hausse du chômage pour les catégories A,B et C est plus forte pour ceux inscrits depuis moins d’un an à France Travail (+2,3% en France métropolitaine) et même depuis moins de trois mois (2,8%) que pour ceux déjà au chômage depuis plus d’un an (+1,1%).-“Vraie rupture”-Les principaux organismes économiques s’attendent à une hausse du chômage en 2025. Dans sa dernière note de conjoncture mi-décembre, l’Insee a estimé que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) devrait passer de 7,4% actuellement à 7,6% de la population active d’ici à la mi-2025. Le taux de chômage du quatrième trimestre est attendu le 11 février.Les chiffres du quatrième trimestre marquent “une vraie rupture: on ne s’attendait pas à ce que ça soit bon, mais là c’est très mauvais”, a réagi pour l’AFP Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision à l’OFCE.”Il y a la remontée des faillites” et également “l’ajustement budgétaire qui est attendu avec beaucoup d’incertitude, qui a été renforcée par la censure”, les entreprises anticipant la fin ou le rabotage de certaines aides, comme sur l’apprentissage, ajoute l’économiste.Alors que la vigueur du marché du travail avait surpris les économistes depuis la crise du Covid et que nombre d’entreprises peinaient à embaucher, l’Urssaf a rapporté la semaine dernière que les déclarations d’embauche étaient reparties à la baisse au quatrième trimestre, perdant 2,4% par rapport au trimestre précédent.Mathieu Plane souligne que la question est maintenant de savoir si le fait d’adopter un budget va “rassurer” les entreprises, dans un contexte de multiplication des faillites et de baisse des carnets de commande.Dans le meilleur des cas, la brusque remontée du chômage pourrait être liée à un facteur conjoncturel, alors que les Jeux olympiques avaient soutenu l’activité et l’emploi durant l’été.”Est-ce qu’on est sur une tendance très haussière et ou est-ce que c’est juste la quatrième trimestre qui est mauvais ?”, s’interroge l’économiste.Tous ces chiffres sont “cohérents avec ceux des faillites et des plans sociaux”, relève Nathalie Chusseau, économiste à l’université de Lille. Elle note aussi que l’environnement international, déjà dégradé avec la récession en Allemagne, connaît désormais des incertitudes encore plus grandes après l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis et ses menaces de guerres commerciales.

La Bourse de Paris entraînée par la chute de Schneider Electric et Legrand

La Bourse de Paris évolue en terrain négatif lundi, lestée par la chute des géants des équipements électriques Schneider Electric et Legrand et le repli des valeurs technologiques, en raison de questionnements sur l’évolution du secteur de l’IA.Vers 10H00, heure de Paris, le CAC 40 reculait de 0,98%, soit de 75,19 points, à 7.852,43 points. Vendredi, le CAC 40 a gagné 0,44% et signé une neuvième séance d’affilée de gains, terminant au plus haut depuis le 4 juin, avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Sur la semaine, il a avancé de 2,83%.Une startup chinoise, DeepSeek, a dévoilé la semaine dernière un modèle d’intelligence artificielle à l’architecture ouverte, assurant qu’il était capable de concurrencer OpenAI, mastodonte américain créateur de ChatGPT.Marchés et analystes digéraient lundi des informations selon lesquelles le modèle de DeepSeek serait performant tout en fonctionnant sur des puces à capacité réduite, au risque de bousculer la domination des groupes américains du secteur –dont le géant des puces Nvidia.DeepSeek, “en moins de deux mois et moins de 6 millions de dollars aurait réussi à construire un modèle IA à grande échelle, gratuit et en open source”, ce qui “interroge sur l’avancée technologique réelle des Américains dans l’IA”, commente Christopher Dembik, spécialiste de l’investissement chez Pictet AM. Ces évolutions “entraînent une réévaluation des attentes concernant l’avenir de l’IA. La petite startup de Hangzhou à l’origine de DeeepSeek reste entourée de mystère, mais son assistant a réussi à surpasser son concurrent, ChatGPT, et à s’emparer de la première place en tant qu’application gratuite la mieux notée sur l’App Store d’Apple aux États-Unis lundi dernier”, relève Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group. A la cote parisienne, Schneider Electric chutait lourdement de 7,17% à 251,55 euros et Legrand de 6,95% à 95,56 euros.La semaine précédente, ces deux géants avaient profité de l’annonce de Donald Trump d’un nouveau projet d’IA baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis. Ces deux valeurs avaient alors été portées par les perspectives de développement des infrastructures IA aux Etats-Unis.Le fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics reculait de 2,06% à 23,80 euros. Le spécialiste des semi-conducteurs Soitec chutait de 5,90% à 79,70 euros.Bureau Veritas poursuit son cheminLe groupe français Bureau Veritas (-2,95% à 28,96 euros), spécialisé dans l’inspection et la certification de produits, a annoncé lundi la fin des discussions en vue d’un “potentiel rapprochement” avec son concurrent suisse SGS.Un rapprochement de ces deux entreprises aurait fait émerger un géant européen de l’inspection et de la certification de produits avec “une valeur de marché combinée de presque 35 milliards de dollars”, selon les calculs de l’agence Bloomberg.