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La Bourse de Paris profite du bond des poids lourds du luxe

La Bourse de Paris évolue en nette hausse jeudi, portée par le décollage des valeurs du luxe qui bénéficient de la publication de résultats bien meilleurs qu’attendu pour le géant suisse Richemont.Vers 10H00, le CAC 40 prenait 1,38% à 7.577,35 points, en hausse de 103,07 points. La veille, l’indice vedette avait gagné 50,92 points pour finir à 7.474,59 points.La place parisienne se délecte de la flambée des cours des entreprises du luxe: LVMH bondissait de 7,85% à 687,20 euros, Kering de 7,73% à 240,50 euros et Hermès de 5,20% à 2.487,00 euros.Ces dernières tirent parti de la publication de résultats bien meilleurs qu’attendu publiés avant l’ouverture de la séance par Richemont.Pour la période d’octobre à décembre 2024, le groupe suisse, propriétaire de la maison de joaillerie Cartier, a vu son chiffre d’affaires progresser de 10% sur un an, à 6,15 milliards d’euros, dopé par la joaillerie.Les analystes interrogés par l’agence suisse AWP l’attendaient en moyenne à seulement 5,59 milliards d’euros.Ces bons chiffres permettent de redonner de l’optimisme au secteur, morose depuis plusieurs mois en Bourse en raison de la faiblesse du marché chinois, un client crucial.Autre focus pour la séance du jour: la publication d’indicateurs macroéconomiques aux États-Unis. Sont attendus notamment le chiffre des ventes aux détails pour le mois de décembre et les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage pour la première semaine de l’année, à 14H30.En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) publiera le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire de décembre.Les marchés sont aussi portés par la publication mercredi d’une inflation moins élevée qu’attendu aux États-Unis en décembre qui leur “a permis de prendre du recul”, ont résumé les analystes de la Deutsche Bank.Ils craignaient depuis le début de l’année un rebond de l’inflation à même de menacer l’assouplissement monétaire entamé l’an dernier par la Réserve fédérale américaine (Fed).Toutefois, “la prudence reste de mise” et le soulagement pourrait s’avérer temporaire, a prévenu Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français atteignait vers 10H00 3,36%, contre 3,35% la veille.Renault grimpeLes ventes du groupe Renault ont légèrement progressé de 1,3% dans le monde, avec 2,3 millions de véhicules vendus en 2024, malgré un marché européen au ralenti, a annoncé le constructeur français jeudi. Ces résultats faisaient bondir le titre sur le CAC 40 de 3,41% à 49,15 euros vers 10H00.

La nouvelle console de Nintendo attendue sous peu, les spéculations s’intensifient

Les spéculations sur la nouvelle console de Nintendo, destinée à succéder à sa très populaire Switch, se sont intensifiées cette semaine, des médias spécialisés misant sur une annonce imminente du géant japonais des jeux vidéo.Le groupe basé à Kyoto avait précédemment annoncé qu’il présenterait d’ici fin mars sa prochaine console, destinée à prendre la relève de la Switch vieillissante, sortie en 2017 et dont le succès s’érode.Le calendrier pourrait-il s’accélérer? Le site Eurogamer a fait état d'”échos dans le secteur” selon lesquels la “Switch 2” pourrait être dévoilée dès ce jeudi, date également avancée par un influent podcasteur. Une journaliste du média spécialisé the Verge évoquait une annonce “cette semaine”, sans préciser de sources.”Il n’y a rien que nous puissions partager”, a simplement commenté jeudi un porte-parole de Nintendo interrogé par l’AFP.Ces différents échos, même hypothétiques, de médias spécialisés contribuent à exacerber sur les réseaux sociaux les interrogations de joueurs impatients de découvrir le successeur de la Switch.Sortie en mars 2017, cette console hybride jouable aussi bien en déplacement que connectée à une télévision, est devenue un immense succès pour Nintendo.Elle s’était vendue fin septembre 2024 à 146 millions d’exemplaires, ce qui en fait la troisième console la plus populaire de l’histoire du jeu vidéo derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Nintendo estime avoir écoulé au total 1,3 milliard de jeux fonctionnant sur la Switch, et il a annoncé début novembre que ces derniers seront compatibles avec sa nouvelle console. Certains titres, dont “Animal Crossing: New Horizons”, étaient devenus incontournables, toutes classes d’âge confondues, pendant les confinements liés au Covid-19.Mais dans l’attente de l’annonce d’un successeur à sa machine vieillissante, le géant japonais a vu son bénéfice net chuter de 60% sur un an au premier semestre de son exercice décalé entamé en avril 2024, et avait révisé en baisse en novembre ses prévisions annuelles.Si Nintendo refuse de commenter de supposées fuites, cette “Switch 2” est probablement déjà en cours de production dans les usines “pour garantir un stock suffisant, car la demande pour la nouvelle console sera certainement très élevée” dès sa commercialisation, a déclaré Darang Candra, du cabinet Niko Partners. Sony, son rival nippon dans les jeux vidéo, avait justement subi des failles d’approvisionnement l’empêchant de répondre à la demande lors du lancement de la PlayStation 5 en 2020.

IA: l’AFP conclut un accord avec Mistral pour l’utilisation de ses dépêches

Acteur majeur de l’information mondiale, l’AFP (Agence France-Presse) et l’entreprise d’intelligence artificielle française Mistral, qui ambitionne de devenir le principal acteur européen de l’IA, ont signé un accord qui permet au robot conversationnel de la start-up d’utiliser les dépêches d’actualité de l’agence pour répondre aux requêtes de ses utilisateurs.Ni le montant ni la durée de ce contrat “pluriannuel” n’ont été dévoilés. C’est le premier accord de ce type pour l’agence mondiale, ainsi que pour Mistral AI, concurrent européen des géants américains comme OpenAI (concepteur de l’outil ChatGPT).Dans le monde, ce type d’accord reste relativement rare, même si les choses se sont accélérées en 2024. La plupart concerne pour l’heure OpenAI. La société californienne a notamment signé avec le journal économique britannique Financial Times, le quotidien français Le Monde ou encore le groupe allemand Springer (Bild).”C’est le premier accord entre deux acteurs aux ambitions mondiales, voire à l’empreinte mondiale concernant l’AFP, mais aux racines européennes affirmées”, a déclaré le PDG de l’agence, Fabrice Fries, dans une interview avec des journalistes de l’AFP.Cet accord fournira à l’AFP “un nouveau courant de revenus”, a-t-il souligné.Pour Mistral, “l’AFP apporte une source vérifiée, journalistique, dont on pense qu’elle est très importante”, a renchéri le patron de la start-up, Arthur Mensch.- Actu ou vie quotidienne ? -Dès jeudi, les dépêches de l’AFP en 6 langues (français, anglais, espagnol, arabe, allemand, portugais) peuvent être utilisées par le robot conversationnel de Mistral, Le Chat. Il fonctionne comme ChatGPT, qui a popularisé ces outils dans le grand public: l’utilisateur lui pose une question à laquelle il répond en quelques secondes.Quand la question a trait à l’actualité, Le Chat va formuler ses réponses en se servant des dépêches de l’AFP, c’est-à-dire les informations envoyées sous forme de textes par l’agence à ses clients abonnés (médias, institutions, entreprises…).Une phase de test a lieu dans un premier temps, auprès d’une partie seulement des utilisateurs.Le Chat peut puiser dans toutes les archives texte de l’agence depuis 1983, mais pas dans ses photos, vidéos ou infographies.Au total, cela représente 38 millions de dépêches, produites au rythme de 2.300 par jour, selon M. Fries.Cet usage vise selon lui “des professions libérales, des cadres de grandes entreprises”, par exemple pour “préparer des mémos” ou tout document lié à l’actualité.Dans le grand public, beaucoup de gens ont une utilisation différente de ces outils d’IA générative. Ils s’en servent pour des questions de vie quotidienne, auxquelles ces programmes répondent en piochant des éléments sur internet.Les deux usages “sont complémentaires”, a estimé M. Mensch. Pour des questions “qui nécessitent de l’information vérifiée, c’est l’AFP qui fournira” le matériau de base des réponses et, quand les requêtes porteront “sur le shopping ou la météo par exemple, c’est plutôt le web”, a-t-il expliqué.- “Diversification” -La signature intervient peu après l’annonce par le groupe Meta (Facebook, Instagram) de l’arrêt aux Etats-Unis de son programme de fact-checking. A l’échelle mondiale, l’AFP est en première ligne de ce programme.”Nos discussions avec Mistral ont démarré il y a une petite année, ce n’est donc pas corrélé à la décision de Meta”, a affirmé M. Fries, en revendiquant sa “stratégie de diversification” auprès des plateformes numériques alors que les médias traditionnels sont frappés par une grave crise.En 2023, l’AFP a réalisé un bénéfice pour la cinquième année consécutive, avec un résultat net de 1,1 million d’euros, selon les chiffres publiés en avril 2024.Outre ses revenus commerciaux, l’AFP reçoit par l’Etat français une compensation des coûts liés à ses missions d’intérêt général (113,3 millions d’euros en 2023).Contrairement à d’autres accords de ce type, les contenus AFP ne serviront pas à entraîner et faire progresser les modèles informatiques de Mistral, ont assuré les deux parties. Ces contenus sont “un module qui vient se brancher à notre système et peut être débranché” à expiration du contrat, a déclaré M. Mensch.”Ça n’est pas un paiement pour solde de tout compte, comme c’est souvent le cas dans les accords d’entraînement de modèles, mais du développement de revenus récurrents”, a fait valoir M. Fries.

Wall Street termine galvanisée par l’inflation américaine et les résultats des banques

La Bourse de New York a terminé en forte hausse mercredi, propulsée par les chiffres de l’inflation américaine et les résultats trimestriels en hausse du secteur bancaire.Le Dow Jones a avancé de 1,65%, l’indice Nasdaq a bondi de 2,45% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 1,83%.Selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi, l’inflation a de nouveau accéléré en décembre aux Etats-Unis, pour le troisième mois d’affilée, à 2,9% sur un an, contre 2,7% en novembre, en ligne avec les attentes du consensus de Bloomberg.Mais sur un mois, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a freiné à 0,2%, là où les économistes misaient sur un chiffre stable de 0,3%.Les prix à la consommation “ont suscité beaucoup de soulagement”, notammment parce que l’inflation sous-jacente en glissement annuel “a diminué pour la première fois depuis juillet ce qui contribue donc à renforcer les attentes selon lesquelles la tendance baissière reste en place”, souligne auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Les données du jours “laissent potentiellement la porte ouverte à une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed)” lors du premier semestre, ajoute l’analyste.Les investisseurs s’inquiètent depuis plusieurs jours de la possibilité d’un rebond de l’inflation dans la première économie mondiale, ce qui pousserait la banque centrale américaine à donner un coup de frein à sa politique d’assouplissement monétaire.Dans ce contexte et à la suite de la publication de l’indice CPI, le rendement des emprunts d’Etat américain à dix ans s’est très nettement détendu, s’établissant vers 21H30 GMT à 4,65% contre à 4,79% la veille en clôture. Sur l’échéance deux ans, il s’établissait à 4,26% contre 4,36%.”C’est un mouvement important” qui vient contrecarrer des semaines de pessimisme des investisseurs selon M. Kourkafas.Autre moteur ayant tiré à la hausse les principaux indices de la place new-yorkaise, les grandes banques américaines ont présenté mercredi des résultats trimestriels en augmentation, parfois importante, grâce à l’essor des revenus dans les activités de marché et la banque d’affaires.”Les banques, qui sont un secteur très lié à la santé de l’économie et qui pourraient potentiellement bénéficier de la déréglementation et de la politique pro-croissance de la nouvelle administration américaine, sont une bonne confirmation que nous pouvons enfin voir un certain élargissement du leadership du marché au-delà des méga-capitalisations technologiques”, explique Angelo Kourkafas.Wells Fargo a grimpé de 6,69%, Citigroup de 6,49%, Goldman Sachs a gagné 6,02% et JPMorgan Chase a avancé de 1,97%. Dans leur sillage, Blackrock, premier gestionnaire d’actifs au monde qui a connu un quatrième trimestre et une année 2024 record a bondi de 5,19%.Ailleurs à la cote, le constructeur de véhicules électriques Tesla a progressé de 8,04% après une hausse de recommandation de Barclays.

La Bourse de Paris termine en hausse, soulagée après un indice d’inflation américain

La Bourse de Paris a gagné 0,69% mercredi, soulagée par la baisse des taux sur le marché obligataire après la publication d’un indice d’inflation aux Etats-Unis meilleur qu’attendu par les investisseurs.L’indice vedette CAC 40 a gagné 50,92 points pour finir la séance à 7.474,59 points. La veille il avait grappillé 0,20%.De décembre 2024 à décembre 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 2,9% aux Etats-Unis, comme anticipé par le marché, contre 2,7% sur un an en novembre, selon l’indice CPI publié par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites.Mais l’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, a ralenti, à 3,2% sur un an “et c’est ce chiffre-là qui plaît” au marché, commente Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque.”L’inflation sous-jacente baisse pour la première fois depuis cinq mois. On sentait qu’il y avait une tension persistante sur l’inflation américaine et ces chiffres viennent rassurer le marché”, a-t-il poursuivi. “Bien que l’IPC ait bondi à 2,9%, les analystes s’y attendaient et cette hausse était principalement due à une augmentation des prix de l’essence, après quelques semaines de volatilité des prix du pétrole”, explique quant à elle Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Ces données ont poussé les investisseurs à revoir leurs prévisions de baisses des taux d’intérêt de la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed).”Depuis le début de l’année, la prochaine baisse des taux de la Fed était continuellement repoussée dans l’année et le marché tablait sur octobre avant la publication du CPI”. Désormais, il “table sur juillet”, résume Andrea Tueni.Sur le marché obligataire, les rendements des principaux taux d’emprunt souverains se détendaient nettement. Le rendement américain à dix ans évoluait à 4,67% vers 16H05 GMT, contre 4,79% à la clôture mardi. Son équivalent à deux ans, l’échéance la plus sensible aux évolution de politique monétaire, était à 4,28%, contre 4,37% la veille.En France, il est passé de 3,48% mercredi à 3,36% jeudi.Les bancaires dans le vertLes banques américaines comme Goldman Sachs, Wells Fargo et Citigroup ont lancé le coup d’envoi de la saison des résultats aux Etats-Unis et ont fait état de chiffres meilleurs qu’attendu par le marché.Les banques françaises ont bénéficié de la vague d’enthousiasme dans le secteur. A la cote parisienne, Société Générale a gagné 3,07% à 28,72 euros, Crédit Agricole 1,58% à 13,87 euros et BNP Paribas 2,09% à 62,08 euros.Ubisoft bonditLe groupe français spécialiste du jeu vidéo Ubisoft a gagné 3,97% à 12,17 euros après la publication d’informations de presse du média américain Bloomberg faisant état de discussions avec le géant technologique chinois Tencent. Selon ces informations, les deux partis envisageraient de créer une nouvelle entité qui inclurait certains actifs d’Ubisoft, dans le but d’augmenter la valeur de la société française.L’éditeur fait l’objet de rumeurs de rachat qui se sont multipliées ces derniers mois. Tencent, avec qui la famille Guillemot, fondatrice et actionnaire principal du groupe, a scellé une union en 2022 pour garder la main sur l’entreprise, détient près de 10% du capital. La famille Guillemot en possède autour de 15%.Plusieurs options seraient sur la table, notamment un rachat et une sortie de la Bourse.

Le taux du Livret A va baisser à 2,4% au 1er février

Le taux du livret A va baisser à 2,4% le 1er février, contre 3% actuellement, sur décision mercredi du ministère de l’Economie, qui a en revanche accordé un “coup de pouce” aux douze millions d’épargnants les plus modestes détenteurs d’un Livret d’épargne populaire, qui leur rapportera 3,5%.”Après la baisse de l’inflation, ces nouveaux taux protègent l’épargne des Français”, a déclaré le ministre Eric Lombard, cité dans un communiqué.Le locataire de Bercy, comme plus tôt dans la journée le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, a choisi de s’en tenir pour la fixation du taux du Livret A au strict calcul de la formule, intégrant pour moitié l’inflation relevée ces six derniers mois.Il avait préparé les esprits en évoquant la semaine dernière un taux “autour de 2,5%”.La baisse, inédite depuis début 2020 et par son ampleur depuis 2009, reflète le ralentissement de la hausse des prix l’an dernier.”Offrir un meilleur taux que ce qu’implique la formule se justifiait surtout quand l’inflation était forte”, a cependant observé dans une note le directeur des études économiques à l’IESEG School of Management Eric Dor.Le taux du Livret A, revu deux fois par an et aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est éminemment politique et a fait l’objet de fréquentes dérogations ces dernières années.- Consommer plutôt qu’épargner -La baisse du taux du Livret A offre un bol d’air aux acteurs qui le rémunèrent : les banques (les analystes de Jefferies ont d’ailleurs salué une “bonne surprise” pour la marge de ces dernières) et la Caisse des dépôts (CDC) qu’Éric Lombard dirigeait jusqu’à sa nomination en tant que ministre fin décembre.”Cette baisse de taux est une bonne nouvelle pour le logement, car elle va stimuler la construction de logements sociaux, ce qui est une priorité pour ce gouvernement”, a affirmé M. Lombard.Les sommes déposées sur les Livrets A et les LDDS sont pour majorité destinées au financement du logement social et à la politique de la ville, via la “Caisse”.”Cette baisse permettra de soutenir l’investissement, enjeu majeur dans un contexte de crise du logement sans précédent”, s’est félicitée dans un communiqué la fédération des entreprises sociales pour l’habitat (ESH).”Les bailleurs qui font face à la hausse des coûts de production et aux enjeux majeurs de rénovation, en ont besoin”, a abondé Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH).Cette baisse du taux sera aussi vue d’un bon Å“il par les assureurs, qui vendent un produit d’épargne concurrent, l’assurance-vie.Le gouvernement “souhaite (…) favoriser la consommation des ménages qui est atone depuis des mois”, analyse de son côté Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.”Pour autant, la baisse du taux du Livret A ne fait pas toujours le printemps de la consommation, qui obéit à des facteurs psychologiques”, pointe-t-il.Les Livrets A et les LDDS se sont garnis de 17,5 milliards d’euros supplémentaires entre janvier et novembre 2024, pour atteindre un encours de 582,3 milliards d’euros, selon les dernières données de la CDC.- Coup de pouce pour le LEP -Si la formule de calcul a été strictement appliquée pour le taux du Livret A, le Livret d’épargne populaire (LEP) a bénéficié d’un “coup de pouce” : il descendra de 4% à 3,5% au lieu des 2,9% théoriquement prévus.”Il est essentiel de poursuivre cet élan en faveur de l’épargne populaire”, a justifié mercredi M. Villeroy de Galhau devant la commission des finances du Sénat.Le nombre de détenteurs de ce livret, accessible sous conditions de revenus, a tendance à plafonner : il s’élevait à 11,8 millions fin 2024, loin des 19 millions de ménages qui pourraient y prétendre. La Banque de France a pour objectif d’en ouvrir un million de plus cette année.  “Les banques peuvent et doivent faire encore mieux” pour commercialiser ce produit, a souligné le gouverneur devant les sénateurs. D’eux-mêmes, les établissements bancaires ne participent que timidement à l’essor du LEP.

Microplastiques: des concentrations très variables dans les eaux françaises en bouteille

Les eaux vendues en bouteille en France ont une teneur très variable en microplastiques, des composants dont les effets incertains sur la santé suscitent l’inquiétude, montre une étude publiée mercredi et réalisée à partir d’une dizaine d’échantillons.”Les concentrations en microplastiques allaient de (…) 0,001 à 0,250 microgramme par litre”, soit “une variation considérable”, résume cette étude, publiée dans la revue PLOS Water et réalisée notamment par des chercheurs du CNRS à Toulouse.”Cela laisse penser que la marque choisie (…) joue beaucoup sur le degré auquel on est exposé aux microplastique en ingérant de l’eau en bouteille”, souligne ce travail.Les microparticules de plastique suscitent depuis plusieurs années l’inquiétude en raison de leur omniprésence alors que l’on ignore largement leurs effets sur la santé: leur présence dans l’organisme est associée à de multiples pathologies, mais il reste difficile de prouver un rapport de cause à effet.Les auteurs de l’étude publiée mercredi se sont penchés sur dix eaux en bouteille, dont le nom n’est pas donné. Ils ont aussi mesuré la présence de microplastiques d’une eau en robinet de Toulouse, celle-ci s’avérant plutôt élevée.Comme en témoigne cette dernière observation, les plastiques repérés sont en grande majorité différents de ceux contenus dans les bouteilles. Ce sont donc d’autres stades du traitement de l’eau qui semblent principalement en cause.Autre observation importante: les microplastiques repérés dans les eaux -en bouteille et du robinet- sont la plupart du temps très petits, moins de 20 microns de diamètre.Or cette catégorie de microplastiques est jugée la plus à risque pour la santé humaine, notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par la capacité à pénétrer le sang et les différents organes.En raison des vastes incertitudes sur les risques réels des microplastiques, cette étude ne permet pas de conclure que les eaux françaises en bouteille sont dangereuses pour la santé.Mais elle pose des questions sur la régulation de ces produits, qui se sont récemment trouvés au coeur d’une vaste polémique après des révélations sur des traitements interdits appliqués aux eaux produites par Nestlé.Les règles sur les microplastiques sont quasiment inexistantes. La Commission européenne a récemment publié une directive pour faciliter leur mesure, mais elle n’inclut pas les microplastiques de moins de 20 microns, jugés trop difficiles à détecter.L’étude de PLOS Water avait justement pour but de montrer qu’il est possible de mesurer avec précision la teneur en microplastiques si petits.”Non seulement cette étude démontre que le protocole utilisé est applicable, mais elle souligne l’importance d’inclure les petits microplastiques dans l’analyse et la régulation des eaux”, concluent les chercheurs.

Le candidat de Trump à l’Energie veut développer le renouvelable… et le fossile

Le candidat choisi par Donald Trump comme secrétaire à l’Energie a plaidé mercredi pour le développement des énergies renouvelables et a évoqué le changement climatique comme “un fait”, rompant avec des déclarations antérieures, même s’il veut aussi faire croître l’offre d’énergies fossiles.Fondateur de la société Liberty Energy, qui fournit des équipements à l’industrie du gaz et pétrole de schiste, Chris Wright est connu pour son soutien à l’extraction des énergies fossiles.L’an dernier, il avait affirmé, dans une vidéo posté sur le réseau LinkedIn, qu’il n’ayait “pas de crise climatique” et que “nous (n’étions) pas engagé dans la transition énergétique”.”L’énergie propre, ou sale, n’existe pas”, avait-il poursuivi.Mercredi, lors de son audition par la commission sénatoriale à l’Energie et aux Ressources naturelles, qui fait partie du processus de confirmation à son poste au sein du gouvernement, l’entrepeneur a tenu un discours différent.Le changement climatique “est un fait, c’est un défi, dont la solution est de faire évoluer notre système énergétique”, a déclaré le quinquagénaire face aux sénateurs.”Y a-t-il des choses que nous pouvons faire, des investissements, par le biais du secrétariat à l’Energie pour accélérer le développement de nouvelles énergies qui sont la seule voie pour répondre au changement climatique? Absolument”, a-t-il poursuivi.L’homme d’affaires a mentionné l’énergie solaire et la géothermie, ainsi que l’énergie nucléaire, qui n’est pas renouvelable.”L’énergie et le climat sont un problème mondial, mais les Etats-Unis devraient être le leader (dans ce secteur)”, a exhorté Chris Wright, “et je pense que le président Trump est sur la même ligne.”Pour autant, le candidat de Donald Trump s’est dit favorable à la croissance des capacités énergétiques américaines en général, sous toutes ses formes, y compris fossiles.Chris Wright a notamment plaidé pour la construction de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL).Le président américain Joe Biden a décrété, en janvier 2024, un moratoire sur la construction de nouveaux terminaux, invoquant la “menace” climatique.Les énergies fossiles “ne sont plus à la mode”, a constaté Chris Wright. “Il y a moins d’intérêt des investisseurs et moins de velléités d’en parler. Je ne partage pas cette aversion.””Je veux voir les nouvelles technologiqes augmenter les ressources en énergie dans leur ensemble”, a-t-il ajouté, “y compris les hydrocarbures.”

Chambres d’agriculture: un scrutin sous les projecteurs, pour départager les syndicats

Les agriculteurs votent à partir de mercredi pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture, un scrutin à l’écho inédit qui déterminera le nouveau rapport de force entre des syndicats ayant tous gagné en visibilité depuis la crise de l’hiver dernier.Quelque deux millions d’électeurs – exploitants actifs ou retraités, mais aussi salariés et propriétaires fonciers – sont invités à s’exprimer du 15 au 31 janvier, sauf à Mayotte où le vote a été reporté après le cyclone Chido. Les résultats seront publiés au plus tard le 8 février.Acteurs clé, les chambres d’agriculture ont pour rôle d'”améliorer la performance économique, sociale et environnementale” des exploitations, selon le Code rural.Ces établissements publics conseillent et offrent des prestations aux exploitants (pour l’installation, la gestion de leur exploitation, la conformité avec la PAC, etc.), tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.Tout l’enjeu du scrutin sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), aujourd’hui à la tête de 97 chambres sur 101, mais contestée sur le terrain par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, est ébranlée.Face au duo historique, la CR (deuxième syndicat avec trois chambres) espère en ravir entre 15 et 20, et la Confédération paysanne (qui dirige aujourd’hui celle de Mayotte), une dizaine.Revendiquant une hausse importante des adhésions, les deux challengers dénoncent une forme de cogestion installée entre le gouvernement et la FNSEA, l’ex-syndicat unique créé après-Guerre.Ils déplorent d’ailleurs un mode de scrutin favorable à l’alliance FNSEA-JA car attribuant à la liste arrivée en tête la moitié des sièges, le reste étant ensuite réparti à la proportionnelle. La Confédération paysanne, qui réclame plus de proportionnelle, s’est vu opposer lundi une fin de non-recevoir par François Bayrou, auprès duquel elle espérait pourtant trouver une oreille attentive au vu de son attachement à ce mode de scrutin au niveau politique.- “Appel au chaos” -Reconnaissant un contexte “pas facile”, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a déclaré mercredi lors de ses voeux à la presse vouloir “enrayer” la baisse de participation et espérer plus de 50%.Lors du précédent scrutin, en 2019, moins d’un agriculteur sur deux avait participé.”Notre objectif est de reprendre (les chambres) qui avaient été perdues ou celles qu’on n’a pas, tout en étant quand même clairvoyant”, a renchéri Pierrick Horel, président des JA, défendant un “projet plus structurant” selon lui que “l’appel au chaos” de la Coordination rurale.La présidente de la CR, Véronique Le Floc’h, a elle indiqué depuis la Loire-Atlantique qu’elle poursuivrait son “tour de France pour aller à la rencontre de tous les agriculteurs jusqu’à fin janvier”, prônant l’allègement des charges et des normes.”Je dis aux agriculteurs +n’ayez pas peur+. Soit vous restez couchés, soit vous changez de chambre. Mais dans tous les cas la Coordination rurale est prête. N’ayez pas peur, c’est ce que disait aussi Jean-Paul II”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence.La Confédération paysanne, qui défend notamment l’agroécologie, dénonce pour sa part les “demandes populistes de la FNSEA et de la Coordination rurale” sur les normes et contrôles, déplorant l’absence de “mesures concrètes pour garantir” le revenu des agriculteurs de la part du gouvernement.Le monde agricole, confronté à une crise existentielle renforcée en 2024 par de graves aléas climatiques et sanitaires, s’était fortement mobilisé l’hiver dernier, obtenant de nombreuses promesses fiscales, financières ou sur les normes, de la part du gouvernement Attal.Leur mise en oeuvre a été en grande partie suspendue en raison de l’instabilité politique et les syndicats ont relancé leurs actions à l’automne, bien qu’en ordre dispersé.François Bayrou, qui avait déjà promis lundi en recevant les quatre principaux syndicats de tenir les engagements pris par ses prédécesseurs en 2024, a mené mardi dans son discours de politique générale une charge contre les contrôles et les normes environnementales auxquels les agriculteurs sont soumis, déclenchant une polémique autour des contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB).FNSEA et JA ont donné au gouvernement jusqu’au salon de l’Agriculture, organisé à partir du 22 février, pour engager des réformes pour alléger ces normes et contrôles, et concrétiser les engagements budgétaires et législatifs.

Assurance: pas question d’individualiser les risques avec l’IA (professionnels)

Le gouverneur de la Banque de France et la directrice générale de CNP Assurances ont plaidé mercredi contre une individualisation des risques climatiques “maison par maison” via l’intelligence artificielle, estimant elle casserait la mutualisation des primes, clé du système d’assurance français.Interrogé devant une Commission du Sénat sur le risque de retrait des assureurs dans les zones à risques, comme Mayotte, M. Villeroy de Galhau a plaidé pour que “les assureurs restent dans le jeu”, et surtout, sans “recul de la mutualisation”. “Évidemment l’analyse de données, l’intelligence artificielle permettent presque d’avoir l’individualisation des risques mais l’individuation totale des risques, c’est le contraire de l’assurance”, a-t-il estimé.Même avertissement chez Marie-Aude Thépaut, qui en évoquant le retrait des assureurs en Californie a souligné que les assureurs devaient rester “diversifiés entre zones” et qu’il était impossible que “chacun paie pour son risque”.”Le système français fait qu’aujourd’hui en France il n’y a pas de zones qui ne sont pas assurables. Par contre si on casse le côté mutualisation et qu’à la fin chacun paye pour son risque, le problème est qu’on va demander une prime d’assurance proche du prix du bien à assurer et qu’il y a des gens qui ne seront plus en capacité de s’assurer”, a-t-elle détaillé devant l’Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja).”Aujourd’hui c’est simple: on prend la carte de France, on couple avec les sinistres, et on regarde non pas ville par ville mais rue par rue. Et avec l’intelligence artificielle, c’est maison par maison, pour voir où les occurrences de risques sont les plus élevées”, a-t-elle prévenu.”La mutualisation du risque permet à quasi toute la population d’être assurée. Mais en France dans certaines régions comme dans le Nord ça devient compliqué, avec des personnes qui sont inondées trois fois de suite, c’est comme les sinistres auto, on sent qu’on est sur la tangente sur ces sujets”, a-t-elle conclu.”Le sujet des évènements naturels est loin d’être terminé”, a renchéri Florence Lustman, présidente de France Assureurs, en présentant ses voeux mercredi.”Les assureurs sont juste un thermomètre: avec nos tarifs et nos contrats, on prend la température des risques, et la température monte”, a-t-elle souligné, rappelant que “2024 ressort comme l’année la plus sinistrée au niveau mondial” du point de vue climatique.Â