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La Cour suprême américaine ouvre la voie aux licenciements massifs de fonctionnaires voulus par Trump

La Cour suprême américaine a ouvert la voie à la mise en oeuvre de licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux voulus par Donald Trump en levant mardi une suspension décidée par un tribunal de Californie il y a deux mois.Une juge de première instance, Susan Illston, avait prononcé en mai une suspension temporaire de licenciements à grande échelle d’employés fédéraux, au motif que ce type de mesures nécessitait probablement le feu vert du Congrès américain.A terme, l’ordonnance de la plus haute juridiction des Etats-Unis risque de coûter leur emploi à des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux.Mais la Cour suprême prend le soin de souligner que sa décision de mardi ne porte pas “sur la légalité des plans de réduction d’effectifs et de réorganisation des agences (fédérales) élaborés ou approuvés”, qui découleraient des directives données par Donald Trump dès les premières semaines de son second mandat.C’est sur le décret présidentiel à l’origine de ces restructurations d’envergure, en date du 11 février, qu’elle se prononce.Dans ce texte, le président républicain “ordonne aux agences (fédérales) de planifier des réorganisations et des réductions d’effectifs +conformément à la législation en vigueur+”, écrit la juge progressiste Sonia Sotomayor, en accord avec la majorité des neuf magistrats qui composent la Cour suprême.Ainsi cette dernière a considéré que “le gouvernement est en position d’obtenir gain de cause quant à son argument selon lequel le décret exécutif est légal”.- “Limites juridiques” -En revanche, “les plans eux-mêmes ne sont pas soumis à cette Cour, à ce stade, et nous n’avons donc pas l’occasion d’examiner s’ils peuvent être et seront mis en Å“uvre dans le respect des limites juridiques”, souligne la juge Sotomayor.Ils feront sans doute l’objet de longues batailles juridiques.A ce stade, la Cour suprême laisse la main à la juridiction de première instance pour se prononcer.Dans son avis de désaccord, “pour une raison ou une autre, cette Cour juge bon d’intervenir maintenant et d’autoriser le président à tout détruire sur son passage dès le début de ce litige”, a fustigé la juge progressiste Ketanji Brown Jackson.”Si les présidents bénéficient d’un certain pouvoir discrétionnaire pour réduire la fonction publique fédérale, ils ne peuvent pas restructurer fondamentalement le gouvernement fédéral à eux tout seuls”, insiste-t-elle.Donald Trump, de retour à la Maison Blanche depuis fin janvier, a fait des fonctionnaires fédéraux une de ses principales cibles. Sous la conduite d’une commission alors pilotée par Elon Musk, son ex-proche conseiller avec lequel il s’est depuis brouillé, le milliardaire républicain a mené tambour battant des coupes drastiques dans l’administration fédérale et sabré dans les dépenses publiques.Le principal syndicat américain de fonctionnaires fédéraux, l’AFGE, associé à d’autres syndicats et à des ONG, a initié l’action en justice contre le gouvernement Trump en argumentant que le président outrepassait son pouvoir présidentiel avec ces licenciements massifs décidés sans l’aval du Congrès.

Haute couture: Demna fait ses adieux à Balenciaga

Une dernière collection comme un ultime au revoir: Demna présente mercredi à Paris, lors de la semaine de la haute couture, son dernier défilé chez Balenciaga, avant de rejoindre Gucci.Après dix ans à sa tête, Demna Gvasalia quitte la maison française pour prendre la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent l’activité de Kering, propriétaire des deux maisons.  “Ce que Demna a apporté à la mode, à Balenciaga et au succès du groupe est immense. Sa force créative est exactement ce dont Gucci a besoin”, saluait François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe, dans le communiqué annonçant ce transfert, sans doute le plus inattendu du mercato mode de ces derniers mois.Les rumeurs sur la succession de Sabato de Sarno, parti en février après seulement deux ans à la tête de la griffe italienne, évoquaient plutôt Maria Grazia Chiuri, alors future ex-directrice artistique des collections femme de Dior, ou Hedi Slimane, parti de Celine en octobre 2024. Demna, lui, n’avait été que rarement cité.Cette nomination surprise doit relancer la marque italienne, en perte de vitesse. Plombé par la mauvaise passe de sa marque phare, qui représente 44% du chiffre d’affaires de Kering (Saint Laurent, Bottega Veneta…), le groupe aux 47.000 employés a vu ses revenus reculer de 12% en 2024, à 17,19 milliards d’euros, et son bénéfice net chuter de 64%.- Style iconoclaste -L’annonce a toutefois été mal accueillie par les marchés, les investisseurs attendant plutôt un poids lourd venu de l’extérieur.”Pour nous, ce choix est une évidence. Demna est l’un des designers les plus influents et les plus talentueux de sa génération”, a répondu François-Henri Pinault lors de l’assemblée générale de Kering fin avril. Avec son style iconoclaste, le Géorgien de 44 ans a fait ses preuves chez Balenciaga.Depuis 2015, le créateur s’est fait connaître par sa capacité à habiller aussi bien la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, à faire des T-shirts et de la haute couture et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”.Mais il est aussi parfois allé trop loin: en 2022, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste fait scandale.Demna avait reconnu un “mauvais choix” et promis de changer. L’année suivante, il avait présenté un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes.Son dernier défilé, avant de passer officiellement la maison à son successeur Pierpaoli Piccioli, sera minutieusement analysé, avant qu’il ne rejoigne officiellement Gucci.Au sein de la maison italienne, “Demna pourra déployer son talent, tout en s’inscrivant dans des codes très différents de ceux de Balenciaga”, a assuré François-Henri Pinault.- Renouveau chez Maison Margiela – Une page se tourne chez Balenciaga mais également chez Maison Margiela, qui dévoile dans la soirée sa première collection de Glenn Martens.Le designer belge a été nommé directeur artistique en janvier pour prendre la suite du créateur star et fantasque John Galliano.Connu pour son travail chez Diesel et au sein de la marque expérimentale Y/Projet, Glenn Martens signe avec ce premier défilé le retour de la maison au calendrier de la haute couture, après un dernier show sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considéré par beaucoup comme l’un des plus spectaculaires de ces dernières années. Cette journée sera également marquée par les défilés des Néerlandais Viktor & Ralph, du Hongkongais Robert Wun, du Français Franck Sorbier, du Japonais Yuima Nakazato et des Libanais Zuhair Murad et Elie Saab. 

Des incendies font rage dans le Sud, les flammes atteignent Marseille

Les violents incendies qui ont dévoré des milliers d’hectares dans le sud de la France ces dernières heures, dopés par une longue période de canicule et des vents violents, ont frappé jusqu’à Marseille mardi, prélude à un “été à haut risque” selon le ministre de l’Intérieur.”Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque”, a averti Bruno Retailleau mardi soir, lors d’un point presse à Marseille auprès des marins-pompiers de la ville et des pompiers du département. Ils ont été plus de 800 au total mobilisés face à cet incendie ravageur parti de la commune limitrophe des Pennes-Mirabeau après un feu de véhicule.Faisant un bilan de ce sinistre “pas encore fixé” mais qui pourrait l’être “au cours des prochaines heures”, le ministre a souligné que 400 personnes avaient été évacuées, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau. Egalement “63 maisons ont été touchées, dont une dizaine brûlées et pratiquement détruites”.Soulignant que jusqu’à 400 tonnes d’eau avaient été déversées par la dizaine d’aéronefs mobilisés, pour empêcher que les flammes, venues toucher les quartiers nord de Marseille, fassent plus de dégâts, le ministre a également appelé au civisme des habitants, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.En quelques heures, cet incendie a parcouru 700 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille dans la journée, entraînant à la mi-journée la fermeture de l’aéroport d’Aix Marseille Provence, le quatrième de l’hexagone en nombre de passagers. Une reprise partielle du trafic a eu lieu vers 21h30.Le panache de fumée dégagé a provoqué sur Marseille une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes, selon Atmo-Sud, et s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.- “Oiseaux en flammes” -Arrivé à 16h00 aux portes des quartiers Nord de la cité phocéenne, l’incendie a poussé la préfecture et les autorités à appeler au confinement les quelque 15.000 habitants du 16e arrondissement, tous prévenus sur leurs téléphones par le sytème FR.alertLa police a alors aussitôt bouclé le secteur, juste en dessous du centre commercial Grand Littoral. “Ils ne nous laissent pas rentrer”, témoignait une habitante bloquée avec son panier de courses. Dans le quartier de l’Estaque, aux confins nord de la ville, Monique Peter, retraitée de 73 ans, a “déjà eu de gros feux comme ça en 2001, en 2005, en 2006, mais pas aussi rapidement. En l’espace de dix minutes, le feu est sorti des Pennes-Mirabeau, vraiment ça a fait un saut. Quand on était dehors, on a vu des oiseaux s’envoler en flammes”.”On a été obligés de partir parce que les flammes arrivaient dans le jardin et les pompiers sont arrivés quatre heures après, tout simplement. Et depuis, on est là et on n’arrive pas à savoir si notre maison est encore debout”, se désole-t-elle.En fin d’après-midi, la circulation des trains passant près de l’incendie, notamment la ligne vers Paris, a été interrompue au départ et à l’arrivée de Marseille, pour une période indéterminée.A l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent toujours à lutter contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt depuis lundi. Selon le préfet, ce feu progressait encore modérément en fin de journée mardi.Là aussi le feu, parti lundi dans des circonstances inconnues d’un domaine viticole des Corbières, s’est très vite propagé, sur une végétation desséchée et sous l’effet d’un vent soufflant jusqu’à 90 km/h. Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne afin de déterminer les causes de l’incendie.Pour éviter les stationnements anarchiques de nombreux camions et fluidifier le trafic routier, en cette période de congés, l’autoroute A9, fermée depuis lundi après-midi, causant des dizaines de kilomètres d’embouteillages, avait été rouverte à la circulation en fin de matinée.Mais elle a été de nouveau coupée en fin d’après-midi, pendant plus de trois heures, “à titre préventif”, dans l’Hérault cette fois, dans les deux sens de circulation, entre Sète (sortie N.33) et Agde (N.34), en raison de fumées provenant d’un feu de pinède qui a brûlé 400 hectares sur les communes de Castelnau-de-Guers et Montagnac. Dans ce département, 820 pompiers étaient encore engagés contre les flammes mardi soir, sur trois fronts. Cet axe incontournable entre la vallée du Rhône et l’Espagne a finalement été à nouveau rouvert vers 21h45, a-t-on appris auprès des pompiers et de Vinci.A une cinquantaine de kilomètres au nord, les sapeurs-pompiers du Gard intervenaient toujours dans la soirée face à un feu de forêt, à Montardier. Là ce sont 120 hectares de végétation, de broussailles et de feuillus qui ont été avalés par les flammes. burs-san/ol/

Energie: le Sénat approuve à nouveau sa loi de programmation, malgré la discorde gouvernementale

Le Sénat a de nouveau approuvé mardi une loi sur l’avenir énergétique de la France actant une relance massive du nucléaire, censée aider l’exécutif à finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) “avant la fin de l’été”, malgré les divergences gouvernementales récentes sur les énergies renouvelables.La proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet (Vosges) a été adoptée dans la nuit à 221 voix contre 24, en deuxième lecture. Elle doit désormais faire son retour fin septembre à l’Assemblée nationale, où les débats inauguraux sur ce texte ont déjà été très chaotiques, conduisant à son rejet en première lecture fin juin.Au-delà de l’adoption de ce texte qui ne faisait aucun doute dans la chambre haute qui en est à l’initiative, les débats au Sénat ont surtout remis sur la table les passes d’armes des derniers jours.La coalition gouvernementale est en effet fragilisée par l’opposition frontale entre camp macroniste et droite, depuis que le patron des Républicains (LR) – et ministre de l’Intérieur – Bruno Retailleau s’est fendu d’une tribune au Figaro dans laquelle il plaide pour la fin des “subventions publiques” pour l’éolien et le photovoltaïque.”Une tribune dont je déplore les constats et les recommandations à de nombreux égards”, a martelé le ministre de l’Industrie Marc Ferracci (Renaissance) devant les sénateurs, assurant que “certaines énergies renouvelables sont très compétitives”.Lui défend “un mix énergétique équilibré combinant la puissance du nucléaire et le potentiel des énergies renouvelables”… Deux piliers qui figurent bien dans le texte examiné au Parlement. – 14 nouveaux réacteurs -Le groupe LR, première force au Sénat, s’est de son côté employé à expliquer que sa vision n’était pas incompatible avec celle de Bruno Retailleau, qui est d’ailleurs le coauteur du texte débattu au Sénat.”Il n’y a absolument pas de contradiction, car le financement des énergies renouvelables relève du projet de loi de finances. C’est là que des choix seront à faire”, a insisté le sénateur LR Alain Cadec. Mais, signe que le débat est loin d’être tranché à droite, la présidente LR d’ÃŽle-de-France Valérie Pécresse a dévoilé une position différente de M. Retailleau, dans une contribution publiée par La Tribune dimanche où elle fustige “la guerre stérile” rouverte entre nucléaire et renouvelables.La gauche n’a pas manqué de s’engager dans cette brèche, fustigeant ces dissensions comme l’absence de volet financier dans cette loi programmatique, mise au débat sans étude d’impact ni avis du Conseil d’Etat.”Quels seront les impacts de cette loi sur le prix de l’électricité ? Sur le montant nécessaire d’investissements publics ? Sur notre trajectoire climatique ? Sur notre souveraineté ? On n’en sait rien. C’est irresponsable”, s’est indigné l’écologiste Yannick Jadot. Les écologistes ont voté contre, les socialistes et communistes se sont eux abstenus.La majorité sénatoriale défend tout de même sa vision qu’elle juge “équilibrée”: d’une part une relance massive du nucléaire, avec notamment la construction de 14 nouveaux réacteurs; d’autre part des objectifs pour l’essor des énergies renouvelables avec d’ici 2030, une part d’énergie décarbonée d’au moins 58% de la consommation d’énergie en France, contre environ 40% actuellement. Cette architecture a fait l’objet de négociations entre gouvernement, sénateurs et députés de l’ex-majorité présidentielle, au point de faire quasiment consensus. – Pas de moratoire -En tout cas, le moratoire sur les énergies éolienne et solaire qui avait mis le feu aux poudres à l’Assemblée nationale, convainquant les groupes de l’ancienne majorité macroniste de voter contre l’ensemble du texte, n’est plus d’actualité: il ne peut plus être mis au débat en raison des règles de procédure parlementaire.Le Sénat n’y était de toute façon pas favorable, même s’il a voté une mesure précisant la nécessité de “privilégier le renouvellement des installations existantes” plutôt que l’implantation de nouveaux projets. Les sénateurs ont également plaidé pour que le gouvernement attende l’adoption définitive de cette loi pour finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la trajectoire énergétique qu’il entend publier prochainement par décret. Le décret sera publié “avant la fin de l’été”, a néanmoins assuré M. Ferracci… Un délai incompatible avec la deuxième lecture du texte par les députés fin septembre, puis la tenue d’une commission mixte paritaire attendue mi-octobre pour aboutir à une rédaction commune aux deux chambre du Parlement.

Trump menace d’une nouvelle volée de droits de douane, cuivre en tête

Le président américain Donald Trump a montré mardi qu’il n’avait pas l’intention d’adoucir sa politique douanière, en disant vouloir imposer de nouvelles surtaxes, cette fois sur les produits pharmaceutiques et le cuivre importés.Répondant à des questions de journalistes en plein Conseil des ministres, le chef de l’Etat a dit qu’il envisageait d’imposer une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques.Il a précisé qu’il attendrait au moins un an pour la mettre en place, afin de laisser aux entreprises le temps de construire des usines sur le sol américain.Pour le cuivre, ce sera 50%, a-t-il lancé, sans donner d’échéance précise.Son ministre du Commerce Howard Lutnick a ensuite déclaré à la chaîne de télévision CNBC que cette surtaxe sur le cuivre pourrait être imposée rapidement, “fin juillet, peut-être le 1er août”.Cette perspective a poussé les investisseurs à se dépêcher d’acheter ce métal, faisant s’envoler le cours du cuivre qui a atteint un nouveau record, au-delà de 5,50 dollars la livre.Wall Street, de son côté, a terminé la séance en petite baisse, les investisseurs se gardant manifestement de surréagir.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de relancer l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il a déjà instauré des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile) et une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des autres produits entrant aux Etats-Unis.Il compte relever cette surtaxe à compter du 1er août pour pénaliser encore plus les exportations de dizaines de pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis.”Aucun délai ne sera accordé”, a assuré mardi M. Trump sur sa plateforme Truth Social.- Des taxes au courrier -Le président américain a commencé lundi à envoyer des lettres aux partenaires commerciaux des États-Unis pour annoncer le sort qui leur sera réservé.Quatorze pays connaissent ainsi le montant de la surtaxe qu’il leur a concoctée: de +25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à +40% (Laos et Birmanie) en passant par +36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non-asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.Son président Cyril Ramaphosa a fait savoir mardi qu’il allait “poursuivre les efforts diplomatiques” avec Washington. Les producteurs d’agrumes, notamment, s’inquiètent de perdre des débouchés aux Etats-Unis et de se retrouver avec des invendus sur les bras.Le président Trump a affirmé mardi qu’il enverrait d’autres lettres “aujourd’hui, demain, et dans les prochains jours”. Aucun nouveau courrier n’avait été rendu public vers 16H40 locales (20H40 GMT). L’Union européenne (UE), qui selon lui se comporte “très gentiment” ces derniers temps, recevra sa lettre “probablement d’ici deux jours”, a-t-il dit.- Qu’ils “baissent encore plus” -Initialement, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais M. Trump a signé lundi un décret pour la repousser au 1er août.Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Le Cambodge estime avoir obtenu une “grande victoire” après que la surtaxe visant ses produits eut baissé depuis avril (passant de 49% à 36%). Il espère toutefois qu’elle diminue encore.Dans le cas contraire, Sreymom, une ouvrière textile de la capitale cambodgienne Phnom Penh, craint de voir les commandes baisser et de perdre son travail. “Je veux que les droits (de douane) baissent encore plus”, a-t-elle lancé à l’AFP.

Wall Street termine sans grand entrain face aux menaces commerciales de Trump

La Bourse de New York a terminé en petite baisse mardi, toujours retenue par les dernières déclarations de Donald Trump sur les droits de douane, les investisseurs refusant toutefois d’y surréagir.Le Dow Jones a perdu 0,37%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,03%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,07%) ont terminé proche de l’équilibre. “L’aggravation récente des tensions commerciales freine l’appétit pour le risque à Wall Street”, résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Donald Trump a promis lundi des surtaxes douanières plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Quatorze pays connaissent ainsi le montant de la surtaxe qu’il leur a concoctée: de +25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à +40% (Laos et Birmanie).Le président américain a aussi dit mardi vouloir imposer des droits de douane cette fois sur les produits pharmaceutiques et le cuivre importés.Le marché demeure “attentiste” et ne veut pas “réagir avec excès”, remarque toutefois auprès de l’AFP Victoria Fernandez de Crossmark Global Investments. Les investisseurs “comprennent mieux le style de négociation” de Donald Trump et “ils vont attendre des précisions avant de tirer des conclusions”, ajoute l’analyste.Le locataire de la Maison Blanche a officiellement repoussé au 1er août, contre le 9 juillet précédemment, la date butoir pour trouver un accord avec ses partenaires commerciaux sur des surtaxes douanières.La place américaine attend également la publication mercredi du compte rendu (“minutes”) de la réunion de juin du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine.”Le marché va s’intéresser à la position des différents membres en ce qui concerne (…) le calendrier d’une baisse des taux”, explique Mme Fernandez. Les acteurs de la finance s’attendent à ce que la banque centrale américaine laisse ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion de juillet, selon l’outil de suivi de CME FedWatch. Une majorité anticipe toutefois que les taux devraient être abaissés lors de la réunion suivante, en septembre.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait à 4,40% vers 20H20 GMT, contre 4,38% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le constructeur aéronautique américain Boeing a lâché 0,05% à 218,52 dollars malgré l’annonce d’une livraison de 150 avions commerciaux au deuxième trimestre (contre 92 un an auparavant), du jamais vu pour cette période en sept ans.Le spécialiste des véhicules électriques Tesla a regagné un peu de terrain (+1,32% à 297,81 dollars) après sa chute de la veille, provoquée par le lancement d’un nouveau parti politique par Elon Musk, patron du groupe et ancien allié de M. Trump.Après être tombées dans la foulée des déclarations de Donald Trump sur de possibles droits de douane touchant leur secteur, les valeurs pharmaceutiques ont repris quelques couleurs en fin de séance: Pfizer a avancé de 1,51%, Eli Lilly a gagné 0,62% et Novo Nordizk, 0,46%.Les valeurs du secteur de l’énergie solaire ont chuté après la signature, par le président Trump, d’un décret visant à supprimer les subventions accordées aux énergies renouvelables en raison de “distorsions de marché”. Sunrun a perdu 11,43%, First Solar a reculé de 6,54% et Enphase Energy a lâché 3,58%.

Wall Street termine sans grand entrain face aux menaces commerciales de Trump

La Bourse de New York a terminé en petite baisse mardi, toujours retenue par les dernières déclarations de Donald Trump sur les droits de douane, les investisseurs refusant toutefois d’y surréagir.Le Dow Jones a perdu 0,37%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,03%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,07%) ont terminé proche de l’équilibre. 

Agriculture: le Parlement adopte la loi Duplomb et la réintroduction sous conditions d’un pesticide

Le Parlement a définitivement adopté mardi la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l’Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d’un pesticide de type néonicotinoïde.Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), la proposition de loi, adoptée par 316 voix contre 223 lors d’une dernière séance tendue à l’Assemblée, est présentée comme l’une des réponses à la colère des agriculteurs de l’hiver 2024.Réclamée par la FNSEA, syndicat agricole leader, et ses alliés des Jeunes agriculteurs qui ont salué tous deux après le vote “un premier pas pour relancer notre appareil de production agricole”, la loi est critiquée par la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole français.Ce texte “entérine qu’une majorité d’élus continue à promouvoir un modèle agro-industriel qui ne répond en rien aux attentes du monde paysan. Toute la colère qui nous a fait descendre dans la rue l’an dernier, c’était pour demander un revenu digne”, a réagi Fanny Métrat, porte-parole de la Confédération paysanne.La mesure la plus clivante prévoit la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes.- Les filières fixées à l’automne ? -L’acétamipride est interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Ses effets sur l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. Le produit est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Le texte prévoit une réintroduction sans délai, avec toutefois une clause de réexamen par un conseil de surveillance, trois ans après, puis annuelle, pour vérifier que les critères d’autorisation sont toujours remplis.La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard (LR), a salué sur X “un grand pas pour la reconquête de notre souveraineté alimentaire”. Le rapporteur LR Julien Dive a lui souligné dans l’hémicycle les garde-fous du texte et estimé que les terres concernées par la mesure sur l’acétamipride atteindraient au maximum 500.000 hectares, soit “1,7% des surfaces agricoles”.L’ONG Greenpeace a dénoncé dans un communiqué “un jour noir pour la santé publique et l’environnement”. L’association Agir pour l’Environnement estime elle “qu’en renonçant à écouter les alertes de la communauté scientifique, une majorité parlementaire de circonstance verse dans un +trumpisme en marche+”- “Bataille de l’opinion” -La gauche et les écologistes se sont frontalement opposés au texte. C’est un “recul majeur”, a jugé la députée socialiste Mélanie Thomin.Il “légalise des pesticides mortifères, organise la privatisation des ressources en eau, exonère de toutes les garanties écologiques ordinaires”, a tancé Aurélie Trouvé, présidente LFI de la commission des Affaires économiques. La députée a critiqué “un traité de soumission à l’agrochimie”.”Le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion. Vous avez perdu les scientifiques, les malades des pesticides, les apiculteurs”, a lancé la députée écologiste et ancienne ministre Delphine Batho.A l’inverse, la grande majorité de la coalition gouvernementale et l’alliance RN-UDR (extrême droite) ont voté pour. Le groupe macroniste Ensemble pour la République a voté aux deux tiers pour (14 contre, 10 abstentions). Neuf députés MoDem et trois Horizons ont voté contre.”Ce texte est certes une victoire, mais une victoire partielle”, a estimé Hervé de Lépinau (RN), renvoyant à “2027” une revue en profondeur des conditions d’exercice des agriculteurs.La loi “n’est au final ni une caricature qu’on voudrait en faire d’un côté, ni une réponse miracle”, a estimé Eric Martineau (MoDem).”À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, réautoriser des néonicotinoïdes et fragiliser nos ressources en eau est une faute politique et sociétale grave”, a jugé au contraire Sandrine Le Feur, présidente macroniste de la commission du Développement durable.Le texte prévoit également des mesures pour faciliter le stockage de l’eau pour l’irrigation, dans un contexte de raréfaction liée au dérèglement climatique. Mais la gauche critique une “maladaptation”. Tout comme elle proteste contre les mesures prévoyant de faciliter l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif.Les parlementaires insoumis, écologistes et socialistes ont annoncé qu’ils déposeraient des recours au Conseil constitutionnel, estimant pour certains que la loi contrevient aux principes de précaution et de non-régression environnementale.

La Bourse de Paris termine en hausse après les dernières annonces de Trump

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,56% mardi, digérant les dernières annonces de Donald Trump sur le plan commercial, au lendemain du décret qui a décalé au 1er août l’entrée en vigueur de ses droits de douane les plus punitifs.Le CAC 40 a pris 43,24 points, clôturant à 7.766,71 points. La veille, il avait conclu la séance sur un gain de 0,35% (+27,20 points).Le président américain a promis lundi dans des lettres une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Toutefois, “dans ces lettres, on ne voit pas très bien ce qui change par rapport au mois d’avril. La seule chose qui semble différente est la date limite, repoussée, une fois de plus”, a résumé Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.Le locataire de la Maison-Blanche a en effet officiellement repoussé du 9 juillet au 1er août la date butoir pour trouver un accord avec ses partenaires commerciaux sur des surtaxes douanières.Cela “peut être analysé comme une nouvelle volte-face”, ou comme le fait que l’administration Trump a réalisé que “négocier des droits de douane prend du temps”, a estimé Kevin Thozet, membre du comité d’investissement chez Carmignac, interrogé par l’AFP.L’Union Européenne n’étant pour l’instant pas concernée par la salve de lettres envoyées par Donald Trump, cela rassure les investisseurs quant à la possibilité d’un accord entre les deux zones.Reste que “la question des droits de douane est loin d’être derrière nous”, a relevé Kevin Thozet.Donald Trump a en effet assuré mardi qu’il n’accorderait aucun nouveau délai après le 1er août. “LES DROITS DE DOUANE COMMENCERONT A ETRE COLLECTES LE 1ER AOUT”, a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social. “Il n’y aura pas de changement de date”, a-t-il ajouté.D’autres lettres seront envoyées “aujourd’hui, demain, et dans les prochains jours”, a-t-il aussi prévenu.Côté obligataire, le rendement de l’emprunt français à dix ans a atteint mardi 3,36%, contre 3,32% en clôture. Son équivalent allemand s’est hissé à 2,68%, contre 2,64%.Aramis dérapeLe groupe automobile Aramis a cédé 15,29% à 6,65 euros après avoir revu en baisse ses objectifs de croissance pour l’année 2025, anticipant “une croissance moins forte qu’attendue au second semestre”, d’après un communiqué publié lundi.Aramis évoque notamment “un contexte de marché sensiblement ralenti depuis début avril” et le choix de “privilégier la rentabilité unitaire dans certains pays”.

Stockage des déchets radioactifs: le projet Cigéo franchit une nouvelle étape

Le projet de Cigéo à Bure (Meuse), où doivent être enfouis à partir de 2050 les déchets nucléaires les plus dangereux pour des centaines de milliers d’années, vient de franchir une nouvelle étape avec l’achèvement des expertises techniques nécessaires en vue de l’autorisation de construction du site.Lancé en 1991, le projet, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir dans près d’un millier d’alvéoles — des tunnels de stockage — des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années.L’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), le gendarme des installations nucléaires, a présenté son troisième rapport d’expertise au groupe permanent d’experts pour les déchets (groupe d’experts externes pluraliste et indépendant). Ce dernier a émis les 25 et 26 juin ses recommandations sur la sûreté à long terme de Cigéo après la fermeture définitive du stockage prévue vers 2170, et a formulé son avis général sur le dossier, selon une note publiée mardi sur le site de l’ASNR.Il s’agit de la dernière phase de l’instruction technique du dossier d’autorisation du projet, déposé début 2023 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).Le groupe permanent d’experts estime que “la démonstration de sûreté de Cigéo après sa fermeture est satisfaisante” à son stade de développement “compte tenu des engagements pris par l’Andra et sous réserve de la prise en compte des observations faites dans le présent avis”. Ces conclusions rejoignent celles de la direction de la recherche et de l’expertise en environnement de l’ASNR.- Étanchéité, effondrement -Le stockage “présente une bonne capacité globale de confinement et est robuste vis-à-vis de l’ensemble des risques et incertitudes considérés” en phase d’après-fermeture, ont indiqué dans des termes similaires le groupe permanent et les experts de l’ASNR.Les risques analysés portaient par exemple sur la perte d’étanchéité des conteneurs de déchets insérés dans les tunnels, l’effondrement d’une alvéole, voire celui d’une faille non détectée.S’agissant des impacts chimiques sur l’environnement et sur la santé humaine et des impacts radiologiques sur l’environnement, “on confirme (…) qu’ils sont vraiment très faibles sur le long terme”, a indiqué à l’AFP Delphine Pellegrini, adjointe au directeur Environnement de l’ASNR.L’évaluation de sûreté de Cigéo doit toutefois “être complétée et consolidée”, indique le groupe d’experts alors que plusieurs points d’attention ont été mis en évidence par l’ASNR.Ils recommandent ainsi la “consolidation” des connaissances des propriétés de la couche géologique argileuse profonde, âgée de 160 millions d’années, censée garantir la sûreté du stockage — la Suède et la Finlande ont, elles, fait le choix d’un terrain granitique.Des questions demeurent en outre sur la sûreté des alvéoles de stockage des déchets les plus dangereux vis-à-vis du risque d’explosion tandis que la démonstration de sûreté des alvéoles vis-à-vis des risques d’incendie “n’est pas acquise” pour le stockage des déchets bitumés (des boues radioactives dans le passé conditionnées dans du bitume et très inflammables).Autre point d’attention: la démonstration de la performance des scellements bouchant les galeries souterraines “reste à apporter”, ainsi que la justification de leur nombre, notamment en cas d'”intrusion humaine involontaire”, comme lors d’un forage.”Les besoins de compléments identifiés” par l’ASNR “ont tous fait l’objet d’engagements de la part de l’Andra”, a indiqué l’Andra dans un communiqué.Ces avis complètent deux précédentes séries d’avis publiés en juin 2024 et janvier 2025, sur les hypothèses de sûreté de base et sur la résistance du site pendant la descente progressive des colis de déchets à partir de 2050. D’autres étapes sont attendues avant le décret autorisant formellement la création de Cigéo et donc les travaux, annoncé pour fin 2027-début 2028.Sur la base de cette instruction technique, l’ASNR devra rendre son avis de synthèse pour “mi-novembre”, à l’issue d’une consultation avec notamment des ONG, les Commissions locales d’information et les producteurs de déchets nucléaires. L’ASNR estime avoir déjà “une vue d’ensemble du dossier en vue de sa mise à l’enquête publique” prévue d’ici fin 2026, a déclaré à l’AFP Pierre Bois, directeur général adjoint de l’autorité.Â