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Le projet d’Elon Musk de créer une ville en passe de devenir réalité au Texas

Des électeurs du Texas sont appelés à se prononcer samedi sur le projet du milliardaire Elon Musk de créer une ville autour du complexe industriel de son entreprise spatiale SpaceX dans le sud des Etats-Unis.Un peu moins de 300 personnes, en majorité des employés de SpaceX, pourront voter jusqu’à 19H00 locales (01H00 GMT dimanche) pour transformer le complexe de Starbase, un terrain côtier de 4 km2 situé à la frontière avec le Mexique, en une ville à part entière.La majorité d’entre eux ont déjà voté par anticipation.Elon Musk figure sur la liste des électeurs, a déclaré à l’AFP Remi Garza, le responsable des élections du comté de Cameron. Il a précisé que le milliardaire ne s’était pas encore prononcé au 29 avril, date de clôture du vote anticipé.La création de cette ville serait un succès pour Elon Musk, qui s’est investi dans la commission chargée par Donald Trump de sabrer dans les dépenses publiques, mais sans remplir ses objectifs, et fait face à des difficultés avec son entreprise automobile Tesla.SpaceX a installé son complexe industriel dans cette zone humide côtière, bordée par le fleuve Rio Grande et des zones naturelles, pour mener des tests et des lancements de fusées. Le site est opérationnel depuis 2019.Le projet d’Elon Musk d’en faire une ville “ne fera que causer plus de destruction environnementale dans la région”, dénonce auprès de l’AFP Bekah Hinojosa, cofondatrice d’une organisation locale de défense de l’environnement.”Il y aura plus de décharges illégales, ils augmenteront leurs dangereuses opérations de fusées et provoqueront plus d’activité sismique qui secouera nos maisons, et détruira plus d’habitats naturels”, anticipe-t-elle.- Infrastructures -C’est Elon Musk lui-même, homme le plus riche du monde selon le magazine de référence Forbes, qui avait proposé le nom de Starbase dans une publication sur les réseaux sociaux à l’issue d’une visite du site il y a quatre ans.La demande officielle visant à en faire une ville à part entière avait été déposée auprès des autorités locales en décembre 2024.SpaceX a fait valoir qu’elle y assure déjà la gestion d’infrastructures, dont des routes, et de services de santé ou d’éducation.L’entreprise a par ailleurs promis que la création de la ville ne remettrait pas en cause ses efforts pour réduire son impact environnemental.Sollicitée par l’AFP, SpaceX n’a pas donné suite.En 2024, l’Agence américaine de protection de l’environnement avait infligé une amende à SpaceX pour des déversements illégaux dans des cours d’eau du Texas.La société a également été accusée d’avoir endommagé des nids d’oiseaux sauvages avec ses fusées.”Pour compenser ce crime odieux, je m’abstiendrai de manger de l’omelette pendant une semaine”, avait ironisé, en réponse, Elon Musk sur les réseaux sociaux.

Apple s’ouvre aux paiements hors de sa boutique d’applications, un tournant

Apple autorise désormais les éditeurs d’applications aux Etats-Unis à passer, sans frais ou commission, par une autre plateforme de paiements que la boutique du groupe, l’App Store, pour se mettre en conformité avec une décision de justice, un tournant.Le groupe a acté ce changement majeur en mettant à jour son règlement sur les applications, publié sur son site.Mercredi, la juge fédérale d’Oakland (Californie) Yvonne Gonzalez Rogers avait accusé la firme à la pomme de ne pas se plier à sa décision rendue il y a plus de trois ans et qui l’oblige théoriquement à ouvrir les iPhone à des boutiques d’applications concurrentes à la sienne.En septembre 2021, la magistrate avait estimé qu’Apple ne pouvait plus imposer aux éditeurs d’applis de passer par l’App Store, sa boutique en ligne, ainsi que par son système de paiement, qui prélève en moyenne une commission de 30%.L’exclusivité de l’App Store était jusqu’ici une immense source de revenus pour Apple.L’activité de services, qui comprend la boutique d’applications, les plateformes de streaming musical (Apple Music) et vidéo (Apple TV), ainsi que le stockage de données à distance (iCloud) pèse désormais 28% des revenus de l’entreprise.En Europe, le Règlement sur les marchés numériques (“Digital Markets Act” ou DMA), entré en vigueur l’an dernier, oblige les six plus gros acteurs mondiaux de la tech, dont Apple, à ouvrir leurs plateformes à la concurrence.Sous pression des régulateurs et de la justice, Apple avait déjà permis à certains éditeurs d’en passer par un autre système de paiement, via une page internet, mais prélevait encore 27% de commission.La nouvelle mouture du règlement ne mentionne pas de commission, ce qui signifie que le recours à une plateforme tierce est désormais sans frais. Le changement ne s’applique, en l’état, qu’aux Etats-Unis.Dans sa décision rendue mercredi, Mme Gonzalez Rogers ordonne notamment à Apple de ne plus prélever aucune commission sur les transactions réalisées hors de sa boutique d’applications.Elle lui intime également de ne plus envoyer de message aux usagers qui souhaitent passer par une boutique ou une application tierce, sauf pour leur indiquer qu’ils ne passent pas par l’App Store.- “Un nouveau monde” -Apple a expliqué, dans un message posté sur son site, que la mise à jour de son règlement visait à se mettre “en conformité avec une décision de justice aux Etats-Unis”. Le groupe a indiqué qu’il prévoyait de faire appel.”La défaite d’Apple en justice ouvre un nouveau monde aux développeurs d’applications”, a estimé, sur X (ex-Twitter), David Heinemeier Hansson, responsable technique de la société de création d’applis 37signals. “Des modèles économiques entiers étaient impossibles sous le régime des 30%” de commissions.”Les cartes sont rebattues”, a abondé, sur X également, Hamza Alsamraee, fondateur de la start-up d’intelligence artificielle (IA) NewForm.Vendredi, la plateforme de streaming audio Spotify a annoncé qu’Apple l’avait autorisé à mettre à jour son application pour offrir désormais la possibilité de payer en dehors de l’App Store.”Si Apple perd des commissions sur l’App Store, ils pourraient essayer d’augmenter les revenus provenant d’autres sources, comme les frais imputés aux développeurs ou pour la publicité, ce qui pourrait créer de nouvelles difficultés” pour les clients de la société, prévient Jin-Hyuk Kim, professeur d’économie à l’université de Colorado.Avi Greengart, analyste du cabinet Techsponential, ne s’attend pas à ce que cette refonte “ait tant d’impact que cela sur le chiffre d’affaires d’Apple”.”Apple Services bat des records trimestre après trimestre”, dit-il, “parce qu’il y a de plus en plus d’appareils Apple en circulation et que les gens font de plus en plus de choses depuis leur téléphone”.Sur l’exercice 2024, clôturé fin septembre, le chiffre d’affaires des services a frôlé les 100 milliards de dollars (96).”Pour les petits développeurs, l’App Store reste la meilleure façon de trouver des consommateurs sans avoir à investir les sommes que vont dépenser Epic Games ou Spotify pour mettre en place des moyens de paiement alternatifs”, a jugé Carolina Milanesi, du cabinet Creative Strategies.”Et pour la plupart des consommateurs, les étapes supplémentaires (que nécessite le paiement hors du système Apple) ne valent pas le coup s’ils ne dépensent pas beaucoup”, a-t-elle poursuivi. “C’est plus simple de passer par l’App Store.”

Wall Street termine la semaine en hausse, optimiste après l’emploi américain

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, portée par un vent d’optimisme après la publication de chiffres de l’emploi américain meilleurs qu’attendu et la possibilité de négociations commerciales entre Pékin et Washington.Le Dow Jones a gagné 1,39%, l’indice Nasdaq 1,51% et le S&P 500 1,47%, cet indice effaçant toutes ses pertes depuis le 2 avril, date à laquelle Donald Trump a annoncé une vague de droits de douane prohibitifs ciblant les partenaires commerciaux de Washington.La publication, avant l’ouverture, des données sur l’emploi américain pour le mois d’avril “a fait l’effet d’une bombe (…), Wall Street étant rassurée sur la solidité de l’économie”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Ce nouvel indicateur montre que “les données économiques concrètes ne corroborent toujours pas les pires craintes du marché concernant les droits de douane”, relève auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le taux de chômage est resté stable le mois dernier dans la première économie mondiale, à 4,2%, selon le ministère du Travail. Les Etats-Unis ont créé 177.000 emplois sur la période, moins qu’un mois plus tôt (185.000, chiffre révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les marchés (autour de 133.000, selon le consensus publié par MarketWatch).Ce sont les premières données officielles sur l’emploi couvrant la période suivant la spectaculaire annonce du président Donald Trump d’une montagne de nouvelles taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.Les derniers chiffres de l’emploi n’ont “toujours pas vraiment capturé l’entièreté de l’impact réel des droits de douane”, souligne Patrick O’Hare.Mais, souligne l’analyste, “le marché se permet d’adopter une approche optimiste, sachant qu’il y a beaucoup de négociations commerciales en cours”.La Chine a annoncé vendredi “évaluer” une proposition de négociations émanant de Washington. Le président américain Donald Trump a lui assuré qu’il y avait “de très fortes chances” que les deux pays parviennent à un accord.De son côté, le Japon a salué jeudi des “discussions franches et constructives” avec l’administration Trump, à l’heure où Tokyo prépare d’éventuelles concessions et évoque l’arme des bons du Trésor.Peuve que l’optimisme gagne la place américaine, “les opérateurs se tournent vers les actifs à risque en achetant des actions dans tous les secteurs (…) tout en réduisant leur exposition au billet vert, aux bons du Trésor”, assure Jose Torres.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,31%, contre 4,22% jeudi en clôture.Par ailleurs, la saison des résultats continue de battre son plein.Le géant Apple a accusé le coup (-3,84%) après avoir publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes pour les trois premiers mois de l’année, mais prévenu qu’il s’attend à un bond de ses coûts au deuxième trimestre du fait des droits de douane américains.Amazon (-0,12%) n’a pas profité de résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, soutenus par le dynamisme de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA). Le groupe a été quelque peu lesté par des prévisions inférieures aux projections du marché, affectées par un contexte incertain.L’application d’apprentissage des langues Duolingo a bondi de plus de 21% après avoir revu à la hausse ses prévisions à la fois pour le deuxième trimestre et l’année complète.L’éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, a plongé de 6,66% après avoir annoncé vendredi le report du très attendu “Grand Theft Auto VI” (“GTA VI”), nouvel opus de la série de jeux vidéo d’action, au 26 mai 2026.

Le gouvernement américain demande à une juge de démanteler l’activité publicitaire de Google

Le gouvernement américain a réclamé vendredi le démantelement de l’activité de Google dans la publicité en ligne à la juge fédérale chargée de déterminer le sort du groupe, après l’avoir reconnu coupable de monopole.La représentante du ministère de la Justice Julia Tarver Wood a fait valoir, lors d’une audience à Alexandria (Virginie), que la filiale d’Alphabet avait déjà “trouvé des moyens de se soustraire à la loi”.Laisser intact “un monopoliste récidiviste” ne permettrait donc pas, selon le ministère public, de régler le problème posé par la position dominante de Google sur le marché de la publicité numérique.L’audience de vendredi était une étape avant un nouveau procès pour déterminer la peine infligée à Google, qui doit se tenir fin septembre.La juge Leonie Brinkema a estimé, dans sa décision rendue mi-avril, que le groupe de Mountain View (Californie) était bien en situation de monopole dans le domaine des logiciels de placement de publicités sur des sites en ligne ainsi que pour les plateformes mettant en relation annonceurs et éditeurs de site.Le gouvernement souhaite que Google se sépare de ces deux outils.Dans un autre dossier, le juge fédéral de Washington Amit Mehta a déterminé que Google était en situation d’abus de position dominante pour la recherche sur internet.Un procès se tient actuellement pour déterminer la peine imposée au groupe. Dans cette affaire, le gouvernement demande, entre autres, la cession par Google de son navigateur Chrome.”Des modifications de comportement ne seraient pas suffisantes”, a fait valoir Julia Tarver Wood, concernant la publicité, “car cela n’empêcherait pas Google de trouver d’autres moyens de s’assurer une position dominante”.Google a suggéré lui de prendre des engagements consistant à partager, avec annonceurs et éditeurs, des données relatives à ses plateformes.L’avocate du groupe, Karen Dunn, a pris acte des “questions de crédibilité” visant Google dans le dossier et indiqué que l’entreprise accepterait que la mise en oeuvre de ces engagements fasse l’objet d’une supervision.La juge Brinkema a recommandé aux parties de s’accorder avant le procès, pour éviter des coûts et des délais supplémentaires.

La sortie du jeu “GTA VI” repoussée à mai 2026, le titre de l’éditeur Take-Two plonge

La sortie du jeu vidéo “Grand Theft Auto VI” (“GTA VI”) a été décalée vendredi de l’automne 2025 au 26 mai 2026, ses créateurs expliquant vouloir le peaufiner, une annonce qui a fait plonger le cours du groupe américain Take-Two Interactive, la maison mère de l’éditeur du jeu, Rockstar Games.”Nous espérons que vous comprendrez que nous avons besoin de davantage de temps pour vous apporter le niveau de qualité que vous attendez”, a souligné Rockstar Games, dans un communiqué publié vendredi.L’enjeu est majeur pour l’entreprise, alors que “GTA V” reste l’un des titres les plus populaires, douze ans après sa commercialisation.Depuis son lancement initial sur Playstation 3 et Xbox 360, il a été adapté sur toutes les nouvelles consoles de Sony et Microsoft ainsi que sur PC, prolongeant ainsi sa durée de vie et ses ventes, qui dépassent désormais les 200 millions d’exemplaires.Dans ce nouveau volet, sur lequel peu de détails ont filtré, les joueurs sillonneront Vice City, un cadre inspiré de Miami qui figurait déjà dans un “Grand Theft Auto” sorti en 2002.La première bande-annonce du jeu, dévoilée en décembre 2023, laissait entrevoir des courses-poursuites, des fêtes sur des yachts et, pour la première fois, un personnage féminin parmi les protagonistes principaux. Elle a depuis été visionnée 250 millions de fois sur la page YouTube de Rockstar Games.Les ventes de la version en ligne de “GTA”, version antérieure à “GTA VI”, s’essoufflent et la croissance de Take-Two est, pour l’instant, surtout tirée par la simulation de basket “NBA 2K”.”Nous nous attendons à ce que l’année 2025 marque un point d’inflection pour Take-Two”, avait expliqué le groupe de New York début février, évoquant, en premier, “GTA VI”, finalement repoussé.Wall Street a sanctionné Take-Two après cette communication et vers 16H10 GMT, le titre abandonnait 6,12%.”L’action ne devrait pas chuter autant”, a réagi auprès de l’AFP Michael Pachter, analyste de Wedbush Securities, “mais les gens se demandent s’il n’y aura pas d’autres reports.””Ce décalage de six à sept mois pour GTA VI est une déconvenue mais n’est pas désastreux”, a abondé, dans une note, Eric Handler, de la banque d’investissement ROTH. “Cela ne modifie pas notre vision de la qualité attendue du jeu et nos prévisions de ventes” de “GTA VI”.- Un secteur convalescent -Au-delà de Rockstar Games, c’est toute l’industrie qui avait les yeux rivés sur ce lancement, alors que le secteur connaît une panne de croissance depuis deux ans, après avoir profité des confinements liés au Covid pour battre des records en termes de chiffre d’affaires.Les analystes s’attendaient ainsi à ce que “GTA VI” et la nouvelle console Switch 2 de Nintendo, prévue le 5 juin, fassent redémarrer le secteur.Jusqu’ici, les précommandes pour la machine devant succéder à la très populaire Switch semblent au rendez-vous et dépassaient fin avril les 2 millions, uniquement pour le Japon.Coup dur pour cette industrie en mal de croissance, Sony et Microsoft ont annoncé, ces dernières semaines, des hausses de prix de la PS5 et de la Xbox, en réponse aux droits de douane imposés par les Etats-Unis à la Chine, où ils produisent l’essentiel de ces consoles.Le retard dont a fait état Rockstar Games vendredi a profité au concurrent de Take-Two Electronic Arts (EA), dont le titre bondissait de 3,37%, de même qu’à Roblox (+6,14%) et à Microsoft (+2,82%), devenu un géant du secteur avec le rachat d’Activision Blizzard, fin 2023.”EA est le mieux placé pour bénéficier” de ce report, considère Mike Hickey, analyste de Benchmark.La nouvelle version du jeu de tir à la première personne “Battlefield”, annoncée par EA, avant le printemps 2026, “aura moins de concurrence” à son lancement, anticipe Michael Pachter.”GTA VI devait être proposé exclusivement pour console au début de la période des fêtes de fin d’année et s’annonçait donc comme un moteur pour les ventes de Xbox et PlayStation, ce qui aurait été favorable à Microsoft et Sony et positif pour les autres éditeurs de jeux sur ce support”, a commenté Mathew Ball, patron du cabinet de conseil Epyllion.Mais une sortie en novembre aurait aussi “cannibalisé les autres jeux” et pénalisé leurs éditeurs, a-t-il ajouté.Le succès de la saga “GTA” n’a pas été exempt de polémiques, notamment en raison de son aspect sulfureux qui met en scène des individus aux comportements délictueux et qui incite, selon ses détracteurs, les joueurs à reproduire dans la vie réelle les actes de leur personnage. Des accusations rejetées par ses développeurs.

La Bourse de Paris termine en forte hausse, profitant d’un vent d’optimisme

La Bourse de Paris a terminé en forte hausse vendredi, profitant d’un vent d’optimisme après un indicateur meilleur que prévu aux Etats-Unis, éloignant les craintes de récession, et les espoirs de désescalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a gagné 2,33%, soit 176,61 points, pour s’établir à 7.770,48 points. Mercredi, il avait terminé en hausse de 0,50% à 7.593,87 points.Le taux de chômage est resté stable en avril aux Etats-Unis, à 4,2%, selon des données officielles publiées vendredi alors que les experts s’attendent à voir le marché du travail se dégrader avec les droits de douane.La première économie mondiale a créé 177.000 emplois le mois dernier, moins qu’en mars mais plus qu’attendu.Même si le rapport reste mitigé, “on a un peu l’impression que le marché veut voir que ce qu’il a envie de voir, c’est-à-dire que les bonnes nouvelles”, résume Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K, en particulier “l’absence de signaux récessionnistes”.”Cela alimente les espoirs que la plus grande économie du monde est suffisamment résiliente pour affronter les conséquences des droits de douane imposés par Trump”, poursuit Susannah Streeter, responsable des marchés et de l’investissement chez Hargreaves Lansdown.Ce rapport devrait également permettre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de maintenir ses taux d’intérêts, estime M. Kounowski.A cela s’ajoute des espoirs de désescalade dans le conflit commercial qui oppose les Etats-Unis et la Chine depuis l’annonce de droits de douane colossaux par Donald Trump.Pékin a annoncé vendredi “évaluer” une proposition de négociations émanant de Washington. Le président américain Donald Trump a lui assuré qu’il y avait “de très fortes chances” que les deux pays parviennent à un accord.L’intelligence artificielle porteuseParmi les “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, Amazon a enregistré au premier trimestre des résultats meilleurs qu’attendu, soutenus par le dynamisme de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA).Meta a de son côté relevé ses prévisions d’investissements pour l’année en cours, à une fourchette comprise entre 64 et 72 milliards de dollars, contre 60 à 65 jusqu’ici, une somme consacrée en grande partie au développement de l’IA.Des annonces et résultats qui ont soutenu les valeurs présentes dans les domaines de l’IA et du stockage de l’énergie comme le géant français des équipements électriques Schneider Electric, dont le titre a terminé en forte hausse de 5,68% à 215,80 euros à la Bourse de Paris.Également exposé, Legrand a gagné 2,45% à 98,66 euros.En Allemagne, Siemens Energy (+7,49%) a également bénéficié de l’annonce par Meta de nouveaux investissements massifs dans des centres de données dédiés à l’intelligence artificielle.Teleperformance plongeLe géant mondial des centres d’appels Teleperformance a confirmé ses objectifs de croissance pour 2025 et compte poursuivre ses investissements dans l’intelligence artificielle, s’estimant non affecté “directement” par la hausse des droits de douane américains.Les investisseurs ont toutefois sanctionné la performance du groupe dans les “services spécialisés”, qui comprennent notamment l’interprétariat. Les revenus de ce segment ont baissé de 2,4%, à périmètre constant, en raison du non-renouvellement d’un contrat significatif dans la gestion des demandes de visa. Son titre a plongé de 7,28% sur la séance, pour s’établir à 89,44 euros.

Les pressions économiques menacent la liberté de la presse dans le monde, alerte RSF

Fermetures massives de médias d’information, domination des GAFAM, mainmise des milliardaires… Les pressions économiques menacent la liberté de la presse, alerte Reporters sans frontières (RSF), pointant notamment une “dégradation inquiétante” aux États-Unis sous le mandat de Donald Trump.D’après le classement annuel de l’ONG, publié vendredi à la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse, médias et journalistes sont confrontés à des situations “problématiques”, “difficiles” ou “très graves” dans les trois quarts des 180 pays évalués.”Pour la première fois”, la situation devient “difficile” à l’échelle du monde, souligne RSF, désignant plus particulièrement le poids des contraintes économiques, illustrées par le cas américain. Loin de la Norvège, première du classement pour la neuvième année consécutive, les États-Unis perdent deux places et se retrouvent en 57e position, derrière la Sierra Leone. “La situation n’était déjà pas reluisante” dans le pays, rétrogradé de dix places en 2024, concède auprès de l’AFP la directrice éditoriale de RSF, Anne Bocandé. Mais elle s’est encore aggravée depuis l’investiture en janvier du président américain, auteur d'”attaques quotidiennes” contre la presse. “La liberté de la presse n’est plus un acquis aux États-Unis”, constatait également plus tôt cette semaine le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), dans un rapport sur les 100 premiers jours du second mandat de Donald Trump.- “Déserts informationnels” -Ce dernier a signé jeudi un décret demandant de cesser de financer deux réseaux publics emblématiques, PBS et NPR, qu’il accuse d’être biaisés. Il avait auparavant initié le démantèlement des médias publics américains à l’étranger, comme Voice of America, privant “plus de 400 millions de personnes” d’un “accès à une information fiable”, selon RSF.”Le gel des fonds d’aide internationale”, via l’Agence américaine de développement USAID, a en outre “plongé des centaines de médias dans une instabilité économique critique” et contraint certains “à la fermeture, notamment en Ukraine” (62e, -1 place).Parallèlement, de “vastes déserts de l’information” se créent aux États-Unis avec la disparition de nombreux titres locaux en proie à des difficultés financières.Ces “pressions économiques”, moins visibles que les exactions physiques, constituent une “entrave majeure” à la liberté de la presse, insiste RSF, appelant à un “New Deal pour le journalisme”.”Dans près d’un tiers des pays du monde”, dont la Tunisie (129e, -11) et l’Argentine (87e, -21), “des médias d’information ferment régulièrement, sous l’effet des difficultés économiques persistantes”. Une trentaine de pays se distinguent par ailleurs par “des fermetures massives ayant provoqué, ces dernières années, l’exil de journalistes”, comme le Nicaragua (172e, -9) ou l’Afghanistan (175e, +3).  En Palestine (163e,-6), la situation est “désastreuse”, selon RSF, qui accuse l’armée israélienne d’avoir “détruit des rédactions et tué près de 200 journalistes”, tandis que “l’absence de stabilité politique” en Haïti (112e, -18) “plonge l’économie des médias aussi dans le chaos”.- “Asphyxie” -Plus généralement, l’économie du secteur est “mise à mal” par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), dont les plateformes, “largement non régulées, captent une part croissante des revenus publicitaires” et participent à “la prolifération de contenus manipulés ou trompeurs”.La liberté d’informer est aussi “de plus en plus entravée par des conditions de financement opaques ou arbitraires”, comme en Hongrie (68e, -1) où “le gouvernement asphyxie les titres critiques via la distribution inéquitable de la publicité d’État”. Même dans des pays “bien positionnés” comme la Finlande (5e) ou l’Australie (29e, +10), la concentration des médias, “menace pour le pluralisme”, reste “un point de vigilance”. Ainsi, en France (25e, -4), une “part significative de la presse nationale est contrôlée par quelques grandes fortunes”, relève RSF, s’interrogeant sur “l’indépendance réelle des rédactions”.La situation de la liberté de la presse est qualifiée de “très grave” dans 42 pays, dont sept font leur entrée dans cette catégorie (Jordanie, Hong-Kong, Ouganda, Ethiopie, Rwanda, Kirghizistan et Kazakhstan). L’Eryhtrée reste en dernière position, derrière la Corée du Nord et la Chine. RSF réalise ce classement à partir “d’un relevé quantitatif des exactions commises envers les journalistes” et “d’une étude qualitative” auprès d’experts.

Wall Street ouvre en hausse, rassurée par l’emploi américain

La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, tirée par des chiffres rassurants sur l’emploi aux Etats-Unis et par la perspective de négociations entre Pékin et Washington sur la guerre commerciale.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,95%, l’indice Nasdaq progressait de 0,84% et l’indice élargi S&P 500 de 0,93%.”Les marchés ont poussé un soupir de soulagement ce matin, les chiffres de l’emploi étant meilleurs que prévu”, résume dans une note Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.Le taux de chômage est resté stable en avril aux Etats-Unis, à 4,2%, selon des données officielles publiées vendredi alors que les experts s’attendent à voir le marché du travail se dégrader avec les nouveaux droits de douane.La première économie mondiale a créé 177.000 emplois le mois dernier, moins qu’en mars (185.000, chiffre révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 133.000, selon le consensus publié par MarketWatch).”Les effets des droits de douane ne seront pas immédiats, (…) mais plus cette situation durera, plus les données commenceront à être négatives”, prévient toutefois dans une note Bryon Anderson, de Laffer Tengler Investments.”Ce que le marché craint le plus, c’est une récession”, commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,27%, contre 4,22% jeudi en clôture.La place américaine est aussi poussée par “l’espoir que la Chine et les États-Unis entament des négociations” vis-à-vis de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, indique Sam Stovall.Pékin a annoncé vendredi qu’elle évaluait une proposition de négociations émanant des Etats-Unis au sujet des droits de douane appliqués par les deux parties sur leurs marchandises.Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d’avril. Pékin a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des Etats-Unis.Côté entreprises, la saison des résultats bat toujours son plein et “ils sont bien meilleurs que prévu”, souligne M. Stovall.En revanche, “la vraie question est de savoir ce qu’il va se passer pour l’ensemble de l’année 2025”, ajoute-t-il.Apple accusait le coup (-4,99%) après avoir publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes pour les trois premiers mois de l’année, mais prévenu qu’il s’attend à un bond de ses coûts au deuxième trimestre du fait des droits de douane imposés par Donald Trump.Amazon reculait de 1,31%. Le groupe a enregistré au premier trimestre des résultats meilleurs qu’attendu, soutenus par le dynamisme de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA), mais a communiqué des prévisions inférieures aux projections du marché, affectées par un contexte incertain.La major pétrolière ExxonMobil perdait 0,66% suite à l’annonce vendredi d’un bénéfice net en baisse de plus de 6% au premier trimestre, affecté notamment par un “recul important” des marges de raffinage et par la “faiblesse” des cours du pétrole dans un “marché incertain”.L’éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, plongeait de 6,96% après avoir annoncé vendredi le report du très attendu “Grand Theft Auto VI” (“GTA VI”), nouvel opus de la série de jeux vidéo d’action, au 26 mai 2026.

Protection des données européennes: TikTok lourdement sanctionné pour ses failles en Chine

TikTok a écopé vendredi d’une amende de 530 millions d’euros dans l’Union européenne pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens en Chine, d’où elles sont accessibles, au moment où la plateforme est également dans le collimateur des Etats-Unis.Le puissant réseau social, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété de ByteDance, un groupe chinois. Il est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.Cette sévère amende, prononcée par l’Autorité irlandaise de protection des données (DPC), est la deuxième plus importante jamais infligée par cet organisme, qui agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.Selon Graham Doyle, responsable de la communication du régulateur irlandais, la plateforme a enfreint les règles européennes de protection des données (RGPD) car elle n’est pas parvenu à “démontrer que les données personnelles” des Européens, “accessibles à distance par son personnel en Chine”, bénéficient là-bas d’un niveau de protection équivalent à celui de l’UE.TikTok n’est donc pas en mesure de proposer des garanties contre “le potentiel accès des autorités chinoises” à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage, “que la plateforme elle-même reconnaît comme s’écartant sensiblement des normes européennes”.- Pas de demande de Pékin -L’entreprise, qui annoncé son intention de faire appel, a six mois pour se mettre en conformité avec le RGPD, sans quoi elle devra mettre un terme à ces transferts vers la Chine.Les données européennes ne peuvent être transférées – c’est-à-dire stockées ou rendues accessibles – dans un pays tiers que s’il est jugé suffisamment sûr par l’UE comme par exemple le Japon, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Faute d’un tel feu vert, c’est à l’entreprise de prouver que le niveau de protection est équivalent, ce que TikTok n’a pas su faire.La décision de la DPC pourrait accroître la pression contre le réseau social aux Etats-Unis. Le Congrès américain a voté en 2024 une loi imposant à ByteDance de céder le contrôle de TikTok sur le territoire, sous peine d’interdiction.La plateforme affirme vendredi dans un communiqué n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Elle met en avant son programme de protection des données en Europe, Clover, qui prévoit 12 milliards d’euros d’investissement sur dix ans.Selon elle, les données des Européens sont par défaut stockées en Norvège, en Irlande et aux Etats-Unis, et “les employés en Chine n’ont aucun accès aux données” du type numéros de téléphone ou adresses IP.- “Problème technique” -La DPC, qui avait ouvert son enquête en 2021, révèle cependant dans sa décision avoir été informée en avril par TikTok que des données européennes ont été stockées (et supprimées depuis) en Chine, contrairement à ce que l’entreprise affirmait.”Nous envisageons des actions réglementaires supplémentaires”, affirme M. Doyle, disant prendre ces développements “très au sérieux”.TikTok évoque “un problème technique” découvert grâce à sa surveillance “proactive”, qui témoigne de sa “transparence”.La DPC reproche aussi à TikTok de n’avoir pas indiqué à ses utilisateurs, entre 2020 et 2022, vers quels pays les données étaient transférées, ni qu’elles pouvaient être consultées depuis la Chine. Sur les 530 millions d’euros d’amende, 45 millions sont prononcés pour cette infraction.Le régulateur irlandais avait déjà infligé une amende de 345 millions d’euros à l’entreprise en 2023 pour avoir enfreint les règles européennes dans le traitement d’informations concernant des mineurs.La plus lourde amende de la DPC avait touché Meta en 2023: 1,2 milliard d’euros concernant le transfert de données vers les Etats-Unis malgré des craintes de surveillance à l’époque par les services américains.L’Agence France-Presse (AFP), parmi plus d’une quinzaine d’organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.

Hong Kong: la croissance accélère mais risque de ralentir avec les droits de douane américains

L’activité économique de Hong Kong a progressé de 3,1% sur un an au premier trimestre, accélérant par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi le gouvernement local, tout en avertissant que les droits de douane américains avaient accru les “risques de ralentissement” de l’économie mondiale.Les droits de douane draconiens de 145% imposés par le président américain Donald Trump sur de nombreux produits chinois sont entrés en vigueur le mois dernier.Pékin a réagi en imposant de nouvelles taxes de 125% sur les importations américaines. Hong Kong, région administrative spéciale de Chine dotée de sa propre politique commerciale, n’a pas suivi l’exemple de Pékin en imposant des droits de douane en représailles.Des responsables ont affirmé vendredi que l’économie de Hong Kong avait connu une “solide expansion” cette année, portée par la croissance de la Chine continentale et une hausse des exportations au premier trimestre.Selon les premières estimations, le PIB a progressé de 3,1% sur un an en volume, contre 2,5% au trimestre précédent (chiffre révisé), a annoncé un porte-parole du gouvernement. Cette croissance est supérieure aux 2,1% attendus par les économistes interrogés par Bloomberg.Les responsables locaux ont toutefois averti qu’avec la forte augmentation des tensions mondiales “les risques de ralentissement de l’économie mondiale se sont nettement accrus”.”L’incertitude extrêmement élevée entourant la politique commerciale va freiner les flux commerciaux internationaux et les perspectives d’investissements, ce qui, à son tour, assombrit les perspectives économiques à court terme de Hong Kong”, a déclaré un porte-parole. Mais l’activité économique de Hong-Kong sera soutenue par les mesures de soutien à la croissance du gouvernement local et par “la croissance soutenue et régulière de l’activité économique de la Chine continentale”, ont-ils ajouté.Les chiffres de vendredi montrent une croissance de 8,7% des exportations de biens, attribuée par les autorités à une “demande extérieure soutenue”. La consommation des ménages a diminué de 1,2% sur un an, reflétant l’impact persistant de l’évolution des habitudes de consommation des habitants.Les autorités ont fixé un objectif de croissance de 2 à 3%. Mais Paul Chan, directeur financier de la région administrative spéciale, avait appelé en avril à la vigilance face à un “environnement extérieur tendu”. “Les actes d’intimidation et l’unilatéralisme des États-Unis continueront de peser sur les perspectives économiques mondiales” , avait-il écrit.