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Wall Street en hausse, portée par les résultats de la tech

La Bourse de New York évolue en hausse jeudi, profitant des résultats supérieurs aux attentes des géants de la tech Meta et Microsoft et des perspectives optimistes de croissance du secteur de l’intelligence artificielle (IA).Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,52%, l’indice Nasdaq avançait de 1,95% et l’indice élargi S&P 500 prenait 1,01%.”Aujourd’hui, tout est centré sur la tech”, résume auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.”Jusqu’à présent, tout va bien en ce qui concerne les +Sept Magnifiques+ (surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, ndlr), qui redonnent de la visibilité au secteur de la tech” grâce à des résultats “rassurants”, assure l’analyste.Microsoft (+9,58%) a publié mercredi des résultats sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l’informatique à distance (cloud) et de l’IA, dont la demande reste soutenue.Le groupe de Redmond (Etat du Washington) a notamment réalisé un bénéfice net de 25,8 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année, en hausse de 18% sur un an.Pour sa part, Meta (+4,56%) a annoncé, également mercredi, avoir dégagé au premier trimestre des résultats nettement meilleurs que ne l’attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires, à 16,6 milliards de dollars (+35%).Le groupe de Menlo Park (Californie) a relevé son objectif d’investissement pour accélérer encore le développement de l’IA.Depuis plusieurs trimestres, Wall Street s’inquiète de savoir si les mastodontes de l’IA vont être en mesure de garder le rythme effréné qu’ils affichent depuis fin 2022.”Les bons résultats de Microsoft et Meta relancent l’enthousiasme” autour de l’IA puisqu’ils montrent “que ces entreprises continuent d’investir” dans le domaine, relève Angelo Kourkafas.De plus, cela permet “un regain d’intérêt pour le secteur de l’intelligence artificielle, qui a été relégué au second plan pendant un certain temps” face à la guerre commerciale lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, selon l’analyste.”Un autre facteur qui soutient le sentiment (des investisseurs) aujourd’hui est la baisse continue des rendements obligataires”, ajoute M. Kourkafas.Le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait encore à 4,14%, contre 4,16% mercredi en clôture.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en nette hausse par rapport à la semaine dernière (+18.000), bien au-delà des attentes.Entre ces données et la mauvaise impression laissée par la publication du PIB américain mercredi, “nous revenons, d’une certaine manière, à l’argument selon lequel une mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle” puisque cela pourrat forcer la banque centrale américaine (Fed) à revoir son calendrier de baisse de taux.Ailleurs à la cote, le constructeur automobile américain General Motors reculait légèrement (-0,50%) après l’annonce d’un abaissement de ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2025 à cause des droits de douane mis en place par l’administration Trump.Le laboratoire américain Eli Lilly, notamment connu pour ses traitements anti-obésité Zepbound et Mounjaro, chutait (-7,48%), malgré des résultats supérieurs aux attentes, en raison d’un abaissement de ses prévisions annuelles causé par des charges exceptionnelles liées à une acquisition.La chaîne de restauration rapide McDonald’s reculait (-1,79%) après avoir annoncé jeudi un nouveau recul de ses résultats pour le premier trimestre, face à un chiffre d’affaires à la peine sur le marché américain.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder prenait la même direction (-1,35%) après avoir publié un nouveau trimestre de résultats en berne, en raison notamment de la “faiblesse du sentiment des consommateurs”.

“Notre usine va crouler”: à Dunkerque, les salariés d’ArcelorMittal manifestent contre les emplois menacés

“On se demande ce qui va nous arriver”: des centaines de personnes, dont des salariés d’ArcelorMittal inquiets, ont défilé jeudi à Dunkerque pour dénoncer la suppression annoncée d’environ 600 postes en France, notamment sur le site dunkerquois qui est le plus touché.Au son des tambours et dans une nuée de drapeaux rouges de la CGT, les manifestants, dont certains en casque de chantier et chasubles rouges, ont scandé leur colère dans cette ville portuaire.”Confisquons les dividendes”, “Nationalisation d’ArcelorMittal”, ou encore “Du métal sans Mittal”, lit-on sur les affiches, en référence au propriétaire indien du géant de la sidérurgie.Dans la foule, Bruno Copin, ouvrier en maintenance depuis 37 ans, craint pour sa fin de carrière. “J’aurais aimé aller jusqu’à la retraite. J’ai 56 ans, si je suis licencié, retrouver du boulot va être galère”, souffle-t-il, ému. “Même si le métier peut être dur – on transpire, on se salit – je suis content de venir travailler le matin”, témoigne l’ouvrier qui dénonce “les bénéfices énormes” de son patron.Arnaud, 48 ans, manager en maintenance électrique, dont le poste n’est pas directement menacé, est venu soutenir ses collègues. Il se dit “inquiet” car depuis quelques années “toutes les installations” et “les conditions de travail se dégradent”.”Il n’y a quasiment plus de budget pour la maintenance, nous sommes en mode pompier en permanence. Notre usine va crouler”, lance-t-il. Marine Devestel, 33 ans, travaille sur le site voisin de Mardyck depuis 13 ans. Elle dénonce un manque de clarté sur l’avenir industriel du groupe.”On pense que c’est la première vague de suppressions. Mittal veut tout délocaliser en Inde, le projet de décarbonation n’avance pas, aucun chantier n’est lancé”, selon elle. “Je suis la troisième génération à travailler chez Arcelor après mon grand-père, ma mère et j’aimerais pouvoir y finir ma carrière”, ajoute la trentenaire. Mais nous sommes “démotivés parce qu’on se demande ce qui va nous arriver. C’est injuste, car nous sommes délocalisés pour les profits de milliardaires”. A ses côtés, sa mère Catherine Kucharski, 64 ans, aujourd’hui retraitée après 40 ans de maison, s’inquiète aussi. “Si la sidérurgie meurt ici, Dunkerque deviendra une ville morte.”- “nationalisation” -“On nous annonce bientôt 300 suppressions de postes”, à Dunkerque, “on a peur que ça continue ensuite jusqu’à la fermeture de l’usine”, craint plus loin Jean-Baptiste François, technicien logistique depuis 15 ans. Il veut “plus de franchise et d’honnêteté” des dirigeants “sur la situation et ce qui se prépare” sur son site.Pour Gaëtan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, une telle fermeture serait un “tsunami industriel, social”. Il a appelé à une nouvelle mobilisation à Paris le 13 mai à l’occasion d’un CSE central.Plusieurs responsables politiques de gauche ont rejoint le mouvement, dont le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, le député divers gauche François Ruffin ou Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.Ils réclament la relance du projet de décarbonation des sites, une protection douanière face à la concurrence accrue de l’acier chinois, une entrée de l’État au capital et refusent toute suppression de poste.La direction d’ArcelorMittal doit être convoquée “dans les deux ou trois semaines” devant une commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements, annonce à Dunkerque le député écologiste Benjamin Lucas.Le PS lui compte déposer “dans les prochains jours” une proposition de loi de mise “sous tutelle” de l’Etat du site d’ArcelorMittal à Dunkerque.La députée insoumise Aurélie Trouvé, accuse de son côté ArcelorMittal d’organiser le “sabotage” des sites et “la chute de la métallurgie française”. “Nous serons aux côtés des salariés en lutte jusqu’à ce qu’on obtienne la nationalisation des hauts fourneaux”, s’engage-t-elle. Le plan présenté le 23 avril par le sidérurgiste prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord et l’Est de la France.Outre Dunkerque et Mardyck, ces suppressions concernent l’usine de Florange (Moselle), et quatre autres sites, des entités employant au total quelque 7.100 salariés.

Les menaces sur l’emploi et sur la paix au coeur des cortèges du 1er-Mai

Menaces sur l’emploi incarnées par les suppressions de postes chez le géant de l’acier ArcelorMittal, “crise du travail” mais aussi inquiétudes pour la paix et la stabilité dans le monde: les traditionnels cortèges du 1er-mai ont fait entendre jeudi, des craintes et revendications diverses des salariés. Malgré un soleil radieux sur la quasi-totalité de la métropole, les manifestants des quelque 270 cortèges organisés partout en France voient les nuages noirs s’accumuler au-dessus du monde du travail à commencer par la situation d’ArcelorMittal qui prévoit un plan de suppression d’environ 600 postes dont une majorité à Dunkerque. Dans la ville portuaire du Nord, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l’appel de la CGT, en présence de plusieurs responsables politiques, dont Olivier Faure (PS), François Ruffin (ex-LFI), Marine Tondelier (Ecologistes) ou Aurélie Trouvé (LFI).A Metz, des salariés d’ArcelorMittal Florange, où 113 emplois doivent être supprimés, étaient aussi présents. A Rennes où les organisateurs ont recensé 4.000 participants et la préfecture 3.000, Guillaume Naud, 53 ans, éducateur social et adhérent FO, s’inquiétait aussi du retour de la guerre et de ses conséquences: “Les budgets militaires vont augmenter et le social et le scolaire vont trinquer.””On est dans un contexte d’inquiétude au niveau international et économique”, constatait encore Carole Nejjari, professeure d’histoire-géographique dans le cortège marseillais, où la préfecture a comptabilisé 3.600 personnes et la CGT 15.000. A Toulouse, ils étaient entre 6.500 (préfecture) et 10.000 (organisateurs), quelque 3.000 à Narbonne où devait se tenir un meeting du RN, 1.800 à Brest, selon la préfecture, 2.200 à Nancy et encore 2.900 à Strasbourg.Peu avant le départ du cortège parisien, vers 14H00, la N.1 de la CGT, Sophie Binet a salué une “réussite” de la mobilisation avec “des centaines de milliers de manifestants”, annonçant une nouvelle “journée de manifestation et de grèves” le 5 juin pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites.A ses côtés, Frédéric Souillot (FO) a souligné que son syndicat portait notamment “l’exigence d’une augmentation des salaires” et “l’abrogation de la réforme des retraites”. – “Crise du travail” -La journée internationale des travailleurs se tient cette année, comme l’an dernier, sans large unité syndicale. La CGT a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse à défiler “contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale”. Cent jours après l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, a relevé qu’elle ne connaissait “pas un seul salarié aujourd’hui qui ne s’inquiète pas de ce que fait Trump et de la montée du racisme”.Lors d’une prise de parole devant ses militants en marge de la manifestation parisienne, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a promu un 1er-mai “politique” et “antiraciste”, se prononçant en outre pour une “nationalisation d’ArcelorMittal”.Le cortège parisien a été temporairement immobilisé peu après son départ par quelques dizaines de gilets jaunes chantant puis des black blocs. Des tensions ont été observées autour du stand du PS.La numéro un de la CFDT et son homologue de l’Unsa Laurent Escure se sont pour leur part retrouvés dans le centre de Paris pour une table ronde sur le travail, Marylise Léon expliquant qu’il s’agissait d’avoir un espace pour évoquer “la crise du travail”, “le grand impensé du moment”.  Le rendez-vous traditionnel se tient aussi au moment où le gouvernement affiche son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er Mai, seul jour férié et chômé en France. Les syndicats y opposent une fin de non-recevoir.  “Il y a des gens qui ont envie de travailler dans le pays et quand ils sont sur une base volontaire, avec un doublement de salaire, ils doivent pouvoir le faire”, a jugé jeudi la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet sur RTL.Dans le cortège bordelais, où 2.350 personnes manifestaient selon la préfecture, Jeanne Lafon, fonctionnaire 53 ans, soulignait qu”il faut que ce jour reste chômé pour tout le monde”.En amont de la journée, la présence de militants de l’ultragauche était jugée très probable à Paris, Lyon ou Nantes. Dans ces deux dernières villes, des heurts ont émaillé les cortèges, forts, de source préfectorale, de 5.000 manifestants à Nantes (15 interpellations) et 6.500 à Lyon (trois interpellations).burs-chl-bat/grd/gvy

General Motors abaisse ses prévisions 2025 à cause des droits de douane

Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé jeudi dans un communiqué un abaissement de ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2025 à cause des droits de douane mis en place par l’administration Trump.Pour ces nouvelles prévisions, le groupe a estimé l’impact brut des surtaxes autour de 4 à 5 milliards de dollars pour l’année, montant qu’il devrait pouvoir compenser à 30%, a-t-il ajouté, prévenant que les prix en Amérique du Nord allaient augmenter de 0,5 à 1% sur un an.Il avait annoncé mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, tout en indiquant réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car celles communiquées auparavant n’incluaient pas les nouveaux droits de douane.Il avait aussi repoussé à jeudi matin l’annonce de ses nouvelles prévisions, ainsi que la traditionnelle audioconférence avec les analystes. Depuis le 3 avril, les véhicules importés sont taxés à 25% mais ceux venant du Canada et du Mexique – avec lesquels les Etats-Unis ont un accord de libre-échange – peuvent avoir un taux inférieur à certaines conditions. Les pièces détachées sont supposées être touchées au plus tard le 3 mai.Le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir un allègement temporaire.Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis avec des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année -et 10% la seconde- des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.Il a également signé un décret exemptant les constructeurs automobiles du paiement d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul.Ces annonces sont intervenues alors qu’il célébrait mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d’un meeting à Warren, près de Detroit, le coeur de l’industrie automobile américaine.Dans le détail, General Motors s’attend désormais en 2025 à un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars (13,7 à 15,7 dollars auparavant) et à un flux de trésorerie positif proforma de 7,5 à 10 milliards de dollars (11 à 13 milliards auparavant).GM a assuré que, même au niveau bas de la fourchette concernant cette dernière valeur, il aurait “la capacité de continuer à investir dans l’innovation et la production aux Etats-Unis”.Dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York, l’action General Motors gagnait 2,83%.

1er-Mai en France: 12 millions de personnes privées de baguette

Quelque 12 millions de Français et touristes seront privés de baguette fraîche et de croissants le 1er-Mai, les boulangeries n’ayant pas le droit d’ouvrir, a déploré jeudi Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.”Evidemment que je ne trouve pas cela normal. Surtout que nous, on pensait qu’on était essentiels, comme la presse et d’autres métiers”, a déclaré Dominique Anract sur Europe 1.Les 12 millions de clients qui vont chaque jour à la boulangerie “ne vont pas mourir de faim, mais c’est quand même sympa, un jour férié, aller chercher une viennoiserie, une bonne baguette fraîche”, a-t-il poursuivi.”Imaginez des endroits comme les Sables d’Olonne ou le bassin d’Arcachon où il y a des milliers de personnes en week-end quand il fait beau. Ils ne sauront pas où prendre un sandwich. Tout le monde n’a pas les moyens d’aller au restaurant. Des Français touristes ou même des étrangers pourraient ne pas comprendre que dans le pays de la baguette Unesco, on ne puisse pas aller chercher un sandwich!”, s’est-il emporté.La baguette est inscrite depuis 2022 au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. A quelques jours de la fête du travail, les sénateurs centristes, appuyés par le gouvernement, ont déposé une proposition de loi pour permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-Mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.”Pas question”, répond la CGT dont la numéro 1, Sophie Binet a martelé qu’il y avait “364 autres jours pour ouvrir”.Un flou juridique concernant l’ouverture des boulangeries le 1er-Mai, alors que la plupart restaient ouvertes les années précédentes, a entraîné l’an dernier des contrôles inopinés de l’inspection du travail. “Depuis une centaine d’années on travaillait le 1er-Mai sans histoire”, a souligné Dominique Anract, qui assure que la fermeture touche 35.000 boulangeries et génère un manque à gagner de 70 à 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. 

ArcelorMittal: rassemblement à Dunkerque après l’annonce de centaines de suppressions de postes

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin à Dunkerque à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du Nord et de l’Est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire.”Confisquons les dividendes”, “Nationalisation d’ArcelorMittal”, peut-on lire sur des pancartes, en référence au propriétaire indien du géant de la sidérurgie.Arnaud, 48 ans, responsable dans la maintenance électrique, se dit “très inquiet” pour l’avenir. “Ca fait maintenant quelques années où toutes les installations dégradent, on n’a quasiment plus de budget de maintenance (…) notre usine est en train de crouler, on voudrait fermer, mais on ne s’y prendrait pas mieux”.Plusieurs responsables politiques, dont le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, le député divers gauche François Ruffin et la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier étaient présents aux côtés des manifestants.Ils ont dénoncé dans un communiqué ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années.”Si ArcelorMittal ne veut pas prendre ses responsabilités, que l’État prenne les siennes, et que nous puissions avoir, dans cette logique de souveraineté retrouvée, (…) la capacité pour l’État à nationaliser, de manière temporaire ou définitive, en sorte que les salariés ne soient pas abandonnés”, a déclaré Olivier Faure.Outre une intervention de l’État, les élus ont réclamé la relance du projet de décarbonation des sites, une protection douanière face à la concurrence de l’acier chinois et une entrée de l’État au capital. Ils réclament “zéro licenciement”. Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif -à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat- dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1.400 postes. Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production.Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7.100 salariés.Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.

Les immatriculations de Tesla continuent de s’effondrer en France en avril

Les immatriculation de Tesla ont continué de chuter en France en avril, avec une baisse de près de 60% par rapport au même mois il y a un an, dans un marché des voitures électriques qui stagne.En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques a vu ses immatriculations en France baisser de 59% en avril, et de 44% depuis le début de 2025, avec 7.556 véhicules écoulés.L’ensemble du marché des voitures neuves a accusé un repli de 5,64%, moins important que le mois précédent (-14,5%), avec 139.000 voitures immatriculées, selon les chiffres publiés jeudi par la Plateforme automobile (PFA). “On est sur un niveau préoccupant de marché qui est très bas par rapport à la période pré-Covid”, a commenté à l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de PFA.”Dans un contexte d’incertitude économique, les Français consomment moins, ils épargnent. Tout cela est amplifié par des incertitudes liées à la guerre commerciale que Trump a livrée à l’ensemble des pays de la planète, avec des droits de douane qui engendrent des impacts macro-économiques importants au plan financier mondial et touchent aussi la confiance des ménages”, ajoute-t-il.Le repli touche notamment Stellantis (-12% sur un an). Le groupe Renault reprend, lui, des couleurs (+2%) et dépasse Stellantis en termes de volume (39.000 voitures immatriculées en avril contre 33.786).Le numéro trois, Volkswagen, recule de 8,5%, freiné par la marque Seat.”Tout baisse, et dans cet ensemble qui baisse, on a une part de marché des véhicules électriques qui stagne à environ 18%”, a poursuivi Nicolas Le Bigot.100.000 voitures électriques ont été immatriculées en France sur les quatre premiers mois de l’année, soit 5.000 de moins que pour la même période l’an dernier. “Cela ne va pas dans le bon sens”, souligne Nicolas Le Bigot.Selon la plateforme AAA Data, “les particuliers continuent à bouder les électriques” dont les ventes s’effondrent de 44% sur le mois.  A l’inverse de Tesla, plusieurs marques affichent pourtant de fortes progressions sur cette motorisation dont Renault 5, largement en tête, note AAA. C’est aussi de nouveau le cas de celles du groupe Volkswagen (Volkswagen Skoda, Audi, Cupra et même Porsche), de Dacia, Citroën, Mercedes, Kia, Ford, Mini, BYD et DS. 

Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Les Etats-Unis et l’Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d’investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d’Odessa.Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.La ministre ukrainienne de l’Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis “attirera des investissements mondiaux dans notre pays”.L’accord avec Washington financera des “projets d’extraction de minerais, de pétrole et de gaz”, a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l’Ukraine “conserve l’entière propriété et le contrôle de ces ressources” y compris le sous-sol, et ce sera “l’Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire”, a assuré la ministre.Selon le Trésor américain, cet accord “reconnaît l’importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l’Ukraine depuis l’invasion à grande échelle de la Russie” — une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.- “Très bonne chose” -Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d’aide à l’Ukraine.Donald Trump “veut que les deux parties s’assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine”, a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News. “C’est un signal pour les dirigeants russes. C’est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d’obtenir (…) une compensation” pour les financements et armes fournies à l’Ukraine, a-t-il poursuivi.Le projet d’accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l’Ukraine.Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l’accord.Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une “extorsion” de Donald Trump.- “Bel accord” -“C’est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l’Ukraine”, s’était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l’annonce de la signature du texte.”Aucune dette, aucune aide” accordée avant la signature “ne fait partie de cet accord”, avait assuré Denys Chmygal. Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l’Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.”Cet accord montre clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme”, écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.Le texte met en place un “fonds d’investissement pour investir dans la reconstruction” de l’Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l’armée russe.- “désir de tuer” -Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l’Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d’urgence ukrainiens ont dénoncé une “attaque russe massive”. Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.A Odessa, une “attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures”, a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis “pour un cessez-le-feu complet”.Le président russe Vladimir Poutine “aura constamment le désir de tuer, jusqu’à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d’influence contraindront la Russie à arrêter la guerre”, a écrit M. Iermark.

Tensions commerciales: le Moyen-Orient n’est pas à l’abri, prévient le FMI

L’activité économique devrait s’accélérer cette année au Moyen-orient et en Afrique du Nord, mais la région n’est pas à l’abri du climat d’incertitude qui pèse sur l’économie mondial, a affirmé jeudi le Fonds monétaire internationale (FMI).”La croissance devrait toujours s’accélérer en 2025 et 2026, mais à un rythme nettement plus lent que prévu en octobre dernier”, a affirmé l’institution dans son rapport régional publié jeudi. Le FMI prévoit désormais que l’économie de la zone MENA progresse de 2,6% en 2025 et 3,4% en 2026, contre 1,8% en 2024.    Les droits de douanes décidées par le président américain Donald Trump n’auront pas un impact direct sur la zone MENA car “l’intégration économique entre les pays de la région et les États-Unis est limitée”, et le secteur de l’énergie a été épargné, a expliqué à l’AFP le directeur du Fond pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Jihad Azour. Mais le climat d’incertitude au niveau mondial pèse sur les perspectives d’investissement, sur les marchés financiers, et sur les cours du pétrole, amplifiant leur tendance baissière, a-t-il ajouté.  Les prévisions de croissance en 2025 des pays exportateurs de brut de la région ont ainsi été revu à la baisse de 1,7 point de pourcentage par rapport à la précédente estimation. Ces chiffres cachent toutefois des disparités importantes entre les différents pays pétroliers, notamment entre ceux du Golfe, où la croissance est prévue à 3% cette année, et l’Iran ou encore l’Irak qui devrait connaître une récession de 1,5% en 2025.  Dans les pays touchés par les conflits, comme le Soudan, le Yémen, et les territoires palestiniens, les perspectives restent sombres, d’autant que les aides internationales se font plus rares.  “L’aide internationale a baissé d’environ 25% depuis 2021”, et la tendance devrait s’accélérer, menaçant les pays les plus fragiles, selon M. Azour. Le FMI n’a pas publié de projections pour le Liban, qui a connu une guerre entre Israël et le Hezbollah et une récession de 7,5% en 2024, ni pour la Syrie, qui sort de plus de 13 ans de guerre civiles. Ces pays pourraient connaître une reprise liée à la reconstruction, mais les besoins de financement sont très importants, a souligné M. Azour.  Selon lui, “il y a un intérêt de la part des pays du Golfe pour aider les pays en conflit à se reconstruire”. “Mais il important que ces pays mettent en place les réformes nécessaires pour rétablir un équilibre économique et social, et retrouver la confiance”, a-t-il ajouté. 

Guerre commerciale: la Banque du Japon abaisse de moitié sa prévision de croissance

La Banque du Japon (BoJ), laissant ses taux inchangés malgré une inflation persistante, a abaissé jeudi de moitié sa prévision de croissance pour la quatrième économie mondiale, assombrie par l’impact de la guerre commerciale.A la suite d’une réunion de deux jours, l’institution a maintenu à 0,5% son taux directeur: un statu quo largement attendu face à une conjoncture déjà précaire et fragilisée par l’offensive douanière engagée par le président américain Donald Trump.La Banque du Japon a pris acte de cet assombrissement de l’horizon économique: elle ne table plus que sur une croissance du PIB japonais de 0,5% sur l’année budgétaire 2025 entamée début avril, contre 1,1% prévu précédemment.Elle a également abaissé sa prévision pour la croissance économique de l’année suivante (année fiscale 2026), à 0,7% contre 1,1% attendu jusqu’alors.”L’introduction de taxes douanières de grande envergure devrait avoir un impact sur l’activité commerciale mondiale, et les incertitudes accrues entourant ces politiques sont susceptibles d’avoir un impact important sur le moral des entreprises et des ménages dans le monde entier, ainsi que sur les marchés financiers et marchés de capitaux”, s’alarme l’institution.”La croissance économique du Japon devrait ralentir, les politiques commerciales entraînant l’essoufflement économique des autres pays et pénalisant les bénéfices des entreprises nationales”, insiste-t-elle dans son rapport trimestriel.”L’incertitude demeure (…) Même si le cadre des droits de douane se finalise il s’agira toujours d’une mise en Å“uvre de mesures d’une ampleur sans précédent” aux conséquences difficiles à prévoir, a averti le gouverneur de la BoJ Kazuo Ueda.-Inflation tenace-Ces prévisions maussades sont publiées alors que le négociateur japonais est de nouveau à Washington ce jeudi pour reprendre les discussions sur les droits de douane massifs.Proche allié de Washington, le Japon est visé depuis début avril par des surtaxes douanières américaines de 25% sur l’automobile et l’acier. Or, l’automobile a représenté l’an dernier environ 28% des exportations japonaises à destination des Etats-Unis, et représente un emploi sur huit dans le pays.Le Japon est par ailleurs menacé d’une surtaxe “réciproque” de 24% sur toutes ses exportations, mise en pause jusqu’à début juillet.”Après plus d’un an des communications de la BoJ insistant sur la bonne santé et l’amélioration de l’économie nippone malgré des indicateurs concrets indiquant le contraire, ce changement de ton est notable et suggère que la banque centrale fera preuve de prudence dans les mois à venir”, observe Stefan Angrick, de Moody’s Analytics.Afin de contrer le retour de l’inflation au Japon depuis deux ans et demi, la BoJ a entamé en mars 2024 un resserrement de ses taux, après dix ans de politique monétaire ultra-accommodante où ils étaient restés quasiment nuls. Elle les a relevés par deux fois l’an dernier, puis en janvier.Mais la prudence de l’institution face aux incertitudes économiques a semblé éloigner la perspective de nouvelles hausses de taux: ce qui a fait décrocher le yen de 1% face au dollar jeudi.Pour autant, la BoJ pourrait reprendre ses relèvements de taux plus tard dans l’année face à une inflation toujours tenace: la hausse des prix à la consommation au Japon (hors produits frais) a encore accéléré à 3,2% sur un an en mars.Et l’inflation sous-jacente, corrigée des prix volatils de l’énergie et des aliments frais, s’est hissée à 2,9% -très au-delà de la cible d’environ 2% fixée par la BoJ. L’institution table pour 2025 sur une inflation sous-jacente moyenne de 2,2%.”L’inflation semble persistante”, notamment maintenue par les prix de l’énergie, après la réduction des aides publiques aux ménages pour les facteurs énergétiques, insiste M. Angrick, tout en reconnaissant que le calendrier des prochaines hausses de taux reste incertain.”Les marchés estiment toujours qu’une nouvelle hausse des taux d’ici fin 2025 est plus que probable”, rappelle Marcel Thieliant, expert de Capital Economics.”Nous pensons que l’impact économique des tensions commerciales ne sera pas aussi sévère que redouté: le corollaire est que la Banque est également trop pessimiste quant aux perspectives d’inflation”, poursuit-il.M. Angrick se veut plus prudent: “Un retour aux niveaux douaniers d’avant Trump n’est probablement pas à l’ordre du jour: l’économie nippone, déjà fragile avant le début de la guerre commerciale, va se détériorer considérablement au second semestre”, ce qui pourrait retarder de nouvelles hausses de taux à l’an prochain, juge-t-il.