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Droits de douane: la Malaisie va envoyer à son tour une délégation à Washington

La Malaisie va envoyer à son tour une délégation à Washington pour entamer des discussions sur les tarifs douaniers, a déclaré mardi le Premier ministre Anwar Ibrahim.Au terme des annonces américaines qui ont provoqué une onde de choc dans le monde, la Malaisie se voit imposer des droits de douane de 24% sur ses exportations.Tout en reconnaissant qu’il y avait peut-être peu de marge de manÅ“uvre, M. Anwar a estimé qu’il existait encore de la place pour ajuster l’application de ces nouveaux droits de douane.”Nous ne croyons pas en la diplomatie du mégaphone”, a déclaré M. Anwar dont le pays assure cette année la présidence tournante de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). “Dans le cadre de notre diplomatie douce (…) nous enverrons avec nos collègues de l’Asean nos responsables à Washington pour entamer le processus de dialogue”.L’Indonésie, qui se voit appliquer des droits de douane de 32% a également annoncé jeudi dernier son intention de dépêcher des négociateurs à Washington.Les dix États membres de l’ASEAN, qui comptent les États-Unis comme principal marché d’exportation, sont parmi les plus durement touchés par les taxes décrétées par le président américain Donald Trump.”Les échanges commerciaux entre la Malaisie et les États-Unis sont depuis longtemps un modèle de bénéfices mutuels. Nos exportations soutiennent non seulement la croissance locale, mais aussi des emplois de qualité partout aux États-Unis”, a déclaré M. Anwar.”Cette relation commerciale a bien servi les deux pays, mais ces mesures (droits de douane, nldr) pourraient finir par nuire à tous”, a-t-il ajouté.Les ministres de l’Économie d’Asie du Sud-Est et les gouverneurs des banques centrales tiendront une réunion jeudi à Kuala Lumpur pour se pencher sur la question des droits de douane.

France: le déficit commercial se creuse à 7,2 milliards d’euros en février

Le déficit commercial de la France s’est nettement creusé en février, à 7,2 milliards d’euros, selon les douanes, en raison d’importations en hausse et d’exportations en baisse, au moment où le président américain Donald Trump s’est lancé dans une guerre commerciale avec ses principaux partenaires commerciaux. Le déficit commercial a augmenté de 1,1 milliard d’euros en février par rapport à janvier, dont le chiffre a été revu à la hausse (6,1 milliards d’euros), montrent les statistiques françaises. Les exportations ont reculé de 500 millions d’euros pour s’établir à 49,9 milliards d’euros et les importations ont augmenté de 600 millions d’euros pour atteindre 57,1 milliards d’euros. Le solde énergétique s’est dégradé de 300 millions d’euros en raison d’une hausse des importations pour s’établir à -3,9 milliards d’euros, avec des exportations stables pour le troisième mois de suite.Hors énergie, le solde commercial s’est dégradé et atteint -4,9 milliards d’euros, surtout en raison d’une dégradation du solde des produits manufacturés, en baisse de 900 millions d’euros. Cumulé sur douze mois, le déficit commercial de la France recule pour s’établir à 81,9 milliards d’euros.Les chiffres du commerce extérieur français ne sont pour le moment pas beaucoup influencés par la guerre commerciale enclenchée par le président américain Donald Trump, qui a imposé des droits de douane massifs à ses partenaires commerciaux dont la France.Son cheval de bataille est la hausse des importations de produits américains par ses partenaires, afin que le déficit commercial américain sur les biens se résorbe. La France a présenté l’an dernier un excédent de 16,4 milliards d’euros, selon les statistiques américaines, mais un déficit de quelques milliards selon les statistiques des douanes françaises, sur les biens.

Les Bourses européennes tentent un rebond à l’ouverture

Les Bourses européennes tentent de rebondir à l’ouverture mardi, une respiration après trois séances noires sur les marchés, insufflée par la hausse de la Bourse japonaise, sur fond de négociations entre le Japon et les Etats-Unis sur les droits de douane.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 1,41%, Londres 1,27%, Francfort 0,86% et Milan 1,73%.

Trump rouvre la porte à un rachat de U.S. Steel par Nippon Steel

Le président Donald Trump a lancé lundi un réexamen du projet de rachat de l’aciériste américain U.S. Steel par son concurrent japonais Nippon Steel, que son prédécesseur Joe Biden avait bloqué, ravivant l’espoir d’un mariage et faisant bondir de 11% Nippon Steel mardi à la Bourse de Tokyo.Les deux groupes industriels avaient annoncé en décembre 2023 le projet d’acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de U.S. Steel par Nippon Steel.Mais la Commission des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargée d’évaluer les conséquences sur la sécurité nationale de rachats d’entreprises américaines par des groupes étrangers, n’était pas parvenue à un consensus sur l’opération.Le président Joe Biden l’avait finalement bloquée quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche en janvier, arguant de questions de sécurité.Or, M. Trump, qui avait également jugé pendant sa campagne présidentielle qu’U.S. Steel devait rester sous pavillon américain, semble désormais vouloir revisiter la perspective d’une acquisition.”Je requiers de la CFIUS qu’elle mène un examen de l’acquisition d’U.S. Steel par (Nippon Steel) pour m’aider à déterminer si une action supplémentaire est nécessaire”, a-t-il indiqué lundi dans une note à plusieurs ministres.La CFIUS, qui dispose de 45 jours pour soumettre ses recommandations au président, devra “décrire si les mesures proposées par les parties sont suffisantes pour atténuer tous les risques identifiés en matière de sécurité nationale”.Cette annonce intervient sur fond d’une guerre commerciale, avec l’imposition ce mercredi de surcharges douanières de 24% visant les produits japonais, l’acier nippon étant lui déjà surtaxé à 25% depuis mi-mars – avec l’objectif pour Washington de doper les investissements industriels aux Etats-Unis.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé lundi être convenu par téléphone avec Donald Trump de poursuivre les discussions pour trouver un compromis commercial.- “Examen objectif” -“Nous sommes ravis que le président Trump ait ordonné un nouvel examen (…) Nous sommes convaincus qu’un examen objectif et factuel de notre projet démontrera qu’il renforcera l’économie et la sécurité nationale américaines”, a réagi Nippon Steel mardi.”Nous attendons avec impatience une résolution rapide afin de pouvoir commencer à réaliser les investissements prévus”, a-t-il ajouté.Le regain d’espoir sur un rachat a été salué par les investisseurs: U.S. Steel a terminé en hausse de 16,22% lundi à la Bourse de New York. Et mardi à Tokyo, l’action Nippon Steel s’est envolée de jusqu’à 11% à l’ouverture. Elle a clôturé en hausse de 5,99%.”L’action (de Donald Trump) valide la décision courageuse de notre conseil d’administration de s’opposer à l’ordre illégal du président Biden”, a réagi U.S. Steel, auprès de l’AFP.Cette initiative “cruciale” intervient au moment où “nous travaillons pour réaliser de nouveaux investissements historiques dans la sidérurgie américaine”, a-t-il insisté.U.S. Steel, en difficulté, avait décrit son rachat par Nippon Steel comme un moyen de “combattre la menace concurrentielle de la Chine” et d’assurer sa prospérité future. En cas d’échec, il craint de se voir contraint à renoncer à des investissements massifs de modernisation, avec de possibles fermetures d’aciéries.- “Menace inchangée” -Le président du syndicat de la sidérurgie (USW) David McCall, opposé au rachat, a cependant estimé que “quelle que soit la quantité d’examens du projet d’acquisition (…), cela ne change pas la menace pressante qu’il représente pour notre sécurité nationale et économique, l’avenir à long terme du secteur ou les emplois”. Todd Tucker, directeur de politique industrielle du Roosevelt Institute, rappelle que l’opposition de Joe Biden découlait de l’inquiétude syndicale à l’égard du manque d’investissements des deux partenaires pour assurer la pérennité de la sidérurgie américaine.A moins que l’offre n’ait notamment été “drastiquement modifiée”, les entreprises et l’administration Trump “devraient se soucier de ne pas avoir le soutien syndical pour opérer”, prévient-il.Taku Sugawara, analyste chez IwaiCosmo Securities, se montrait également circonspect: “Il n’est pas certain que Nippon Steel puisse faire de US Steel sa filiale à 100%, car Trump s’y est toujours refusé. Trump a peut-être réagi instinctivement pour remettre en marche quelque chose qui était bloqué”, commente-t-il, cité par Bloomberg.Donald Trump avait rencontré le patron de Nippon Steel début février à la Maison Blanche. Avant d’ouvrir quelques jours plus tard la voie à “un gros investissement” du groupe nippon dans U.S. Steel, lors d’une rencontre avec Shigeru Ishiba.

Droits de douane: la Chine ira “jusqu’au bout” face aux Etats-Unis

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes, les deux premières économies mondiales se disant prêtes à l’escalade malgré la déroute des marchés financiers.L’UE s’est vue elle opposer une fin de non recevoir par Donald Trump à sa proposition pour échapper aux droits de douane américains.L’administration américaine assure rester ouverte à la négociation et les Bourses asiatiques, sont pour la plupart reparties à la hausse mardi, reprenant leur souffle après plusieurs séances de plongeon à l’image du choc que représente pour l’économie mondiale l’offensive commerciale lancée par le président américain. Tokyo a ainsi cloturé en hausse de 6,02%. Mais les marchés mondiaux sont pour l’instant loin de compenser les milliers de milliards de dollars partis en fumée depuis “le jour de la libération” de mercredi dernier, quand Donald Trump a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde, en particulier en Europe et Asie.Les marchés restaient fébriles au lendemain d’une dégringolade généralisée lundi. Si les Bourses européennes étaient attendues en hausse à l’ouverture, que Hong Kong, Tokyo et Séoul remontaient un peu la pente, les indices reculaient en Indonésie, Vietnam, Thaïlande.Les risques liés à l’escalade d’une guerre commerciale tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne “pas avoir pris en compte (son) avertissement (…) de ne pas répliquer”.Il a brandi la menace d’imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises si Pékin persiste à vouloir appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% aux produits américains.”La Chine n’acceptera jamais cela””, a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. “Si les Etats-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, répétant cependant préférer un “dialogue” avec les États-Unis.Pékin refuse “la pression, les menaces et le chantage” américains, a ensuite dit un représentant du ministère des Affaires étrangères.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%. Elle doit passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. Le dirigeant de Hong Kong John Lee a fustigé des droits de douane “irresponsables”.Lawrence Wong, le Premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s’est dit mardi “très déçu” par les Etats-Unis. “Un ami n’agit pas ainsi”, a-t-il dit, alors que son pays est soumis au seuil minimum de 10% de droits de douanes imposés par Washington au monde entier. Le Vietnam cherche lui à obtenir un report de l’application des droits de douane colossaux annoncés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains. Le gouvernement va “approcher et négocier avec la partie américaine pour parvenir à un accord bilatéral, visant une balance commerciale durable”, selon une déclaration publiée tard lundi soir.- Plus d’inflation, moins de croissance -Les analystes s’attendent à voir les économies tanguer sévèrement dans l’engrenage d’une guerre commerciale pouvant se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.Donald Trump affirme que la première économie mondiale est “pillée” par le reste du monde, c’est pourquoi il a décidé de ce taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Il doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (à 20%) et le Vietnam (à 46%).L’UE, qui tente de faire taire les intérêts divergents de ses Etats membres quant à la réponse à lancer à Washington, a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures. “Non ce n’est pas suffisant”, a rétorqué Donald Trump, qui reproche régulièrement à l’Europe de ne pas acheter assez de biens industriels américains (alors que dans le secteur des services, les Etats-Unis sont excédentaires).- 70 pays -Son secrétaire au Trésor Scott Bessent a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les Etats-Unis en position de force. Il a assuré qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur la manière dont ils comptent ouvrir davantage leurs marchés aux produits américains, “le président Trump sera prêt à négocier”.Il a précisé que “50, 60, peut être près de 70 pays” avaient contacté l’administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait “la priorité” dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les Etats-Unis.Lawrence Wong a toutefois estimé que le taux de base de 10% “ne semble pas ouvert à la négociation”, et se veut “réaliste: une fois que les barrières commerciales sont élevées, il est très difficiles de les abattre”.

Droits de douane: la Chine, menacée par Trump, s’engage à se défendre “jusqu’au bout”

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes, les deux premières économies mondiales se disant prêtes à l’escalade malgré la déroute des marchés financiers.L’administration américaine assure rester ouverte à la négociation et les Bourses asiatiques, Tokyo en tête, sont pour la plupart reparties à la hause mardi en début de séance, reprenant leur souffle après plusieurs séances de plongeon à l’image du choc que représente pour l’économie mondiale l’offensive commerciale lancée par le président américain.Mais les marchés mondiaux sont pour l’instant loin de compenser les milliers de milliards de dollars partis en fumée depuis “le jour de la libération” de mercredi dernier, quand Donald Trump a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde, en particulier en Europe et Asie.Et les risques liés à l’escalade d’une guerre commerciale tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne “pas avoir pris en compte (son) avertissement (…) de ne pas répliquer”.Il a brandi la menace d’imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises si Pékin persiste à vouloir appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% aux produits américains.”La Chine n’acceptera jamais cela””, a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce. “Si les Etats-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il ajouté, répétant cependant préférer un “dialogue” avec les États-Unis.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%. Elle doit passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. S’il met à exécution sa dernière menace, cela portera la surtaxe à un exorbitant 104%, de quoi doubler le prix des produits chinois à l’entrée sur le sol américain.Le dirigeant de Hong Kong John Lee a fustigé des droits de douane “irresponsables”.- Plus d’inflation, moins de croissance -Dans l’immédiat, la Chine cherche à apaiser la tempête financière provoquée par ces mesures et sa Banque centrale s’est engagée à soutenir le principal fonds d’Etat chinois, Central Huijin Investment, pour stabiliser les marchés.La Bourse de Hong Kong rebondit mardi de près de 2% en début de séance au lendemain de sa pire chute depuis la crise financière de 1997 (-13%), tandis que Shanghai s’oriente en très légère hausse.Au delà des seules places chinoises, l’heure est à l’accalmie boursière en Asie, de Tokyo (+6%) à Séoul (+1,5%) après plusieurs jours de plongeon et un semblant de stabilisation lundi à Wall Street à l’issue d’une séance en montagnes russes.Mais Taïwan reste orientée à la baisse, tandis que Jakarta, fermée en raison de jours fériés ces derniers jours, a vu ses cotations suspendues après une ouverture en chute de 9%.Les analystes s’attendent à voir les économies tanguer sévèrement dans l’engrenage d’une guerre commerciale pouvant se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.Donald Trump affirme que la première économie mondiale est “pillée” par le reste du monde. En conséquence, il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (+20%) et le Vietnam (+46%).- “Accords équitables” -Les partenaires commerciaux des Etats-Unis cherchent à convaincre Donald Trump d’alléger ce fardeau et ce dernier souffle en face le chaud et le froid.Le président a affirmé ne plus vouloir s’entretenir avec des responsables chinois mais s’est dit prêt à négocier des “accords équitables” avec les autres pays.Son secrétaire au Trésor Scott Bessent a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les Etats-Unis en position de force. Il a assuré qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur la manière dont ils comptent ouvrir davantage leurs marchés aux produits américains, “le président Trump sera prêt à négocier”.Il a précisé que “50, 60, peut être près de 70 pays” avaient contacté l’administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait “la priorité” dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les Etats-Unis.Premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche par le président américain depuis les annonces de la semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d’éliminer les droits de douane et l’excédent commercial de son pays vis-à-vis des Etats-Unis.L’Union européenne (UE), de son côté, a proposé à Washington d’abolir les droits de douane de part et d’autre de l’Atlantique sur les produits issus de l’industrie, comme les voitures et les médicaments.

Saint-Avold: l’Assemblée approuve définitivement la conversion de la centrale

L’Assemblée a approuvé définitivement lundi un texte de loi pour permettre la conversion au biogaz de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), une des deux dernières centrales à charbon en activité en France, occasion pour le gouvernement de renouveler sa promesse d’un débat au Parlement sur la trajectoire énergétique du pays.Les députés ont adopté à l’unanimité, et à l’identique, un texte approuvé par le Sénat le 25 mars, très attendus par les élus locaux et les salariés dépendant de la centrale, dont certains étaient présents en tribune. En tout, quelque 500 emplois directs et indirects sont concernés.Les écologistes se sont abstenus, soulignant que voter pour un projet qui continue d’utiliser des énergies fossiles n’était “pas un exercice facile”.Le texte entend lever une barrière législative à un projet de conversion au gaz naturel et au biogaz, dans lequel le propriétaire du site, GazelEnergie, est prêt à s’engager. Cela viendrait concrétiser l’annonce d’Emmanuel Macron, qui avait promis en 2023 la conversion de cette centrale d’ici 2027.Grosse émettrice de gaz à effet de serre, la centrale de Saint-Avold est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), dont EDF a annoncé en septembre la fermeture sèche. Elle assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver lors des périodes de pointe.Le texte prévoit un “plan de conversion” de l’installation de Cordemais, après un travail transpartisan des sénateurs de Loire-Atlantique.Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a salué dans son propos introductif une proposition de loi “indispensable au lancement du projet de conversion de la centrale de Saint-Avold”. Mais il a souligné au-delà de ce site “l’ardente nécessité” de donner une visibilité aux acteurs de la transition énergétique en promouvant la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).”C’est la raison pour laquelle nous souhaitons adopter, publier rapidement la nouvelle PPE sous la forme d’un décret, comme il est prévu par la loi. Nous souhaitons également adopter ce texte en respectant le dialogue avec le Parlement”, a-t-il dit.”Ce dialogue, je m’y engage et le Premier ministre s’y est également engagé. Il nous permettra d’intégrer les ajustements nécessaires qui feront suite aux débats que nous aurons ici au Parlement”, a-t-il ajouté.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), a pour sa part redit la nécessité pour que les choix énergétiques soient “acceptables” qu’ils soient “débattus, votés par le Parlement”.”Nous avons besoin d’une loi votée par les représentants du peuple pour fixer notre vision”, a également estimé le communiste Julien Brugerolles.

Droits de douane: tremblement de terre sur les marchés mondiaux

La plupart des Bourses mondiales ont plongé lundi, les yeux rivés sur la moindre déclaration concernant les droits de douane, Wall Street terminant pour sa part sans direction claire à l’issue d’une séance en dents de scie et demeurant nerveuse. En Europe, la Bourse de Francfort qui est revenue en territoire positif quelques instants, a terminé sur une chute de 4,13%, Londres de 4,38%, Milan a dégringolé de 5,18% et Zurich de 5,16%. La Bourse de Paris a dévissé de 4,78% et n’avait plus connu chute pareille depuis mars 2022.A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,91%, l’indice Nasdaq a grappillé 0,10%, et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,23%.Tantôt dans le vert, tantôt dans le rouge, la place américaine a connu une session “extrêmement volatile”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Wall Street a été “durement touchée” en fin de semaine dernière, “et maintenant, le reste des marchés mondiaux nous rejoignent”, explique M. Cardillo. Les places asiatiques et européennes ont particulièrement marqué le coup lundi, Hong Kong a dégringolé par exemple de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 tandis que la Bourse de Paris (-4,78%) a connu sa pire séance depuis trois ans.Wall Street reste très “tendue” mais n’aurait pas besoin de beaucoup de temps pour se retourner car “il y a eu beaucoup de ventes en très peu de temps”, note auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Signe de la nervosité des investisseurs, l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a évolué à des niveaux plus atteints depuis la pandémie de Covid-19.Autre exemple: les actions ont bondi dans la journée durant quelques minutes vers 14H10 GMT, sur fond d’information de presse erronée selon laquelle l’administration Trump aurait pu envisager une pause pour ses droits de douane.Cette information a été démentie dans la foulée sur X par la Maison Blanche. “Les acteurs du marché ont pu voir ce qui se passerait s’il y avait une nouvelle” concernant les droits de douane, souligne M. Hogan.- Absence de visibilité  -“Les (surtaxes douanières) de Trump ont été plus violentes que prévu. La Chine a annoncé une escalade des droits de douane, puis les Européens ont dit qu’ils ne se laisseraient pas faire… Tout cela est d’une fragilité absolue”, pointe David Kruk, responsable du trading de La Financière de l’Échiquier.Les marchés évoluent au gré des annonces de la Maison Blanche et de son locataire. Donald Trump a menacé lundi d’alourdir encore les droits de douane américains sur les produits chinois, de 50% “additionnels” dès le 9 avril, si Pékin maintient sa riposte à son offensive douanière. “Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% [de droits de douane sur les produits américains] (…) d’ici demain [mardi] 8 avril, les Etats-Unis imposeront des droits de douane ADDITIONNELS de 50% sur la Chine, à partir du 9 avril”, a affirmé le président américain sur sa plateforme Truth Social.Il a aussi annoncé qu’il ne donnerait pas suite aux demandes d’entretien des responsables chinois.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%, devant passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. Interrogée par l’AFP, la Maison Blanche a confirmé que si Donald Trump mettait sa nouvelle menace à exécution, cela porterait cette surtaxe à 104%.L’Union européenne a quant à elle proposé aux Etats-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, afin de tenter d’éviter une guerre commerciale.Une proposition jugée “pas suffisante” par Donald Trump, interrogé lundi dans un échange avec la presse à la Maison Blanche.”Le marché aimerait que cela se concrétise, mais on a l’impression que le mal est fait psychologiquement. Il peut y avoir un rebond de court terme, mais on a encore le sentiment qu’il y a énormément de fragilité pour retrouver du concret sur les marchés et on ne peut pas dire beaucoup plus que cela à ce jour”, commente David Kruk.

Wall Street limite ses pertes, la nervosité règne

La Bourse de New York a limité ses pertes lundi, finissant en ordre dispersé, à l’issue d’une séance en dents de scie, un recul toutefois moins prononcé que celui des autres places boursières toujours lestées par le choc des droits de douane de Donald Trump.Le Dow Jones a perdu 0,91%, l’indice Nasdaq a grappillé 0,10%, et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,23%.Tantôt dans le vert, tantôt dans le rouge, la place américaine a connu une session “extrêmement volatile”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Wall Street navigue à vue, au gré des déclarations de la Maison Blanche sur les droits de douane, mais reste minée par “des craintes de récession” liée à la politique commerciale de l’administration Trump a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com. Donald Trump accuse les partenaires économiques des États-Unis de les “piller”. En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe supplémentaire sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi. Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (+20%) et le Vietnam (+46%).Ces mesures, annoncées mercredi soir, ont provoqué un vent de panique sur la place américaine, qui a lâché près de 6% en clôture vendredi et plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.Wall Street a été “durement touchée” en fin de semaine dernière, “et maintenant, le reste des marchés mondiaux nous rejoignent”, explique M. Cardillo. Les places asiatiques et européennes ont particulièrement marqué le coup lundi, Hong Kong a dégringolé de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 tandis que la Bourse de Paris (-4,78%) a connu sa pire séance depuis trois ans.Wall Street reste très “tendue” mais n’aurait pas besoin de beaucoup de temps pour se retourner car “il y a eu beaucoup de ventes en très peu de temps”, note auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Signe de la nervosité des investisseurs, l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a évolué à des niveaux plus atteints depuis la pandémie de Covid-19.Lundi en séance, les actions ont bondi durant quelques minutes vers 14H10 GMT sur fond d’information de presse erronée selon laquelle l’administration Trump aurait pu envisager une pause pour ses droits de douane. Cette information a été démentie dans la foulée sur X par la Maison Blanche. Donald Trump a même menacé d’alourdir encore fortement les droits de douane sur les produits chinois si Pékin maintient sa riposte à son offensive douanière, tout en laissant la porte ouverte à des négociations avec les autres pays touchés.Le marché obligataire s’est pour sa part nettement tendu, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,21%, contre 3,99% à la clôture vendredi.”Le prochain obstacle majeur” résidera dans la publication de données d’inflation cette semaine, estime M. Cardillo, avec notamment la publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) de mars aux Etats-Unis.Vendredi, les investisseurs accueilleront les prix à la production (PPI).Ailleurs, au tableau des valeurs, le Nasdaq a été soutenu par quelques uns des géants du secteur technologique, à l’image de Nvidia (+0,68%), de Apple (+0,46%) ou de Microsoft (+0,46%).Le titre d’U.S. Steel (USS) a terminé en hausse de 16,22% après que le président Donald Trump a lancé lundi un nouvel examen du projet de rachat de l’aciériste américain U.S. Steel par son concurrent japonais Nippon Steel, que son prédécesseur Joe Biden a bloqué pour des raisons de sécurité nationale.Selon plusieurs médias, cela ravive l’espoir d’un feu vert au mariage.Avec la chute du bitcoin, les valeurs associées aux cryptomonnaies étaient aussi boudées comme la plateforme d’échange Coinbase (-2,04%) ou Strategy (-8,67%), anciennement MicroStrategy, qui possède la plus grosse réserve privée de bitcoins au monde.

Droits de douane: Trump menace Pékin d’une facture encore plus lourde

Donald Trump a menacé lundi de gonfler encore les droits de douane américains sur les produits chinois si Pékin  riposte à son offensive douanière, tout en laissant la porte ouverte à des négociations avec les autres pays.”Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% (de droits de douane sur les produits américains) (…) d’ici demain 8 avril, les Etats-Unis imposeront des droits de douane ADDITIONNELS de 50% sur la Chine, à partir du 9 avril”, a affirmé le président américain sur sa plateforme Truth Social.Donald Trump avait un peu plus tôt reproché à la Chine de ne “pas avoir pris en compte (son) avertissement (…) de ne pas répliquer”.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%. Elle doit passer à 54% dès le 9 avril, avec les +34% annoncés la semaine dernière. S’il met à exécution sa dernière menace, cela portera la surtaxe à un exorbitant 104%, de quoi doubler le prix des produits chinois à l’entrée sur le sol américain.La Chine a rétorqué, via son ambassade à Washington, qu’elle ne céderait pas face aux pressions et menaces.- “Accords équitables” -Donald Trump affirme que la première économie mondiale est “pillée” par le reste du monde.En conséquence, il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (+20%) et le Vietnam (+46%).Les partenaires commerciaux des Etats-Unis cherchent à convaincre Donald Trump d’alléger ce fardeau, qui affole les marchés et bouleverse déjà le commerce mondial.Donald Trump a une nouvelle fois soufflé le chaud et le froid lundi.Il a affirmé ne plus vouloir s’entretenir avec des responsables chinois mais s’est dit prêt à négocier des “accords équitables” avec les autres pays.Alors que les marchés guettaient le moindre signal d’assouplissement de sa politique, il a assuré qu’il n’envisageait pas de report.Premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche par le président américain depuis les annonces de la semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d’éliminer les droits de douane et l’excédent commercial de son pays vis-à-vis des Etats-Unis.L’Union européenne (UE), de son côté, a proposé à Washington d’abolir les droits de douane de part et d’autre de l’Atlantique sur les produits issus de l’industrie, comme les voitures et les médicaments.Il s’agit pour les Vingt-Sept de sortir avec le moins de dommages possibles de la guerre commerciale initiée par les Etats-Unis. Mais Donald Trump a d’ores et déjà jugé cette offre “pas suffisante”.Un entretien téléphonique a par ailleurs eu lieu entre le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, et Donald Trump, ont rapporté les deux responsables, en faisant savoir que les discussions allaient se poursuivre. Au Bangladesh, le chef du gouvernement provisoire Muhammad Yunus a écrit au président américain pour lui demander un délai de “trois mois” afin d’avoir le temps d’acheter plus de produits américains pour rééquilibrer les échanges commerciaux. Des acheteurs américains ont commencé à suspendre leurs commandes dans dans le pays, deuxième fabricant de vêtements au monde, visé par 49% de droits de douane additionnels.- “Insensé” -Les bourses asiatiques, en partie fermées vendredi, ont connu un lundi noir. Hong Kong s’est effondrée de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 — et l’indice Nikkei à Tokyo a lâché 7,8%.Dans une maison de courtage du quartier financier de Hong Kong, où affluent des investisseurs individuels, une nonagénaire prénommée Tam “déteste” Trump. “Il m’a coûté 200.000 dollars hongkongais (environ 23.000 euros)”, s’est-elle insurgée devant l’AFP. “Il est insensé, il dit une chose et change d’avis quelques minutes plus tard… Comment quelqu’un qui occupe une position aussi élevée peut-il agir de la sorte?”Les Bourses européennes ont terminé en forte baisse (-4,78% à Paris, -4,64% à Londres). A Wall Street, la séance a été marquée par une grande fébrilité, sans que les indices ne s’effondrent.Les analystes s’attendent à voir les économies tanguer sévèrement dans l’engrenage d’une guerre commerciale pouvant se traduire par des prix plus élevés, plus de chômage et moins de croissance.Les Etats-Unis, qui doivent devenir “plus riches que jamais” selon Donald Trump, risquent de tomber en récession, selon les analystes de JPMorgan. D’autres cabinets ont aussi dégradé leurs prévisions pour la première économie mondiale.