AFP Business

Quand la sécheresse au Brésil fait flamber le prix du café

Un matin de septembre 2024, Moacir Donizetti a senti au loin une odeur de brûlé alors qu’il vérifiait l’état de ses caféiers. Quelques heures plus tard, les flammes ont ravagé son exploitation.”C’était désespérant: voir les flammes avancer, détruire notre plantation et arriver à 20 mètres de ma maison”, déplore ce petit producteur brésilien de 54 ans. Plusieurs centaines d’autres exploitations ont été touchées par cet incendie de végétation, le pire jamais enregistré à Caconde, commune qui produit le plus de café dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est).Si le départ de feu a vraisemblablement eu pour origine un tas d’ordures brûlé par un habitant, sa propagation dévastatrice et totalement hors de contrôle est due avant tout à la sécheresse extrême qui a touché le Brésil l’an dernier.Les fortes chaleurs et les précipitations intermittentes dans des lieux comme Caconde ont des répercussions dans le monde entier.À Tokyo, Paris ou New York, le café devrait coûter de plus en plus cher en raison de la crise climatique au Brésil, plus grand producteur et exportateur mondial de cette denrée.La famille Donizetti a lutté quatre jours contre les flammes qui ont défiguré le paysage bucolique autour de sa ferme nichée au milieu de collines verdoyantes.Cinq hectares de plantations ont été dévastés, où Moacir était censé récolter un tiers de la production familiale.”Nous avons non seulement perdu une partie de la cueillette de cette année, mais aussi des prochaines, car il faudra attendre trois à quatre ans pour que cette terre redevienne productive”, déplore l’agriculteur, dépité au milieu des caféiers calcinés. “Cela fait environ cinq ans que le temps est trop sec. Parfois, il ne pleut pas pendant des mois. Il fait aussi beaucoup plus chaud, et quand arrive la période de floraison, le café est déshydraté et a du mal à résister”, poursuit-il.  L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée au Brésil, où le nombre de feux de forêt n’avait jamais été aussi élevé en 14 ans. La plupart des incendies ont été causés par l’homme et leur propagation a été aggravée par la sécheresse. Une chaleur et une sécheresse liées, selon les experts, au changement climatique.- Problème récurrent -Plus d’un tiers du café mondial est produit au Brésil, d’où le fort impact des déboires des fermiers brésiliens sur les prix.En hausse de 90% sur 2024, le cours de l’arabica, la variété la plus consommée, a battu le 10 décembre son record de 1977, à 3,48 dollars la livre à la Bourse de New York.”Je travaille dans ce secteur depuis 35 ans et je n’ai jamais connu une situation aussi difficile”, affirme le consultant brésilien en café Guy Carvalho.”Depuis la dernière grande récolte, en 2020, nous avons toujours eu des problèmes liés au climat”, souligne-t-il. Selon lui, la hausse des prix est due en grande partie à la “frustration” face aux récoltes décevantes quatre années de suite au Brésil, de 2021 à 2024, et des prévisions guère optimistes pour 2025.Sans compter les facteurs géopolitiques, comme les barrières douanières promises par Donald Trump avant son retour à la Maison Blanche ou la nouvelle réglementation européenne sur les produits issus de la déforestation.- Retour aux sources -Mais certains caféiculteurs brésiliens tentent de s’adapter à la crise climatique.À Divinolandia, commune située à 25 kilomètres de Caconde, Sergio Lange a remis au goût du jour une technique ancestrale: planter ses caféiers à l’ombre des arbres pour les préserver de la chaleur.”Quand je suis né, il faisait froid ici, l’eau gelait en hiver”, raconte ce producteur de 67 ans.”Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Avec ces températures, le modèle de production actuel sera bientôt dépassé”, prédit-il. Planter du café à l’ombre des arbres, tel qu’il était dans son habitat originel en Afrique, permet non seulement de le mettre à l’abri de la chaleur, mais aussi de faire en sorte que les grains mûrissent plus lentement.Ils sont ainsi plus gros et leur goût est plus sucré, ce qui augmente leur valeur sur le marché.Avec une cinquantaine d’autres producteurs, Sergio Lange a mis en place en 2022 un modèle de “caféiculture régénérative”: les plants coexistent avec d’autres espèces, ils poussent sans pesticide et sont irrigués naturellement à l’eau de source. “La productivité chute au début, mais on s’attend à un résultat fantastique d’ici quatre ou cinq ans”, explique-t-il, désignant avec fierté ses caféiers plantés dans la forêt à flanc de colline.

Norvège: l’énorme fonds souverain demande aux entreprises de respecter le bien-être animal

Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec environ 1.700 milliards d’euros d’actifs, a exhorté les entreprises dans lesquelles il investit à respecter le bien-être animal, une nouveauté saluée par ses défenseurs.”Nous mettons régulièrement à jour nos attentes vis-à-vis des entreprises en matière de durabilité et nous avons récemment inclus le bien-être animal”, a déclaré Caroline Eriksen, une responsable du fonds, dans un courriel à l’AFP.En pratique, le fonds qui pèse près de 20.000 milliards de couronnes (1.695 milliards d’euros), demande aux groupes dans lesquels il détient des parts de respecter le code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale.Ce code recense de nombreuses recommandations visant notamment à épargner les animaux de la faim et de la soif, de la peur et du stress, de la douleur, des maladies et des blessures, ou encore de l’inconfort.Le bien-être animal, inclus fin décembre dans un document d’orientation sur les intérêts des consommateurs, sera débattu avec les entreprises dans le cadre du dialogue avec leurs directions et lors de votes des actionnaires, indique le fonds.Rédigés par le fonds lui-même pour soigner sa gouvernance, ces documents d’orientation sont distincts des règles éthiques, plus radicales, édictées par le ministère norvégien des Finances.Ces règles empêchent le fonds d’investir ou de rester présent au capital d’entreprises aux activités jugées néfastes (charbon, tabac, certains types d’armements…), une liste noire qui comprend aujourd’hui 107 noms comme Airbus, Boeing et British American Tobacco.Investi dans quelque 9.000 sociétés dans le monde, le fonds norvégien a notamment des parts dans des géants de l’agroalimentaire tels que le chinois WH Group et les américains Tyson Foods et Pilgrim’s Pride, tous donc invités désormais à mettre l’accent sur le bien-être animal.  L’annonce a été saluée par l’organisation Dyrevernalliansen (Alliance pour la protection des animaux), qui a évoqué “une avancée majeure”.”Nous travaillons depuis des années pour que le fonds souverain reconnaisse le bien-être animal comme facteur pertinent”, s’est félicitée Live Kleveland, porte-parole de l’association, dans un communiqué.Au fil des années, le fonds norvégien s’est doté de nombreux documents d’orientation recensant ses attentes dans de nombreux domaines, de la lutte contre le changement climatique au combat anti-corruption.Ses décisions sont d’autant plus importantes qu’elles sont ensuite imitées par d’autres investisseurs à travers le monde.

La start-up française d’IA générative Mistral envisage une introduction en Bourse

Mistral, la pépite française de l’intelligence artificielle générative, envisage une introduction en Bourse pour conserver son indépendance, a annoncé mardi son cofondateur Arthur Mensch à Bloomberg TV, lors du forum économique mondial à Davos.Interrogé sur la possibilité d’une introduction en Bourse, le dirigeant a répondu que “bien entendu, c’est le plan”, sans donner de calendrier, ajoutant que sa société n’était “pas à vendre”. “L’indépendance dont nous jouissons est une chose à laquelle nous tenons beaucoup”, a insisté cet ingénieur polytechnicien et normalien.”Nous avons quitté les géants américains de la tech pour créer une entreprise en Europe pour montrer que l’Europe a quelque chose à dire”, a indiqué Arthur Mensch, 32 ans, passé par le laboratoire d’intelligence artificielle de Google, DeepMind, avant de lancer Mistral. Fondée en avril 2023 avec deux anciens chercheurs de Meta, Mistral a connu, à l’image de son patron, une ascension fulgurante, bouclant en juin dernier un tour de table de 600 millions d’euros avec une valorisation estimée à près de 6 milliards d’euros.En tout, la start-up, qui a présenté dès ses débuts des modèles d’intelligence artificielle générative capables de concurrencer ceux de Meta, Google ou encore OpenAI, créateur de ChatGPT, a levé plus d’un milliard d’euros en moins d’un an. Si l’entreprise n’a pas besoin de nouveaux financements dans l’immédiat, “nous allons évidemment continuer à nous développer, ce qui nécessiterait de lever de nouveaux fonds” à terme, a précisé Arthur Mensch à Bloomberg TV. “Nous avons beaucoup de puissance de calcul mais moins que nos concurrents”, a-t-il reconnu, ajoutant: “Nous avons tout de même réussi à produire d’excellents modèles dans différents secteurs”. Développer des modèles d’intelligence artificielle demande en effet des capitaux très importants. A titre d’exemple, l’entreprise d’intelligence artificielle d’Elon Musk, xAI, a conclu récemment un nouveau tour de table de 6 milliards de dollars, tandis qu’OpenAI, soutenu notamment par Microsoft, a lui levé 6,6 milliards de dollars. Mistral et l’Agence France-Presse (AFP) ont signé mi-janvier un accord qui permet au robot conversationnel de la start-up d’utiliser les dépêches d’actualité de l’agence pour répondre aux requêtes de ses utilisateurs.

A Davos, l’UE se dit pragmatique face à Trump et tend la main à la Chine

Pragmatisme face au retour au pouvoir de Donald Trump, et déjà une main tendue à la Chine et un voyage annoncé en Inde: la présidente de la Commission européenne a montré mardi à Davos que l’Europe cherchait de nouveaux alliés face au président américain.”Notre priorité absolue consistera à engager le dialogue sans attendre, à examiner quels sont nos intérêts communs et à nous préparer à la négociation”, a déclaré Ursula von der Leyen, qui tenait l’un des discours d’ouverture à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station de ski suisse.”Nous nous montrerons pragmatiques, mais nous ne renoncerons pas à nos principes. Pour protéger nos intérêts et défendre nos valeurs”, a-t-elle ajouté.Elle a d’ores et déjà pris la défense de l’accord de Paris sur le climat, qui “demeure le meilleur espoir de l’humanité toute entière”. Donald Trump a enclenché la sortie des Etats-Unis de cet accord, comme il l’avait fait pendant son premier mandat, remettant en péril les efforts mondiaux pour ralentir le réchauffement de la planète.En attendant de savoir comment évolue la relation avec le nouveau président américain, qui doit lui-même s’exprimer en visioconférence à Davos jeudi, Ursula von der Leyen a annoncé la couleur. “L’Europe continuera à prôner la coopération, pas seulement avec nos amis de longue date, qui partagent nos valeurs, mais aussi avec tous les pays avec qui nous avons des intérêts communs. Le message que nous adressons au reste du monde est simple: nous sommes prêts à engager un dialogue avec vous si cela peut conduire à des avantages réciproques”, a-t-elle encore assuré.L’Union européenne est en particulier prête à “tendre la main” à la Chine et “approfondir” sa relation avec Pékin, a-t-elle assuré alors que le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang doit lui succéder à la tribune. “Il est temps de rééquilibrer notre relation avec la Chine, dans un esprit d’équité et de réciprocité”, a-t-elle estimé.- “Nouveaux partenariats” -Elle a aussi annoncé un voyage dans une autre grande économie émergente, l’Inde, avec l’objectif de “renforcer le partenariat stratégique qui lie l’Union européenne au pays le plus peuplé et à la plus grande démocratie au monde”.Dans un message sur X lundi, Ursula von der Leyen avait déjà dit venir à Davos notamment pour “forger de nouveaux partenariats” et “travailler ensemble pour éviter une course mondiale à celui qui sera le moins disant”.Les Européens sont les plus inquiets de la deuxième présidence Trump 2.0, et “presque seuls” dans cette situation, selon un récent rapport du Conseil européen des relations internationales (ECFR) basé sur un sondage auprès de plus de 28.000 personnes dans 24 pays du monde.”Les dirigeants européens pourraient avoir du mal à trouver une unité interne ou des alliés dans le monde s’ils essayent de mettre en place une résistance” au nouveau président, prévenait cependant l’ECFR.L’Europe sera aussi représentée mardi à Davos par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui doit s’exprimer dans l’après-midi tout comme son principal opposant pour les élections législatives de février, Friedrich Merz.- Quelle paix en Ukraine? -Quel rôle les Etats-Unis de Trump joueront-ils dans le monde? La question a un impact important pour un pays comme l’Ukraine, qui s’approche de trois ans de guerre avec la Russie et dont le président Volodymyr Zelensky doit lui aussi prendre la parole dans l’après-midi à Davos.Alors que Washington fournit un soutien militaire et économique vital à Kiev, Donald Trump a critiqué cette aide et promis de résoudre rapidement le conflit. Mais à quelles conditions? Le gouvernement ukrainien craint d’être forcé à des concessions majeures.Dans son message de félicitations au nouveau président américain, Zelensky a d’ailleurs dit espérer qu’il permette d’atteindre “une paix juste et durable”. Son homologue russe Vladimir Poutine s’est de son côté dit “ouvert au dialogue”.  Les conflits au Moyen-Orient, à l’heure où une trêve vient d’entrer en vigueur à Gaza, devraient aussi être au coeur des interventions du président israélien Isaac Herzog et du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani. 

La Bourse de Paris accueille prudemment les premières annonces de Trump

La Bourse de Paris digère dans la prudence mardi la myriade de décrets présidentiels signés aux États-Unis par Donald Trump la veille, dans la foulée de son investiture.Vers 10H00, le CAC 40 prenait 0,09% à 7.740,34 points, en hausse de 6,84 points.”Donald Trump a effectué un retour hier soir fracassant au pouvoir (…), et a présenté des plans pour la mise en place immédiate d’ordres et d’actions destinés à changer radicalement le cours du pays”, a commenté John Plassard, responsable de l’investissement pour Mirabaud.Mais “le rythme des décrets présidentiels (de Trump) restera élevé aujourd’hui encore. Peu d’investisseurs osent donc vraiment sortir de leur réserve”, a expliqué Jochen Stanzl de CMC Markets.Le nouveau président américain a signé une pluie décrets présidentiels lundi sitôt investi, dont le retrait des États-Unis de l’OMS et de l’accord de Paris sur le climat, la mise en place d’un état d’urgence à la frontière avec le Mexique contre l’immigration, et la grâce de 1.500 assaillants du Capitole.Il a aussi affirmé lundi qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits du Canada et du Mexique à compter du 1er février.La zone euro – qui exporte plus de produits vers les Etats-Unis qu’elle n’en importe – est également dans le viseur du nouveau président.Les Européens “sont durs, très durs. Ils n’achètent pas nos voitures, ni nos produits agricoles, ils n’achètent presque rien”, a affirmé Trump lundi soir à la Maison Blanche. “Nous allons donc régler ce problème en imposant des droits de douane ou en obligeant les Européens à acheter notre pétrole (…) et notre gaz”.Malgré ces vents contraires, “à court terme, la Bourse de Paris devrait profiter de l’engouement lié au retour de Donald Trump. Les investisseurs ont gardé en mémoire que sa première présidence fut marquée par une forte volatilité des actifs financiers, mais surtout par une hausse” des indices boursiers, a relevé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement au sein de Pictet AM.Les marchés plébiscitent surtout les baisses d’impôts et les dérégulations promises par M. Trump, à même, selon eux, de stimuler la croissance.Les marchés regarderont aussi mardi la publication à 10H00 GMT de l’indicateur ZEW mesurant la confiance des investisseurs en janvier en Allemagne, première économie de la zone euro.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans français atteignait vers 10H00 3,29%, contre 3,30% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, s’établissait à 2,51%.

Trump jure de reprendre le canal de Panama et replace Cuba sur sa liste noire

A peine investi président, Donald Trump a juré lundi de reprendre le contrôle du canal de Panama, décidé de replacer Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme et jugé que Vladimir Poutine était “en train de détruire” la Russie en refusant de faire la paix avec l’Ukraine.Prenant une rafale de décrets présidentiels, le dirigeant républicain a ainsi promis de faire en sorte que les Etats-Unis soient à nouveau “respectés” dans le monde, mettant en avant une politique étrangère axée sur “l’Amérique d’abord”, tout en se posant en “artisan de la paix”.”L’héritage dont je serai le plus fier sera celui d’un artisan de la paix et d’un rassembleur”, a-t-il lancé dans son discours d’investiture.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, “veut passer un accord. Je ne sais pas si Poutine le souhaite, peut-être pas. (Mais) il devrait le faire. Je crois qu’il est en train de détruire la Russie en ne scellant pas un règlement”, a déclaré le président Trump pour son retour dans le Bureau ovale, où il a signé devant la presse toute une série de décrets.Il s’était félicité auparavant qu'”un jour avant (son) entrée en fonction, les otages du Moyen-Orient soient rentrés dans leur famille”, faisant référence à la libération de trois otages israéliennes libérées dimanche des mains du Hamas, après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Plus tard lundi, lors d’un rassemblement en salle, M. Trump a accueilli les familles d’otages encore détenus à Gaza, certaines tenant des photos de leurs proches.”Sous la direction du président Trump, nous prouvons que l’impossible peut devenir réalité”, a déclaré Steve Witkoff, émissaire du président américain pour le Moyen-Orient qui a participé aux récentes négociations de cessez-le-feu.Dans la foulée, le président Trump a révoqué une mesure de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.- “Golfe d’Amérique” -Mais le président Trump s’est aussi montré menaçant, disant vouloir “reprendre” le contrôle du canal de Panama construit par les Etats-Unis et transféré au Panama en 1999.”Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue”, a-t-il affirmé, en soulignant que les navires américains étaient “gravement surtaxés”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre”, a asséné le président américain.Son homologue panaméen, José Raul Mulino, a aussitôt répliqué que “le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”.Ce sera là peut-être l’une des premières missions du nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui a été confirmé à ce poste lundi soir par un rare vote à l’unanimité du Sénat américain. M. Rubio, dont les parents sont d’origine cubaine, sera le premier chef de la diplomatie américaine à parler couramment espagnol.A cet égard, le président n’a guère tardé pour revenir sur le retrait de Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme, annoncé en toute fin de mandat par la précédente administration Biden dans le cadre d’un accord pour la libération de prisonniers politiques.- “acte d’arrogance” -Cuba a aussitôt réagi en qualifiant cette décision “d’acte d’arrogance et de mépris de la vérité”.Le recours à cette liste “révèle pleinement le visage hégémonique, autoritaire et brutal des Etats-Unis”, a également déploré mardi la Chine.Le président américain a par ailleurs estimé que le Danemark finirait par céder sur la question du Groenland, le territoire danois autonome dont il souhaite prendre le contrôle.”Le Groenland est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale. Je suis sûr que le Danemark va se faire à l’idée” de le céder aux Etats-Unis, a-t-il dit, en soulignant aussi que les Etats-Unis commenceraient à désigner le golfe du Mexique comme le “golfe d’Amérique”.”L’Amérique retrouvera sa place légitime en tant que nation la plus grande, la plus puissante et la plus respectée de la planète, inspirant la crainte et l’admiration du monde entier”, a martelé le président Trump, dont le retour à la Maison Blanche est vu avec inquiétude à travers le monde.

Mexique et Canada, premières cibles de la guerre commerciale de Trump 2.0, la Chine espère une coopération

Le président des États-Unis Donald Trump a ouvert lundi le front des guerres commerciales en confirmant sa volonté d’imposer des droits de douane de 25% aux produits venant des voisins canadien et mexicain, et ce dès le 1er février.”Nous envisageons [des droits de douane] de l’ordre de 25% sur le Mexique et le Canada, parce qu’ils laissent un grand nombre de personnes (…) entrer (aux Etats-Unis), et beaucoup de fentanyl (un opioïde) aussi”, a déclaré depuis la Maison Blanche le président, quelques heures après son investiture.Il a ajouté qu’il pensait que ces surtaxes pourraient entrer en vigueur le 1er février.C’était une des promesses phares de Donald Trump pendant sa campagne, alors que les deux voisins des Etats-Unis sont théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat. M. Trump avait alors présenté cet accord comme le “meilleur possible”.”C’est un moment important pour le Canada”, a réagi Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères canadienne devant la presse, appelant ses concitoyens à être “unis”. “Notre pays est prêt à répondre à tous les scénarios mais nous continuons à penser que ce serait une erreur pour le gouvernement américain d’imposer des droits de douane” a poursuivi Dominic LeBlanc, chargé des Finances au sein du gouvernement canadien.La valeur du peso mexicain et du dollar canadien par rapport au dollar a reculé dans la foulée des déclarations de Donald Trump, les investisseurs anticipant un recul des exportations depuis ces pays, ce qui affaiblirait leurs devises.Avant son élection, Donald Trump s’est montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane plus largement, sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois. Interrogé par la presse sur ses intentions actuelles, Donald Trump a répondu lundi qu’il n’était pas “encore prêt” à prendre de telles dispositions, et qu’il échangerait avec le président Xi Jinping.Dans un décret, le nouveau locataire de la Maison Blanche demande à l’administration de chercher les causes des déficits commerciaux auxquels le pays fait face, et de “recommander des mesures appropriées, comme des surtaxes douanières généralisées”.”Je dis toujours que +tariffs+ (droits de douane, en français) est l’un des plus beaux mots du dictionnaire”, avait plaisanté Donald Trump un peu plus tôt devant des milliers de partisans rassemblés à Washington.Si les sociétés étrangères veulent échapper aux barrières douanières américaines, “la seule chose qu’elles puissent faire, c’est de construire des usines aux Etats-Unis et d’embaucher des Américains avec de très bons salaires”, a déclaré Howard Lutnick, pressenti comme futur secrétaire d’Etat au Commerce.- Riposte -La zone euro – qui exporte plus de produits vers les Etats-Unis qu’elle n’en importe – est également dans le viseur du nouveau président.Les Européens “sont durs, très durs. Ils n’achètent pas nos voitures, ni nos produits agricoles, ils n’achètent presque rien”, a affirmé Trump lundi soir à la Maison Blanche. “Nous allons donc régler ce problème en imposant des droits de douane ou en obligeant les Européens à acheter notre pétrole (…) et notre gaz”.L’Union européenne est “prête à défendre ses intérêts économiques” si nécessaire, a assuré lundi à Bruxelles le commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis, ajoutant qu’un potentiel conflit commercial aurait un “coût économique substantiel pour tout le monde, y compris les États-Unis”.La Chine pour sa part a dit mardi espérer une coopération avec Washington en matière commerciale, alors que ses exportations ont été menacées de surtaxes douanières pendant la campagne. La Chine est “prête à renforcer le dialogue et la communication avec les Etats-Unis (et) à gérer correctement les différences” entre eux, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Guo Jiakun.Dans son discours d’investiture, Donald Trump a toutefois accusé la Chine de trop profiter du canal de Panama.”La Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre”, a lancé le 47e président à propos de cette voie d’eau de 80 km de long, construite par les Etats-Unis et inaugurée en 1914. Le canal, qui relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique, a été transféré au Panama en 1999, selon l’accord passé en 1977 par le président américain d’alors, Jimmy Carter.

A Davos, l’Europe et la Chine en attendant Trump

Des Européens, un Chinois, et le président ukrainien: certains des dirigeants qui ont le plus à perdre, ou à gagner, du retour de Trump à la Maison-Blanche vont se succéder mardi sur la scène de Davos.Tous les regards restent tournés vers Washington au lendemain de l’investiture du 47e président des Etats-Unis et alors que commencent à tomber ses premières annonces. A peine installé à la Maison Blanche, Trump a affirmé qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% pour les produits venant du Canada et du Mexique à partir du 1er février.En attendant l’intervention en visioconférence de Trump lui-même, attendue seulement jeudi, c’est la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang qui tiendront les discours d’ouverture à Davos, à partir de 09H50 GMT.La Chine risque d’être l’un des prochains sur la liste des pays touchés par les taxes à l’importation punitives promises par le nouveau président américain. Et les désaccords sont nombreux entre Pékin et Washington, même si le président chinois Xi Jinping a dit espérer un “bon départ” dans les relations entre les deux pays après un entretien téléphonique avec Donald Trump en fin de semaine dernière, jugé positif par les deux participants.Les Européens de leur côté sont les plus inquiets de la deuxième présidence Trump 2.0, et “presque seuls” dans cette situation, selon un récent rapport du Conseil européen des relations internationales (ECFR) basé sur un sondage auprès de plus de 28.000 personnes dans 24 pays du monde.Dans un message sur X lundi, Ursula van der Leyen a dit venir à Davos notamment pour “forger de nouveaux partenariats” et “travailler ensemble pour éviter une course mondiale à celui qui sera le moins disant”.”Les dirigeants européens pourraient avoir du mal à trouver une unité interne ou des alliés dans le monde s’ils essayent de mettre en place une résistance” au nouveau président, prévient cependant l’ECFR.L’Europe sera aussi représentée mardi à Davos par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui doit s’exprimer dans l’après-midi tout comme son principal opposant pour les élections législatives de février, Friedrich Merz.- Quelle paix en Ukraine? -Quel rôle les Etats-Unis de Trump joueront-ils dans le monde? La question a un impact important pour un pays comme l’Ukraine, qui s’approche de trois ans de guerre avec la Russie et dont le président Volodymyr Zelensky doit lui aussi prendre la parole dans l’après-midi à Davos.Alors que Washington fournit un soutien militaire et économique vital à Kiev, Donald Trump a critiqué cette aide et promis de résoudre rapidement le conflit. Mais à quelles conditions? Le gouvernement ukrainien craint d’être forcé à des concessions majeures.Dans son message de félicitations au nouveau président américain, Zelensky a d’ailleurs dit espérer qu’il permette d’atteindre “une paix juste et durable”. Son homologue russe Vladimir Poutine s’est de son côté dit “ouvert au dialogue”.  Les conflits au Moyen-Orient, à l’heure où une trêve vient d’entrer en vigueur à Gaza, devraient aussi être au coeur des interventions du président israélien Isaac Herzog et du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani. Pour le nouveau patron du Forum économique mondial, Borge Brende, même si la réunion de Davos cette année est en concurrence avec les premiers jours de la présidence Trump, “cela augmente l’intérêt de Davos, parce que les gens ressentent le besoin de se rassembler pour mieux comprendre ce qui se prépare”.”Nous espérons construire un petit peu plus de confiance dans un monde qui est fragmenté et polarisé”, assure-t-il à l’AFP.

Mexique et Canada, premières cibles de la guerre commerciale de Trump 2.0

Le président des États-Unis Donald Trump a ouvert lundi le front des guerres commerciales en confirmant sa volonté d’imposer des droits de douane de 25% aux produits venant des voisins canadien et mexicain, et ce dès le 1er février.”Nous envisageons [des droits de douane] de l’ordre de 25% sur le Mexique et le Canada, parce qu’ils laissent un grand nombre de personnes (…) entrer (aux Etats-Unis), et beaucoup de fentanyl (un opioïde) aussi”, a déclaré depuis la Maison Blanche le président, quelques heures après son investiture.Il a ajouté qu’il pensait que ces surtaxes pourraient entrer en vigueur le 1er février.C’était une des promesses phares de Donald Trump pendant sa campagne, alors que les deux voisins des Etats-Unis sont théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat. M. Trump avait alors présenté cet accord comme le “meilleur possible”.”C’est un moment important pour le Canada”, a réagi Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères canadienne devant la presse, appelant ses concitoyens à être “unis”. “Notre pays est prêt à répondre à tous les scénarios mais nous continuons à penser que ce serait une erreur pour le gouvernement américain d’imposer des droits de douane” a poursuivi Dominic LeBlanc, chargé des Finances au sein du gouvernement canadien.La valeur du peso mexicain et du dollar canadien face au dollar a reculé dans la foulée des déclarations de Donald Trump, les investisseurs anticipant un recul des exportations depuis ces pays, ce qui affaiblirait leurs devises.Avant son élection, Donald Trump s’est montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane plus largement, sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois. Interrogé par la presse sur ses intentions actuelles, Donald Trump a répondu lundi qu’il n’était pas “encore prêt” à prendre de telles dispositions, et qu’il échangerait avec le président Xi Jinping.Dans un décret, le nouveau locataire de la Maison Blanche demande à l’administration de chercher les causes des déficits commerciaux auxquels le pays fait face, et de “recommander des mesures appropriées, comme des surtaxes douanières généralisées”.”Je dis toujours que +tariffs+ (droits de douane, en français) est l’un des plus beaux mots du dictionnaire”, avait plaisanté Donald Trump un peu plus tôt devant des milliers de partisans rassemblés à Washington.Si les sociétés étrangères veulent échapper aux barrières douanières américaines, “la seule chose qu’elles puissent faire, c’est de construire des usines aux Etats-Unis et d’embaucher des Américains avec de très bons salaires”, a déclaré Howard Lutnick, pressenti comme futur secrétaire d’Etat au Commerce.- Riposte -La zone euro – qui exporte plus de produits vers les Etats-Unis qu’elle n’en importe – est également dans le viseur du nouveau président.Les Européens “sont durs, très durs. Ils n’achètent pas nos voitures, ni nos produits agricoles, ils n’achètent presque rien”, a affirmé Trump lundi soir à la Maison Blanche. “Nous allons donc régler ce problème en imposant des droits de douane ou en obligeant les Européens à acheter notre pétrole (…) et notre gaz”.L’Union européenne est “prête à défendre ses intérêts économiques” si nécessaire, a assuré lundi à Bruxelles le commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis, ajoutant qu’un potentiel conflit commercial aurait un “coût économique substantiel pour tout le monde, y compris les États-Unis”.Des experts s’attendent à ce qu’un relèvement des droits de douane entraîne un rebond d’inflation, une perspective que Donald Trump et ses équipes écartent.Les entreprises américaines anticipent par ailleurs des représailles de la part des pays concernés sous la forme de droits de douane additionnels, qui pénaliseraient leurs propres exportations.

Trump jure de reprendre le canal de Panama

A peine investi président, Donald Trump a juré lundi de reprendre le contrôle du canal de Panama, promettant de faire en sorte que les Etats-Unis soient à nouveau “respectés” dans le monde et mettant en avant une politique étrangère axée sur “l’Amérique d’abord”.Dans un discours inaugural d’une trentaine de minutes au ton résolument offensif, le 47e président s’est cependant aussi posé en “artisan de la paix”. “L’héritage dont je serai le plus fier sera celui d’un artisan de la paix et d’un rassembleur”, a-t-il lancé.”Nous mesurerons notre succès, non seulement par les batailles que nous remporterons, mais aussi par les guerres que nous terminerons et, peut-être plus important encore, par les guerres dans lesquelles nous n’entrerons jamais”, a affirmé le républicain, peu après sa prestation de serment.Il s’est félicité qu'”un jour avant (son) entrée en fonction, les otages du Moyen-Orient soient rentrés dans leur famille”, faisant référence à la libération de trois otages israéliennes libérées dimanche des mains du Hamas après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.Cette référence aux otages a été la seule saluée par le président démocrate sortant Joe Biden, présent à son côté pour la cérémonie d’investiture au Capitole, siège du Congrès américain.Plus tard lundi, lors d’un rassemblement en salle où il a signé de multiples décrets, M. Trump a accueilli les familles d’otages encore détenus à Gaza, certaines tenant des photos de leurs proches.”Sous la direction du président Trump, nous prouvons que l’impossible peut devenir réalité”, a déclaré Steve Witkoff, un proche de M. Trump désigné comme émissaire spécial pour le Moyen-Orient et qui a participé aux récentes négociations de cessez-le-feu.M. Trump a aussi promis de mettre fin à la guerre en Ukraine, sans toutefois s’attarder sur le sujet pour sa première journée de retour à la Maison Blanche.- “Golfe d’Amérique” -Mais le président Trump s’est montré aussi menaçant, disant vouloir “reprendre” le contrôle du canal de Panama construit par les Etats-Unis et transféré au Panama en 1999. “L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés”, a-t-il lancé.”Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue”, a-t-il affirmé, en soulignant que les navires américains étaient “gravement surtaxés”.”Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre”, a asséné le président américain.Son homologue panaméen José Raul Mulino a aussitôt répliqué que “le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”.Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal de Panama, construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914.Il a fustigé l’accord passé en 1977 par le président d’alors, Jimmy Carter, décédé le mois dernier, qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999.Ce sera là peut-être l’une des premières missions du nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui a été confirmé à ce poste lundi soir par un rare vote à l’unanimité du Sénat américain. M. Rubio, dont les parents sont d’origine cubaine et qui sera le premier chef de la diplomatie à parler couramment espagnol, avait averti la semaine dernière que la Chine, par son influence, pourrait effectivement fermer le canal de Panama aux Etats-Unis en cas de crise.”Il s’agit d’un problème légitime auquel il faut faire face”, avait déclaré M. Rubio.Donald Trump a également dit que les Etats-Unis commenceraient à désigner le golfe du Mexique comme le “golfe d’Amérique”. Il a annoncé une série de mesures drastiques pour lutter contre “l’invasion” de migrants aux Etats-Unis, y compris en déployant l’armée américaine à la frontière sud avec le Mexique.”L’Amérique retrouvera sa place légitime en tant que nation la plus grande, la plus puissante et la plus respectée de la planète, inspirant la crainte et l’admiration du monde entier”, a conclu le président Trump dont le retour à la Maison Blanche est vue avec inquiétude à travers le monde.