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Le FMI modérément optimiste pour l’économie mondiale dans ses prévisions pour 2025

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié vendredi ses prévisions de croissances mises à jour pour l’économie mondiale, désormais attendue à 3,3% pour 2025 (révision de +0,1 point de pourcentage), mais avec des divergences de plus en plus marquées entre les pays et régions.A l’occasion de la publication de l’actualisation de son rapport sur l’économie mondiale (WEO), le Fonds a également souligné l’existence de risques persistants, de résurgence de l’inflation aux Etats-Unis par exemple mais aussi de déflation dans d’autres pays tels que la Chine, ainsi que les conséquences de l’instabilité politique dans plus plusieurs économies majeures.  Les prévisions précédentes dataient d’octobre.Parmi les principales économies mondiales, les Etats-Unis connaissant la révision la plus marquée (+0,5 pdp), avec une croissance désormais attendue à 2,7% cette année, augmentant de fait l’écart avec les autres économies avancées, en particulier l’Union européenne.Des prévisions néanmoins réalisées sans tenir compte des potentielles politiques menées par le président américain élu, Donald Trump, dans la mesure où le FMI n’a pas encore une idée précise de ce qui sera mis en place et de quelle manière, a rappelé l’institution.”La divergence est en partie structurelle. Les Etats-Unis ont par exemple profité d’une croissance de la productivité supérieure à l’Europe, en particulier dans le secteur technologique, du fait d’un environnement des affaires favorable et un marché des capitaux plus profonds”, a souligné en conférence de presse Pierre-Olivier Gourinchas, chef-économiste du FMI.Un diagnostic qui rejoint celui réalisé dans le rapport publié par Premier ministre italien Mario Draghi en septembre dernier, qui appelle notamment à un renforcement du marché commun bancaire et financier.Le problème vient des deux principales économies européennes, l’Allemagne et la France, dont les prévisions sont toutes deux revues en baisse, à l’inverse de l’Espagne, déjà performante ces deux dernières années et que le FMI attend encore à plus de 2% cette année (+2,3%).L’Allemagne en revanche, qui a enchaîné deux années en légère récession, devrait à peine repasser en territoire positif, avec une croissance désormais attendue à 0,3% une révision de 0,5 pdp par rapport aux dernières prévisions, en octobre dernier.”Il y a des inquiétudes sur une remontée des prix de l’énergie dans certains pays mais aussi une certaine incertitude sur le commerce vers la Chine ou les Etats-Unis et ce qu’il pourrait se produire à l’avenir. Cela pèse sur des pays tels que l’Allemagne mais aussi la France”, a souligné M. Gourinchas auprès de l’AFP.- La Chine entre deux eaux -Confronté à une situation politique inédite et une situation budgétaire difficile, l’Hexagone voit d’ailleurs également ses prévisions être revues à la baisse, avec un petit 0,8% de croissance désormais attendu.Mais la divergence qui s’observe parmi les pays occidentaux est également visible parmi les économies émergentes, avec la Chine qui continue à voir sa croissance ralentir d’une année sur l’autre.Certes, le FMI a légèrement revu à la hausse ses prévisions pour 2025, avec 4,6% désormais attendu, mais cela reste en-deçà de 2024 (+4,8%) et surtout la tendance devrait se poursuivre en 2026, avec un petit 4,5% pour l’instant anticipé, malgré les stimuli annoncés par le gouvernement chinois ces derniers mois.”Vous avez d’un côté les mesures budgétaires qui aident mais de l’autre la Chine est bien entendu potentiellement exposée à une hausse des tensions commerciales, ce qui peut déjà peser sur l’économie, avec des investissements retardés en attendant d’y voir plus clair”, a détaillé pour l’AFP le chef-économiste du Fonds.La croissance devrait cependant s’améliorer de manière plus marquée dans d’autres régions, du fait notamment d’un “rééquilibrage entre la Chine d’un côté et d’autres économies émergentes de l’autre, comme l’Inde ou le Brésil”, même si pour ce dernier, le FMI laisse sa prévision inchangée à 2,2% de croissance attendue.Après deux années de fortes révisions, la prévision de croissance pour l’économie russe reste cette fois largement inchangée par rapport aux premières estimations d’octobre, à 1,4% attendu cette année, ce qui marque un net ralentissement par rapport aux deux années précédentes (+3,8% en 2024).Bonne nouvelle contenue dans le rapport, l’inflation pour les économies avancées devrait être quasiment revenue à la cible de 2% des principales banques centrales, avec 2,1% prévu pour cette année, et 2% en 2026, signe que le pic de 2022 est bel et bien dans le rétroviseur.Si celle des pays émergents et en développement reste supérieure (+5,6% attendu), elle est revue à la baisse et surtout, là encore en ralentissement par rapport à 2024, une tendance qui devrait se poursuivre l’année prochaine.

Uranium: le groupe français Orano signe un accord minier “historique” avec la Mongolie

Le groupe public français Orano (ex-Areva) a signé vendredi à Oulan-Bator avec la Mongolie un accord pour l’exploitation d’un vaste gisement d’uranium, présenté par Paris comme “historique” et permettant d’améliorer la “souveraineté” énergétique française.Cette signature, qui concrétise la bonne santé des liens bilatéraux, se faisait attendre depuis octobre 2023, lorsque le protocole d’accord sur l’exploitation du site de Zuuvch-Ovoo avait été paraphé en France, lors d’une visite d’Etat du président mongol Ukhnaa Khurelsukh.Les discussions avaient débuté entre Orano et le gouvernement mongol il y a plus de deux ans.”Ce projet représente un investissement initial d’environ 500 millions de dollars avant le début de mise en exploitation du gisement, et un total de 1,6 milliard de dollars sur toute la durée de vie de la mine”, a indiqué le groupe français.Le développement du projet durera quatre ans avant la mise en production de la mine, a-t-il souligné dans un communiqué transmis à l’AFP.”Nous signons un accord historique qui donne à notre relation une profondeur et une densité nouvelle”, s’est félicité le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.”En contribuant à sécuriser nos approvisionnements énergétiques, cet accord contribuera tout simplement à une meilleure souveraineté de la France”, a-t-il déclaré lors de la cérémonie de signature à Oulan-Bator, la capitale mongole.Pour la France, assurer la fourniture en uranium de ses centrales par une entreprise nationale, Orano, détenue à 90% par l’Etat, est crucial pour sécuriser les approvisionnements du pays.En 2023, le nucléaire a représenté 65% de la production française d’électricité, selon RTE, le gestionnaire du réseau national de transport d’électricité.- “Classe mondiale” -Parmi les pays fournisseurs de la France en uranium figurent principalement le Canada et le Kazakhstan. D’après Orano, ce gisement mongol, découvert dans le désert de Gobi dans le sud du pays, est “de classe mondiale”. Il possède environ 90.000 tonnes de ressources et devrait être exploité sur trois décennies. La production devrait être d’environ 2.500 tonnes par an.Pour donner un ordre de grandeur, c’est environ un quart de la consommation annuelle du parc nucléaire français. Point important toutefois: l’uranium extrait ne sera pas uniquement dirigé vers la France, Orano ayant d’autres clients qu’EDF (l’exploitant des centrales françaises).Outre Laurent Saint-Martin, l’accord a notamment été signé par le directeur général d’Orano, Nicolas Maes, et plusieurs responsables mongols.”Ce projet d’uranium va rapporter environ cinq milliards de dollars à la Mongolie et au peuple mongol”, a déclaré vendredi son Premier ministre Luvsannamsrain Oyun-Erdene.”L’accord constitue également une étape importante dans le respect de nos engagements vis-à-vis du traité de Paris sur le changement climatique de 2015 et de la communauté internationale”, a-t-il souligné. Ce projet franco-mongol est développé depuis plusieurs années par Badrakh Energy, la co-entreprise entre Orano et l’entreprise publique mongole MonAtom.- Depuis 27 ans -“La production d’uranium en Mongolie contribuera à produire une électricité bas carbone et assurer la sécurité d’approvisionnement de nos clients”, a indiqué Nicolas Maes, cité dans le communiqué d’Orano.Le projet d’accord avec Orano avait été approuvé le 10 janvier par le Parlement mongol.La Mongolie, vaste pays situé entre la Chine et la Russie, mise sur les richesses de son sous-sol pour diversifier son économie historiquement basée sur l’agriculture. Outre le cuivre, le pays est un grand exportateur de minerai de fer et de charbon.Orano est présent en Mongolie depuis 27 ans via ses activités minières.Le groupe indique à l’AFP avoir produit en 2023 plus de 7.100 tonnes d’uranium issu de ses sites miniers au Canada, au Kazakhstan et au Niger. Dans ce dernier pays, aux mains de putschistes, Orano a indiqué en décembre avoir perdu le contrôle opérationnel de sa filiale de la Somaïr, après des ingérences des autorités nigériennes.Areva avait accepté début décembre de payer une amende de 4,8 millions d’euros contre l’abandon des poursuites à Paris pour corruption d’agents publics étrangers en Mongolie entre 2013 et 2017. Orano Mining a accepté, dans le cadre de cette procédure, de prendre en charge un programme de mise en conformité de 1,5 million d’euros maximum pendant trois ans sous le contrôle de l’Agence française anticorruption (Afa).

Signature attendue d’un pacte stratégique pour donner de “l’élan” à l’alliance Russie-Iran

Les présidents russe et iranien ont vanté le pacte qu’ils doivent signer vendredi, un accord censé donner un “élan” nouveau à une alliance entre deux pays aux relations hostiles avec les Occidentaux. Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont opéré un rapprochement accéléré ces dernières années, en particulier depuis l’assaut contre l’Ukraine. Les deux pays ont également essuyé des échecs et une perte d’influence, en particulier en décembre avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar al-Assad.Vendredi, les présidents Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian doivent signer un “accord de partenariat stratégique global”, pacte couvrant tous les domaines, y compris militaire. Le document n’a pas encore été rendu public.Celui-ci permettra “de dynamiser nos liens et de les renforcer”, a souligné depuis le Kremlin le dirigeant iranien.Son homologue russe Vladimir Poutine a lui salué un pacte offrant “un nouvel élan à presque tous les domaines de coopération”.Téhéran et Moscou se veulent des contrepoids, avec Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont tissé des liens étroits, notamment militaires, et se soutiennent dans de nombreux dossiers internationaux, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.Selon la présidence russe, les deux dirigeants s’adresseront à la presse après la signature vendredi du pacte.Massoud Pezeshkian, arrivé vendredi matin à Moscou, a déposé une gerbe de fleurs devant la tombe du Soldat inconnu et a rencontré le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine.Son déplacement intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, artisan d’une politique dite de “pression maximale” envers l’Iran durant son premier mandat (2017-2021).L’accord de vendredi portera sur “la coopération économique et commerciale dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et les questions liées à la défense et la sécurité”, a indiqué l’ambassade iranienne en Russie la semaine dernière, sans donner d’autres précisions.”C’est un pas vers la création d’un monde plus juste et équilibré. L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre”, a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié par l’agence de presse russe Ria Novosti.Il a affirmé qu’il s’agissait de remplacer “l’hégémonie” – sous-entendue occidentale – par la “coopération”.- “Développer les capacités” -Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a lui déclaré mardi que ce traité avait pour objectif notamment d'”assurer une capacité de défense fiable”.Il a soutenu que le texte n’était “dirigé contre personne”, estimant que les Occidentaux les critiquant cherchaient “constamment” à montrer que “la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord préparent quelque chose contre quelqu’un”.Si les contours de ce nouveau traité sont encore flous, Moscou en a conclu un texte portant le même nom avec la Corée du Nord, l’an dernier. Un article de ce document prévoit “une aide militaire immédiate” en cas d’agression armée d’un pays tiers. Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par des médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à “créer une alliance militaire” similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé combattre des soldats avec l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé, ni démenti.Téhéran est pour sa part accusé par les Occidentaux de fournir des drones explosifs et des missiles de courte portée à la Russie, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran.La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remonte à octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine avait alors appelé à consolider la “dynamique positive” concernant leur coopération économique.La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – rail et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.

Budget de la Sécu: la Santé largement épargnée par les mesures d’économie, indique Neuder

Le budget de la Sécu pour 2025 ne comprendra pas 5 milliards d’économies sur la santé comme dans l’ancienne version, rejetée par le Parlement en décembre, mais plutôt des “centaines de millions”, a estimé vendredi le ministre de la Santé, souhaitant préserver ce secteur.Dans cette nouvelle mouture du budget de la Sécurité sociale, il n’y aura “pas cinq milliards d’économies, (…) parce que ce n’est pas sur un budget que vous résorbez les déficits de la Sécurité sociale. Et nous avons besoin de réformer notre système de santé”, a déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder sur France info. Il n’y aura “pas d’économies sur le dos de la santé des Français. (…) Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas réformer le système”, a insisté Yannick Neuder.Mais “on ne peut pas dire pas d’économies du tout”, a-t-il poursuivi, car le gouvernement travaille sur “des mesures d’efficience” pour améliorer l’efficacité du système de santé, pour éviter par exemple les examens redondants, “décomplexifier les parcours de soins” ou “trouver des solutions plus rapides” pour les patients qui attendent un rendez-vous.Les économies se compteront-elles en milliards ou en centaines de millions ? “Je crois que c’est plutôt en centaines de millions. Il faut arrêter les fantasmes, parce que dans le budget de la Sécurité sociale, je rappelle qu’il y a cinq branches”, dont “la branche retraite”, “un poids certain” dans le budget, a-t-il répondu.Le ministre a rappelé que ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) était un “point de départ”, qui pourra être modifié par les parlementaires.L’examen du texte doit commencer à l’Assemblée nationale le 3 février.François Bayrou avait déjà annoncé mardi l’abandon de mesures envisagées à l’automne: la baisse du taux de remboursement, par l’Assurance maladie, des médicaments et des consultations médicales, pour les transférer aux complémentaires santé. Matignon a aussi promis une hausse de 3,3% des dépenses de l’Assurance maladie, contre 2,6% inscrits dans le texte rejeté en décembre.Interrogé sur le sort d’une autre mesure un temps envisagée, l’augmentation du nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires, Yannick Neuder n’a pas répondu. “C’est au ministre de la Fonction publique de mener ces discussions-là”, mais le personnel soignant hospitalier, qui fait partie des fonctionnaires, est aujourd’hui “soumis à de fortes tensions”, et ce n’est “pas forcément le meilleur moment pour envisager ces sujets-là”, a-t-il jugé.

“Pas d’argent” à dépenser: dans les rues de Pékin, la crise économique inquiète

Des consommateurs frileux, des commerces désertés et un sentiment général que l’économie ne repart pas: dans les rues de Pékin, la population reste pessimiste alors que le pays a annoncé vendredi l’une des plus faibles croissances des dernières décennies.La Chine a officiellement enregistré en 2024 une croissance de 5% de son Produit intérieur brut (PIB), le rythme le plus faible depuis trois décennies hors période de pandémie, selon des chiffres gouvernementaux.Ce chiffre est conforme à l’objectif très politique “d’environ 5%” répété par les dirigeants chinois, mais plusieurs analystes invitent à le considérer avec prudence au vu des difficultés structurelles de la deuxième économie mondiale.Les autorités ont d’ailleurs reconnu que la conjoncture restait hérissée d'”obstacles et de défis”, même si les commentaires officiels ont surtout souligné le “succès” de ces résultats et le “redressement remarquable” de l’économie nationale.Loin de ce ton triomphaliste, dans les rues glaciales de Pékin, l’optimiste n’est pas au rendez-vous. “L’économie a clairement décliné”, affirme à l’AFP Yang Aihua, une vendeuse de thé de 35 ans originaire de la province centrale du Hubei.”Il y a une peur de consommer et de dépenser, parce qu’il n’y a pas d’argent”, ajoute-t-elle.La commerçante explique que la fréquentation de sa boutique a nettement baissé, et que les clients qui venaient encore dépensaient moins: “Pour nous les commerçants, il est évident qu’il y a beaucoup moins de clients (…), le niveau de consommation n’a rien à voir avec avant”.- Plus “d’achats superflus” -Pour Guo Jian, employé du secteur du pétrole et de la pétrochimie, la confiance des consommateurs a clairement décliné après le rebond ayant suivi la fin des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. “Les niveaux de consommation sont plus bas qu’avant”, note ce quinquagénaire originaire de la province du Shaanxi (nord). Les gens limitent “leurs gros achats ou les achats superflus”, observe-t-il.Le faible niveau de consommation intérieure, pourtant un moteur de la consommation pendant des années, est devenu une préoccupation majeure des autorités.Les ventes de détail se sont nettement essoufflées, progressant de 3,5% seulement l’an dernier contre une augmentation de plus de 7% en 2023, les ménages inquiets préférant reporter leurs achats, d’autant que le marché du travail s’assombrit. Pékin a multiplié depuis l’an dernier les initiatives pour stimuler les dépenses, à l’image de l’élargissement la semaine dernière d’un programme de subventions à l’achat de produits ménagers – allant de purificateurs d’eau à des voitures électriques. Mais cela n’empêche pas la commerçante Yang Aihua de rester prudente sur ses achats. “J’ai peur de dépenser sans réfléchir”, dit-elle. “Avant, j’aurais peut-être acheté des sacs à main. Mais aujourd’hui, je sens clairement que je gagne moins, donc je ne peux pas dépenser autant qu’avant”, explique-t-elle.A quelques pas, Li Chunyu, une agente de nettoyage, juge que cette baisse du pouvoir d’achat la concerne moins: “Nous sommes des travailleurs, nous gagnons le salaire de base, le plus bas”, donc “nous ne pensons pas tellement à consommer”, rappelle-t-elle. – Perspectives moroses -Li Chunyu, qui raconte à l’AFP être arrivée à Pékin il y a dix ans, reconnaît que le travail a ralenti durant la pandémie. Mais elle juge que la vibrante capitale chinoise renferme toujours plus d’opportunités que sa ville natale, située dans la province voisine du Hebei: “Si c’était si difficile, ou alors si je n’en pouvais plus, je ne serais pas restée si longtemps, n’est-ce pas?”.Le rythme de progression de l’économie chinoise a de quoi faire pâlir la plupart des pays riches, qui stagnent autour de +1% de croissance annuel.Mais il reste loin des taux de croissance à deux chiffres des années 2000 qui ont propulsé le géant asiatique à la deuxième place des économies mondiales. Si les autorités ont assuré mercredi que l’économie allait reprendre son élan en 2025, les analystes s’accordent pourtant sur un nouveau ralentissement à venir.Signe d’une consommation atone faisant toujours pression sur les prix, la Chine a de nouveau frôlé la déflation en décembre.Pour Yang Aihua, la vendeuse de thé, le moral du pays reste morose: “Le ressenti de la plupart des gens, c’est qu’ils n’ont pas d’argent”. 

La Bourse de Paris en route pour conclure une semaine optimiste

La Bourse de Paris est orientée à la hausse vendredi, en route pour conclure une semaine faste, portée par des indicateurs économiques encourageants sur le front de l’inflation aux Etats-Unis et par le regain d’optimisme pour le secteur du luxe.L’indice vedette CAC 40 était en hausse de 0,99% vers 10H10, gagnant 75,46 points pour s’établir à 7.710,20 points.Jeudi, il a terminé en forte progression de 2,14%, clôturant à 7.634,74 points, au plus haut depuis le 1er octobre 2024, à l’issue d’une séance animée par l’envolée des valeurs du luxe après la publication des résultats meilleurs qu’attendu du géant suisse du secteur, Richemont.A ce stade de la séance, la progression hebdomadaire du CAC 40 affichait +3,73%.”Cette progression est intervenue juste avant que le Premier ministre français, François Bayrou, ne survive à une motion de censure à l’Assemblée nationale”, a souligné Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.”Après un début d’année difficile et avant l’investiture de Donald Trump lundi (et la probable avalanche d’annonces qui suivra), les marchés se stabilisent un peu cette semaine grâce à la baisse des craintes sur l’inflation américaine et sur la banque centrale américaine” (Fed), a commenté Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.Les commentaires d’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, jeudi, continuent par ailleurs de retenir l’attention du marché.”M. Waller s’est montré ouvert à une baisse des taux dès le mois de mars et a également déclaré que trois ou quatre baisses étaient possibles cette année si les données économiques le permettaient”, a écrit Jim Reid, économiste de Deutsche Bank, dans une note.Après ces déclarations, “les investisseurs ont rapidement revu à la hausse leurs prévisions de baisse des taux de la Fed cette année: la probabilité d’une réduction d’ici la réunion de mai est par exemple passée à 56%”, a-t-il poursuivi.Du côté des indicateurs, le marché s’est tourné vers la Chine, dont “l’économie a défié les attentes avec une croissance robuste de 5% l’année dernière, atteignant ainsi l’objectif ambitieux du gouvernement”, a relevé Stephen Innes, analyste de Spi AM.Toutefois, la consommation est restée faible, malgré un sursaut tardif en fin d’année grâce aux mesures de soutien du gouvernement chinois.En 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a atteint 134.908 milliards de yuans (17.867 milliards d’euros), selon des estimations officielles du Bureau national des statistiques (BNS). Sur l’ensemble de l’année dernière, les ventes de détail ont progressé de seulement 3,5%, un net essoufflement après une progression de 7,2% en 2023.

Signature attendue d’un “partenariat stratégique” entre la Russie et l’Iran

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Massoud Pezeshkian doivent signer vendredi en Russie un “partenariat stratégique global”, présenté comme une nouvelle étape de l’alliance grandissante entre les deux pays.Soumis à des sanctions internationales qui restreignent leurs échanges, la Russie et l’Iran sont devenus ces dernières années des alliés proches à mesure que grandissait leur confrontation avec les Etats-Unis et les Européens.Téhéran et Moscou se veulent des contrepoids, avec Pékin, à l’influence américaine. Ils ont tissé des liens étroits dans divers secteurs et se soutiennent dans de nombreux dossiers internationaux, allant du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.En début de semaine, le Kremlin a confirmé que les deux pays allaient renforcer cette union avec la signature vendredi d’un “accord de partenariat stratégique global” par Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian, en visite officielle en Russie.Selon la présidence russe, les deux dirigeants s’adresseront à la presse après la signature.Leur rencontre aura lieu quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, artisan d’une politique dite de “pression maximale” envers l’Iran durant son premier mandat (2017-2021).L’accord de vendredi portera sur “la coopération économique et commerciale dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et les questions liées à la défense et la sécurité”, a indiqué l’ambassade iranienne en Russie, la semaine dernière.”C’est un pas vers la création d’un monde plus juste et équilibré. L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre”, a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié par l’agence de presse russe Ria Novosti.Il a affirmé qu’il s’agissait de remplacer “l’hégémonie” – sous-entendue occidentale – par la “coopération”.- “Développer les capacités” -Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a lui déclaré mardi que ce traité avait pour objectif de “développer les capacités” des deux pays, notamment pour “assurer une capacité de défense fiable”.Il a soutenu que le texte n’était “dirigé contre personne” et que les Occidentaux cherchaient “constamment” à montrer que “la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord préparent quelque chose contre quelqu’un”.Si les contours de ce nouveau traité sont encore flous, Moscou en a conclu un portant le même nom avec la Corée du Nord, l’an dernier. Un article de ce texte prévoit “une aide militaire immédiate” en cas d’agression armée d’un pays tiers. Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par des médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à “créer une alliance militaire” similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé combattre des soldats avec l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé, ni démenti.Téhéran est pour sa part accusé par les Occidentaux de fournir des drones explosifs et des missiles de courte portée à la Russie, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran.La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remonte à octobre lors du sommet des BRICS à Kazan, en Russie. Vladimir Poutine avait alors appelé à consolider la “dynamique positive” concernant leur coopération économique.La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – rail et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.L’Iran et la Russie ont aussi en commun d’être des alliés du président déchu syrien Bachar al-Assad, renversé le 8 décembre par une offensive d’une coalition de rebelles dominée par des islamistes.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse vendredi, tournées vers les Etats-Unis à l’approche de l’investiture de Donald Trump et au lendemain de commentaires jugés optimistes d’un gouverneur de la banque centrale américaine (Fed) sur la politique monétaire de l’institution.Dans les premiers échanges, la Bourse de Londres avançait de 0,82%, Paris de 0,61%, Francfort prenait 0,32% et Milan 0,41%.

Nintendo dévisse en Bourse après une annonce de la Switch 2 sans surprise

Le géant japonais des jeux vidéo Nintendo a vu son titre dévisser de 7% vendredi à la Bourse de Tokyo après la succincte présentation de sa nouvelle console, la Switch 2, jugée sans surprise ni grande originalité par les investisseurs et experts, mais accueillie avec un relatif enthousiasme par les joueurs.L’action Nintendo a lâché jusqu’à 7,04% en début d’échanges à Tokyo, avant de terminer en repli 4,26%.Le groupe a diffusé jeudi une courte vidéo présentant les aspects extérieurs de la Switch 2, dont la commercialisation est prévue courant 2025. Très similaire à sa grande soeur, elle disposera d’un écran plus grand, d’un support amovible plus large et conservera ses manettes amovibles “joy-con”.Mais des spécifications techniques cruciales comme la résolution de l’écran ou la puissance n’ont pas été dévoilées: ses fonctionnalités seront détaillées le 2 avril avant des démonstrations les jours suivants.De quoi, dans l’immédiat, laisser les investisseurs sur leur faim. La perspective de l’annonce de la nouvelle Switch avait exacerbé les attentes et fait grimper de 12% le cours de Nintendo ces six derniers mois au gré de “fuites” sur internet.”Le problème fondamental était que tout ce qu’il montrait dans sa vidéo avait déjà fuité des jours, voire des semaines auparavant”, indique à l’AFP Serkan Toto, PDG du cabinet Kantan Games à Tokyo.”Les fabricants en Chine avaient montré le design, les couleurs, la disposition des boutons et même certaines nouvelles fonctionnalités comme la méthode de fixation des manettes” via des aimants, observe-t-il.”Les gens se sont peut-être dit : +c’est juste ce à quoi je m’attendais+”, abonde Krysta Yang, animatrice du podcast spécialisé Kit&Krysta.- Nouveau “Mario Kart”? -L’enjeu est massif pour Nintendo: la nouvelle machine doit prendre le relais de la Switch. Sortie en mars 2017, cette console hybride jouable aussi bien en déplacement que connectée à une télévision, est devenue un immense succès.Elle s’était vendue fin septembre 2024 à 146 millions d’exemplaires: c’est la troisième console la plus populaire de l’histoire du jeu vidéo derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Nintendo estime avoir écoulé 1,3 milliard de jeux fonctionnant sur Switch.Mais les ventes se sont essoufflées au fil des ans. Dans l’attente d’un successeur à sa machine vieillissante, le géant japonais a vu son bénéfice net dégringoler de 60% sur un an au premier semestre de son exercice décalé 2024/2025.Si le groupe basé à Kyoto cherche à se diversifier en ouvrant des parcs d’attraction et finançant des films mettant en scène “Super Mario”, il “génère toujours environ 91% de ses revenus grâce à sa Switch”, rappelle à l’AFP Darang Candra, analyste chez Niko Partners.L’offre de jeux sera décisive: la bande-annonce de la nouvelle console semble montrer une version inédite de la série Mario Kart. Le précédent volet destiné à la Switch, “Mario Kart 8”, s’est vendu à quelque 64 millions d’exemplaires.- “Pas de pression” -En raison d’une sortie plus tardive, “la Switch 2 pourrait ne pas dépasser les ventes de 15 millions d’unités enregistrées par la Switch sur sa première année” calendaire, prévient Nathan Naidu, analyste de Bloomberg Intelligence.”Les joueurs ne sont sûrement pas époustouflés comme ils l’avaient été face à la révélation représentée par la première Switch, mais je pense que la demande sera très élevée, au moins la première année”, tempère Serkan Toto.”Simplement faire une version plus grande et meilleure de la console originale” est peut-être suffisant car “il n’y a pas vraiment de pression de la part des joueurs pour que Nintendo réinvente la roue”, estime-t-il.A Akihabara, quartier tokyoïte connu pour ses boutiques de jeux, les “gameurs” se montrent enthousiastes vendredi.”Ils ont évidemment écouté les fans sur ce qui doit être amélioré”, commente Camden Voysey, touriste australien de 21 ans, évoquant des manettes plus larges, plus faciles à manier pour les joueurs aux grandes mains.”Ils ont fait beaucoup d’améliorations sur l’ergonomie des manettes et la taille de l’écran. J’ai vraiment hâte de jouer à mes anciens jeux Switch dans une résolution plus élevée”, abonde Daniel Nguyen, Canadien de 34 ans.Un point qui fait débat: Nintendo avait affirmé en novembre que les jeux fonctionnant sur la Switch seraient compatibles avec sa nouvelle console. Or, une partie “pourraient ne pas être pris en charge ou entièrement compatibles avec la Switch 2”, a rectifié le groupe jeudi, sans autre précisions.

Wall Street termine en baisse, la tech plombe le marché

La Bourse de New York a clôturé en baisse jeudi, les pertes des grandes capitalisations technologiques pesant sur l’ensemble du marché, tandis que les investisseurs demeurent attentistes avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche lundi.Le Dow Jones a perdu 0,16%, l’indice Nasdaq a lâché 0,89% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,21%.Wall Street “adopte une attitude assez similaire à ce que nous avons pu voir ces deux dernières semaines, à savoir que le secteur technologique pèse sur le reste du marché”, a commenté auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont tous reculé, à l’image d’Alphabet (-1,30%), Amazon (-1,20%), Nvidia (-1,92%), Tesla (-3,36%), Microsoft (-0,41%) et Meta (-0,94%).Apple était l’entreprise du secteur la plus durement touchée (-4,04%), plombée par des données publiées jeudi selon lesquelles l’entreprise a perdu son premier rang sur le marché chinois des smartphones, cédant la place à deux de ses concurrents en République populaire.La firme basée en Californie a occupé en 2024 15% du marché de la deuxième économie mondiale, se plaçant derrière ses rivaux chinois Huawei (16%) et Vivo (17%), selon des données industrielles publiées par le cabinet d’études de marché Canalys.La place américaine a également marqué une pause après son envol de la veille, attentiste avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche lundi et guettant des précisions sur la mise en place des politiques inflationnistes voulues par le républicain, notamment sur les droits de douane. Lors de la campagne présidentielle américaine, M. Trump indiquait vouloir imposer 10 à 20% de droits de douane sur l’ensemble des produits entrants aux États-Unis, et même jusqu’à 60% voire 100% sur ceux venant de Chine.”Il subsiste une grande incertitude (…) quant à l’agressivité avec laquelle il appliquera les droits de douane et la rapidité avec laquelle il pourra s’attaquer aux problématiques liées aux dépenses et à la réglementation”, a observé M. Low. Côté indicateurs, les investisseurs ont digéré le chiffre des ventes au détail pour le mois de décembre, qui est ressorti moins élevé que prévu, en augmentation de 0,4% alors que les analystes tablaient sur +0,5%, selon le consensus publié par MarketWatch.Concernant les chiffres de l’emploi, le nombre de nouveaux chômeurs est quant à lui légèrement au-dessus des prévisions, à 217.000 contre 210.000 attendus par les analystes. Les taux obligataires ont continué de se détendre jeudi, avec le rendement des emprunts d’Etat américain à dix ans qui s’est établi à 4,61% contre 4,65% la veille en clôture. Ailleurs à la cote, les banques ont terminé en ordre dispersé malgré la publication de résultats trimestriels globalement au-dessus des attentes du marché.Bank of America a perdu du terrain (-0,98%). La banque a annoncé jeudi matin des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre, grâce aux commissions perçues dans la gestion d’actifs, la banque d’investissements et le courtage.De son côté, Morgan Stanley a pris de la vitesse (+4,03%) après avoir obtenu au quatrième trimestre des résultats en forte progression et nettement supérieurs aux attentes, dopés par la montée en régime des activités sur actions.Le groupe UnitedHealth, deuxième pondération du Dow Jones, a nettement chuté (-6,04%). L’entreprise, qui a publié ses résultats trimestriels jeudi, a notamment pâti de coûts médicaux considérés comme trop élevés et d’un chiffre d’affaires en dessous des attentes. Le système de santé américain “doit être moins confus, moins complexe et moins coûteux”, a admis le grand patron du groupe Andrew Witty lors d’une conférence en ligne avec les investisseurs.Le groupe a été ébranlé en Bourse après l’assassinat du patron de sa branche d’assurance santé,  Brian  Thompson, à New York, début décembre.