AFP Business

Loi simplification: l’Assemblée rétablit un “test PME” différent de la version gouvernementale

Les députés ont rétabli mercredi un article attendu de la loi de “simplification”, pour mesurer les effets de nouvelles normes sur les petites et moyennes entreprises, mais dans la version défendue par les ciottistes et leurs alliés du RN, qui ont fait passer plusieurs amendements.L’esprit de la mesure, qui figurait dans la version initiale du projet du gouvernement, examiné en première lecture à l’Assemblée, consiste à analyser les effets d’une norme créée par un texte, pour anticiper d’éventuels effets délétères, notamment sur les petites entreprises.Le Sénat avait densifié l’article en proposant la création d’un Haut Conseil à la simplification pour les entreprises. Trop complexe pour une loi de simplification, avait décidé la commission spéciale de l’Assemblée, qui l’avait supprimé du texte avant la séance publique.La ministre du Commerce Véronique Louwagie avait prévenu qu’elle proposerait la réintroduction de cette mesure, l’une des vitrines du projet de loi.Plusieurs groupes politiques et le gouvernement ont proposé leur propre réécriture. C’est finalement le groupe UDR d’Eric Ciotti qui a fait adopter à une voix près un amendement confiant au “comité interministériel de la Transformation publique” la mission d’analyser “l’impact attendu des normes sur les petites et moyennes entreprises ainsi que sur les auto-entrepreneurs”.Dans la soirée, les députés ont commencé l’examen d’un article particulièrement irritant pour les écologistes, qui vise à faciliter le déploiement de centres de données (datacenters) en les qualifiant de projet “d’intérêt national majeur”.Ce statut accélère le lancement des chantiers et facilite une Reconnaissance impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), ouvrant la voie à une dérogation à la protection de certaines espèces.L’article, comme d’autres dispositions du projet de loi, simplifie aussi les dérogations au dispositif “Zéro artificialisation nette” (ZAN), destiné à lutter contre la bétonisation des zones rurales.Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a défendu un enjeu “de souveraineté numérique”, pour éviter que ces datacenters ne s’installent “ailleurs en Europe ou hors d’Europe”.Un datacenter “où les vidéos Netflix sont stockées” ou “pour être plus provoquant des vidéos porno” serait “d’intérêt national majeur?”, a interrogé le député écologiste Nicolas Bonnet au cours de débats animés.”Quand toutes nos terres seront bétonnées, quand la biodiversité se sera effondrée (…) croyez-vous alors que notre pays sera souverain ?”, a lancé, à son tour, la députée insoumise Claire Lejeune.Durant l’examen de l’article, les députés ont confirmé une disposition introduite en commission qui ouvre la possibilité de déclarer “d’intérêt national majeur” les projets d'”infrastructures”, remettant au cÅ“ur des débats le chantier A69 dans le Tarn, suspendu après une décision de justice.La disposition devra toutefois être confirmée avec le vote final de l’article, les députés n’ayant pas fini d’examiner les 136 amendements en deux heures et demi de discussions. L’examen reprendra les 30 et 31 mai. Il restera alors des dizaines d’autres articles et plus de 850 amendements à discuter pour aller au bout de ce projet de loi qui s’éternise. Les débats s’annoncent aussi tendus, par exemple autour des “zones à faibles émissions” (ZFE), supprimées par la droite et l’extrême droite en commission.A la fin de la séance  le président de la commission chargée d’examiner le texte, Ian Boucard (LR), a plaidé pour qu’une semaine pleine de débats complémentaires soit trouvée, quitte à retarder la reprise de l’examen, pour éviter qu’il ne soit de nouveau interrompu.  

L’économie américaine en berne, Trump accuse Biden

L’économie américaine a viré au négatif au premier trimestre, un tournant spectaculaire que le président Donald Trump a imputé mercredi à son prédécesseur Joe Biden.Le milliardaire républicain, qui a juré de rendre les Etats-Unis plus riches, est confronté à des chiffres montrant un recul du produit intérieur brut (PIB) du pays en début d’année, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon une première estimation publiée mercredi par le ministère du Commerce.Ce résultat – premier recul du PIB américain depuis 2022 – est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes. Ceux-ci anticipaient tout de même un sérieux coup de frein pour la première économie mondiale, avec un PIB en toute petite hausse (+0,4%, selon le consensus publié par MarketWatch).”Notre pays va décoller économiquement, mais d’abord nous devons nous débarrasser du reliquat de Joe Biden”, a réagi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, qui célèbre cette semaine les 100 premiers jours de son second mandat entamé le 20 janvier.”Cela va prendre un moment, ça n’a rien à voir avec les droits de douane, c’est seulement qu’il nous a laissés avec de mauvaises statistiques”, a affirmé le chef de l’Etat, en enjoignant à ses concitoyens d'”ETRE PATIENTS!!!”- Poupées -Un peu plus tard, en conseil des ministres, il est apparu confiant, vantant l’arrivée d’investissements massifs aux Etats-Unis.Il a affirmé que la Chine était à l’inverse “assommée” par les droits de douane qu’il a imposés, avec des “usines qui ferment” dans tout le pays “parce qu’on n’achète plus leurs produits”.”Je ne voulais pas que ça arrive”, a-t-il ajouté, disant “beaucoup apprécier” son homologue chinois Xi Jinping et “espérer” un accord avec Pékin.Il a par ailleurs admis que la crise entre les deux pays, à coups de droits de douane prohibitifs, pourrait entraîner des ruptures d’approvisionnement et des hausses de prix côté américain.”Peut-être que les enfants auront deux poupées au lieu de 30, et peut-être que les deux poupées coûteront quelques dollars de plus”, a évacué Donald Trump.Pour l’opposition démocrate, l’économie américaine va dans le mur.Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a ainsi jugé que Donald Trump devait “reconnaître son échec, faire marche arrière, et virer immédiatement son équipe économique”.- Le poids de la ruée vers l’import – Le recul du PIB au premier trimestre s’explique en grande partie par la règle de calcul selon laquelle les importations sont déduites de la production de richesse nationale.Or les achats à l’étranger ont bondi au début de l’année, entreprises et consommateurs se pressant d’acquérir certains biens avant qu’ils ne coûtent plus cher avec les nouveaux droits de douane. Revers de la médaille: les achats anticipés sont autant de dépenses en moins pour la suite, ce qui risque d’entraîner d’autres violents mouvements dans les prochaines publications.L’économie américaine faisait auparavant plus que ronronner, avec une croissance en rythme annualisé de 2,4% au dernier trimestre 2024, du plein emploi et une inflation en passe d’être maîtrisée.La nouvelle a fait plonger Wall Street à l’ouverture avant que les cours ne se reprennent en cours de journée.Selon une note d’analyse de Wells Fargo, l’économie américaine fait actuellement face à un plus grand risque de récession qu’il y a un mois, “mais ce recul de 0,3% du PIB au premier trimestre n’en constitue pas le point départ”, dans la mesure où les chiffres sont faussés par l’envolée des importations.”Je considère d’ordinaire que l’impact des présidents sur la performance économique est surévalué, surtout pendant leurs 100 premiers jours”, avait déclaré à l’AFP, avant la publication de mercredi, Tara Sinclair, professeure d’économie à l’université George Washington. “Mais cette fois, avait-elle ajouté, c’est différent, parce que le bond des importations découle directement d’une stratégie d’évitement par les acheteurs des droits de douane du président.”Depuis avril, l’exécutif a considérablement augmenté les droits de douane sur les produits étrangers, et plus que doublé les surtaxes sur ceux venus de Chine. Pékin a riposté par d’autres droits de douane, de quoi freiner les exportations américaines, un moteur de la croissance.La consommation des Américains – autre carburant du PIB – est aussi sous surveillance, car plusieurs baromètres récents montrent que leur confiance dans l’avenir a chuté.

Wall Street termine sans direction claire, chahutée par des données économiques

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, prudente face à l’image d’une économie américaine vacillante, les investisseurs ayant aussi le regard rivé sur les résultats d’entreprises.Le Dow Jones a gagné 0,35%, l’indice Nasdaq a terminé proche de l’équilibre (-0,09%) et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,15%.Wall Street a été fortement plombée en début de séance par le recul du produit intérieur brut (PIB) du pays au premier trimestre, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.”Dans un marché qui a commencé à afficher des prix plus élevés, voici ce que l’on obtient lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes”, relève auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le PIB a diminué lors des trois premiers mois de l’année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, dont la politique douanière a suscité une onde de choc dans le monde et au sein même de son pays.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, contre une croissance de 0,4% attendue par les analystes.En outre, une enquête mensuelle a rapporté mercredi que les embauches dans le privé avaient fortement ralenti en avril. Cette enquête signée ADP/Stanford Lab évoque le “malaise” des employeurs face à l’incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.En revanche, l’inflation a ralenti en mars aux Etats-Unis, à +2,3% sur un an, globalement dans la lignée des attentes des analystes, selon l’indice officiel PCE publié mercredi, montrant le rôle joué par le recul des prix de l’énergie.”Il est encore trop tôt” pour dire s’il y aura une récession aux Etats-Unis car “le problème est que nous avons encore de nombreuses inconnues” sur le plan commercial, avance pour sa part auprès de l’AFP Jack Albin, de Cresset.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement détendu à 4,16%, contre 4,17% mardi en clôture.Côté entreprises, “la saison des résultats a été correcte (…) il n’y a pas eu beaucoup de perturbations jusqu’à présent”, explique M. Hogan.Toutefois, “la plupart des entreprises restent floues sur leurs prévisions, dans une économie dont elles ne connaissent pas les règles”, détaille M. Albin.A la cote, le géant américain du café Starbucks a pris un coup de froid (-5,61%) après avoir annoncé mardi des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé, assurant que ces performances “décevantes” masquaient les “progrès et la dynamique” créés par son plan d’entreprise.Le groupe américain d’agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka) a été recherché (+3,78%). L’entreprise a connu une croissance quasi-nulle au premier trimestre, mais a confirmé mardi ses objectifs annuels, malgré la flambée des cours du cacao.Par ailleurs, le géant technologique américain Microsoft a publié mercredi des résultats après Bourse sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA).Le bénéfice net pointe à 25,8 milliards de dollars pour ce qui est le troisième trimestre comptable de l’exercice décalé de l’entreprise (de janvier à mars), en hausse de 18% sur un an.Le groupe Meta (Facebook, Instagram), qui a lui aussi publié ses résultats après la clôture, a quant à lui dégagé, au premier trimestre, des résultats nettement meilleurs que ne l’attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires.Dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street, l’action de Microsoft grimpait de 5,50% et celle de Meta de 3,30%. Les investisseurs attendent désormais les résultats d’Amazon et Apple jeudi.

Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

L’essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol? Deux jours après la panne géante ayant touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au coeur de vifs débats en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.”Le manque de centrales nucléaires et le +boom+ des renouvelables ont mis à terre le réseau électrique”, assure en Une mercredi le quotidien conservateur ABC. “Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans” ont été “ignorées”, regrette de son côté El Mundo, également classé à droite. Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d’opposition: la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l’Espagne l’un des champions européens de la transition verte.Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l’éolien ont représenté en 2024 près de 40% du mix électrique espagnol. C’est près de deux fois plus qu’en 2014, et également le double du nucléaire, dont la part est tombée l’an dernier à 20%.Une évolution résolument défendue par l’exécutif, qui s’est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d’ici 10 ans, mais source de tensions, alors que plusieurs rapports récents ont pointé de possibles risques en l’absence de mesures fortes pour adapter le réseau.- Energie “sûre” -Dans son document financier annuel publié fin février, la maison-mère de REE, Redeia, avait ainsi mis en garde contre “la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations”.Cela pourrait “provoquer des coupures de production” potentiellement “sévères, allant jusqu’à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l’approvisionnement en électricité” de l’Espagne, avait-elle écrit.Un message relayé par le gendarme de la concurrence (CNMC). “A certains moments, les tensions du réseau de transport (d’électricité) ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, les dépassant même parfois”, a rappelé l’organisme dans un rapport de janvier.Après la coupure, des experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande d’électricité, plus difficile à corriger sans technologies adéquates dans un réseau où l’éolien et le solaire pèsent davantage, qui aurait pu contribuer à l’effondrement du système espagnol.Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, la présidente de REE, l’ex-députée socialiste Beatriz Corredor, a cependant assuré que la production d’énergie renouvelable était “sûre” et fonctionnait “de manière stable”.”Relier l’incident si grave de lundi à une pénétration des renouvelables n’est pas vrai, ce n’est pas correct”, a-t-elle insisté, ajoutant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l’y oblige la législation.- “Ignorance” -Interrogée sur cette polémique, la ministre de la Transition écologique Sara Aagesen a jugé mercredi “imprudent de faire des spéculations”, assurant que la cause de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne n’était toujours pas connue.Par le passé, “le système a parfaitement fonctionné avec une demande similaire et un mix énergétique comparable. Par conséquent, pointer les renouvelables (…) ne semble pas être approprié”, a-t-elle insisté, en qualifiant le réseau espagnol de “robuste”. Mardi, Pedro Sánchez avait lui aussi rejeté ces critiques. “Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance”, avait assuré le dirigeant socialiste.Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne, dont celle d’une cyberattaque, sur laquelle la justice espagnole a ouvert une enquête. Cette piste est cependant jugée peu crédible par REE, qui a assuré mardi n’avoir repéré “aucune intrusion” dans ses systèmes de contrôle.Selon les autorités, l’équivalent de 60% de la consommation électrique de l’Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l’espace de cinq secondes lors de la panne, survenue lundi à 12H33 (10H33 GMT) – un phénomène qualifié d'”inédit” par l’exécutif.Dans son compte-rendu des événements, REE a indiqué avoir identifié comme possible origine de cet effondrement deux incidents distincts à une seconde et demi d’intervalle, dont l’un ayant pu affecter un site de production solaire dans le sud-ouest de l’Espagne.A ce stade, il n’est “pas possible d’en tirer des conclusions”, a toutefois prévenu l’organisme.

STMicroelectronics annonce un millier de départs volontaires en France

Le groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics compte se séparer “d’environ 1.000 personnes” en France sur les 2.800 départs volontaires prévus dans le monde d’ici fin 2027, a-t-il indiqué mercredi à l’AFP, une information qui a fait bondir les syndicats.Alors qu’elle connaît un début d’année difficile et fait face à une brouille entre ses coactionnaires français et italien, l’entreprise a fait mardi aux représentants du personnel cette annonce, qui s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet de réorganisation dévoilé en octobre. Elle compte quelque 12.000 salariés en France, sur un total de 50.000.”Il n’y aura aucun départ contraint et aucun site ne sera fermé dans le cadre de ce projet”, a rappelé STMicroelectronics mercredi.”On accueille très mal cette annonce”, a réagi auprès de l’AFP Nadia Salhi, déléguée syndicale CGT du groupe, décrivant un état de “sidération” parmi les salariés français du 13e acteur mondial, et deuxième européen, de l’industrie des semi-conducteurs.”On conteste ces suppressions d’emplois alors que l’entreprise touche beaucoup d’aides publiques”, a-t-elle insisté.- Guerre commerciale -En 2023, STMicroelectronics a reçu un soutien de l’Etat d’environ 487 millions d’euros sous forme de subventions et de crédits d’impôts notamment, avait expliqué son PDG, Jean-Marc Chéry, lors d’une audition au Sénat le 1er avril.Le syndicat dénonce également la volonté de la direction de pousser à la mobilité interne près de 2.500 salariés, pour changer de site ou d’emploi.Côté italien, à l’issue d’une réunion avec des dirigeants de STMicroelectronics et des représentants de la région Lombardie le 22 avril, les syndicats avaient fait état de 800 suppressions d’emplois prévues dans l’usine située à Agrate Brianza, dans le nord du pays.Le groupe, qui a présenté des résultats en nette baisse pour le premier trimestre 2025, a confirmé son objectif d’économies annuelles en dollars “dans le haut de la fourchette à trois chiffres à la fin 2027”.Le 24 avril, il avait fait état d’un résultat net au premier trimestre à 56 millions de dollars (49 millions d’euros, en chute de 89%), dans le sillage d’un recul de son chiffre d’affaires de 27,3%, à 2,52 milliards de dollars (2,21 milliards d’euros). Il espère un rebond au deuxième trimestre mais reste prudent devant la situation géopolitique.Le secteur des semi-conducteurs est miné par la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump, qui a fortement augmenté les droits de douane s’appliquant aux produits entrant aux États-Unis.Le groupe fait également face à une vive montée des tensions entre ses coactionnaires, la France et l’Italie, qui contrôlent conjointement 27,5% des parts mais tiennent des positions opposées sur la gouvernance de l’entreprise et son PDG.Nommé en 2018 et renouvelé pour un mandat de trois ans en 2023, Jean-Marc Chéry a ainsi vu le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti lui retirer son soutien début avril.Une prise de position en lien avec le refus du conseil de surveillance de l’entreprise de soutenir l’une des deux candidatures proposées par Rome pour intégrer cette instance interne.Le conseil de surveillance a, de son côté, réaffirmé son soutien à M. Chéry.

ArcelorMittal demande “une application rapide” du plan européen pour l’acier avant de sortir le carnet de chèques

Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, Arcelor Mittal a continué de faire monter les enchères mercredi en demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier avant de réenvisager d’investir dans la décarbonation en Europe, notamment à Dunkerque en France. “Une mise en oeuvre rapide du plan est maintenant requise pour s’assurer que la fabrication d’acier en Europe redevient compétitive et puisse continuer d’investir pour son avenir”, a déclaré le directeur général du groupe Aditya Mittal dans le communiqué de résultats trimestriels du deuxième sidérurgiste mondial.Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif -à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour tenter de regagner sa compétitivité en Europe avec le transfert d’activités support vers l’Inde portant sur 1.400 postes. En France, le plan ne vise pas uniquement les fonctions support. Il porte aussi sur la production, avec 636 suppressions de postes prévues, dénoncées par les syndicats.ArcelorMittal n’est pas seul dans son cas. Les difficultés des sidérurgistes implantés en Europe ont poussé la Commission européenne à se mobiliser et à annoncer il y a quelques semaines un plan d’action pour soutenir la production et protéger le commerce de l’acier.- trop “tôt” -L’acier européen est pris en étau entre la baisse de la consommation sur le Vieux Continent, la concurrence jugée déloyale d’acier à bas prix venu de Chine notamment, les prix de l’énergie élevés en Europe et, désormais, les nouvelles taxes douanières.Avant de sortir le carnet de chèques pour financer de coûteuses installations à Dunkerque pour éliminer ou réduire ses émissions de CO2 et garantir la pérennité à long terme du site, ArcelorMittal demande un “accès à une énergie compétitive”, un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières “efficace” et des “défenses commerciales” face aux importations à bas coûts. “Il y a désormais une bonne compréhension en Europe des défis auxquels l’industrie de l’acier fait face”, a salué le directeur financier du groupe Genuino Christino lors d’une réunion d’analystes. Le groupe a estimé que les perspectives en Europe sont “meilleures qu’il y a deux mois” et souligné l’impact du fonds d’infrastructure allemand récemment annoncé qui devrait “soutenir la demande” d’acier en Europe. Mais, interrogé sur l’éventualité pour ArcelorMittal de quitter l’Europe au profit de l’Inde ou l’Amérique Latine, M. Genuino n’a pas démenti, se bornant à dire qu’il est trop “tôt” pour évoquer ce sujet, principale crainte des syndicats européens.Alors qu’un comité d’entreprise se tenait mercredi également en France, Gaëtan Lecoq, secrétaire général de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, a affirmé à l’AFP que le groupe “veut liquider ses activités européennes pour aller produire en Inde ou au Brésil où la marge est plus élevée que sur le Vieux Continent”.”Nous avons appris qu’il y aurait 295 suppressions de postes” à Dunkerque, a-t-il dit. “Or il n’y a plus d’anciens sur ce site, ils sont déjà tous partis, ce sont des quarantenaires qui vont partir”, et beaucoup d’emplois “dans la maintenance” vont disparaître alors qu’ils “manquent pour entretenir l’outil de travail”: “La direction fait exprès de nous tirer une balle dans le pied pour mieux nous achever plus tard, ils sont en train d’accélérer notre chute” a-t-il estimé.- “incertitude renouvelée” -ArcelorMittal a quand même confirmé son enveloppe d’investissement pour ses projets de décarbonation, comprise entre 4,5 et 5 milliards de dollars, sans détailler par projet et par pays. Dunkerque n’a pas été cité.Au premier trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice net de 805 millions de dollars, en retrait de 14% par rapport au premier trimestre 2024, mais supérieur aux attentes des analystes.Les analystes de Factset tablaient sur un bénéfice net de 429 millions de dollars, et ceux de Bloomberg sur 505 millions de dollars, après 938 millions de dollars au même trimestre en 2024, et une perte nette de 390 millions de dollars au quatrième trimestre 2024.Sur les conséquences du conflit commercial déclenché par l’annonce de surtaxes douanières aux Etats-Unis, M. Mittal s’est voulu rassurant à court terme, soulignant que ses usines étaient réparties partout dans le monde et que les exportations représentaient “une partie relativement modeste” de ses ventes.Néanmoins “l’incertitude renouvelée sur le commerce mondial heurte la confiance dans le domaine des affaires”, a-t-il averti.

Airbus tient bon malgré l’incertitude sur les droits de douane

Fort de ses bonnes performances financières, l’avionneur européen Airbus a maintenu mercredi ses prévisions pour 2025 en dépit de l’incertitude sur les droits de douane de Trump qu’il espère voir annulés ou compensés par les contre-mesures européennes.  Totalisant 793 millions d’euros au premier trimestre, le bénéfice net d’Airbus a bondi de 33% par rapport à la même période de l’an dernier. Le chiffre d’affaires a progressé de 6%, à 13,5 milliards d’euros, mieux que le consensus des investisseurs qui l’envisageaient entre 13 et 13,2 milliards.”Nous maintenons nos prévisions, en excluant les droits de douane, qui ajoutent de la complexité et restent incertains quant à leur mise en Å“uvre, leur portée et leur durée. Nous surveillons et évaluons la situation de près, mais il est encore trop tôt pour en quantifier l’impact”, a déclaré le patron d’Airbus, Guillaume Faury.Airbus prévoit de livrer 820 avions commerciaux en 2025, contre 766 en 2024, où l’avionneur avait raté de peu ses prévisions annuelles “dans un environnement complexe”. A la fin du mois de mars 2025, Airbus affichait un carnet de commandes de 8.726 avions commerciaux, équivalant à dix années de production au rythme actuel.- “Revenir” à zéro droit de douane -Sa position est toujours confortable face à Boeing, son principal concurrent, même si ce dernier commence à montrer les prémices d’une résurgence après sa crise existentielle.L’avionneur américain a engrangé entre janvier et mars un chiffre d’affaires de 19,50 milliards de dollars (+18% sur un an) et essuyé une perte nette de 123 millions de dollars, moins creusée qu’attendu. La production a pu reprendre début décembre et, au premier trimestre, Boeing a livré 130 avions commerciaux contre 83 seulement un an plus tôt. Interrogé pour savoir si ses positions étaient alignées sur celles de Boeing concernant les droits de douane, M. Faury a répondu: “je suppose qu’il a lui aussi intérêt à revenir à la situation sans droits de douane” en place depuis 1979 pour l’industrie aéronautique, très mondialisée. “Il est bon de garder à l’esprit que l’industrie américaine est un très grand exportateur dans le secteur aérospatial”, a-t-il ajouté au cours d’une conférence téléphonique. Airbus préfère approcher les autorités européennes “pour savoir ce qui pourrait être fait afin de revenir” à la situation d’avant. Le président américain Donald Trump avait annoncé début avril de très lourds droits de douane mondiaux, avant de les ramener à un taux général de 10% sur tous les pays, et en fixant au 9 juillet la date limite pour négocier des traités commerciaux.En cas de mesures de rétorsion, la filière européenne souhaiterait voir taxés les Boeing assemblés mais pas les composants, car sur ces derniers, l’avionneur américain pourrait bénéficier du “duty drawback”, un mécanisme qui permet de se faire rembourser les droits de douane payés sur les pièces importées d’Europe pour être montées sur un avion ensuite vendu hors des Etats-Unis, a récemment expliqué un connaisseur du secteur à l’AFP. Le patron d’Airbus a réaffirmé que le surcoût devait être pris en charge par le client comme ce serait le cas d’Airbus s’il devait importer des composants pour sa ligne d’assemblage à Mobile, aux Etats-Unis.Airbus est en train de faire l’état des lieux des pièces et équipements disponibles sur chaque site. “Nous devons donc prendre quelques décisions logistiques à court terme, en fonction du niveau de stocks disponibles”, a-t-il souligné. Alors que la Chine a gelé les livraisons de Boeing, Airbus ne pense pas profiter dans l’immédiat de cette situation pour augmenter le prix de ses avions face à une forte demande. “Si la situation se stabilise et que l’environnement géopolitique évolue, cela pourrait avoir certaines répercussions. Mais nous sommes encore loin d’une situation stabilisée”, a-t-il déclaré. 

Recul frappant du PIB américain au premier trimestre, Trump blâme Biden

L’économie américaine a viré au négatif au premier trimestre, un tournant que le président Donald Trump a imputé mercredi à son prédécesseur Joe Biden.Le milliardaire républicain, qui a juré de rendre les Etats-Unis plus riches, est confronté à des chiffres montrant un recul du produit intérieur brut (PIB) du pays en début d’année, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon une première estimation publiée mercredi par le ministère du Commerce.Ce résultat – premier recul du PIB américain depuis 2022 – est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes, qui anticipaient toutefois un sérieux coup de frein, avec un PIB en toute petite hausse (+0,4%), pour la première économie mondiale.”Notre pays va décoller économiquement, mais d’abord nous devons nous débarrasser du reliquat de Joe Biden”, a réagi sur sa plateforme Truth Social le président Trump, qui célèbre cette semaine les 100 premiers jours de son second mandat entamé le 20 janvier.”Cela va prendre un moment, ça n’a rien à voir avec les droits de douane, c’est seulement qu’il nous a laissés avec de mauvaises statistiques”, a affirmé le chef de l’Etat, en enjoignant à ses concitoyens d'”ETRE PATIENTS!!!”Un peu plus tard, en conseil des ministres, il est apparu confiant, vantant l’arrivée d’investissements massifs aux Etats-Unis.Il a affirmé que la Chine était à l’inverse “assommée” par les droits de douane qu’il a imposés, avec des “usines qui ferment” dans tout le pays “parce qu’on n’achète plus leurs produits”.”Je ne voulais pas que ça arrive”, a-t-il ajouté, disant “beaucoup apprécier” son homologue chinois Xi Jinping et “espérer” un accord avec Pékin.Lors de cette même réunion, il a admis cependant qu’il pourrait y avoir des ruptures d’approvisionnement et des hausses de prix côté américain.”Peut-être que les enfants auront deux poupées au lieu de 30, et peut-être que les deux poupées coûteront quelques dollars de plus”, a-t-il évacué.Pour l’opposition démocrate, l’économie américaine va dans le mur.Le chef de file de l’opposition au Sénat, Chuck Schumer, a ainsi jugé que “Donald Trump (devait) reconnaître son échec, faire marche arrière, et virer immédiatement son équipe économique”.- Le poids de la ruée vers l’import – Le recul du PIB au premier trimestre s’explique en grande partie par la règle de calcul selon laquelle les importations sont déduites de la production de richesse nationale.Or les achats à l’étranger ont bondi au début de l’année, entreprises et consommateurs se pressant d’acquérir certains biens avant qu’ils ne coûtent plus cher avec les nouveaux droits de douane. Revers de la médaille: les achats anticipés sont autant de dépenses en moins pour la suite, ce qui risque d’entraîner d’autres violents mouvements dans les prochaines publications.L’économie américaine faisait auparavant plus que ronronner, avec une croissance de 2,4% au dernier trimestre 2024 (en rythme annualisé), du plein emploi et une inflation en passe d’être maîtrisée.D’après une autre publication mercredi, les créations d’emploi dans le secteur privé américain ont fortement ralenti en avril, s’inscrivant en dessous des attentes.A l’inverse, le président américain trouve du réconfort dans les dernières données sur l’inflation. L’indice officiel PCE publié mercredi montre en effet que la hausse des prix a ralenti en mars à +2,3% sur un an, avant l’imposition du gros des nouveaux droits de douane.Cette accalmie résulte en grande partie de la baisse des prix du gaz et du pétrole, elle-même alimentée par les doutes croissants sur la santé de l’économie mondiale.”Je considère d’ordinaire que l’impact des présidents sur la performance économique est surévalué, surtout pendant leurs 100 premiers jours”, avait déclaré à l’AFP, avant les publication de mercredi, Tara Sinclair, professeure d’économie à l’université George Washington. “Mais cette fois, avait-elle ajouté, c’est différent, parce que le bond des importations découle directement d’une stratégie d’évitement par les acheteurs des droits de douane du président.”Depuis avril, l’exécutif a considérablement augmenté les droits de douane sur les produits étrangers, et plus que doublé les surtaxes sur ceux venus de Chine. Pékin a riposté par d’autres droits de douane, de quoi freiner les exportations américaines, un moteur de la croissance.La consommation des Américains – autre carburant du PIB – est aussi sous surveillance, car plusieurs baromètres récents montrent que leur confiance dans l’avenir a chuté.

Le Doliprane passe officiellement sous pavillon américain

Doliprane, médicament le plus prescrit en France, passe officiellement sous pavillon américain, avec la finalisation mercredi de la cession par Sanofi au fonds d’investissement CD&R du contrôle de l’entreprise qui produit la populaire boîte jaune. “C’est officiel: Opella est à présent une entreprise indépendante”: le bouclage de cette opération, dont l’annonce en octobre avait suscité une levée de boucliers de responsables politiques et des syndicats, a été confirmé juste avant l’assemblée générale des actionnaires du géant pharmaceutique, mercredi après-midi à Paris.Sanofi cède 50% de sa filiale Opella, qui produit notamment le Doliprane, au fonds américain CD&R, tout en conservant une participation de 48,2% dans cette entreprise commercialisant des traitements sans ordonnance et des vitamines, minéraux et compléments.”Ce changement d’actionnariat ne change rien : Doliprane restera en France pour les Français”, a assuré la PDG d’Opella, Julie Van Ongevalle, au cours de l’assemblée générale au Palais des Congrès, situé Porte Maillot.Avec “les engagements pris en matière sociale, d’emplois, d’investissement, nous avons pris en compte l’ensemble des parties”, a de son côté affimé le président du conseil d’administration de Sanofi, l’ex-banquier Frédéric Oudéa.S’adressant aux actionnaires, il a souligné que “Sanofi a reçu 10 milliards d’euros” de la cession d’Opella et rappelé qu’il a décidé de les récompenser en allouant la moitié à un rachat d’actions et “d’investir” pour assurer la croissance du groupe avec l’intelligence artificielle comme moteur.Hausse de 14,3% de la rémunération fixeLes actionnaires ont approuvé sans enthousiasme massif la politique de rémunération de Paul Hudson, la résolution sur ce volet ayant été adoptée avec 75,36% des voix.La rémunération fixe annuelle du dirigeant britannique va passer de 1,4 million d’euros (montant brut fixé en 2022) à 1,6 million pour 2025, soit une hausse de 14,3%.”J’ose espérer que vous aller proposer aux salariés une augmentation de 14%”, a ironisé un homme présent dans la salle.Une augmentation au titre de la rémunération en actions pour 2025 a également été entérinée.Comparé aux deux années précédentes, où les représentants syndicaux étaient venus en force pour créer du remous, leur présence a été nettement plus discrète pour cette édition 2025.”Porte-maillot la veille du 1er mai, cela nous coupe l’herbe sous le pied, mais c’est volontaire. Ils savent pertinemment que derrière, c’est très compliqué de remobiliser”, critique Fabien Mallet, syndicaliste CGT Sanofi France.”On est vraiment agacés, parce qu’on voit qu’il n’y a pas de prise en compte” des attentes exprimées par les salariés : “en gros, on apprend que M. Paul Hudson (NDLR: directeur général de Sanofi) va être augmenté”, “qu’on continue sur ce qui ne fonctionne pas”, déclare-t-il à l’AFP.”Point chaud”Hormis la cession d’Opella, le syndicaliste pointe un autre “points chaud qui nous mobilise beaucoup: la vente du site de d’Amilly” dans le Loiret, où sont fabriquées les marques Aspegic et Kardegic, et où un mouvement de grève est en cours depuis cette annonce du 5 mars.”On souhaite rester dans le giron de Sanofi”, a déclaré à l’AFP Laurent Boitard délégué syndical central CGT, indiquant que “pas loin de 40% du personnel” continue les débrayages et que “les négociations des mesures d’accompagnement débuteront le 12 mai”.Cette nouvelle séparation est “le résultat des choix stratégiques qui ont été retenus sur ce site et qui ont fait perdre trop d’activité”, en écartant par exemple des produits pâteux, comme le dentifrice, selon lui.La scisson en 2022 de la division des principes actifs pharmaceutiques, Europai, laisse un goût amer: le patron de Sanofi admet que le parcours de l’entreprise est “plus difficile que prévu en partie pour des raisons externes” et les syndicats redoutent d’être entraînés dans un scénario similaire.”Sanofi est maintenant mieux positionné” pour devenir un champion de l’immunologie et “affronter des vents contraires” a affirmé M. Hudson, promettant de garder “les pieds sur terre ces prochaines années”.

La Bourse de Paris termine en hausse, soutenue par la croissance de la zone euro

La Bourse de Paris a avancé de 0,50% mercredi, à l’issue d’une séance marquée par la publication du produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre, en repli, et de celui de la zone euro pour la même période, en hausse.L’indice vedette CAC 40 a gagné 38 points pour s’établir à 7.593,87 points. Il achève cependant avril avec un bilan mensuel en repli de 2,53%.”Le PIB américain est la mauvaise surprise du jour pour les marchés. Il connaît sa première contraction trimestrielle depuis 2022, au moment du début de la guerre en Ukraine”, a expliqué Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Toutefois, “le PIB de la zone euro contribue à ce que les Bourses européennes soient moins sensibles à l’actualité américaine”, a-t-il poursuivi.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB américain s’est contracté de 0,3%, selon les données publiées par le ministère du Commerce américain. C’est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes qui prévoyaient au contraire une légère progression de 0,4% sur la période.”La baisse du PIB au premier trimestre reflète en premier lieu une hausse des importations, qui se soustraient au calcul du PIB, ainsi qu’une baisse des dépenses de l’Etat fédéral”, a précisé le ministère dans un communiqué.Le bond des achats à l’étranger résulte selon les experts de la volonté des entreprises de prendre de vitesse l’imposition de nouveaux droits de douane afin de profiter des conditions douanières antérieures au remodelage au forceps de l’économie initié par le président Donald Trump.En zone euro, le PIB de la région a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, une performance meilleure que prévu après l’incertitude créée par les droits de douane de Donald Trump, selon les données d’Eurostat.Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% de janvier à mars pour les 20 pays partageant la monnaie unique européenne, après +0,2% au dernier trimestre de 2024.Face à l’instabilité de la politique menée par les Etats-Unis, “l’Europe fait office d’îlot de stabilité mondial actuellement et cette séance renforce le sentiment des investisseurs internationaux qu’ils ne se sont pas trompés”, a estimé Alexandre Baradez.Stellantis “suspend ses prévisions” pour 2025Stellantis (-1,91% à 8,15 euros) a suspendu ses prévisions pour l’année 2025 “en raison de l’évolution des tarifs douaniers” ainsi que “de la difficulté à en prévoir les impacts potentiels sur le marché et le paysage concurrentiel”, a expliqué mercredi le géant automobile.