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Droits de douane: la Bourse de Paris connaît sa pire séance en trois ans

La Bourse de Paris a dégringolé de 4,78% lundi, affichant sa pire séance depuis mars 2022, inquiète des conséquences que les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits importés aux États-Unis auront sur la croissance mondiale.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a chuté de 347,83 points et s’est établi à 6.927,12 points à la clôture. Depuis le 1er avril, il a abandonné près de 12%.”Les marchés financiers n’avaient pas subi de choc aussi important depuis la pandémie” de Covid-19, commente César Perez Ruiz, responsable des investissements au sein de Pictet Wealth Management.”Les récents droits de douane américains ont accru le risque de récession aux États-Unis” et à ce stade, “l’administration Trump ne change pas son fusil d’épaule”, a-t-il relevé.Les marchés évoluent au gré des annonces de la Maison-Blanche et de son locataire. Donald Trump a menacé lundi d’alourdir encore les droits de douane américains sur les produits chinois, de 50% “additionnels” dès le 9 avril, si Pékin maintenait sa riposte à son offensive protectionniste.”Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% [de droits de douane sur les produits américains] (…) d’ici demain [mardi] 8 avril, les États-Unis imposeront des droits de douane ADDITIONNELS de 50% sur la Chine, à partir du 9 avril”, a affirmé le président américain sur sa plateforme Truth Social.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe additionnelle de 20%, les faisant passer à 54% dès le 9 avril après les +34% annoncés la semaine dernière. Interrogée par l’AFP, la Maison-Blanche a confirmé que si Donald Trump mettait sa nouvelle menace à exécution, cela porterait cette surtaxe à 104%. Il a aussi annoncé qu’il ne donnerait pas suite aux demandes d’entretien des responsables chinois.L’Union européenne a quant à elle proposé aux États-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, afin de tenter d’éviter l’escalade.A la cote parisienne, les valeurs du luxe, très exposées au marché asiatique, ont continué de souffrir lundi. LVMH, première capitalisation boursière du CAC 40, a dégringolé de 4,23% à 507,60 euros, Hermès a chuté de 6,07% à 2.135,00 euros, et L’Oréal, géant des cosmétiques souvent catégorisé dans le secteur luxe, a abandonné 3,96% à 335,85 euros.Le géant pétrogazier TotalEnergies a dévissé de 5,24% à 50,29 euros.Le groupe français de gaz industriels Air Liquide a chuté de 7,27% à 160,60 euros, Veolia, spécialiste des services à l’environnement, de 8,12% à 28,27 euros, l’énergéticien Engie de 5,34% à 17,47 euros. Par ailleurs, cette semaine sera notamment marquée par “le début de la saison des résultats d’entreprises, les banques américaines ouvrant le bal”, souligne César Perez Ruiz. Dans cet environnement économique incertain, “de nombreuses entreprises devraient annoncer des perspectives négatives pour 2025”, estime-t-il. 

“On perd tous de l’argent”: à Hong Kong, les investisseurs paient cher la guerre commerciale sino-américaine

“On perd tous de l’argent”: les petits investisseurs de Hong Kong ont été ébranlés lundi par les hausses de droits de douane décidées par le président américain Donald Trump et les représailles de Pékin, qui ont fait subir à la Bourse locale sa pire journée en près de trois décennies. L’indice de référence Hang Seng a clôturé en baisse de 13,22% – sa plus forte chute depuis 1997 en pleine crise financière asiatique. Un recul encore plus important que ceux enregistrés sur les autres places asiatiques (-9,7% à Taïwan, -9,66% à Shenzhen, -7,8% à Tokyo, -7,34% à Shanghai ou -5,6% à Séoul).Dans une maison de courtage du quartier financier de Hong Kong, où plus d’une douzaine d’investisseurs âgés regardent les chiffres clignoter en rouge sur les écrans d’ordinateur, l’ambiance est morose. Hong Kong occupe le premier rang mondial en termes de participation des investisseurs individuels. Selon une étude de 2023, 48% des personnes interrogées ont détenu ou négocié des actions au cours de l’année précédente.Une nonagénaire prénommée Tam lance qu’elle “déteste” Trump. “Il m’a coûté 200.000 dollars hongkongais (environ 23.000 euros)”, s’insurge-t-elle. “Il est insensé, il dit une chose et change d’avis quelques minutes plus tard… Comment quelqu’un qui occupe une position aussi élevée peut-il agir de la sorte?”Aucun des 83 titres composant l’indice Hang Seng n’a échappé aux pertes lundi.Parmi les plus grosses chutes figurent Lenovo Group (-23%) et Alibaba Group (-18%). Donald Trump “ne veut pas lâcher prise, il est en train de semer la pagaille”, fustige un autre retraité prénommé Lee. “Autour de moi, on perd tous de l’argent”.Le centre financier chinois a repris les échanges lundi après une pause de trois jours, ce qui a aggravé la baisse, selon Stanley Chik, expert chez Bright Smart Securities.- Approche attentiste -“A la Bourse de Hong Kong, il est rare de voir des pertes généralisées d’une telle ampleur”, explique M. Chik à l’AFP, tout en précisant qu’elles sont comparables à la réaction des marchés américains.La place boursière de Hong Kong avait plutôt bien manÅ“uvré vis-à-vis des annonces venues des États-Unis depuis l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier, mais la déroute de lundi a effacé les gains de l’indice Hang Seng du premier trimestre. Les investisseurs locaux ont adopté une approche attentiste pendant des semaines alors que Trump finalisait ses politiques commerciales, déclare M. Chik, en soulignant que l’humeur n’est néanmoins pas encore au “désespoir”. Un homme de 35 ans, Tsang, explique que la valeur de ses investissements à long terme a diminué d’environ 12.900 dollars (11.740 euros) lundi, mais qu’il n’envisage pas encore de les vendre.”Je ne m’attendais pas à ce que la situation se dégrade autant”, confie cependant cet employé d’une banque commerciale. “Les actions chinoises pourraient être plus résistantes”, estime-t-il. Mais “dans ce genre de conflit (entre la Chine et les États-Unis, ndlr), il est difficile de dire qui souffrira le plus”. L’avocat Ray Chan, 30 ans, fait partie des gagnants de la chute de la Bourse lundi, car il a eu le nez creux en vendant toutes ses actions disponibles à Hong Kong et aux États-Unis il y a deux semaines, ce qui lui a permis de réaliser des gains à sept chiffres. “Nous entrons clairement dans un marché en baisse mais je m’y suis préparé”, explique M. Chan à l’AFP. “Quand (Trump) a dit qu’il y aurait des (hausses de) droits de douane le 2 avril, j’ai deviné que le vent allait tourner”.Compte tenu de la situation, il attendra “au moins un an” avant de retourner tenter sa chance en Bourse.

Troisième jour de forte chute pour les Bourses européennes

Les Bourses européennes ont fortement chuté lundi en clôture, pour la troisième journée consécutive, inquiètes des conséquences que les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits importés aux Etats-Unis auront sur la croissance mondiale.Après avoir déjà dévissé jeudi puis vendredi, les indices boursiers du continent ont continué leur mouvement: Paris a dégringolé lundi de 4,78%, Londres de 4,38%, Francfort de 4,13% et Milan de 5,18%.

Pris dans la tourmente douanière, le bitcoin au plus bas depuis l’élection de Trump

Sur des marchés financiers chahutés par les annonces douanières américaines, les investisseurs fuient le bitcoin, qui a retrouvé lundi ses niveaux précédant l’élection de Donald Trump, subissant comme les autres devises numériques sa réputation d’actif à risque particulièrement volatil.”Bien que les cryptomonnaies aient initialement résisté” à l’annonce des droits de douane mercredi, “elles ont fini par reculer ce week-end, à l’instar des autres actifs risqués”, remarque Simon Peters, analyste chez eToro.Le bitcoin s’est écroulé lundi sous la barre des 75.000 dollars pour la première fois depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine début novembre 2024.Lundi, vers 14H45 GMT, la plus capitalisée des cryptomonnaies plongeait de 6,66% par rapport à vendredi 21H00 GMT, à 78.521,38 dollars, après être brièvement tombé sous cette barre symbolique.L’ether, la deuxième plus importante devise numérique, dévissait de 14,04% à 1.562,83 dollars. D’autres s’écroulaient de façon similaire, comme le dogecoin ou Solana.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations, et par des majorations ciblées sur certains pays.”Le marché ne s’attendait manifestement pas à l’ampleur de la décision de la Maison Blanche”, constate Dessislava Aubert, analyste chez Kaiko, interrogée par l’AFP.Selon elle, un assouplissement de ces droits de douane “drastiques” ou “une plus grande clarté sur leur évolution future” seraient à même de faire rebondir les cryptoactifs.Depuis son prix record de 109.241,11 dollars le 20 janvier, quelques heures avant l’investiture du président américain, qui promettait un second mandat pro-crypto, le bitcoin a perdu plus d’un quart de sa valeur.Le secteur, qui avait initialement bénéficié de la perspective d’un environnement plus favorable aux cryptomonnaies, s’est finalement montré déçu.Le milliardaire a pourtant poussé à la tête du gendarme des marchés financiers américains, la SEC, Paul Atkins, un partisan des cryptomonnaies, qui remplacera Gary Gensler, tenant d’une approche plus répressive.Mais la cryptosphère regrette que la “réserve stratégique” en bitcoins, que le républicain a acté en mars, soit uniquement alimentée par des saisies de la justice américaine, sans qu’une politique d’achats publics ne soit prévue dans l’immédiat.Plus généralement, la chute des cryptomonnaies “reflète les incertitudes économiques générales et la prudence des investisseurs”, le bitcoin ayant connu son “premier trimestre le plus faible depuis dix ans”, indique Naeem Aslam, analyste de Zaye Capital.

Droits de douane: l’UE a proposé aux Etats-Unis une exemption totale pour les biens industriels

L’Union européenne a proposé aux Etats-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures, a indiqué lundi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, afin de tenter d’éviter une guerre commerciale.”Nous avons proposé des droits de douane nuls pour les produits industriels. (…) L’Europe est toujours prête à conclure un bon accord” avec les Etats-Unis, a déclaré Mme von der Leyen lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Mais “nous sommes également prêts à répondre par des contre-mesures et à défendre nos intérêts” face à l’offensive commerciale de Donald Trump, a prévenu la cheffe de l’exécutif européen.A Luxembourg, à l’issue d’une réunion avec les ministres européens du commerce, le commissaire européen Maros Sefcovic a précisé avoir évoqué cette proposition de droits de douane nuls dès le 19 février avec ses homologues américains, plusieurs semaines avant les taxes annoncées par les Etats-Unis.Cette exemption de taxes aurait concerné “l’automobile, les produits chimiques, pharmaceutiques”, et le “reste des produits industriels”, a-t-il déclaré.Les relations commerciales de l’UE sont de la compétence exclusive de la Commission européenne, qui négocie au nom des Etats membres et en coordination avec eux.Donald Trump a lancé une offensive protectionniste sans équivalent depuis les années 1930, avec une série de hausse de taxes douanières, dont 20% pour les marchandises de l’Union européenne.La Commission européenne essaie de négocier avec Washington tout en préparant des mesures de rétorsion si les discussions n’aboutissent pas.Les droits de douane nuls évoqués par Ursula von der Leyen font écho à la proposition samedi du milliardaire américain Elon Musk d’une “zone de libre-échange” entre l’Europe et l’Amérique du NordMembre de l’administration Trump, le patron de Tesla est confronté à la chute des ventes de ses véhicules électriques dans le monde.La proposition d’Elon Musk a été saluée par la France lors de la réunion de ministres européens à Luxembourg. “C’est une excellente idée”, a réagi le ministre français du commerce extérieur Laurent Saint-Martin.Le ministre allemand de l’Economie Robert Habeck a de son côté pointé du doigt les divergences au sein de l’administration Trump. “C’est ridicule”. Elon Musk devrait dire à Donald Trump “qu’il faut arrêter les absurdités” et “le gâchis” de la guerre commerciale, a lancé M. Habeck.

Panique boursière mondiale: chute limitée à Wall Street

La Bourse de New York évolue en baisse lundi après un net recul à l’ouverture, toujours lestée par le choc des droits de douane de Donald Trump, qui s’est montré inflexible ce week-end, la chute de Wall Street étant toutefois limitée par rapport au plongeon des places asiatiques et européenne.Vers 14H30 GMT, le Dow Jones reculait de 1,91%, l’indice Nasdaq perdait 1,06% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,51%.La Bourse de New York s’est brièvement retournée lundi, après avoir chuté à l’ouverture comme le reste des Bourses mondiales, à fleur de peau face à la moindre informations de presse concernant la politique de l’administration américaine sur les droits de douane.”La raison pour laquelle le marché est en baisse est très claire”, souligne auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Selon lui, “le marché a besoin de réévaluer le nouveau paradigme dans lequel nous nous trouvons”.Donald Trump accuse les partenaires économiques des États-Unis de les “piller”. En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe supplémentaire sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%). La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane: 34% de taxes sur les importations américaines à compter du 10 avril.Interrogé sur la dégringolade des marchés mondiaux à bord d’Air Force One, le président américain est resté inflexible: “Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner”, a-t-il déclaré.Les investisseurs prévoient des “bénéfices plus faibles, une inflation plus élevée, des taux d’intérêt plus élevés, une récession possible et beaucoup plus d’incertitude”, autant de perspectives faisant que “les marchés peuvent s’effondrer”, estime Adam Sarhan.Un vent de panique secoue les marchés mondiaux lundi: la Bourse de Paris chute de plus de 5%, celle de Londres de plus de 4,5% tandis que les places asiatiques ont plongé, la Bourse de Hong Kong (-13,22%) ayant connu sa plus forte chute depuis la crise boursière asiatique de 1997.”Si l’on examine l’histoire des marchés et les autres crises, aucune n’a été plus évitable et auto-infligée que la crise actuelle”, juge Jay Woods, de Freedom Capital Markets.”L’inquiétude la plus pressante du marché est que l’économie mondiale pourrait mettre longtemps à se remettre du choc des droits de douane, ce qui alimente les doutes sur la capacité à atteindre des estimations de bénéfices plus élevées”, écrit Patrick O’Hare, de Briefing.com.Signe de la nervosité des investisseurs, l’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, évoluait autour des 53 points lundi, à des niveaux plus atteints depuis la pandémie de Covid-19.Dans ce contexte, le marché obligataire continuait à jouer son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,10%, contre 3,99% à la clôture vendredi. “En raison de l’extrême quantité de ventes récentes, tout renversement potentiel pourrait être brutal, mais le risque sur les graphiques hebdomadaires reste à la baisse”, affirme Larry Tentarelli, de Blue Chip Daily Trend ReportAu tableau des valeurs, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, connaissaient une évolution contrastée: Tesla (-5,07%), Alphabet (-0,16%), Amazon (+1,68%), Meta (+0,96%), Apple (-3,19%), Microsoft (-0,96%) et Nvidia (+0,80%). Les constructeurs automobiles américains reculaient nettement, alors que des droits de douane de 25% supplémentaires sont imposés depuis le 3 avril sur les véhicules fabriqués en dehors des Etats-Unis. General Motors perdait 3,42%, Ford 3,84% et Stellantis 3,55%.Avec la chute du bitcoin, les valeurs associées aux cryptomonnaies étaient aussi boudées comme les plateformes d’échange Coinbase (-4,34%) et Robinhood (-0,17%) ou Strategy (-6,22%), anciennement MicroStrategy, qui possède la plus grosse réserve privée de bitcoins au monde.

Droits de douane: tempête sur les marchés, Trump reste inflexible et attaque Pékin

Les marchés boursiers mondiaux chutent lundi, plombés par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui a de nouveau épinglé la Chine et balayé les risques d’inflation.Dans un message sur son réseau Truth Social, Donald Trump a qualifié la Chine de “plus grand profiteur de tous”, lui reprochant de ne pas “pas avoir pris en compte [son] avertissement aux pays profiteurs de ne pas répliquer” à son offensive commerciale.Le président républicain accuse les partenaires économiques des États-Unis de les “piller”. En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%). La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane  34% de taxes sur les importations américaines à compter du 10 avril.Les bourses asiatiques, en partie fermées vendredi, ont connu un lundi noir. A Hong Kong, l’indice Hang Seng s’est effondré de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 — et l’indice Nikkei à Tokyo a lâché 7,8%.En Europe, l’indice Eurostoxx 600 perd près de 5% à la mi-journée. En quelques jours, plus de 1.500 milliards d’euros de capitalisation boursière y sont partis en fumée. Pour Berlin, le plongeon boursier est un “signal d’alarme” montrant qu’il n’y a “que des perdants” dans une guerre commerciale dans laquelle il s’agit “d’éviter” l’escalade.Wall Street, qui a signé vendredi sa pire journée depuis 2020 et effacé quelque 6.000 milliards de dollars de capitalisation en deux séances, s’oriente aussi vers une baisse à l’ouverture.- ‘Traitement’ nécessaire -“Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane”, a-t-il martelé.Interrogé sur la dégringolade des marchés à bord d’Air Force One, il est resté inflexible: “Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner”, a-t-il déclaré.”Il n’y a aucune inflation”, a-t-il à nouveau assuré lundi sur “Truth”, réitérant sa demande à la Réserve fédérale américaine (Fed) de “baisser les taux”.La plupart des économistes s’attendent à ce que les nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent consommation et croissance.Le patron du mastodonte bancaire américain JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a averti, dans sa lettre annuelle aux actionnaires, que les droits de douane allaient “probablement augmenter” et “ralentir la croissance économique”.- ‘Pas de discussion’ -M. Trump a assuré avoir discuté pendant le week-end “avec beaucoup d’Européens, d’Asiatiques, au monde entier. Ils veulent tous désespérément un accord”.Les Européens “veulent discuter, mais il n’y aura pas de discussion tant qu’ils ne nous donneront pas beaucoup d’argent sur une base annuelle”, a-t-il martelé.Les ministres européens du Commerce extérieur sont lundi au Luxembourg pour “préparer” une réponse commune aux mesures américaines, un “changement de paradigme” auquel l’UE doit s’adapter, selon le commissaire européen en charge du Commerce.La réponse européenne pourrait être “extrêmement agressive”, a jugé le ministre français du Commerce extérieur, Laurent saint-Martin, appelant à n’exclure “aucune option”. L’Irlande a cependant mis en garde contre “l’escalade extraordinaire” que constitueraient des représailles ciblant la tech américaine.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement” américain, a déclaré le ministre des Finances américain Scott Bessent sur la chaîne NBC. “Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a-t-il expliqué. “Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu le ministre, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour évoquer entre autres les nouvelles taxes douanières avec le président américain. Il est le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump depuis l’annonces des nouveaux droits de douane. Une conférence de presse commune est prévue à 18H30 GMT.

L’Europe doit s’adapter à un “changement de paradigme” du commerce mondial, dit la Commission

L’Europe doit s’adapter à un “changement de paradigme” du commerce mondial, a souligné lundi le commissaire européen Maros Sefcovic au Luxembourg, où se réunissent les ministres du commerce de l’UE pour répondre à l’offensive lancée par Donald Trump.La discussion sert à “préparer” la réponse européenne à l’augmentation de taxes douanières américaines. Les 27 veulent aussi s’assurer que les entreprises européennes reçoivent un “soutien adéquat” et “accélérer” des négociations de libre échange avec le reste du monde, a déclaré M. Sefcovic avant le début de cette réunion.Lundi au Luxembourg, les Européens entendent afficher leur unité face à cette menace de guerre commerciale avec les Etats-Unis. Mais le ton sur les possibles représailles européennes diffère selon les Etats membres.Faut-il cibler la tech américaine ? “Ce serait une escalade extraordinaire à un moment où nous devons travailler à la désescalade”, a mis en garde le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Harris, dont le pays dépend fortement des investissements américains, en particulier dans les secteurs pharmaceutique et technologique.La France et l’Allemagne ont quant à elles montré les muscles. Même si Paris veut “d’abord tout faire pour préférer la coopération” avec les Etats-Unis, le ministre Laurent Saint-Martin (commerce extérieur) a appelé l’UE à “n’exclure aucune option” sur les biens comme les services américains.”La boîte à outils européenne (…) peut être extrêmement agressive”, a-t-il lancé, en mentionnant “l’instrument anti-coercition”, qui permettrait notamment le gel de l’accès aux marchés publics européens ou le blocage d’investissements.Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a lui aussi souligné que l’Europe devait être prête à utiliser ce “bazooka” de l’instrument “anti-coercition”.L’UE s’est dotée en 2023 de cet instrument qui vise à punir tout pays utilisant des armes économiques pour faire pression sur elle. Jamais utilisé jusqu’ici, il a été pensé comme un outil de dissuasion, à activer après épuisement des voies diplomatiques.Donald Trump a lancé une offensive protectionniste sans équivalent depuis les années 1930, avec une série de hausse de taxes douanières, dont 20% pour les marchandises de l’Union européenne.La Commission européenne essaye de négocier avec Washington tout en préparant des mesures de rétorsion si les discussions n’aboutissent pas.

Droits de douane: tempête sur les marchés, Trump reste inflexible

La guerre commerciale lancée par Donald Trump, inflexible, fait plonger les marchés boursiers mondiaux lundi, reflétant les craintes de récession, tandis que l’UE tente de s’accorder sur une riposte.Les Bourses européennes, déjà malmenées jeudi et vendredi, subissent un séisme “historique” selon les analystes: l’indice paneuropéen Eurostoxx 600 chute d’environ 5% à la mi-journée. En quelques jours, plus de 1.500 milliards d’euros de capitalisation boursière sont partis en fumée en Europe. Pour Berlin, le plongeon boursier est un “signal d’alarme” montrant qu’il n’y a “que des perdants” dans une guerre commerciale dont il s’agit “d’éviter” l’escalade.Les bourses asiatiques ont aussi connu un lundi noir. A Hong Kong, l’indice Hang Seng s’est effondré de plus de 13% – sa pire séance depuis 1997 – et Taïwan a lâché 9,7%, un record.Interrogé sur la dégringolade des marchés, qui redoutent une escalade commerciale destructrice pour l’économie, Donald Trump est resté inflexible: “Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner”, a-t-il déclaré.Il a avancé que son pays était “beaucoup plus fort” depuis l’annonce de ces mesures et assuré que la chute des marchés n’était pas une volonté délibérée de sa part.Wall Street, qui a signé vendredi sa pire journée depuis 2020 et effacé quelque 6.000 milliards de dollars de capitalisation en deux séances, s’oriente aussi vers une baisse à l’ouverture.Le président républicain reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”. En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane – 34% de taxes sur les importations américaines. Des contre-mesures qui visent à ramener les Etats-Unis sur “la bonne voie”, a avancé lundi Ling Ji, vice-ministre du Commerce. Il a toutefois souligné que la Chine resterait “une terre sûre” pour les investissements étrangers.- ‘Pas de discussion’ -“Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.M. Trump a assuré avoir discuté pendant le week-end “avec beaucoup d’Européens, d’Asiatiques, au monde entier. Ils veulent tous désespérément un accord”.Les Européens “veulent discuter mais il n’y aura pas de discussion tant qu’ils ne nous donneront pas beaucoup d’argent sur une base annuelle”, a-t-il martelé.Les ministres européens du Commerce extérieur sont lundi au Luxembourg pour “préparer” une réponse commune aux mesures américaines, un “changement de paradigme” auquel l’UE doit s’adapter, selon le commissaire européen en charge du Commerce.La réponse européenne pourrait être “extrêmement agressive”, a jugé le ministre français du Commerce extérieur, Laurent saint-Martin, appelant à n’exclure “aucune option”. L’Irlande a mis en garde contre “l’escalade extraordinaire” que constitueraient des représailles ciblant la tech américaine.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement” américain, a déclaré le ministre des Finances américain Scott Bessent sur la chaîne NBC. “Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a-t-il expliqué. Mais “après 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a encore prévenu le ministre, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour évoquer entre autres les nouvelles taxes douanières avec le président américain. Il est le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump depuis l’annonces des nouveaux droits de douane. Une conférence de presse commune est prévue à 18H30 GMT.- Possible récession -La plupart des économistes s’attendent à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent consommation et croissance.Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a cependant jugé que ce n’est pas l’économie américaine qui serait la plus affectée par la guerre commerciale. Il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix” mais il “ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.”Je ne pense pas que l’inflation sera un grand problème”, a aussi balayé Donald Trump.Les marchés financiers envisagent “un choc économique réel négatif massif”, voire “un glissement de l’économie américaine vers la récession”, a noté Ulrich Leuchtmann, analyste chez la banque allemande Commerzbank.

Droits de douane, Iran et Gaza au menu d’une visite de Netanyahu à Washington

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est arrivé lundi à Washington pour un entretien avec Donald Trump consacré à l’augmentation massive des droits de douane, les tensions avec l’Iran et la guerre à Gaza.M. Netanyahu, arrivé de Hongrie, est le premier dirigeant étranger à rencontrer le président américain depuis que ce dernier a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur une grande partie des produits importés par les Etats-Unis.Le Premier ministre israélien, dont le pays est le plus proche allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, tentera de persuader Donald Trump d’exempter Israël ou au moins de réduire les droits de douane, s’élevant à 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays.A son arrivée, il a rencontré le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et le représentant de la Maison Blanche au Commerce, Jamieson Greer, selon son bureau.”Je suis (…) le premier dirigeant étranger qui rencontrera le président Trump sur une question aussi cruciale pour l’économie d’Israël”, a déclaré M. Netanyahu avant de quitter Budapest.- “Lien vital” -“Je pense que cela reflète la relation personnelle spéciale et le lien unique entre les Etats-Unis et Israël, qui est si vital en ce moment”, a-t-il ajouté.Selon Jonathan Rynhold, directeur des études politiques à l’université Bar-Ilan de Tel-Aviv, M. Netanyahu va chercher à obtenir une exemption des droits de douane pour Israël. Une telle exemption profiterait non seulement à Israël, mais “ferait également plaisir aux républicains du Congrès (…) qui à ce stade ne sont pas disposés à affronter M. Trump sur ce sujet”, a déclaré M. Rynhold.Israël avait tenté d’échapper aux nouvelles taxes en prenant des mesures préventives mardi, à la veille de l’annonce de Donald Trump, et en levant la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.Mais le président américain a maintenu ses mesures, affirmant que les Etats-Unis accusaient un déficit commercial important avec Israël, l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine.Ce voyage à Washington est “également un moyen pour Netanyahu de jouer le jeu et de montrer à Trump que Israël le suit”, estime Yannay Spitzer, professeur d’économie à l’Université hébraïque.”Je ne serais pas surpris si des concessions envers Israël étaient annoncées (…) et cela servirait d’exemple pour d’autres pays”, a-t-il ajouté.- Gaza, nucléaire iranien -M. Netanyahu évoquera également la guerre dans la bande de Gaza, les otages israéliens retenus dans ce territoire palestinien et la “menace iranienne” grandissante, a indiqué son bureau.Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, après une trêve de deux mois avec le Hamas négociée par l’intermédiaire des Etats-Unis, du Qatar et de l’Egypte.Depuis cette date, plus de 1.330 personnes ont été tuées lors des opérations aériennes et terrestres israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas.Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 58 sont toujours otages dans le territoire palestinien, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.Sur le dossier iranien, M. Trump a appelé Téhéran à des “négociations directes” sur un nouvel accord visant à limiter le programme nucléaire iranien et menacé de bombarder l’Iran en cas d’échec de la diplomatie.Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté tout dialogue direct avec les Etats-Unis, estimant que cela n’aurait “aucun sens”.”La proposition de l’Iran de négociations indirectes est une offre généreuse, responsable et sage (…). Pour l’instant, nous décidons de nous concentrer sur ce que nous avons proposé”, a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Bagha, ajoutant que son pays attendait à présent la décision des Etats-Unis.”Les menaces contre l’Iran, si elles se réalisent, entraîneront une réponse rapide, immédiate et globale”, a-t-il averti.