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Nouveau report à l’automne d’un abaissement du seuil de TVA pour les auto-entrepreneurs

Déjà suspendue jusqu’au 1er juin, la réforme du seuil d’exemption de TVA pour les auto-entrepreneurs, très disputée, est désormais repoussée à la discussion budgétaire d’automne, faute d’avoir “fait l’unanimité pour ou contre”.Le ministre de l’Economie Eric Lombard a annoncé ce report mercredi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.”Nous constatons que la réforme proposée ne fait pas l’unanimité, ni pour, ni contre”, a déclaré le ministre. Donc “le gouvernement a pris la décision de suspendre la mise en œuvre de la réforme et de laisser le débat se tenir sereinement dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2026”, a-t-il dit.C’est-à-dire pas avant fin septembre avec le projet de loi de Finances 2026, voire en octobre ou novembre si le gouvernement n’introduit la mesure qu’en cours de débat parlementaire.La réforme, comprise dans l’actuelle loi de Finances, devait entrer en vigueur le 1er mars et faisait déjà l’objet d’une suspension jusqu’au 1er juin, pour concertation. Elle abaisse à 25.000 euros de chiffre d’affaires annuel le seuil de taxation à la TVA, au lieu de 37.500 euros précédemment pour les prestations de services et 85.000 euros pour les activités de commerce.Cela concerne particulièrement des centaines de milliers de micro-entrepreneurs.- “Première victoire” -“Nous proposerons une réforme plus équilibrée en tenant compte des situations de forte concurrence, notamment le bâtiment”, a indiqué le ministre. C’est ce que le gouvernement a tenté de faire par amendement dans le cadre de l’actuel projet de loi de Simplification, mais cet amendement a semblé irrecevable dans le cadre de ce texte.Du côté d’Ensemble pour la République, on souhaite revenir à la situation antérieure, et plus vite qu’à l’automne.Le chef de file de ces députés, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, s’est félicité sur X de cette “première victoire”, ajoutant soutenir une proposition de loi du député Paul Midy “pour garantir une bonne fois pour toutes une stabilité fiscale pour [les] micro-entrepreneurs”.La proposition devrait être étudiée “début juin” lors d’une niche parlementaire, selon M. Midy.Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants et des TPE (SDI), a “salué la décision du gouvernement de donner le temps au débat”, car la “décision abrupte” prise dans le budget 2025 “mettait en péril un grand nombre de professionnels commerçants, notamment dans les petites villes et les territoires ruraux”.- Régime de la micro-entreprise -M. Sanchez juge que les débats “devront impérativement prendre en compte la situation spécifique des professionnels du bâtiment, confrontés de fait à une concurrence que l’on peut qualifier de déloyale” de la part des micro-entrepreneurs. Le SDI portera dans le prochain budget “une position équilibrée: l’abaissement du seuil à 25.000 euros pour les seuls acteurs du bâtiment, et le maintien du régime actuel pour les autres secteurs d’activité”.M. Lombard a annoncé que la ministre des PME Véronique Louwagie réunirait mardi prochain les parlementaires des différents groupes politiques, autour de la préparation du projet de loi de Finances 2026, laissant entendre que cette question de seuil de TVA pourrait y être évoquée.Début avril, la commission des Finances du Sénat avait prôné “l’abandon” pur et simple de la réforme. Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-Paul Husson, avait jugé qu’elle “cachait difficilement son objectif de rendement fiscal avec une hausse des recettes en année pleine estimée à environ 800 millions d’euros”. Le président de l’organisation patronale U2P (entreprises de proximité) Michel Picon a jugé qu’il fallait “mener le débat plus au fond”. Non seulement revenir aux seuils précédents, “sauf le bâtiment” car la concurrence déloyale avec les entreprises classiques “n’est plus supportable”, mais aussi “discuter du régime de la micro-entreprise”, avec une durée limitée de ce dernier, à l’exclusion éventuellement des personnes dont l’activité de micro-entrepreneur n’est que complémentaire à d’autres revenus.

Les Bourses européennes terminent la séance en hausse

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse mercredi, à l’issue d’une séance en dents de scie marquée par la publication du PIB américain du premier trimestre, en repli, et de celui de la zone euro sur la même période, en progression.Après une incursion en terrain négatif, les principaux indices du Vieux Continent ont finalement terminé sur des gains. Paris a avancé de 0,50%, Francfort de 0,32% et Londres de 0,37%.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Les Français mettent plus d’oeufs dans leur panier

Qui, de la poule ou de l’oeuf, est responsable de la ruée temporaire des consommateurs sur les fragiles boîtes de six en début d’année? La peur d’une pénurie face aux images venues des Etats-Unis et l’appétit grandissant des Français pour les oeufs ont fini par créer des tensions.”Les images passées à la télévision avec des rayons vides aux Etats-Unis fin février, coïncidant avec des rayons pas toujours pleins en France, ont créé un effet panique comme au moment du Covid avec le papier toilette”, explique Loïc Coulombel, directeur de Gruppo Eurovo et vice-président de l’interprofession des oeufs (CNPO).La presse locale puis des médias nationaux évoquent début mars de possibles “pénuries” alors que l’hypothèse est évacuée par les producteurs interrogés, qui parlent de tensions locales d’approvisionnement.Certains évoquent le contexte de grippe aviaire, qui a explosé aux Etats-Unis mais épargné la France cette année. D’autres pays européens ont souffert (Pologne, Hongrie) mais les oeufs non français sont rarissimes dans les rayons des supermarchés.”Quand on parle de tensions, de pénuries, ça incite à stocker”, poursuit Loïc Coulombel.Sur les trois premiers mois de 2025, les achats d’oeufs ont augmenté de 4,2%, selon le CNPO.Certes une augmentation. Mais cela suit la tendance des dernières années avec des Français qui privilégient les sources de protéines moins coûteuses (oeufs et poulet) face à l’inflation.En 2024, la consommation a augmenté de 4,7%, après +3,9% en 2023. Selon le CNPO, cela équivaut à environ 300 millions d’oeufs consommés en plus chaque année.- La poule aux oeufs d’or -En mars, les prix payés aux éleveurs pour les oeufs de consommation ont augmenté de 17,3% sur un mois et de 21,8% sur un an, une hausse expliquée “par des productions d’oeufs limitées (en France comme en Europe) face à une forte demande”, selon Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture.Ce mois-là, la production d’oeufs a progressé de 3% en France, moins vite que la consommation. La filière n’arrive pas à retrouver ses niveaux de production de 2021, avant la dernière flambée de grippe aviaire dans le pays, qui a pris fin avec la vaccination obligatoire des canards à partir de fin 2023.Pour rester quasiment autosuffisant et répondre à la hausse de la consommation, le CNPO estime qu’il faudrait construire 300 poulaillers d’ici 2030, soit une capacité supplémentaire d’un million de poules par an.Après avoir lancé son plan de filière l’année dernière, le CNPO a créé un observatoire des nouveaux projets de construction mais il est trop tôt pour faire un bilan d’étape.Le constat qui se dégage est la “lourdeur” des procédures administratives, avec en moyenne plus de deux ans entre un projet et les premières collectes d’oeufs.- Pas d’omelette sans allègements -La filière des poules pondeuses demande, comme la filière des volailles de chair mais aussi la filière porcine, plusieurs allègements.A partir de certains seuils, les élevages doivent répondre aux exigences des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et des installations industrielles.Les éleveurs voudraient d’abord que le seuil à partir duquel une autorisation environnementale doit être délivrée au lieu d’un simple enregistrement pour un projet ICPE passe de 40.000 à 60.000 poules pondeuses.Le seuil de 40.000 est adossé à la recommandation de la directive européenne sur les émissions industrielles tandis que le seuil de 60.000 figure dans la directive sur l’évaluation des incidences environnementales de certains projets.L’année dernière, la filière avait déjà obtenu du gouvernement français le relèvement du seuil à partir duquel une évaluation de l’impact environnemental d’un projet était obligatoire, pour l’aligner sur la directive européenne dédiée.Mais cela n’est pas suffisant pour la filière qui accuse la loi “industrie verte” de 2023 d’avoir alourdi et rallongé de deux mois la procédure d’enquête publique pour les projets nécessitant une évaluation, qui doivent organiser “deux réunions publiques et créer un site internet obligatoire”.Les éleveurs comptent sur l’examen fin mai à l’Assemblée de la proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb visant à lever les contraintes pesant sur les agriculteurs pour introduire des amendements correspondant à leurs demandes.”Le gouvernement sera au rendez-vous pour poursuivre la simplification des démarches et lever les entraves qui brident les filières”, a écrit mercredi la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X. 

Wall Street évolue en forte baisse, minée par l’image d’une économie américaine vacillante

La Bourse de New York évoluait en forte baisse mercredi, plombée par le recul surprise du PIB des Etats-Unis et par le ralentissement des embauches dans le secteur privé américain, en pleine saison des résultats d’entreprises.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones chutait de 1,63%, l’indice Nasdaq plongeait de 2,41% et l’indice élargi S&P 500 abandonnait 1,89%.”Le marché est sous pression: la crainte d’une récession est le principal moteur de cette tendance à la baisse”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. Avant l’ouverture de Wall Street, les investisseurs ont été pris de court par le recul du produit intérieur brut (PIB) du pays au premier trimestre, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.”Il s’agit d’un mauvais rapport et le marché s’est fortement replié à la suite de cette nouvelle”, observe M. Sarhan.Première mesure trimestrielle du PIB américain depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ces données étaient particulièrement attendues après des premiers mois chahutés par les droits de douane.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon les données publiées mercredi par le ministère du Commerce, contre +0,4% attendu par les analystes.Donald Trump a jugé mercredi que le ralentissement économique aux Etats-Unis était un “reliquat” de son prédécesseur Joe Biden et n’avait “rien à voir avec les droits de douane”, dans un message sur son réseau Truth Social.Autre indicateur en berne: l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, selon laquelle les entreprises privées aux Etats-Unis ont créé en avril nettement moins d’emplois qu’attendu par les analystes, évoquant le “malaise” des employeurs face à l’incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.Le mois dernier, 62.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, soit moins qu’attendu par les analystes et moins qu’en mars (147.000 emplois).La publication de l’indice officiel PCE à 14H00 GMT, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed), n’a pas fait d’avantage flancher Wall Street. La hausse des prix a ralenti en mars avant le gros des droits de douane, à +2,3% sur un an, globalement dans la lignée des attentes des analystes.”Chaque donnée publiée est importante, car elle nous donne une idée de ce que sera la politique à suivre”, souligne M. Sarhan.”Non seulement la politique monétaire de la Fed, mais aussi la politique budgétaire du Congrès”, détaille l’analyste. L’indice de volatilité Vix, surnommé “indice de la peur”, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, s’envolait de plus de 14%.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,16%, contre 4,17% mardi en clôture.Autre point d’attention de la place américaine: la saison des résultats qui bat son plein. Le géant américain du café Starbucks reculait de 8,19% après avoir annoncé mardi des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé, assurant que ces performances “décevantes” masquaient les “progrès et la dynamique” créés par son plan d’entreprise.Le groupe américain d’agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka) gagnait du terrain (+3,27%). L’entreprise a connu une croissance quasi-nulle au premier trimestre, mais a confirmé mardi ses objectifs annuels, malgré la flambée des cours du cacao.Le groupe américain Caterpillar était boudé (-0,23%) après la publication mercredi de résultats pour le premier trimestre en baisse et inférieurs aux attentes du marché, attribuant cette tendance à des volumes de vente plus faibles et à des prix en recul.Les investisseurs attendent désormais les résultats de Meta (-3,66%) et Microsoft (2,07%) mercredi après la clôture, puis d’Amazon (-4,21%) et Apple (-1,60%) jeudi.

Wall Street ouvre en baisse, minée par l’image d’une économie américaine vacillante

La Bourse de New York a ouvert en nette baisse mercredi, plombée par le recul surprise du PIB des Etats-Unis et par le ralentissement des embauches dans le secteur privé américain, tandis que la saison des résultats d’entreprises bat toujours son plein.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones perdait 1,46%, l’indice Nasdaq plongeait de 2,38% et l’indice élargi S&P 500 abandonnait 1,81%.”Le marché est sous pression: la crainte d’une récession est le principal moteur de cette tendance à la baisse”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. Avant l’ouverture de Wall Street, les investisseurs ont été pris de court par le recul du produit intérieur brut (PIB) du pays au premier trimestre, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.”Il s’agit d’un mauvais rapport et le marché s’est fortement replié à la suite de cette nouvelle”, observe M. Sarhan.Première mesure trimestrielle du PIB américain depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ces données étaient particulièrement attendues après des premiers mois chahutés par les droits de douane.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon les données publiées mercredi par le ministère du Commerce, contre +0,4% attendu par les analystes.Donald Trump a jugé mercredi que le ralentissement économique aux Etats-Unis était un “reliquat” de son prédécesseur Joe Biden et n’avait “rien à voir avec les droits de douane”, dans un message sur son réseau Truth Social.Autre indicateur en berne: l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, selon laquelle les entreprises privées aux Etats-Unis ont créé nettement moins d’emplois en avril qu’attendu par les analystes, évoquant le “malaise” des employeurs face à l’incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.Le mois dernier, 62.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, soit moins qu’attendu par les analystes et moins qu’en mars (147.000 emplois).Les investisseurs attendent désormais la publication de l’indice officiel PCE à 14H00 GMT, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed).”Chaque donnée publiée est importante, car elle nous donne une idée de ce que sera la politique à suivre”, souligne M. Sarhan.”Non seulement la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), mais aussi la politique budgétaire du Congrès”, détaille l’analyste. L’indice de volatilité Vix, surnommé “indice de la peur”, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, s’envolait de plus de 9%.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,16%, contre 4,17% mardi en clôture.

Wall Street ouvre en baisse, minée par l’image d’une économie américaine vacillante

La Bourse de New York a ouvert en nette baisse mercredi, plombée par le recul surprise du PIB des Etats-Unis et par le ralentissement des embauches dans le secteur privé américain, tandis que la saison des résultats d’entreprises bat toujours son plein.Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 0,70%, l’indice Nasdaq reculait de 2,07% et l’indice élargi S&P 500 abandonnait 1,35%.

Feu vert du Parlement à l’arrivée de Bernard Fontana à la tête d’EDF

Le Parlement a approuvé mercredi la nomination de Bernard Fontana à la tête d’EDF, ont annoncé les deux chambres, ouvrant la voie à la prise de fonction de l’actuel directeur général de Framatome, désigné par l’Élysée pour succéder à Luc Rémont. Les commissions des Affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale ont donné leur feu vert à cette nomination, avec un total cumulé de 55 voix pour et de 40 voix contre. M. Fontana avait été auditionné successivement par ces deux commissions dans la matinée. Les députés du groupe de La France insoumise se sont prononcés contre, les socialistes pour selon une source au sein du groupe et le Rassemblement national pour également, selon un cadre du parti d’extrême droite.C’est au Sénat que sa candidature a suscité le plus d’hésitations: les sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes, se sont majoritairement opposés à cette nomination, avec 14 voix pour et 28 contre.Seul un vote négatif d’au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés par les parlementaires de ces deux commissions aurait pu barrer la route du dirigeant, dont la nomination sera définitivement validée par un décret présidentiel, après une assemblée générale d’EDF prévue le 5 mai.Bernard Fontana, 64 ans, dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.Il succèdera à Luc Rémont, évincé après un peu plus de deux années en poste, avec l’objectif d’accélérer le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire français. Il prendra les rênes d’EDF alors que de nombreux différends se sont accumulés ces dernières années entre l’entreprise publique et son état actionnaire: maîtrise du programme de construction de réacteurs EPR2, part de l’État dans le financement de ce nouveau nucléaire, bras de fer sur le prix de l’électricité pour les industriels énergivores…Durant son grand oral parlementaire mercredi, Bernard Fontana a voulu se montrer à l’écoute des problématiques de compétitivité de ces derniers: “J’aime l’industrie”, “je les connais bien”, a-t-il notamment lancé, promettant d’être “attentif à identifier rapidement les marges de manœuvre possibles pour conclure des contrats avec eux”.

“Stop aux contrôles”: des agriculteurs bloquent un lycée agricole de Montauban

Des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont déversé à l’aube mercredi une quinzaine de bennes de paille, de troncs, pommes et autres déchets végétaux devant un lycée agricole de Montauban pour dénoncer les multiples contrôles de leurs fermes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Devant le lycée, où devait initialement se tenir une réunion d’information sur la mise en place du “contrôle unique” des exploitations agricoles, une trentaine de manifestants, bonnets jaunes vissés sur la tête, ont déployé des banderoles de la CR proclamant: “Contrôle tes narcotrafiquants avant de contrôler les paysans”, “Stop aux fermes qui ferment” ou encore “Stop aux contrôles, nous sommes paysans, pas délinquants”.L’action, qui a conduit à l’annulation de la réunion pédagogique des services de l’Etat, a été immédiatement condamnée par le préfet du Tarn-et-Garonne, Vincent Roberti, qui a déploré, dans un communiqué, que la CR ait ainsi “bloqué un outil de formation des agriculteurs” et “empêché des agriculteurs qui le souhaitaient de” s’informer.”On en a marre qu’on nous convie à des réunionites pour discuter de la longueur et de l’épaisseur de la chaîne qu’on nous met au cou”, a déclaré à l’AFP Christian Schievene, coprésident de la CR du Tarn-et-Garonne. “On ne veut plus ces chaînes”, a ajouté le producteur de pommes devant le lycée bloqué, “on nous augmente les coûts de production de façon démesurée par les multitudes de contrôles et on nous met en concurrence déloyale face au monde entier”.”On est probablement la profession la plus contrôlée”, a renchéri Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons laineux et porte-parole de la CR du Tarn-et-Garonne, “ils peuvent venir contrôler chez vous sans que vous soyez avertis et vous vous retrouvez avec des types armés chez vous comme si vous étiez le dernier des bandits”, a-t-il dit, en référence au port d’arme “discret pour l’ensemble des contrôles administratifs dans les corps de ferme” validé par le gouvernement pour les agents de l’Office français de la Biodiversité (OFB).”Face à l’absence manifeste de volonté de dialogue de la Coordination rurale”, le préfet a réaffirmé “le rôle de l’État en matière d’accompagnement de la profession agricole. Cette mission essentielle, dont font partie les contrôles, est un gage de l’égalité de traitement et du bon usage des fonds publics, nationaux et européens, et en premier lieu de la Politique agricole commune (PAC) versée aux agriculteurs”. “Les services de l’État poursuivront leur action pour favoriser la bonne acceptation des contrôles”, ajoute le communiqué. 

L’économie européenne résiste à Trump au premier trimestre

L’activité économique de l’Europe a résisté mieux que prévu en début d’année aux annonces intempestives de Donald Trump sur les droits de douane, mais l’impact des tensions commerciales devrait la maintenir dans une quasi-stagnation cette année.Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, a annoncé mercredi Eurostat.Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% de janvier à mars pour les 20 pays partageant la monnaie unique, après +0,2% au dernier trimestre de 2024.Pour l’ensemble de l’UE, la croissance a atteint 0,3%, après 0,4% d’octobre à décembre, selon l’office européen des statistiques.Cette performance solide semble liée à des achats anticipés aux Etats-Unis, avant l’entrée en vigueur des taxes douanières en mars et avril. Mais pour l’ensemble de l’année, les perspectives restent ternes.L’Union européenne est en pleines négociations avec l’administration américaine pour obtenir la levée des surtaxes. Elles atteignent pour l’instant 25% sur les automobiles, l’aluminium et l’acier et 10% sur l’ensemble des autres produits.Le Vieux continent est enlisé depuis deux ans dans la stagnation, freiné notamment par la hausse des coûts de l’énergie consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et le rebond attendu cette année s’annonce très limité…Le 22 avril, le Fonds monétaire international a abaissé de 0,2 point ses prévisions de croissance pour la zone euro à 0,8% en 2025, après 0,4% en 2024, anticipant un impact des tensions commerciales.- “Fort ralentissement” à venir -“L’économie a commencé l’année sur une base plus solide que prévu. Néanmoins, nous prévoyons un fort ralentissement de la croissance au cours des six prochains mois, étant donné que les droits de douane américains introduits en avril affecteront l’activité”, a commenté mercredi Franziska Palmas pour Capital Economics.De nombreuses entreprises ont envoyé davantage de marchandises en début d’année, afin d’échapper aux taxes additionnelles instaurées par Donald Trump. Ainsi, les exportations depuis l’Irlande vers les Etats-Unis ont bondi de 210% en février. Il s’agit à 90% de produits chimiques et pharmaceutiques.La bonne performance de l’économie européenne au premier trimestre “est dû en partie à l’augmentation de 3,2% du PIB en Irlande, où l’impulsion donnée par l’anticipation des droits de douane américains a probablement été assez importante”, note ainsi Mme Palmas.Parmi les principales économies, l’Espagne s’est une fois de plus distinguée, avec une croissance du PIB de 0,6% par rapport au trimestre précédent. La France, handicapée par l’instabilité politique et une cure de rigueur budgétaire en préparation, a en revanche encore plombé la zone euro, avec une croissance du PIB de seulement 0,1% de janvier à mars.L’Allemagne (+0,2%) et l’Italie (+0,3%), bien que sous la moyenne européenne, ont fait nettement mieux que prévu. Contrairement à la France, ces deux pays profitent d’un secteur manufacturier très performant à l’international. L’expansion en Europe “a probablement été soutenue par la poursuite de l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), ainsi que par l’augmentation de l’activité des exportateurs avant la mise en œuvre des tarifs douaniers américains”, estime Sam Miley du Centre for Economics and Business Research (Cebr).La BCE a abaissé ses taux le 17 avril pour la sixième fois d’affilée, en espérant contrer l’effet des tensions commerciales avec les Etats-Unis.L’offensive tarifaire de Donald Trump pèse sur l’économie, avec un “risque de baisse des exportations, des investissements et de la consommation”, a averti la présidente de l’institution monétaire Christine Lagarde, ajoutant que le climat financier dégradé pourrait freiner encore davantage l’activité.

Panne géante en Espagne: un rapport du gestionnaire du réseau évoquait des risques liés aux “renouvelables”

Le gestionnaire du réseau électrique espagnol avait alerté dans un rapport récent sur des risques “sévères” de coupures de courant liés à la “forte pénétration des énergies renouvelables” dans le pays, un problème néanmoins écarté mercredi par la présidente de l’entreprise.”La forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations (…) peut provoquer des coupures de production”, avait écrit Redeia, société mère de Red Eléctrica Española (REE), dans son rapport financier sur ses résultats annuels 2024 publié fin février.Ces coupures “pourraient devenir sévères, allant jusqu’à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l’approvisionnement en électricité”, avait ajouté Redeia, en évoquant un risque “à court et moyen terme”.Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, la présidente de Redeia, Beatriz Corredor, a cependant assuré qu’il n’était pas “correct” de lier la panne géante survenue lundi dans l’ensemble de la péninsule ibérique au niveau élevé d’énergies renouvelables en Espagne.La production d’énergies renouvelable “est sûre” et “relier l’incident si grave de lundi à une pénétration des renouvelables n’est pas vrai, ce n’est pas correct”, a insisté Mme Corredor, en assurant que le rapport financier publié en février ne faisait que lister une succession de risques potentiels, comme l’y oblige la législation.”Les énergies renouvelables fonctionnent de manière stable, elles disposent déjà de mécanismes qui leur permettent de fonctionner pratiquement” comme les technologies de nature “conventionnelle”, a-t-elle poursuivi.Dans son rapport de 380 pages, Redeia pointait en particulier deux problèmes liés à la transition énergétique: la présence d’installations électriques plus petites, avec des capacités d’adaptations plus faibles, et l’impact de la fermeture de centrales “conventionnelles” (gaz, charbon, nucléaire).La “perte de production ferme” liée à la fermeture de ces centrales pourrait entraîner “une plus grande difficulté dans l’exploitation du système, une augmentation des limitations à la production et des restrictions techniques, ainsi qu’une éventuelle atteinte à l’approvisionnement”, écrivait-elle.Le gestionnaire du réseau espagnol évoquait également le “risque d’attaque ou d’incident affectant les systèmes informatiques”, susceptible d'”affecter à la fois l’approvisionnement électrique” de l’Espagne et d'”entraîner des coûts et des dommages réputationnels” pour Redeia.Plusieurs pistes ont été évoquées depuis 48 heures pour expliquer la panne, qui a provoqué le chaos tant au Portugal qu’en Espagne, dont une possible cyberattaque. Cette dernière hypothèse a cependant été écartée par REE, qui assure que l’origine précise de la panne n’est toujours pas connue.