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Budget: un tiers des agences et des opérateurs de l’Etat fusionnés ou supprimés d’ici la fin de l’année

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a annoncé dimanche que “d’ici la fin de l’année”, “un tiers des agences et des opérateurs” de l’Etat “qui ne sont pas des universités” allaient être “fusionnés ou supprimés”.”C’est 2 à 3 milliards d’économies à la clé”, a-t-elle indiqué sur CNews/Europe 1, avec notamment “moins d’emplois publics à la clé”.”L’Etat (…) va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent”, a avancé Amélie de Montchalin.”Aujourd’hui, on a 180.000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays”, a-t-elle rappelé.”Ces 180.000 personnes ont toutes un métier, une mission, notre rôle, c’est de considérer que (…) les choses ne sont pas immuables”, a-t-elle ajouté.La ministre des Comptes publics n’a pas spécifié quels agences et opérateurs allaient être fusionnés ou supprimés, si ce n’est que ces fusions et suppressions n’incluaient pas les universités.Plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite en début d’année, notamment l’Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote mi-janvier au Sénat d’un amendement auquel la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne s’était pas opposée.Interrogée sur la façon dont les suppressions “d’emplois publics” pourraient se faire, Amélie de Montchalin a répondu : “vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale.””Je serai auditionnée” par une commission du Sénat “mi-mai, je ferai des annonces à ce moment-là”, a ajouté Amélie de Montchalin.En 2024, le déficit public s’est creusé à 5,8% du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement espère le ramener à 5,4% cette année, au prix d’un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros, renforcé récemment par 5 milliards supplémentaires.Il entend ensuite le réduire à 4,6% en 2026 grâce à un nouvel effort chiffré à 40 milliards d’euros.

Effort budgétaire: le gouvernement annule 3 milliards d’euros de crédits

Le gouvernement a acté samedi dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards dans le cadre de l’effort supplémentaire de 5 milliards d’euros pour 2025 déjà annoncé par Bercy début avril.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin avait expliqué alors que ces 5 milliards d’euros devaient permettre de tenir les objectifs de déficit public pour cette année dans un contexte de croissance moindre.”Ces 5 milliards d’euros que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable. C’est la manière de faire face quoi qu’il arrive à ce monde instable”, avait-elle déclaré.Une partie de cette somme s’est concrétisée à travers le décret publié au Journal officiel.”Afin de prévenir une détérioration de l’équilibre budgétaire sur le budget de l’Etat”, “le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d’euros en autorisations d’engagement”, selon le Journal officiel.”Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d’année”, est-il précisé, “ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d’exécution des politiques publiques, selon les termes convenus dans la loi de finances initiale pour 2025”.Parmi les annulations de crédits, sont concernés la mission “écologie, développement et mobilité durable” (549,6 millions d’euros), la mission “économie” (517,7 millions d’euros), la mission “recherche et enseignement supérieur” (493,3 millions d’euros) ou encore la mission “agriculture, alimentation et affaires rurales” (140 millions d’euros)”La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision de la prévision de croissance à 0,7%. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain”, souligne le décret.”Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s’est engagé”, est-il ajouté.

Chine: Xi Jinping appelle à “surmonter” les défis pour fabriquer des puces IA

Le dirigeant chinois Xi Jinping a appelé la Chine à “surmonter” les défis liés au développement des technologies clés en intelligence artificielle (IA), dont les puces et les logiciels, sur fond de tensions commerciales exacerbées avec Washington.La deuxième puissance économique mondiale a pour ambition de dominer le secteur de l’IA, un objectif compliqué par le bras de fer commercial avec Washington qui pourrait priver encore davantage l’industrie chinoise de certaines technologies clés.Sous Joe Biden et à présent sous Donald Trump, Washington a interdit ou restreint les exportations vers la Chine des processeurs de pointe conçus pour alimenter les modèles d’IA haut de gamme.Face à ces défis, “la Chine doit continuer à renforcer la recherche fondamentale, concentrer (ses) efforts pour surmonter les défis liés aux technologies clés telles que les puces avancées et les logiciels fondamentaux, et construire un système d’IA autonome”, a affirmé le dirigeant chinois Xi Jinping, selon des propos relayés par l’agence officielle Chine nouvelle.M. Xi a tenu ces propos dans le cadre d’une réunion trimestrielle du Bureau politique du Parti communiste (PCC), le cercle restreint des plus hauts dirigeants chinois.Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, les modèles d’IA générative se sont multipliés aux Etats-Unis et en Chine.La start-up chinoise DeepSeek, fondée en 2023, a chamboulé le monde de l’IA en janvier avec son robot conversationnel R1, égalant à moindre coût les performances de ses concurrents américains.Mais le dirigeant chinois a reconnu vendredi que l’industrie chinoise avait encore des “lacunes”, selon Chine nouvelle.Il est “essentiel” de “promouvoir l’autosuffisance” dans le domaine, a-t-il ajouté.Pour ce faire, un “soutien politique” est indispensable, a souligné M. Xi, citant notamment “une combinaison de politiques telles que les droits de propriété intellectuelle, la fiscalité, les achats publics et l’ouverture des infrastructures”.- Rivalité technologique -Le président américain Donald Trump a mis en place des droits de douane allant jusqu’à 145% sur les produits chinois, en plus des taxes existant avant son retour à la Maison Blanche.En réponse, Pékin impose 125% de surtaxes sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Mais ce bras de fer ne se résume pas aux seules surtaxes douanières.Le gouvernement de Donald Trump a imposé plus tôt ce mois-ci de nouvelles autorisations à obtenir pour exporter vers la Chine certains semi-conducteurs de pointe utilisés par l’IA.Les groupes américains de puces avancées Nvidia et AMD ont confirmé dans la foulée que ces restrictions toucheraient durement leurs exportations.Ce type de contrôles, déjà utilisé durant le mandat de Joe Biden, visent officiellement à empêcher la Chine de développer des technologies militaires – mais ils permettent également aux Etats-Unis de conserver leur avance technologique. Plus tôt ce mois-ci, le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a déclaré lors d’une visite à Pékin vouloir “continuer à être très présent sur le marché chinois” et “jouer un rôle positif dans la promotion de la coopération commerciale entre les Etats-Unis et la Chine”, selon Chine nouvelle. Les ambitions mondiales de l’IA chinoise suscitent l’inquiétude de nombreux pays concernant la gestion des données personnelles, et notamment la crainte de transmission aux autorités chinoises.DeepSeeek a reconnu auprès des autorités sud-coréennes avoir transmis les données de ses utilisateurs à une société chinoise sans leur consentement, a affirmé jeudi l’autorité de régulation de Séoul.La firme a expliqué ces transferts par le besoin de répondre à des “vulnérabilités de sécurité” et d'”améliorer l’interface utilisateur”.

Les Bourses mondiales terminent dans le vert à l’issue d’une semaine agitée

Les Bourses mondiales ont évolué en hausse vendredi, gardant un oeil sur l’évolution du conflit commercial entre Washington et Pékin, tandis que la saison des résultats d’entreprises bat son plein.En Europe, les marchés ont fermé dans le vert. Paris a pris 0,45%, Francfort 0,81% et Milan 1,47%. Londres est restée stable (+0,09%).A Wall Street, le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,05%), l’indice Nasdaq a progressé de 1,26% et l’indice élargi S&P 500 de 0,74%.”Pour l’instant il n’y a aucune nouvelle tangible sur la guerre commerciale, les marchés profitent de l’accalmie”, explique à l’AFP Lionel Melka, gérant de Swann Capital. “La volatilité a été telle cette semaine qu’aujourd’hui, les (investisseurs) se contentent d’équilibrer les choses”, observe auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.Les marchés ont apprécié ces derniers jours le ton plus conciliant de Donald Trump sur la guerre commerciale qu’il a lancée contre la Chine au début du mois.Dernier épisode en date: Donald Trump a affirmé, dans un entretien au Time Magazine publié vendredi, qu’il s’était entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping au téléphone au sujet des droits de douane. Mais Donald Trump ne donne dans cette interview aucun détail sur l’appel, ne précisant ni sa date, ni son contenu. Et Pékin réfute mener toute négociation avec Washington.Les investisseurs attendent donc “de savoir si les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine reprendront”, note Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.”Un réel progrès pourrait encore mettre du temps à se concrétiser”, insiste Fawad Razaqzada, de City Index.Alphabet salué, Intel dévisse”Alphabet a délivré de bons résultats (jeudi après la clôture de Wall Street, ndlr), et cela a donné un petit coup de pouce au marché”, fait valoir Victoria Fernandez.La maison mère de Google a gagné 1,28% après avoir très largement dépassé les attentes au premier trimestre, soutenue par son activité d’informatique à distance, dont la croissance témoigne d’un appétit toujours soutenu pour l’intelligence artificielle.En revanche, le spécialiste des semi-conducteurs Intel a franchement reculé (-6,70%) après avoir annoncé qu’il anticipait un chiffre d’affaires compris entre 11,2 et 12,4 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, soit nettement moins que les 12,8 milliards prévus par Wall Street.Bons résultats pour Safran, Accor et Saint GobainA Paris, la séance a aussi été dominée par les résultats d’entreprises, majoritairement bien accueillis.Le groupe français Safran a grimpé de 4,16% en Bourse après avoir publié un chiffre d’affaires de 7,3 milliards d’euros au premier trimestre, supérieur aux attentes des analystes financiers et en hausse de 16,7% sur un an.Le titre du géant de l’hôtellerie Accor s’est lui envolé de 6,3%, les investisseurs ont salué ses résultats publiés la veille. Le groupe a annoncé jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 9,2% à 1,34 milliard d’euros au premier trimestre.Le groupe industriel Saint-Gobain a aussi bondi (+4,65%), après avoir annoncé des indicateurs “encourageants” pour la reprise du secteur du bâtiment en France, son marché historique, et enregistré une hausse de 3,2% de ses ventes au premier trimestre 2025.Le dollar progresseLe dollar gagnait un peu de terrain vendredi: vers 20H40 GMT, le billet vert prenait 0,26% face à la monnaie unique, à 1.1360 dollar pour un euro.La monnaie américaine a fortement été pénalisée ces dernières semaines par une crise de confiance des investisseurs, fragilisés par la politique commerciale erratique de Donald Trump.Pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, “ce rebond reste fragile” et les investisseurs sont prêts à “lâcher le dollar à la moindre déclaration agressive de Trump”.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,25% contre 4,30% jeudi en clôture.Le pétrole stableLes cours du pétrole ont progressé, après avoir évolué dans le rouge pendant une partie de la séance, les opérateurs surveillant attentivement les derniers développements dans la guerre commerciale initiée par Washington, ainsi que les discussions avec l’Iran.Le prix du baril de Brent a gagné 0,48% à 66,87 dollars.Le baril de West Texas Intermediate a avancé de 0,37% à 63,02 dollars.

Wall Street termine en hausse après une semaine agitée

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, à l’issue d’une semaine riche en rebondissements sur le plan commercial, les investisseurs ayant d’ores et déjà le regard rivé sur les données économiques et les résultats trimestriels à venir.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,05%), l’indice Nasdaq a progressé de 1,26% et l’indice élargi S&P 500 de 0,74%.”Il n’y a pas d’élément qui stimule réellement le marché aujourd’hui”, observe auprès de l’AFP Victoria Fernandez, de Crossmark Global Investments.”La volatilité a été telle cette semaine qu’aujourd’hui, les (investisseurs) se contentent d’équilibrer les choses”, ajoute-t-elle. Les marchés ont apprécié ces derniers jours le ton plus conciliant de Donald Trump sur la guerre commerciale qu’il a lancée contre la Chine au début du mois.Dernier épisode en date: Donald Trump a affirmé, dans un entretien au Time Magazine publié vendredi, qu’il s’était entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping au téléphone au sujet des droits de douane. Les deux premières puissances mondiales se livrent une guerre commerciale lancée par le président américain après son retour à la Maison Blanche.Pékin réfute toutefois mener toute négociation avec Washington, alors que le républicain ne cesse de suggérer l’éventualité “d’un accord équitable” entre les deux pays.Côté indicateurs, l’estimation de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan a été meilleure qu’attendu, mais est restée en déclin sur l’année.La publication est notamment minée par “l’incertitude persistante autour de la politique commerciale”, selon l’Université.”Le marché va se pencher sérieusement sur les données officielles de la semaine prochaine”, estime Mme Fernandez, dont le rapport Jolts du ministère américain du Travail ou le PIB américain pour le premier trimestre.”Tous ces chiffres devraient nous permettre de savoir si l’économie s’affaiblit vraiment, ou non”, avance l’analyste.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,25% contre 4,30% jeudi en clôture.- “Coup de pouce” d’Alphabet -Côté entreprises, “Alphabet a délivré de bons résultats (jeudi après la clôture de Wall Street, ndlr), et cela a donné un petit coup de pouce au marché”, fait valoir Mme Fernandez.La maison mère de Google a gagné 1,28% après avoir très largement dépassé les attentes au premier trimestre, catapulté par son activité d’informatique à distance (cloud computing), dont la croissance témoigne d’un appétit toujours soutenu pour l’intelligence artificielle (IA).Le bénéfice net ressort à 34,5 milliards de dollars, en hausse de 46% sur un an, selon un communiqué publié jeudi. Rapporté par action, il atteint 2,81 dollars, très au-dessus des 2,34 dollars attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.Le groupe américain de semi-conducteurs Intel a franchement reculé (-6,70%) après avoir publié jeudi des résultats moins mauvais que prévu pour le premier trimestre, mais son nouveau patron a dévoilé de nouvelles mesures d’économie, qui vont occasionner des suppressions d’emplois.Que ce soit dans les communiqués publiés jeudi ou lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, Intel n’a pas donné d’estimation du nombre de réductions de postes qu’il prévoyait.VeriSign, qui gère plusieurs dizaines de millions de noms de domaine en .com, a décollé de 8,00% grâce à des résultats meilleurs qu’attendu.

Des stations-relais pour camions électriques, une solution pour décarboner le transport routier

Le premier “corridor décarboné” pour le transport routier de marchandises longue distance en France a été inauguré vendredi, un système dans lequel des camions électriques se relayent par tronçon, sur le modèle des relais de poste d’autrefois.Après 16 mois d’expérimentation, ce projet porté par le gestionnaire autoroutier Sanef, l’énergéticien Engie et l’entreprise Ceva Logistics, entre en phase opérationnelle sur l’axe Avignon-Lille, soit 900 km.Découpée en quatre segments autoroutiers, cette voie est équipée de cinq stations-relais, éloignées de 200 à 300 km: Avignon, Lyon, Dijon, Sommesous (Marne) et Lille. Celle de l’aire de Sommesous, sur l’A26, est équipée de deux bornes dédiées à la recharge de camions électriques. Quand un poids lourds arrive à la station, il détache sa remorque et la confie à un autre camion électrique prêt à partir pour le tronçon suivant du trajet. Après avoir rechargé ses batteries, le premier camion repart lui avec un nouveau chargement, dans le sens inverse.”L’utilisation de camions électriques sur des segments autoroutiers d’environ 300 km permet de contourner les contraintes opérationnelles d’autonomie”, soulignent les trois opérateurs.Ce modèle promet aussi des “bénéfices environnementaux” ajoute Clémence Fischer, directrice générale chez Engie-Vianeo, filiale d’Engie qui déploie les bornes de recharges. “On réduit de 60% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un transport diesel classique”, explique-t-elle.Et “comme on n’a pas besoin d’attendre que le camion charge, puisque la remorque va repartir directement, il y a 25% de temps en moins par rapport à un trajet d’un camion diesel qui doit s’arrêter, aussi pour des raisons réglementaires” sur les longs trajets, ajoute-t-elle.Avec ce concept, le chauffeur “repart de là où il est parti (…), il rentre à la maison le soir”, ce qui est “intéressant du point de vue social, d’autant que c’est une profession qui est assez tendue en termes de main d’oeuvre”, observe encore Mme Fischer.Les chauffeurs sont plutôt séduits, selon Amine Berra, responsable d’exploitation chez l’entreprise de transport routier FDE Transports.Avec l’électrique, “un conducteur pour se ravitailler, il ne met plus ses gants, il ne se salit plus les mains (…). Il n’a pas besoin de rester en face du lieu de recharge, il peut aller boire un café (…), s’allonger dans sa couchette. Il peut aussi rentrer à son domicile en fin de service”, énumère-t-il.”C’est du temps de gagné aussi sur la journée de travail” et “c’est un confort de conduire supérieur, on a vraiment une réduction sonore. On a vraiment des fins de journée, des fins de semaine bien plus appréciées par les conducteurs”, assure M. Berra.Le déploiement de ce système à plus grande échelle “passera par l’électrification des flottes ainsi que le déploiement d’infrastructures de charge” sur d’autres grands axes routiers, selon les trois opérateurs de l’axe Avignon-Lille, qui estiment que “l’accompagnement des pouvoirs publics sera alors nécessaire, notamment pour le financement des stations-relais”.

Droits de douane: le FMI appelle l’UE et les Etats-Unis à trouver un terrain d’entente

Bruxelles et Washington doivent “calmer les choses” et “négocier un accord” sur les droits de douane si l’Europe veut pouvoir redonner un coup de fouet à sa croissance hésitante, a estimé vendredi le directeur de la région Europe du FMI, Alfred Kammer.”Dans nos échanges avec les responsables politiques européens, je ne sens pas de divergence dans la manière dont cette relation est vue comme étant importante”, a jugé M. Kammer, lors d’une conférence de presse à l’occasion des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui doit s’achever aujourd’hui.”Il faut faire les efforts nécessaires pour calmer les choses et négocier un accord”, a-t-il ajouté, souhaitant que ces négociations puissent porter leurs fruits.Le responsable du FMI s’est en revanche montré optimiste pour l’économie européenne, estimant qu’il existait “un faux discours, consistant à prétendre que l’Europe n’est pas compétitive. Mais elle l’est”.Toutefois, “il y a des domaines où des améliorations sont possibles, en particulier concernant l’écart de productivité” entre l’Europe et les Etats-Unis, notamment “la productivité du facteur travail”.De même, “le problème n’est pas que l’Europe ne sait pas innover, elle dispose de startup”, a ajouté M. Kammer, mais “ce qui est nécessaire, c’est de développer le capital-risque et les capitaux privés”.”Actuellement nous avons des barrières financières”, du fait d’une intégration économique et bancaire incomplète, ce qui pousse les startup à venir se financer aux Etats-Unis quand elles changent d’échelle.- “Loin d’un accord” -Au final, a-t-il souligné, “nous avons un tissu de petites et moyennes entreprises en Europe, mais elles sont plus anciennes et donc moins productives” que celles existantes aux Etats-Unis, “nous avons besoin de ces jeunes entreprises”, pour soutenir l’économie européenne.Les commentaires de M. Kammer interviennent alors que plusieurs représentants européens étaient à Washington cette semaine, dans le cadre des réunions de printemps, profitant de l’occasion pour rencontrer le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent.L’Union européenne (UE) s’est montrée ouverte, notamment par la voix de son commissaire à l’Economie Valdis Dombrovskis, avançant plusieurs propositions concrètes pour abaisser les droits de douane imposés depuis début avril par le président américain, Donald Trump.Mais les Européens ont notamment regretté le “manque de clarté” côté américain et les difficultés à avancer sur le sujet.”Nous ne pouvons cacher le fait que nous sommes encore loin d’un accord”, a ainsi déclaré à l’AFP le ministre français de l’Economie et des Finances, Eric Lombard.Son homologue allemand, Jeorg Kukies, s’est montré lui plus positif, assurant être “optimiste sur le fait que cela va se faire. Le plus tôt sera le mieux”.Le président américain a imposé début avril jusque 20% de droits de douane sur les produits européens, dans le cadre de ses droits de douane dits “réciproques”, touchant à des degrés divers l’ensemble des pays dans le monde.Il avait ensuite reculé pour revenir à un “taux minimal” de 10%, qui ne serait pas négociable selon lui, retardant de 90% l’application des droits de douane au-delà de cette limite pour laisser le temps aux négociations d’aboutir.L’UE est également concernée par les droits de douane sectoriels, de 25% cette fois, imposés sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, qui touchent particulièrement l’industrie automobile allemande.

La Bourse de Paris finit en hausse

La Bourse de Paris a fermé en hausse, gardant un oeil sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tandis que la saison des résultats d’entreprises bat son plein.Le CAC 40 a pris 0,45% à 7.536,26 points, en hausse de 33,48 points. La veille, l’indice vedette français avait terminé en timide hausse de 0,27%, à 7.502,78 points.Sur l’ensemble de la semaine, il a gagné 3,44%.”Pour l’instant il n’y a aucune nouvelle tangible sur la guerre commerciale, les marchés profitent de l’accalmie”, explique à l’AFP Lionel Melka, gérant de Swann Capital. Les investisseurs ont apprécié ces derniers jours le ton plus conciliant de Donald Trump sur la guerre commerciale qu’il a lancée au début du mois.Dernier épisode en date: le président américain a affirmé qu’il s’est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping au téléphone au sujet des droits de douane, dans un entretien publié vendredi dans le magazine Time.Mais Donald Trump ne donne dans cette interview aucun détail sur l’appel, ne précisant ni sa date, ni son contenu. Et Pékin réfute mener toute négociation avec Washington.Les investisseurs attendent donc “de savoir si les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine reprendront”, note Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.”Un réel progrès pourrait encore mettre du temps à se concrétiser”, insiste Fawad Razaqzada de City Index.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,18%, contre 3,16% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,47%.Bons résultats pour Safran, Accord et Saint GobainEn attendant, “les résultats d’entreprises prennent progressivement le pas dans les préoccupations des investisseurs”, note Lionel Melka.La salve du jour a été bien accueillie à Paris.Le groupe de défense Safran a grimpé de 4,16% à 230,10 euros, en Bourse après avoir publié un chiffre d’affaires de 7,3 milliards d’euros au premier trimestre, supérieur aux attentes des analystes financiers et en hausse de 16,7% sur un an.Le titre du géant de l’hôtellerie Accor s’est lui envolé de 6,30% à 43,22 euros, les investisseurs saluant ses résultats publiés la veille. Le groupe a annoncé jeudi soir un chiffre d’affaires en hausse de 9,2% à 1,34 milliard d’euros au premier trimestre.Le groupe industriel Saint-Gobain a aussi bondi (+4,65% à 94,50 euros), après avoir annoncé des indicateurs “encourageants” pour la reprise du secteur du bâtiment en France, son marché historique, et enregistré une hausse de 3,2% de ses ventes au premier trimestre 2025.Edenred et Pluxee s’effondrentLes actions des deux spécialistes des tickets restaurant Pluxee (-8,76% à 19,05 euros) et Edenred (-16,78% à 26,53 euros) ont plongé à la Bourse de Paris. Selon la plateforme d’information financière Bloomberg, les deux groupes souffrent d’informations parues dans la presse brésilienne selon lesquelles le pays envisage de remplacer les tickets restaurant par un système de paiement instantané.

Bayer doute de l’avenir de son herbicide au glyphosate face aux poursuites judiciaires

Le groupe de pharmacie et d’agrochimie allemand Bayer a assuré vendredi qu’il devient “impossible de continuer” à vendre de manière rentable son herbicide au glyphosate comme auparavant, en raison des “poursuites judiciaires” en cours.Concernant les ventes de glyphosate aux États-Unis, il n’y a “pas de plans spécifiques pour abandonner cette activité”, a assuré Bill Anderson, président du directoire de Bayer, lors de l’assemblée générale des actionnaires.Mais il s’avère “impossible de continuer à commercialiser le produit de la manière dont nous l’avons fait par le passé, en termes de viabilité financière, en raison des poursuites judiciaires”, a-t-il prévenu, interrogé sur ce point par des actionnaires fort critiques.Depuis le rachat de l’américain Monsanto en 2018, le groupe de Leverkusen croule sous le poids de procès aux États-Unis liés au Roundup, célèbre herbicide à base de glyphosate produit par sa filiale et accusé d’être cancérigène.Bayer, qui promet depuis plusieurs mois de réduire “significativement” les litiges liés au glyphosate d’ici la fin 2026, a réitéré vendredi cette promesse.Le groupe a déjà dû s’acquitter de 11 milliards de dollars pour régler à l’amiable plus de 100.000 procès aux États-Unis, tandis que 67.000 sont toujours pendants devant la justice.Pour en sortir, le groupe mise sur une décision de la Cour suprême américaine, saisie début avril d’un recours lié au glyphosate.Mais afin de se préserver une “marge de manœuvre” dans la gestion des litiges encore en cours, Bayer a demandé vendredi à ses actionnaires d’approuver le principe d’une “augmentation de capital potentielle”, qui pourrait aller jusqu’à 35%, se chiffrant alors en milliards d’euros.Les actionnaires ont approuvé cette mesure par la majorité des trois quarts requise, avec un vote à 82% favorable, a communiqué Bayer en fin d’assemblée.Le groupe ne recourrait à cet apport potentiel “qu’en lien avec des mesures permettant de contenir de manière substantielle les litiges aux États-Unis – et seulement après avoir examiné d’autres options de financement”, avait expliqué en matinée M. Anderson.A la Bourse de Francfort, le titre Bayer a terminé en hausse de 2,27% dans un indice Dax gagnant 0,81%.Mais le cours reste sur un recul de près de moitié depuis l’arrivée de M. Anderson à la tête de Bayer en juin 2023.”Les enjeux (liés au glyphosate) sont vraiment importants, pour nous et pour les agriculteurs américains”, a souligné le patron américain. C’est pourquoi “il est très important que des changements législatifs soient apportés pour les agriculteurs américains, les consommateurs américains et la sécurité alimentaire des États-Unis”, a-t-il martelé.M. Anderson fait face à l’hostilité croissante des actionnaires alors que son contrat court jusqu’en 2026.”Le bilan de votre mandat est désastreux” et Bayer se trouve dans une “impasse stratégique”, a déclaré Ingo Speich, représentant du fonds Deka, lors de l’assemblée. Celle-ci est tenue en mode virtuel et a été suivie par jusqu’à 2.600 actionnaires en ligne, selon le décompte communiqué par Bayer.

Afflux de colis chinois: des “mesures concrètes” attendues mardi, selon Bercy

Le gouvernement français prévoit de dévoiler mardi des “mesures concrètes” et d’en appeler à la responsabilité des consommateurs pour répondre aux flux de colis en provenance de Chine et émanant notamment des plateformes Shein ou Temu, a indiqué Bercy vendredi.”A eux trois, Shein, Temu et Amazon représentent un quart des ventes de mode en ligne en France”, a observé le ministère de l’Economie lors d’un point presse téléphonique, en amont d’une prise de parole officielle organisée mardi à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.L’objectif sera de “mettre la focale sur la question de la régulation des plateformes”, à l’aune du conflit commercial impulsé par Donald Trump, qui “recompose les flux commerciaux” et fait craindre un “risque de déport des flux chinois vers des territoires européens, notamment la France”, a exposé la même source.Si à date, “ce n’est pas forcément un report tel quel” qui est observé, “il y a des velléités des plateformes d’avoir une communication peut-être plus agressive et plus présente vis-à-vis des consommateurs européens”, selon Bercy.Report ou pas, les flux en provenance de Chine sont en pleine expansion, alors que Donald Trump a signé début avril un décret faisant passer de 30 à 90% les droits de douane américains sur les petits colis envoyés de Chine.La Commission européenne avait déjà indiqué précédemment qu’environ 4,6 milliards d’envois de faible valeur, à 91% en provenance de Chine, sont entrés sur le marché européen en 2024. Soit plus de 145 chaque seconde, qui y bénéficient d’une exonération de taxe douanière.En France, 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été livrés l’an dernier sur un total de 1,5 milliard de colis, précise Bercy.Pour faire face, le gouvernement “souhaite” sensibiliser les consommateurs, mais présentera aussi “des mesures concrètes” qui devront “répondre à ce flux de marchandises, préserver la sécurité des consommateurs”, et évoquer les sujets de distorsions de concurrences vis-à-vis des acteurs locaux, sans “remettre en cause un commerce” en ligne plébiscité par de nombreux consommateurs.Interrogé sur la possibilité de mettre fin de manière unilatérale à l’exemption de droit de douanes pour les colis de moins de 150 euros, Bercy a répondu que “des analyses sont en cours” pour savoir s’il est juridiquement possible de le faire, “sachant que ce n’est pas l’intention de départ”.C’est une “réponse, peut-être pas commune” au niveau européen, “mais du moins harmonisée” qui est recherchée, dit encore Bercy.