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Wall Street termine en hausse, s’accroche avant une salve de données économiques

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, aidée par un assouplissement des surtaxes douanières sur le secteur automobile américain, l’attention des investisseurs étant désormais tournée vers des données économiques importantes, tandis que la saison des résultats bat toujours son plein.Le Dow Jones a gagné 0,75%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,55% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,58%.

Afflux de petits colis venus d’Asie: la France propose une taxe de frais de gestion

La France propose de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer face à l’afflux de colis de faible valeur envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu.Il s’agit de faire “payer aux importateurs, aux plateformes, et non pas aux consommateurs, un petit montant forfaitaire sur les colis”, avait déclaré vendredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Ces “frais de gestion” se distinguent des droits de douane qui s’appliquent proportionnellement à la valeur de la marchandise importée.La ministre a évoqué “quelques euros” par colis, ou “quelques dizaines de centimes” par article, lors d’un déplacement mardi à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, principal point d’entrée du fret aérien à l’échelle nationale.Cette annonce intervient alors que la hausse des droits de douane voulue par le président américain Donald Trump, notamment sur les petits colis de Chine, fait craindre un afflux de ces derniers vers l’Europe.Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres de grande distribution E.Leclerc, prévoit même une “invasion” de ces produits.”En anticipation de la réforme de l’Union douanière en 2028, la France défendra l’instauration rapide au niveau européen d’un mécanisme de frais de gestion sur chaque petit colis entrant en Europe. L’argent récolté servirait au financement des contrôles”, a précisé à l’AFP le cabinet de la ministre.”Nous ne pouvons agir seuls, parce que si nous agissons seuls, les flux iront dans un autre pays”, a relevé Eric Lombard, ministre de l’Economie, précisant que “les Pays-Bas sont très intéressés” et disant espérer “réunir le plus vite possible un groupe de pays qui puisse mettre en place cette mesure”.Cette taxe serait appliquée à partir de 2026, jusqu’en 2028, date à laquelle l’Union européenne pourrait supprimer l’exonération de taxe douanière sur les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l’UE.- Sur les réseaux sociaux -La France va renforcer les contrôles sur les colis contenant produits cosmétiques ou médicaments, potentiellement dangereux pour la santé, ainsi que sur la conformité des produits aux normes de sécurité, et s’assurera de la valeur des colis (afin qu’ils n’échappent pas aux droits de douane), a souligné Mme de Montchalin. Les noms des produits retirés pour manque de conformité aux règles seront publiés, y compris sur les réseaux sociaux, a ajouté Véronique Louwagie, ministre des PME, également présente à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a déclaré de son côté mardi “un état d’urgence” pour “contrer l’invasion des petits colis” issus de la vente en ligne. Pour cette organisation, le gouvernement “ne semble pas prendre la pleine mesure” de la situation, voire est “à côté de la plaque”.Les annonces du gouvernement ont cependant été saluées par la Fédération du commerce en ligne et de la vente à distance (Fevad), qui appelle toutefois à des “actions rapides et concrètes”.”Il faut que les avantages injustifiés dont bénéficient les sites asiatiques soient supprimés en urgence et que l’Europe s’attaque à la stratégie de dumping que nous subissons”, souhaite-t-elle.- Des centaines de gros porteurs -La plateforme Shein, qui vend surtout des vêtements à bas prix, a rétorqué dans un communiqué qu’elle “respecte l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales en vigueur dans chacun de [ses] marchés (…), y compris en France”. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.Pour la France seule, 800 millions de ces colis ont été livrés l’an dernier (sur un total de 1,5 milliard de colis). La focale est mise sur ces envois dits de faible valeur parce qu’ils bénéficient en Europe d’une exonération de taxe douanière quand ils sont envoyés depuis un pays tiers.La Commission européenne a appelé en février à supprimer cette exonération, qui date de 2010, pointant notamment des risques d’importation “de produits dangereux” et une empreinte environnementale non négligeable sur de tels volumes.”Plusieurs centaines de gros porteurs transitent chaque nuit entre l’Asie et l’Europe” pour transporter ces colis, a souligné M. Lombard.cda-fmp-max-od-jul/er

L’Espagne va enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Les autorités espagnoles ont lancé mardi des enquêtes pour identifier les causes de la méga-panne électrique qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de nombreuses heures la veille, assurant ne pouvoir écarter à ce stade “aucune hypothèse”.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré le Premier ministre Pedro Sánchez, en annonçant lors d’une conférence de presse la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a expliqué le dirigeant socialiste. “Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il promis.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant, survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Audit indépendant” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). “Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité”, avait assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations de REE.Un message également relayé par le gouvernement portugais. “A ce stade, personne ne peut dire quelle a été l’origine mais il y a déjà assez d’éléments pour dire qu’il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace”, a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro.Son gouvernement a décidé mardi de “demander à l’Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie la réalisation d’un audit indépendant des systèmes électriques des pays affectés”, et de créer “une commission technique indépendante” pour évaluer la gestion de la crise du côté portugais.L’Union européenne elle-même a assuré qu’elle “tirerait les leçons” de cette panne. “En étroite collaboration” avec les gestionnaires du réseau électrique, Bruxelles examinera “de très près les raisons” et “le degré de préparation” des territoires concernés, selon la porte-parole de la Commission Paula Pinho.Sans s’exprimer sur les causes de cet évènement inédit, REE avait évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi, Pedro Sánchez a également assuré que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique contre 40% pour le solaire et l’éolien.  – “Après-midi de répit” -Selon les services de secours espagnols, au moins trois personnes pourraient avoir trouvé la mort en lien avec la panne. Ces victimes, découvertes dans une maison de Galice (nord-ouest de l’Espagne), se trouvaient en présence d’un générateur électrique près duquel a été détecté une “haute concentration de monoxyde de carbone”, ont-ils précisé.D’après REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel. Même chose pour le réseau portugais, selon l’opérateur REN.Le retour du courant a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe.A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Vingt-quatre heures après cette panne exceptionnelle, les Espagnols ont commencé à tirer les leçons de cet événement.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, à l’image de Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui souhaite ne plus “jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause vis-à-vis de la technologie”, a assuré de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métro fermé, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-tsc-vab/jco

Comment un réseau électrique peut-il s’effondrer en cinq secondes?

Les pannes électriques générales comme celle qui a touché lundi l’Espagne et le Portugal peuvent avoir des causes multiples, mais l’événement met déjà en lumière une certaine “vulnérabilité” du système régional de la péninsule ibérique.- Pourquoi la cause n’est pas encore clairement identifiéeLe réseau électrique est une colonne vertébrale qui comprend des milliers de composants interconnectés. “Les opérateurs du réseau doivent analyser avec soin d’énormes quantités de données en temps réel”, telles que les changements de fréquence, les défaillances de lignes, l’état des centrales de production, “afin de retracer la séquence des événements”, explique à l’AFP Pratheeksha Ramdas, analyste chez Rystad Energy. – Quelles sont les causes habituelles?Les pannes sont souvent causées par l’arrêt soudain d’une centrale de production en raison d’un aléa technique ou d’une pénurie de combustible pour alimenter des centrales thermiques.Ces dernières années, des événements tels que tempêtes, tremblements de terre, incendies de forêt, chaleurs ou froids extrêmes, parfois intensifiés par le changement climatique, ont pu endommager les infrastructures ou créer des pics de demande pour le chauffage ou la climatisation. Autres causes possibles: les surcharges sur les lignes à haute tension, qui obligent l’électricité excédentaire à se déplacer sur d’autres lignes, et les cyberattaques, une menace de plus en plus citée, du fait de réseaux de plus en plus numérisés. La justice espagnole a annoncé une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”, le gouvernement Sanchez soulignant de son côté qu'”aucune hypothèse” n’est écartée.- Déséquilibre entre offre et demande?En Espagne, lundi soir, le gestionnaire du réseau REE a évoqué “une forte oscillation des flux de puissance, accompagnée d’une perte de production très importante”. En Europe, la fréquence électrique sur le réseau est calibrée au standard de 50 hertz (Hz).Une fréquence inférieure à ce niveau signifie qu’il n’y a pas assez d’électricité produite par rapport à la demande; au-dessus, cela signifie qu’il faut produire moins de courant. C’est le travail des opérateurs de commander en temps réel aux centrales de produire plus ou moins, selon la demande, et de conserver la fréquence.”Le maintien de cette fréquence est une question d’équilibre”, dit à l’AFP Michael Hogan, conseiller pour l’organisation Regulatory Assistance Project (RAP). Si la fréquence s’éloigne de 50 Hz, des systèmes de protection automatisés se déclenchent pour couper des parties du réseau afin d’éviter d’endommager les équipements. Des déconnexions en chaîne qui ont conduit à la panne généralisée.”Une fois que les centrales électriques commencent à s’arrêter pour se protéger, la situation peut rapidement devenir incontrôlable. Mais il est très rare que cela atteigne le stade” observé lundi, souligne Michael Hogan.Comment tout cela a-t-il commencé? Difficile à dire.”L’un des facteurs qui a très probablement contribué à l’instabilité est la faible interconnexion entre la péninsule et le reste du réseau d’Europe occidentale, ce qui signifie qu’il n’y avait pas beaucoup d’inertie dans cette partie du réseau pour amortir les oscillations” côté espagnol, selon Michael Hogan.Mais il s’agit d’un facteur possible et non de la cause primaire. “Il s’agira probablement de la défaillance d’une ou deux installations de transmission majeures, qui s’est ensuite propagée à d’autres parties connectées du réseau, mais la cause de cette défaillance initiale reste à déterminer”, ajoute-t-il.- Quel impact des énergies renouvelables?En Espagne environ 40% de l’électricité produite est d’origine solaire et éolienne. A midi lundi, c’était même autour de 70%, à un moment de faible demande.Or, contrairement aux centrales au gaz qui “ont besoin de quelques minutes pour démarrer”, “la production solaire et éolienne ne peut pas être contrôlée à la demande et doit souvent être réduite”, souligne-t-on chez Rystad Energy.Le regroupement des gestionnaires européens de réseaux de transport d’électricité, ENTSO-E, avait averti le 18 avril des risques de surproduction solaire à l’approche des beaux jours.La panne de lundi est un “avertissement”, pour Rystad: “sans résilience plus forte au niveau national et sans meilleure coordination régionale, les futures pannes de réseau pourraient avoir des conséquences encore plus graves”. “Sans mesure de flexibilité suffisantes, telles que le stockage, les centrales à démarrage rapide ou des interconnexions solides, les fortes variations de la production d’énergie renouvelable peuvent déstabiliser le réseau”, explique l’analyste Pratheeksha Ramdas.Des critiques des énergies renouvelables ont immédiatement été diffusées sur les réseaux sociaux après la panne, mais  Michael Hogan rappelle que les coupures géantes de ce type, dans le passé, ont “presque toujours” été provoquées par des problèmes de transmission, et non de production.Lion Hirth, professeur de politique énergétique à la Hertie School à Berlin, estime toutefois “probable” qu'”un système avec très peu de production +conventionnelle+ (nucléaire, gaz, charbon, hydroélectricité) ait moins d’inertie d’amortissement, c’est-à-dire qu’il soit plus enclin à ce que de telles oscillations deviennent incontrôlables”. Tout en restant prudent, il estime “que le fait que le système ibérique fonctionnait principalement à l’énergie éolienne et solaire lundi midi n’a pas aidé”.

La Bourse de Paris termine en baisse

La Bourse de Paris a terminé en léger recul mercredi, dans l’attente de nouvelles informations concernant la guerre commerciale lancée par Donald Trump, digérant une série de résultats d’entreprises.Le CAC 40 a perdu 0,24% à 7.555,87 points, soit un recul de 17,89 points, à la clôture. Lundi, ce même indice avait terminé en hausse de 0,50%.”Pour l’instant, les marchés se consolident. Cela ressemble au calme avant la tempête”, explique Fawad Razaqzada, de City Index.Les investisseurs restent attentifs aux dernières informations à propos des négociations sur les hausses de droit de douane entre les Etats-Unis et les autres pays, Chine en tête.”Deux questions se posent : les pays seront-ils en mesure de conclure des accords avec les États-Unis laissant les droits de douane à des niveaux (…) tolérables ? La Chine bénéficiera-t-elle elle aussi d’un répit ?”, résument les économistes de Capital Economics.”Tant qu’il n’y aura pas de nouvelles annonces positives, il n’y a pas de raison de rebondir”, prévient Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,21%, contre 3,24% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a fini la séance à 2,50%. Les marchés ont également assimilé plusieurs indicateurs aux Etats-Unis, où ils craignent l’impact sur l’économie de la politique de Donald Trump.La confiance des consommateurs a dégringolé en avril dans la première puissance mondiale en raison des incertitudes commerciales, “à un niveau pas atteint depuis le début de la pandémie de Covid”, selon un baromètre publié mardi.Le rapport JOLTS du ministère du Travail a lui mis en évidence une baisse des offres d’emplois en mars, inférieure aux prévisions.”Cela renforce les craintes de récession aux Etats-Unis, mais ravive aussi l’espoir d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed)”, selon Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.En parallèle, les investisseurs ont vu passer une nouvelle série de résultats d’entreprises.- Capgemini bondit -Le groupe informatique français Capgemini a grimpé de 5,67% à 138,00 euros, après la publication de ses résultats au premier trimestre, malgré un chiffre d’affaires en recul limité de 0,4%, la société maintenant tout de même ses objectifs pour 2025.- Schneider Electric voit rouge -Le géant des équipements électriques Schneider Electric a dévissé de 6,38% à 203,25 euros, au lendemain de la publication de résultats jugés décevants car en-dessous des attentes des analystes, malgré une forte progression de son chiffre d’affaires.- Amundi recule -Le premier gestionnaire d’actifs en Europe, Amundi (-1,15% à 68,70 euros), gérait à la fin du premier trimestre 2025 près de 2.247 milliards d’euros, un nouveau record, grâce notamment à la croissance des fonds indiciels cotés (ETF) et à un nouveau contrat au Royaume-Uni, a indiqué mardi le groupe français, filiale du Crédit Agricole.

L’extraction minière sous-marine: ce qu’il faut savoir

Manne pour la transition énergétique pour les uns, pari irresponsable pour les autres, l’extraction minière sous-marine n’est pas encore une réalité commerciale, mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant, avec une première demande d’exploitation par la société canadienne The Metals Company.- Que recèlent les fonds marins?Les fonds marins abritent trois sources de métaux qui ont pris des milliers, voire des millions d’années, pour se former.- Les nodules polymétalliques sont des galets de la taille d’une pomme de terre qui résultent de la lente précipitation de minéraux autour de fragments tels que des dents de requins ou des os d’oreille de poisson. Présents à des profondeurs de 4.000 à 6.000 mètres, particulièrement dans la zone de Clarion-Clipperton dans le Pacifique, entre Hawaï et le Mexique, ils contiennent principalement manganèse, fer, cobalt, cuivre et nickel.- Les encroûtements sont des amas rocheux à des profondeurs de 400 à 4.000 mètres, formés par l’agrégation de métaux contenus dans l’eau de mer, avec notamment une zone explorée dans le nord-ouest du Pacifique. Ils contiennent du manganèse, du fer, du cobalt et du platine.- Les amas sulfurés ou sulfures polymétalliques sont des dépôts minéraux riches en métaux (cuivre, zinc, or, argent) autour de cheminées d’où est expulsée de l’eau enrichie en métaux dissous. On trouve ces amas entre 800 et 5.000 mètres de profondeur, au niveau des dorsales ou aux abords de volcans sous-marins, dans les océans Atlantique et Indien.- Pourquoi les exploiter?Le cobalt et le nickel sont des éléments essentiels des batteries pour véhicules électriques, et qui viennent aujourd’hui de minerais extraits de mines sur terre avec des coûts environnementaux et humains conséquents, sans compter le raffinage à l’aide de produits chimiques, qui génère des rejets volumineux et toxiques. Les câbles électriques sont en cuivre et la demande va exploser avec l’électrification de l’économie au 21e siècle.Les partisans de l’exploitation minière sous-marine arguent que récupérer les nodules posés sur le fond du Pacifique n’implique pas d’avaler et de réduire en poussière des montagnes ou des roches du sous-sol, comme dans les mines terrestres.- Quels coûts environnementaux?Les abysses, qui jouent un rôle dans le stockage de CO2, sont un milieu méconnu, jusqu’alors vierge d’activités humaines mais riche en vie.Des activités minières risquent de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout, s’inquiètent les scientifiques et défenseurs de l’environnement. Selon l’initiative scientifique internationale Ocean Census, seules 250.000 espèces sont connues, sur les deux millions qui peupleraient les océans.Des activités minières pourraient détruire l’habitat d’organismes benthiques (qui vivent sur, dans ou près des fonds marins), modifier la chimie locale de l’eau, générer de la pollution sonore et lumineuse, voire des fuites de produits chimiques des machines et équipements, s’alarme Greenpeace.Etats, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et le Brésil soutiennent un moratoire ou une pause dans les eaux internationales, selon la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC), une coalition d’ONG. La France prône même une interdiction.- Où en est-on?Aucune extraction minière commerciale n’a aujourd’hui lieu dans les fonds marins, mais certains Etats ont lancé, ou s’apprêtent à le faire, l’exploration dans leurs zones économiques exclusives (jusqu’à 200 miles nautiques des côtes, soit 370 km).Seules les technologies pour récolter industriellement les nodules sont avancées.Outre le Japon, les îles Cook ont attribué en 2022 des licences d’exploration à trois entreprises dans leurs fonds marins. Elles coopèrent aussi avec la Chine, très active et ambitieuse dans cette course.En Europe, la Norvège avait prévu d’ouvrir son plancher océanique cette année mais un compromis politique a obligé le gouvernement à repousser l’attribution de permis d’exploration à 2026.Dans les eaux internationales, en haute mer, c’est l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui autorise ou non l’exploitation des fonds marins. Elle a accordé des permis à de multiples sociétés et pays pour explorer, c’est-à-dire tester leurs technologies, mais pas encore pour exploiter.Ecartelée entre partisans de l’extraction et défenseurs d’un moratoire, elle peine à accoucher d’un “code minier” en négociation depuis 2014.Perdant patience, l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a déposé mardi auprès des Etats-Unis une demande de permis d’exploitation commerciale dans la zone de Clarion-Clipperton, contournant l’AIFM, dont le pays ne fait pas partie.Donald Trump a en effet ouvert par décret la possibilité d’autoriser unilatéralement des entreprises à exploiter les nodules hors des eaux américaines, dans les eaux internationales.

Wall Street évolue en petite hausse, espère des surtaxes douanières allégées sur le secteur automobile

La Bourse de New York évolue en petite hausse mardi, prudente face à des informations de presse sur un possible allègement des droits de douane qui pourrait profiter aux constructeurs automobiles américains, tout en digérant une nouvelle salve de données économiques et de résultats d’entreprises.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones prenait 0,37%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,03%) et l’indice élargi S&P 500 (0,04%) étaient tous les deux proches de l’équilibre.Le marché attend d’en savoir plus sur une possible “décision de Donald Trump (…) d’être plus flexible avec le secteur automobile”, a expliqué à l’AFP Sam Stovall, analyste de CFRA. Plusieurs médias locaux ont affirmé lundi que le président des Etats-Unis allait alléger l’impact des droits de douane sur les constructeurs automobiles américains, affectés par des accumulations de taxes.Selon le Wall Street Journal, premier média à divulguer cette information, les constructeurs qui paient des droits de douane de 25% pour l’importation de véhicules assemblés à l’étranger seront exemptés de payer d’autres taxes, comme celles sur les pièces détachées, l’acier ou l’aluminium.”Je ne vais pas entrer dans les détails de l’allègement des droits de douane sur l’automobile”, a déclaré le ministre américain des Finances, Scott Bessent, mardi lors d’un point presse.”Mais je peux vous dire qu’il contribuera de manière substantielle à la relocalisation de la construction automobile américaine”, a-t-il poursuivi.”L’incertitude règne toujours” sur le plan commercial, “mais le marché a déjà intégré l’impact des droits de douane”, selon M. Stovall. Côté indicateurs, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en mars, inférieure aux prévisions des économistes.La confiance des consommateurs américains a pour sa part encore dégringolé, selon l’association professionnelle Conference Board.Mercredi sont attendues la publication de l’indice officiel PCE, jauge d’inflation privilégiée par la banque centrale américaine (Fed), ainsi que celle du PIB des Etats-Unis pour le premier trimestre, période au cours de laquelle Donald Trump est revenu à la Maison-Blanche et a commencé à prendre des décisions économiques spectaculaires qui ont secoué l’économie nationale et internationale.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait légèrement à 4,19%, contre 4,20% lundi en clôture.Côté entreprises, “les résultats continuent d’être un peu plus élevés que prévu pour certaines entreprises”, a souligné M. Stovall.Le conglomérat industriel américain Honeywell prenait de la vitesse (+4,52%) après avoir publié mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, tout en revoyant en légère baisse ses prévisions de ventes pour l’ensemble de l’année en raison de l’environnement économique incertain.Le constructeur automobile américain General Motors perdait du terrain (-1,82%). Le groupe a publié mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, mais compte réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car elles n’incluent pas les nouveaux droits de douane.Le géant américain des boissons Coca-Cola a annoncé mardi un chiffre d’affaires en recul au premier trimestre, en raison notamment d’effets de change négatifs, mais il est néanmoins parvenu à dépasser les attentes pour son bénéfice net. Son titre reculait de 0,24%.Le groupe américain de messagerie et de livraison de colis UPS accusait le coup (-1,42%) après avoir annoncé la suppression de 20.000 postes dans le monde en 2025, à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels.Les investisseurs attendent aussi les résultats de quatre des “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, avec Meta et Microsoft mercredi puis Amazon et Apple jeudi.

Wall Street ouvre sans direction claire, espère des surtaxes douanières allégées sur le secteur automobile

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé mardi, prudente face à des informations de presse sur un possible allègement des droits de douane qui pourrait profiter aux constructeurs automobiles américains, tout en digérant une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,11%, l’indice Nasdaq perdait 0,54% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,38%.

Chalutage de fond dans les aires protégées: des ONG saisissent la Commission européenne

Cinq organisations environnementales ont annoncé mardi le dépôt d’une plainte auprès de la Commission européenne pour protester contre le chalutage de fond dans des aires marines protégées en France, en Allemagne et en Italie, une technique de pêche “destructrice”.Prévue par le droit européen, cette procédure laisse à la Commission le soin d’évaluer la plainte, de la classer ou de lancer une procédure d’infraction contre les Etats membres concernés.Dans ce dossier, ces ONG accusent la France, l’Allemagne et l’Italie de manquer “gravement et systématiquement à leur devoir de protection des écosystèmes marins vulnérables, en violation du droit européen”, notamment d’une directive sur la conservation des habitats naturels.Ces organisations -Environmental Justice Foundation (EJF), Blue Marine Foundation, ClientEarth, Défense des Milieux Aquatiques (DMA) et Deutsche Umwelthilfe- estiment que le chalutage de fond est “actuellement pratiqué dans 77% des sites +Natura 2000+ marins français (aires protégées labellisées), 85% des sites allemands et 44% des sites italiens”.”La plainte porte sur 15 sites marins Natura 2000 où de nombreuses preuves démontrent que le chalutage de fond se poursuit sans restriction, endommageant des habitats sensibles tels que les récifs, les herbiers marins et les bancs de sable”, affirment ces ONG.Des procédures ont également été engagées devant les juridictions françaises et allemandes.La plainte devant la Commission européenne a de minces chances d’aboutir mais permet aux ONG d’alerter sur l’impact du chalutage de fond “qui racle sans discernement les fonds marins et dévaste les habitats marins fragiles”, à l’approche de la conférence des Nations unies sur l’Océan, du 9 au 13 juin à Nice, dans le sud-est de la France.”La plainte au niveau européen est une procédure qui est longue, mais c’est un levier stratégique pour montrer l’ampleur du problème”, considère Marie Colombier, de l’Environmental Justice Foundation.L’Union européenne prévoit d’éliminer progressivement le chalutage profond dans les aires marines protégées d’ici 2030 mais des ONG de défense de l’environnement réclament une interdiction immédiate de cette pratique.Europêche, le lobby de l’industrie de la pêche, a regretté dans un communiqué “l’action en justice” intentée par les cinq ONG.”L’utilisation du chalut de fond dans les zones marines protégées doit être évaluée au moyen d’études d’impact spécifiques à chaque site”, demande cette organisation.”Imposer partout les mêmes interdictions reviendrait à nier la complexité et la diversité des aires marines protégées” et “aurait aussi des conséquences importantes sur notre autosuffisance et notre souveraineté alimentaire européenne et française”, affirme ce lobby.

En Espagne, le gouvernement et la justice vont enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Le gouvernement espagnol et la justice madrilène, qui va ouvrir une enquête sur un éventuel sabotage informatique, vont se pencher sur les causes de la méga-panne électrique qui a privé lundi toute la péninsule ibérique électrique de courant pendant de nombreuses heures.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré mardi le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez lors d’une conférence de presse, annonçant la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a-t-il expliqué.”Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il aussi déclaré.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, la juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Ignorance” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE).”Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité dans les installations du réseau électrique”, a assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations du gestionnaire de REE. Une piste également exclue par le gouvernement portugais, même si les causes de cet évènement inédit restent encore à préciser, REE ayant évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi en début d’après-midi, Pedro Sánchez a également pris soin d’assurer que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.”Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance”, a insisté le chef du gouvernement espagnol.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique, contre 40% pour le solaire et l’éolien. Selon REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel, comme le réseau portugais selon l’opérateur REN.Dans les rues des villes espagnoles, le retour du courant lundi soir a souvent été accompagné d’applaudissements et de cris de joie des habitants. Il a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe. A la gare d’Atocha, la situation restait encore compliquée mardi matin, avec une foule de passagers attendant désespérément leur train. A chaque annonce d’un départ, les voyageurs applaudissent, ont constaté des journalistes de l’AFP. – “Après-midi de répit” -A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Déjà, les Espagnols tirent des leçons de cette extinction subite de tout le système électrique.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, comme Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui ne souhaite “jamais, ô grand jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause technologie, une déconnexion improvisée. (…) On est prêts pour n’importe quoi depuis la pandémie, tout nous paraît plus simple”, estime de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métros fermés, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-mdm/mig/vk