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La région Grand Est quitte le réseau social X

“On ne peut pas se laisser manipuler”: le président de la région Grand Est, Franck Leroy, a annoncé samedi à l’AFP “désactiver” son compte personnel et celui de l’institution sur le réseau social X.”Ce sont des évolutions récentes, à la fois des prises de position d’Elon Musk inacceptables sur certains scrutins européens, notamment en Allemagne où il apporte un soutien appuyé à des néonazis, et des algorithmes mis en place encourageant le développement des fake-news et des thèses complotistes” qui conduisent à cette décision, explique Franck Leroy (Divers droite) à l’AFP.X est devenu selon lui “un outil destiné à attaquer la démocratie, dans la conception européenne que nous en avons”. “Je souhaite que l’Europe et la France réagissent très fermement. On ne peut pas se laisser manipuler par des outils de communications aux mains de personnes peu scrupuleuses de la vérité, des droits, des libertés”, souligne-t-il.Propriété du milliardaire américain Elon Musk, X est soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe. Plusieurs institutions ou médias ont annoncé ces dernières semaines leur départ du réseau social ou l’arrêt de leur activité sur leurs comptes.La maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a ainsi annoncé qu’elle quitterait le réseau social le 20 janvier, jour de l’investiture du président élu Donald Trump aux Etats-Unis. “Il n’y a plus que des fermes de trolls qui attisent et propagent la haine”, a-t-elle déploré mercredi. “Sur ce X aux mains d’Elon Musk, #Metoo n’aurait jamais existé”.”Cette question doit tous nous préoccuper, tout le monde doit réagir”, appelle Franck Leroy. “On a vu ce qui s’est passé en Roumanie avec TikTok à coups d’algorithmes orientés”.La Cour constitutionnelle roumaine a annulé en décembre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, fait extrêmement rare dans l’Union européenne, alors que le candidat d’extrême droite Calin Georgescu était arrivé en tête à la surprise générale.Les autorités l’accusent d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok. La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête. Une nouvelle élection sera organisée en mai.Franck Leroy précise qu’il va “désactiver” son compte et celui de la région, et non les supprimer, afin d’éviter “que d’autres personnes reprennent nos noms pour écrire à notre place”. “Mais il n’y aura plus aucune information diffusée” sur ces comptes, assure-t-il.

Eric Coquerel (LFI) veut “convaincre” le PS “d’ici février” de censurer le budget

Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, veut convaincre les socialistes “d’ici février” de censurer le budget, “pire”, à ses yeux, que celui défendu par l’ancien gouvernement de Michel Barnier.  Pour le député, le Parti socialiste s’est “écarté” du Nouveau Front populaire en refusant jeudi de voter la censure après la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou, à l’inverse des autres partenaires de l’alliance de gauche. Seuls huit socialistes l’ont voté sur 66.Mais le PS a “une séance de rattrapage” avec le prochain vote du budget fin février/début mars, a-t-il souligné samedi sur franceinfo, expliquant qu’il fallait “entre 15 et 20 voix” socialistes pour faire chuter François Bayrou, “si toute l’opposition vote la motion”, Rassemblement national compris.Lors des prochaines législatives, des candidats insoumis pourraient être présentés dans les circonscriptions des socialistes qui ne voteront pas la prochaine censure, a confirmé Eric Coquerel.Mais “mon travail est d’ici février de convaincre de censurer, si on ne veut pas laisser Emmanuel Macron continuer sa politique pendant trois ans”, a-t-il dit, espérant rallier “suffisamment” de députés PS, “voire tout le groupe” à l’Assemblée nationale.Le député de Seine-Saint-Denis estime que le budget Bayrou “est un budget Barnier en pire” et que la réouverture de la négociation sur la réforme des retraites fixant l’âge de départ à 64 ans est “un attrape-nigaud”.Le conclave des partenaires sociaux proposé par M. Bayrou pour une durée de trois mois pour rediscuter de la réforme sert juste “à gagner du temps”, estime-t-il. “C’est de la fumée soit pour ne pas censurer, soit pour ne pas abroger” la réforme de 2023, assure-t-il, se disant persuadé qu'”il n’y aura pas d’accord global”.Le président des députés socialistes, Boris Vallaud, a précisé vendredi qu’il n’y avait aucun accord entre le gouvernement et les socialistes sur le budget, et que la censure était “toujours sur la table”.

TikTok annonce sa fermeture quasi certaine dimanche aux Etats-Unis après la décision de la Cour suprême

“TikTok sera malheureusement contraint de fermer le 19 janvier”, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que “le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi” qui interdit la plateforme aux Etats-Unis sauf si son propriétaire chinois accepte de la vendre.TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.”Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d’Américains, TikTok offre un important mode d’expression, d’interaction et d’appartenance à une communauté”, ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.”Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes bien fondées en matière de sécurité nationale”, ont-ils observé.La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de la limite imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.La loi impose théoriquement aux fournisseurs d’accès d’internet et aux boutiques d’applications de bloquer téléchargements et mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d’entre elles, contactées par l’AFP, n’ont pas répondu.La Maison Blanche a estimé que “l’application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi”, selon une déclaration de la porte-parole, Karine Jean-Pierre.- “Besoin de temps” -Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l’application de la loi allait s’étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.”Les déclarations publiées aujourd’hui par la Maison Blanche et le Département de la Justice n’ont pas apporté la clarté et l’assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d’Américains”, a indiqué TikTok, avant de prévenir TikTok serait donc certainement contraint d’afficher un écran noir dimanche.Donald Trump s’est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l’application soit préservée aux Etats-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être “respectée”, mais dit avoir “besoin de temps” pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision “dans un avenir assez proche”.Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d’une conversation téléphonique vendredi avec le président chinois, Xi Jinping.Signe de l’ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social favori des jeunes, le patron de TikTok, Shou Chew, fait partie des invités d’honneur pour sa cérémonie d’investiture.”Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis”, a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.”Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n’éteigne la lumière” aux Etats-Unis, a assuré jeudi, sur la chaîne Fox News, l’élu républicain à la Chambre des représentants Mike Waltz, nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.- “Victoire” -Les élus américains avaient adopté, en avril 2024, cette loi destinée à empêcher les autorités chinoises d’accéder aux données des utilisateurs aux Etats-Unis du réseau social ou de tenter de manipuler l’opinion américaine.ByteDance a jusqu’ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains se sont positionnés, en premier lieu l’homme d’affaires Frank McCourt, prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table.”Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude”, explique Courtney Spritzer, patronne de l’agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.Quant aux annonceurs, “certains parient sur une extinction (de la plateforme), tandis que d’autres sont plus optimistes et pensent qu’elle continuera après dimanche”, a-t-elle ajouté.La perspective d’une possible disparition de TikTok agitait internet, les trois applications les plus téléchargées sur la boutique d’Apple étant trois plateformes vidéo, à savoir la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, autre filiale de ByteDance, et l’Américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.

Wall Street termine la semaine en hausse avant l’investiture de Trump

La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi, après une semaine chargée en indicateurs et résultats d’entreprises et avant l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.Le Dow Jones a grimpé de 0,78%, l’indice Nasdaq a bondi de 1,51% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 1,00%.”La semaine dernière, le marché s’était fortement replié à la suite de la publication de chiffres de l’emploi meilleurs que prévu. Mais aujourd’hui, le sentiment sur le marché a changé de façon spectaculaire”, souligne auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.L’optimisme de la place américaine découle notamment de la publication de plusieurs indices d’inflation dans la semaine, dont l’indice des prix à la consommation (CPI), mercredi, qui donne un signal sur la direction que pourrait prendre la Réserve fédérale américaine (Fed) sur son calendrier de baisse de taux.Pour la prochaine réunion, prévue les 28 et 29 janvier, la grande majorité des acteurs du marché prévoient un maintien des taux à leur niveau actuel, compris entre 4,25% et 4,50%, selon les données rassemblées par l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.”Il y a eu un énorme changement” puisque “les rendements obligataires se sont nettement améliorés ces derniers jours (et) les actions ont suivi le mouvement”, explique M. Sosnick.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,62% contre 4,61% la veille en clôture. Mardi, il avait touché 4,79%, un plus haut depuis octobre 2023.Le climat reste toutefois attentiste avant l’investiture de Donald Trump lundi et la perspective de mise en place de politiques inflationnistes voulues par le président élu, dont une possible augmentation des droits de douane. Lors de la campagne présidentielle américaine, M. Trump indiquait vouloir imposer 10 à 20% de droits de douane sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis, et même jusqu’à 60% voire 100% sur ceux venant de Chine.Lundi, jour de l’investiture de Donald Trump, les marchés américains seront fermés pour observer le Martin Luther King Day.L’indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, était toutefois en nette baisse depuis lundi, ce qui indique “que la perception du risque à court terme par les investisseurs a radicalement changé, passant d’un état relativement nerveux à un état relativement optimiste”, note M. Sosnick.Vendredi, les plateformes d’échanges Coinbase (+4,92%) et Robinhood (+4,49%) ont grimpé, de même que le “mineur” (créateurs de monnaie numérique) Riot Platforms (+0,75%), portés par des informations de Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, selon lesquelles Donald Trump prévoit de publier un décret élevant le Bitcoin au rang de priorité politique et donnant aux acteurs du secteur une voix au sein de son administration. L’article rapporte également qu’est bel et bien envisagée la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins, qui engloberait les avoirs existants que le gouvernement détient dans cette cryptomonnaie.Ailleurs à la cote, les entreprises chinoises cotées à New York comme Alibaba (+3,26%) et ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (+5,30%) et JD.com (+10,11%) ont profité de l’enthousiasme de Donald Trump qui s’est félicité vendredi d’un “très bon” appel téléphonique avec le dirigeant chinois Xi Jinping et a déclaré s’attendre à ce que Washington et Pékin puissent résoudre “de nombreux problèmes ensemble”, selon une publication sur son réseau Truth Social. Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses best-sellers Ozempic et Wegovy, traitements pour le diabète et la perte de poids, a fini en large baisse (-5,27%), lesté par l’annonce vendredi du gouvernement de Joe Biden concernant une nouvelle liste de 15 médicaments, notamment contre le cancer ou le diabète, dont il va négocier les prix avec les laboratoires pharmaceutiques.Le fabricant de semi-conducteurs Intel (+9,25%) profitait lui d’informations de presse selon lesquelles une entreprise, dont le nom n’a pas été révélé, serait prête à acquérir le groupe.

Commerce: sous pression de Trump, l’UE et le Mexique renforcent leur partenariat

L’Union européenne a annoncé vendredi un accord avec le Mexique pour renforcer leur relation commerciale, notamment dans l’agriculture, à trois jours de l’investiture du président américain élu Donald Trump qui les a menacés de droits de douane.UE et Mexique sont déjà liés par un vaste accord politique et commercial depuis 2000. Son renforcement était en négociation depuis 2016.”Aujourd’hui, l’Europe et le Mexique font un grand pas en avant dans leur partenariat”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. “Les exportateurs de l’UE bénéficieront de nouvelles opportunités commerciales, y compris nos agriculteurs et nos entreprises agroalimentaires”, a-t-elle affirmé.L’accord va au-delà des seuls liens commerciaux. Il entend “approfondir et élargir le dialogue politique, la coopération et les relations économiques entre l’UE et le Mexique”, selon un communiqué de la Commission. Mais il représente en particulier “un potentiel de croissance pour les exportations agroalimentaires de l’UE vers le Mexique, tout en promouvant des valeurs communes et des règles progressistes en matière de développement durable”, assure l’exécutif européen.Le Mexique est un importateur net de produits agroalimentaires de l’UE.- L’Europe “ouverte sur le monde” -Le partenariat modernisé permettra de supprimer des droits de douane pouvant atteindre 100% sur des produits d’exportation importants de l’UE, tels que le fromage, la volaille, le porc, les pâtes, les pommes, les confitures et marmelades, ainsi que le chocolat et le vin, a détaillé la Commission européenne.Il doit aussi étendre la protection des labels d’origine géographique des produits européens et mettre en place des procédures simplifiées et moins coûteuses pour les exportations agroalimentaires.L’accord annoncé vendredi devra encore être ratifié par l’UE et le Mexique.Engluée dans la stagnation économique, l’Union européenne cherche des relais de croissance à l’étranger et multiplie les efforts pour nouer ou renforcer des partenariats internationaux.”Après les progrès réalisés avec le Mercosur, nous avons aujourd’hui une excellente nouvelle pour nos relations avec l’Amérique latine”, s’est réjoui le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il a salué “un pas de plus vers une UE ouverte sur le monde, capable de commercer et de générer une prospérité partagée”.Ursula von der Leyen avait conclu en décembre les négociations pour un accord de libre-échange très discuté avec quatre pays du Mercosur: Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. – “Dégâts environnementaux” -Cet accord doit lui aussi être encore ratifié. Il a déclenché la colère des agriculteurs européens qui craignent des importations sud-américaines jugées déloyales, tandis que les organisations écologistes dénoncent son impact environnemental.Donald Trump, qui effectue lundi son retour à la Maison Blanche, a menacé Européens et Mexicains de leur infliger des droits de douane extrêmement agressifs.Il espère ainsi faire pression sur Mexico pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse utilisé dans le milieu médical mais dont l’usage est détourné comme drogue. De l’Union européenne, Trump attend qu’elle achète plus de pétrole et de gaz et réduise son excédent commercial avec les Etats-Unis.”Malgré les menaces de droits de douane, l’UE et le Mexique renforcent leur engagement en faveur d’un commerce ouvert, équitable et fondé sur des règles”, s’est réjoui l’eurodéputé social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la commission Commerce international au Parlement européen. Il y voit “une nouvelle preuve que notre politique commerciale est sur la bonne voie”.”Sous pression de Trump et plutôt que d’un protectionnisme solidaire, l’UE fait le choix de s’entêter dans toujours plus de libre echange, toujours plus de dégâts environnementaux, toujours plus de dumping social”, a au contraire critiqué l’eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise).

GiFi arrache un soutien de ses banques pour assurer son avenir

La chaîne de magasins en difficulté GiFi (6.000 employés) a convaincu ses banques de le soutenir en vue d’une restructuration financière, qui passe par la mise en place d’une nouvelle gouvernance et doit lui permettre d’assurer son avenir.Le fondateur de l’enseigne de bazar, Philippe Ginestet, 70 ans, se met en retrait des commandes opérationnelles de l’entreprise qui “seront confiées à un directoire”, tandis qu’un “plan stratégique à trois ans sera mis en place pour le renouveau du groupe”, a indiqué GiFi dans un communiqué publié vendredi.”Je quitte mes fonctions opérationnelles avec le sentiment du devoir accompli”, y déclare Philippe Ginestet, qui dirigeait l’entreprise depuis 1981 et va devenir président du conseil de surveillance dans le cadre de la restructuration.Il reste l’actionnaire majoritaire via la holding GFG avec 60% du capital, le reste revenant à une fiducie via une conversion partielle de la dette bancaire, selon l’avocat du groupe, Me Christophe Dejean.Mi-novembre, le conseil avait affirmé à l’AFP que “la priorité absolue” de Philippe Ginestet était de “passer la main dans les meilleures conditions possibles” pour assurer le développement de la chaîne. Des repreneurs potentiels avaient manifesté leur intérêt mais aucun n’a formulé d’offre.Pour Philippe Ginestet, le changement de gouvernance “s’inscrit dans la volonté de préserver les racines de l’entreprise”. Quant au plan de restructuration, selon l’avocat, sa finalisation “assurera la pérennité de la société dans le meilleur intérêt des parties prenantes, en particulier des salariés”, alors que les syndicats redoutaient un départ de Villeneuve-sur-Lot, fief de GiFi dans le Lot-et-Garonne où travaillent quelque 800 salariés.”On est content parce qu’on sait que le patron tient à rester à Villeneuve-sur-Lot. On avait peur d’être racheté par une entreprise extérieure”, a réagi vendredi Franck Virlogeux, délégué Force ouvrière.- “Plan de renouveau” -Selon Me Dejean, les banques créditrices de la chaîne de magasins ont accepté “un abandon de créances, pour moitié au capital, à hauteur de 250 à 350 millions d’euros”. M. Ginestet va déposer en garantie “100 millions d’euros a minima”, après avoir déjà injecté un tel montant en 2024, et l’État accordera enfin des facilités financières à l’enseigne.”GiFi disposera à nouveau des ressources et de la flexibilité nécessaire pour exécuter sa stratégie à court terme”, résume l’avocat.Cet accord doit être validé d’ici deux semaines par le tribunal de commerce de Toulouse, qui avait ouvert une procédure de conciliation il y a un an entre Gifi et ses créanciers.Selon le communiqué du groupe, la relance commerciale passera par l'”innovation” et le “prix”, ainsi qu’un “plan d’économies” sur le marketing et la logistique. Mais ce “plan de renouveau” reste à bâtir, dans l’attente de la mise en place du nouveau directoire.Les syndicats ne cachent pas qu’ils s’attendent à un plan social. Dans un communiqué, les élus CFDT ont indiqué qu’ils seraient “intransigeants quant aux conséquences sur l’emploi de ces accords purement financiers”.”On sait bien qu’il y aura une restructuration, ça va se faire en concertation et on fera tout pour préserver l’emploi”, a déclaré de son côté le syndicaliste FO.Outre la concurrence des magasins Action ou Maxibazar, ainsi que des plateformes internet comme le site chinois Temu, l’activité de GiFi a été mise à mal par un changement de système informatique courant 2023.Le groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2024, a essuyé des pertes depuis deux ans, les premières depuis sa création.Fin mars 2024, il avait obtenu un rééchelonnement de sa dette après avoir demandé l’aide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), service gouvernemental chargé d’accompagner les entreprises en difficulté.

La Bourse de Paris finit en nette hausse

La Bourse de Paris a terminé la séance vendredi en forte hausse, enthousiaste à l’approche de l’investiture de Donald Trump, sur un marché de nouveau optimiste quant à la poursuite de l’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).Le CAC 40 a pris 0,98% à 7.709,75 points, en hausse de 75,01 points. Jeudi, il avait également terminé en forte progression, prenant 2,14%.L’indice vedette parisien finit la semaine en hausse de 3,75% et de 4,46% depuis le début de l’année 2025.Les investisseurs attendent avec enthousiasme le retour de Donald Trump au pouvoir et un aperçu des orientations qu’il prendra sur les sujets de politique commerciale et fiscale notamment.”Les marchés lui accordent leur crédit. Tout le monde s’attend à un feu d’artifice favorable dans les premiers jours de la présidence”, a expliqué à l’AFP Thierry Claudé, gérant à Kiplink.Déjà, un appel entre le futur président américain et son homologue chinois Xi Jinping, dévoilé vendredi, dans lequel les deux dirigeants ont dit qu’ils “résoudraient de nombreux problèmes ensemble”, a suscité l’optimisme sur les marchés.”L’espoir de voir la coopération avec la Chine s’améliorer grandit”, explique Konstantin Oldenburger de CMC Markets.Les volumes ont en outre été importants en ce vendredi des “trois sorcières”, événement boursier qui correspond à l’expiration d’une grande partie des contrats et d’options à terme, provoquant nombre de renouvellements de positions.Enfin, les commentaires jeudi d’un des gouverneurs de la banque centrale américaine (Fed), Christopher Waller, qui n’a pas fermé la porte à “trois ou quatre” baisses des taux de l’institution cette année, a nourri l’optimisme sur les marchés européens et américains.A Paris, “les gérants profitent de la bonne humeur actuelle pour effectuer un mouvement de rattrapage sur le CAC 40, après une mauvaise année 2024”, a expliqué Thierry Claudé.Le contexte politique français se montre d’ailleurs un peu plus favorable qu’auparavant, alors que les menaces de censure du gouvernement de François Bayrou sont pour l’instant écartées.Les taux d’intérêt des emprunts français sur dix ans ont atteint 3,31% en clôture de la séance, contre 3,33% la veille.Côté valeurs, le géant du luxe LVMH (-0,78% à 690,10 euros) a repris vendredi sa place de première capitalisation européenne, avec une valorisation de 347,99 milliards d’euros, dépassant le danois Novo Nordisk.fcz/kd/LyS

Les Bourses européennes finissent en nette hausse

Les marchés boursiers européens ont terminé la séance en forte augmentation vendredi, dans l’attente de l’investiture de Donald Trump, sur un marché optimiste quant à la poursuite de l’assouplissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed).Paris a gagné 0,98%, Francfort 1,20% et Londres 1,35%. Milan a pris 1,25%.

La Russie et l’Iran renforcent leur alliance avec un nouveau pacte stratégique

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue Massoud Pezeshkian ont signé vendredi au Kremlin un accord de partenariat stratégique renforçant notamment leur “coopération militaire”, dans le cadre de leur alliance voulue comme un contrepoids à tout “diktat” de l’Occident.Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont opéré un rapprochement accéléré ces dernières années, en particulier depuis l’assaut contre l’Ukraine.Les deux pays ont également essuyé, en décembre, un échec commun et une perte d’influence avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar al-Assad.Vendredi, Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian ont signé un “accord de partenariat stratégique global”, un pacte couvrant de multiples domaines.Il s’agit d’un texte “aux objectifs ambitieux”, a vanté Vladimir Poutine, en affirmant que Moscou et Téhéran s’opposaient ensemble “à tout diktat venu de l’extérieur”.Massoud Pezeshkian s’est lui satisfait d’un accord qui ouvrira des “horizons” entre les deux pays.  – “Menaces sécuritaires” -L’accord prévoit notamment de “développer la coopération militaire” et de se soutenir face à des “menaces sécuritaires”, selon le contenu de l’accord en 47 articles publié par le Kremlin après la signature.D’après le document, si la Russie ou l’Iran faisait face à une “agression”, l’autre pays ne fournirait aucune “aide” au pays agresseur. Ce point ne prévoit toutefois pas que les pays signataires s’apporteraient une assistance militaire dans ce cas de figure.Moscou a conclu un texte portant le même nom avec la Corée du Nord l’an dernier. Un article de ce document prévoit lui “une aide militaire immédiate” en cas d’agression armée d’un pays tiers. Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par des médias russes, avait affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à “créer une alliance militaire” similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé combattre des soldats avec l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé, ni démenti.Téhéran est pour sa part accusé par les Occidentaux de fournir des drones explosifs et des missiles de courte portée à la Russie, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran.L’accord signé vendredi prévoit aussi des échanges “dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie atomique”, notamment “la construction d’installations d’énergie nucléaire”.- Ukraine et Gaza -Téhéran et Moscou se veulent des contrepoids, avec Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont tissé des liens étroits et se soutiennent dans de nombreux dossiers internationaux, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.Cette signature intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, artisan d’une politique dite de “pression maximale” envers l’Iran durant son premier mandat (2017-2021).Le président élu américain a aussi promis de rapidement mettre un terme au conflit en Ukraine, sans préciser comment.Vendredi, Massoud Pezeshkian a lui appelé durant sa conférence de presse commune avec Vladimir Poutine à “des négociations et la paix” entre Moscou et Kiev, trois ans après le début de l’assaut lancé par le Kremlin.Une précédente traduction en russe de ses propos évoquait un “règlement politique” de ce conflit.Les deux dirigeants ont dit avoir évoqué l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, Vladimir Poutine disant espérer une “stabilisation à long terme”.”Nous espérons qu’un cessez-le-feu permanent sera établi à Gaza et que les agressions sur cette terre cesseront”, a dit Massoud Pezeshkian.- “Hégémonie” -“L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre”, a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié cette semaine par l’agence de presse russe Ria Novosti.Il a affirmé qu’il s’agissait de remplacer “l’hégémonie” – sous-entendue occidentale – par la “coopération”.Massoud Pezeshkian, arrivé vendredi matin à Moscou, avait plus tôt déposé une gerbe de fleurs devant la tombe du Soldat inconnu et a rencontré le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine.La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remontait à octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine avait alors appelé à consolider la “dynamique positive” concernant leur coopération économique.La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – rail et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.

L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

La Commission européenne a approfondi vendredi son enquête sur le réseau social X, soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe, après des provocations d’Elon Musk.”Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X” avec le règlement sur les services numériques (DSA) de l’Union européenne, a déclaré la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen.Bruxelles est sous la pression d’eurodéputés et d’États membres, dont la France, pour agir fermement, alors que le patron de X est soupçonné de manipuler ses algorithmes pour soutenir l’extrême droite en Europe.A l’approche des élections de fin février en Allemagne, Elon Musk a affiché régulièrement son soutien à l’AfD, parti d’extrême droite allemand.Le chancelier allemand Olaf Scholz a accusé vendredi le milliardaire américain, proche de Donald Trump, de menacer la démocratie en Europe. “Il soutient l’extrême droite partout en Europe. C’est inacceptable”, a estimé le dirigeant social-démocrate.Mais les nouvelles mesures européennes sont “indépendantes” des prises de position politiques de Musk qui relèvent de la liberté d’expression, a assuré l’UE.La Commission a demandé vendredi au réseau de microblogs américain de fournir avant le 15 février “une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci”.De plus, elle a annoncé une “ordonnance de conservation”, qui contraint la plateforme à “préserver les documents internes et les informations concernant les changements futurs dans la conception et le fonctionnement de ses algorithmes de recommandation, pour la période allant du 17 janvier 2025 au 31 décembre 2025”, sauf si l’enquête en cours de la Commission est conclue avant cette date. Cette enquête a été ouverte en décembre 2023.- Évaluation des “risques systémiques” -Enfin, la Commission a émis une “demande d’accès à certaines API commerciales de X”, des interfaces techniques permettant un accès direct aux contenus pour vérifier la modération et la viralité des comptes.”Ces mesures permettront aux services de la Commission de prendre en compte tous les faits pertinents dans l’évaluation complexe des risques systémiques” de la plateforme et de la façon dont elle les atténue, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.Depuis l’ouverture de cette enquête sur X, aucune mise en cause officielle n’a été annoncée concernant les soupçons de manipulation des algorithmes, qui rendraient plus visibles les messages d’Elon Musk ou de la droite radicale.En revanche, le réseau social a été mis en cause formellement en juillet dernier pour trois infractions présumées: tromperie des utilisateurs avec les coches bleues censées certifier les sources d’informations, transparence insuffisante autour des publicités, non respect de l’obligation d’accès aux données de la plateforme par des chercheurs agréés.Pour chacune d’elles, et faute de mise en conformité, la Commission pourrait infliger à Elon Musk de lourdes amendes.- Bataille idéologique -De son côté, le milliardaire, mène une bataille idéologique, en phase avec la droite américaine, contre le DSA qu’il décrit comme un instrument de censure.Ce nouveau règlement, pleinement entré en vigueur l’an dernier, vise à faire respecter au sein de l’UE des limites à la liberté d’expression, généralement définies par le droit national, et qui étaient déjà existantes, comme l’interdiction des insultes racistes en France ou la diffusion de symboles nazis en Allemagne.”Nous sommes déterminés à faire en sorte que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation”, a souligné Mme Virkkunen.Paris avait mis la pression sur Bruxelles la semaine dernière jugeant trop faible la réaction initiale de l’exécutif européen aux interventions de Musk. “Je me réjouis que la Commission ait entendu l’appel (…) en faveur d’une application rigoureuse du DSA pour protéger nos démocraties et nos élections”, a réagi Clara Chappaz, ministre déléguée française chargée du Numérique. Une trentaine d’eurodéputés avaient aussi exprimé jeudi leurs “vives préoccupations face aux “ingérences” d’Elon Musk en Europe, exhortant la Commission à agir, dans une lettre à Mme von der Leyen.Un débat est prévu mardi au Parlement européen à Strasbourg sur les accusations visant le patron de X et la façon d’y répondre.