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Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales

Sept anciens ministres de l’Environnement du Brésil ont publié jeudi une lettre ouverte critiquant un projet de loi controversé visant à assouplir les règles pour l’obtention de licences environnementales.Déjà approuvé au Sénat, ce projet de loi doit être débattu prochainement à la Chambre des députés, alors que le pays sud-américain s’apprête à accueillir en novembre la conférence de l’ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem. Ce sujet est d’autant plus sensible que la compagnie pétrolière publique Petrobras est dans l’attente d’une licence de l’organe de surveillance environnementale Ibama pour un méga-projet d’exploration pétrolière près de l’embouchure de l’Amazone. Ce projet critiqué par les écologistes a été défendu ouvertement par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Ce que propose ce projet de loi est très grave (…)”, à savoir “beaucoup moins d’études et de mécanismes pour la réduction des impacts” environnementaux, notamment sur des projets d’infrastructures, dénoncent les anciens ministres de gauche ou de centre-droit dans cette lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement.Ils ont également fustigé la possibilité de création de règles exceptionnelles pour des projets considérés comme d’importance stratégique par les gouvernements, pour lesquels “les licences seraient octroyées sur des critères plus politiques que techniques”. Mardi, Lula a affirmé en conférence de presse qu’il n’avait “pas connaissance des règles” proposées dans le projet de loi. Les défenseurs du texte argumentent qu’il permet de moderniser et de simplifier des normes bureaucratiques obsolètes. Un argument rejeté par les défenseurs de l’environnement. Jeudi, plusieurs centaines de femmes membres de mouvements écologiques ont pris part à une manifestation contre ce projet de loi devant le Parlement à Brasilia, portant un grand globe terrestre gonflable.”Approuver cette loi, c’est un crime: cela va faciliter l’obtention de licences par l’agro-négoce, les constructeurs de barrages hydroélectriques ou les opérations minières, et cela va porter encore plus de tort à la population”, a déclaré à l’AFP Ivanei Farina Dalla, une des manifestantes.  

Trump et Musk se déchirent en public

Leur alliance était spectaculaire et intense, leur rupture l’est tout autant: Donald Trump et Elon Musk se sont déchirés publiquement jeudi, s’accusant de “folie” pour l’un, “d’ingratitude” pour l’autre.Le président américain a assuré sur son réseau Truth Social qu’il avait mis fin à la mission budgétaire d’Elon Musk, selon lui “devenu fou” à cause d’une décision défavorable aux véhicules électriques.”Le plus simple pour économiser des milliards et des milliards de dollars dans notre budget serait d’annuler les subventions et contrats gouvernementaux” du patron de Tesla et SpaceX, a-t-il menacé dans un autre message.Sur son réseau X, Elon Musk a déclaré en réponse que SpaceX “commencera immédiatement à mettre hors service son vaisseau spatial Dragon”, utilisé notamment par la Nasa pour acheminer des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS).Il a semblé, quelques heures plus tard, faire marche arrière, écrivant: “Bon, nous n’allons pas mettre Dragon hors service.”Entre-temps, la joute a envoyé par le fond l’action Tesla, qui a perdu des dizaines de milliards de dollars de capitalisation à Wall Street, clôturant à -14,26%.Depuis que l’homme le plus riche du monde a lancé la semaine dernière un tir de barrage contre un mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, ce n’était sans doute qu’une question de temps avant que le divorce ne soit véritablement consommé.C’est pendant une réunion dans le Bureau ovale avec le chancelier allemand Friedrich Merz, réduit au rôle de figurant muet, que le président a acté jeudi la rupture.Pendant un échange avec les journalistes, retransmis en direct, Donald Trump s’est dit “très déçu”. “Elon et moi avions une bonne relation. Je ne sais pas si c’est encore le cas”, a-t-il lancé à propos de son ancien “conseiller spécial”, qui a quitté vendredi dernier la mission de réduction des dépenses publiques qu’il menait à la Maison Blanche.- “N’importe quoi” -“N’importe quoi”, a écrit Elon Musk en commentaire d’une vidéo de Donald Trump affirmant, déjà, que sa colère était due à la perte de subventions pour les véhicules électriques.”Faux”, poste-t-il ensuite au-dessus d’un extrait dans lequel le président américain assure que l’entrepreneur connaissait par avance le contenu du texte. Une “grande et belle loi” selon Donald Trump, une “abomination” pour les finances publiques selon Elon Musk.Le multimilliardaire, qui a très généreusement financé la campagne du républicain en 2024, assure que “Trump aurait perdu l’élection” sans lui et l’accuse d'”ingratitude”.Il n’a pas hésité à frapper sous la ceinture, affirmant, sans apporter de preuve, que le nom du président se trouvait dans le dossier Jeffrey Epstein, ce financier américain au coeur d’un vaste scandale de crimes et d’exploitation sexuels qui s’est suicidé en prison avant d’être jugé. En réponse, la Maison Blanche s’est contentée de qualifier ces attaques de “regrettables”.Dans le Bureau ovale, Donald Trump a dépeint son ancien allié en amoureux éconduit: “Il disait les choses les plus belles à mon propos”.”Les gens quittent notre gouvernement, ils nous aiment, et à un certain moment cela leur manque tellement… Et certains d’entre eux deviennent hostiles”, a poursuivi le républicain.- “Nouveau parti politique” -Dès l’entrée tonitruante d’Elon Musk dans la campagne de Donald Trump l’an dernier, les doutes ont surgi sur la longévité de la relation entre ces deux hommes impulsifs et affamés d’attention.L’idylle a d’abord semblé parfaite. Donald Trump avait défendu son allié face aux critiques et a même organisé une opération de promotion pour la marque Tesla à la Maison Blanche.Elon Musk avait lui qualifié le président de “roi” le jour de son investiture, et porté une casquette siglée “Trump avait raison sur tout” au conseil des ministres.Mais les tensions ont grandi entre le multimilliardaire très impopulaire et les ministres ou conseillers du président.Pour certains experts, ce qui pourrait avoir scellé le sort d’Elon Musk ne s’est pourtant pas passé à Washington, mais dans le Wisconsin, où il a fortement soutenu un juge conservateur dans une élection récente à la Cour suprême locale. Mais c’est la candidate des démocrates qui l’a emporté, largement.Donald Trump, qui déteste être associé à la défaite, a forcément suivi avec attention cette première aventure politique en solo d’Elon Musk.Lequel n’a visiblement pas été dégoûté. Le natif d’Afrique du Sud, qui ne peut devenir président puisqu’il a été naturalisé, a demandé jeudi s’il n’était pas “temps de créer un nouveau parti politique” aux Etats-Unis.

Retraites: l’Assemblée appelle à abroger la réforme, la CGT dans la rue

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d’un premier vote à portée symbolique sur le sujet dans l’hémicycle, tandis que la CGT a tenté de remobiliser la rue contre une loi qui reste très impopulaire.A quelques jours de la fin des travaux du “conclave” entre partenaires sociaux sur les retraites, les députés ont adopté une proposition de résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes.A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu (PCF) a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. “La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005”, a-t-il lancé.Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation.Dans la rue, la CGT avait prévu 165 points de rassemblement ce jeudi, mais ses habituels partenaires de Solidaires et de la FSU n’ont pas relayé leur appel. Depuis Strasbourg, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a salué un “grand événement” à l’Assemblée, qui montre que “quand la démocratie parle, elle défait cette réforme”, dont elle a de nouveau demandé l’abrogation. – “Aucune légitimité” -Le vote de l’Assemblée est “une preuve supplémentaire que cette réforme n’a aucune légitimité, ni populaire, ni parlementaire”, a déclaré le groupe Insoumis dans un communiqué.Le chef du groupe communiste, qui a commencé son discours devant un hémicycle quasiment vide, a exigé du gouvernement qu’il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum.”La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non”, a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. Le texte “affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives” de la loi du 14 avril 2023, à savoir “le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027″.”Une simple pétition de principe”, a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.Le RN mais aussi le groupe Liot et les Insoumis ont mené différentes initiatives parlementaires pour tenter d’obtenir un vote, sans succès. La dernière en date étant celle de LFI, fin novembre: la proposition de loi des Insoumis n’avait pu aboutir, victime de l’obstruction du camp gouvernemental.- Et la censure ? -Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l’Assemblée.Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.Mais l’enthousiasme a rapidement fait place à la déception. Après avoir appelé à des discussions “sans totem ni tabou”, le Premier ministre a successivement imposé l’objectif d’un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.Les organisations restant autour de la table, qui se retrouvaient jeudi après-midi, prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. La réunion s’est terminée sans avancée concrète.Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.Les communistes ont obtenu jeudi l’adoption de plusieurs autres textes, sur le logement dans les Outre-mer (adoption définitive), pour le versement d’allocations familiales dès le premier enfant (première lecture), ou encore pour la création d’une commission d’enquête sur les carences de la justice dans les Outre-mer.sl-sac-av-boc/alu/hdz/alh

Wall Street recule, chahutée par les déboires de Tesla

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, lestée en fin de séance par la chute du cours de l’action Tesla après le clash entre Elon Musk et Donald Trump par messages interposés.Le Dow Jones a reculé de 0,25%, l’indice Nasdaq a perdu 0,83% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,53%.”L’amitié qui s’est rapidement détériorée et maintenant le +conflit majeur+ entre Musk et Trump est stupéfiant et un choc pour le marché, et fait craindre la suite aux investisseurs de Tesla”, commente Daniel Ives, de Wedbush Securities.Le pionnier des véhicules électriques Tesla a dévissé jeudi de 14,26%, à 284,70 dollars, laissant s’envoler environ 150 milliards de dollars de capitalisation à la suite de la passe d’armes entre les deux milliardaires.Pendant un échange avec les journalistes, retransmis en direct, Donald Trump s’est dit “très déçu” par les critiques du patron de Tesla et Space X à l’égard de son mégaprojet de loi budgétaire.”Le plus simple pour économiser des milliards et des milliards de dollars dans notre budget serait d’annuler les subventions et contrats gouvernementaux” du patron de Tesla et SpaceX, a-t-il ensuite menacé dans un autre message sur son réseau social Truth.”N’importe quoi”, a écrit de son côté Elon Musk en commentaire d’une vidéo de Donald Trump affirmant, déjà, que sa colère était due à la perte de subventions pour les véhicules électriques. “Faux”, a-t-il posté ensuite au-dessus d’un extrait dans lequel le président américain assure que l’entrepreneur connaissait par avance le contenu du texte. Une “grande et belle loi” selon Donald Trump, une “abomination” désastreuse pour les finances publiques selon M. Musk.Le multimilliardaire, qui a très généreusement financé la campagne républicaine en 2024, affirme que “Trump aurait perdu l’élection” sans lui et l’accuse d'”ingratitude”.”Cela a pesé lourdement sur le marché” qui avait certes débuté en baisse mais s’était redressé, se montrant rassuré par la perspective d’un apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, estime auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le président chinois Xi Jinping a déclaré jeudi lors d’un appel téléphonique avec son homologue américain qu’ils se devaient de “redresser la trajectoire” des relations bilatérales, tendues par des différends commerciaux et diplomatiques.”Il n’y a pas beaucoup de détails” à propos du contenu de cet échange de plus d’une heure, mais les investisseurs estiment que les deux dirigeants “vont se donner plus de temps pour essayer de résoudre le problème (commercial, ndlr) et le marché apprécie cette approche”, assure Patrick O’Hare.Donald Trump a par ailleurs annoncé que Xi Jinping l’avait “gentiment invité” à venir en Chine avec son épouse Melania, et qu’il avait lui aussi proposé au président chinois de venir le voir aux Etats-Unis.Outre les développements sur le front de la guerre commerciale, les acteurs de marché attendent désormais la publication du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis vendredi. Celui-ci devrait “influencer l’opinion du marché sur ce que la Réserve fédérale (Fed) est susceptible de faire” concernant ses taux, estime M. O’Hare.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se tendait, à 4,39%, contre 4,35% mercredi en clôture.Ailleurs à la cote, le géant américain des spiritueux Brown-Forman, propriétaire du célèbre whisky Jack Daniel’s, a plongé de 17,92% à 27,25 dollars, après avoir déçu les attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé, avec notamment un bénéfice net par action de 31 cents contre 34 cents anticipé par les analystes.Circle, créateur de la cryptomonnaie USDC, s’est envolé pour son premier jour de cotation à Wall Street, décollant de plus de 168% à 83,23 dollars.Le groupe a levé plus d’un milliard de dollars à l’occasion de son entrée en Bourse grâce à la vente de 34 millions d’actions au prix unitaire initial de 34 dollars. Sa valorisation boursière dépasse désormais les 16 milliards de dollars.

Levée de boucliers contre la suspension de MaPrimeRénov’

Professionnels et politiques sont vent debout contre la suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, dispositif que le gouvernement prévoit de changer pour mieux gérer l’augmentation des demandes et des tentatives de fraudes. La ministre chargée du Logement Valérie Létard a précisé jeudi sur France Inter une fermeture “d’ici le 1er juillet” du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels. Le gouvernement avait confirmé la suspension du dispositif mercredi.Elle a aussi indiquer vouloir “changer les règles” du dispositif applicable à l’issue de la suspension et réfléchir à un moyen de “rythmer la consommation de l’enveloppe (budgétaire, NDLR) au fur et à mesure” de l’année. Mme Létard réunira la filière du secteur “d’ici dix jours”. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer ce guichet “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”.La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron. “Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il.Colère identique chez les fabricants de pompes à chaleur ou chauffe-eau dont certains “suspendent” déjà leurs décisions d’investissement dans des agrandissements d’usine, souligne Teoman Bakoglu, délégué-général adjoint de la FIEEC qui regroupe les industries électriques, électroniques et de communication. “S’il n’y a plus de carnet de commandes, les usines s’arrêtent” a-t-il dit à l’AFP.Dans un communiqué commun, 19 organisations professionnelles de la rénovation énergétique expriment leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes” quant aux “milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”.- “Fléau” de la fraude -La suspension estivale concerne uniquement les nouveaux dossiers. “Les dossiers non frauduleux déposés avant la fermeture seront instruits et payés dans les meilleurs délais, et une démarche d’accélération de l’instruction sera mise en place”, a précisé le ministère chargé du Logement.Des politiques de tous bords ont vivement critiqué cette décision, qualifiée d'”irresponsable” par Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise et de “pas acceptable” par Antoine Armand, ancien ministre de l’Economie et député macroniste de Haute-Savoie. “Interrompre en cours d’année un programme aussi structurant, (…) c’est déloyal et, surtout, c’est prendre le risque de mettre en danger toute une filière”, a estimé Antoine Armand, tandis que Manuel Bompard a déploré “une longue série de reculs en matière écologique, de coupes dans le budget de l’économie”.Cette pause du dispositif est motivée par “un encombrement (de nouvelles demandes, NDLR) en ce moment et un excès des fraudes”, selon Eric Lombard, ministre de l’Economie qui évaluent à “16.000” le nombre de “dossiers suspicieux”, soit “12% du stock”. Les principales fraudes sont des usurpations d’identité pour demander des aides pour des travaux inexistants. Une inflation non justifiée des devis, par effet d’aubaine, est aussi dénoncée régulièrement par les acteurs du secteur.Pour Hugues Sartre, porte-parole d’un groupement d’une dizaine d’entreprises du secteur dénommé GERE, ce sont surtout les entreprises qui promettent aux particuliers “d’effacer le reste à charge” ou “une rénovation à 1 euro” qui “gonflent les devis pour capter plus de subventions”.”C’est dommage de se dire que pour évincer une minorité de margoulins, il faut stopper tout le mécanisme”, déplore, Louis-Clair François Poncet, fondateur du réseau de PME SATEP, spécialisé en décarbonation des bâtiments.En 2024, 44.172 dossiers frauduleux de demande d’aide MaPrimeRénov’ avaient été détectés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) avant leur mise en paiement, ce qui représentait 229 millions d’euros de fraudes évitées.nal-im-mpa-leo-jvi/mat/spi

A Fos-sur-Mer, les dockers CGT bloquent trois conteneurs de composants militaires en partance pour Israël

Après avoir refusé mercredi de charger sur un navire à destination d’Israël un conteneur rempli de composants militaires, les dockers CGT du port de Marseille-Fos en ont bloqué deux autres jeudi, destinés au même navire, expliquant ne pas vouloir “être complices de massacres”.”Aujourd’hui (…), c’est avec écoeurement que nous avons découvert deux autres conteneurs qui devaient embarquer sur le Contship Era. Il s’agit, d’après nos informations, de tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval à Firminy” (Loire), a alerté jeudi le syndicat CGT des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône) dans un communiqué.Mercredi, les dockers de Marseille-Fos avaient déjà refusé de charger à bord de ce même navire, en partance pour Haïfa en Israël, des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par l’entreprise marseillaise Eurolinks, afin de ne pas “participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien”. “Le port de Fos (…) ne doit pas servir à expédier des munitions ou des armes pour n’importe quelle guerre que ce soit. Les travailleurs du port de Fos ne veulent pas être complices de massacres, de pertes de vies humaines”, écrit le syndicat ce jeudi.Une action à laquelle la Fédération CGT des services publics a apporté son “total soutien”, annonçant que “les dockers italiens du port de Gênes ont décidé de prendre le relais des dockers français”.Sur sa page Facebook, un groupe de dockers génois, “convaincus que la lutte contre le trafic d’armes dans les ports passe par l’action”, a en effet annoncé qu’il bloquerait l’activité du port italien vendredi à 15h00.A Marseille jeudi soir, une manifestation en soutien des dockers a réuni une centaine de personnes. Selon la CGT, le conteneur bloqué mercredi contenait 19 palettes de maillons, ces petites pièces métalliques permettant aux fusils mitrailleurs de tirer en rafale. L’exportation de ces maillons avait été évoquée dès mars 2024 par Disclose et Marsactu, selon qui ils seraient “susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza”.- Des armes réexportées ? -Réagissant à ces affirmations, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu avait affirmé à l’époque que ces pièces pouvaient seulement être “réexportées” par Israël. Le ministère des Armées a confirmé jeudi que leur licence prévoit effectivement qu’elles soient réexportées en totalité vers la France et d’autres pays partenaires.Pour les tubes de canons de la société Aubert et Duval, il s’agit, selon une source proche du dossier, “d’une licence de réexportation vers des pays européens”.”Aubert & Duval vend des tubes en acier à Elbit Systems qui les transforme. La licence d’exportation de matériel de guerre accordée par l’Etat français à Aubert & Duval prévoit explicitement que le produit final (…) soit réexporté à des forces armées qui ne sont pas celles d’Israël. Aubert & Duval ne vend donc aucun matériel militaire destiné aux forces armées israéliennes”, a réagi l’entreprise auprès de l’AFP.Contacté par l’AFP, Eurolinks n’a pas donné suite.Soutenant le mouvement des dockers marseillais, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi le gouvernement à “bloquer immédiatement toute livraison d’armes en direction de l’Etat d’Israël”.”Si la France continue à autoriser la livraison de matériel de guerre à Israël, elle alimente ce génocide”, a également réagi dans un communiqué Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France.Le blocage du premier conteneur mercredi avait été salué par plusieurs responsables politiques de gauche, notamment le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, pour qui “l’humanisme n’est pas à vendre”, ou encore le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a réclamé un “embargo maintenant sur les armes du génocide”.Après l’attaque contre Israël menée par le mouvement islamiste armé du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, l’armée israélienne a mené en représailles une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza.Celle-ci a fait plus de 54.607 morts, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.jra-eg-ar-mra/ol/sp

Rencontre cordiale entre Merz et Trump, même si les divergences sur l’Ukraine ont affleuré

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz doit être soulagé: il n’a pas été piégé comme d’autres dirigeants étrangers par Donald Trump, qui l’a reçu jeudi de manière très cordiale, en dépit de leurs différends commerciaux et même si des divergences ont affleuré sur l’Ukraine.”Nous avons été investis d’une mission par notre peuple, et une partie de cette mission consiste à avoir une très bonne relation avec votre pays. Je tiens donc à vous remercier pour votre présence”, a déclaré le président américain au dirigeant allemand dans le Bureau ovale.Friedrich Merz lui a offert un exemplaire encadré du certificat de naissance de son grand-père, Frederick (Friedrich) Trump, né en Allemagne en 1869. Le président américain l’a de son côté complimenté pour son anglais très fluide.”Je sais qu’à présent, vous dépensez davantage d’argent pour la défense, beaucoup plus d’argent, et c’est une bonne chose”, a aussi déclaré Donald Trump, qui n’a de cesse de réclamer plus d’efforts de la part des alliés de l’Otan.- Dépenses militaires -Le chancelier a promis de satisfaire d’ici début 2030 l’exigence américaine d’une augmentation des dépenses de défense et de sécurité des pays de l’Alliance, à 5% de leur PIB.Le président américain n’a pas frontalement attaqué son invité sur la question épineuse de l’excédent commercial allemand, tandis que ce dernier s’est gardé d’exposer trop crûment leurs divergences sur le conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.”Vous savez que nous avons apporté notre soutien à l’Ukraine et que nous cherchons à accroître la pression sur la Russie”, a déclaré le chancelier allemand, depuis un mois à la tête de la première économie européenne, sans que Donald Trump ne réponde à cette demande à peine voilée de nouvelles sanctions américaines contre Moscou.Friedrich Merz a assuré que Donald Trump, très sensible à la flatterie, était “le personnage clé” pour trouver une issue pacifique.Le républicain a seulement dit avoir demandé à Vladimir Poutine, avec lequel il a parlé mercredi, de ne pas répondre à la spectaculaire attaque de drones lancée par l’Ukraine le week-end dernier sur plusieurs aérodromes russes, tout en assurant que cette riposte russe ne serait “pas belle à voir”.”J’ai dit (à Vladimir Poutine) : +Ne le faites pas. Vous ne devriez pas le faire. Vous devriez arrêter+. Mais encore une fois, il y a beaucoup de haine (entre l’Ukraine et la Russie)”, a déclaré le président américain, qui a à nouveau semblé renvoyer dos à dos les deux belligérants.- Merz sauvé par Musk? -“Notre alliance avec les Etats-Unis a été, est et restera d’une importance capitale pour la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe”, avait écrit Friedrich Merz avant son départ pour Washington.La bataille commerciale est évidemment au centre de la visite, à quelques semaines de la date à laquelle le président américain menace d’imposer des droits de douane de 50% sur tous les produits européens, un cauchemar pour une économie allemande déjà affaiblie.Friedrich Merz avait prévenu avant la visite que l’Allemagne, troisième économie mondiale, ne se présentait pas en “quémandeur”.Le dirigeant allemand n’est pas tombé dans une embuscade telle que celle tendue par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, puis sud-africain Cyril Ramaphosa. Il le doit peut-être à un troisième homme, absent du Bureau ovale mais dont le nom a été prononcé plusieurs fois: Elon Musk, qui a émis de très vives critiques contre une grande loi budgétaire portée par Donald Trump. Le président américain, devant les caméras, a rompu avec son allié en disant qu’il était “très déçu” par le multimilliardaire. Le patron de Space X et Tesla, qui vient de quitter son rôle de “conseiller spécial” de la Maison Blanche, a répliqué immédiatement sur X en accusant le républicain de dire des choses “fausses”.

La Bourse de Paris finit en légère baisse

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, prenant acte d’une déclaration de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, sur la “fin” du cycle actuel de desserrement monétaire en zone euro, après une nouvelle baisse des taux de l’institution.Le CAC 40 a perdu 0,18%, clôturant à 7.790,27 points, en recul de 14,40 points. La veille, l’indice vedette parisien avait gagné 0,53%.La BCE a baissé jeudi son principal taux directeur de 0,25 point, afin de revigorer la croissance économique dans la zone euro, menacée par la guerre commerciale américaine. Mais la présidente de l’institution a laissé entendre que la BCE pourrait faire une pause dans son cycle de baisse de ses taux entamé l’an dernier.”Au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivons à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique”, a souligné Mme Lagarde.”C’est une demi-surprise pour les marchés. Une large majorité des investisseurs tablaient auparavant encore sur une baisse des taux au courant de l’été, et encore une à la fin de l’année”, a expliqué à l’AFP Raphaël Dupuy-Salle, gérant monétaire chez Sienna IM.Les baisses des taux sont généralement favorables à l’économie, et donc aux actions des entreprises, qui profitent de conditions de crédit plus avantageuses.La hausse annoncée jeudi fait passer à 2,0% le taux de dépôt, qui fait référence, un niveau “considéré comme étant en position neutre, ne freinant ni ne stimulant la demande dans l’économie”, a noté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.Sur le marché obligataire, avec cette perspective de pause, le rendement de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,25%, contre 3,20% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a grimpé à 2,58%, contre 2,52% la veille en clôture.  Autre sujet de préoccupation durant la séance: l’évolution du dialogue entre la Chine et les Etats-Unis sur leurs tensions commerciales et diplomatiques.Le président américain Donald Trump a appelé son homologue chinois Xi Jinping et assuré que leur conversation d’environ une heure et demie jeudi s’était conclue “de manière très positive”.M. Trump a aussi déclaré dans un message sur son réseau Truth Social que ses équipes et celles du dirigeant chinois se rencontreraient “bientôt” pour discuter des droits de douane.Pernod Ricard en reculLe géant des spiritueux, en difficultés depuis plusieurs mois en raison du contexte de tensions commerciales, a chuté de 5,06% à 88,18 euros. Il a aussi pâti des mauvais résultats de son concurrent Brown-Forman, fabricant du Jack Daniel’s, qui a déclaré souffrir d’un “environnement rendu difficile par les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques ayant un impact négatif sur la confiance des consommateurs”.

Hausse des budgets de défense: l’Otan “proche” d’un accord sur les demandes de Trump

L’Otan est “très proche” d’un accord pour dépenser beaucoup plus pour sa sécurité, s’est félicité jeudi le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, venu en mission au siège de l’Alliance à Bruxelles pour convaincre ses alliés européens de la nécessité de ne plus dépendre des Etats-Unis.”La raison pour laquelle je suis ici est de m’assurer que tous les pays de l’Otan comprennent que (…) chaque pays doit contribuer à hauteur de 5%”, a martelé jeudi l’ancien journaliste de Fox News, à trois semaines d’un sommet de l’Otan qui doit en décider.Le président américain Donald Trump exige des Alliés européens, et du Canada, qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité.Et l’objectif semble en voie d’être atteint, a assuré M. Hegseth devant quelques journalistes.”Nous pensons être très proches, tout proches d’un consensus, sur un engagement de 5% pour l’Otan (au sommet de) La Haye”, les 24 et 25 juin, a-t-il déclaré après avoir rencontré ses homologues de l’Alliance à Bruxelles.”De la France à l’Allemagne, aux pays baltes, aux pays nordiques, à la Pologne, à la Grèce, à la Hongrie, et tant d’autres, l’engagement est là: 5% de dépenses de défense”, a-t-il encore affirmé. Un engagement qu’il juge indispensable au moment où Washington réclame des Européens qu’ils prennent leur sécurité en mains.”Notre message restera clair. Il s’agit de la dissuasion et de la paix par la force, mais pas de la dépendance. Il ne peut s’agir et ne s’agira pas de dépendre de l’Amérique dans un monde où les menaces sont nombreuses”, a ainsi averti le ministre américain.Inquiet d’un éventuel désengagement américain de leur continent, et face à la menace russe, les Européens se disent prêts à augmenter leurs dépenses militaires. Mais tous n’affichent pas la même volonté.”Il y a quelques pays qui ne sont pas encore tout à fait là. Je ne citerai aucun nom, nous ne le faisons pas entre amis dans cette salle. Nous les y amènerons”, a assuré sur ce point M. Hegseth.Plusieurs pays de l’Otan, dont l’Espagne, la Belgique ou l’Italie, peinent déjà à atteindre l’objectif de 2% fixé il y a plus de dix ans lors d’un précédent sommet de l’Alliance. Moins sensibles à la menace russe, ils rechignent à s’engager sur des pourcentages aussi élevés.La ministre espagnole de la Défense Margarita Robles a toutefois assuré jeudi que Madrid n’opposerait pas de veto à cette hausse sans précédent, même si l’Espagne continue à s’opposer aux pourcentages réclamés par Donald Trump.- Addition de deux dépenses -Pour assurer le succès du sommet de La Haye, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a proposé un chiffre global de 5%, mais sous la forme d’une addition de deux types de dépenses.Il a confirmé jeudi vouloir porter le niveau des dépenses militaires stricto sensu à 3,5% du PIB d’ici 2032, et dans le même temps de porter à 1,5% du PIB toutes celles liées à la sécurité, au sens large, comme la protection aux frontières, la mobilité militaire ou encore la cybersécurité.Cet objectif apparaît plus facilement atteignable dans la mesure où il concerne des dépenses duales, civiles et militaires, déjà engagées ou prévues par les Etats.L’objectif de 3,5% correspond, lui, au financement des capacités indispensables pour assurer la défense de l’Otan au cours des prochaines années, au moment où la Russie ne cesse de renforcer son armée. Et en dépensant 5% de leur PIB pour leur sécurité, les Alliés augmenteront de 30% leurs capacités à se défendre, a assuré un responsable militaire de l’Otan.”Nous vivons dans un monde plus dangereux”, a averti M. Rutte devant la presse, à l’issue de cette réunion. Et si l’Otan ne fait rien, elle ne sera plus en sécurité, a-t-il mis en garde. Mais, “je suis persuadé que nous y arriverons”, a-t-il insisté.Pete Hegseth, absent mercredi lors d’une session de travail avec l’Ukraine, n’a pas attendu la fin de cette réunion, et a quitté l’Otan jeudi en fin de matinée. Il a également renoncé à participer au déjeuner de travail prévu avec ses collègues de l’Alliance et son homologue ukrainien Roustem Oumerov.

A Paris, Lula exhorte Macron à conclure l’accord UE-Mercosur

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, reçu jeudi par Emmanuel Macron à Paris, a exhorté son homologue français de conclure l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, auquel Paris et plusieurs autres capitales du continent sont fermement opposées.”Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre cÅ“ur”, a lancé M. Lula lors d’une conférence de presse à l’Elysée. L’accord UE-Mercosur “serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire”, a-t-il ajouté, sur fond de surtaxes douanières imposées partout dans le monde par le président américain Donald Trump.”Je vais assumer la présidence du Mercosur (…) pendant un mandat de six mois. Et je voudrais vous dire une chose: je ne vais pas laisser la présidence de Mercosur sans un accord avec l’Union européenne”, a-t-il insisté, avant de se dire “optimiste” sur une issue positive.Cet accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay doit permettre à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.Paris s’y oppose dans sa forme actuelle. “Cet accord (…) fait porter un risque pour l’agriculture des pays européens”, a ainsi répondu Emmanuel Macron, alors que des députés français avaient réuni la veille plusieurs filières agricoles à l’Assemblée pour réaffirmer leur opposition au texte.Dans un communiqué conjoint, les ministres français, hongrois et autrichien de l’agriculture ont rappelé “leurs fortes préoccupations” sur cet accord, qu’ils jugent “déséquilibré au détriment des intérêts agricoles européens”. D’autres membres de l’UE, comme l’Allemagne ou l’Espagne, y sont en revanche favorables.Il s’agit de la première visite d’Etat en France d’un président brésilien depuis 2012. Elle intervient à quelques mois de la COP30 organisée par le Brésil en novembre. Les deux présidents, qui entretiennent des relations chaleureuses malgré leurs différends, devaient notamment partager un dîner d’Etat dans la soirée.La visite de M. Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, va permettre de signer une série d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, la technologie, la défense, l’énergie et la santé.- Crises internationales -Dans le contexte mondial mouvementé, marqué notamment par les surtaxes douanières américaines ainsi que les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, “il est d’autant plus important de retrouver des convergences avec le Brésil, un grand Etat émergent”, qui assure cette année la présidence tournante du bloc de pays émergents des Brics, a souligné l’Elysée.La France compte notamment sur la mobilisation du Brésil, qui a reconnu l’Etat palestinien en 2010, pour peser sur l’issue de la conférence organisée par la France et l’Arabie saoudite à l’ONU mi-juin, visant à redonner un élan à une solution politique au conflit israélo-palestinien.M. Lula a de nouveau accusé “le gouvernement d’extrême droite” israélien de commettre un “génocide prémédité” à Gaza “contre des femmes et des enfants”.Il a estimé que la reconnaissance de l’Etat palestinien était “un devoir moral, humain et une exigence politique de tous les dirigeants du monde”. Paris considère pour sa part que cette reconnaissance doit être accompagnée de celle d’Israël par les pays arabes.Concernant l’Ukraine, les présidents brésilien et français ont campé sur leurs positions divergentes, alors que Brasilia continue d’entretenir de bonnes relations avec la Russie et observe une attitude de neutralité vis-à-vis de la guerre en Ukraine.”Il y a un agresseur, c’est la Russie. Il y a un agressé qui est l’Ukraine. Nous voulons tous la paix, mais on ne peut pas traiter les deux belligérants de manière équidistante”, a déclaré le président français, en relevant pour autant que le Brésil avait “un rôle très important à jouer” dans la recherche d’une solution au conflit.M. Lula était à Moscou le 9 mai pour les commémorations de la victoire contre l’Allemagne nazie, où il a été reçu par le président russe Vladimir Poutine.Après sa visite à Paris, le président brésilien participera le 8 juin à un sommet économique à Monaco, puis sera à Nice le 9 avec le président Macron pour l’ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans.