AFP Business

Bourse de Paris: deuxième séance de forte baisse après l’annonce d’un vote de confiance

La Bourse de Paris a terminé en net repli mardi, pour la deuxième séance consécutive, après l’annonce lundi par le Premier ministre François Bayrou d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre, déjà frappé par la quasi-certitude d’un échec.L’indice vedette CAC 40 a perdu 1,70% (133,23 points), clôturant à 7.709,81 points. Lundi, après que M. Bayrou a annoncé la tenue d’un vote de confiance, le CAC 40 avait déjà fortement reculé de 1,59%.Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros pour 2026, par les oppositions et l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi la carte du vote de confiance dans l’espoir de faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public.Mais le rapport de force est très défavorable au gouvernement Bayrou.Dans ce contexte, les investisseurs entrevoient “un effondrement probable du gouvernement dans une situation économique extrêmement délicate”, a noté Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.- Les investisseurs méfiants -La méfiance des investisseurs vis-à-vis de la santé économique française se reflète sur le marché de la dette souveraine (marché obligataire), où les Etats empruntent pour se financer. Le taux auquel emprunte la France à échéance dix ans évoluait mardi autour de 3,50%, soit un taux plus cher que ceux de pays comme la Grèce ou le Portugal.”Le seuil à surveiller est la comparaison par rapport à l’Italie”, qui emprunte, à même échéance, à 3,55% (mardi vers 17H45, heure de Paris), a souligné M. Tueni.”Cela signifierait qu’il y a une réelle défiance des investisseurs, qui considéreraient que la situation de la France est plus critique que celle de l’Italie. Si là-bas aussi il y a un problème de dette, depuis deux ans, des mesures sont prises pour y remédier et commencent à montrer des effets positifs sur l’économie italienne”, a-t-il signalé.”Pour les particuliers, l’impact est concret: hausse potentielle des taux d’emprunt et de crédit à la consommation” ou encore “pressions sur l’assurance vie en fonds euros” par exemple, a précisé Antoine Andreani, analyste marchés pour XTB.- Les banques frappées de plein fouet – A la cote parisienne, les banques et les valeurs liées aux collectivités territoriales se sont nettement repliées.”Ce sont des valeurs cycliques, soit des valeurs qui dépendent de la santé économique à court, moyen ou long terme, réputées être en première ligne lorsqu’on est face à une situation qui peut dégénérer”, a expliqué M. Tueni.Les banques “sont fortement exposées aux obligations françaises et dès lors que les taux de ces obligations augmentent, cela signifie que leur valeur baisse, ce qui crée un impact négatif sur leurs portefeuilles”, a-t-il détaillé.La banque Société Générale a ainsi chuté de 6,84% à 52,00 euros, Crédit Agricole de 5,44% à 15,65 euros et BNP Paribas de 4,23% à 77,03 euros. L’assureur Axa a quant à lui abandonné 4,03% à 39,31 euros.L’énergéticien Engie a reculé de 1,88% à 17,98 euros, le géant mondial des services environnementaux Veolia de 1,85% à 28,17 euros et le groupe de traitement des déchets et de recyclage Derichebourg a cédé 3,32% à 5,74 euros. Le groupe de BTP Eiffage a quant a lui chuté de 7,85% à 109,75 euros.

Bayrou veut redonner aux partenaires sociaux la gestion de la protection sociale

Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi vouloir refaire “pleinement et entièrement confiance aux partenaires sociaux en leur confiant la gestion des principaux piliers du système de protection sociale”, dans une intervention à l’université d’été de la CFDT.”Au regard des réussites par exemple des partenaires sociaux dans la gestion de certains régimes, notamment des complémentaires retraites, je propose que nous changions de cap” et que nous leur confiions “la gestion des principaux piliers du système de protection sociale, notamment les assurances chômage et vieillesse”, a-t-il dit.”Et cela avec une règle d’or que la condition d’équilibre financier soit fixée dans la loi afin de ne pas faire peser sur les générations futures le poids du surendettement et des dérives financières”, a-t-il ajouté.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon.”Et c’est exactement le problème qu’on a sur l’assurance chômage. On dit +vous gérez+ et quand les règles ne nous conviennent pas, on va décider à votre place. C’est pas comme ça que ça peut marcher”, a estimé la dirigeante syndicale.Le Premier ministre a envoyé début août une lettre de cadrage aux partenaires sociaux pour renégocier les conditions d’indemnisation des chômeurs, en leur demandant de dégager 2,5 milliards d’euros d’économies par an avant 2030, et 4 milliards d’euros à partir de 2030.Sur la question du transfert de la gestion de “l’ensemble du régime des retraites aux organisations syndicales et patronales, c’est une responsabilité qu’on est prêt à prendre”, a assuré Marylise Léon.Mais “tout dépend des conditions dans lesquelles ça peut se faire”, a expliqué la numéro un du premier syndicat français, ajoutant que “la règle d’or et d’équilibre annuel (des comptes), c’est un non-sens”. “C’est comme des systèmes d’assurance chômage où on est sur des régimes contracycliques, où on sait qu’il y a des périodes difficiles, des périodes d’excédent, et que ça se gère pas à l’année”, a-t-elle détaillé.Elle a rappelé que le sujet a déjà été discuté dans le cadre du conclave sur les retraites qui s’est tenu de février à juin sans permettre de dégager un accord pour amender la réforme de 2023.Malgré cet échec, “ces discussions sur les retraites n’ont pas été inutiles, loin de là”, a estimé Marylise Léon.

Wall Street peu inquiète quant aux menaces de Trump contre la Fed

La Bourse de New York évolue sans grand mouvement mardi, se montrant peu concernée par la nouvelle attaque du président Donald Trump contre l’indépendance de la banque centrale américaine (Fed), à contre-courant des autres places financières.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,06%) tout comme l’indice Nasdaq (-0,05%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,03%).Dans une lettre signée de sa main publiée lundi sur son réseau Truth Social, le président des Etats-Unis a écrit à Lisa Cook, première femme afro-américaine à un poste de gouverneure de la Fed, qu’elle était “limogée”, “avec effet immédiat”, sur fond d’allégations de fraude concernant un prêt immobilier personnel.”Le président Trump a invoqué un +motif valable+ pour me renvoyer, quand il n’y en a pas au regard de la loi, et il n’a pas le pouvoir de le faire”, a dénoncé Mme Cook, dans un communiqué transmis mardi par son avocat à l’AFP. “Je ne démissionnerai pas. Je continuerai à exercer mes fonctions pour aider l’économie américaine comme je le fais depuis 2022”, a-t-elle assuré.Interrogé par l’AFP, Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, estime que “si le marché exprimait véritablement ses inquiétudes quant à l’indépendance de la Fed, nous commencerions à voir le rendement à dix ans (des emprunts d’Etat américains, ndlr) augmenter de manière spectaculaire”.Après une remontée dans la nuit, les rendements des bons de Trésor à dix ans évoluaient vers 13H55 GMT à des niveaux similaires à ceux observés lundi, autour de 4,28%. Les taux des titres à deux ans, plus sensibles aux évolutions monétaires, reculaient, à 3,69% contre 3,72% à la clôture la veille.Pour M. Sosnick, cette attitude “est déconcertante”, d’autant que la plupart des bourses mondiales s’affichent en recul.”Une explication pourrait être qu’il existe une forte conviction que cela échouera devant les tribunaux, car Mme Cook n’a pour l’instant été reconnue coupable d’aucun délit”, estime l’analyste.Par ailleurs, “de nombreux acteurs du marché soutiennent le programme du président et estiment qu’il a à cÅ“ur les intérêts du marché et de l’économie”, ajoute-t-il.La séance se démarque par un programme plutôt pauvre en catalyseurs: les investisseurs ont bien accueilli les commandes de biens durables, qui sont ressorties supérieures aux attentes.”Mais les vraies nouvelles commenceront à arriver mercredi avec les résultats de Nvidia après la clôture, puis le PIB jeudi et l’indice d’inflation PCE vendredi”, anticipe Steve Sosnick.Côté entreprises, le groupe américain de télécoms EchoStar (+76,78% à 52,82 dollars) s’envolait à l’annonce que son concurrent AT&T (+0,46% à 28,87 dollars) allait lui racheter certaines fréquences sans fil pour un montant de 23 milliards de dollars.Les entreprises du secteur de la défense à l’image de Lockheed Martin (+1,53% à 454,55 dollars) et RTX (+1,48% à 158,58 dollars) étaient recherchées après des propos du secrétaire au Commerce Howard Lutnick évoquant la possibilité de prises de participation par le ministère américain de la Défense.Le laboratoire américain Eli Lilly (+4,34% à 725,54 dollars) avançait, soutenu par un nouvel essai clinique encourageant pour son nouveau médicament amaigrissant, l’orforglipron. Les patients ayant bénéficié du dosage le plus élevé ont perdu en moyenne 10,5% de leur poids en 72 semaines, selon cette nouvelle étude.Le fabricant de semiconducteurs Advanced Micro Devices (AMD, +1,40% à 165,64 dollars) profitait d’un relèvement de sa recommandation d’achat par les analystes de Truist, soulignant “le réel intérêt pour le déploiement à grande échelle des produits” de l’entreprise.

Wall Street peu inquiète par les menaces de Trump contre la Fed

La Bourse de New York a ouvert sans grand mouvement mardi, se montrant peu concernée par la nouvelle attaque de Donald Trump contre l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed), à contre-courant des autres places financières.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,14%, l’indice Nasdaq était proche de l’équilibre (-0,03%) et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,09%.

Vote de confiance: le gouvernement se débat, les oppositions déjà tournées vers l’après-Bayrou

Les soutiens de François Bayrou tentent mardi de croire encore dans le pari du Premier ministre d’arracher la confiance de l’Assemblée le 8 septembre, mais la quasi-certitude d’un vote négatif lance déjà les spéculations sur l’après: nouveau Premier ministre, dissolution ou même départ d’Emmanuel Macron comme réclamé par Jean-Luc Mélenchon.Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros d’économies, par les opposants comme dans l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi un va-tout lundi pour sa rentrée.A sa demande, Emmanuel Macron va convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, et M. Bayrou sollicitera le jour même la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir: faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures, dans un second temps.”Oui, on met nos têtes sur le billot, et alors ? La France mérite ça”, a reconnu le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola sur Franceinfo. Mais les réactions des oppositions ont été immédiates et ne semblent laisser quasiment aucune chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.Du Rassemblement national à La France insoumise en passant par les Ecologistes et les communistes, tous ont promis de voter contre la confiance.Matignon espérait peut-être trouver un compromis avec le Parti socialiste. Mais “les socialistes voteront contre la confiance” à François Bayrou, a tranché aussitôt leur patron Olivier Faure.Les partisans du gouvernement s’accrochent encore mardi à l’espoir d’un revirement du PS d’ici le 8 septembre.”Nous sommes à la bataille dans un travail de conviction pour avoir cette majorité le 8 septembre”, a plaidé le ministre de l’Economie Eric Lombard sur France inter, assurant “qu’il y a évidemment une marge de négociation sur le partage de l’effort” des 44 milliards d’économies qui comprennent une année blanche fiscale, le gel des prestations sociales et la suppression très impopulaire de deux jours fériés.Le ministre et président des Républicains Bruno Retailleau a mis de son côté en garde contre une chute du gouvernement qui serait contraire “aux intérêts de la France”, pointant notamment le risque d'”une crise financière majeure”.- fébrilité -Signe de fébrilité: les actions des banques, qui détiennent en masse des titres de dette française, chutaient nettement mardi à la Bourse de Paris. La dette publique française représente près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie. Le taux d’intérêt français à échéance dix ans atteignait 3,50% et s’approchait de celui imposé à l’Italie (3,57%), longtemps vue comme la lanterne rouge de la zone euro.Mais, sauf coup de théâtre, ces oppositions conjuguées assurent que la France sera virtuellement sans gouvernement dans deux semaines. Un nouveau rebondissement dans l’instabilité politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.Alors quels scénarios si le gouvernement tombe ? A l’extrême droite, Marine Le Pen a réitéré son souhait d’une dissolution avec l’espoir que le RN parvienne cette fois à obtenir une majorité.Emmanuel Macron a plusieurs fois assuré vouloir éviter une nouvelle dissolution “mais il ne faut pas écarter cette hypothèse”, a admis le ministre de la Justice Gérald Darmanin.A gauche, PS et Ecologistes se disent “prêts” à prendre la suite du gouvernement Bayrou. Jean-Luc Mélenchon va plus loin: Emmanuel Macron “doit partir”. Après Michel Barnier et François Bayrou, “il faut empêcher M. Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique”, a jugé le leader Insoumis qui a annoncé le dépôt à l’Assemblée d’une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’Etat.Signe que les partis se préparent à toutes les hypothèses, le coordinateur Insoumis Manuel Bompard a appelé sur X à aller s’inscrire sur les listes électorales.La date retenue pour le vote de confiance, le 8 septembre, précède de deux jours l’appel lancé sur les réseaux sociaux à bloquer la France. Un appel soutenu par la gauche, de LFI au PS.Si elles demeurent circonspectes face aux appels du 10 septembre, les organisations syndicales réfléchissent aux modes d’actions, avant une intersyndicale prévue vendredi.C’est dans ce contexte que François Bayrou interviendra mardi lors de l’événement de rentrée de la CFDT. Le Premier ministre a fait du dialogue social un mantra de son bail à Matignon. Mais le “conclave” convoqué pour revisiter la réforme des retraites de 2023 s’est achevé sur un échec. 

Les puissantes règles de l’UE qui encadrent la tech et agacent Trump

“Pas la tirelire du monde”: le président américain Donald Trump a vigoureusement attaqué lundi les pays ou organisations régulant le secteur de la tech, les menaçant de droits de douane et de restrictions à l’exportation.S’il n’a pas cité directement l’Union européenne, celle-ci dispose de fait de l’arsenal juridique le plus puissant au monde pour réguler le numérique.Bruxelles a déjà infligé de lourdes amendes à plusieurs entreprises technologiques américaines, comme Meta et Apple. Et a catégoriquement exclu d’assouplir ses deux textes emblématiques, le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA), dans le cadre de négociations commerciales avec les Etats-Unis.- Haine en ligne, désinformation -Désinformation, haine en ligne, contrefaçons ou produits dangereux… Le DSA vise à protéger les utilisateurs européens en imposant aux plateformes des obligations et restrictions à la mesure de leur puissance.Il oblige notamment les plateformes à : – Mettre en place un système de signalement de contenus problématiques- Agir “promptement” pour retirer tout contenu illicite- Bannir le ciblage publicitaire des mineursLes très grandes plateformes, comme X, TikTok, Meta, Apple ou Google sont aussi sujettes à des règles supplémentaires. Ces entreprises doivent analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus illégaux, d’atteinte à la vie privée ou à la liberté d’expression, de santé ou de sécurité publique. Et mettre en place les moyens pour les atténuer (modération des contenus…).Elles doivent aussi fournir au régulateur et à des chercheurs agréés un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé.Toute infraction à ce règlement peut-être très lourdement sanctionnée: les amendes peuvent atteindre jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuel. En cas de violations graves et répétées, les plateformes pourront être interdites d’exercer leur activité en Europe.- Lutte contre les abus de position dominante -Le règlement sur les marchés numériques, le DMA, vise lui à mettre fin à l’abus de position dominante des géants technologiques, comme Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft. L’objectif: protéger l’émergence et la croissance de start-ups en Europe et améliorer le choix offert aux utilisateurs.Plusieurs règles très concrètes sont prévues à cet effet.Les grandes plateformes ont tendance à “enfermer” les utilisateurs en les poussant à utiliser leurs services pré-installés: navigateur internet, cartographie, météo… Le DMA garantit la possibilité de désinstaller ces services intégrés par défaut et facilite le choix d’alternatives.Les utilisateurs doivent pouvoir choisir les boutiques d’applications logicielles de leur choix et télécharger directement leurs applications sur les sites des fournisseurs, sans passer par les acteurs dominants: l’App Store d’Apple ou Google Play.Les plateformes ont aussi interdiction de croiser des données collectées à travers différentes plateformes pour le ciblage publicitaire de leurs utilisateurs sans leur consentement -une pratique au coeur des modèles économiques de Google et Meta.Pour éviter toute fragmentation du marché intérieur, le pouvoir de contrôle et de sanctions est confié à la Commission européenne, qui a constitué une équipe d’experts comptant actuellement une centaine de personnes. Le règlement prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, et même 20% en cas de récidive.

RDC: face à la Chine, offensive américaine sur les minerais

Les Etats-Unis cherchent en République démocratique du Congo (RDC) à assurer leur approvisionnement en minerais essentiels à la fabrication de composants électroniques, espérant concurrencer le quasi-monopole de la Chine sur ce secteur stratégique.Amorcée depuis plusieurs années, la stratégie américaine s’accélère depuis le retour en novembre de Donald Trump à la Maison Blanche.- Eldorado à risque -Classée parmi les 15 pays les moins développés du monde, la RDC possède l’une des terres les plus riches de la planète, notamment en cuivre, cobalt, coltan et lithium.Des matériaux essentiels à la fabrication de composants pour l’armement, les téléphones mobiles ou les voitures électriques.En 2024, la RDC a ainsi fourni 76% de la production mondiale de cobalt, selon l’Institut américain d’études géologiques (USGS).Bousculé par la résurgence dans l’est de la RDC du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, le gouvernement du président de la RDC Félix Tshisekedi cherche à obtenir de Washington un accord garantissant aux Etats-Unis une chaîne d’approvisionnement stable et directe pour la défense et la technologie, contre un renforcement de la coopération sécuritaire.Mais le secteur minier congolais est gangréné par une contrebande chronique, des réseaux criminels et de corruption qui dissuadent les investisseurs privés.- Contourner les conflits à l’est -Le M23 s’est emparé de nombreux sites miniers dans l’est de la RDC au gré de ses offensives depuis 2021.Pour l’heure, selon des experts, l’attention de Washington se porte principalement sur le sud-est du pays, épargné par les conflits actuels et riche en cuivre et cobalt.Les Etats-Unis promeuvent depuis plusieurs années l’établissement du “couloir de Lobito”, un des projets d’infrastructure les plus ambitieux sur le continent, devant permettre l’acheminement des minerais des provinces du sud-est de la RDC vers un port angolais sur l’océan Atlantique.- La Chine, bien ancrée -Des entreprises chinoises exploitent la majorité des gisements en RDC, souvent récupérés de compagnies occidentales découragées par les conflits ou le climat des affaires.”Si les Américains veulent aujourd’hui entrer dans ce secteur et se mettre à faire du profit immédiatement, cela va impliquer d’arracher des titres miniers à certaines entreprises”, estime Christian Géraud Neema, expert du Projet Afrique-Chine.”S’ils veulent débuter de zéro, ils devront demander des permis de recherche et se lancer dans l’exploration, ce qui peut prendre un minimum de 8 à 9 ans avant d’obtenir des résultats”, ajoute-t-il.- Cartographie -Le groupe minier américain Kobold Metals, start-up américaine utilisant l’intelligence artificielle pour découvrir des gisements minéraux, notamment le lithium, a signé en juillet un accord de principe avec Kinshasa pour l’exploration de “1.700 carrés miniers” (unité de mesure cadastrale représentant environ 85 ha, ndlr).Notamment financé par Jeff Bezos et Bill Gates, le groupe a également obtenu l’accord des autorités de RDC pour exploiter sa précieuse base de données minières.”Toutes les mines que nous connaissons viennent des recherches effectuées il y a 80 ans, 100 ans” et “moins de 20% du territoire a connu des études poussées”, explique Jean-Jacques Kayembe, coordonnateur de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en RDC.- Permis à obtenir -En juillet, 600 titres miniers ont été remis dans le domaine public à l’issue d’une vaste opération d’assainissement du fichier cadastral.Plusieurs sources et sécuritaires évoquent des pressions gouvernementales pour répondre aux demandes américaines.La RDC “n’est pas en train de brader”, répond Crispin Mbindule, président du conseil d’administration du cadastre minier de la RDC. Selon lui, les Américains ont “respecté toute la procédure et ont payé tous les droits”.Au delà de la découverte de nouveaux gisements, la création de joint-ventures avec des entreprises minières dont l’Etat congolais est actionnaire fait partie des solutions pour répondre aux intérêts américains, selon l’expert Jean-Jacques Kayembe.- L’ombre de Dan Gertler -Le sulfureux hommes d’affaires israélien Dan Gertler, visé par des sanctions américaines pour avoir acquis dans des conditions opaques des concessions minières en RDC, a conservé son influence et ses réseaux dans le secteur minier du pays.”Il touche encore des royalties dans trois des plus grands projets miniers du pays”, affirme Jean Claude Mputu, de l’ONG Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV).En mars 2021, les Etats-Unis avaient rétabli les sanctions contre M. Gertler, décidées en décembre 2017 par le département d’Etat américain mais allégées juste avant le départ de Donald Trump de la Maison Blanche.”Il est impossible qu’un type qui a ce savoir-faire ne soit pas impliqué” dans les négociations actuelles, juge un diplomate européen. L’AFP n’a pas été en mesure de contacter M. Gertler pour une réaction.

Vote de confiance: “Nous sommes à la bataille pour avoir une majorité le 8 septembre”, assure Lombard

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a assuré mardi être “à la bataille” pour que le gouvernement emporte une majorité lors du vote de confiance du 8 septembre à l’Assemblée nationale grâce à un travail de “conviction” de l’opposition.Le ministre a affirmé sur France Inter qu’il n’anticipait “absolument pas” une chute du gouvernement lors de ce vote, en dépit des annonces faites par les principaux partis d’opposition lundi soir, en remarquant que “la vie politique est pleine de surprises”: “Nous sommes à la bataille dans un travail de conviction pour avoir cette majorité le 8 septembre”, a-t-il déclaré.Le ministre a observé que le gouvernement avait déjà, “par le dialogue, par la négociation, fait passer le budget” cette année alors que “quand nous avons été nommés le 23 décembre, tout le monde nous disait qu’il n’y aurait pas de majorité” pour cela.Selon lui, le calendrier de rencontres avec les oppositions pour la préparation du budget 2026, qui était déjà d’actualité avant l’annonce du vote de confiance, “doit être tenu”.M. Lombard a assuré être “très ferme” sur les 44 milliards d’euros d’économies à réaliser en 2026. “Mais sur leur répartition, on peut travailler”, a-t-il glissé.Il est ainsi revenu sur une demande chère au parti socialiste, qui souhaite voir les Français les plus fortunés contribuer davantage. “La part des plus fortunés, de ceux qui sont favorisés par la fortune, l’héritage, doit être évidemment plus forte pour que chacun voie que l’effort est partagé”, a affirmé le ministre. “Nous souhaitons en dialoguer avec l’ensemble des partis représentés au Parlement, et pas seulement le Parti socialiste”, a-t-il déclaré. Interrogé sur le risque de crise financière en cas de rejet du vote de confiance, M. Lombard a tenu un discours mi-inquiétant mi-rassurant.”La France est un pays extrêmement solide, les finances publiques sont tenues cette année et nous sommes exactement dans les clous de notre trajectoire” pour abaisser le déficit public à 5,4% du PIB cette année, après 5,8% l’an dernier, selon lui.Mais, toute cette situation inquiétant les marchés, il a aussi “parié que dans les quinze jours qui viennent, nous paierons notre dette plus cher que l’Italie” qui était encore récemment considérée comme “le mauvais élève de l’Union européenne”.”Nous serons vraiment en queue des 27 en Europe, ce qui pour un pays comme la France est un vrai souci. Mais malgré tout, cette dette est soutenable, les refinancements se passent bien”, a-t-il commenté.Interrogé enfin sur le risque que le Fonds monétaire international (FMI) finisse par devoir prendre les rênes financières du pays, le ministre a indiqué “que c’est un risque que nous souhaitons éviter, que nous devons éviter. “Mais je ne peux pas vous dire que le risque n’existe pas”, a-t-il conclu.

Budget: la Bourse de Paris en net recul, les banques souffrent

La Bourse de Paris a ouvert en net recul mardi et les actions des banques plongent, plombées par les incertitudes politique et budgétaire en France, après l’annonce par le Premier ministre d’un vote de confiance de l’Assemblée Nationale à l’issue incertaine le 8 septembre.Vers 09H30, l’indice phare français, le CAC 40, était en baisse de 1,91%, après avoir déjà clôturé à 1,59% la veille.Les actions des banques françaises souffrent particulièrement, tant la situation politique obscurcit l’horizon des titres de dette de la France qu’elles détiennent massivement.Vers 09H30, BNP Paribas perdait 6,19%, Société Générale 6,31% et Crédit Agricole 4,51%. L’assureur AXA cédait aussi du terrain (-6,45%).Ces titres “souffrent du fait que les marchés tablent sur une dégradation prochaine de la dette française par les agences de notation”, explique à l’AFP Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.Le gouvernement de François Bayrou est menacé d’être renversé par les oppositions lors du vote de confiance du 8 septembre.Confronté au rejet par l’opposition de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre avait brandi un va-tout lundi pour sa rentrée.Il avait annoncé qu’à sa demande, Emmanuel Macron allait convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, lors de laquelle M. Bayrou sollicitera la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir: faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures, dans un second temps.Mais les réactions des oppositions ont été immédiates et ne semblent laisser quasiment aucune chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.”Le risque d’un nouvel effondrement du gouvernement français augmente”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.La dette française était touchée par cette inquiétude. L’écart entre le taux d’intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le “spread”, atteignait vers 07H30 GMT 0,77 point, contre 0,70 point la veille avant l’intervention de François Bayrou.Le taux d’intérêt français à échéance dix ans atteignait 3,50%.Il s’approche de celui imposé à l’Italie (3,57%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d’une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance économique et de limitation des dépenses.Le ministre de l’Economie Eric Lombard a assuré mardi être “à la bataille” pour que le gouvernement emporte une majorité lors du vote de confiance, estimant que “la vie politique est pleine de surprises”.

La start-up d’IA Perplexity propose de partager les revenus avec les médias

La start-up californienne Perplexity propose un nouveau type de partenariat pour partager ses revenus avec les médias dont les articles d’actualité sont utilisés par son modèle d’IA générative, avec une enveloppe initiale de 42,5 millions de dollars.”Nous rémunérons les éditeurs avec une solution adaptée à l’ère de l’intelligence artificielle”, a déclaré lundi l’équipe de Perplexity dans un billet de blog.Plusieurs groupes de médias ont déjà conclu des accords similaires avec de grands acteurs de l’IA, comme News Corp (Wall Street Journal et Daily Telegraph entre autres), Le Monde, le Washington Post ou Axel Springer (Politico, Bild et Die Welt) avec OpenAI, Associated Press avec Google, le New York Times avec Amazon, ou l’AFP avec Mistral, après des plaintes pour “pillage” de contenus.La nouveauté du partenariat proposé par Perplexity repose sur le principe de regrouper les revenus dérivés d’un futur abonnement, appelé “Comet Plus”, qui donnera accès, pour 5 dollars par mois, aux contenus des éditeurs associés, avec qui les gains seront ensuite répartis.”Perplexity conserve 20% du pool de revenus pour couvrir les coûts de calcul informatique et distribue 80% aux éditeurs participants”, a précisé l’entreprise sollicitée par l’AFP.L’abonnement “Comet Plus” sera disponible “lors du lancement complet du navigateur internet Comet et de l’assistant IA personnel” que développe Perplexity, à une date encore non précisée.”Le programme est lancé avec un pool existant de 42,5 millions de dollars et augmentera chaque mois”, a ajouté Perplexity.Les revenus des éditeurs seront calculés en proportion du recours à leurs contenus selon trois usages différents: quand les utilisateurs consultent leurs sites grâce au lien donné par l’assistant IA, quand les robots collecteurs de données de Perplexity accèdent aux articles pour répondre aux questions des utilisateurs ou quand l’agent IA réalise des tâches complexes grâce aux contenus des médias.Ce partenariat est lancé dans une période où de nombreux créateurs et éditeurs reprochent aux grands acteurs de l’IA générative de se servir dans leurs contenus pour créer des services commerciaux, sans permission ni rémunération. Diverses plaintes ont été déposées, comme celle de Reddit contre Anthropic ou celle du New York Times contre OpenAI.Le WSJ et le New York Post ont également lancé des poursuites contre Perplexity en 2024.La start-up basée à San Francisco s’est spécialisée dans la recherche en ligne avec IA générative.