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La Bourse de Paris flanche, Trump relançant les tensions commerciales

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,92% vendredi, les investisseurs craignant que les droits de douane de Donald Trump puissent causer un regain d’inflation qui retarderait les baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).L’indice vedette CAC 40 a reculé de 72,96 points pour s’établir à 7.829,29 points à la clôture. Sur la semaine, l’indice a toutefois avancé de 1,73%.”Jusqu’à présent, les marchés s’étaient bien comportés pour trois raisons: des données économiques restées très correctes, l’anticipation que l’impact de la politique commerciale de Trump sera modéré et transitoire et qu’elle n’empêchera pas la Fed d’abaisser ses taux, et dernier argument, un Donald Trump modéré”, explique Valentine Ainouz, responsable de la stratégie taux de l’Amundi Investment Institute.Or, “les dernières annonces de Trump remettent en question ce dernier point et laissent craindre un scénario inflationniste plus fort que prévu qui viendrait gêner la Fed dans ses baisses de taux”, a-t-elle poursuivi, ces derniers étant dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, reprochant au premier partenaire commercial des États-Unis d’avoir riposté à ses droits de douane.Mercredi, le locataire de la Maison Blanche a aussi annoncé une surtaxe de 50% sur les produits brésiliens, jusqu’ici épargnés.”Le ton général est revenu à un niveau agressif et qui laisse craindre des négociations plus corsées”, notamment pour les Européens dont la situation reste incertaine, a ajouté Valentine Ainouz.Sur le marché obligataire, la séance a été marquée par le rendement du taux de l’emprunt français à trente ans qui a atteint 4,20%, “son niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2011”, relève Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Cette tendance générale de “pression à la hausse sur les taux longs traduit une hausse des besoins de financement des Etats”, notamment en raison de  “l’augmentation des besoins de financement pour leur défense, la hausse de la charge des intérêts sur la dette et la poursuite des politiques de baisses d’impôts”, explique Valentine Ainouz. Air France-KLM intéressé par TAPLe gouvernement portugais souhaite céder jusqu’à 49,9% du capital de la compagnie aérienne nationale TAP, a annoncé jeudi le Premier ministre Luis Montenegro en donnant le “coup d’envoi” d’une opération qui suscite l’intérêt des compagnies européennes Air France-KLM (-0,63% à 10,98 euros), Lufthansa et du groupe IAG (British Airways et Iberia).

Dieselgate: un troisième procès pour tromperie aggravée requis contre Renault, après Volkswagen et Peugeot-Citroën

Le parquet de Paris a requis un troisième procès pour tromperie aggravée dans le scandale du Dieselgate contre Renault, après ceux déjà demandés contre Volkswagen et Peugeot-Citroën, et ce alors que le constructeur au losange conteste toute infraction.Renault est suspecté d’avoir “spécialement calibré” des véhicules de normes Euro 5 et Euro 6, commercialisés entre 2009 et 2017, pour qu’ils respectent les paramètres réglementaires lors des tests d’homologation mais pas en situation normale, d’après ces réquisitions, prises le 25 juin et dont l’AFP a eu connaissance vendredi.Cette tromperie alléguée serait aggravée par le fait que ce calibrage a pu accroître la pollution atmosphérique aux oxydes d’azote et donc “favoriser (…) l’apparition chez l’homme de maladies respiratoires”.La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction, dans ce dossier riche d’abondants échanges techniques.Sollicité vendredi, un porte-parole de Renault, mis en examen en juin 2021, a indiqué à l’AFP que la marque “conteste avoir commis la moindre infraction et rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution.””Les véhicules Renault ont tous et toujours été homologués conformément aux lois et réglementations françaises et européennes en vigueur lors de leur commercialisation”, a-t-on garanti.Renault souligne en outre qu'”un arrêt de la Cour de cassation” d’avril 2024, dont le parquet “feint d’ignorer l’existence”, “remet en cause la validité de la procédure”.Cet arrêt portait sur une expertise judiciaire centrale dans le dossier.”Ces réquisitions constituent donc une tentative d’interférer dans la décision que rendra prochainement la chambre de l’instruction” de la cour d’appel de Paris sur ce dossier, critique Renault.- “Stratégie assumée” -Initialement mis en cause mais entendu comme témoin par les juges en mai 2021, l’ancien patron de Renault Carlos Ghosn avait rejeté toute responsabilité.Pour la procureure chargée de ce dossier, toutefois, “l’ensemble des déclarations des équipes travaillant sur la conception des moteurs diesel au sein de Renault tendait à démontrer que l’objectif en matière de dépollution était de +passer la norme+, en limitant de facto +la norme+ au protocole d’homologation” alors que “cette norme devait trouver à s’appliquer aussi dans des conditions d’utilisation normale”.Le ministère public évoque une “stratégie assumée d’optimisation”, prise de manière “collégiale”.A ce stade, 381 parties civiles se sont constituées, des particuliers, des associations, des personnes publiques, parmi lesquelles les villes de Paris, Lyon, Montpellier ou Grenoble, et des entreprises privées.- “Indemnisations” -Le parquet souligne toutefois qu’il y en a “bien d’autres” potentielles, alors que la Répression des fraudes a évoqué près de 900.000 véhicules vendus pour un seul type de moteur diesel mis en cause, pour un chiffre d’affaires de 16,85 milliards d’euros.Surtout, le ministère public dit “qu’à l’évidence, un consommateur qui se tourne vers Renault”, un constructeur à “l’excellente réputation, ne s’attend(ait) pas à ce que son véhicule ne soit pas conforme aux normes européennes en matière d’émissions polluantes”.Le scandale du Dieselgate a éclaté au milieu des années 2010 aux Etats-Unis après que Vokswagen a admis avoir équipé plus de 11 millions de véhicules commercialisés entre 2009 et 2015 de logiciels limitant la pollution lors des tests d’homologation.Le pôle santé publique du parquet de Paris a déjà requis deux premiers procès pour tromperie aggravée, le 24 février contre Volkswagen, le 25 juin pour Peugeot et Citroën.Ces dossiers doivent être jugés “sans plus attendre” pour que “les victimes des agissements frauduleux des industriels” obtiennent des “réponses” et soient “indemnisées”, a indiqué à l’AFP Me François Lafforgue, avocat de Générations Futures.Il s’agit d'”une question de santé publique qui nous concerne toutes et tous, exposés pendant des années à des émissions toxiques (…). Les parties civiles n’hésiteront pas, à l’heure du procès, à réclamer des indemnisations à la hauteur des enjeux” ont indiqué de leur côté Marc Barennes et Romain Boulet, conseils de particuliers et d’entreprises.”Nous nous félicitons de ce que les procédures avancent en cohérence avec l’instruction”, a indiqué de son côté Me Charles Constantin-Vallet, avocat de la Confédération du logement, de la consommation et du cadre de vie (CLCV). Il a regretté “toutefois des délais judiciaires trop longs”.

Wall Street s’inquiète des droits de douane visant le Canada

La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, ne parvenant plus à ignorer les incertitudes commerciales après les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump à l’encontre du Canada.Vers 13h55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,68%, l’indice Nasdaq de 0,26% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,49%.”Cela a été une semaine où, dans une large mesure, le marché a pu ignorer la rhétorique croissante autour des droits de douane”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le Nasdaq et le S&P 500 ont tous deux réalisé plusieurs records en clôture ces derniers jours.Mais, “il n’a désormais plus la capacité de le faire” après avoir “atteint le seuil de la douleur douanière hier soir avec l’annonce concernant le Canada”, juge l’analyste.Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi Ottawa, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, reprochant au premier partenaire commercial des Etats-Unis d’avoir riposté à ses droits de douane.Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane s’ajouteront à ceux visant des secteurs d’activité particuliers, tels l’acier, l’aluminium ou l’automobile, qui sont parmi les principales exportations canadiennes vers les Etats-Unis.Si cette actualité “a un peu plus freiné le marché que les précédentes”, c’est parce qu’elle “concerne l’un des plus grands partenaires commerciaux des Etats-Unis”, souligne Patrick O’Hare, de Briefing.com.Selon le département du Commerce américain, les biens canadiens ont été à la deuxième place des produits les plus importés aux Etats-Unis en 2023, derrière ceux du Mexique. Et le Canada était le premier débouché des produits américains exportés.Le recul de la place américaine reste contenu car “le marché continue de considérer tout cela comme un levier de négociation”, ajoute l’analyste. En revanche, “si ces droits de douane plus élevés sont maintenus après le 1er août, le marché pourrait passer à un mode de recalibrage plus important en ce qui concerne les perspectives de croissance”, anticipe M. O’Hare.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait nettement à 4,40%, contre 4,35% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le fabricant de jeans Levi Strauss (+8,56% à 21,42 dollars) profitait de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, notamment un bénéfice net par action de 22 cents là où les analystes tablaient sur 13 cents. L’entreprise a aussi relevé ses prévisions pour l’année.L’entreprise Strategy (+2,02% à 430,28 dollars) plus grand détenteur privé de bitcoins, profitait du niveau record de la plus capitalisée des cryptomonnaies.Le géant pétrolier britannique BP gagnait 2,20% à 32,22 dollars, après avoir annoncé s’attendre à une hausse de la production et à de meilleures performances dans le raffinage et le commerce pétrolier.Les compagnies aériennes reculaient, après avoir profité des bons résultats de Delta Air Lines jeudi. American Airlines lâchait 2,63% à 12,60 dollars, United Airlines perdait 2,87% à 89,04 dollars et Delta reculait de 2,96% à 55,10 dollars.

Washington et Pékin saluent une rencontre “positive” entre leurs chefs de la diplomatie

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a eu vendredi en Malaisie une rencontre “positive” avec son homologue chinois Wang Yi, ont indiqué les deux pays dans une apparente volonté d’aplanir leurs différends.Il s’agissait du premier entretien entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, sur fond de tensions persistantes sur le commerce, Taïwan ou les technologies de pointe.La rencontre se déroulait en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, où les droits de douane américains, vus avec inquiétude, étaient au coeur des discussions.”Il y a certains problèmes que nous devrons régler, ce qui est normal entre des pays de notre taille, de notre envergure et qui ont cette influence dans le monde”, a indiqué Marco Rubio à la presse après une heure d’entretien avec Wang Yi.”Mais j’ai trouvé cette rencontre très constructive et positive”, a affirmé M. Rubio, habituel pourfendeur du gouvernement chinois.Après une journée et demie à Kuala Lumpur, il s’est par ailleurs dit confiant qu’une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping aurait lieu.”Il y a une forte volonté des deux côtés d’y parvenir”, a-t-il déclaré.Adoptant le même ton apaisant, le ministère chinois des Affaires étrangères a salué dans un communiqué un entretien “positif, pragmatique et constructif”. De façon inhabituelle pour un compte-rendu officiel chinois faisant état d’un échange diplomatique avec Washington, aucun point de friction, pas même Taïwan, n’a été clairement évoqué dans le texte. Wang Yi a toutefois exhorté Washington à traiter avec Pékin “sur un pied d’égalité”.- “Inquiétude” -Marco Rubio effectuait sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier. Malgré ce délai, il avait assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois fortement la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives de 20% à 50% à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.A Kuala Lumpur, Marco Rubio a multiplié les rencontres avec ses homologues de toute l’Asie-Pacifique sur ces droits de douane. Mais en soulignant leur nécessité.”Quand on regarde certains (…) déficits commerciaux (avec les Etats-Unis), ils sont énormes. Il faut y remédier”, a-t-il déclaré. Les ministres des Affaires étrangères de l’Asean, qui comprend 10 pays dont la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam, ont toutefois exprimé leurs “inquiétudes” face aux droits de douane, qualifiés de “contreproductifs”, selon un communiqué conjoint publié vendredi.Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait déploré cette semaine des surtaxes devenues “des outils tranchants au service des rivalités géopolitiques”.Reçu par ce dernier vendredi, Wang Yi a dénoncé l’imposition “irresponsable et impopulaire” de droits de douane par Washington. La veille, il avait accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.- Rivalité persistante -Un climat de méfiance persiste entre Pékin et Washington, chacun soupçonnant l’autre de chercher à affaiblir son influence.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain, Donald Trump a engagé un bras de fer économique avec la Chine, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient.La question très sensible de Taïwan, une île d’environ 23 millions d’habitants que la Chine dit vouloir “unifier” avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire, continue toutefois de tendre les relations bilatérales.Les Etats-Unis sont le principal fournisseur d’armes de Taipei et lui offrent un soutien croissant face aux pressions chinoises – ce qui indispose Pékin.Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.

Rubio salue une rencontre “positive” avec son homologue chinois Wang Yi en Malaisie

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a déclaré vendredi en Malaisie avoir eu une rencontre “positive” avec son homologue chinois Wang Yi, se montrant optimiste quant à une potentielle rencontre entre les présidents des deux pays.Il s’agissait du premier entretien entre les deux hauts diplomates depuis le retour à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, malgré des tensions persistantes sur le commerce, Taïwan ou les technologies de pointe.La rencontre se déroulait en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, où les droits de douane américains étaient au coeur des discussions.”Il y a certains problèmes que nous devrons régler, ce qui est normal entre des pays de notre taille, de notre envergure et qui ont cette influence dans le monde”, a indiqué Marco Rubio à la presse après environ une heure d’entretien avec Wang Yi.”Mais j’ai trouvé cette rencontre très constructive et positive”, a-t-il affirmé, visiblement soucieux d’aplanir les différends entre les deux puissances mondiales.A l’issue d’une visite éclair d’une journée et demie à Kuala Lumpur, Rubio s’est par ailleurs dit confiant qu’une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping aurait lieu. “Il y a une forte volonté des deux côtés d’y parvenir”, a-t-il déclaré, tout en précisant qu’aucune date n’avait été fixée.- “Inquiétude” -Marco Rubio effectuait sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier. Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine avait assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois les pays de la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives de 20% à 50% à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.Les ministres des Affaires étrangères de l’Asean, qui comprend 10 pays dont la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam, ont exprimé leurs “inquiétude” face aux droits de douane, qualifiés de “contreproductifs” et de menace pour la croissance régionale, selon un communiqué conjoint publié vendredi.Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait déploré cette semaine que les droits de douane étaient “devenus des outils tranchants au service des rivalités géopolitiques”.Les Etats-Unis “sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale”, a dénoncé Wang Yi jeudi, selon un communiqué publié par son ministère. Il a également accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient mutuellement.- Taïwan -La question des actions de Pékin en mer de Chine méridionale envenime également les relations bilatérales. Tout comme celle de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin.La Chine dit vouloir “unifier” cette île d’environ 23 millions d’habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.Comme l’immense majorité des pays du monde, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d’armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux Etats-Unis de vouloir “contenir la Chine” et appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.Les Etats-Unis décrivent régulièrement la Chine comme une menace. Dans l’autre sens, Pékin appelle Washington à avoir des relations apaisées, basées sur le partenariat.

60 ans après la loi, un compte bancaire pour toutes les femmes ne résout pas l’inégalité

Soixante ans après la loi du 13 juillet 1965 permettant aux femmes mariées d’ouvrir un compte bancaire sans l’accord de leur mari, l’égalité entre les sexes reste encore à conquérir dans les banques, de part et d’autre du guichet.”On n’est pas encore au point d’équilibre”, constate auprès de l’AFP l’historienne Sabine Effosse, mais “la situation s’améliore, c’est indéniable”.En parallèle du long combat pour l’égalité dans la loi et dans les règles, commencé bien avant 1965 et que l’on peut prolonger jusqu’à la loi Rixain de 2021, se joue celui de l’évolution des pratiques, difficile à gagner.”Nous savons qu’aujourd’hui les projets portés par des femmes sont moins financés que ceux des hommes”, déclarait mardi à l’Assemblée nationale la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé, évoquant dans la foulée des échanges en cours sur le sujet avec la Fédération bancaire française (FBF).La disparité est aussi visible dans la détention de produits d’épargne: les femmes détiennent moins de contrats d’assurance vie et moins d’actions d’entreprises cotées que les hommes, selon une étude publiée lundi par La France Mutualiste et la banque publique Bpifrance.Les freins autour de l’épargne sont très anciens. Si les femmes ont pu déposer leurs économies à la Caisse d’épargne et de prévoyance dès le début XIXème siècle, elles ont par exemple dû attendre plusieurs décennies pour pouvoir les retirer sans l’accord de leur mari.La gent féminine n’a par ailleurs eu le droit d’entrer à la Bourse de Paris qu’en 1967.- Cible marketing -L’anniversaire de la loi de 1965, qui accorde en même temps le droit aux femmes mariées de signer un contrat de travail sans l’accord de leur mari, donne l’occasion à certains acteurs financiers de se mettre en avant.En plus d’un “cahier de vacances dédié à l’autonomie financière des femmes” et d’une offre ciblée, BNP Paribas lance une campagne de communication vantant “plus de 2 milliards d’euros de crédit aux entreprises dirigées par des femmes” accordés chaque année.Interrogée par l’AFP, la banque n’a pas voulu rendre public le montant total de ces crédits aux entreprises, qu’elles soient dirigées par des femmes ou par des hommes, ce qui aurait permis de comparer.Le discours commercial sur le sujet, plus ou moins heureux, n’est pas nouveau. L’ouverture de comptes en banque par des femmes au tournant des années 60/70 s’est faite à grand renfort de publicité, alors centrées sur un moyen de paiement, le chèque. “Perdre de l’argent, par exemple; dans la cohue d’un marché, c’est une catastrophe. Y perdre un chéquier, un léger contretemps”, expliquait la Société Générale en 1970, sur une affiche figurant une femme en pantalon et bonnet phrygien, libérée de ses chaînes et brandissant un chéquier.Camille Eymard, responsable financière au sein du réassureur Scor et bénévole de l’association Financi’Elles, se méfie aujourd’hui d’approches trop genrées.Il faut néanmoins “trouver les moyens d’embarquer les femmes” et de développer leur connaissance financière, complète Virginie Chauvin, associée du cabinet d’audit Forvis Mazars, aussi membre de Financi’Elles, une association “au service de la mixité” dans la finance.- Role model -L’inégalité dans les pratiques du secteur se voit aussi sur la photo des premiers cercles des équipes dirigeantes des grandes banques françaises, dont aucune n’a jamais été dirigée par une femme.Devant les actionnaires réunis en assemblée générale, aucune femme ne figurait parmi les candidats à la succession du patron du Crédit Agricole en fin d’année dernière, dans le premier cercle du pouvoir de BNP Paribas, pourtant élargi à six personnes à la rentrée.La profession est pourtant à 57% féminine, selon la FBF, mais ce pourcentage a tendance à diminuer à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.”L’argent est un rapport de force”, rappelle l’historienne Sabine Effosse, “il y en a forcément un qui perd un peu de son pouvoir” dans une phase de rééquilibrage.Aujourd’hui la bataille se joue sur les investissements, sur l’accès au financement et sur les rôles de pouvoir, liste-t-elle.

La Bourse de Paris flanche, le taux d’emprunt français à 30 ans au plus haut depuis 2011

La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, les investisseurs craignant que l’Europe soit la prochaine cible des surtaxes douanières américaines, de quoi également faire grimper les taux d’emprunts des Etats.L’indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris perdait 0,83% vers 10H30 heure locale, soit une perte de 65,64 points, pour s’établir à 7.836,61 points. La veille, l’indice avait gagné 0,30%.”Le président Trump continue de semer le trouble avec l’utilisation des droits de douane comme une arme pour tenter de stimuler la production de biens aux Etats-Unis, mais aussi comme une arme politique contre les pays qui pourraient prendre des mesures vues (…) comme allant contre les intérêts des Etats-Unis”, commentent les analystes de LBP AM.Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d’avoir riposté à ses droits de douane.Un peu plus tôt dans la soirée jeudi, M. Trump a annoncé lors d’un entretien téléphonique accordé à la chaîne américaine NBC qu’il comptait envoyer une missive du même ordre à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, NDLR) dans les prochaines heures”, a-t-il déclaré.”Bien que le Canada ait négocié avec les Etats-Unis, le pays doit maintenant accepter des droits de douane plus élevés. Ce sort pourrait aussi frapper l’Europe”, relève Jochen Stanzl, chez CMC Markets. “Cette incertitude limite la prise de risque, surtout en attendant une lettre que Bruxelles pourrait recevoir de Washington”, poursuit-il.L’emprunt à trente ans français au plus haut depuis 2011Vers 10H30 heure de Paris, l’emprunt à trente ans français atteignait 4,20%, contre 4,18% la veille en clôture.Il s’agit de “son niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2011″, relève Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”Il y a un sujet sur l’échéance à 30 ans car elle est moins demandée par les investisseurs étrangers qui ont des doutes sur la soutenabilité de la dette des Etats, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe”, explique à l’AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM, qui note d’ailleurs des tensions généralisées sur les taux à 30 ans.Les taux progressent, toujours “animés par l’actualité sur les droits de douane” et l’incertitude qui en résulte, poursuit-il. Mais les investisseurs se posent également “des questions sur la soutenabilité de la dette française à une échéance si lointaine”.

Enquête sur TikTok dans l’UE: la Chine dément tout stockage illégal de données personnelles

Le gouvernement chinois a démenti vendredi être impliqué dans un quelconque stockage illégal de données personnelles sur des serveurs sur son territoire, après l’ouverture par l’Union européenne d’une enquête sur TikTok.”Le gouvernement chinois attache une grande importance à la confidentialité et à la sécurité des données et les protège conformément à la loi”, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning.Selon elle, Pékin “n’a jamais exigé et n’exigera jamais des entreprises ou des particuliers qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.”Nous espérons que la partie européenne respectera l’économie de marché et la concurrence loyale, et qu’elle offrira un environnement commercial équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises de tous les pays”, a ajouté Mme Mao lors d’une conférence de presse régulière.L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Union européenne, a ouvert jeudi une enquête contre TikTok sur le stockage de données personnelles d’utilisateurs européens sur des serveurs chinois, qui pourrait être contraire à la législation.La puissante plate-forme de partage de vidéos, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété du groupe chinois ByteDance.TikTok est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.La DPC a déjà sanctionné TikTok d’une amende de 530 millions début mai pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens, accessibles à distance depuis la Chine mais stockées en dehors.Au cours de cette enquête, TikTok avait reconnu que certaines données européennes avaient été, non plus rendues accessibles, mais bien stockées en Chine (et supprimées depuis).L’entreprise avait évoqué un problème technique, et assuré n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Mais selon la DPC, elle n’avait pas été en mesure de proposer des garanties contre le possible accès des autorités chinoises à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage.L’objectif de la nouvelle investigation “est de déterminer si le réseau social a respecté ses obligations pertinentes en vertu du RGPD (règlement européen de protection des données), dans le contexte des transferts désormais en question”, a expliqué jeudi la DPC.Cet organisme agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.

Marco Rubio a rencontré son homologue chinois Wang Yi en Malaisie

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a rencontré vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l’occasion d’aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.Les deux hommes ont débuté leur entretien à Kuala Lumpur, a constaté un journaliste de l’AFP.Cette rencontre, la première entre MM. Rubio et Wang depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, se déroule en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Connu pour ses déclarations fermes contre la Chine, Marco Rubio effectue sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier.Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine a assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois les nations de la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.Marco Rubio a tenté de rassurer jeudi les nations d’Asie du Sud-Est en affirmant qu’ils pourraient bénéficier de “meilleurs” taux que le reste du monde.Parmi les pays visés figure le Japon, allié de longue date des Etats-Unis, qui pourrait se voir imposer une taxe uniforme de 25%, en plus de droits de douane déjà appliqués sur les automobiles, l’acier et l’aluminium. Séoul est confronté à un niveau de taxation similaire.Marco Rubio a rencontré vendredi ses homologues japonais et sud-coréen. Sa porte-parole, Tammy Bruce, a dans la foulée qualifié cette relation d'”indispensable”.- “Droit légitime” -Les Etats-Unis “sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale”, a dénoncé Wang Yi lors d’une rencontre avec son homologue thaïlandais Maris Sangiampongsa, selon un communiqué publié vendredi par Pékin.Lors d’un autre entretien avec son homologue cambodgien Prak Sokhonn, Wang Yi a accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient mutuellement.Outre le commerce, la question des actions de Pékin en mer de Chine méridionale est probablement l’un des principaux sujets discutés entre MM. Wang et Rubio. Tout comme celle de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin.La Chine dit vouloir “unifier” cette île d’environ 23 millions d’habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.Comme l’immense majorité des pays du monde, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d’armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.- Rivalité en mer -Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux Etats-Unis d’utiliser la question taïwanaise pour “contenir la Chine” et appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.Les actions de Pékin, jugées “provocatrices” par Washington près d’îlots disputés avec des pays membres de l’Asean, constitueront aussi l’un des sujets des discussions de vendredi.La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d’autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté.Les Etats-Unis décrivent régulièrement la Chine comme une menace. Dans l’autre sens, Pékin appelle Washington à avoir des relations apaisées, basées sur le partenariat.

Mozambique: le projet gazier géant de TotalEnergies à un tournant

Le projet gazier mené par TotalEnergies au Mozambique, un investissement de 20 milliards de dollars, pourrait prochainement reprendre après avoir été mis à l’arrêt dans la foulée d’une sanglante attaque jihadiste en 2021.La manne gazière tant attendue par le Mozambique, un des pays les plus pauvres au monde, ne se concrétisera pas immédiatement: le PDG du groupe français Patrick Pouyanné a dit le mois dernier au Nikkei espérer un début de production en 2029.Selon sa direction, TotalEnergies envisage de relancer le projet dans le courant de cet été, et M. Pouyanné serait attendu à Maputo courant juillet, selon une source proche de l’industriel à l’AFP.Pour que le projet reprenne, il reviendra aux actionnaires du projet Mozambique LNG (dont TotalEnergies a 26,5%) de lever la force majeure, qu’ils avaient eux-mêmes invoquée en 2021 après l’attaque.- Réserves colossales -Paradoxe, le pays d’Afrique le plus vulnérable au changement climatique – selon le World Risk Index de 2023 – dispose de gigantesques réserves de gaz naturel décelées au début des années 2010 au large de la province de Cabo Delgado (nord), dans le bassin de Rovuma.Le début d’une “ruée vers le gaz” mozambicain et de projets de production de gaz naturel liquéfié qualifiés de “bombes climatiques” par le collectif “Say No to Gas”, rassemblé autour de l’ONG locale Justica Ambiental.La Banque africaine de développement évoque des réserves de plus de 5.000 milliards de mètres cubes de gaz. “Suffisamment pour approvisionner la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie pendant près de 20 ans”, écrivait-elle en 2018.- Multiples projets de multinationales –Le site offshore flottant du groupe italien ENI à Coral Sul, dont une réplique plus au nord devrait bientôt être officialisée, a bien commencé à produire fin 2022, représentant l’équivalent du quart de la capacité de production de celui de TotalEnergies.Enfin, un troisième projet, à la capacité encore supérieure et conduit par la jaor américaine ExxonMobil devrait recevoir l’an prochain sa décision d’investissement finale, dernière étape avant sa mise en oeuvre, d’après le président mozambicain.Ces projets “pourraient faire du Mozambique un des dix premiers producteurs mondiaux (de gaz, ndlr), contribuant à 20% de la production africaine d’ici 2040”, d’après un rapport du cabinet d’audit Deloitte de 2024.Le projet de TotalEnergies – comme celui d’ExxonMobil – comprend des installations de liquéfaction onshore pour transformer le gaz à l’état liquide et ainsi pouvoir le transporter par la mer.- Insurrection jihadiste et justice saisie -Une insurrection jihadiste déchire le nord du Mozambique depuis 2017. Dans son épisode le plus marquant en mars 2021, le groupe local affilié à l’organisation Etat islamique a pillé plusieurs jours durant Palma, la ville voisine du site, et fait de nombreuses victimes.L’ONG Acled, qui collecte des données sur les conflits, a dénombré 801 morts dans l’attaque, dont des dizaines de sous-traitants.Une information judiciaire a été ouverte en France pour homicide involontaire contre TotalEnergies, à la suite de plaintes de survivants et familles de victimes. Ils reprochent au groupe de ne pas avoir assuré leur sécurité.Des soldats mozambicains chargés de protéger le site gazier à cette période-là ont aussi été accusés d’exactions mortelles sur des villageois dans des témoignages recueillis par le média Politico. La justice mozambicaine et la commission des droits de l’homme du Mozambique ont ouvert une enquête. TotalEnergies a souligné avoir “sollicité” ces investigations.Depuis le début de l’insurrection en 2017, 6.000 morts ont été dénombrés par l’Acled.- Intervention rwandaise financée par l’UE -Face à l’incapacité du groupe paramilitaire russe Wagner à endiguer les insurgés, des soldats rwandais ont été déployés en 2021.L’Union européenne a renouvelé le financement de cette opération cette année malgré l’implication du Rwanda dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Bruxelles cherche à diversifier ses approvisionnements pour limiter sa dépendance au gaz russe.Environ 48.000 personnes ont été déplacées par des attaques moins meurtrières mais encore fréquentes depuis le début de l’année, d’après l’ONU.Trois mois de vive contestation des résultats des élections générales d’octobre, entachées d’irrégularités, ont aussi retardé la reprise du projet. – Retombées miracle ou mirage? -La croissance du Mozambique “devrait s’accélérer fortement pour atteindre 10% en 2028 et 2029, lorsque le premier projet onshore commencera à produire”, estimait l’an passé le Fonds monétaire international (FMI). Un bond spectaculaire pour un pays à la croissance estimée à 2,5% en 2025 par le FMI.Le projet de TotalEnergies ne doit créer que 5.000 emplois locaux au pic de la construction, d’après le consortium Mozambique LNG.Les retombées de cet “Eldorelgado” dépendront du fonds souverain créé par les autorités du Mozambique. Un pays où une partie de la classe politique a déjà été prise dans un scandale de détournement de fonds illégalement empruntés par des entreprises publiques.