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L’aéroport londonien de Heathrow chiffre son plan d’agrandissement à 49 milliards de livres

L’aéroport londonien de Heathrow, le plus fréquenté d’Europe, a chiffré vendredi à 49 milliards de livres (57 milliards d’euros) son plan d’expansion et de modernisation, qui comprend notamment une troisième piste, un coût élevé qui ne manquera pas de relancer les critiques contre le projet.”Il n’a jamais été aussi important ni urgent d’agrandir Heathrow. Nous fonctionnons à pleine capacité, au détriment des échanges commerciaux et de la connectivité” de la capitale britannique, a assuré dans un communiqué le directeur général de l’aéroport Thomas Woldbye.Le gouvernement britannique avait donné son aval en janvier à une troisième piste pour le hub londonien d’Heathrow au nom de la relance de la croissance.Mais la proposition sera payée “à 100% par des fonds privés”, souligne l’entreprise dans un communiqué.Le financement n’est toutefois pas bouclé à ce stade.Le feu vert officiel, donné par la ministre des Finances Rachel Reeves, avait été décrié par les organisations écologistes, qui pointaient l’augmentation du bruit et de la pollution de l’air, et une partie du camp travailliste du Premier ministre Keir Starmer.Le maire de Londres Sadiq Khan, lui aussi opposé au projet, avait dénoncé “l’impact grave” que la troisième piste aura sur les Londoniens et “la réalisation de nos objectifs en matière de changement climatique”.Mais l’aéroport ouvert en 1946 assure vendredi que si rien n’est fait “le Royaume-Uni risque de perdre son statut de plaque tournante mondiale de l’aviation face à la concurrence croissante des hubs européens” – les principaux sont Paris Charles de Gaulle et les aéroports d’Istanbul et Amsterdam.Selon Heathrow, ces travaux permettraient d’augmenter la capacité de la plateforme pour pouvoir accueillir “jusqu’à 150 millions de passagers” par an, contre 84 millions en 2024.- Saga -Face aux craintes de dérapage de calendrier et de budget, le groupe affirme pouvoir livrer une troisième piste “d’ici dix ans” pour 21 milliards de livres.Le reste du budget, prévu sur “les décennies à venir” sera consacré à l’agrandissement et à la modernisation.Mais cette somme s’ajoute en réalité à un précédent plan d’investissement de 10 milliards de livres (11,6 milliards d’euros) d’ici 2031, annoncé début juillet, dont l’objectif est, déjà, de rafraîchir les installations.Le projet d’agrandissement d’Heathrow n’est pas nouveau. Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par l’épidémie de Covid-19.Heathrow a soumis au gouvernement britannique sa proposition, qui comprend une piste de 3.500 mètres. Mais Arora Group, l’un des plus importants propriétaires fonciers d’Heathrow, a annoncé de son côté jeudi qu’il soumettrait une offre concurrente pour la construction d’une troisième piste plus courte.Il promet des coûts plus faibles et moins de nuisances pour les riverains et l’environnement.Luis Gallego, directeur général d’IAG, maison mère de British Airways, dont la base est à Heathrow, a jugé vendredi que l’offre concurrente était “crédible”, en marge de la publication des résultats du groupe aérien (qui a vu son bénéfice net progresser de 44% au premier semestre).Pour autant, le dirigeant a assuré ne pas avoir de préférence entre les deux projets sur la table. “Nous devons travailler en étroite collaboration avec les deux parties pour mieux comprendre ce qu’elles apportent, car les propositions ne sont pas comparables”, selon lui.Heathrow s’est dit de son côté prêt à discuter d’une piste plus courte mais estime que cela ne fera pas forcément baisser les coûts.L’actionnaire principal de Heathrow Airport Holdings est le français Ardian, qui a récemment conclu l’augmentation de sa participation à 32,6%. Il est suivi de l’Autorité d’investissement du Qatar (20%), et du fonds public saoudien PIF (15%).

Guyane: la Cour des comptes alerte sur une gestion forestière à repenser

Exploitation du bois insuffisante, gouvernance éclatée, dépendance financière: dans un récent rapport, la Cour des comptes dresse un constat alarmant et critique de la gestion de la forêt guyanaise qui recouvre 96% de ce territoire français d’Amérique du Sud.Cette gestion est confiée à 75% à l’Etat via l’Office national des forêts (ONF) et pour le reste au Parc amazonien de Guyane (PAG), plus grand parc national français.Une organisation qui manque d’efficacité selon la Cour qui appelle à une refonte complète de la politique sylvicole sur le territoire. Avec 8,02 millions d’hectares, la forêt guyanaise est le plus vaste massif forestier d’outre-mer et constitue 31% de l’ensemble des forêts françaises mais reste sous-exploitée, estime la Cour dans son rapport rendu public le 21 juillet. En 2023, seulement 70.550 m3 de bois ont été exploités, “soit l’équivalent d’une petite scierie des Landes”, compare Thomas Caparros, président de l’Interprobois Guyane, une association interprofessionnelle de la filière. Pour l’association, “la gestion actuelle souffre d’un manque de coordination, d’infrastructures et d’une planification adaptée au terrain”.Bien que la filière bois soit le deuxième secteur économique de la Guyane, après le spatial, avec un chiffre d’affaires avoisinant les 100 millions d’euros par an, son développement reste freiné par des contraintes d’accès aux ressources. – Manque d’infrastructures – “Tout est une question d’accessibilité”, explique François Korysko, directeur territorial de l’ONF en Guyane: “aujourd’hui, on arrive à accéder à une bande le long du littoral qui est un peu restreinte par la longueur des pistes construites”. Pour exploiter davantage, il faudrait ouvrir, à travers la végétation dense, entre “40 et 50 kilomètres de pistes par an”, plaide Thomas Caparros, “mais à peine 35 sont réalisées chaque année.”Pour atteindre cet objectif, 2,7 millions d’euros seraient nécessaires chaque année, or seulement 1,7 million est attribué. Alors que les besoins augmentent, “l’objectif de tripler la production d’ici 2029”, fixé par le programme régional forêt-bois, est jugé “hors d’atteinte”, selon la Cour.”On exporte de moins en moins de bois de Guyane car le marché local consomme toute la production locale”, explique Emmanuel Bazin de Jessey, président de la Fédération régionale du BTP.D’après le rapport, la demande de bois pour la construction de logements neufs pourrait atteindre 143.000 m3 par an entre 2022 et 2032, contre une moyenne de 70.000 m3 en 2019.La Cour recommande d’ailleurs d'”accélérer la mise en exploitation des plantations” et d'”expérimenter l’augmentation de prélèvements d’arbres” pour augmenter la production.Toutefois, l’ONF estime que ces volumes ne pourront être atteints qu'”avec des moyens financiers et humains supplémentaires”.- Diversifier les essences – La Cour insiste aussi sur le fait que la forêt pourrait être exploitée de manière durable et rentable, avec moins de dépendance aux aides publiques – qui représentent encore 65 à 70% du budget de la filière.Les professionnels s’engagent à respecter une charte d’exploitation à faible impact, qui encadre les prélèvements d’arbres, même si certains exploitants et élus locaux veulent revoir certaines mesures.  Selon l’ONF, ces mesures permettent “la régénération de la forêt et limitent l’impact des prélèvements”.Pour augmenter la production, les professionnels s’accordent sur le besoin de diversifier les essences utilisées.  Seules une vingtaine d’essences sont actuellement considérées comme exploitables par la filière BTP, selon Emmanuel Bazin de Jessey. Or la “certification complète” de nouvelles essences “prend environ un an”, précise François Korysko.Au total, la Cour formule cinq recommandations pour redéfinir les priorités autour de cette ressource stratégique à la fois écologique, économique et sociale.

Surtaxes: l’Afrique du Sud mène des discussions “intensives” avec les Etats-Unis, selon Ramaphosa

L’Afrique du Sud est engagée dans des “négociations intensives” pour tenter de trouver un accord avec l’administration Trump, qui veut imposer à Pretoria des droits de douanes de 30% sur ses exportations vers les Etats-Unis, a déclaré vendredi le président sud-africain Cyril Ramaphosa.L’Afrique du Sud fait partie des quelque 70 pays visés par des surtaxes douanières décidées par le président américain Donald Trump, dont l’entrée en vigueur initialement prévue vendredi a été repoussée au 7 août.Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud, après la Chine. Selon les estimations du gouverneur de la banque centrale sud-africaine, Lesetja Kganyago, 100.000 emplois sont menacés en Afrique du Sud par les surtaxes douanières américaines.”Durant cette fenêtre toujours ouverte, nous espérons trouver un moyen de régler cette question”, a déclaré à la presse M. Ramaphosa. “Des négociations intensives sont en cours”, a-t-il ajouté.”Notre tâche, c’est de négocier avec les États-Unis de la manière la plus forte et énergique que nous pouvons”, a expliqué le président Ramaphosa. “Notre objectif, vraiment, c’est de sauver des emplois”, a-t-il souligné.Les secteurs de l’agriculture et de l’industrie automobile seraient les plus touchés par des taxes douanières de 30%, qui risquent d’aggraver un taux de chômage culminant déjà à près de 33%.Le président sud-africain a aussi mentionné les efforts en cours de Pretoria pour conquérir d’autres marchés à l’exportation, “car il est trop risqué de ne se focaliser que sur un seul”. Dans ses discussions avec Washington, Pretoria a proposé d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et de faciliter l’accès au marché pour certains produits agricoles des Etats-Unis, selon le ministre du Commerce sud-africain.Les liens entre les deux pays se sont détériorés depuis que M. Trump a pris ses fonctions en janvier, le président américain relayant notamment des accusations infondées selon lesquelles les agriculteurs blancs sud-africains sont victimes d’un “génocide”.

Trump met à jour ses surtaxes douanières, le Canada et la Suisse durement touchés

Le président américain Donald Trump a signé jeudi soir le décret fixant le montant des nouvelles surtaxes douanières qui toucheront les produits de dizaines de pays entrant aux Etats-Unis, bousculant l’ordre économique mondial avec ces barrières commerciales particulièrement prohibitives pour le Canada et la Suisse.La Maison-Blanche, qui a l’ambition de “restructurer le commerce mondial au bénéfice des salariés américains”, a accordé un répit de quelques jours. Ces nouvelles taxes sur les importations prendront effet le 7 août, et non ce vendredi 1er août comme attendu initialement, pour permettre aux douanes de s’organiser pour leur collecte.”Le décret et les accords commerciaux conclus ces derniers mois rompent avec les règles qui régissaient le commerce international depuis la Seconde Guerre mondiale”, a souligné Wendy Cutler, vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute.Ces décisions menacent d’augmenter les coûts des entreprises et les prix payés par les consommateurs. Elles risquent d’entraîner un ralentissement de l’économie mondiale, même si le Fonds monétaire international (FMI) s’est montré mardi moins pessimiste qu’il y a encore trois mois.- Bourses en baisse -Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vendredi. La plupart des marchés asiatiques ont clôturé en petite baisse.Pour certains pays, pas de surprise. La surtaxe affichée dans le décret est celle obtenue après des mois de négociations avec Washington qui a cherché à obtenir d’eux le plus de concessions possibles, sans subir de représailles.L’Union européenne (UE), le Japon ou la Corée du Sud voient ainsi leurs produits taxés à hauteur de 15%, et le Royaume-Uni de 10%. L’UE a aussi obtenu une exemption pour des secteurs clés, mais d’autres surtaxes restent en place, à l’instar du vin et spiritueux dont les exportateurs français ont dit vendredi craindre “des effets” sur l’emploi.- “Regret” et “déception” -Pour d’autres pays, ce sera la douche froide, comme la Suisse, qui écope d’une surtaxe de 39%, bien davantage que ce qui lui avait été promis en avril (31%).Le gouvernement fédéral suisse a pris acte de cette décision vendredi “avec grand regret”, mais veut croire à “une solution négociée”.Le Canada voit les droits de douane appliqués à ses produits passer de 25% à 35%, sauf s’ils sont couverts par l’accord de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord. Son Premier ministre Mark Carney s’est dit “déçu”, mais a appelé à “acheter canadien et diversifier [les] marchés d’exportation” de son pays.Ottawa n’a pas coopéré afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues entrant aux Etats-Unis, selon la Maison-Blanche. Donald Trump a aussi jugé un accord “très difficile” en cas de reconnaissance de la Palestine par le Canada, envisagée par Mark Carney. La plus forte surtaxe concerne la Syrie (41%), suivie du Laos (40%).Plusieurs économies asiatiques ont exprimé vendredi leur satisfaction de voir leurs exportations touchées par une surtaxe inférieure à ce que Washington avait brandi au départ.C’est le cas de la Thaïlande, avec 19% contre 36% initialement, qui a salué un “succès majeur”. Ou du Cambodge, 19% contre 49% initialement, qui a évoqué “la meilleure nouvelle possible”.- Le Mexique épargné -La Chine, en négociations avec les Etats-Unis pour prolonger leur trêve commerciale courant jusqu’au 12 août, a dénoncé vendredi un protectionnisme qui nuit à “toutes les parties”.Un pays a échappé aux foudres de Donald Trump. Le Mexique a obtenu un sursis de 90 jours avant une éventuelle augmentation de droits de douane.L’exécutif américain a en revanche puni le Brésil, plus tôt dans la semaine. Ses produits, hors exceptions, seront frappés par 50% de surtaxe, en représailles contre les poursuites visant l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection de 2022.Coïncidence du calendrier, une cour d’appel fédérale a commencé jeudi à Washington à examiner un appel devant déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes, sans l’approbation du Congrès. L’avocat des plaignants, des petites entreprises ainsi qu’une dizaine d’Etats américains, a notamment dénoncé “un accaparement de pouvoir sans précédent de la part d’un président en 200 ans”.

La Bourse de Paris en nette baisse, entre résultats et surtaxes américaines

La Bourse de Paris évolue en nette baisse vendredi, plombée à la fois par des résultats d’entreprises sanctionnés par les investisseurs mais aussi l’officialisation de surtaxes américaines qui doivent entrer en vigueur dans les prochains jours.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, s’inscrivait en baisse de 1,55%, soit 120,83 points de baisse, pour s’établir à 7.651,14 points, vers 10H00 heure locale (08H00 GMT). Il avait terminé en baisse de 1,14% jeudi.Le président américain Donald Trump a signé jeudi le décret fixant le montant des nouveaux droits de douane qui toucheront les produits de dizaines de pays entrant aux Etats-Unis, allant de 15% à 41%, bousculant l’ordre économique mondial.Les produits de l’Union européenne (UE) seront taxés à hauteur de 15% avec des exemptions pour quelques secteurs clés.”Les droits de douane de Trump ouvriront une nouvelle ère pour le commerce mondial la semaine prochaine, et personne ne peut vraiment dire comment ces barrières historiques et nouvelles” auront comme conséquences en pratique, affirme Jochen Stanzl, analyste de marché chez CMC Markets.”Le taux douanier américain est passé à environ 15%, contre un peu plus de 2% au début de l’année”, a relevé Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis les années 1930.”Les investisseurs digèrent par ailleurs une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale, d’après un décompte réalisé vendredi par l’AFP.Teleperformance en chute libreLe géant mondial des centres d’appels Teleperformance a plongé de plus de 17% vendredi à la Bourse de Paris, au lendemain de la publication de ses résultats du premier semestre faisant état d’une nette baisse de son bénéfice.L’action du groupe s’inscrivait en dégringolade de 16,10% à 71,92 euros vers 10H00 à Paris.Axa à la peineL’assureur Axa a chuté de plus de 6% vendredi dans les premiers échanges de la Bourse de Paris après avoir fait état d’un bénéfice net en repli de 2% sur le premier semestre, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 7%.Le titre perdait toujours 5,30% vers 10H00 à 40,42 euros.Engie dans le rougeL’action du groupe d’énergie Engie cédait 3,39% à 18,96 euros vers 10H00 à la Bourse de Paris, se reprenant un peu après avoir lâché plus de 5% à l’ouverture.Sur le premier semestre 2025, le groupe a dégagé un bénéfice net récurrent en repli de 19% à 3,1 milliards d’euros. Engie “aborde les prochains mois avec confiance”, a déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor, qui a insisté sur un contexte économique et géopolitique “assez incertain et mouvant”.

Les fermiers sud-africains si chers à Trump, premières victimes de ses taxes douanières

A rebours du discours protecteur de Donald Trump à l’égard des fermiers blancs afrikaners, l’agriculture sud-africaine est particulièrement frappée par les lourdes surtaxes douanières américaines visant Pretoria.Les nuages de l’hiver austral s’amoncellent au-dessus de la vallée viticole de Robertson, à 150 kilomètres à l’est du Cap. L’horizon s’y assombrit aussi avec l’entrée en application, désormais fixée au 7 août, des droits de douanes américains de 30% visant tous les produits sud-africains.Le Cap Classique, vin blanc pétillant local élaboré selon la méthode champenoise, bénéficiait auparavant d’une exemption de surtaxes par Washington grâce à la loi AGOA. Comme tant d’autres produits agricoles: agrumes, noix de macadamia ou encore avocats…Dans les vignobles nus de Graham Beck, grand nom du Cap Classique, des ouvriers agricoles enveloppés d’épaisses polaires taillent les pampres. La maison, comptant 135 employés, a anticipé l’envoi des près de 300.000 bouteilles qu’elle écoule chaque année sur le marché américain, soit presque 15% de sa production annuelle.”Il fallait gagner du temps, en envoyant aux Etats-Unis un peu plus de stock pour nous permettre de tenir toute l’année sans affecter nos prix”, raconte à l’AFP le directeur général Pieter Ferreira. “Mais je ne pense pas que ça change grand chose, car la boule de cristal est floue pour 2026.”Au total, 4% des exportations agricoles sud-africaines étaient à destination des Etats-Unis l’an passé selon la Chambre d’agriculture locale. Soit près de 600 millions de dollars d’après des chiffres de cette organisation ainsi que du fisc sud-africain.Dans un pays où 72% des terres arables appartenaient encore en 2017 à la minorité blanche, selon des chiffres gouvernementaux, ces surtaxes douanières affectent surtout les descendants des premiers colons européens. Ces Afrikaners dont Donald Trump s’est fait le défenseur auto-proclamé en accueillant une cinquantaine d’entre eux, tels des réfugiés.Le président américain a encore accusé mardi Pretoria d’avoir des “politiques très mauvaises” en affirmant que “beaucoup de gens se font tuer”, dans la droite ligne de ses allégations sur une prétendue persécution des fermiers issus de la minorité blanche, qui représente 7,3% de la population.”Les souffrances des agriculteurs ne sont pas une question raciale, comme il tente de le faire croire”, balaie Pieter Ferreira. “Il affirme que le gouvernement (sud-africain) ne s’intéresse pas au sort des fermiers, mais il leur inflige lui-même des droits de douanes de 30% sur les produits agricoles”, constate-t-il.- 100.000 emplois en jeu -D’après le gouverneur de la banque centrale sud-africaine, les taxes douanières américaines pourraient coûter au total 100.000 emplois à la première économie du continent, déjà accablée par un chômage de près de 33%.”L’impact sur l’agriculture pourrait être assez dévastateur, car ce secteur emploie beaucoup de travailleurs peu qualifiés”, a averti ce même Lesetja Kganyago, citant en particulier le secteur des agrumes.Les Etats-Unis absorbent entre 6% et 8% de ces fruits sud-africains, selon qu’il s’agisse d’oranges ou de mandarines.Mais certaines exploitations, en particulier à Citrusdal à 200 km au nord du Cap, ont beaucoup misé sur le marché américain grâce aux conditions d’exportations préférentielles permises par l’AGOA.”A l’heure actuelle, ça représente environ 25 à 30% de notre activité. Il s’agit de notre produit haut de gamme, ce qui en fait l’un de nos marchés les plus importants”, explique à l’AFP Gerrit van der Merwe, entre deux allées parsemées d’oranges dans ses 1.000 hectares de plantation.Sa famille fêtera l’an prochain les 260 ans de l’exploitation familiale à Citrusdal, incarnant ce travail de la terre au coeur du mythe fondateur des Afrikaners – boer signifie d’ailleurs “fermier” en néerlandais comme en afrikaans.- Ville morte ? -“En tant qu’entreprise bien établie, on survivra à la situation”, explique le patron de cette exploitation (ALG), qui emploie environ 2.000 personnes. “Mais quelle est la réalité? Si on réduit la voilure de 100 hectares, c’est 200 personnes qui se retrouveront sans boulot l’an prochain à Citrusdal.”Un chiffre colossal pour une modeste ville rurale comptant moins de 10.000 habitants et très affairée en cette période intensive de récolte.”Les agrumes sont la seule source de revenus. Si on n’emploie pas ces 200 personnes, qui le fera? Sans compter que cela aura des répercussions sur le supermarché, la pharmacie, les magasins de vêtements”, alerte Gerrit van der Merwe. “A quoi bon survivre en tant qu’exploitant, si notre petite ville rurale meurt?”S’il avait un message au président américain, qu’il “respecte” pour “ses efforts à ramener des industries aux Etats-Unis” tout en étant en “désaccord avec sa méthodologie”, il rappellerait que les producteurs d’agrumes sud-africains exportent un “produit hors saison”.”Donc on ne vole aucun emploi à la Californie”, plaide-t-il. “Tout ce qu’on fait, c’est proposer un produit sain à un prix très abordable.”

Trump met à jour ses surtaxes, le Canada et la Suisse durement touchés

Le président américain Donald Trump a signé le décret fixant le montant des nouvelles surtaxes douanières qui toucheront les produits de dizaines de pays, bousculant l’ordre économique mondial avec ces barrières commerciales particulièrement prohibitives pour le Canada et la Suisse.Certains pays d’Asie, qui redoutaient une facture plus lourde, ont accueilli malgré tout avec des oufs de soulagement vendredi ces nouveaux nouveaux droits de douane, qui s’ajouteront à ceux qui existaient avant le retour de M. Trump au pouvoir. La Maison Blanche, qui a l’ambition de “restructurer le commerce mondial au bénéfice des salariés américains”, a accordé un répit de quelques jours. Ces taxes sur les importations prendront effet le 7 août, et non le 1er août comme attendu initialement, pour permettre aux douanes de s’organiser pour la collecte, a indiqué un responsable de la Maison Blanche à la presse.Les Bourses asiatiques ont néanmoins reculé de concert vendredi après la publication des surtaxes.Celles-ci menacent, selon les experts, de freiner les échanges, d’augmenter les coûts des entreprises et les prix payés par les consommateurs et d’entraîner un ralentissement de l’économie mondiale.”Il n’y a pas doute: le décret et les accords commerciaux conclus ces derniers mois rompent avec les règles qui régissaient le commerce international depuis la Seconde Guerre mondiale”, a réagi Wendy Cutler, vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute.Pour certains pays, pas de surprise. La surtaxe affichée dans le décret est celle obtenue après des mois de négociations avec Washington qui a cherché à obtenir d’eux le plus de concessions possibles, sans subir de représailles sur les exportations américaines.L’Union européenne (UE), le Japon ou la Corée du Sud voient ainsi leurs produits être taxés à hauteur de 15%, et le Royaume-Uni de 10%. L’UE a aussi obtenu une exemption pour des secteurs clés.- Sursis pour le Mexique -Pour d’autres, ce sera la douche froide, comme la Suisse, qui écope d’une surtaxe de 39%, bien davantage que ce qui lui avait été promis en avril (31%) alors que les autorités helvétiques misaient sur les négociations.Le Canada voit les droits de douane appliqués à ses produits passer de 25% à 35%, sauf s’ils sont couverts par l’accord de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord.Le Canada n’a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues” entrant aux Etats-Unis, selon la Maison Blanche, qui reproche aussi à Ottawa d’avoir “pris des mesures de représailles contre les Etats-Unis”.La plus forte surtaxe concerne la Syrie (41%), suivie du Laos (40%).Plusieurs économies asiatiques, dépendantes du marché américain, ont exprimé vendredi leur satisfaction de voir que leurs exportations seront touchées par une surtaxe inférieure à ce que l’exécutif américain avait brandi au départ.C’est le cas de la Thaïlande, avec 19% contre 36% initialement, qui a salué un “succès majeur”. Ou encore du Cambodge (avec 19% également contre 49% initialement), qui a évoqué “la meilleure nouvelle possible”.Taïwan, dont les produits seront touchés par 20% de surtaxe, a dit de son côté espérer obtenir une baisse supplémentaire après avoir été menacé d’un montant supérieur en avril (32%).Au milieu des nombreuses annonces de la journée de jeudi aux Etats-Unis, un pays a échappé aux foudres douanières de Donald Trump. Le Mexique a obtenu un sursis de 90 jours avant une éventuelle augmentation de droits de douane.- Risque juridique -L’exécutif américain a en revanche puni le Brésil, plus tôt dans la semaine. Les produits brésiliens (hors exceptions) seront frappés par 50% de surtaxe douanière à l’entrée aux Etats-Unis. Donald Trump assume d’agir en représailles contre les poursuites visant l’ex-président Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection de 2022.Coïncidence du calendrier, une Cour d’appel fédérale a commencé jeudi à Washington à examiner un appel devant déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes sans l’approbation du Congrès. Cela concerne les droits de douane universels, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas imposés à un secteur particulier comme l’automobile ou l’acier.L’avocat des plaignants, des petites entreprises ainsi qu’une dizaine d’Etats américains, a notamment dénoncé “un accaparement de pouvoir sans précédent de la part d’un président en 200 ans”.La Maison Blanche a déjà promis de saisir la Cour suprême si la décision lui était défavorable.

Trump impose de nouveaux droits de douane à des dizaines de pays

Le président américain Donald Trump a signé jeudi soir le décret instaurant les nouveaux droits de douane qui toucheront les produits de plusieurs dizaines de pays, un geste qui vise à “restructurer le commerce mondial au bénéfice des salariés américains”, selon un document publié par la Maison Blanche.Ils prendront cependant effet le 7 août, et non le 1er août comme attendu initialement.Les pays ayant signé un accord commercial avant la date fatidique subissent les droits de douane annoncés. L’Union européenne (UE), le Japon ou la Corée du Sud verront donc leurs produits être taxés à hauteur de 15%, et le Royaume-Uni de 10%.Les accords conclus jusqu’à présent sont le plus souvent des cadres de négociations aux détails assez vagues, devant ultérieurement déboucher sur des documents plus approfondis.Tous les pays n’ayant pas réussi à se mettre d’accord avec Washington voient les droits de douane appliqués à leurs produits s’échelonner entre 10% et 41%, pour la Syrie.D’une manière générale, la plupart des pays cités se voient imposer 15% de droits de douane, quelques Etats se retrouvant à un taux plus élevé, à l’image de l’Afrique du Sud, à 30%, la Serbie, à 35%, ou la Suisse, à 39%.Ces surtaxes suscitent une inquiétude globale des entreprises exportant vers les Etats-Unis. “On ne sait pas quelle sera la gravité de l’impact mais il ne sera pas positif, c’est sûr”, anticipe ainsi Laubscher Coetzee, un éleveur sud-africain d’autruches dont le cuir sert à fabriquer les santiags des plus prestigieuses marques du Texas.- Pression jusqu’au bout -Un pays, au moins, échappe à une hausse douanière du 7 août: Donald Trump a annoncé jeudi avoir prolongé de 90 jours les droits de douane actuellement imposés au Mexique, ce qui revient à les maintenir à 25% sur les produits entrant aux Etats-Unis en dehors de l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM).En revanche, pas de détente en vue avec le Canada, qui voit au contraire les droits de douane appliqués à ses produits passer de 25% à 35%, une taxe qui ne concerne, là aussi, que les produits ne transitant pas dans le cadre de l’ACEUM.”Le Canada n’a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues”, entrant aux Etats-Unis, a regretté la Maison Blanche dans un document, pour justifier cette décision, “et il a pris des mesures de représailles contre les Etats-Unis”.L’administration Trump se montre particulièrement ferme avec certains pays. Donald Trump a ainsi signé mercredi un décret imposant 50% de surtaxe douanière au Brésil, à l’exception de certains produits.Cette surtaxe fait office de représailles contre les poursuites visant l’ex-président Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection de 2022.L’Inde voit elle ses produits être taxés à 25%, auxquels s’ajoutera une “pénalité”, car le pays achète du pétrole russe.- Risque juridique -Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d’une économie largement endettée.L’impact des droits de douane continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient peser sur l’inflation, en hausse en juin à 2,6%, et sur la croissance américaine.Le groupe Apple a rapporté jeudi que les droits de douane entraîneront pour lui un surcoût de 1,1 milliard d’euros sur le trimestre en cours. Coïncidence du calendrier, une Cour d’appel fédérale a commencé jeudi à Washington à examiner un appel devant déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes sans l’approbation du Congrès. Cela concerne les droits de douane quasiment universels, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas imposés à un secteur particulier comme l’automobile ou l’acier.L’avocat des plaignants, des petites entreprises ainsi qu’une dizaine d’Etats américains, a notamment dénoncé “un accaparement de pouvoir sans précédent de la part d’un président en 200 ans”, tandis que la plupart des juges de la cour d’appel ont laissé entrevoir leur scepticisme face aux arguments du gouvernement.La Maison Blanche a déjà promis de saisir la Cour suprême si la décision lui était défavorable.

Wall Street termine en baisse malgré de bons résultats d’entreprises

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, malgré des résultats encourageants de Meta et Microsoft, sur fond d’attentisme avant la mise en place des droits de douane de Donald Trump.Le Dow Jones a perdu 0,74%, l’indice Nasdaq a terminé à un niveau proche de l’équilibre (-0,03%) et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,37%.”La réaction est modérée, (…) à l’ouverture, nous avons toutefois constaté des gains basés sur l’excellente réaction du marché aux résultats de Meta et Microsoft”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Le géant de Redmond (État de Washington) Microsoft a publié mercredi après clôture des résultats bien supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice comptable décalé.Son titre a gagné 3,95% à 535,80 dollars. L’entreprise a franchi en séance le seuil historique des 4.000 milliards de valorisation boursière, après Nvidia, avant de retomber.Autre grand nom de la “tech”, Meta (Facebook, Instagram) a aussi ravi le marché (+11,25% à 773,04 dollars) avec des revenus et bénéfices trimestriels en forte croissance, grâce notamment à la hausse des prix publicitaires.Ces résultats n’ont toutefois pas permis à Wall Street de clôturer dans le vert, les investisseurs cherchant à “se positionner avant la publication des chiffres de l’emploi demain”, selon M. Sosnick, avec notamment la publication vendredi du taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois de juillet.Publié jeudi, l’indice PCE a montré que l’inflation a poursuivi son rebond en juin aux États-Unis, s’inscrivant à 2,6% sur un an, sous l’effet des droits de douane déjà entrés en vigueur.”L’inflation a été légèrement supérieure aux prévisions”, notamment en raison de “la hausse des prix de l’énergie et des droits de douane”, note Bill Adams, de Comerica Bank.Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont, elles, été pratiquement stables à 218.000, en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur 224.000 demandes.Par ailleurs, les acteurs du marché se posent encore des questions sur les surtaxes douanières voulues par Donald Trump, qui doivent entrer en vigueur à minuit.Jusqu’ici, Washington a annoncé des accords avec le Royaume-Uni, l’Union européenne, les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam, le Japon et la Corée du Sud.”Il y a une prise de conscience que, même s’ils sont de 15%, les droits de douane ne sont pas favorables au marché”, avance M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans restait stable par rapport à la clôture mercredi, à 4,37%.Au tableau des valeurs, le secteur pharmaceutique a été quelque peu chahuté après que Donald Trump a envoyé jeudi des courriers à 17 entreprises pour leur demander de baisser les prix des médicaments vendus des Etats-Unis, sous peine de représailles.Eli Lilly a perdu 2,69%, Merck a reculé de 4,43% et Novo Nordisk de 5,96%.L’entreprise de biotechnologies américaine Moderna, qui a commercialisé l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, a glissé de 8,06% à 29,56 dollars après avoir annoncé le licenciement d’environ 10% de ses salariés dans le monde, sur fond de recul des ventes de son sérum.Ford a avancé (+1,93% à 11,08 dollars) malgré une perte nette de 36 millions de dollars au deuxième trimestre à cause, entre autres, d’un rappel de véhicules pour risque de fuite de carburant, et des nouveaux droits de douane.La plateforme américaine de design collaboratif Figma a fait jeudi des premiers pas remarqués à la Bourse de New York, où le prix de son action a presque triplé (+241,73% à 115,50 dollars). Les investisseurs digéreront après Bourse les résultats des géants Apple et Amazon.

Pollution aux PFAS: le gouvernement met en ligne des résultats d’analyses de l’eau

Des analyses portant sur la présence des PFAS ou “polluants éternels” dans l’eau sont désormais librement consultables sur une carte en ligne, a annoncé jeudi soir le ministère de la Transition écologique.”2,3 millions d’analyses portant sur les rejets de PFAS dans l’eau sont aujourd’hui mises en ligne et rassemblées sur une seule plateforme. En totale transparence, cette publication en open data est un geste inédit en France et en Europe”, indique le ministère dans un communiqué.La permet notamment d’accéder à une carte de surveillance des PFAS dans les eaux souterraines, de surface ou distribuées au robinet, ainsi que dans les sites industriels. Cette publication fait suite à un plan d’action annoncé par le gouvernement en avril 2024.Les PFAS, pour substances per- et polyfluoroalkylées, dits “polluants éternels”, peuvent avoir des effets délétères sur la santé humaine: augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fÅ“tus, etc.Massivement utilisés dans l’industrie depuis le milieu du 20e siècle, par exemple pour fabriquer des poêles antiadhésives, des vêtements imperméables ou des cosmétiques, ils sont extrêmement difficiles à éliminer une fois présents dans l’eau ou les sols.Leur présence conduit parfois à interdire la consommation d’eau du robinet, comme récemment dans certaines communes de la Meuse et des Ardennes après la détection de taux anormaux.Le gouvernement a aussi annoncé “le lancement à venir d’une consultation du public sur deux projets de décrets”. L’un concerne l’interdiction des PFAS dans des objets de la vie courante (farts pour ski, textiles et cosmétiques) et l’autre l’adoption d’une trajectoire de réduction des émissions industrielles de PFAS. Ces textes feront suite à la loi promulgué en février 2025.”Ces projets de décrets précisent le champ de l’interdiction de ces produits à partir du 1er janvier 2026, ainsi que la trajectoire de réduction des rejets industriels de PFAS d’ici 2030″, a souligné la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, citée dans le communiqué.”L’objectif est de réduire la présence des PFAS dans l’environnement et de réduire notre exposition directe à ces produits dans notre quotidien”, assure-t-elle.