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Le milliardaire Bloomberg paiera la facture américaine à l’ONU Climat si Trump arrête de payer

Après l’annonce par Donald Trump d’un nouveau retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, le milliardaire américain Michael Bloomberg s’est engagé jeudi à compenser, à la place du gouvernement fédéral, toute contribution américaine impayée à l’ONU Climat.Comme lors du premier mandat de Donald Trump, l’homme d’affaires opposant au républicain et ancien maire de New York, envoyé spécial des Nations unies sur le climat, a annoncé qu’il pallierait tout arrêt des contributions américaines à l’organisateur des conférences sur le climat (les COP), dont la prochaine édition aura lieu en novembre au Brésil (COP30).Les Etats-Unis financent 22% du budget total de l’ONU Climat, dont le siège est à Bonn, en Allemagne, et qui s’élève à 88,4 millions d’euros pour les années 2024/2025. Le président n’a pas annoncé le retrait de l’ONU Climat à ce jour, mais seulement de l’accord de Paris, géré par cet organisme.Donald Trump a aussi signé le retrait prochain d’une autre entité onusienne, l’Organisation mondiale de la santé, dont le budget est sans commune mesure, à 7,89 milliards de dollars en 2022-2023, et dépend à 16% des Etats-Unis. L’engagement de M. Bloomberg ne concerne que l’ONU Climat.L’association “Bloomberg Philanthropies et d’autres bailleurs de fonds américains pour le climat veilleront à ce que les Etats-Unis respectent leurs obligations mondiales en matière de climat à la suite de l’intention du gouvernement fédéral de se retirer de l’accord de Paris pour la deuxième fois”, a assuré l’homme d’affaires dans un communiqué.Conclu sous l’égide des Nations unies et adopté lors d’une COP en 2015, cet accord rassemble la quasi-totalité des Etats du monde et vise à maintenir le réchauffement climatique sous un certain seuil.”Même si le financement gouvernemental reste essentiel à notre mission, des contributions comme celle-ci sont vitales pour permettre au secrétariat de l’ONU sur le changement climatique d’aider les pays à respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord de Paris”, a salué le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell.A l’annonce en 2017 du premier retrait américain des Etats-Unis, Michael Bloomberg s’était engagé à verser jusqu’à 15 millions de dollars pour financer l’ONU Climat et avait lancé, avec l’ancien gouverneur de Californie Jerry Brown, l’initiative America’s Pledge qui rassemble autorités locales et entreprises américaines engagées pour le climat.”Le généreux don de Mike Bloomberg permettra au monde de conserver une enceinte vitale pour coopérer sur le défi fondamental de notre époque, qu’aucun pays ne peut résoudre seul ou se permettre d’ignorer”, a réagi Laurence Tubiana, une architecte de l’accord de Paris, qui aura dix ans cette année.

La Bourse de Paris attentiste face à Trump

La Bourse de Paris évolue à tâtons jeudi, évaluant prudemment l’impact des premières annonces de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.Vers 10H00, le CAC 40 perdait 0,07% à 7.831,43 points, en recul de 6,54 points. La veille, l’indice vedette avait gagné 0,86%, à 7.837,40 points. “Il faut garder en tête que la bourse parisienne n’est pas immunisée contre (…) le risque Trump”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement au sein de Pictet AM.De retour depuis mardi à la Maison Blanche, le nouveau président américain a agité la menace d’un relèvement drastique des droits de douane pour le Mexique, le Canada dès février, mais aussi pour l’Union européenne et la Chine.Si l’absence de mesure immédiate a d’abord rassuré les marchés européens, qui ont grimpé ces derniers jours, l’attentisme est désormais de mise.L’intervention de Donald Trump en visioconférence à Davos sera dans ce contexte particulièrement suivie à 17H00.La séquence est prévue pour durer 45 minutes, avec une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste est toujours en cours de finalisation.Pendant ce temps, la saison des résultats bat son plein.Le géant français de la parfumerie Interparfums (+0,84% à Paris) a présenté jeudi avant la séance ses résultats annuels, avec des ventes en hausse. Suivra le spécialiste du tourisme Pierre et Vacances. Côté indicateurs, le climat des affaires est resté stable à un niveau bas en janvier en France, s’établissant à 95 contre 94 en décembre, soit en légère augmentation d’un point.Dans l’industrie, l’indicateur qui synthétise le climat des affaires est en baisse à 95 points, et les chefs d’entreprises se montrent plus pessimistes sur les carnets de commandes. Outre-Atlantique, les investisseurs attendent les chiffres du chômage américain pour la deuxième semaine de janvier, publiés vers 13H30 GMT. Cet indice, déterminant pour évaluer la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), est très scruté.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,27%, contre 3,26% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,53%.Succès pour ValnevaLe groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva a publié mercredi soir des “résultats positifs” chez les enfants pour son essai clinique de phase 2 évaluant les effets de son candidat vaccin à injection unique contre le virus du chikungunya. “Les résultats de cette étude (…) pourraient permettre de lancer une étude de phase 3 chez l’enfant” dès “le quatrième trimestre 2025”, selon le groupe.Le titre de l’entreprise grimpait de 1,76% à 2,20 euros sur le SBF 120.

Avec la bénédiction de Trump, le trublion de la tech Larry Ellison revient au centre du jeu

Du possible rachat de TikTok à un projet géant d’infrastructures pour l’intelligence artificielle (IA), le cofondateur du groupe américain Oracle Larry Ellison est impliqué dans plusieurs dossiers chauds, remis sur le devant de la scène par son ami Donald Trump.Le fantasque entrepreneur, qui reste président et responsable technique de la société qu’il a cofondée il y a près d’un demi-siècle (1977), avait déjà favorablement positionné Oracle dans la course à l’IA. Spécialisée depuis ses débuts dans la gestion de bases de données, la société a ainsi fait sa révolution au milieu des années 2010 pour devenir un acteur majeur du “cloud” (informatique à distance), essentiel à l’IA.Mardi, lors d’un grand raoût à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a réuni Larry Ellison avec le patron de la société japonaise SoftBank et celui d’OpenAI pour annoncer un projet d’investissements privés massifs dans l’IA.La nouvelle coentreprise Stargate, qui réunit les trois partenaires, s’est engagée à injecter au moins 500 milliards de dollars dans la construction et la gestion de centres de données.”Le centre que nous bâtissons sera le plus grand ordinateur jamais construit”, a promis Larry Ellison à la sortie de la Maison Blanche.A 80 ans révolu, le natif de New York, troisième fortune mondiale (229 milliards de dollars) selon Forbes, se voit en rouage essentiel de la révolution IA, qui va notamment transformer la médecine, d’après lui.”On pourra faire de la détection de cancer en utilisant l’IA sur des prélèvements sanguins”, a-t-il pris comme exemple. En cas d’identification d’une tumeur, il sera possible de développer “un vaccin adapté spécifiquement à votre cancer, disponible en 48 heures. C’est la promesse de l’IA.”Le projet Stargate offre un accélérateur majeur à Oracle qui, s’il est un acteur reconnu du cloud, pèse moins de 5% du marché mondial, bien loin du trio composé de Google, Microsoft et Amazon, qui en contrôlent près des deux tiers.”Stargate apparaît plus gros que ce que nous anticipions depuis un an que les spéculations circulent”, a commenté Angelo Zino, analyste du cabinet CFRA. “Le projet peut offrir une croissance significative à Oracle.”- Au chevet de TikTok -Personnage haut en couleurs, Larry Ellison n’a jamais caché son immense ambition, clamant, à la fin des années 90, qu’il allait rendre Microsoft obsolète, puis promettant plus récemment de détrôner Amazon sur le cloud.Abandonné à quelques mois par sa mère, élevé dans un quartier populaire de Chicago, ce patron athlétique est une figure hors norme dans le milieu de la tech, pourtant peuplé d’individus atypiques.Sympathisant républicain de longue date, il s’est rapproché de Donald Trump dès sa première campagne, au point d’affecter, en 2016, des cadres d’Oracle à l’équipe de transition avant l’entrée du promoteur immobilier à la Maison Blanche.En 2020, le chef de l’Etat se tourne vers lui pour trouver une issue au dossier TikTok. Il donne sa bénédiction à un montage qui prévoit une prise de participation de Walmart et d’Oracle.Mais la transaction tombe à l’eau et Donald Trump prend un décret interdisant TikTok, lequel sera retoqué par la justice américaine. Pressé par le gouvernement américain, TikTok choisit Oracle comme unique prestataire de cloud aux Etats-Unis.Interrogé mardi, le président s’est dit favorable à un scénario incluant le rachat de la plateforme par Elon Musk pour la sauver d’une disparition aux Etats-Unis, prévue par une loi du Congrès. “J’aimerais bien aussi que Larry (Ellison) l’achète”, a-t-il enchaîné, l’intéressé qualifiant cette possible transaction de “bon deal”.Dans cette nouvelle ère marquée par les efforts ostensibles des grands patrons de la tech pour se faire une place dans le premier cercle Trump, Larry Ellison a une longueur d’avance.Mardi, le président a eu pour lui des mots louangeurs, comparables à ceux qu’il a utilisés pour parler d’Elon Musk, un proche désormais à qui il a confié une mission de réduction des dépenses publiques.”C’est un homme incroyable”, a dit Donald Trump, le présentant comme “le patron d’un peu tout”, en référence à sa diversification dans d’autres domaines que l’informatique.”Nous n’aurions pas pu faire ça sans vous”, lui a répondu Larry Ellison. “Cela aurait tout simplement été impossible.”

Il faut “des mesures de rétorsion” en cas de surtaxes douanières par Trump, estime le ministre français du Commerce extérieur

Le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a appelé jeudi sur RTL l’Union européenne à se “préparer” à des “mesures de rétorsion” si Donald Trump mettait à exécution ses menaces de hausses de droits de douane à son encontre.”L’Europe ne doit pas se laisser faire”, a déclaré M. Saint-Martin. “Les Etats-Unis resteront un pays allié, mais nous devons nous préparer” à des “mesures de rétorsion”, a-t-il ajouté.Avant d’être réélu, Donald Trump avait menacé d’imposer des droits de douane sur les produits européens, sauf si l’UE augmentait ses achats en pétrole et gaz américains.Mardi, il a réaffirmé que les pays européens étaient “bons pour des droits de douane”, sans donner plus de précision sur le calendrier, la nature des produits visés, et les taux envisagés.Pour Laurent Saint-Martin, des surtaxes douanières vis-à-vis de l’UE “serait d’abord une mauvaise nouvelle pour les États-Unis : cela créerait un effet inflationniste.””Si Donald Trump n’a pas présenté dans ses premiers décrets” depuis son investiture lundi “des mesures d’augmentation de tarifs douaniers, c’est aussi parce qu’il sait (…) que cela aura d’abord des conséquences pour les États-Unis”, a-t-il également estimé.L’Union européenne est “prête à défendre ses intérêts économiques” si nécessaire, avait souligné lundi soir le commissaire européen à l’Economie Valdis Dombrovskis.Quand les Etats-Unis avaient augmenté les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), les Européens avaient répondu par des surtaxes sur des produits américains comme les motos Harley-Davidson et le Bourbon.Selon un responsable européen, les 27 sont encore divisés entre une approche simplement “défensive” – acheter des produits américains comme du gaz naturel liquéfié ou des armes pour tenter d’échapper à un conflit commercial avec Trump- ou plus “offensive” avec de possibles mesures de rétorsion.L’Union européenne n’est pas la seule dans le viseur du président américain.Dès son retour à la Maison Blanche lundi, Donald Trump a également dit vouloir imposer des droits de douane de 25% aux produits venant des voisins canadien et mexicain, et ce dès le 1er février. 

Donald Trump entre virtuellement en scène à Davos

Après trois jours à ne parler que de lui, ou presque, les élites réunies à Davos vont enfin pouvoir interroger directement Donald Trump jeudi.”Trump est un provocateur. Il adore être un provocateur, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit à l’AFP Graham Allison, professeur à l’Université américaine Harvard et habitué de la réunion du Forum économique mondial en Suisse.Des tables rondes officielles aux soirées, en passant par les minibus faisant la navette avec les villages voisins, le 47e président des Etats-Unis fraîchement investi s’invite en effet depuis lundi dans beaucoup de conversations.Il fera finalement une intervention en visioconférence à 17H00 (16H00 GMT).La séquence est prévue pour durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec de grands patrons dont la liste était toujours en cours de finalisation mercredi soir.Trump, lui-même un homme d’affaires ayant fait fortune dans l’immobilier, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique à l’AFP Julie Teigland, partenaire du cabinet EY.”Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens là.”- Milei à Davos -Menaces de surtaxes douanières contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture de la réunion annuelle dans la station huppée des Alpes suisses.Et les réactions n’ont pas tardé parmi les hauts responsables politiques présents en nombre à Davos cette semaine.”Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales”, a asséné le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang, tandis que le président du Panama José Raul Mulino a rappelé que le canal n’avait pas été “un cadeau” des Etats-Unis.Le président ultralibéral argentin Javier Milei a pour sa part salué “l’âge d’or” que promet Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”, lors d’un événement organisé par Bloomberg en marge de la réunion du Forum économique mondial à Davos.Cet allié autoproclamé du président américain doit lui aussi faire un discours à Davos, mais en chair et en os, quelques heures avant lui jeudi.

Musk critique le projet d’investissement dans l’IA présenté par Trump

Elon Musk a critiqué mercredi le projet d’investissements privés massifs dans l’intelligence artificielle (IA) présenté la veille par Donald Trump, affirmant que les partenaires de cette nouvelle coentreprise “[n’avaient] pas l’argent” pour le financer, ce qu’a contesté le patron d’OpenAI Sam Altman.Lors d’un grand raout à la Maison-Blanche, le président américain a dévoilé une société commune baptisée “Stargate”, qui prévoit d’engager “au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux États-Unis.Stargate réunit le spécialiste du “cloud” (informatique à distance) Oracle, le géant japonais des investissements SoftBank, et la start-up d’IA générative OpenAI (ChatGPT). Figure aussi parmi les financiers du projet le fonds d’investissement MGX, adossé aux Émirats arabes unis.Le flamboyant patron de SoftBank, Masayoshi Son, a précisé que la coentreprise allait “commencer à déployer immédiatement 100 milliards de dollars”, avec l’objectif d’atteindre un total de 500 sur quatre ans.”Ils n’ont pas l’argent” pour financer ce projet, a clamé mercredi Elon Musk sur son compte X. “SoftBank n’est assuré que de 10 milliards de dollars”, a-t-il affirmé, ajoutant: “je le tiens de bonne source.”Le patron de Tesla a dépensé de sa poche 277 millions de dollars pour financer la campagne de Donald Trump et s’est vu confier une mission extra-gouvernementale pour couper dans les dépenses publiques.”Faux, comme vous le savez probablement”, a rapidement rétorqué le patron d’OpenAI, Sam Altman, sur X, proposant à Elon Musk de “venir visiter le premier site en cours de construction”.”J’ai conscience que ce qui est bon pour le pays ne l’est pas toujours pour vos sociétés, mais j’espère que dans votre nouveau rôle, vous donnerez la priorité aux États-Unis”, a poursuivi Sam Altman.Elon Musk, qui fait partie des cofondateurs d’OpenAI, s’en prend régulièrement à Sam Altman, à qui il reproche notamment d’avoir dévoyé la mission initiale de la start-up, axée sur un développement raisonné de l’IA.De son côté, SoftBank, interrogé jeudi par l’AFP, s’est refusé à tout commentaire, renvoyant à son communiqué de presse de la veille.Le titre de SoftBank continuait de s’envoler à la Bourse de Tokyo, grimpant de 6% à la mi-journée jeudi après avoir gagné quelque 10% mercredi.-“Sur parole”-“Le peuple américain devrait croire le président Trump et ces PDG sur parole: ces investissements arrivent dans notre grand pays et les emplois américains arrivent avec eux”, a déclaré la porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, à la chaîne Fox News.Selon le Wall Street Journal, SoftBank dispose d’environ 30 milliards de dollars en liquidités disponibles, et Oracle d’environ 11 milliards de dollars en liquidités et en titres. Les dépenses d’Oracle dans son réseau de centres de données n’ont été que de quelques milliards lors de son dernier exercice.De son côté, selon un compte-rendu de Bloomberg, le site d’information The Information a affirmé jeudi que SoftBank et OpenAI prévoyaient d’investir chacun 19 milliards de dollars dans Stargate, et contrôleraient alors chacune 40% du capital.Oracle et MGX contribueraient chacun à hauteur d’environ 7 milliards de dollars, le reste provenant de commanditaires et de financements par emprunt.Stargate porte principalement sur la construction de centres d’hébergement et de traitement de données, les fameux “data centers”.Le développement du cloud (informatique à distance) et de l’IA, surtout générative, nécessite d’immenses capacités de stockage de données, ce qui a dopé les besoins en serveurs de pointe.Elon Musk est lui-même partie prenante dans la course à l’IA et les sociétés qu’il contrôle, notamment Tesla, ont massivement investi dans ce domaine.Sa start-up d’IA générative, xAI, lancée en 2023, veut construire une “usine à calcul géante” sur un ancien site industriel à Memphis (Tennessee).

Corée du Sud: la croissance a ralenti fin 2024 sur fond de crise politique

La Corée du Sud a vu sa croissance économique ralentir au quatrième trimestre 2024, marqué par le début d’une grave crise politique déclenchée par la tentative ratée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale.Selon des données publiées jeudi par la banque centrale, le Produit intérieur brut de la quatrième économie d’Asie a progressé au quatrième trimestre de 0,1% comparé au troisième et de 1,2% en glissement annuel. Il s’agit du taux de croissance trimestriel le plus bas de l’année.Sur l’ensemble de 2024, la croissance de la quatrième économie d’Asie, en ébullition depuis la tentative ratée de M. Yoon d’imposer la loi martiale, ne s’est élevée qu’à 2%, au lieu de 2,2% prévu, a annoncé la Banque de Corée.Ces données sont publiées alors que l’institut d’émission a abaissé lundi ses prévisions de croissance économique pour 2025 en raison de la crise politique sans précédent qui secoue le pays, et qui a dégénéré la veille en violences.L’économie sud-coréenne ne croîtra que de 1,6% à 1,7% cette année, au lieu de 1,9% auparavant prévu, estime désormais la Banque de Corée.M. Yoon a sidéré la Corée du Sud le 3 décembre en imposant soudainement la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Il a fait marche-arrière quelques heures plus tard, sous la pression des députés et de manifestants.Destitué par le Parlement le 14 décembre et suspendu depuis, M. Yoon fait l’objet d’une enquête pour “rébellion” et, après s’être retranché dans sa résidence de Séoul pendant des semaines sous la protection de sa garde rapprochée, a finalement été arrêté le 15 janvier.La Cour constitutionnelle doit décider d’ici mi-juin si elle confirme la destitution de M. Yoon ou si elle le rétablit dans ses fonctions. Dans le premier cas, une élection présidentielle anticipée devra avoir lieu dans les 60 jours.

Wall Street termine en hausse, entre résultats d’entreprises et intelligence artificielle

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, portée à la fois par des résultats d’entreprises globalement meilleurs qu’attendu, ainsi que par les annonces de Donald Trump d’investissement massifs dans l’intelligence artificielle (IA).Le Dow Jones a gagné 0,30%, l’indice Nasdaq a bondi de 1,28% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,61%.”Nous continuons à observer une dynamique très similaire à celle de la semaine dernière au cours des deux premiers jours de cette semaine”, a commenté auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. Le mouvement haussier est dû à “une combinaison de facteurs, mais tous semblent positifs”, a-t-il ajouté. En premier lieu, la place américaine a très bien accueilli une volée de résultats d’entreprises, qui “continuent d’être supérieurs aux prévisions”, a noté M. Hogan.”Les actions atteignent de nouveaux sommets, les investisseurs se réjouissant”, notamment, “des bons résultats des entreprises américaines”, a observé dans une note José Torres, d’Interactive Brokers.L’humeur optimiste du marché était aussi liée à l’annonce par Donald Trump d’un nouveau projet d’intelligence artificielle (IA), baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures d’IA aux Etats-Unis.Le projet, présenté par M. Trump à la Maison Blanche, réunira le spécialiste du “cloud” Oracle (+6,75%), le géant japonais des investissements SoftBank (+10,61% à la clôture à Tokyo), et la start-up d’IA générative OpenAI.Le patron de SoftBank, Masayoshi Son, a précisé que la coentreprise allait “commencer à déployer immédiatement 100 milliards de dollars”, avec l’objectif d’atteindre un total de 500 sur quatre ans.”L’engouement pour les valeurs technologiques a été ravivé par la conversation d’aujourd’hui autour de Stargate”, a souligné Art Hogan.Le géant des semi-conducteurs Nvidia a profité de cette annonce, bondissant de 4,42%, de même que Microsoft (+4,15%).”L’activité calme” sur le marché obligataire a également soulagé les investisseurs, selon Patrick O’Hare, de Briefing.com. Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est établi à 4,61% contre 4,56% la veille en clôture. “Il s’est stabilisé après avoir flirté avec les 5%” la semaine passée, “redescendant à un niveau plus sûr”, a avancé M. Hogan.Au tableau des valeurs, la plateforme de streaming Netflix s’est envolé mercredi (+9,69%) après avoir annoncé la veille des résultats légèrement meilleurs qu’attendu, avec près de 19 millions de nouveaux abonnements gagnés pendant le quatrième trimestre 2024.Autre valeur en hausse grâce à ses résultats, le géant américain des produits ménagers et d’hygiène Procter & Gamble (P&G) a clôturé à 1,87% mercredi, après avoir publié des résultats au-dessus des attentes pour le deuxième trimestre de son exercice décalé. Le propriétaire de Febreze, Gilette et Pampers a notamment annoncé un bénéfice net en hausse de 33%, à 4,65 milliards de dollars.GE Vernova, qui rassemble les anciennes activités énergétiques du conglomérat General Electric, a également gagné du terrain (+2,67%), malgré un bénéfice net en deçà des attentes au quatrième trimestre 2024. En revanche, le géant pharmaceutique Johnson & Johnson (-1,94%) a terminé dans le rouge, malgré des résultats au-dessus des attentes des analystes.Les résultats de la compagnie aérienne American Airlines ou encore du groupe GE Aerospace sont attendus jeudi.

Trump menace la Russie de sanctions si elle ne trouve pas d’accord “maintenant” avec l’Ukraine

Si Moscou ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine “maintenant”, Donald Trump a assuré mercredi qu’il n’aurait “pas d’autre choix que d’imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce que la Russie vend aux Etats-Unis”.”Il est temps de TROUVER UN ACCORD”, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, en assurant: “Je ne cherche pas à faire du mal à la Russie. J’aime le peuple russe et j’ai toujours eu une très bonne relation avec le président Poutine.””Si nous ne parvenons pas à un accord, rapidement, je n’aurai pas d’autre choix que d’augmenter les taxes, droits de douane et sanctions contre tout ce qui peut être vendu par la Russie aux Etats-Unis, ainsi que dans les différents pays qui s’y associeront”, a insisté Donald Trump.Les Etats-Unis ont déjà imposé plusieurs salves de sanctions et embargos sur les importations depuis la Russie, qui se sont très nettement réduites, passant de 4,3 milliards de dollars de janvier à novembre 2023, à 2,9 milliards sur la même période l’an dernier, soit désormais moins de 0,1% des importations entrant dans le pays.Parmi les produits importés aux Etats-Unis figurent en particulier des engrais et des métaux.”Tout cela étant dit, je vais faire une énorme faveur à la Russie, dont l’économie s’effondre, et au président Poutine, une énorme FAVEUR. Réglons cela maintenant, et ARRETEZ cette guerre ridicule! CELA NE FERA QU’EMPIRER”, a continué le républicain.Pendant sa campagne, Donald Trump avait promis de mettre fin à la guerre en Ukraine “en 24 heures”, sans jamais expliquer comment.Depuis son investiture lundi, le républicain de 78 ans fait monter la pression sur son homologue russe.Quelques heures après avoir prêté serment, il avait assuré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky “voulait passer un accord” et jugé qu’en s’y refusant, Vladimir Poutine était “en train de détruire la Russie”.Donald Trump a aussi affirmé à plusieurs reprises qu’il se préparait à rencontrer le président russe, mais sans donner de date.L’armée russe a avancé récemment dans le nord-est de l’Ukraine, tandis que les forces ukrainiennes occupent une petite partie de la région russe de Koursk.Les deux camps tentent de renforcer leurs positions en attendant d’en savoir plus sur les intentions réelles du président américain.Les Etats-Unis sont le premier soutien militaire de l’Ukraine. Donald Trump avait critiqué cette aide pendant sa campagne, mais depuis son investiture il n’a pas signifié clairement s’il entendait la maintenir ou y mettre fin.”Nous regardons ça, nous discutons avec (M.) Zelensky, et nous allons parler prochainement avec le président Poutine”, a assuré M. Trump lundi.La Russie fait déjà face à une série de sanctions, qui n’a cessé de s’élargir.Le Fonds monétaire international ne prévoit ainsi que 1,4% de croissance pour la Russie en 2025, sans réelle révision par rapport à ses premières estimations en octobre, contre 3,8% l’année écoulée et 3,6% en 2023, soutenu par la montée en puissance des dépenses publiques liées à la guerre.

Se disant menacé de disparition, l’acier européen attend des mesures de soutien de l’UE

Tous les sites européens de fabrication d’acier menacés de fermeture dès 2025 ? Le nouveau patron du sidérurgiste ArcelorMittal France a lancé un sévère avertissement mercredi aux politiques français et européens.”La sidérurgie en Europe est en crise (…) les sites, quels qu’ils soient, sont tous à risque en Europe et donc en France aussi”, a déclaré Alain Le Grix de la Salle, lors d’une audition parlementaire à Paris.En Allemagne, c’est l’annonce choc fin novembre de la suppression de 11.000 emplois d’ici 2030, soit un tiers des effectifs, par le sidérurgiste Thyssenkrupp qui a marqué les esprits, le chancelier Olaf Scholz n’ayant pas exclu une participation de l’Etat dans le capital du sidérurgiste allemand.En France, ArcelorMittal prévoit la fermeture de deux petits sites au printemps, et a suspendu le 26 novembre ses projets d’investissement massif pour la décarbonation de sa production à Dunkerque et Fos-sur-mer, soit 1,8 milliard d’euros dont 850 millions d’aide publique. Ce qui alimente les doutes sur de possibles délocalisations d’activités qui entraîneraient in fine des fermetures de sites. Mercredi, le président d’ArcelorMittal France, qui a pris ses fonctions il y a trois mois, a tracé un tableau très noir de la crise de l’acier en Europe devant les députés français, reprenant le discours et les craintes de son prédécesseur.Alors que l’Union européenne s’est créé à partir de la mise en commun du charbon et de l’acier en 1952, la sidérurgie est désormais menacée par le coût trop important de l’énergie, par la surproduction chinoise d’acier, le niveau élevé d’importations à bas coût et le manque de demande intérieure, a-t-il dit.- “Conditions de concurrence loyale” – “La sidérurgie en Europe et donc en France est entrée dans une crise importante et grave. Les surcapacités mondiales sont un phénomène structurel qui va durer. Ces surcapacités représentent actuellement 550 à 600 millions de tonnes de production annuelle, soit 4 à 5 fois la production de l’Europe”, a-t-il énuméré.”Pour ne parler que de la Chine, elle a exporté 100 à 120 millions de tonnes l’année dernière. C’est l’équivalent de toute la consommation européenne”, a-t-il précisé.”Les Etats Unis protègent leur industrie par tous les moyens. Reste l’Europe. L’acier voyage. Nous ne sommes pas contre les importations. Nous demandons qu’elles soient limitées et qu’elles n’aient pas un effet dévastateur sur nos industries comme actuellement. Nous demandons des conditions de concurrence loyale, notamment concernant le coût du CO2″, a-t-il ajouté.”Si l’Europe ne décide pas de protéger son marché de la concurrence déloyale, alors ce sont des pans entiers de notre industrie qui vont disparaître à brève échéance. Ce n’est pas du catastrophisme, c’est malheureusement la réalité pure et simple”, a lancé le responsable.Début décembre, le syndicat de l’acier européen Eurofer avait lancé la même mise en garde, en envoyant des appels à l’aide à Bruxelles.A la même date, Lakshmi Mittal, le patron d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, estimait dans une tribune au Financial Times que “l’industrie européenne de l’acier n’a jamais connu de plus grand défi”.Mercredi à Davos (Suisse), où se tient le Forum économique mondial, M. Mittal a rencontré Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, chargé de la stratégie industrielle.Celui-ci lui a assuré que “le soutien à la sidérurgie européenne est une des priorités de la Commission” qui présentera “un plan d’urgence du secteur prochainement”, selon l’entourage de M. Séjourné.M. Le Grix de la Salle a confié aux députés français qu’il attendait un plan acier européen pour le mois de mars.Les sidérurgistes attendent un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières mis en place et efficace, et des mesures de sauvegarde commerciale renforcées.Rayon d’espoir, en fonction de mesures de soutien européennes attendues, le groupe ArcelorMittal espère pouvoir prendre sa décision d’investissement de décarbonation “durant le deuxième ou le troisième trimestre”.