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La Bourse de Paris a perdu 4,26%, pire séance en plus de trois ans, débâcle des indices européens

La Bourse de Paris a dégringolé vendredi, emportée par le vent de panique sur les marchés après la riposte chinoise aux sévères droits de douane américains, laissant craindre que la guerre commerciale n’entre dans une dimension supérieure.Après avoir brièvement dévissé de 5%, le CAC 40 a terminé en chute de 4,26% soit une perte colossale de 324,03 points, pour s’établir à 7.274,95 points. Il signe ainsi sa pire séance depuis mars 2022 (-4,97%).L’indice vedette de la place de Paris a effacé tous ses gains de l’année, glissant de 1,43% depuis le 1er janvier.Les principaux indices européens ont été pris dans la débâcle. Les bourses de Francfort et Londres ont toutes deux dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. La Bourse suisse a dégringolé de 5,14% et Madrid de 5,83%.”Les nerfs des investisseurs sont actuellement à vif”, écrit Andreas Lipkow, analyste indépendant sollicité par l’AFP.Le gouvernement chinois a annoncé vendredi qu’il allait imposer des droits de douane de 34% sur toutes les importations de biens américains à partir du 10 avril, en réplique aux nouvelles taxes imposées par les Etats-Unis sur les produits chinois, en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Une réplique rapide et ferme à la salve de nouveaux droits de douane annoncée par Donald Trump jeudi, qui portait les taxes sur les produits chinois à 54% au total.”Les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade” entre les deux géants économiques de la planète, tout “ce que le marché craint”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Face aux risques pour l’emploi en France, le ministre de l’Économie Eric Lombard a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme”, leur promettant un “accompagnement” pour affronter d’éventuelles turbulences économiques. Dans le chaos boursier, “les secteurs défensifs s’en sortent le mieux”, avec des valeurs comme Danone (-0,90% à la clôture, à 72,32 euros) et Air Liquide (-0,63% à 173,20 euros), qui subissent largement moins “les conséquences des problématiques des droits de douane”, explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.L’industrie en chuteL’onde de choc provoquée par les annonces douanières américaines a ravivé les craintes d’une possible “récession aux Etats-Unis et à plus grande échelle”, souligne M. Chaloin.”Les craintes d’une récession signifient moins d’industrie et moins de consommation de pétrole”, de quoi faire plonger valeurs industrielles et pétrolières.Saint-Gobain a terminé en chute de 7,74% à 81,78 euros, ArcelorMittal de 8,45% à 22,75 euros, Schneider Electric de 6,65% à 189,50 euros, Airbus de 7,04% à 146,90 euros et Thales de 5,74% à 237,90 euros.Le géant pétrolier TotalEnergies a quant à lui abandonné 6,24% à 53,07 euros.Les banques fondent”La nouveauté, c’est que les financières se font attaquer”, note Guillaume Chaloin.Les investisseurs fuient le risque, délaissant les marchés d’actions pour se réfugier vers les obligations. Les taux long européens “baissent fortement car ils sont achetés comme valeurs refuge”, explique-t-il.En conséquence, “comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les titres bancaires vers le fond.BNP Paribas a dévissé de 6,82% à 68,67 euros, Société Générale a dégringolé de 10,45% à 34,55 euros. Crédit agricole a terminé en forte baisse de 4,46% à 15,74 euros. 

Wall Street: la chute s’amplifie après le discours du président de la Fed

La chute de la Bourse de New York s’est un peu amplifiée en cours de journée vendredi après les propos du président de la Fed sur les droits de douane risquant de se traduire par moins de croissance, plus d’inflation et plus de chômage aux Etats-Unis.Vers 15H25 GMT, le Dow Jones perdait 3,39%, l’indice Nasdaq lâchait 3,81% et l’indice élargi S&P 500 cédait 3,90%. Dans la foulée des propos du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, S&P 500 et Nasdaq sont passés tout deux sous la barre des 4%.Le marché a mal réagi au discours de M. Powell, selon qui “il devient clair que les taxes sur les produits importés seront significativement plus étendues qu’anticipé”.Les “conséquences économiques” vont “probablement l’être aussi” (plus étendues qu’anticipé), a-t-il ajouté lors de ce discours prononcé à Arlington (Virginie), à deux pas de la capitale américaine, évoquant les risques d’une “plus forte inflation et d’une croissance ralentie”.Il s’agit de la première prise de parole publique du président de la banque centrale depuis que les annonces de mercredi de Donald Trump sur les droits de douane se sont transformées en déflagration pour l’économie mondiale.Outre le discours de M. Powell, la séance de vendredi s’était ouverte dans le rouge, la Bourse de New York étant en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout préoccupée par “la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.

Droits de douane : le secteur du luxe reste discret

Répercussion sur les prix, baisse des marges, délocalisation ? Le secteur du luxe reste silencieux sur les conséquences que pourraient avoir les annonces de droits de douane aux Etats-Unis, marché majeur du luxe depuis le ralentissement de la consommation en Chine.”Aucune entreprise parmi celles que nous couvrons (…) n’a communiqué sur l’impact des droits de douane, car toutes semblent encore en train de réfléchir à la suite”, écrit la banque HSBC dans une note.Zuzanna Pusz, analyste chez UBS s’attend “à ce que la plupart des entreprises européennes du luxe répercutent les tarifs douaniers via des hausses de prix auprès des consommateurs finaux, qui sont généralement moins sensibles aux prix” que dans d’autres secteurs, selon une note de la banque.”En fin de compte, ces tarifs douaniers inciteront probablement davantage les consommateurs américains du luxe à faire leurs achats à l’étranger”, ajoute-t-elle.Un constat que le gérant du groupe Hermès, Axel Dumas, avait déjà fait dès février, en marge de la présentation des résultats annuels, en affirmant que “si les droits de douane augmentent, on va augmenter nos prix pour compenser”. “Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au même moment, Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, avait souligné “le vent d’optimisme qui régnait” aux Etats-Unis et qu’il avait pu constater en assistant en bonne place avec sa fille Delphine, PDG de Dior, et son fils Alexandre, directeur général délégué de Moët-Hennessy, à la cérémonie d’investiture de Donald Trump.”Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers qu’on peut construire aux USA sont subventionnés dans toutes une série d’États et le président américain encourage ça, le marché se développe très vite”, avait-il dit.- “La psychologie, le vrai sujet” -LVMH peut compter sur 1.182 boutiques aux Etats-unis, trois ateliers Vuitton ou encore quatre vignobles mais une grande partie de sa production reste en France et notamment ses champagnes (Krug, Ruinart, Veuve Cliquot…), cognacs (Hennessy) ou vins (Cheval Blanc, chateau d’Yquem, Domaine des Lambrays). Ses marques de mode, maroquinerie (Dior, Céline, Loro Piana…) et parfums (Guerlain, Acqua di Parma…) sont aussi largement produites en Europe.Contacté par l’AFP après l’annonce par Donald Trump de droits de douane supplémentaires, s’élevant à 20% pour les produits de l’Union européenne, ni LVMH, ni son concurrent Kering, n’ont souhaité faire de commentaire. Chanel n’avait pas répondu vendredi après-midi.Selon Thomas Chauvet, analyste chez Citi, “les entreprises avec un fort pouvoir de fixation des prix et un positionnement haut de gamme, telles que Hermès et Richemont, seront probablement mieux placées pour atténuer l’impact via des hausses de prix”. “Les entreprises les plus exposées seront celles avec la plus forte part de leurs revenus générée aux États-Unis”, ajoute-t-il dans une note, citant Brunello Cucinelli (34%), Ferragamo (31%), LVMH (25%), Kering (24%), Richemont (20%). Le groupe helvète devrait d’autant plus souffrir que les droits de douane américains annoncés pour la Suisse sont de 31%.”Un impact indirect pourrait survenir en raison de l’effet potentiel sur le moral des consommateurs à l’échelle mondiale, en particulier au sein des segments clés que sont les consommateurs chinois (qui représentent environ 1/3 des ventes) et américains (25% des ventes)” du secteur, selon UBS.”C’est la psychologie, le vrai sujet”, confirme HSBC. “L’éléphant dans la pièce, ce ne sont pas tant les mécanismes des droits de douane sur les résultats du luxe, mais plutôt une combinaison de destruction de richesse (le NASDAQ a perdu 15 % ces trois derniers mois), de baisse du pouvoir d’achat américain (l’euro est au plus haut par rapport au dollar) et de la dégradation progressive du moral des consommateurs aux États-Unis”, ajoute HSBC.”Tout revient à cet élément immensurable: on n’achète pas du luxe parce qu’on est riche, mais parce qu’on croit en l’avenir”, selon la banque.

Wall Street chute encore à l’ouverture, craint une escalade commerciale

La Bourse de New York a de nouveau ouvert en nette baisse vendredi, inquiète des répresailles rapides et fermes de la Chine face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 2,34%, l’indice Nasdaq perdait 3,14% et l’indice élargi S&P chutait de 3,39%.

Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement

La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique. 

Espresso, iPhone ou baskets: comment l’offensive douanière de Trump va (aussi) toucher les Américains

Les marchés financiers plongent et le reste du monde retient son souffle, mais les droits de douane imposés tous azimuts par Donald Trump devraient aussi affecter les ménages américains.S’adressant aux journalistes jeudi, le président américain a assuré que les droits de douane rendraient les Etats-Unis plus riches.Mais, étant d’abord payées par les importateurs américains, ces taxes feront probablement grimper le prix de nombreux produits, de la tasse de café au nouvel iPhone. Au moment où les Américains se plaignent déjà de la baisse de leur pouvoir d’achat.- Bananes, riz et crevettes -Les Etats-Unis importent une part croissante des fruits et légumes frais qu’ils consomment, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Une grande partie provient du Canada et du Mexique, deux pays pas immédiatement concernés par les droits de douane annoncés mercredi, mais soumis eux aussi à des surtaxes.Pour le reste, certains produits devraient être affectés comme les bananes importées du Guatemala, de l’Equateur et du Costa Rica, tous soumis aux nouveaux droits de douane à partir du 5 avril, en l’occurrence au taux de 10%. Le café, dont environ 80% est importé selon le ministère, devrait voir son prix augmenter, les principaux exportateurs, le Brésil et la Colombie, étant bientôt frappés eux aussi à 10%. Les importations d’huile d’olive et d’alcool en provenance d’Italie, d’Espagne ou de Grèce seront touchées par la nouvelle taxe de 20% imposée à l’Union européenne à compter du 9 avril. Le riz parfumé au jasmin thaïlandais sera soumis à des droits de 36%, tandis que le riz basmati, comme les crevettes venues d’Inde, seront sous le coup d’une taxe à 26%.- Voitures et high-tech -Côté technologies, le consommateur américain ne devrait pas non plus être épargné, compte tenu de la quantité de produits fabriqués ou assemblés en Inde et en Chine.Malgré les mesures prises pour élargir sa chaîne d’approvisionnement, Apple fabrique toujours la grande majorité de ses iPhones en Chine, par l’intermédiaire du fournisseur taïwanais Foxconn.Au total, la Chine sera accablée de droits de douane de 54% à partir du 9 avril.Les amateurs américains d’iPhones, qui représentent jusqu’à 70% des ventes, restent toutefois “relativement plus enclins à accepter des augmentations de prix”, tempère Ming-Chi Kuo, spécialiste de la marque à la pomme.En plus des mesures annoncées mercredi, l’administration Trump a également mis en place des droits de douane de 25% sur les véhicules qui ne sont pas fabriqués aux Etats-Unis, ce qui, selon les analystes, pourrait augmenter de plusieurs milliers d’euros le coût d’une voiture.- Vêtements et textile -Les actions des entreprises de l’habillement et du textile, qui dépendent d’une main-d’œuvre bon marché dans des pays comme la Chine et le Vietnam, ont fortement chuté en Bourse jeudi, Nike perdant plus de 13% et Gap plus de 20%.Les nouveaux droits de douane signifient en effet que les importations aux Etats-Unis en provenance de la Chine ou du Vietnam seront plus chères. Le Budget Lab de l’université de Yale a estimé que l’effet de tous les droits de douane annoncés jusqu’au 2 avril entraînerait une hausse de 17% du coût des vêtements et du textile en général.Selon ce centre de réflexion, l’effet global sur les prix des droits de douane annoncés jusqu’à présent équivaut à une perte moyenne annuelle de 3.800 dollars (3.400 euros) par ménage.

Escalade des tensions commerciales Chine/USA: les Bourses européennes plongent

L’ensemble des Bourses européennes plongent vendredi dans le sillage de la réponse chinoise aux droits de douane américains, Pékin ripostant par des taxes de 34% sur les produits américains dès le 10 avril.En Europe, vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices, qui reflètent les échanges avant l’ouverture du marché à 13H30 GMT (15H30, heure de Paris), chutaient également: le Nasdaq perdait 2,79%, le S&P 500 2,59%, le Dow Jones 2,62%.”Les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade” des tensions entre les deux premières puissances commerciales du globe, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump mercredi soir sont particulièrement punitifs pour la Chine, qui s’est vu infliger des droits additionnels de 34%. Déjà visée par des droits de douanes, les taxes sur ses produits vont augmenter de 54% au total.Vendredi, Pékin va imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril selon l’agence d’Etat.”Le 2 avril restera comme un tournant dans l’histoire du commerce mondial. Les annonces de Donald Trump ont déclenché une onde de choc: marchés en tension, inflation relancée, partenaires commerciaux sur la défensive”, a commenté John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.A la cote européenne, les banques s’enfoncent: Société Générale dévisse de 11,42%, BNP Paribas de 9,15%, UniCredit de 12,35%, Barclays de 9,51%, Deutsche Bank de 10,55%.