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La Bourse de Paris finit en hausse

La Bourse de Paris a fermé en hausse, gardant un oeil sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tandis que la saison des résultats d’entreprises bat son plein.Le CAC 40 a pris 0,45% à 7.536,26 points, en hausse de 33,48 points. La veille, l’indice vedette français avait terminé en timide hausse de 0,27%, à 7.502,78 points.Sur l’ensemble de la semaine, il a gagné 3,44%.”Pour l’instant il n’y a aucune nouvelle tangible sur la guerre commerciale, les marchés profitent de l’accalmie”, explique à l’AFP Lionel Melka, gérant de Swann Capital. Les investisseurs ont apprécié ces derniers jours le ton plus conciliant de Donald Trump sur la guerre commerciale qu’il a lancée au début du mois.Dernier épisode en date: le président américain a affirmé qu’il s’est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping au téléphone au sujet des droits de douane, dans un entretien publié vendredi dans le magazine Time.Mais Donald Trump ne donne dans cette interview aucun détail sur l’appel, ne précisant ni sa date, ni son contenu. Et Pékin réfute mener toute négociation avec Washington.Les investisseurs attendent donc “de savoir si les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine reprendront”, note Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.”Un réel progrès pourrait encore mettre du temps à se concrétiser”, insiste Fawad Razaqzada de City Index.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,18%, contre 3,16% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,47%.Bons résultats pour Safran, Accord et Saint GobainEn attendant, “les résultats d’entreprises prennent progressivement le pas dans les préoccupations des investisseurs”, note Lionel Melka.La salve du jour a été bien accueillie à Paris.Le groupe de défense Safran a grimpé de 4,16% à 230,10 euros, en Bourse après avoir publié un chiffre d’affaires de 7,3 milliards d’euros au premier trimestre, supérieur aux attentes des analystes financiers et en hausse de 16,7% sur un an.Le titre du géant de l’hôtellerie Accor s’est lui envolé de 6,30% à 43,22 euros, les investisseurs saluant ses résultats publiés la veille. Le groupe a annoncé jeudi soir un chiffre d’affaires en hausse de 9,2% à 1,34 milliard d’euros au premier trimestre.Le groupe industriel Saint-Gobain a aussi bondi (+4,65% à 94,50 euros), après avoir annoncé des indicateurs “encourageants” pour la reprise du secteur du bâtiment en France, son marché historique, et enregistré une hausse de 3,2% de ses ventes au premier trimestre 2025.Edenred et Pluxee s’effondrentLes actions des deux spécialistes des tickets restaurant Pluxee (-8,76% à 19,05 euros) et Edenred (-16,78% à 26,53 euros) ont plongé à la Bourse de Paris. Selon la plateforme d’information financière Bloomberg, les deux groupes souffrent d’informations parues dans la presse brésilienne selon lesquelles le pays envisage de remplacer les tickets restaurant par un système de paiement instantané.

Bayer doute de l’avenir de son herbicide au glyphosate face aux poursuites judiciaires

Le groupe de pharmacie et d’agrochimie allemand Bayer a assuré vendredi qu’il devient “impossible de continuer” à vendre de manière rentable son herbicide au glyphosate comme auparavant, en raison des “poursuites judiciaires” en cours.Concernant les ventes de glyphosate aux États-Unis, il n’y a “pas de plans spécifiques pour abandonner cette activité”, a assuré Bill Anderson, président du directoire de Bayer, lors de l’assemblée générale des actionnaires.Mais il s’avère “impossible de continuer à commercialiser le produit de la manière dont nous l’avons fait par le passé, en termes de viabilité financière, en raison des poursuites judiciaires”, a-t-il prévenu, interrogé sur ce point par des actionnaires fort critiques.Depuis le rachat de l’américain Monsanto en 2018, le groupe de Leverkusen croule sous le poids de procès aux États-Unis liés au Roundup, célèbre herbicide à base de glyphosate produit par sa filiale et accusé d’être cancérigène.Bayer, qui promet depuis plusieurs mois de réduire “significativement” les litiges liés au glyphosate d’ici la fin 2026, a réitéré vendredi cette promesse.Le groupe a déjà dû s’acquitter de 11 milliards de dollars pour régler à l’amiable plus de 100.000 procès aux États-Unis, tandis que 67.000 sont toujours pendants devant la justice.Pour en sortir, le groupe mise sur une décision de la Cour suprême américaine, saisie début avril d’un recours lié au glyphosate.Mais afin de se préserver une “marge de manÅ“uvre” dans la gestion des litiges encore en cours, Bayer a demandé vendredi à ses actionnaires d’approuver le principe d’une “augmentation de capital potentielle”, qui pourrait aller jusqu’à 35%, se chiffrant alors en milliards d’euros.Les actionnaires ont approuvé cette mesure par la majorité des trois quarts requise, avec un vote à 82% favorable, a communiqué Bayer en fin d’assemblée.Le groupe ne recourrait à cet apport potentiel “qu’en lien avec des mesures permettant de contenir de manière substantielle les litiges aux États-Unis – et seulement après avoir examiné d’autres options de financement”, avait expliqué en matinée M. Anderson.A la Bourse de Francfort, le titre Bayer a terminé en hausse de 2,27% dans un indice Dax gagnant 0,81%.Mais le cours reste sur un recul de près de moitié depuis l’arrivée de M. Anderson à la tête de Bayer en juin 2023.”Les enjeux (liés au glyphosate) sont vraiment importants, pour nous et pour les agriculteurs américains”, a souligné le patron américain. C’est pourquoi “il est très important que des changements législatifs soient apportés pour les agriculteurs américains, les consommateurs américains et la sécurité alimentaire des États-Unis”, a-t-il martelé.M. Anderson fait face à l’hostilité croissante des actionnaires alors que son contrat court jusqu’en 2026.”Le bilan de votre mandat est désastreux” et Bayer se trouve dans une “impasse stratégique”, a déclaré Ingo Speich, représentant du fonds Deka, lors de l’assemblée. Celle-ci est tenue en mode virtuel et a été suivie par jusqu’à 2.600 actionnaires en ligne, selon le décompte communiqué par Bayer.

Afflux de colis chinois: des “mesures concrètes” attendues mardi, selon Bercy

Le gouvernement français prévoit de dévoiler mardi des “mesures concrètes” et d’en appeler à la responsabilité des consommateurs pour répondre aux flux de colis en provenance de Chine et émanant notamment des plateformes Shein ou Temu, a indiqué Bercy vendredi.”A eux trois, Shein, Temu et Amazon représentent un quart des ventes de mode en ligne en France”, a observé le ministère de l’Economie lors d’un point presse téléphonique, en amont d’une prise de parole officielle organisée mardi à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.L’objectif sera de “mettre la focale sur la question de la régulation des plateformes”, à l’aune du conflit commercial impulsé par Donald Trump, qui “recompose les flux commerciaux” et fait craindre un “risque de déport des flux chinois vers des territoires européens, notamment la France”, a exposé la même source.Si à date, “ce n’est pas forcément un report tel quel” qui est observé, “il y a des velléités des plateformes d’avoir une communication peut-être plus agressive et plus présente vis-à-vis des consommateurs européens”, selon Bercy.Report ou pas, les flux en provenance de Chine sont en pleine expansion, alors que Donald Trump a signé début avril un décret faisant passer de 30 à 90% les droits de douane américains sur les petits colis envoyés de Chine.La Commission européenne avait déjà indiqué précédemment qu’environ 4,6 milliards d’envois de faible valeur, à 91% en provenance de Chine, sont entrés sur le marché européen en 2024. Soit plus de 145 chaque seconde, qui y bénéficient d’une exonération de taxe douanière.En France, 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été livrés l’an dernier sur un total de 1,5 milliard de colis, précise Bercy.Pour faire face, le gouvernement “souhaite” sensibiliser les consommateurs, mais présentera aussi “des mesures concrètes” qui devront “répondre à ce flux de marchandises, préserver la sécurité des consommateurs”, et évoquer les sujets de distorsions de concurrences vis-à-vis des acteurs locaux, sans “remettre en cause un commerce” en ligne plébiscité par de nombreux consommateurs.Interrogé sur la possibilité de mettre fin de manière unilatérale à l’exemption de droit de douanes pour les colis de moins de 150 euros, Bercy a répondu que “des analyses sont en cours” pour savoir s’il est juridiquement possible de le faire, “sachant que ce n’est pas l’intention de départ”.C’est une “réponse, peut-être pas commune” au niveau européen, “mais du moins harmonisée” qui est recherchée, dit encore Bercy.

Réseaux d’eau: le Royaume-Uni face à une facture colossale de 290 milliards de livres

Le secteur de l’eau britannique, blâmé depuis des années pour des infrastructures obsolètes et des épisodes de pollution à répétition, va devoir financer des investissements colossaux de 290 milliards de livres (340 milliards d’euros) sur 25 ans, prévient le contrôleur des comptes britanniques vendredi.”Le secteur doit attirer des investissements sans précédent”, souligne le National Audit Office (NAO) dans un communiqué.Un total de 47 milliards de livres sera nécessaire sur les 5 prochaines années en dépenses d’infrastructures, et il faudra “290 milliards de livres pour atteindre les objectifs gouvernementaux au cours des 25 prochaines années”, ajoute la NAO, qui publie vendredi un rapport sur le sujet.Les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, pâtissent d’un sous-investissement chronique dans un système qui date en grande partie de l’époque victorienne.Conséquence: le déversement régulier de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer lorsque les canalisations débordent, mais aussi des ruptures de conduites ou des coupures d’approvisionnement qui mettent les nerfs des Britanniques à vif.Selon le rapport, le gouvernement et les régulateurs “ont échoué à attirer les investissements nécessaires”. Il y a urgence et il faut accélérer, souligne la NAO, selon qui il faudrait au rythme actuel 700 ans pour remplacer l’intégralité du réseau d’eau existant.Le gouvernement “a pris des mesures urgentes”, notamment en légiférant pour durcir les sanctions contre les dirigeants de compagnies des eaux qui ne respecteraient pas la loi, a rappelé l’exécutif dans une déclaration transmise à l’AFP. “Mais le changement ne se fera pas du jour au lendemain.”L’Ofwat, le régulateur de l’eau, a de son côté autorisé les entreprises du secteur à augmenter leurs factures, ce qui permettra notamment “d’améliorer la résilience de l’approvisionnement en eau (…), et de réduire la pollution des eaux usées de 45% d’ici 2030”, a-t-il indiqué à l’AFP.Mais le besoin massif d’investissement “coïncide avec une période de piètre performances financières (des entreprises du secteur), de perte de confiance du public et des investisseurs” privés, ajoute le contrôleur des comptes.Les graves difficultés financières de Thames Water, le plus grand distributeur d’eau du Royaume-Uni, qui dessert la région de Londres, est une source d’inquiétude majeure pour le gouvernement, qui voudrait éviter un plan de sauvetage public potentiellement ruineux.La justice britannique a récemment donné son feu vert à un nouvel emprunt de 3 milliards de livres de cette entreprise qui croule déjà sous les dettes, pour lui permettre de se financer dans les mois qui viennent et lui laisser le temps de trouver un repreneur privé.Le fonds d’investissement américain KKR est le “partenaire privilégié” dans ces discussions de rachat, a annoncé Thames Water fin mars, disant viser une recapitalisation “au second semestre 2025”.

BYD double son bénéfice au premier trimestre, à plus d’un milliard d’euros

Le géant chinois des véhicules électriques BYD a annoncé vendredi avoir doublé son bénéfice net au premier trimestre, grâce à l’augmentation de ses ventes, alors que son rival américain Tesla est à la peine.L’entreprise basée à Shenzhen a réalisé un bénéfice net de 9,15 milliards de yuans (1,1 milliard d’euros) au premier trimestre 2025, en hausse de 100,38% par rapport au premier trimestre 2024, selon les résultats publiés à la Bourse de Hong Kong.Ce chiffre constitue un nouveau record pour BYD au premier trimestre, qui est traditionnellement marqué par une baisse des bénéfices en raison des réductions saisonnières de l’activité des usines et des dépenses de consommation pendant les longues vacances du nouvel an lunaire.Le marché chinois des véhicules électriques est le plus important au monde et BYD s’est imposé comme le leader de ce secteur hautement concurrentiel.Le chiffre d’affaires de BYD a atteint 170,36 milliards de yuans (20,5 milliards d’euros) au premier trimestre, inférieur à l’estimation moyenne de Bloomberg qui escomptait 183,17 milliards de yuans.BYD a dépassé pour la première fois Tesla l’an dernier sur le marché mondial de la voiture électrique. 

Trump veut ouvrir l’extraction minière sous-marine en eaux internationales, la Chine proteste

Donald Trump a décidé d’ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une initiative vivement dénoncée par la Chine comme enfreignant “le droit international”.Le président américain a signé jeudi un décret en ce sens, qui remet en cause de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.Vendredi, Pékin a réagi estimant que ce projet d’extraction dans les eaux internationales “enfreint le droit international”.”L’autorisation par les États-Unis des activités de prospection et d’exploitation des ressources minérales sur leur soi-disant plateau continental extérieur enfreint le droit international et nuit aux intérêts de la communauté internationale dans son ensemble”, a déclaré devant la presse Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Ce passage en force du président américain hérisse en outre des associations de protection de l’environnement, qui alertent sur les dégâts que ferait une telle exploitation sur les écosystèmes marins.Le texte du décret demande au secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, “d’accélérer l’examen” de candidatures “et la délivrance de permis d’exploration et d’extraction” de minéraux “au-delà des juridictions” américaines.Il saisit également le ministre de l’Intérieur, Doug Burgum, pour en faire de même pour les eaux territoriales.L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans, a indiqué un haut responsable américain.L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les Etats-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés.Contactée par l’AFP, l’AIFM n’a pas donné suite dans l’immédiat.Le décret enjoint également le secrétaire au Commerce de préparer un rapport sur “la faisabilité d’un mécanisme de partage” du produit des fonds marins.”En se lançant dans l’extraction minière en eaux internationales, à contrepied du reste du monde, le gouvernement ouvre la voie à d’autres pays pour en faire de même”, a réagi Jeff Watters, vice-président de l’ONG Ocean Conservancy, dans un communiqué.”Et cela aura des conséquences négatives pour nous tous et pour les océans dont nous dépendons”, a-t-il prévenu.Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs.Certains Etats ont, en revanche, déjà octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.- Créer des emplois -Le gouvernement Trump estime que l’extraction minière en eaux profondes pourrait créer 100.000 emplois et augmenter de 300 milliards de dollars le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, sur 10 ans toujours, a indiqué un responsable.”Nous voulons que les Etats-Unis devancent la Chine dans ce domaine”, a expliqué cette source.L’extraction concerne principalement les nodules polymétalliques, des sortes de galets posés sur les fonds marins, riches en minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares.Ces dernières sont des métaux aux propriétés magnétiques très prisées pour les véhicules électriques, panneaux solaires, mais aussi smartphones et ordinateurs portables.”Les Etats-Unis font face à un défi économique et de sécurité nationale sans précédent, à savoir la sécurisation de leurs approvisionnements en minéraux critiques sans en passer par des adversaires étrangers”, fait valoir le décret.En 2023, 31 élus au Congrès, tous républicains, avaient adressé une lettre au ministre de la Défense, Lloyd Austin, réclamant que le gouvernement Biden permette l’extraction minière sous-marine.”Nous ne pouvons pas laisser la Chine s’arroger et exploiter les ressources des fonds marins”, avaient-ils écrit. Le gouvernement n’y avait pas répondu publiquement.- Protection à Hawaï -L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a annoncé en 2025 son intention de contourner l’AIFM en demandant prochainement le feu vert des Etats-Unis pour commencer à exploiter des minerais en haute mer.Pour son patron, Gerard Barron, le décret “marque le retour du leadership américain” dans le domaine des minéraux sous-marins, a-t-il déclaré dans un réaction transmise à l’AFP.”TMC se tient prêt à mettre en Å“uvre le premier projet d’extraction commerciale de nodules polymétalliques au monde”, a-t-il ajouté.”C’est un exemple clair de la priorisation des compagnies minières au détriment du bon sens”, a regretté Katie Matthews, de l’association Oceana.En juillet 2024, le gouverneur démocrate d’Hawaï, Josh Green, a ratifié un texte interdisant l’extraction minière dans les eaux territoriales de cet Etat situé au beau milieu du Pacifique.De nombreuses organisations de défense de l’environnement s’opposent à la collecte de minéraux, qu’elles accusent de menacer gravement l’écosystème marin.”Trump est en train d’exposer l’un des écosystèmes les plus fragiles et méconnus à l’exploitation industrielle incontrôlée”, a commenté Emily Jeffers, avocate du Centre pour la diversité biologique (CBD), rappelant que plus de 30 pays sont favorables à un moratoire.”La haute mer nous appartient à tous”, a-t-elle ajouté, “et la protéger est un devoir pour l’humanité.”

La Chine annonce que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépasse pour la première fois le thermique

La Chine a annoncé vendredi que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépassait pour la première fois celle issue des installations thermiques, principalement générée par des centrales à charbon, grâce à une accélération des nouvelles installations cette année.”Au premier trimestre 2025, les nouvelles installations (solaires et éoliennes, ndlr) ont totalisé une puissance de 74,33 millions de kilowatts portant la capacité totale du réseau à 1,482 milliard de kilowatts”, a déclaré l’autorité chinoise de l’énergie dans un communiqué.Cela dépasse “pour la première fois la capacité installée de l’énergie thermique (1,451 milliard de kilowatts)”, a-t-elle ajouté sans définir ce qui entre dans cette catégorie.La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, s’est engagée à plafonner ses émissions de carbone d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Alors que 60% de l’énergie chinoise provient du charbon, le pays construit par ailleurs près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis, selon une étude publiée l’année dernière. Mercredi, le président chinois Xi Jinping a promis que les efforts de la Chine contre le réchauffement climatique “ne ralentiront pas” et ce “quelle que soit l’évolution de la situation internationale”, au moment où Donald Trump a lancé le retrait les Etats-Unis de l’accord de Paris.M. Xi a également indiqué que la Chine annoncerait ses nouveaux engagements climatiques pour 2035 avant la COP30 de novembre et que ces engagements couvriraient tous les gaz à effet de serre, et pas seulement le dioxyde de carbone. 

La Bourse de Paris dans le vert, optimiste sur la guerre commerciale

La Bourse de Paris évolue en petite hausse, poussée par l’optimisme des investisseurs qui espèrent une détente des tensions commerciales entre Washington et ses partenaires commerciaux, en pleine période de résultats d’entreprises.L’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, gagnait 28,12 points, soit 0,37%, à 7.530,90 points vers 09H20 heure de Paris. La veille, ce même indice avait terminé en timide hausse de 0,27%, à 7.502,78 points.”Les investisseurs misent sur le fait que les nouvelles positives dans le conflit (douanier) ne s’arrêteront pas”, commente Jochen Stanzl de CMC Markets. “Ils espèrent également un abandon réciproque de tous les droits de douane entre l’Union européenne et les Etats-Unis.” “Des commentaires accommodants de membres de la Réserve fédérale (Fed), associés (aux espoirs) de désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, ont favorisé une reprise continue des marchés actions mondiaux”, confirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin aux tensions commerciales tardent tout de même à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin”, après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”Le manque de visibilité pour les mois à venir incite à la prudence”, tempère ainsi Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.Les investisseurs doivent également digérer vendredi une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Accor en fanfareLe titre du géant français de l’hôtellerie Accor s’envolait de 4,77% à 42,60 euros vers 09H20 à la Bourse de Paris, après avoir brièvement pris plus de 5%, les investisseurs saluant ses résultats publiés la veille.Le groupe a annoncé jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 9,2% à 1,34 milliard d’euros au premier trimestre, tiré notamment par sa division luxe et lifestyle, et a confirmé ses objectifs.De janvier à mars, le détenteur des enseignes Ibis, Sofitel, Novotel, Mercure ou encore Pullman a vu sa division “luxe et lifestyle” croître de 17,9% à 703 millions d’euros.Saint-Gobain optimisteSaint-Gobain discerne des indicateurs avancés “encourageants” pour la reprise du secteur du bâtiment en France, son marché historique, a annoncé jeudi le géant des matériaux, en même temps qu’une hausse de 3,2% de ses ventes au premier trimestre 2025.Des perspectives et résultats salués à la Bourse de Paris, l’action de Saint-Gobain grimpant de 3,59% à 93,54 euros vers 09H20.

Des négociations économiques cruciales avec Trump attendent le futur Premier ministre canadien

Le Premier ministre canadien Mark Carney, donné favori pour l’élection de lundi, ne cesse de répéter que les Etats-Unis ne sont plus un partenaire fiable, mais les experts estiment que rétablir le libre-échange avec Washington sera crucial pour celui qui remportera le scrutin.Celui qui est désormais le chef du Parti libéral a promis tout au long de la campagne de se montrer ferme avec les États-Unis, en réponse à la guerre commerciale lancée par Donald Trump et aux menaces d’annexion. Il a pour ambition également de renforcer les liens avec l’Europe pour réduire la dépendance du Canada envers son voisin du sud.Mais pour Steve Verheul, vice-ministre canadien du Commerce lors du premier mandat de Donald Trump, si la recherche de nouveaux marchés est un effort louable, elle n’offre pas de “solutions rapides” aux défis actuels.”Le Canada a un problème de calendrier”, estime-t-il. La tentative du président américain d’utiliser les droits de douane pour inciter les entreprises à rapatrier leur production aux États-Unis “va échouer” car cela prendrait “trop de temps”, a déclaré Steve Verheul lors d’une conférence à Toronto jeudi.Selon lui, “les États-Unis finiront par comprendre que l’isolement n’est pas la meilleure voie à suivre et ils devront chercher à nouveau des alliés, et l’Amérique du Nord est la zone la plus sûre pour le faire”.”Nous avons besoin d’eux. Ils ont besoin de nous,” conclut ce dernier, maintenant consultant dans le secteur privé.L’année dernière, 76% des exportations canadiennes sont parties vers les États-Unis, et deux millions d’emplois dépendent du secteur. – Bons interlocuteurs -Donald Trump et Mark Carney ont annoncé qu’Ottawa et Washington discuteraient des relations commerciales après les législatives canadiennes.Depuis l’annonce de l’imposition des droits de douane, le Canada s’est démultiplié, envoyant à plusieurs reprises des ministres à Washington pour s’entretenir avec des membres du Congrès et du cabinet de Donald Trump.Toutefois difficile de réellement mesurer l’impact de ces efforts: le Canada a été épargné par certaines mesures mais les droits de douane sur l’acier, l’aluminium, les automobiles et certains autres produits font déjà souffrir l’économie.Gitane de Silva, ancienne diplomate canadienne spécialisée dans les relations avec les États-Unis, estime que l’un des problèmes tient au fait que 100 jours après le début du deuxième mandat du président républicain, les Canadiens ne savent pas encore qui sont les bons interlocuteurs à Washington.”Dans la première administration Trump, le titre n’avait pas de lien avec l’influence”, a-t-elle dit, plaisantant sur le fait qu’il fallait parfois discuter avec le compagnon de chasse aux canards du fils de Donald Trump plutôt qu’avec un ministre.Aujourd’hui, “il reste à trouver qui sont les personnes qui ont le plus d’influence, c’est vraiment crucial”, ajoute cette dernière qui travaille maintenant dans le secteur privé.- “Il perd la boule” -Pour Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario, la province la plus peuplée du Canada, il faut “continuer à faire valoir à tous les niveaux de l’administration américaine que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble”.Ce dernier a été, ces derniers mois, l’un des principaux émissaires canadiens dans la guerre commerciale.Il a multiplié les discussions avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, pour tenter d’assouplir les droits de douane qui pèsent sur les secteurs de l’automobile et de l’acier de sa province. Mais aussi les apparitions sur les chaînes de télévision américaines.Il a expliqué jeudi que discuter avec les Etats-Unis aujourd’hui représente un vrai défi. “J’ai contacté un nombre incalculable de gouverneurs, de sénateurs et de membres du Congrès, républicains ou démocrates. Aucun d’entre eux, à huis clos, n’est d’accord pour dire qu’attaquer ses alliés les plus proches sera bénéfique pour les Américains.”Puis revenant sur le nouveau commentaire de Donald Trump mercredi sur l’intérêt pour le Canada de devenir le 51e Etat américain, Doug Ford n’a pas mâché ses mots.”Parfois, c’est comme s’il perdait la boule. Quand il se lève, même son entourage ne sait pas ce qu’il va faire.”

La Chine veut exporter des voitures électriques à essence

Certains automobilistes hésitent à passer à l’électrique? Proposons-leur des générateurs à essence qui vont prolonger l’autonomie de la voiture électrique, ont répondu les constructeurs chinois. Les Occidentaux, eux, hésitent.Au salon de l’automobile de Shanghai, plusieurs modèles électriques dont l’énorme SUV Yangwang U8 ou l’Exeed ET, destiné à l’exportation, promettent une autonomie rare de plus de 1.000 kilomètres. Ces modèles (appelés “range extenders”, soit EREV en anglais) sont équipés d’une batterie et de moteurs électriques, mais aussi d’un petit générateur à essence, qui n’est pas relié aux roues et ne fait qu’alimenter la batterie si besoin.Le véhicule roule donc toujours en mode 100% électrique, mais consomme de l’essence et émet des gaz toxiques. En 2024, c’est cette technologie qui a connu la plus forte croissance en Chine, toutes motorisations confondues, dépassant le million d’unités vendues et représentant au total 6% de parts de marché, contre 28% pour les électriques, note le cabinet McKinsey. Et si elle reste encore très rare ailleurs (BMW l’avait proposée sur sa petite électrique i3), la donne pourrait changer. Le partenaire chinois de Stellantis, Leapmotor, a lancé en Europe son SUV C10. Stellantis compte également proposer aux Etats-Unis une version EREV de son pickup star, le Ram 1.500.Volkswagen entend aussi lancer un pickup EREV aux Etats-Unis, sous sa marque Scout.Au salon de Shanghai mercredi, le groupe allemand a présenté un autre gros SUV équipé d’un prolongateur, qui doit être un élément de sa contre-offensive sur le marché chinois. – Expansion mondiale? -Horse, la coentreprise de Renault et du chinois Geely dans les moteurs, a présenté de son côté un moteur à installer sur un modèle électrique. Mais l’électrification du marché européen n’est pas si rapide que prévu, et les Américains hésitent encore plus. Alors les modèles hybrides rechargeables (équipés d’une batterie et d’un moteur à essence) apparaissent aux constructeurs comme une bonne solution de transition: ils polluent moins qu’une voiture à essence s’ils sont bien rechargés, et rassurent les automobilistes sur l’autonomie de leur véhicule.Les voitures à prolongateur d’autonomie, qui entrent dans cette catégorie, sont “une bonne façon de réduire le coût d’entrée des gens dans la mobilité électrique”, a commenté mardi le patron de Volkswagen Oliver Blume, depuis Shanghai. “Mais l’électrique finira par l’emporter”, a-t-il ajouté. “Dans quelques années le développement des batteries permettra d’atteindre ces autonomies en tout-électrique.”- Tirer un bateau -Selon McKinsey, ces modèles permettent aux constructeurs de proposer des véhicules avec une autonomie 100% électrique permettant de parcourir autour de 240 kilomètres, pour 3.000 dollars de moins qu’une voiture électrique, car ils emportent de plus petites batteries.Selon un sondage publié mardi par le cabinet, une fois qu’on leur a expliqué le concept, près d’un quart des personnes interrogées en Europe et aux Etats-Unis envisagent de choisir un EREV pour leur prochain achat.”C’est un vrai usage identifié pour les Etats-Unis, pour des besoins très américains”, explique chez Stellantis Sébastien Jacquet, le vice-président de l’ingénierie. Parce qu’ils conviennent à de longs trajets mais aussi “sur des pickups pour remorquer des bateaux, par exemple. Un véhicule électrique a des capacités de remorquage, mais alors sa batterie ne tient que 100 kilomètres”.Et la voie semble libre aux Etats-Unis, où les règlementations n’imposent pas une transition complète vers la voiture électrique. Mais en Europe, “il y a le couperet de 2035″, avec le passage prévu à un marché 100% électrique, prévient Alexandre Marian du cabinet AlixPartners. Les EREV pourraient cependant trouver leur place si des exceptions sont concédées à des motorisations non électriques mais moins polluantes, demandées notamment par l’Allemagne.”Qui investirait dans des usines (de prolongateurs d’autonomie) en Europe si on sait qu’elles seront caduques en 2035?”, a lancé jeudi à Shanghai Holger Klein, le patron de l’équipementier allemand ZF, qui fabrique ces systèmes. “Il faut résoudre cette question très vite.” En attendant, les Occidentaux devraient s’appuyer sur leurs partenaires chinois pour tester le marché.Â