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Jeu vidéo: Nintendo va en dire davantage sur la console Switch 2, la date de sortie espérée

Comment succéder à la console la plus vendue de ces dernières années? Le géant japonais des jeux vidéo Nintendo va tenter mercredi de répondre à cette question en donnant des détails sur la Switch 2, version plus puissante de sa machine vieillissante.Date de sortie, prix, titres disponibles au lancement… Le voile doit être levé à 13H00 GMT (15H00 à Paris) dans une vidéo d’une heure diffusée sur internet, après de premières brèves images dévoilées mi-janvier.Très similaire à sa grande sœur, cette Switch 2 dispose d’un écran plus grand, d’un support plus large et conserve des manettes amovibles, les “joy-con”. Elle sera également plus puissante que son aînée, sortie en 2017, et conservera son concept de machine hybride jouable aussi bien en déplacement que connectée à une télévision qui a fait le succès de la première Switch, avec 150 millions d’exemplaires vendus dans le monde.Pas de révolution à l’horizon donc avec cette Switch 2, comme ce fut le cas en 2006, avec la reconnaissance des mouvements introduite par la Wii, ou, dans une moindre mesure, la manette-écran de la Wii U en 2012.- Sortie en juin ? -“Je pense que ce que (les joueurs) désirent avant tout, c’est simplement une meilleure performance”, assure Hideki Yasuda, analyste pour l’entreprise japonaise Toyo Securities.Pour Piers Harding-Rolls, expert pour le cabinet britannique Ampere Analysis, réussir ce lancement est “fondamental” pour la survie du constructeur qui, malgré une stratégie de diversification ces dernières années dans le cinéma et les parcs d’attractions, repose encore essentiellement sur son activité de jeux vidéo.Les rumeurs de la presse spécialisée font état d’une possible sortie en juin et M. Yasuda estime que 6 millions de consoles seront disponibles dès le lancement. A terme, Nintendo pourrait écouler 19 millions d’unités sur l’exercice fiscal 2025 et 21 millions l’année suivante, selon Toyo Securities.L’autre donnée cruciale concerne son prix, qui se situerait entre 400 et 500 euros selon les experts. L’incertitude autour des tarifs douaniers américains inquiète, même si Nintendo a récemment renforcé sa production au Vietnam, dont les exportations vers les Etats-Unis sont soumis à des droits de douanes minimes.- “Mario Kart” sous le capot -Alors que l’industrie du jeu vidéo connait une crise de croissance à travers le monde, marquée par des vagues de licenciements, l’arrivée de la Switch 2 devrait redonner un coup de fouet aux ventes de consoles, en perte de vitesse à travers le monde.Celles-ci ont reculé de 35% en 2024 en France et aux Etats-Unis, selon les chiffres fournis par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell) et le cabinet spécialisé américain Circana.Mais le nerf de la guerre au lancement reste avant tout l’offre de jeux: “Ils sont essentiels pour attirer les premiers clients”, affirme Piers Harding-Rolls, alors que les fans espèrent que des titres spécifiques à la nouvelle console seront révélés.En dévoilant quelques images d’un “Mario Kart” lors de sa courte présentation en janvier, Nintendo a montré qu’il en avait sous le capot en remettant au goût du jour une de ses séries les plus populaires.Avec plus de 75 millions d’exemplaires écoulés sur Wii U et Switch, “Mario Kart 8” est en effet le deuxième jeu le plus vendu de son histoire, s’approchant du record établi par Wii Sports (82 millions).L’annonce récente par la marque de la possibilité de prêter les versions numériques des titres Switch à son entourage via des “cartes de jeu virtuelles” pourrait également être un moyen d’inciter les consommateurs à investir dans une deuxième console en facilitant les échanges.Dès vendredi, de premiers joueurs tirés au sort pourront tester la nouvelle console au Grand Palais à Paris, dans le cadre d’une série d’événements organisés dans plusieurs villes à travers le monde, comme New York et Tokyo.

Wall Street finit en ordre dispersé dans l’attente de nouveaux droits de douane américains

La Bourse de New York a terminé sans direction claire mardi, à la veille du “jour de la libération”, date à laquelle Donald Trump a prévu d’annoncer une nouvelle salve de droits de douane à l’encontre des partenaires commerciaux des Etats-Unis.Le Dow Jones a fini proche de l’équilibre (-0,03%), tandis que l’indice Nasdaq a pris 0,87% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,38%. Le marché a toutefois évolué en dent de scie durant la séance.Le marché était volatil mardi à la veille de ce qui sera “le jour des grandes nouvelles”, résume auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Donald Trump doit lancer mercredi la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne, avec de nouveaux droits de douane censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique, mais qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.Ces mesures doivent être exposées mercredi pendant une cérémonie à 16H00 locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche, soit juste après la fermeture de la Bourse de New York.”Les annonces de Trump et le niveau des droits de douane feront vraisemblablement bouger les marchés”, commente M. Sarhan.”Si les mesures sont plus faibles que prévu, si les délais sont plus longs ou si la situation n’est pas aussi tendue que les gens le craignent, le marché se redressera probablement”, pense l’analyste.Au contraire, “si Trump décide d’être agressif et d’annoncer des droits de douane plus élevés que prévu, le marché chutera”, avance-t-il.L’exécutif américain n’a pas commenté les informations de presse faisant état d’une taxe unique de 20% sur toutes les importations, plutôt que des droits de douane taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises. Et le président américain a semé le doute sur la brutalité de son offensive protectionniste en assurant lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis.”Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, Wall Street se portera très bien, comme c’était le cas lors de son premier mandat”, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.Le marché devra “évaluer toutes les conséquences de ce qui est réellement annoncé”, note M. Sarhan.Côté indicateurs, la place américaine a mal accueilli la publication de l’indice de la fédération professionnelle ISM sur la production manufacturière, qui a révélé que les nouveaux droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis se sont traduits par des coûts de production accrus pour les industriels américains en mars.Autre indicateur publié quelques dizaines de minutes après l’ouverture, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en février, supérieure aux prévisions des économistes.Face aux incertitudes, le marché obligataire a joué son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,16% contre 4,21% à la clôture la veille.Au tableau des valeurs, “les gains des méga-capitalisations (ont stimulé) les principaux indices”, ont déclaré dans une note les analystes de Briefing.com, à l’instar de Nvidia (+1,63%), Apple (+0,48%) ou Microsoft (+1,81%).Le groupe de médias Newsmax, propriétaire de l’une des chaînes préférées de la droite radicale américaine, a affolé les compteurs pour ses deux premiers jours de cotation à la Bourse de New York. Le cours de l’entreprise, très volatil, a atteint 233,00 dollars (+179,01%) à la clôture de Wall Street, soit plus de 23 fois son prix initial lors de son introduction en Bourse lundi.Le constructeur automobile américain Ford a perdu du terrain (-0,90%) après que ses ventes ont légèrement reculé au premier trimestre aux Etats-Unis, à cause d’un effet de calendrier pour les flottes de location et l’arrêt de plusieurs modèles.Ford, comme d’autres valeurs automobiles, perd du terrain à travers le monde après que la Maison Blanche a déclaré mercredi que le président américain Donald Trump allait annoncer la mise en place de droits de douane visant le secteur.

Forum InCyber: une nouvelle édition à la “dimension internationale”

La 17e édition du Forum InCyber, dédié au secteur de la cybersécurité, a débuté mardi à Lille (nord de la France) pour trois jours de rencontres qui mêlent entreprises, écoles spécialisées, personnalités politiques et institutions internationales. Quelque 18.000 participants ainsi que 700 entreprises et institutions publiques sont attendus, selon les organisateurs. L’événement, axé sur le thème de la “confiance”, accueille plusieurs tables rondes, dont une session inaugurale réunissant plusieurs personnalités politiques et institutionnelles françaises et européennes. Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné et l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis Gérard Araud ont confirmé leur participation, de même que le ministre de la Justice et de la Sécurité des Pays-Bas, David van Weel, la directrice d’Europol, Catherine De Bolle, et l’ancien Premier ministre belge Yves Leterme.Un temps annoncé, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne sera finalement pas présent mais le gouvernement sera tout de même représenté par François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur.L’organisation gouvernementale Cybermalveillance, dédiée à l’assistance aux victimes d’actes malveillants et de menaces en ligne, a profité de ce forum pour dévoiler un premier bilan positif de sa plateforme 17Cyber, lancée en décembre. Depuis sa mise en ligne, elle a accueilli quelque 140.000 parcours d’utilisateurs, a annoncé le directeur général de Cybermalveillance, Jérôme Notin.Le président du Forum InCyber, Guillaume Tissier, met l’accent sur la “dimension internationale qui se développe” autour de cet événement. Plus d’une centaine de pays sont représentés, a-t-il ainsi précisé. Pour la première fois, le salon organise un événement, baptisé “Invest In Cyber”, dont le but est d’attirer des investissements dans des entreprises et de faire émerger “quelques champions de taille un peu plus importante”. Parmi les priorités du secteur, le président du salon désigne le “passage à l’échelle”. “Aujourd’hui, l’insécurité numérique touche tout le monde. On a fait des progrès dans les dernières années, notamment sur les grandes organisations, et donc les attaques se sont déportées et le risque s’est déporté vers des PME, des TPE, vers les particuliers”, a-t-il expliqué.Le Forum renoue par ailleurs pour cette édition avec l'”European Cyber Cup”, compétition de cybersécurité qui réunira 25 équipes et 250 participants, issus d’entreprises ou de formations spécialisées, qui s’affronteront autour de sept épreuves de mardi à mercredi.

Le monde cherche la parade face aux nouveaux droits de douane de Trump

Riposter au risque de braquer l’impulsif président américain? Tenter de l’amadouer en faisant déjà des concessions? Les partenaires commerciaux des Etats-Unis se préparent tant bien que mal avant l’annonce attendue mercredi de nouveaux droits de douane par Donald Trump.”Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique”, a dit mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, indiquant que les nouvelles taxes devraient entrer en vigueur “immédiatement”.”Personne ne sait ce qui va se passer”, témoigne Carrie McEachran, dirigeante de la Chambre de commerce de Sarnia Lambton, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, “c’est difficile de préparer un plan concret.”Le nouveau Premier ministre Mark Carney a dit que le Canada serait “très réfléchi” quand il s’agira de répliquer aux “mesures injustifiées du gouvernement américain”.Les mesures en question doivent être exposées mercredi, jour selon Donald Trump de la “libération” de l’Amérique, pendant une cérémonie à 16h00 locale (20h00 GMT) à la Maison Blanche. C’est-à-dire juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde.En attendant, l’imprévisible président américain entretient l’incertitude sur l’ampleur de son offensive protectionniste.Lundi, il a promis d’être “gentil” au moment de mettre en place ses droits de douane “réciproques”, dont le montant, la portée ou la durée n’ont jusqu’ici pas filtré.- Equilibrisme -Les Bourses asiatiques et européennes, qui avaient nettement reculé lundi, ont un peu rebondi mardi. Wall Street a ouvert en baisse.Les partenaires commerciaux des Etats-Unis ont engagé un périlleux exercice d’équilibrisme diplomatique, mêlant promesse de fermeté, ouverture au dialogue, tentatives d’apaisement et rapprochements stratégiques.Donald Trump est “toujours prêt à répondre au téléphone, toujours prêt à mener une bonne négociation mais il veut vraiment redresser les torts du passé”, a assuré sa porte-parole.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées: par exemple, comment nous réagirions à un droit de douane de 10% ou comment nous réagirions à taux de 25%”, a résumé le ministre taïwanais des Affaires économiques Kuo Jyh-huei. Certains espèrent un traitement indulgent, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Londres travaille aussi “d’arrache-pied” pour arriver à un accord commercial bilatéral avec Washington, permettant d’éviter un matraquage douanier, “mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.- Baguette magique -Le républicain ne peut se permettre une reculade complète. Il a vendu les droits de douane comme une sorte de baguette magique, capable à la fois de réindustrialiser l’Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Les analystes de Goldman Sachs ont eux exposé, dans une note, les dangers économiques liés à une avalanche de droits de douane, qui aurait le même impact négatif qu’une hausse d’impôts sur la consommation et le pouvoir d’achat des ménages.Les assauts de Washington contre le libre-échange poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques. Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Des responsables européens ont de leur côté souhaité un renforcement des liens UE-Canada.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.

La Bourse de Paris prend de la hauteur avant les annonces commerciales de Trump

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,10% mardi, s’octroyant une respiration à la veille des annonces de Donald Trump sur les droits de douane que les Etat-Unis devraient imposer à leurs partenaires commerciaux.L’indice vedette CAC 40 s’est octroyé 85,65 points à 7.876,36 points. Lundi, il avait terminé en nette baisse de 1,58% (-125,37 points).”Le premier jour du mois et du deuxième trimestre peut amener un peu d’optimisme” supplémentaire, dans un marché soutenu par “un euro fort, une inflation contenue et de la confiance sur une prochaine baisse des taux de la BCE”, énumère Charles de Riedmatten, gérant actions chez Myria AM.La séance en Europe a notamment été portée par la publication de l’inflation dans la zone euro, qui s’est encore rapprochée de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE).Pour autant, la guerre commerciale lancée par Donald Trump reste au premier plan. Mercredi 2 avril a été surnommé le “Jour de la libération” par Donald Trump, qui doit annoncer de nouveaux droits de douane réciproques mais laisse planer le doute sur l’ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale depuis des semaines.”Personne ne comprend le but de la manoeuvre”, a commenté Pierre Bismuth, directeur général et responsable des gestions de Myria AM.”On ne comprend pas le commencement de la guerre commerciale de Donald Trump vis-à-vis des partenaires européens alors que le déséquilibre commercial est principalement entre les Etats-Unis et la Chine”, a-t-il poursuivi.Sur le marché obligataire, les taux auxquels les Etats européens empruntent à échéance dix ans se sont nettement détendus: l’Allemand était à 2,68% contre 2,74% à la clôture lundi, le Français à 3,40%, contre 3,45%, l’Italien à 3,79% contre 3,87%.Worldline en hausseA Paris, le spécialiste des paiements électroniques Worldline s’est offert 5,27% à 5,96 euros, mais affiche une perte de près de 30% depuis le début de l’année.Amundi se rapproche de Victory CapitalLe gérant d’actifs Amundi (-1,32% à 72,95 euros) et l’américain Victory Capital ont annoncé la finalisation de la fusion de leurs activités aux Etats-Unis.Amundi “distribuera les solutions de gestion active de Victory Capital auprès de sa base de clientèle non américaine” et “sera le fournisseur pour Victory Capital aux Etats-Unis, de solutions d’investissement gérées hors des Etats-Unis”, peut-on lire dans le communiqué.”En contrepartie de l’apport d’Amundi US à Victory Capital, Amundi a reçu 17,6 millions d’actions, soit 21,2% du capital de Victory Capital”, indique le gérant d’actifs.Ipsos va absorber BVA FamilyL’institut de sondage Ipsos (+0,82% à 42,00 euros) va acquérir le groupe français BVA Family, spécialiste des études de marché, afin de muscler son activité en Europe. BVA (acronyme de Brulé, Ville et Associés) est spécialisé dans les études pour les gouvernements et les services publics, ainsi que dans les études de marché, notamment les tests de packaging, et les évaluations avec des clients mystères. 

Les Bourses européennes terminent en nette hausse

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi, s’offrant une respiration à la veille des annonces de Donald Trump, très attendues, sur l’ampleur des droits de douane qu’il menace d’imposer aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Après quatre séances de pertes sur les marchés européens, les principales places du continent ont ainsi repris un peu de hauteur: la Bourse de Paris a progressé de 1,10%, Francfort de 1,70%, Milan a avancé de 1,33% et Londres a gagné 0,61%.

Wall Street crispée avant les nouveaux droits de douane américains

La Bourse de New York évolue en retrait mardi, se montrant prudente à la veille du “Jour de la libération”, date à laquelle Donald Trump a prévu d’annoncer une nouvelle salve de droits de douane à l’encontre des partenaires commerciaux des Etats-Unis.Vers 14H30 GMT, le Dow Jones lâchait 0,87%, l’indice Nasdaq reculait de 0,44% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,66%. “Le marché est aux prises” avec la question des droits de douane “depuis six semaines”, rappelle auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Maintenant que nous disposons d’une date précise à laquelle nous devrions connaître l’ampleur de la mise en œuvre initiale des droits de douane, le marché ne sait pas si cela laisse une porte ouverte (…) aux négociations”, ajoute l’analyste.Donald Trump, qui aime souffler le chaud et le froid, a promis lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, lesquels retiennent leur souffle face à la perspective d’une rafale de nouveaux droits de douane américains.Les autres pays “ont profité de nous, et nous allons être très sympas, en comparaison de ce qu’ils nous ont fait” a encore dit Donald Trump, en assurant que les droits de douane américains seraient “plus bas”, et dans certains cas “nettement plus bas” que ceux imposés par d’autres Etats.Il semble donc relativiser sa grande menace de droits de douane strictement “réciproques”, qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.En attendant, les partenaires économiques des Etats-Unis préparent leur riposte, entre contre-mesures et réduction de leurs propres droits de douane.Face à ces incertitudes, la place américaine réagit “sur la base de la rhétorique, ce qui pousse les investisseurs à devenir très défensifs”, c’est-à-dire à privilégier des valeurs qui sont théoriquement moins sensibles à la conjoncture ou à se tourner vers des actifs moins volatils que les actions, souligne Art Hogan.”Les investisseurs resteront probablement sur cette voie jusqu’à ce qu’il y ait une certaine clarté sur les droits de douane finaux”, ajoute l’analyste.Dans ce contexte, vers 14H10 GMT sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait nettement à 4,14% contre 4,21% à la clôture la veille.Wall Street était aussi lestée par la publication de l’indice de la fédération professionnelle ISM sur la production manufacturière, qui a révélé que les nouveaux droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés aux Etats-Unis se sont traduits par des coûts de production accrus pour les industriels américains en mars.Autre indicateur publié quelques dizaines de minutes après l’ouverture, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en janvier, supérieure aux prévisions des économistes.Au tableau des valeurs, le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson abandonnait 4,70% après que la justice américaine a rejeté son offre proposant de verser quelque 8 milliards de dollars pour des cancers gynécologiques liés à des produits à base de talc, en raison d’irrégularités lors du processus.Le talc est accusé de contenir de l’amiante et de provoquer des cancers des ovaires chez ses utilisatrices. Pour mettre fin à environ 90.000 poursuites, le laboratoire américain, qui le commercialisait, avait proposé en mai 2024 de payer environ 8 milliards de dollars sur vingt-cinq ans — environ 6,5 milliards de dollars en valeur nette — pour les plaintes civiles liées à des problèmes ovariens (99,75% des plaintes actuelles).L’entreprise américaine de prêt-à-porter PVH, propriétaire de Tommy Hilfiger et Calvin Klein, était recherchée (+16,46%) après avoir réalisé des résultats meilleurs qu’attendu au quatrième trimestre de son exercice.

Zone euro: l’inflation ralentit encore en mars, à 2,2% sur un an

L’inflation a continué de ralentir en mars dans la zone euro, atteignant 2,2% sur un an, après 2,3% en février, grâce à un reflux des tarifs de l’énergie et une accalmie dans les services, a annoncé Eurostat mardi.Ce recul est conforme aux attentes des analystes interrogés par Bloomberg. Il permet de se rapprocher de la cible de 2% visée par la Banque centrale européenne (BCE).L’inflation était tombée en septembre à son niveau le plus bas en trois ans et demi, à 1,7% en glissement annuel. Mais elle est repassée depuis octobre au-dessus de 2%.En mars, la bonne nouvelle provient aussi de l’inflation sous-jacente – corrigée des prix volatils de l’énergie et de l’alimentation – qui fait référence pour les experts.Elle a reculé à 2,4% sur un an, après 2,6% en février, plus nettement encore que ce qu’anticipaient les experts de Bloomberg. Entre septembre et janvier, la hausse des prix était restée inchangée à 2,7%.Globalement, dans les 20 pays partageant la monnaie unique elle s’est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d’une flambée des tarifs de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.Confiante dans le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix.Toutefois, les tensions commerciales alimentées par les droits de douane du président américain Donald Trump risquent de faire remonter l’inflation des deux côtés de l’Atlantique, tout en freinant la croissance économique. Elles font ainsi planer une grande incertitude sur la poursuite de l’assouplissement monétaire de la BCE. Le ralentissement de l’inflation en mars résulte de l’accalmie des prix dans les services: ils ont progressé de 3,4% sur un an, après 3,7% en février.Il s’explique aussi par la baisse des tarifs de l’énergie (-0,7%, après +0,2% le mois précédent).A l’inverse, les prix alimentaires (y compris alcool et tabac) ont progressé plus vite en mars à 2,9% (+0,2 point par rapport à février).L’inflation est restée stable pour les biens industriels, à 0,6% sur un an.

Crédits auto: un scandale à plusieurs milliards devant la Cour suprême britannique

La Cour suprême britannique a commencé à examiner mardi une affaire de ventes abusives sur certains crédits auto, susceptible d’ouvrir la voie à une énorme vague d’indemnisations, qui pourrait se compter en dizaines de milliards de livres pour les banques britanniques.La plus haute juridiction du pays se penche sur trois dossiers, dans lesquels des acheteurs de voitures à crédit ont payé sans s’en rendre compte, en plus du prix du véhicule et du prêt, une commission rétrocédée par la banque au concessionnaire, considéré comme courtier dans l’opération.Il s’agit de trois affaires dans lesquelles “les demandeurs étaient des consommateurs financièrement peu avertis avec des revenus relativement faibles”, opposés au groupe sud-africain FirstRand Bank et à la banque britannique Close Brothers, indique la Cour suprême dans un résumé de l’affaire.L’un d’eux, Marcus Johnson, avait acheté à crédit, en juillet 2017, une Suzuki Swift à un concessionnaire de Cardiff, au Pays de Galles, pour un total de 6.500 livres (près de 7.800 euros), sans se rendre compte que la somme comprenait une commission de plus de 1.600 livres.L’audience durera trois jours, puis il faudra plusieurs mois aux juges pour se prononcer. Si la Cour suprême donne raison aux emprunteurs, comme l’a fait précédemment la Cour d’Appel, sa décision s’imposera aux dossiers comparables, qui sont légion dans le pays.- Commission cachée -Desmond Gourde, 56 ans, est venu témoigner mardi de sa propre affaire devant la Cour suprême. Lui a obtenu un remboursement, mais cet homme à la silhouette élancée est venu pour “soutenir tous ceux qui veulent récupérer” l’argent perdu, assure-t-il à l’AFP.Ce superviseur dans une compagnie de bus londonienne avait acheté en 2018 une Honda Jazz d’occasion pour plus de 8.000 livres, intérêts compris. La commission, dans son cas, était de près de 800 livres.”Je n’avais aucune idée de l’existence d’une commission. J’ai simplement demandé le financement, signé les papiers, mais personne ne m’a parlé de cette commission”, insiste-t-il.Comme lui, des millions de conducteurs pourraient être concernés, pour peu qu’ils aient acheté, entre 2007 et 2021, une voiture avec un crédit assorti d’une “commission discrétionnaire”. Les banques autorisaient les vendeurs automobiles à ajuster le taux d’intérêt proposé aux clients: plus il était élevé, plus la rétribution était importante.”Je suppose que le concessionnaire automobile vous regardait en estimant combien vous pouviez payer, et fixait (le taux) en fonction de cela”, explique à l’AFP Kavon Hussain, l’un des avocats des emprunteurs.- Indemnisation collective -Le gendarme britannique des marchés financiers (la FCA) a interdit en 2021 ce type de commissions.Le régulateur, qui a ouvert une enquête, envisage d’ordonner un programme d’indemnisation collective, qui permettrait aux personnes concernées d’obtenir réparation sans passer par des plaintes individuelles. Mais il attend lui aussi la décision de la Cour suprême avant de se décider.Sam Ward, un enquêteur privé qui a travaillé sur de nombreux dossiers similaires, assure à l’AFP que c’est tout un système qui avait été mis en place. “Plus le réseau de concessionnaires était étendu, plus les commissions étaient importantes.””Nous avons identifié un réseau de concessionnaires qui a perçu 39 millions de livres de commissions d’avance avant même d’avoir vendu une seule police de financement automobile”, indique-t-il.L’association de consommateurs Which! estime que les réparations pourraient coûter au secteur jusqu’à 16 milliards de livres, mais certains analystes pensent que la facture serait en réalité bien plus lourde: ceux d’HSBC ont ainsi évoqué la somme astronomique de 44 milliards de livres (53 milliards d’euros).Les banques parties au procès devant la Cour suprême, contactées par l’AFP, n’ont pas souhaité s’exprimer à ce stade.Mais les établissements bancaires britanniques ont, ces derniers mois, mis de côté des sommes considérables en prévision de leur exposition dans cette affaire.La britannique Close Brothers, qui a provisionné 165 millions de livres, avait assuré qu’en dépit de “l’incertitude” à court terme liée à cette affaire, le groupe “reste résilient”.

Le monde fourbit ses armes avant les nouveaux droits de douane de Trump

Les partenaires économiques des Etats-Unis préparent leur riposte avant l’annonce attendue mercredi de nouveaux droits de douanes par Donald Trump qui a promis d’être “gentil”, laissant planer le doute sur l’ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale.Tout le monde passe en revue ses options et attend de savoir précisément ce que va décider le locataire de la Maison Blanche, qui, fidèle à son approche transactionnelle et déstabilisatrice, a soufflé le chaud et le froid.”Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles”, mais “nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire”, a prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Nos contre-mesures ont été évaluées et analysées: par exemple, comment nous réagirions à un droit de douane de 10% ou comment nous réagirions à taux de 25%”, a résumé le ministre taïwanais des Affaires économiques Kuo Jyh-huei. “Tous les scénarios ont été analysés et évalués pour identifier les réponses appropriées”.Certains tentent l’apaisement en espérant  l’exemption, comme le Vietnam qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens.Le Japon a annoncé créer un millier de “guichets de consultation” pour aider les entreprises, tout en poursuivant ses efforts pour obtenir une exemption.Londres travaille aussi “d’arrache-pied sur un accord économique, sur lequel nous avons fait des progrès rapides (…) mais il est probable qu’il y aura des droits de douane”, a dit mardi le Premier ministre britannique Keir Starmer.Ces postures tentent de répondre au flou entretenu par Donald Trump, y compris sur le moment de l’annonce. Selon certains médias américains, il prévoit une annonce en grande pompe mercredi depuis la Maison Blanche, entouré des membres de son gouvernement. “Nous allons être très gentils”, a assuré lundi le président américain, tout en promettant que son initiative permettrait une “renaissance” de l’Amérique.- Taux “plus bas” -Les autres pays “ont profité de nous, et nous allons être très sympas, en comparaison de ce qu’ils nous ont fait”, a-t-il répété, en assurant que les droits de douane américains seraient “plus bas”, et dans certains cas “nettement plus bas” que ceux imposés par d’autres Etats.Il semble ainsi atténuer sa menace de droits de douane strictement “réciproques”, qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.Les Bourses asiatiques et européennes, qui avaient nettement reculé lundi du fait de l’incertitude, ont un peu rebondi mardi, mais les investisseurs restent dans l’expectative. “On pourrait appeler cela le calme avant ce qui pourrait être (…) le coup de massue des droits de douane”, commente Stephen Innes, analyste chez SPI AM.D’autant qu’une engrenage n’est pas à exclure: la Chine et le Canada ont déjà imposé des droits sur des produits américains, sans compter la menace européenne.D’après un sondage réalisé dans sept pays européens, dont le Royaume-Uni, entre le 6 et le 24 mars, une majorité des personnes interrogées soutiennent l’idée de droits de douanes de représailles sur les produits américains.Les assauts de Washington contre le libre-échange poussent aussi les Etats à réaliser des rapprochements stratégiques afin de peser face à la première puissance mondiale. Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont ainsi annoncé vouloir “accélérer” leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Des responsables européens ont de leur côté souhaité un renforcement des liens UE-Canada.- Automobile -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur certains produits entrant aux Etats-Unis. Il a visé ceux qui viennent de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine.Et les droits de douanes réciproques ne sont pas le dernier assaut attendu cette semaine: dès jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées entrant dans la composition des véhicules assemblés aux Etats-Unis.Le fait que les Etats-Unis importent plus qu’ils n’exportent est une obsession pour Donald  Trump. C’est la démonstration, selon lui, que les autres pays abusent de l’accès au marché américain, sans faire preuve de la même ouverture chez eux.Il compte aussi sur les rentrées de taxes douanières pour résorber le déficit budgétaire.