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Wall Street glisse, minée par l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue en baisse vendredi, accusant le coup face à une inflation aux Etats-Unis encore très élevée en février, et toujours fébrile à l’approche du 2 avril, date à laquelle une vague de nouveaux droits de douane doit entrer en vigueur.Vers 10H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,65%, l’indice Nasdaq perdait 0,76% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,57%.”Les données macroéconomiques publiées (ce matin) ont révélé la dure réalité: on ne peut pas s’attendre à ce que la Réserve fédérale (Fed) réduise bientôt” ses taux, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le rythme de l’inflation ne s’est pas infléchi aux Etats-Unis en février, à +2,5% sur un an, dans la lignée des attentes des analystes, selon l’indice officiel PCE publié vendredi.L’inflation sous-jacente, hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, a même légèrement accéléré, à +2,8% (contre +2,7% en janvier), d’après cet indice publié par le ministère du Commerce. Les analystes attendaient l’indice PCE dans cet ordre de grandeur, selon le consensus publié par MarketWatch, à l’exception de l’inflation sous-jacente, plus élevée qu’anticipée.”Par ailleurs, les dépenses de consommation n’ont augmenté que de 0,1 (point, ndlr), ajusté à l’inflation, ce qui est assez faible, étant donné que la consommation en janvier a été en déclin à cause des incendies à Los Angeles et la grosse tempête de neige qui a frappé le Grand Sud”, souligne auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial. “Tout d’un coup, l’économie du premier trimestre semble extraordinairement faible”, ajoute l’analyste.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, les rendements d’Etat américains se sont nettement détendus après la publication de cet indice d’inflation. Vers 14H00 GMT, le rendement à dix ans était de 4,30% contre 4,36% à la clôture la veille, celui à deux ans évoluait autour de 3,96% contre 3,99% jeudi.Autre nouvelle digérée par les investisseurs, un sondage sur la confiance des consommateurs de l’université du Michigan, mis à jour vendredi, confirme un fort déclin de cette dernière, de 28% sur un an. “Les consommateurs continuent de s’inquiéter de la possibilité de souffrir de l’évolution actuelle de la politique économique”, souligne la directrice de l’enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué.Les acteurs du marché gardent également en ligne de mire le 2 avril, date que le président Trump appelle le “jour de la libération”.Le président américain devrait alors détailler son plan concernant ce qu’il appelle les “droits de douane réciproques”, qui concerneront potentiellement l’ensemble des produits importés dans la première puissance économique mondiale.Cela viendra s’ajouter à d’autres droits de douane, annoncés ou déjà en application, comme sur l’acier et l’aluminium ainsi que sur les automobiles fabriquées en-dehors des Etats-Unis.Au tableau des valeurs, la chaîne de magasins de vêtements de sport Lululemon, connue pour ses pantalons de yoga, dévissait (-14,11%) après avoir annoncé des prévisions inférieures aux attentes des analystes, tant au niveau du chiffre d’affaires que du bénéfice net, pour le premier trimestre de l’exercice en cours.L’aciériste US Steel était recherché (+3,13%) après des informations de presse indiquant qu’il pourrait bénéficier d’un investissement allant jusqu’à 7 milliards de dollars de la part de son rival japonais Nippon Steel, en cas de rapprochement entre les deux entreprises.Cet engagement, rapporté par le site d’information Semafor, est nettement supérieur à la promesse de 2,7 milliards de dollars que Nippon Steel avait précédemment faite avant que son projet d’acquisition de US Steel ne soit retoqué par Washington.Les investisseurs attendent pour un peu plus tard dans la journée les nouveaux cours de la start-up américaine CoreWeave, qui fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars.L’entreprise d’informatique à distance (+cloud computing+) a largement revu ses ambitions à la baisse, fixant le prix initial de son action à 40 dollars, alors que la fourchette initialement retenue était 47 à 55 dollars et diminué le nombre d’actions offertes, 37,5 millions contre 49 millions annoncés au départ.

Soulagement pour Ubisoft, remis à flot par Tencent et le succès d’Assassin’s Creed

Porté par un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve des couleurs en Bourse vendredi.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Elle réunira les sagas Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe français.”C’est un énorme ouf de soulagement pour Ubisoft”, a affirmé à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste à Midcap Partners, alors que l’entreprise a connu une année 2024 difficile, émaillée de lancements de jeux décevants et d’une dégringolade boursière. “Ça donne un signal fort sur la sous-valorisation du groupe” sur les marchés, a souligné cet expert.Vers 09H30 GMT vendredi à la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft prenait 8,82%, à 14,03 euros. La création de cette filiale est une “nouvelle rassurante, dans la mesure où elle aura l’avantage de réduire l’endettement du groupe, qui est problématique depuis un bout de temps”, a expliqué à l’AFP Lucas Excoffier, trader chez Oddo BHF.La dette d’Ubisoft atteignait 1,4 milliard d’euros fin septembre 2024.”Il est un peu tôt pour dire qu’Ubisoft sort définitivement de l’ornière mais c’est rassurant, d’autant que les premiers chiffres du dernier Assassin’s Creed ont aussi été bien accueillis”, a estimé M. Excoffier.- Succès de “Shadows” -Après plusieurs lancements en demi-teinte, le géant français des jeux vidéo a en effet retrouvé le chemin du succès avec “Assassin’s Creed Shadows”, dernier épisode en date de sa saga phare, qui a rassemblé plus de 3 millions de joueurs depuis sa sortie le 20 mars.Cela devrait assurer au groupe une solide rentrée d’argent jusqu’à la fin de l’année, période à laquelle la création de la filiale – dont la dénomination n’est pas encore connue – doit être finalisée.Cette nouvelle entité permettra aussi à Tencent, avec qui les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft, ont scellé une union en 2022, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française.Le géant chinois de la tech détient déjà près de 10% du capital d’Ubisoft – seuil qu’il n’a pas le droit de franchir avant 2030, selon un accord – et 49,9% de la holding familiale Guillemot Brothers. La famille Guillemot, elle, possède autour de 15% du groupe.La mise sur pied de cette filiale conclut le processus enclenché en janvier par Ubisoft, qui souhaitait étudier diverses options pour son avenir, sur fond de rumeurs de rachat.Le groupe a assuré jeudi avoir reçu plusieurs offres avant de se porter sur cette solution.- “Cure d’amaigrissement” -Cette filiale lui permettra “de garder le contrôle de ses actifs clés, en vue de créer de très grosses marques multimilliardaires dans les prochaines années”, a déclaré le directeur financier d’Ubisoft, Frédérick Duguet.Basée en France et consolidée dans les comptes d’Ubisoft, cette nouvelle structure aura sous sa responsabilité les équipes travaillant sur les trois principales sagas de l’éditeur, notamment dans les studios canadiens de Montréal qui comptent parmi les plus importants de l’entreprise.Davantage de détails sur le fonctionnement du groupe seront annoncés dans un second temps, a indiqué Ubisoft, alors que se pose la question de l’avenir de ses nombreuses autres marques comme “Prince of Persia”, “Just Dance” ou encore “Les Lapins Crétins”.”On peut imaginer une cure d’amaigrissement” au sein des autres studios de l’éditeur, a jugé M. Planade, et de “potentielles cessions”, car “Ubisoft a clairement montré qu’il veut se concentrer sur ces trois grosses franchises”.Le groupe compte près de 18.000 salariés dans le monde, dont environ 4.000 en France. Il a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné des fermetures de studios à l’étranger et le départ de près de 2.000 salariés.

Société Générale: Alexis Kohler va aider à mener la transformation du groupe

Le directeur général de la Société Générale Slawomir Krupa va nommer Alexis Kohler, collaborateur historique d’Emmanuel Macron, pour l’aider à mener la transformation du groupe bancaire.La banque a annoncé vendredi qu’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée depuis huit ans, rejoindra le groupe “en juin” comme directeur général adjoint.M. Kohler sera membre du comité exécutif aux côtés notamment du directeur général délégué Pierre Palmieri, et au même niveau que la directrice générale adjointe Lubomira Rochet, chargée des activités de la banque de détail en France, de la banque privée et des assurances.Le nouveau dirigeant aura pour fonction d’assister M. Krupa “dans la mise en œuvre des programmes de transformation de l’entreprise”, engagée dans un vaste programme de restructurations et d’économies. Slawomir Krupa mène, depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, plusieurs chantiers, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts pour laquelle “rien n’est sacré”, comme il l’a déclaré début mars au Financial Times.Alexis Kohler sera notamment président de la banque d’investissement de la Société Générale. A ce titre, “il coordonnera de façon globale les activités de fusions et acquisitions, de marché des capitaux actions et de financements d’acquisition ainsi que les équipes chargées des relations clients”, selon le communiqué du groupe bancaire.Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe.M. Kohler “apportera au groupe son talent, sa grande expérience et son engagement exceptionnel”, a commenté Slawomir Krupa, cité dans le communiqué.- “Vice-président” -Il arrive dans un établissement au climat social troublé, l’ensemble des syndicats de la Société Générale ayant appelé à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l’arrivée de Slawomir Krupa, après l’échec en fin d’année dernière des négociations annuelles obligatoires sur la rémunération.Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée, où il était arrivé en même temps qu’Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat en 2017, avait été officialisé jeudi.”Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français”, lui avait rendu hommage Emmanuel Macron jeudi, dans une déclaration au Figaro.Le départ de celui qui portait également le surnom de “vice-président” solde une série de spéculations sur son avenir qui s’étaient amplifiées depuis la fin février.Il marque un tournant majeur dans la présidence Macron, tant la longévité et le pouvoir qu’on a prêtés à Alexis Kohler apparaissent hors du commun: dans la prestigieuse liste de ses prédécesseurs, seul Jean-Louis Bianco – neuf ans auprès de François Mitterrand – est resté plus longtemps à ce poste stratégique. Celui qui fêtera ses 53 ans en novembre avait secondé Emmanuel Macron depuis son entrée en politique, en tant que directeur de cabinet au ministère de l’Economie (2014-2016), après avoir été celui de Pierre Moscovici.- Dossiers judiciaires -Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis directeur de cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée, confirmant une information initialement dévoilée par Le Figaro.Alexis Kohler arrive cependant dans le privé avec plusieurs dossiers judiciaires en suspens. Il a été mis en examen en 2022 pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir participé comme haut fonctionnaire de 2009 à 2016 à plusieurs décisions relatives à l’armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.La cour d’appel de Paris a estimé fin novembre que les faits n’étaient pas prescrits, faisant valoir qu'”un pacte de silence” avait permis au secrétaire général de l’Élysée de dissimuler ce lien familial. Lui assure n’avoir “jamais considéré être en situation de conflit d’intérêts”.M. Kohler est également visé par une enquête du parquet national financier pour des soupçons de “trafic d’influence” autour de la fusion Veolia-Suez.Il a en outre refusé de se rendre début février devant une commission d’enquête parlementaire sur le dérapage budgétaire, invoquant successivement des problèmes d’agenda, puis “le principe de séparation des pouvoirs”.Le député Eric Coquerel (LFI) a saisi le procureur de la République début mars pour demander des poursuites contre M. Kohler, à la suite de ce refus.

La Bourse de Paris mise sous pression par la politique commerciale américaine

Les hausses de droits de douane américains voulues par Donald Trump continuent d’alimenter les inquiétudes sur les marchés vendredi, entraînant la Bourse de Paris en terrain négatif.Vers 10H00, l’indice vedette CAC 40 lâchait 0,26% (-20,88 points) pour s’établir à 7.969,23 points. Jeudi, il a lâché 40,57 points (-0,51%) et s’est établi à 7.990,11 points à la clôture, à l’issue d’une séance marquée par l’annonce du président américain d’imposer 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles “qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”.Ces droits de douane additionnels s’appliqueront “sur les voitures et les pièces détachées, à compter du 3 avril pour les voitures et au plus tard le 3 mai pour les pièces détachées”, ont noté les économistes d’UBS.”L’industrie automobile européenne, qui emploie directement et indirectement 13 millions de personnes et contribue pour près de 10% au PIB de l’Union européenne, est au centre des préoccupations de l’Europe depuis des mois” en raison d’une forte perte de vitesse du secteur, ont-ils ajouté. Dans ce contexte, les droits de douane américains supplémentaires sur les voitures européennes s’ajoutent aux nombreux défis d’un secteur déjà sous pression. “Trump a promis que ce sera difficile à court terme” après son retour à la Maison-Blanche et “il tient parole”, a commenté Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.”Il n’y a pas une journée où la volatilité ne bondit pas soudainement à cause d’une nouvelle déclaration de la Maison-Blanche, parfois infirmée quelques heures ou quelques jours plus tard. Résultat, un vent de panique souffle sur les actions des deux côtés de l’Atlantique”, a-t-il poursuivi. A l’agenda de la séance vendredi, les investisseurs se concentreront, entre autres, sur l’évolution de l’inflation (PCE) aux États-Unis en février.En France, les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% en mars sur un an, une évolution identique à celle de février, selon une estimation provisoire de l’Insee publiée vendredi. En Espagne, l’inflation a fortement ralenti en mars pour atteindre 2,3% sur un an, en raison notamment de la baisse des prix de l’électricité, selon une estimation provisoire par l’Institut national des statistiques (INE).Ubisoft abreuvé par TencentEmpêtré dans des difficultés financières, le géant français des jeux vidéo Ubisoft a annoncé jeudi la création à venir d’une nouvelle filiale en partenariat avec le groupe chinois Tencent. Elle réunira les marques les plus fortes d’Ubisoft, dont sa série à succès Assassin’s Creed.Valorisée 4 milliards d’euros, cette entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais, et réunira également les sagas Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe tricolore.Le titre d’Ubisoft s’envolait de 9,71% à Paris, portant la capitalisation boursière du groupe à environ 1,7 milliard d’euros.

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Les Bourses européennes ont ouvert en baisse à l’ouverture vendredi, inquiètes des tensions commerciales persistantes alimentées par l’administration Trump et prudentes avant la publication d’un indice d’inflation aux Etats-Unis.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris cédait 0,42%, Francfort 0,65%, Milan 0,40%, et Londres oscillait autour de son point d’équilibre (+0,01%).

Le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler nommé directeur général adjoint de la Société Générale

Le bras droit historique d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée depuis huit ans, est nommé directeur général adjoint de la Société Générale, a annoncé la banque française vendredi.Il sera notamment président de la banque d’investissement de la Société Générale. A ce titre, il “coordonnera (…) les activités de fusions et acquisitions” et  “de marché des capitaux actions”, selon le communiqué du groupe bancaire.Il le rejoindra “en juin” et sera membre de son comité exécutif.Alexis Kohler aura également pour fonction d’assister le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa, “dans la mise en oeuvre des programmes de transformation de l’entreprise”, engagée dans un vaste chantier de restructurations et d’économies.Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe.M. Kohler “apportera au groupe son talent, sa grande expérience et son engagement exceptionnel”, a commenté Slawomir Krupa, cité dans le communiqué.Le départ d’Alexis Kohler de l’Elysée, où il était arrivé en même temps qu’Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat en 2017, avait été officialisé jeudi.”Alexis Kohler a mis toute son énergie, son talent et sa force de travail hors pair au service de notre projet politique et des Français”, lui avait rendu hommage Emmanuel Macron jeudi, dans une déclaration au Figaro.Le départ de celui qui portait également le surnom de “vice-président” solde une série de rumeurs et spéculations sur son avenir qui s’étaient amplifiées depuis la fin février.Il marque un tournant majeur dans la présidence Macron, tant la longévité et le pouvoir qu’on a prêtés à Alexis Kohler apparaissent hors du commun: dans la prestigieuse liste de ses prédécesseurs, seul Jean-Louis Bianco – neuf ans auprès de François Mitterrand – est resté plus longtemps à ce poste stratégique.Alexis Kohler, Strasbourgeois de naissance, énarque, diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris, est par ailleurs le seul à avoir occupé ce poste pendant l’entièreté d’un mandat présidentiel. Celui qui fêtera ses 53 ans en novembre avait secondé Emmanuel Macron depuis son entrée en politique, en tant que directeur de cabinet au ministère de l’Economie (2014-2016), après avoir été celui de Pierre Moscovici.Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis directeur de cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, lui succédera le 14 avril, a annoncé l’Elysée, confirmant une information initialement dévoilée par Le Figaro.

Chili: des pêcheurs tentent de bloquer le principal port du pays

Des pêcheurs artisanaux ont tenté jeudi de perturber les opérations portuaires au Chili, au troisième jour d’une manifestation pour réclamer l’augmentation de leurs quotas de pêche, ont indiqué les autorités.Les manifestations, qui ont fait depuis mardi une vingtaine de blessés, pour la plupart des policiers, et autant d’arrestations, se sont poursuivies jeudi dans le port de San Antonio, où transite la plus grande partie du fret du pays.Des manifestations ont également eu lieu dans les ports de Valparaiso et de Quinteros, aussi situés sur la côte centrale du Chili, à environ 120 km de Santiago.Les pêcheurs artisanaux réclament l’approbation “immédiate” par le Parlement d’un projet de loi visant à augmenter leur quota de pêche et à réduire celui des pêcheurs industriels. La loi, présentée en septembre 2024 par le gouvernement du président Gabriel Boric, a été approuvée par la Chambre des députés et est en cours d’examen par la commission des finances du Sénat.”Les manifestants ont tenté d’empêcher le passage de navires (…) dans le but de bloquer les opérations portuaires”, a déclaré la marine chilienne dans un communiqué.La marine a utilisé l’un de ses navires pour asperger d’eau une embarcation avec trois pêcheurs portant le drapeau chilien, a constaté l’AFP sur place.En outre, des troupes ont été mobilisées sur des bateaux rapides pour repousser les manifestants. Quatre personnes ont été arrêtées, a indiqué la marine dans un communiqué.Aucune autorité n’a signalé de suspension des activités portuaires.Le président de la fédération de la région de Valparaiso, Miguel Angel Hernandez, a déclaré à l’AFP qu’un de ses collègues avait été blessé par des projectiles tirés par la marine.Il a également affirmé qu’une centaine d’embarcations avaient tenté de bloquer “le passage des navires industriels” à San Antonio. Mercredi, des affrontements avec la police dans plusieurs régions du pays ont fait quinze blessés parmi les policiers et un parmi les manifestants. Un véhicule des forces de l’ordre a été incendié dans la région de Maule (sud), lors de manifestations particulièrement violentes. 

Rejet des requêtes de Carlos Ghosn qui demandait à Paris la nullité de son mandat d’arrêt

La cour d’appel de Paris a déclaré irrecevables jeudi plusieurs requêtes de Carlos Ghosn qui demandait la nullité du mandat d’arrêt le visant pour corruption et trafic d’influence notamment, a appris l’AFP de source judiciaire.”Nous formons un pourvoi en cassation”, a indiqué jeudi soir à l’AFP l’une des avocates de M. Ghosn, Me Jacqueline Laffont-Haïk.Contactés plus tôt dans la journée, les avocats de Renault-Nissan, partie civile, n’avaient pas souhaité s’exprimer.Carlos Ghosn, l’ex-patron de Renault-Nissan aujourd’hui âgé de 71 ans, est visé depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt international émis par une juge d’instruction parisienne. Dans cette information judiciaire, le parquet national financier (PNF) a requis en novembre que M. Ghosn soit jugé pour corruption et trafic d’influence notamment, aux côtés de la ministre de la Culture Rachida Dati. Cette dernière est soupçonnée par les enquêteurs d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019). M. Ghosn et Mme Dati contestent.Au cours de l’enquête, la juge d’instruction a convoqué M. Ghosn pour l’interroger. Celui-ci ne s’est pas présenté. La magistrate a ensuite émis un mandat d’arrêt.La défense argue qu’il était impossible à M. Ghosn de se rendre en France. Réfugié au Liban depuis fin 2019, après avoir fui le Japon et visé désormais par un mandat d’arrêt japonais, M. Ghosn fait l’objet d’une interdiction judiciaire de sortir du territoire libanais.Le 20 février, lors d’une audience à huis clos devant la chambre de l’instruction, ses avocats ont demandé la nullité du mandat d’arrêt de la magistrate parisienne et déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dénonçant son usage “détourné”, selon des sources proches du dossier.A leurs yeux, le mandat n’aurait pas été émis pour réellement “permettre son audition” mais pour “continuer” les investigations et “empêcher toute défense”.M. Ghosn fait également l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2022 dans des investigations à Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment en bande organisée en lien avec le distributeur omanais Suhail Bahwan Automobiles.La loi française prévoit que le fait d’être à l’étranger peut justifier un mandat d’arrêt “sans même essayer de faire venir la personne”, a expliqué une source proche du dossier à l’AFP. Mais la défense de M. Ghosn estimait qu’un mandat n’est valable que si la personne s’est “volontairement” soustraite à la justice, selon cette source.En février, deux autres recours et QPC avaient été déposés, aussi déclarés irrecevables. Sa défense demandait un accès au dossier judiciaire malgré le mandat d’arrêt et estimait que les poursuites le visant étaient prescrites.

Au salon de l’électronique de Shanghai, des exposants aspirent à la coopération internationale

Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, aspirent à une plus grande coopération entre le secteur chinois et le reste du monde, malgré les tensions commerciales croissantes avec Washington. Les visiteurs se pressaient dès l’ouverture mercredi, au milieu des haut-parleurs et des bannières lumineuses.Si les exposants chinois vantent leurs listes de clients étrangers, l’un d’eux proclamant même son désir d'”inviter sincèrement un agent étranger”, des signes de malaise transparaissent, plusieurs entreprises chinoises et une européenne confiant à l’AFP que la question des restrictions sur le commerce des semi-conducteurs en Chine était trop sensible pour être discutée.”Les limitations imposées par les Etats-Unis ont un certain impact sur nous”, reconnaît Zhou Dongdong, chef de produit de l’équipementier Wuxi Evergrand Electronic Scientific Technology. Il estime cependant que ces restrictions pourraient inciter la chaîne d’approvisionnement en puces de la Chine à effectuer “des percées”. En plein essor, celle-ci a subi ces dernières années la pression des Etats-Unis et de certains gouvernements européens, Washington mettant sur liste noire des dizaines d’entreprises cette semaine pour des raisons de sécurité nationale. le président américain Donald Trump souhaite intensifier les restrictions commerciales imposées aux fabricants chinoises de puces électroniques et presse ses alliés de restreindre eux aussi leurs activités avec Pékin, qui depuis quelques années veut devenir autosuffisante en semi-conducteurs, via des milliards de dollars abondés à un fonds d’investissements spécialisé.   – Innovations et difficultés -“Notre rêve est de nous développer au niveau mondial” et “à l’avenir, nous pourrions avoir besoin de coopération dans toute la chaîne industrielle mondiale”, déclare à l’AFP Xiao Jincheng, cofondateur de l’équipementier Suzhou Zunheng Semiconductor Technology.Son sentiment est partagé par Ram Trichur, spécialiste du secteur chez le groupe allemand Henkel: “L’innovation dans le domaine des semi-conducteurs ne peut se faire de manière isolée” et tout l’écosystème doit coopérer “pour être productif”, relève-t-il.Selon lui, les difficultés rencontrées par les entreprises chinoises pourraient avoir pour effet de “catalyser leur innovation afin de réaliser des gains importants dans les technologies de pointe”. Les puces électroniques ont envahi tous les domaines, des réfrigérateurs aux aspirateurs en passant par les smartphones et les véhicules électriques, occupant aujourd’hui une place cruciale dans l’économie mondiale. La montée en puissance chinoise dans l’intelligence artificielle (IA), grosse consommatrice de puces, a été illustrée par la start-up chinoise DeepSeek, dont l’interface R1, lancée en janvier, a démontré des performances similaires aux grands modèles malgré des moyens financiers et techniques nettement moindres. Ce succès a aussi suggéré que les restrictions américaines n’ont pas été entièrement couronnées de succès. Pourtant les fabricants de puces électroniques chinois font face à des difficultés. SMIC, leader du secteur dans le pays, a annoncé en février un bénéfice 2024 quasiment divisé par deux à 492,7 millions de dollars (457 millions d’euros), malgré un chiffre d’affaires de 8 milliards, en hausse d’un tiers.

Wall Street termine en baisse, déboussolée face aux droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, crispée par l’annonce de surtaxes américaines sur les automobiles fabriquées à l’étranger, et dans le flou à l’approche du 2 avril, date à laquelle des droits de douane “réciproques” devraient être mis en place par les Etats-Unis.Le Dow Jones a abandonné 0,37%, l’indice Nasdaq a perdu 0,53% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,33%.La place américaine a été principalement plombée par l’annonce mercredi de 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles par Donald Trump, nouvelle escalade de la guerre commerciale qu’il mène tous azimuts depuis janvier.Ils s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”, a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant qu’elles entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3″. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.Si les fabricants européens et asiatiques sont particulièrement touchés, les constructeurs américains sont aussi concernés, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.A la clôture de Wall Street, l’action de General Motors a perdu 7,36%, à 47,20 dollars. Ford a lâché de son côté 3,88%, tandis que Stellantis a reculé de 1,25%. Toyota et Honda ont respectivement abandonné 2,85% et 2,67%.D’après les analystes de JPMorgan, 82% des véhicules vendus par Ford sont produits aux Etats-Unis, devant Stellantis (71%), Honda (68%), Toyota (57%) et General Motors (53%).”Je ne pense pas que le marché s’y attendait”, commente auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.La prochaine étape est prévue mercredi 2 avril que le président américain a surnommé le “Jour de la libération”. Il devrait alors annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront tous les produits importés aux États-Unis.Donald Trump a “fait allusion à l’idée qu’ils pourraient ne pas être aussi lourds qu’il l’a suggéré au début en disant que certains pourraient être agréablement surpris”, relate M. Cahill. Mais “de manière générale, le marché est (…) très désorienté quant à la suite des événements”, résume l’analyste.Côté indicateurs, les investisseurs ont bien accueilli la révision de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) américain, qui a progressé davantage que précédemment estimé au dernier trimestre 2024, à +2,4% en rythme annualisé.La croissance du PIB était jusqu’ici estimée à +2,3% pour les trois derniers mois de l’année.Toutefois, “le véritable test sera (…) le PIB du premier trimestre 2025” lorsque “les perturbations commerciales se répercuteront sur les chiffres”, a déclaré dans une note Jamie Cox, de Harris Financial Group.La place américaine attend désormais la publication vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).Le marché s’attend à ce que les résultats soient assez proches des attentes, mais “s’il y a une différence substantielle avec ce qui sera annoncé demain, ce sera une grosse surprise”, admet M. Cahill.Sur le marché obligataire jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement tendu à 4,36% contre 4,35% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, “la vente de (certaines) méga-capitalisations est toujours en cours”, a commenté dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’instar de Nvidia (-2,05%) ou de Alphabet (-1,83%).La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop a plongé (-22,11%), sujette à des prises de bénéfice, après son bond de la veille provoqué par l’annonce de son intention d’acheter du bitcoin avec sa trésorerie.