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Les marchés boursiers européens reculent, entre guerre commerciale et résultats d’entreprises

Les Bourses européennes évoluent majoritairement dans le rouge jeudi, les yeux rivés sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tout en digérant une série de résultats trimestriels d’entreprises, notamment à Paris.Vers 7H50 GMT (9H50 à Paris), Paris perdait 0,80% et Francfort 0,93%. Londres reculait légèrement (-0,18%) et Milan restait à l’équilibre (+0,09%).Les marchés ont “de nombreuses interrogations concernant l’avenir des droits de douane” américains, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs ont salué mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin, alors que le président américain Donald Trump avait évoqué la possibilité d’un accord commercial “équitable” avec la Chine.Mais “pour éviter l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale, un accord doit être trouvé rapidement”, note Kathleen Brooks, du cabinet XTB. Or, des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.”La volatilité va rester élevée, sous l’effet de l’incertitude tant qu’aucun accord définitif n’est conclu”, soulignent les analystes de Natixis.En Asie, Hong Kong perdait 1,04% et Shanghai restait stable (+0,03%) dans les derniers échanges vers 7H50 GMT. Tokyo a perdu 0,49%.Le dollar poursuit son reculLa monnaie américaine avait repris des couleurs mercredi, rassurés par des propos conciliants de Donald Trump sur une possible désescalade des tensions commerciales entre Pékin et Washington, et sur la Réserve fédérale américaine (Fed).Mais ce jeudi, le billet vert repart dans l’autre sens, chutant vers 8H00 GMT de 0,50%, par rapport à l’euro, à 1,1377 dollar pour un euro.Depuis début avril, le dollar, fragilisé par la politique erratique du président américain et les craintes sur la croissance américaine, perd 5,01% par rapport à la monnaie européenne.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans américain atteignait 4,35%, contre 4,38% la veille en clôture.Pluie de résultats à ParisLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, notamment à Paris. La plupart sont mal reçus par les investisseurs.Le groupe Dassault Systèmes plongeait de 9,01% vers 7H50 GMT, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales reculait lui de 3,99%, après avoir perdu plus de 5% dans les premiers échanges, à la suite de la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering plongeait de 6,40%. Il a annoncé mercredi des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros sur le premier trimestre 2025 et “redouble(r) de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Le constructeur automobile Renault gagnait 1,49%, après avoir fait état jeudi d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.Adidas en formeL’équipementier sportif prenait 1,66% vers 7H40 GMT à la Bourse de Francfort. Il a annoncé mercredi une performance en forte hausse au premier trimestre 2025, dépassant les prévisions malgré les incertitudes croissantes sur les droits de douane.Nokia plongeLe groupe finlandais Nokia chutait de 6,43% à Stockholm. L’entreprise a connu au premier trimestre une perte nette de 60 millions d’euros, au-dessus de ce qu’avaient prédit les analystes interrogés par Bloomberg, contre un bénéfice net de 438 millions sur la même période un an plus tôt. Le pétrole en hausseLes cours du pétrole évoluent en hausse. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,98% à 66,77 euros. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate gagnait lui 1,10% à 62,96 dollars.

Grève à la SNCF: le ministre des Transports espère que les syndicats reviendront “à la raison”

“Certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement”, a déploré jeudi le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui a dit toutefois espérer que ceux-ci “reviennent à la raison”, permettant d’éviter une grève à la SNCF le week-end du 8 mai. “Pour négocier, il faut être deux et certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement”, a déclaré le ministre sur RTL.”Je pense que la direction de la SNCF veut continuer le dialogue social. Il y a un certain nombre de revendications sur lesquelles ils souhaitent avancer”, a-t-il assuré. “J’ai espoir encore sur les capacités de Jean-Pierre Farandou (patron de la SNCF, NDLR) et Christophe Fanichet (PDG de SNCF Voyageurs, la filiale qui gère les trains, NDLR) à pouvoir trouver un accord et que certains syndicats reviennent à la raison”, a souligné Philippe Tabarot.Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT).La CGT-Cheminots, premier syndicat, a elle appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.Mercredi, la direction de la SNCF avait rappelé que “100% des engagements pris après le mouvement des contrôleurs fin 2022”, notamment sur la rémunération, avait été “tenus”.”Sur les salaires, nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles”, avait estimé la direction de la SNCF, rappelant que l’augmentation moyenne des salaires des agents s’est portée à 2,2% pour 2025.La direction a toutefois promis plus de visibilité sur les plannings de travail des contrôleurs, autre point de négociation avec les organisations syndicales qui reprochent des modifications de planning trop fréquentes.Philippe Tabarot a indiqué ne pas “(souhaiter) intervenir directement parce que je pense que ça affaiblirait l’Etat”.”Je fais confiance à la SNCF pour voir ce qui est juste et ce qui n’est pas juste en termes de revendications”, a-t-il ajouté.Il a mis en avant les “usagers qui s’inquiètent par rapport à ce mois de mai qui s’annonce difficile” et doivent “avoir des informations pour pouvoir s’organiser”.Et de mettre en garde: “une journée de grève, c’est 10 millions (d’euros) qui ne sont pas investis dans le réseau. Donc ceux qui se prétendent, et je veux bien croire, des amoureux du ferroviaire et qui souhaitent que l’Etat à travers la SNCF puisse investir dans le ferroviaire doivent (…) ne pas utiliser en permanence l’arme de la grève”.

Phytosanitaires: l’épandage par drone désormais autorisé dans certains cas

La pulvérisation par drone de produits phytosanitaires sur des bananeraies, sur certaines vignes ou sur des parcelles agricoles particulièrement pentues va désormais être autorisée en France mais sera encadrée. La loi permettant de tels épandages, signée mercredi par Emmanuel Macron lors de son déplacement à La Réunion, a été publiée jeudi au Journal officiel. Cette loi autorise la pulvérisation par drone de certains produits phytosanitaires “sur les parcelles agricoles comportant une pente supérieure ou égale à 20%, sur les bananeraies et sur les vignes mères de porte-greffes”, afin de “lutter contre un danger sanitaire grave qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens”.A l’avenir, des pesticides pourront donc par exemple être appliqués à l’aide de drones sur certains vignobles escarpés d’Alsace ou du Rhône. Ce type d’épandage restera cependant encadré et ne pourra être autorisé que “temporairement”, via un arrêté conjoint des ministres chargés de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Santé. Il doit également être limité aux situations dans lesquelles la pulvérisation par drone apporte “des avantages manifestes pour la santé humaine et pour l’environnement” par rapport à une application classique de produits phytosanitaires, par voie terrestre. Les défenseurs de cette pratique jugent qu’elle permet d’éloigner les travailleurs agricoles de la zone d’épandage et de diminuer la quantité de produits utilisés grâce à une plus grande précision, tandis que ses détracteurs considèrent qu’elle maintient la dépendance de l’agriculture aux pesticides. L’épandage par drone de produits phytosanitaires était jusqu’ici interdit hormis dans des cas très encadrés de “danger sanitaire grave”. 

Washington ferme son agence de financement d’infrastructures en Afrique

Le gouvernement de Donald Trump a ordonné mercredi la fermeture d’une agence américaine qui investissait des milliards de dollars dans des projets d’infrastructures, surtout en Afrique, un recul de Washington face à la Chine sur un terrain stratégique.Cette institution, le Millennium Challenge Corporation (MCC), va même se retirer immédiatement de différents projets qu’elle menait, de la construction de routes à la modernisation du réseau électrique, en laissant probablement sur place des chantiers inachevés.C’est, en substance, ce qu’a assuré un responsable du MCC lors d’une réunion avec les salariés mercredi, déclarant que l’agence “s’achemine vers une fermeture” en mettant fin à l’ensemble de ses programmes, selon des propos rapportés à l’AFP par une employée.Cette réunion est intervenue après la diffusion d’un mémo, vu par l’AFP, indiquant que la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) pilotée par Elon Musk va imposer “une réduction importante” du nombre de salariés et de programmes du MCC.- Concurrence chinoise -Le MCC a été créé par le président républicain George W. Bush en 2004 afin d’aider les pays qui respectent les standards de Washington sur la démocratie, la gouvernance ou l’économie libérale.L’institution, qui est intervenue en Afrique mais pas seulement, bénéficiait depuis d’un large soutien des élus des deux partis. Depuis sa création, le MCC a investi un total de 17 milliards de dollars, avec de nombreux projets en cours, par exemple un demi-milliard en Zambie afin de développer routes, systèmes d’irrigation et réseau électrique.L’investissement dans les infrastructures pour les pays en développement est vu comme un vaste champ d’influence pour les puissances mondiales, et la Chine s’implique fortement à ce propos, particulièrement en Afrique.Pékin est le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars d’échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois, et le président Xi Jinping a affirmé vouloir continuer à investir.Sous la présidence de Joe Biden, les Etats-Unis avaient affirmé ne pas pouvoir suivre sur de telles dépenses publiques, mais défendu un modèle qui respecte la gouvernance des Etats africains.- Quatre exceptions -Donald Trump, partisan d’un retour à l’isolationnisme, pratique une diplomatie transactionnelle et s’est montré peu intéressé par l’Afrique subsaharienne et les aides publiques à l’étranger qui ne bénéficient pas directement aux Etats-Unis.Son gouvernement a ainsi déjà largement démantelé l’USAID, agence américaine d’aide au développement et qui était, jusqu’en 2024, l’un des tout premiers bailleurs de l’aide humanitaire dans le monde.”Nous ne faisons pas d’aide humanitaire”, a insisté auprès de l’AFP l’employée du MCC, qui n’a pas voulu donner son nom pour se protéger. “Nous construisons en réalité un terrain favorable à l’investissement privé dans des économies étrangères.””C’est étrange, si nous sommes inquiets de l’influence de la Chine dans le monde, de vouloir fermer le MCC, qui construit de grandes infrastructures qui s’opposent à l’influence de la Chine”, a-t-elle encore dit.Selon elle, son institution va informer vendredi les pays concernés que les accords d’investissements s’achèveront dans les 40 jours.Ce n’est qu’après une négociation avec les équipes d’Elon Musk au Doge que le Millennium Challenge Corporation a été autorisé à bénéficier d’extensions pour quatre pays.Au Népal, en Mongolie et au Sénégal, le MCC disposera de trois mois pour sécuriser les chantiers en cours, sans forcément pouvoir les achever. En Côte d’Ivoire, où un chantier routier arrive bientôt à son terme, le MCC dispose d’un délai un peu plus long.Scellé en 2022 malgré des manifestations, le projet népalais d’un demi-milliard de dollars doit notamment améliorer le réseau routier de ce voisin de la Chine.Cette fermeture abrupte a été dénoncée par ONE, une ONG de lutte contre la pauvreté fondée par le chanteur de U2 Bono.”MCC défend une approche innovante et entrepreneuriale à l’aide au développement qui tient les gouvernements responsables et combat de manière efficace les influences étrangères néfastes comme la Chine”, a écrit sa directrice pour l’Amérique du Nord, Elizabeth Hoffman.

Washington esquisse une issue à la guerre commerciale avec Pékin

Le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d’un accord commercial “équitable” avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d’après un ministre de premier plan.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.A la question “envisagez-vous de réduire les droits de douane” sur les produits chinois, Donald Trump a simplement répondu qu’il y aurait “un accord équitable avec la Chine, ce sera équitable”.Interrogé par la presse, le président américain a aussi précisé mercredi soir à la Maison Blanche que le délai pour abaisser les surtaxes douanières “dépend” de Pékin, tout en assurant qu’il était en contact “tous les jours” avec la Chine.”Je m’entends très bien avec le président Xi (Jinping) et j’espère que nous pourrons conclure un accord”, a déclaré M. Trump.La veille, le milliardaire républicain avait évoqué la possibilité d’une baisse “substantielle” des droits de douane sur les marchandises en provenance de Chine, soulageant ainsi les marchés mondiaux sonnés par la magnitude des taxes sur les échanges qu’il a mises en place.”Je suis optimiste par rapport au fait que nous aurons un accord avec la Chine, et je suis optimiste par rapport au fait que nous allons pouvoir un peu faire redescendre la température”, a déclaré de son côté le conseiller économique du président, Stephen Miran.- “Embargo” -Quelques heures plus tôt, Pékin s’est dit ouvert à des discussions avec Washington: “S’il faut se battre, nous irons jusqu’au bout, mais les portes du dialogue restent grandes ouvertes”, a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Pour l’heure, les négociations n’ont toutefois pas commencé, selon le ministre américain des Finances, Scott Bessent. “Je pense que, d’un côté comme de l’autre, nous attendons de pouvoir nous parler”, a-t-il déclaré mercredi.Scott Bessent a aussi considéré que les surtaxes mises en place des deux côtés devraient baisser comme préalable à toute discussion. “Je pense qu’aucune des deux parties considère le niveau actuel des droits de douane comme tenable, donc je ne serais pas surpris qu’ils soient mutuellement abaissés”, a-t-il relevé.La situation actuelle équivaut à “un embargo et une rupture des relations commerciales des deux pays ne convient à personne”, a encore considéré le ministre.”Je pense qu’une désescalade des deux côtés est possible”, a-t-il complété.L’espoir d’une détente a fait rebondir les marchés financiers mercredi. A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,07%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,67%. “Donald Trump va probablement continuer de courir après un accord avec la Chine pour éviter l’hostilité des marchés financiers”, estime auprès de l’AFP Joseph Grieco, professeur de sciences politiques à Duke University.- Favorable à la Chine? -“Je crains qu’il finisse par proposer au président Xi un accord favorable (à la Chine), qui ne répond pas aux sérieux problèmes économiques que les Etats-Unis ont en réalité avec la Chine”, envisage-t-il.Donald Trump a imposé début avril des droits de douane punitifs à tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis, particulièrement en Europe et en Asie, provoquant une tempête sur les marchés mondiaux, avant de ramener une semaine plus tard les surtaxes à 10% pour tous, à l’exception de la Chine, première puissance commerciale mondiale.Des surtaxes sur l’acier, l’aluminium ou encore sur les automobiles restent aussi en vigueur.Donald Trump a d’ailleurs déclaré mercredi soir devant la presse ne pas envisager de modifier les droits de douane sur l’automobile, mais a indiqué que les surtaxes douanières sur les voitures canadiennes pourraient être augmentées.Le Financial Times a de son côté rapporté que Donald Trump envisageait des exemptions concernant les pièces détachées automobiles, pour alléger la pression douanière sur les constructeurs américains.A l’ONU, l’ambassadeur chinois Fu Cong a critiqué avec virulence les Etats-Unis, auxquels il reproche d’imposer des droits de douane “sous des prétextes variés à tous ses partenaires commerciaux”, de pratiquer l'”intimidation” et de “gravement” perturber “l’ordre économique mondial”.Le ministre américain Scott Bessent a affirmé de son côté que le modèle économique de Pékin, donnant la priorité aux exportations, n’était “pas soutenable” et nuisait tant à la Chine qu’au “reste du monde”. bur-myl-ni-aue/bar/es/ube

Les Bourses mondiales soulagées, espèrent une désescalade des tensions commerciales

Les marchés mondiaux ont progressé mercredi, avec l’espoir d’une possible désescalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après des propos plus rassurants du président américain.En Europe, la Bourse de Paris a terminé en forte hausse, de 2,13%, Francfort a grimpé de 3,14%, Londres de 0,90% et Milan de 1,42%.A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,07%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,67%.Le marché réagit positivement à “tout message qui n’est pas négatif sur le plan commercial”, analyse auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”L’espoir d’un sursis dans la guerre commerciale provoque une vague de confiance”, renchérit Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il dit.Pékin a de son côté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.Le marché “se retrouve dans une position plutôt positive, mais nous ne savons toujours pas quelle sera la finalité de cette guerre commerciale”, tempère toutefois M. Hogan.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a ainsi affirmé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent, lors d’une rencontre avec la presse dans la capitale américaine.Accalmie entre Trump et la FedLe président des Etats-Unis a également déclaré qu’il ne comptait finalement pas limoger le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, malgré de récentes menaces qui avaient fait chuter les Bourses en début de semaine.”La possibilité de renvoyer Jerome Powell de la Réserve fédérale était vue par les marchés comme un signal extrêmement négatif”, explique Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi, interrogée par l’AFP. D’abord car “cela aurait été interprété comme une perte d’indépendance de la banque centrale”, mais aussi car “le marché considère que Powell fait un travail sensé et a une approche pragmatique” de la politique commerciale erratique de Donald Trump.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est drastiquement détendu à l’ouverture, avant de finalement s’établir à 4,39% contre 4,40% mardi en clôture.Le dollar remonteLe dollar s’est apprécié face à plusieurs grandes monnaies, également poussé par l’espoir d’une accalmie sur le plan commercial.Le billet vert prenait 0,95% à 1,1314 dollar pour un euro vers 20H45 GMT.À l’inverse est mis à mal “le trio de valeurs refuge (euro, franc suisse, yen) qui avait profité du +chaos autour de la Fed+, tandis que le dollar encaissait les coups”, souligne Stephen Innes, de SPI AM.Autre valeur refuge par excellence, l’or refluait aussi lourdement de 2,69%, à 3.289 dollars l’once, après avoir franchi mardi les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.Le pétrole boudéLes cours du pétrole, qui évoluaient dans le vert en début de séance mercredi, ont finalement terminé en berne, plombés notamment par des informations de presse selon lesquelles plusieurs membres de l’Opep+ ont suggéré d’augmenter davantage que prévu leur production de pétrole en juin.Le prix du baril de Brent a perdu 1,96% à 66,12 dollars et le baril de West Texas Intermediate a reculé de 2,20% à 62,27 dollars.Selon l’agence Reuters, qui cite des sources proches du dossier non identifiées, des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont indiqué vouloir augmenter la production du cartel en juin à un volume similaire à celui convenu pour le mois de mai.L’Opep+ a prévu d’augmenter sa production de 411.000 barils par jour en mai, ce qui a largement contribué à faire baisser les cours depuis début avril.Le cartel, et en particulier l’Arabie saoudite, organise depuis fin 2022 une stratégie de raréfaction de l’offre afin de maintenir un niveau de prix leur permettant de conserver des revenus à long terme.L’Opep+ “montre les muscles pour indiquer qu’ils peuvent encore produire beaucoup plus et qu’ils n’ont pas perdu leur pouvoir de détermination des prix”, commente auprès de l’AFP Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.

Le Forum économique mondial enquête sur son fondateur accusé de malversations

Le Forum économique mondial (WEF) a ouvert une enquête contre son fondateur, Klaus Schwab, accusé anonymement de malversations, ce qu’il dément formellement.L’octogénaire a créé la surprise lundi en annonçant sa démission avec effet immédiat, évoquant simplement son âge sans autre explication. En 1971, il avait jeté les bases de ce qui est devenu un événement annuel incontournable pour les élites politiques et économiques, dans la luxueuse station suisse de ski de Davos. Le Wall Street Journal a révélé mercredi qu’une lettre anonyme avait été adressée au conseil d’administration de l’organisation, accusant M. Schwab et son épouse Hilde d’avoir “mélangé leurs affaires personnelles avec les ressources du Forum, sans surveillance appropriée”. Le quotidien américain des affaires dit s’appuyer sur des sources informées du dossier sans les nommer. “Il n’y a pas l’ombre d’une preuve pour toutes ces accusations”, a déclaré M. Schwab dans un communiqué transmis au quotidien Blick mercredi en soirée. Il indique avoir porté plainte contre X pour diffamation. La lettre anonyme, qui émane d’anciens et actuels employés, selon le quotidien, met également en cause la culture du travail au sein de la prestigieuse institution, toujours selon le Wall Street Journal. Ce dernier avait déjà publié l’an passé une longue enquête affirmant que M. Schwab avait laissé planer un atmosphère de travail “toxique” au sein de ses équipes.- Soutien “unanime” à l’enquête -Contacté par l’AFP, le WEF a confirmé l’ouverture d’une enquête interne. Le Wall Street Journal précise que la lettre anonyme a poussé le conseil d’administration à se réunir en urgence le dimanche de Pâques.M. Schwab a “opté pour une démission immédiate” de son rôle de président du conseil d’administration, “plutôt que de rester pour une période de transition prolongée comme prévu auparavant”, ajoute le quotidien. Le WEF a indiqué à l’AFP que le conseil d’administration soutient “unanimement la décision du Comité d’Audit et Risque de lancer une investigation suite à une lettre de lanceur d’alerte”.Si l’organisation “prend ces accusations au sérieux”, elle souligne que ces allégations ne sont “pas prouvées” et qu’elle ne fera pas de commentaire supplémentaire en attendant le résultat de l’enquête.L’intérim à la tête du conseil d’administration a été confié à son vice-président, Peter Brabeck-Letmathe, l’ancien patron de Nestlé. De nombreuses personnalités du monde économique et politique siègent au sein de ce conseil d’administration, dont Thomas Buberl, le patron du géant français de l’assurance Axa, ou Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis. – Retraits d’argent et massages -Selon le Wall Street Journal, la lettre inclut notamment des accusations selon lesquelles M. Schwab aurait demandé à de jeunes employés de retirer pour lui “des milliers de dollars” dans des distributeurs de billets et utilisé des fonds de l’organisation pour régler des massages lors de séjours à l’hôtel.”C’est un mensonge pur et simple (de dire) que j’ai demandé à de jeunes employés de retirer des milliers de dollars pour moi aux distributeurs automatiques”, explique M. Schwab dans son communiqué.M. Schwab a expliqué que ses dépenses personnelles pendant ses voyages d’affaires ont toujours été remboursées. Un porte-parole avait également réfuté les accusations concernant l’utilisation d’une luxueuse villa sur les bords du lac Léman et des dépenses de rénovation supervisées par son épouse.- Elites -Né à Ravensbourg en Allemagne en 1938, M. Schwab n’était encore qu’un simple professeur en gestion d’entreprise de l’université de Genève, où il a enseigné jusqu’en 2003, lorsqu’il a lancé le “Forum européen de management”, qui a préfiguré l’actuel Forum de Davos.Marié et père de deux enfants, il a ensuite invité des chefs d’entreprises américains, élargissant progressivement l’événement pour en faire un grand rendez-vous international dédié aux relations d’affaires et aux échanges d’idées.L’événement, vu comme un symbole du capitalisme, fait souvent l’objet de critiques d’ONG et organisations syndicales, mais est aussi la cible de théories complotistes.En 2020, M. Schwab avait publié un ouvrage intitulé “La grande réinitialisation”, qui avait enflammé les sphères complotistes qui y avaient vu une preuve, selon elles, d’un plan des élites mondiales pour détruire les démocraties et asservir, voire éliminer, une partie de l’humanité.

Wall Street termine en hausse, espère une désescalade des tensions commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, accueillant avec optimisme les propos rassurants de Pékin et de Washington sur la crise douanière, ainsi que l’attitude plus conciliante de Donald Trump envers la Fed. Le Dow Jones a gagné 1,07%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,50% et l’indice élargi S&P 500 de 1,67%.Le marché réagit positivement à “tout message qui n’est pas négatif sur le plan commercial”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées aux produits chinois, étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. Pékin a de son côté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.La place américaine continue de vivre “au rythme des gros titres” sur la base des déclarations de Donald Trump, remarque M. Hogan. Le marché “se retrouve dans une position plutôt positive, mais nous ne savons toujours pas quelle sera la finalité de cette guerre commerciale”, tempère toutefois l’analyste.Washington ne discute “pas encore” avec Pékin sur les droits de douane, a ainsi affirmé mercredi le ministre américain des Finances, Scott Bessent, lors d’une rencontre avec la presse dans la capitale américaine.En outre, Donald Trump a aussi déclaré qu’il “n’avait pas l’intention” de renvoyer le président de la banque centrale américaine (Fed), après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers.Lundi encore, le président américain s’en était pris à M. Powell, lui enjoignant de baisser les taux d’intérêts de la Fed.”Le chef d’État américain a adopté une position plus coopérative à l’égard de la banque centrale”, analyse dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers, ce qui a également soulagé les investisseurs.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement détendu, à 4,39% contre 4,40% mardi en clôture.Côté entreprises, la saison des résultats a pour le moment été “suffisamment positive” pour ne pas entraver le mouvement haussier entamé par Wall Street, selon M. Hogan.Au tableau des valeurs, le géant américain des véhicules électriques Tesla a publié mardi des résultats inférieurs aux attentes du marché, mis à mal par les conséquences de l’étroite collaboration de son patron Elon Musk avec l’administration Trump et par une gamme vieillissante.Mais M. Musk a dit qu’il consacrerait à partir de mai beaucoup moins de temps à piloter la commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge) mise en place par le président américain pour réduire les dépenses fédérales, ce qui a été apprécié par les investisseurs.Le titre de Tesla a ainsi gagné 5,37%.Le constructeur aéronautique américain Boeing a gagné du terrain (+6,06%) après la publication de ses résultats. Le groupe a annoncé mercredi une perte nette moins creusée qu’attendu par les marchés au premier trimestre, profitant de la reprise des livraisons dans la branche commerciale pour laquelle il a confirmé ses objectifs de production.Certaines des capitalisations géantes de la place américaine, à l’image de Nvidia (+3,86%) ou Amazon (+4,28%) ont particulièrement profité du mouvement haussier du jour.

Amazon dit employer plus de 25.000 salariés en CDI en France

Amazon a annoncé mercredi que ses effectifs dépassaient désormais 25.000 salariés en CDI, après 25 ans de présence en France.  “On a créé 25.000 emplois en 25 ans, donc 1. 000 emplois par an (…) en moyenne” depuis l’implantation du groupe en France en 2000, a déclaré Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, lors d’un entretien accordé à l’AFP. Le géant américain du commerce en ligne, qui a investi plus de 25 milliards d’euros depuis 2010 dans l’Hexagone, précise dans un communiqué “être devenu le premier créateur net d’emplois en France sur la période” selon l’Observatoire de l’emploi et de l’investissement en France du cabinet Trendeo. Au total, sur l’ensemble de l’année 2025, Amazon France table sur la création de plus de 1.200 emplois en CDI.Après 25 ans de présence en France, “nous continuons à nous développer”, a souligné Frédéric Duval, en évoquant notamment une nouvelle plateforme logistique géante “en construction actuellement à côté de Lyon”, dont le chantier a démarré en 2024.Ce projet relève d’un investissement de plus d’1,2 milliard d’euros annoncé en mai 2024 lors du dernier sommet Choose France – organisé par l’exécutif pour attirer les investissements étrangers – et qui comprenait également le développement de l’infrastructure cloud d’Amazon Web Services (AWS) en région parisienne, sur fond de développement de l’IA générative. 

Marguerite Bérard, première française à la tête d’une grande banque européenne

Marguerite Bérard a été nommée mercredi à la tête de la la banque néerlandaise ABN Amro, une première pour une dirigeante française, après un parcours sans faute dans les cabinets ministériels et les comités exécutifs de deux géants bancaires français, BPCE et BNP Paribas.”Je suis honorée de me voir confier la responsabilité de diriger la banque dans les années à venir”, a déclaré Mme Bérard dans un communiqué, à l’issue de l’Assemblée générale des actionnaires de la banque, qui avait la charge d’entériner son arrivée.Cette prise de fonction survient un peu plus d’un an après son départ surprise de la direction du réseau France de BNP Paribas, possible tremplin vers le premier cercle du pouvoir de la plus grosse banque européenne, aujourd’hui uniquement composé d’hommes.”Elle avait déjà fait cinq ans dans un business pas facile où elle n’avait pas démérité”, se souvient une collaboratrice, “je pense qu’elle a dû aspirer à faire autre chose, ne serait-ce que pour être dans la course à la succession” du directeur général Jean-Laurent Bonnafé, en place depuis 2011.Problème, le poste était loin d’être vacant. Marguerite Bérard le comprend et quitte BNP Paribas en mars 2024, du jour au lendemain.Née le 31 décembre 1977 à Paris dans une famille d’énarques, d’une mère banquière et d’un père préfet, Marguerite Bérard s’inscrit dans la tradition familiale en rejoignant l’école de la haute fonction publique en 2002, après un passage à Sciences Po et un master à l’université américaine de Princeton.Elle sort major de la célèbre promotion “Léopold Sédar Senghor”, coiffant au passage un certain Emmanuel Macron.- “Mains dans le cambouis” -Libérale, Marguerite Bérard intègre l’inspection des finances et se met au service du candidat Nicolas Sarkozy avant de devenir conseillère à l’Élysée entre 2007 et 2010 puis directrice de cabinet du ministre du Travail d’alors, Xavier Bertrand.Bosseuse et déterminée selon ses proches, elle regrettera cependant quelques années plus tard avoir “sacrifié” des moments avec ses proches à cause de ses horaires de travail.La victoire de François Hollande en 2012 la propulse dans le privé: elle entre par la grande porte chez BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne, en qualité de directrice générale adjointe en charge entre autres de la stratégie.Elle bascule en 2019 chez BNP Paribas pour diriger la banque commerciale en France, pas aussi rentable que d’autres métiers du groupe et à l’infrastructure informatique vieillissante.Ces nouvelles fonctions l’obligent à “mettre les mains dans le cambouis”, se souvient un proche.Marguerite Bérard est “quelqu’un de profondément intelligent” qui “faisait partie des profils qui montaient dans la banque et dont on parlait beaucoup”, se souvient Angeles Garcia-Poveda, présidente du conseil d’administration de l’équipementier Legrand.- Nouvelles pages -Mme Bérard est restée discrète depuis son départ de BNP Paribas. On la dit concentrée sur l’apprentissage du néerlandais. Les défis ne manquent pas chez ABN Amro, seize ans après la nationalisation de la banque lors de la crise financière de 2008. Le gouvernement néerlandais a annoncé en octobre dernier son intention de réduire à environ 30% sa participation.Sa réussite “se joue beaucoup au pragmatisme et à la capacité à forger des compromis et des consensus”, avertit M. Vassy, directeur de Sciences Po et ancien ambassadeur aux Pays-Bas. Intarissable sur Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002 qu’elle a eu en cours à Princeton, Mme Bérard partage volontiers ses conseils de livres, de films, ou de recettes de cookies sur le réseau social Linkedin.Si un de ses proches loue sa fidélité en amitié et sa capacité à mener de multiples projets de fronts, il note aussi son ambition et lui reproche une proximité parfois surjouée et une approche transactionnelle des relations humaines, rarement désintéressée.Mère de deux enfants, Marguerite Bérard a publié en 2019 un ouvrage sur l’histoire de son grand-père, “Le siècle d’Assia”, ainsi que le thriller politico-financier “Oligarque”, en collaboration avec le patron de la banque Rothschild François Pérol, sous le pseudonyme de Elena B. Morozov.