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Wall Street termine en petite hausse, avant les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en petite hausse mardi à l’issue d’une séance calme, les investisseurs s’octroyant un répit, une semaine avant la date d’introduction prévue des droits de douane “réciproques” de Donald Trump.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,01%), l’indice Nasdaq a pris 0,46% et l’indice élargi S&P 500 s’est octroyé 0,16%.”L’absence de mauvaises nouvelles est une bonne nouvelle pour les actions”, a résumé auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”Hier, nous avons vu que Trump pourrait assouplir certains de ses droits de douane, ce qui a déclenché un mouvement haussier important”, rappelle l’analyste, selon qui la séance de mardi a été marquée par une “consolidation après une forte hausse” mais aussi par quelques “prises de bénéfices”.Les investisseurs restent toutefois attentistes face à l'”incertitude entourant la politique commerciale” américaine, nuance dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Des informations de presse publiées ce weekend ont dévoilé que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seraient davantage ciblés qu’initialement escompté. Un responsable de la Maison Blanche a déclaré auprès de l’AFP que des droits de douane sectoriels “pourraient être appliqués, ou non, le 2 avril”, ajoutant que la situation pouvait encore changer.En outre, la place américaine a été quelque peu retenue par la publication mardi d’un indice évaluant la confiance des consommateurs, qui s’est encore fortement contractée en mars aux États-Unis, au plus bas depuis 12 ans et en deçà des attentes des analystes.Selon l’indice de l’association professionnelle Conference Board, la confiance des consommateurs a décliné en mars de 7,2 points sur un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un recul mais moindre, avec un indice autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Les investisseurs attendent désormais la mise à jour du PIB américain jeudi. De nouvelles données de l’inflation aux Etats-Unis seront quant à elles connues vendredi, à travers l’indice PCE, jauge favorite de la banque centrale américaine (Fed).Ces données pourraient être des “catalyseurs” pour le marché, analyse M. Sarhan. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est détendu à 4,31% contre 4,33% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, “les gains de certaines grandes capitalisations (ont aidé) le marché dans son ensemble”, a commenté M. O’Hare.Apple a gagné 1,37%, Microsoft a avancé de 0,53%, Alphabet de 1,68% et Amazon de 1,21%.Le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media & Technology Group (TMTG) a bondi de 8,85% à Wall Street mardi après l’annonce d’un accord avec la plateforme d’échange de cryptomonnaies Crypto.com pour lancer une série de produits financiers.Dans le cadre de cette collaboration, Trump Media, par l’intermédiaire de sa marque de technologie financière (fintech) Truth.Fi, proposera des fonds d’investissement et d’autres produits.Le groupe de livraison de colis UPS a été sanctionné (-5,05%) après que Bank of America a revu son évaluation de l’entreprise à la baisse, prévoyant une demande plus faible en raison des droits de douane.La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare a été recherchée (+2,88%) après un double relèvement de la recommandation d’achat par des analystes de Bank of America.Le groupe agroalimentaire McCormick (-0,14%), connu pour ses épices notamment sous la marque Ducros, a terminé dans le rouge à cause de résultats au premier trimestre globalement en deçà des attentes, avec un bénéfice net rapporté par action de 60 cents alors que les analystes tablaient sur 64 cents.

Climat: dans le nord, une mine urbaine de recyclage de cuivre monte en puissance

De loin, les montagnes de câbles enchevêtrés ressemblent presque aux terrils du nord de la France, tout proches. On est bien dans un pays minier, mais une “mine urbaine”.Ici, pas de charbon, on extrait le cuivre récupéré dans des kilomètres de vieux câbles électriques collectés un peu partout en France.À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, 36.000 tonnes de câbles, issus de démolitions de bâtiments, de chutes d’usinage, ou du réseau téléphonique d’Orange ont été recyclés l’an dernier sur le site Recycâbles, coentreprise créée en 2008 par les groupes Suez et Nexans.Après découpage, concassage, broyage en morceaux de plus en plus petits au fil des bruyantes étapes du parcours de recyclage, des grenailles de métal rougeoyant tombent et s’accumulent dans de grands bacs. Il est d’une pureté “quasiment” aussi élevée que s’il était extrait d’une vraie mine, selon Christophe François, directeur d’exploitation du site.”Le principe, c’est celui d’une mine urbaine, on va rechercher la richesse là où elle a déjà été utilisée pour la mettre dans un principe d’économie circulaire. Et l’objectif, c’est toujours de récupérer quasiment 100% de la matière cuivre ou aluminium et de valoriser aussi les plastiques qui sont issus de cette opération”, explique-t-il.L’an passé, 18.000 tonnes de cuivre ou d’aluminium sous forme de grenailles, et 13.000 tonnes de copeaux de plastique destinées à refabriquer notamment des dalles de parking, ont été récupérés.Un pactole à l’heure de l’électrification du monde. Le métal rouge est stratégique tout simplement parce qu’il a, entre autres, la capacité de conduire l’électricité, ce qui le rend incontournable aux véhicules électriques ou pour raccorder les champs éoliens au réseau. Or, la planète n’a pas assez de cuivre vierge. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu en 2024 d’une potentielle tension mondiale, voire de risques de pénurie.- Flambée de la tonne – “Aujourd’hui, la consommation mondiale de cuivre est supérieure à la capacité de production primaire de cuivre”, résume Xavier Mathieu, vice-président métallurgie chez le 2e câblier mondial, Nexans. Et le coût d’une tonne de cuivre, qui a tutoyé les 10.000 dollars la tonne en 2021, “ne descend plus au dessous de 7.500 dollars”, alors qu’il ne valait guère plus de 1.500 dollars il y a deux décennies.Le recyclage, promu d’abord pour réduire les émissions de CO2 du secteur minier, revêt aussi un attrait économique certain pour les opérateurs comme Nexans qui a décidé d’augmenter la capacité de production de sa fonderie de cuivre de Lens, la dernière en France, tout près de Noyelles-Godault.La nouvelle fonderie en construction, un investissement de 90 millions d’euros annoncé en octobre, devrait recycler jusqu’à 80.000 tonnes de cuivre par an.Nexans prévoit ainsi d’augmenter de plus de 50% sa production et de parvenir à 30% de cuivre recyclé dans ses câbles d’ici 2030. Le tout grâce à un système d’économie circulaire: avec de nouveaux équipements d’affinage du métal, elle pourra désormais intégrer les granules de Noyelles-Godault.Actuellement, “les grenailles, des petites billes oblongues, sont trop petites et fondent littéralement dans nos fours” à haute température, explique M. Mathieu.Les grenailles de Noyelles-Godault sont donc quasiment toutes exportées, alors que l’usine voisine de Nexans importe du cuivre neuf et ne dispose pas assez de recyclé pour ses câbles. Selon un rapport du cabinet Olivier Wyman publié en novembre, le manque d’investissement dans la boucle complète du recyclage du métal est général en France, le pays ne recyclant qu’une toute petite partie de sa collecte de métal usagé. Sur 218.000 tonnes de déchets de cuivre récupérés, seulement 66.000 sont recyclées dans l’hexagone, alors que le pays en consomme 257.000 par an. Et 206.000 tonnes sont exportées.La matière première “made in France” est plus que bienvenue à l’heure où entre 35% et 70% des capacités mondiales de raffinage des métaux sont entre les mains de la Chine, selon le rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.Et Nexans en a besoin. Mardi, le groupe a annoncé un accord portant sur un milliard d’euros: il va fournir 450 kilomètres de câbles sous-marins haute tension pour raccorder les champ éoliens au large de la Normandie et d’Oléron, qui doivent être mis en service en 2031 et 2032.Mardi également, dix des 47 projets industriels sélectionnés par Bruxelles pour favoriser l’extraction, la transformation et le recyclage de métaux “stratégiques” afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie, concernent le cuivre: ils sont situés en Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal, et Roumanie.

La Bourse de Paris avance, malgré l’incertitude sur les droits de douane américains

La Bourse de Paris a gagné du terrain mardi en terminant en nette hausse de 1,08%, en espérant que la politique commerciale des Etats-Unis soit moins sévère qu’initialement annoncé par Donald Trump. Le principal indice boursier français, le CAC 40, a terminé en hausse de 86,26 points et s’est établi à 8.108,59 points à la clôture. Lundi, il a cédé 20,62 points (-0,26%).”Depuis le début de l’année les marchés américains sont négatifs, contrairement aux européens, en forte hausse. Il y a eu un effet de rattrapage, surtout pour le marché français, devenu très peu cher”, commente Philippe Cohen, gérant chez Kiplink.Depuis le 1er janvier, le CAC 40 a gagné 9,86%. En comparaison, l’indice élargi américain S&P 500 affichait un repli de 1,96% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 5,67%.”D’une part, les résultats d’entreprise ont globalement ont été meilleurs qu’attendu et le deuxième catalyseur a été le nouveau chancelier allemand, qui est arrivé avec un discours et un programme de relance fort pour l’Allemagne” avec des répercussions positives sur les marchés des pays voisins, a-t-il poursuivi.En comparaison, “aux Etats-Unis, il n’y a pas de visibilité avec la politique économique de Trump, aussi bien en interne, avec les nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires et la baisse de la confiance des ménages, qu’en externe”, avec les droits de douane, a ajouté le gérant.”Tout le monde reste dans l’expectative et la méfiance et le mécontentement des consommateurs américains se fait ressentir”, a encore commenté Philippe Cohen.Selon un indice publié mardi, la confiance des consommateurs a décliné en mars de 7,2 points sur un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un moindre recul et tablaient sur un indice autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Le sous-indice évaluant les attentes des sondés à l’égard de l’avenir (revenu, marché du travail…) a même chuté de 9,6 points à 65,2, “le plus bas niveau depuis douze ans”, souligne le Conference Board, qui publie cet indicateur.Toutefois, le marché montre des signaux d’optimisme après des informations de presse publiées ce week-end suggérant que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seront davantage ciblés qu’initialement escompté. Lundi, face à la presse, le président américain a aussi dit qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Journée de grève à la Société GénéraleL’ensemble des syndicats du groupe bancaire avaient appelé à une journée de grève mardi, pour la première fois depuis l’arrivée du directeur général Slawomir Krupa, après l’échec en fin d’année dernière des négociations annuelles obligatoires (NAO).Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège de la banque à La Défense, a dénoncé auprès de l’AFP “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”.

Bras de fer entre EDF et industriels: le gouvernement appelle à “poursuivre le dialogue” sur le prix de l’électricité

Le gouvernement appelle EDF et les grands industriels à poursuivre le dialogue pour parvenir d’ici l’été à un accord sur le tarif de l’électricité, un des sujets de frictions entre l’Etat actionnaire et le patron du groupe, poussé vendredi vers la sortie.Après l’éviction de Luc Rémont, le futur nouveau PDG choisi par l’Elysée, Bernard Fontana, hérite du douloureux sujet des prix de l’électricité pour les grands industriels énergivores, de la chimie aux fonderies d’aluminium. “Il va falloir que les négociations se poursuivent entre EDF et les industriels et qu’il y ait sans doute des efforts des deux côtés”, a souligné mardi le ministère chargé de l’Energie dans un échange avec quelques journalistes.”Il faut qu’ils se mettent autour de la table et qu’ils poursuivent leurs échanges s’ils veulent conclure d’ici l’été”, un objectif “atteignable”, selon cette source.Depuis novembre 2023, les industriels sont engagés – après accord avec l’Etat – dans un bras de fer commercial avec EDF pour des contrats de long terme dits d’allocation de production nucléaire (CAPN) qui remplaceraient les tarifs d’électricité à prix cassé dont ils bénéficient jusqu’à fin 2025. Mais les discussions se sont grippées autour du tarif proposé par EDF, jugé trop élevé par les entreprises pour assurer leur compétitivité, voire leur survie.Luc Rémont a, lui, mis en avant l’impossibilité pour son entreprise de vendre en dessous de son coût de revient, autour de 60 euros du MWh, au risque de compromettre la relance du nucléaire décidée par Emmanuel Macron.En un peu plus d’un an de négociations, deux contrats ont été conclus selon EDF – un seul selon le gouvernement et pour moins d’1% de l’objectif de 40 TWh de volumes fixé dans l’accord de 2023.”Avancer sur ce sujet fait partie des objectifs prioritaires” qui seront assignés à Bernard Fontana, dans sa lettre de mission, a indiqué le ministère.Le PDG d’EDF Luc Rémont a été évincé par l’Elysée après des mois de mésententes avec l’Etat sur le financement du programme de construction de réacteurs nucléaires et sur le prix de l’électricité pour les industries.L’exécutif espère une nomination rapide de Bernard Fontana, directeur général de Framatome, filiale d’EDF et son principal fournisseur en équipements nucléaires, à l’issue du feu vert du Parlement. Selon deux sources parlementaires, l’audition de Bernard Fontana est prévue “à priori” fin avril devant les commissions économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, continuant à prendre de l’avance sur les marchés américains, les investisseurs restant toutefois à l’affût des évolutions de politique commerciale décidées par le président américain Donald Trump.La Bourse de Paris s’est octroyée 1,08%, Francfort a gagné 1,13%, Milan 1,06% et Londres 0,30%.

“On croule sous le travail”: journée de grève à la Société Générale

“Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: au siège de la Défense comme dans plusieurs villes de France, la banque Société Générale fait face à un mouvement de grève mardi à l’appel des syndicats, pour la première fois depuis l’arrivée de son patron Slawomir Krupa en 2023.Mécontents des négociations sur les salaires, l’ensemble des syndicats du groupe ont appelé à la grève, chose rare dans le secteur bancaire.Une cinquantaine de salariés étaient réunis dans la matinée devant le siège de Société Générale à La Défense, près de Paris.”Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: les manifestants ont placardé autour de l’entrée du bâtiment des affiches visant le directeur général de la banque. L’intersyndicale a lancé ce mouvement après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) fin 2024, qui a été “la goutte d’eau”, explique à l’AFP Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège.- “Enveloppe” de la direction -Le syndicaliste dénonce “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”.À Lille, 60 personnes environ ont manifesté devant le siège régional, brandissant des pancartes “Krupa ça va pas, on traite pas les salariés comme ça” ou “SG en colère, y en a marre de la galère”. Benoit Szatkowski, élu CFDT, dénonce “des économies à tous les étages sur le dos des salariés”. Pour Olivier Riccelli, salarié syndiqué CGT, “quand les banquiers commencent à descendre dans la rue, il faut peut-être y voir un message de ras-le-bol”. Les syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC) dénoncent la politique de rémunération du groupe, pas à la “hauteur des efforts engagés”, et les “freins à la mobilité”, ainsi que des “conditions de travail toujours détériorées” au fil des “plans de restructuration successifs”. La direction se dit elle attachée au dialogue avec ses partenaires sociaux. Malgré l’absence d’accord sur les NAO, elle “compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (…) au travers de différentes mesures collectives et individuelles”, plus que le “niveau de l’inflation prévu” cette année. Cela représenterait “près de 353 millions d’euros”, précise l’entreprise. – “Une pression terrible” -Mais, outre les revendications salariales, “de nombreux salariés ne reconnaissent plus le groupe dans lequel ils ont travaillé” et “attendent d’être entendus, reconnus et associés aux transformations en cours”, explique Jean-Benoît Robitaillie. “Moi, ce que j’adore dans mon métier, c’est pouvoir accompagner les clients (…) Et aujourd’hui, on n’a plus du tout cette notion-là parce qu’on nous demande de travailler à la chaîne”, regrette auprès de l’AFP une employée d’agence sous couvert d’anonymat, présent à la manifestation lilloise. “Comment on fait pour satisfaire les clients quand on croule sous le travail ?”, confirme une salariée devant le siège parisien souhaitant rester anonyme. “Ça entraîne une pression terrible et un mal-être pour les employés”. “La crainte dans l’avenir et la difficulté à se projeter gagne toutes les strates de l’entreprise, même au siège, et plus seulement dans les agences qui sont en première ligne”, explique à l’AFP Jean-Marc, salarié depuis 20 ans qui ne souhaite pas donner son nom, également présent à La Défense. La fusion en 2023 des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s’accompagne de 3.700 suppressions de postes en agences, toujours en cours, et d’environ 950 suppressions dans les fonctions centrales.”Ça a été très compliqué, notamment dans notre région, puisqu’on avait beaucoup de salariés Crédit du Nord à former”, souligne Ludivine Perreaut, déléguée CGT, dans la manifestation lilloise. Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l’impact est particulièrement fort sur l’emploi.Il a indiqué le 11 mars au quotidien britannique The Financial Times que “rien n’était sacré” dans son travail pour réduire les coûts.Le groupe emploie environ 119.000 personnes dans le monde, dont 56.000 en France.etr-pim-las-jco/abb/ib

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un “double signal”, a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.”La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions” liées à la géopolitique et à “l’inertie des pouvoirs publics”. Mais aussi la “responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau”, après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le traditionnel discours de clôture, prononcé par le ou la ministre de l’Agriculture (Annie Genevard cette année), qui n’assiste par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

Wall Street sans grand entrain, entre politique commerciale et confiance des consommateurs

La Bourse de New York évolue en légère hausse mardi, retenue par une confiance des consommateurs en berne, et évaluant les derniers propos Donald Trump concernant la guerre commerciale qu’il a lancée contre les partenaires de Washington.Vers 14H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,07%, l’indice Nasdaq 0,22% et l’indice élargi S&P 500 0,19%.La confiance des consommateurs s’est encore fortement contractée en mars aux Etats-Unis, en dessous des attentes des analystes, selon un indice publié mardi pointant que les sondés voient désormais l’avenir de manière “particulièrement morose”.Un indice évaluant cette confiance, de l’association professionnelle Conference Board, a perdu 7,2 points en un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un moindre recul, autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Autre donnée publiée quelques dizaines de minutes après l’ouverture de Wall Street, les ventes de logements neufs ont progressé au mois de février aux Etats-Unis et quasiment en ligne avec les attentes des marchés, avec un prix de vente qui a en revanche reculé par rapport au mois précédent, selon les données du département du Commerce.En février, 676.000 maisons et appartements neufs ont été vendus, en rythme annualisé – un chiffre mensuel projeté sur un an à ce rythme de vente -, en légère augmentation comparé aux 664.000 ventes enregistrées un mois plutôt, dont les données ont été révisées à la hausse.Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, l’absence de grand changement de dynamique de la place américaine à la suite de ces publications réside dans le fait que le marché reste surtout “à la merci des gros titres”, notamment en ce qui concerne les droits de douane.Des informations de presse publiées ce weekend affirment que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seront davantage ciblés qu’initialement escomptés. Lundi, face à la presse, le président américain a dit qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Il a par ailleurs annoncé le même jour que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.De plus, “le marché est très survendu” et “nous arrivons à la fin du mois, à la fin du trimestre”, ce qui peut tirer Wall Street dans le positif, relève auprès de l’AFP Adam Sarhan.Dans ce contexte, vers 14H15 GMT sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait légèrement à 4,32% contre 4,34% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le pionnier des véhicules électriques Tesla reculait (-1,55%) alors que ses ventes ont plongé en Europe depuis le début de l’année, sur fond de fronde de certains consommateurs contre son patron Elon Musk, devenu  proche allié de Donald Trump, mais aussi d’un vieillissement de sa gamme.Trump Media, le groupe de médias du président américain, bondissait (+8,05%) après l’annonce d’un accord avec la plateforme Crypto.com pour lancer des ETF (fonds répliquant la performance d’un panier de titres) et d’autres produits financiers.La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare était recherchée (+4,16%) après un double relèvement de la recommandation d’achat des analystes de Bank of America.Le groupe agroalimentaire McCormick (-1,14%), connu pour ses épices notamment sous la marque Ducros, était sanctionné pour des résultats au premier trimestre globalement en deçà des attentes, avec un bénéfice net rapporté par action de 60 cents alors que les analystes tablaient sur 64 cents.

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.

Wall Street soulagée par les perspectives d’une politique commerciale assouplie

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, portée par la possibilité que les droits de douane que Donald Trump veut imposer à partir du 2 avril aux partenaires commerciaux des Etats-Unis soient moins importants qu’annoncé.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,16%, l’indice Nasdaq 0,11% et l’indice élargi S&P 500 0,13%.