AFP Business

En Bulgarie, fronde contre une entrée imminente dans la zone euro

Manifestations, appel au référendum et désinformation: en Bulgarie, la perspective de rejoindre la zone euro au 1er janvier 2026 ne fait pas l’unanimité, entre craintes d’une flambée des prix et sentiment antieuropéen.Après un retard lié à son instabilité politique, le pays des Balkans, membre de l’UE depuis 2007, devrait prochainement devenir le 21e Etat à adopter la monnaie unique, trois ans après la Croatie. Le feu vert de Bruxelles est attendu courant juin.”Avoir l’euro reviendrait à embarquer sur le Titanic”, assure à l’AFP Nikolai Ivanov, haut fonctionnaire à la retraite, venu “soutenir le lev”, la devise bulgare, lors d’un récent événement de promotion de la devise nationale à Sofia.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées se disent opposées à l’entrée du pays dès l’an prochain.- “Encore plus pauvres” -Pour Boriana Dimitrova, directrice de l’institut Alpha Research, ce désamour s’explique avant tout par “la méfiance envers les institutions” provoquée par le chaos politique de ces dernières années. Les habitants redoutent les conséquences sur leur quotidien de ce changement historique. “Les pauvres ont peur de devenir encore plus pauvres”, résume-t-elle, dans ce pays de 6,4 millions d’habitants, le moins riche du bloc.Les réticences sont particulièrement fortes dans les zones rurales, où certains Bulgares n’ont jamais voyagé à l’étranger et n’ont pas l’habitude des transactions internationales.D’autant que perdure le souvenir de la grave crise économique de 1996-97, accompagnée de la faillite de 14 banques et d’une hyperinflation dépassant 300%.Nombreux sont les élus à exploiter ces craintes, estime l’experte, à l’image du parti d’extrême droite Vazrajdane, qui a convoqué un nouveau rassemblement samedi dans la capitale.Des milliers de personnes de tous les âges ont répondu à son appel en faisant pression au pied du bureau de l’UE, bien gardé par la police alors qu’il avait été pris pour cible en février par des nationalistes. Le président Roumen Radev a surpris début mai en réclamant l’organisation d’un référendum. Et il a renchéri cette semaine en accusant le gouvernement de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour permettre aux “plus vulnérables” de supporter un éventuel choc des prix.Un tiers des Bulgares vivaient l’an dernier sous la menace de la pauvreté ou de l’exclusion sociale, d’après les statistiques d’Eurostat.- Floraison d’infox -Le chef d’Etat “fédère les peurs et s’adresse aux désabusés, aux oubliés. C’est un geste politique bien calculé”, commente Mme Dimitrova.Cette proposition jugée “inconstitutionnelle” a soulevé un tollé du côté des juristes et la présidente de l’Assemblée Natalia Kisselova a refusé de la soumettre au vote.Mais elle a suffi à raviver la propagande anti-UE. Parmi les infox les plus répandues sur les réseaux sociaux, on apprend que “Bruxelles va confisquer vos économies pour financer l’Ukraine”. Ou encore que le lev, adopté à la fin du 19e siècle, serait la monnaie la plus ancienne d’Europe et qu’il faut donc à tout prix sauver “le lion bulgare”, signification du mot “lev”.Même des humoristes relaient ces fausses informations à travers des clips vidéo cumulant des millions de vues sur Facebook et TikTok.En face, les voix pro-européennes ont bien du mal à se faire entendre.Pour ces défenseurs d’un passage à l’euro, ce serait un pas important vers l’ancrage géopolitique occidental et une protection contre l’influence du Kremlin, alors que le lev est de toute façon déjà arrimé à l’euro et que la Bulgarie patiente dans l’antichambre depuis plusieurs années. “A Sofia et dans les grandes villes, la population – plus riche, plus instruite et plus jeune – y voit une étape logique dans le processus d’intégration européenne, après l’adhésion à l’UE et à l’espace Schengen” début 2025, souligne Mme Dimitrova.Les institutions et les banques sont prêtes. Le design des pièces a été choisi, avec pour celles de deux euros l’inscription: “Dieu, protège la Bulgarie”.Mais signe du manque d’information et du sentiment d’infériorité encore très répandu dans ce pays périphérique, “certains me demandent encore si l’euro bulgare sera valable et aura la même valeur “en France ou en Allemagne”, s’amuse l’analyste.

Pétrole: Ryad et ses alliés persistent et signent en dopant leur production

Ryad, Moscou et six autres membres de l’Opep+, qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé samedi une nouvelle forte hausse de production en juillet.Ils vont sortir de terre 411.000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, selon un communiqué, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.Outre l’Arabie saoudite et la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ont consenti ces dernières années à des réductions volontaires additionnelles pour un total de 2,2 millions de barils quotidiens. Avec pour objectif de doper les prix.Ils avaient décidé en début d’année d’une réintroduction progressive mais au printemps, ils ont choisi d’accélérer le rythme. Ce revirement a provoqué une chute des cours de l’or noir à environ 60 dollars le baril, au plus bas depuis quatre ans.- Sous la pression de Trump -L’Opep+ “a frappé trois fois: mai était un avertissement, juin une confirmation et juillet un coup de semonce”, a commenté pour l’AFP Jorge Leon, analyste de Rystad Energy.”L’ampleur de l’augmentation de la production reflète plus que la dynamique interne de l’offre”, estime-t-il. “Il s’agit d’un ajustement stratégique à visée géopolitique: l’Arabie saoudite semble se plier aux requêtes” de Donald Trump.Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à Ryad de produire davantage pour faire baisser les prix de l’or noir et par ricochet les prix à la pompe pour les consommateurs.Cette décision intervient après une réunion, mercredi, de l’ensemble des 22 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+).Les ministres avaient alors confirmé leur calendrier de production, remettant à fin 2026 la réduction des coupes collectives et laissant aux huit membres les plus audacieux le soin de mener la danse.Officiellement, ces pays justifient leur décision par des “fondamentaux de marché sains comme en témoignent les faibles réserves de pétrole” à travers le monde et une croissance de la demande structurelle durant les mois d’été.- Ryad “en colère” -Mais cette explication est accueillie avec scepticisme par le marché au vu des inquiétudes sur la demande globale dans un contexte de guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Outre l’effet Trump, l’Arabie saoudite, pays dont la voix compte le plus au sein de l’Opep+, mettrait en fait la pression sur les membres dépassant leurs quotas, en faisant, par cette stratégie, chuter les prix et donc fondre leurs profits.La hausse était d’autant plus probable “au vu des dernières déclarations du ministre de l’Énergie kazakh Yerlan Akkenzhenov, qui aurait apparemment déjà informé l’Opep que son pays ne réduira pas la production”, explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.”L’Arabie Saoudite est en colère contre le Kazakhstan”, principal réfractaire, “qui a produit 300.000 barils par jour de plus que son quota”, souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Les observateurs ne prévoient pas pour autant une débâcle des cours à la réouverture des marchés lundi car l’annonce “semble déjà largement intégrée”, selon les experts qui s’attendent à une réaction “modérée”.

Google plaide contre la cession forcée de Chrome, avant un jugement décisif

Google a plaidé vendredi contre la cession de son navigateur internet Chrome, recommandé par le gouvernement américain à un juge fédéral chargé de déterminer la peine appliquée au groupe, reconnu coupable de monopole sur le marché de la recherche en ligne.Après trois semaines de débats achevés début mai, l’audience de vendredi a été consacrée aux plaidoiries, avant la décision du juge, attendue d’ici août.Le ministère américain de la Justice réclame la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l’interdiction de passer des accords d’exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu’il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.”Un Chrome scindé (de Google) ne serait que l’ombre de ce qu’il est aujourd’hui”, a prévenu l’avocat de l’entreprise, John Schmidtlein. “Je ne vois pas comment on peut dire que la concurrence sera renforcée.”Il a souligné que “80% des utilisateurs de Chrome (vivaient) hors des Etats-Unis”. En forçant Google à se défaire de son navigateur, “vous affecteriez tous ces gens”, selon lui.”Chrome est leur fenêtre sur le monde”, a-t-il insisté.Google propose des mesures beaucoup plus limitées, notamment la possibilité donnée aux équipementiers téléphoniques de pré-installer sa boutique d’applications Google Play mais pas Chrome ou le moteur de recherche.”Google soutient qu’une scission serait extrême”, a répliqué le représentant du gouvernement David Dahlquist, “mais ce genre d’opérations est commun dans ce type de dossier et a été réalisé avec succès dans d’autres affaires de concurrence.”- “Davantage de flexibilité” -John Schmidtlein a affirmé que le gouvernement n’avait pas apporté la preuve que les concurrents du groupe auraient pris davantage de parts de marché sans les fameux accords d’exclusivité.Il a mentionné l’exemple de l’opérateur téléphonique américain Verizon qui, bien qu’ayant racheté le moteur de recherche Yahoo! en 2017, avait préféré installer celui de Google sur ses smartphones – sans même être lié au groupe californien par contrat.Parmi la centaine de témoins qui ont été entendus au procès, “personne n’a dit: si j’avais eu plus de flexibilité, j’aurais pré-installé Bing”, le moteur de recherche de Microsoft, principal concurrent de Google sur ce marché, a clamé John Schmidtlein.Apple, à qui Google verse plus de 20 milliards de dollars par an pour installer son moteur par défaut sur les iPhone, “a demandé à plusieurs reprises davantage de flexibilité”, a rétorqué David Dahlquist.”Et Google a répondu: pas (d’installation par) défaut, pas de partage des revenus”, a-t-il rappelé, sur la foi de documents versés au dossier.L’enjeu de ce procès est majeur pour Google, dont l’activité de recherche est déjà sous pression des assistants d’intelligence artificielle (IA) générative concurrents, de ChatGPT à Perplexity, capables, eux aussi, d’aller chercher des informations sur internet.- “Google à genoux” -“C’est extrêmement important pour Google”, a résumé John Schmidtlein. “C’est extrêmement important pour l’innovation.””Nous sommes à un point d’inflexion”, a plaidé David Dahlquist, “qui a le potentiel de changer ce marché pour les générations à venir.”Les parties ont également évoqué, à l’invitation du juge, le possible partage des données réclamé par le gouvernement.”Nous ne cherchons pas à mettre Google à genoux”, a déclaré Adam Sever du ministère de la Justice, “mais nous voulons nous assurer qu’il soit possible de lui faire concurrence.”John Schmidtlein, lui, a fait valoir que les données en question contenaient bien plus que des informations sur le parcours des internautes en ligne. Il a assuré que, pour Google, cela reviendrait à offrir le produit d’investissements humains et financiers considérables effectués sur des décennies.”Il est impossible de compter le nombre de ces algorithmes inventés par des ingénieurs de Google et qui n’ont rien à voir avec les données de recherche récoltées”, a insisté l’avocat du groupe.Or, le ministère de la Justice “nous dit: donnez-nous tout ce qu’il faut pour (que des concurrents puissent) atteindre votre niveau d’ingéniosité”. Pour lui, “ce n’est pas proportionné” aux infractions commises par Google dans ce dossier.

Chine : les constructeurs auto, dont BYD, rappelés à l’ordre pour leurs gros rabais

La principale association chinoise de fabricants automobiles a sévèrement rappelé à l’ordre samedi les constructeurs qui alimentent une “guerre des prix”, une semaine après que le géant chinois des véhicules électriques BYD a annoncé des rabais considérables, poussant plusieurs de ses concurrents à l’imiter. “Depuis le 23 mai, un certain constructeur automobile a pris l’initiative de lancer une campagne de baisse de prix substantielle… déclenchant une nouvelle vague de panique de +guerre des prix+”, a déploré l’Association chinoise des fabricants d’automobiles (CAAM), dans un communiqué publié sur son compte WeChat. L’Association a averti qu’une telle concurrence “échevelée” allait “aggraver la rivalité nuisible” dans le secteur.Le communiqué, daté du 30 mai, n’a désigné aucune entreprise en particulier, mais le 23 mai, le constructeur BYD avait annoncé qu’il proposait de grosses remises sur les offres de reprise pour une vingtaine de modèles, avec des rabais allant jusqu’à 34%.Son modèle le moins cher, le Seagull, à conduite intelligente, est maintenant proposé à un prix de départ de 55.800 yuans (7.800 dollars), au lieu de 69.800 yuans, avec reprise. Quelques jours plus tard, le groupe Leapmotor, partenaire chinois de de Stellantis, a annoncé des remises similaires sur deux modèles “d’entrée de gamme” jusqu’au 8 juin. Puis Geely Auto a annoncé vendredi des remises sur les offres de reprise limitées dans le temps pour dix modèles, avec sa X3 Pro au prix de départ le plus bas de 44.900 yuans. L’association des constructeurs automobiles chinois a rappelé les groupes automobiles à l’ordre.”Les entreprises leaders ne doivent pas monopoliser le marché”, a déclaré la CAAM dans son communiqué. Elle a ajouté que “à l’exception des remises légales, les entreprises ne doivent pas vendre des produits en dessous de leur coût ni pratiquer une publicité mensongère”. Un responsable anonyme du ministère chinois de l’Industrie et de la Technologie de l’information a ajouté que les guerres de prix “ne produisent ni gagnants, ni perspectives d’avenir”, rapporte samedi le Global Times. mya/fopx/pt/oaaA

Trump se cramponne à ses droits de douane, double ceux sur l’acier et l’aluminium importés

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi que la surtaxe sur l’acier et l’aluminium passerait mercredi prochain à 50%, une nouvelle escalade dans son offensive protectionniste au terme d’une semaine marquée par des revers devant la justice.”Nous allons passer les droits de douane sur l’acier de 25% à 50%, ce qui va davantage protéger” cette industrie aux Etats-Unis, a déclaré le chef de l’Etat depuis une aciérie du géant de la métallurgie US Steel en Pennsylvanie (est).Il a plus tard précisé, sur sa plateforme Truth Social, que la mesure entrerait en vigueur le 4 juin, et concernerait aussi l’aluminium.La surtaxe de 25% qu’il avait mis en place en mars sur ces métaux touchait également leurs dérivés, comme les cannettes.”Nos industries de l’acier et de l’aluminium vont être plus fortes que jamais”, a-t-il écrit. Vendredi à la tribune, devant des ouvriers portant casques de sécurité et vestes de travail avec bandes réfléchissantes, il a affirmé que le niveau des droits de douane sera tel que “personne ne pourra y échapper”. Sa manière à lui d’inciter à produire et acheter aux Etats-Unis.Après son annonce, des participants ont scandé “USA, USA !” dans la salle. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fait des droits de douane un des points cardinaux de sa politique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Droits de douane sur certains secteurs (acier, aluminium, automobile), certains pays (Chine, Canada, Mexique) ou encore universels – incluant des denrées introuvables sur le sol américain comme le cacao… Le chef de l’Etat a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits entrant dans son pays, avant de faire en partie marche arrière.Deux tribunaux de première instance ont considéré cette semaine qu’il n’avait pas le droit de décréter certains de ses droits de douane. Ceux-ci restent toutefois en vigueur tant que l’affaire n’est pas tranchée définitivement sur le fond.- “Diable dans les détails” -Le président américain a aussi vanté en Pennsylvanie le rapprochement qu’il a lui-même approuvé la semaine dernière entre US Steel et son concurrent japonais Nippon Steel, et sur lequel peu d’informations avaient filtré.”Le plus important, c’est que US Steel continuera à être contrôlé par les Etats-Unis, autrement je n’aurais pas conclu cet accord”, a expliqué Donald Trump, en assurant que Nippon Steel allait injecter 14 milliards de dollars “dans le futur” de US Steel.Fin 2023, les deux groupes industriels avaient annoncé un projet d’acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de US Steel par Nippon Steel.L’opération, à laquelle Donald Trump s’est lui-même longtemps opposé, s’est retrouvée au cÅ“ur de la campagne présidentielle américaine de 2024, car elle concerne au premier chef la Pennsylvanie, un Etat stratégique sur le plan électoral, qui est aussi le berceau de l’aciérie aux Etats-Unis.L’ex-président Joe Biden avait bloqué l’opération quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche en janvier, arguant de questions de sécurité.M. Trump avait décidé de réexaminer le projet.”Chez Nippon Steel, ils n’ont pas cessé de me demander (de valider l’opération), j’ai refusé encore et encore et j’ai fini par me dire que ces gens voulaient vraiment faire quelque chose de grand”, a-t-il décrit.”Je dois approuver l’accord final avec Nippon, et nous n’avons pas encore vu cet accord final, mais ils ont pris un très grand engagement”, a-t-il ajouté en rentrant à Wahington vendredi soir.Dans la foulée vendredi, le syndicat USW, qui représente les salariés de la métallurgie, a exprimé son fort scepticisme dans un communiqué, expliquant n’avoir pas été consulté ni mis dans la confidence sur les conditions de l’accord.”C’est facile de publier des communiqués de presse et de faire des discours politiques. C’est difficile de graver des engagements dans le marbre. Le diable est toujours dans les détails, et c’est particulièrement vrai avec un mauvais protagoniste comme Nippon Steel”, cingle le syndicat.

Dette: S&P laisse un répit à la France en laissant sa note inchangée

Un répit pour la France: l’agence de notation américaine S&P n’a pas modifié vendredi la note de la dette française, évaluée à AA- et assortie depuis février d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait être rétrogradée.L’agence n’a publié aucun commentaire, laissant sa notation telle quelle. Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Economie “prend bonne note” de cette décision, sans plus de détail.Le 28 février, S&P avait assorti la note AA- (“bonne qualité” de crédit) du pays d’une perspective négative, évoquant des finances publiques “sous pression” et un “soutien politique aux réformes limité” malgré l’adoption du budget 2025, une menace d’abaissement qui ne s’est pas concrétisée vendredi même si la situation n’a guère changé depuis.Le Premier ministre François Bayrou a averti en début de semaine qu’il allait demander “un effort à tous les Français”, en n’excluant pas une hausse générale de la TVA pour financer des dépenses sociales, la “TVA sociale”.Il doit trouver 40 milliards d’euros l’an prochain entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales. Il a admis, mercredi devant le Sénat, “qu’aucune des mesures” qui composeront le plan général de retour à l’équilibre des finances publiques que proposera le gouvernement “avant le 14 juillet”, n’était encore arrêtée.Une méthode de concertation avec les partenaires sociaux et surtout les partis politiques assumée, pour éviter une nouvelle censure parlementaire, mais qui laisse planer l’incertitude sur la force des mesures qui peuvent être prises d’ici fin septembre lors de la présentation des budgets.Lundi, la Cour des comptes avait averti par ailleurs d’un risque de “crise de liquidité” de la Sécurité sociale l’an prochain en raison du dérapage “hors de contrôle” de ses dépenses.Par deux fois devant le Parlement mercredi, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a surpris en affichant fermement l’objectif d’un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale en 2029. Selon les projections économiques révisées de la Commission européenne, publiées le 19 mai, la France enregistrera le pire déficit public de la zone euro en 2025 et 2026, à respectivement 5,6% et 5,7% du PIB. Le gouvernement quant à lui table encore sur 5,4% en 2025 et 4,6% en 2026, pour revenir sous 3% en 2029.-28 novembre -Ces projections de la Commission, souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, “montrent l’extrême insuffisance des mesures déjà votées pour assainir les finances publiques”. La charge des intérêts annuels de la dette, qui est à 113% du PIB, est selon lui “presque hors de contrôle” et représente désormais 5,6% des recettes fiscales en 2025, contre 2% aux Pays Bas ou 2,7% en Allemagne – deux pays notés AAA, la note maximum.A l’instar de M. Dor, les économistes interrogés par l’AFP avaient pourtant estimé qu’il était peu probable que la note de la France soit rétrogradée vendredi, tablant plutôt sur l’échéance du 28 novembre, prochain passage en revue par l’agence américaine.”Ils vont attendre de voir ce qui arrivera avec les discussions budgétaires pour 2026, avec cette volonté de faire des économies”, avait souligné Charlotte de Montpellier, économiste d’ING.L’agence américaine avait déjà abaissé le 31 mai 2024 la note du pays, passée de “AA” à “AA-“, sanctionnant la “détérioration de la position budgétaire” du pays, une première rétrogradation depuis 2013.Parmi les autres agences de notation, Fitch, qui classe également la France AA- avec perspective négative, avait confirmé sa notation lors de sa dernière revue mi-mars.Moody’s, qui avait abaissé d’un cran la note du pays en décembre, la classe Aa3, l’équivalent de AA-, mais avec perspective stable, et n’a pas actualisé cette note lors de sa revue en avril.

Wall Street termine sans direction claire face aux tensions commerciales sino-américaines

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, ralentie par les tensions commerciales entre Washington et Pékin, alors que Donald Trump a accusé la Chine de ne pas respecter l’accord de détente négocié entre les deux puissances.Le Dow Jones a avancé de 0,13%, l’indice Nasdaq a perdu 0,32% et l’indice élargi S&P 500 a terminé proche de l’équilibre (-0,01%).”Sans la guerre commerciale, le marché se porterait plutôt bien”, commente auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.Engagé dans une bataille juridique autour de ses droits de douane, le président américain, Donald Trump, a ravivé vendredi les tensions commerciales avec la Chine en accusant Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève.”Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous”, a dénoncé M. Trump dans un message sur son réseau Truth Social, sans préciser quelles actions menées par Pékin il visait. Les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord le 12 mai à Genève afin de suspendre temporairement l’escalade commerciale qui avait porté les droits de douane sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux produits chinois à 145%.Certains acteurs de Wall Street “craignent que les remarques” de Donald Trump “ne soient un avant-goût de ce qui pourrait se passer” dans les relations commerciales sino-américaines, indique dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Il y a encore “beaucoup de volatilité, (…) et pas de catalyseur pour pousser le marché vers le haut tant que nous n’aurons pas résolu certaines de ces incertitudes concernant le commerce”, souligne M. Cahill.Le marché “est moins sensible à chaque gros titre” sur les droits de douane, tempère-t-il toutefois.Côté indicateurs, la place new-yorkaise a été quelque peu rassurée par les derniers chiffres de l’inflation aux Etats-Unis en avril, publiés vendredi.Selon l’indice officiel PCE, les prix ont progressé de 2,1% sur un an en avril (contre 2,3% en mars et 2,6% en février).Les analystes s’attendaient à voir l’inflation ralentir un peu moins, à +2,2%, selon le consensus publié par MarketWatch.”L’inflation n’a, bien sûr, pas encore atteint le niveau de 2%, ou moins de 2%, recherché par la banque centrale américaine (Fed) (…), mais cela va vraiment dans la bonne direction”, estime M. Cahill.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait, à 4,40% vers 20H10 GMT, contre 4,42% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, le groupe de prêt-à-porter Gap a plongé de 20,18% à 22,31 dollars, après la publication de ses résultats, l’entreprise estimant notamment le coût des droits de douane à plus de 100 millions de dollars. Sur l’année, Gap s’attend à réaliser un chiffre d’affaires similaire à l’exercice précédent.L’enseigne de produits cosmétiques Ulta Beauty a brillé (+11,78% à 471,46 dollars), portée par des résultats trimestriels bien au-dessus des attentes des analystes, ainsi que des prévisions annuelles revues à la hausse.La chaîne de supermarchés de demi-gros Costco a également été recherchée (+3,12% à 1.040,18 dollars) après avoir publié la veille des résultats qui ont dépassé les attentes des analystes.

Trump ravive les tensions commerciales avec la Chine

Engagé dans une bataille juridique autour de ses droits de douane, le président américain, Donald Trump, a ravivé vendredi les tensions commerciales avec la Chine en accusant Pékin de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève.”Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous”, a dénoncé M. Trump dans un message sur son réseau Truth Social, sans préciser quelles actions menées par Pékin il visait. “Cela m’apprendra à vouloir être gentil”, a-t-il ajouté.Selon le Wall Street Journal, le problème viendrait de la lenteur avec laquelle la Chine a accordé de nouvelles licences d’exportation de terres rares et d’autres éléments nécessaires aux semiconducteurs et automobiles.Les Etats-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord le 12 mai à Genève afin de suspendre temporairement l’escalade commerciale qui avait porté les droits de douane sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux produits chinois à 145%.Après deux jours de rencontre, Washington et Pékin avaient accepté de réduire temporairement leurs droits de douane pour les abaisser à respectivement 30% et 10%, s’engageant à poursuivre les discussions en vue d’un accord commercial.Mais le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a reconnu jeudi que ces discussions étaient “un peu au point mort”, ajoutant espérer que Donald Trump rencontrerait prochainement son homologue Xi Jinping pour débloquer les négociations.Interrogé vendredi sur les propos de M. Bessent, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a répondu lors d’un point de presse que la Chine avait “déjà clairement exprimé sa position sur les droits de douane à de nombreuses reprises”.”Je suis persuadé que je discuterai avec le président Xi et que nous trouverons, je l’espère, une solution”, a déclaré vendredi Donald Trump à des journalistes.Les marchés financiers ont réagi de manière mitigée à ces nouveaux soubresauts. Wall Street a terminé la semaine sans direction claire, ces querelles judiciaires sur les droits de douane ayant à nouveau attisé les incertitudes.Le nouveau coup de sang de Donald Trump survient deux jours après que le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) a estimé que le président américain avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, alors qu’il s’agit d’une prérogative du Congrès.Cette décision bloquait dès lors tant les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine que ceux dits “réciproques” infligés début avril à plusieurs pays.- Discussions avec l’Europe et le Japon -D’autres surtaxes n’étaient en revanche pas concernées: celles visant des secteurs d’activité particuliers, comme l’acier et l’aluminium ou l’automobile.Mais moins de 24 heures plus tard, une cour d’appel a suspendu la décision de première instance, le temps de se prononcer sur le fond.En parallèle, un autre tribunal, à Washington, a estimé que les surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine étaient “illégales” et ne pouvaient être collectées, assortissant sa décision d’un sursis le temps d’un éventuel appel.Saluant sa victoire en appel, le président américain s’en est pris jeudi à l’ITC, le qualifiant d'”horrible” et réclamant que sa décision soit “rapidement et résolument” inversée.Conscient que son répit n’est que temporaire, il a estimé que si la décision de l’ITC était maintenue, cela “détruirait complètement le pouvoir présidentiel – la présidence ne serait plus jamais la même!” Il s’est aussi agacé de voir le jugement de première instance accueilli avec soulagement en dehors des Etats-Unis.Après la décision de l’ITC, la Chine avait pressé Washington d'”annuler totalement les droits de douane unilatéraux injustifiés”, par la voix d’une porte-parole du ministère du Commerce.Le Premier ministre canadien, Mark Carney, avait lui salué la suspension de ce qu’il considère être des droits de douane “illégaux et injustifiés”.Mais les discussions se poursuivent en parallèle. L’agence de presse Kyodo a ainsi fait état d’échanges entre les gouvernements japonais et américain, sans cependant qu’il n’y ait d’avancée.Interrogé sur CNBC, le représentant américain au Commerce (USTR), Jamieson Greer, a assuré qu’il aurait de nouveaux échanges en marge d’une réunion ministérielle à Paris de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), avec l’Union européenne mais aussi le Vietnam et la Malaisie.”Les négociations sont en cours. Nous espérons obtenir de nouveaux accords dans les prochaines semaines”, a-t-il ajouté.burs-els/cyb

La Bourse de Paris termine en recul

La Bourse de Paris a fini en baisse vendredi, le regard toujours rivé sur la politique commerciale de Donald Trump, après de nouveaux commentaires de ce dernier contre la Chine.Le CAC 40 a perdu 0,36% à 7.7751,89 points, en recul de 27,83 points. Jeudi, il avait terminé en léger recul de 0,11%.Sur le mois de mai, l’indice vedette parisien prend en revanche 2,08%, porté, comme l’ensemble des places européennes, par la suspension de la plupart des droits de douane imposés début avril par le président américain, en attendant des négociations avec ses partenaires.Mais les interrogations restent entières sur l’issue de ces discussions.Vendredi, le président américain Donald Trump s’en est de nouveau pris à la Chine sur son réseau social Truth, accusant Pékin de ne pas avoir respecté les conditions de l’accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève pour abaisser leurs droits de douane réciproques.”Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous”, a dénoncé M. Trump dans son message, sans préciser quelles actions menées par Pékin seraient visées. Son secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé de son côté que les discussions commerciales avec la Chine étaient “un peu au point mort”.Dans ce contexte, “on ne peut pas nier une certaine lassitude des indices boursiers”, explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.Mais si l’incertitude est grande, “les marchés commencent à s’habituer à ces soubresauts” et “restent positifs quant aux discussions entre l’Union Européenne et les États-Unis”, tempère Eymane Cherfa, analyste de Myria AM, interrogé par l’AFP.Pour l’UE, trouver une solution “reste une priorité absolue”, a souligné vendredi sur X le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic. “Nous restons en contact permanent” avec les États-Unis, a-t-il ajouté.Côté valeurs, Sanofi a chuté de 4,84% à 87,52 euros, après avoir annoncé l’échec d’une étude clinique dans la dernière étape avant la commercialisation d’un traitement contre la bronchite du fumeur.

Les Bourses européennes terminent dispersées

Les marchés boursiers européens ont terminé sans direction commune vendredi, le regard toujours rivé sur la politique commerciale de Donald Trump, après de nouveaux commentaires de ce dernier contre la Chine.Paris a perdu 0,36%, quand Francfort (+0,27%) et Milan (+0,26%) ont progressé. Londres a gagné 0,64%. Toutes les places européennes terminent le mois de mai avec des hausses mensuelles allant de 2 à plus de 6%.