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Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été “un peu seule”

Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été “un peu seule” dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d’un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une “soumission” de l’Europe, a estimé que ce n’était “pas la fin de l’histoire”, et qu’il fallait “un processus encore pas totalement élucidé de ratification” de cet accord.”Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d’une manière ou d’une autre leur mot à dire”, a-t-il ajouté. “Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu’on considérait comme excessives”, a-t-il affirmé avant de s’interroger: “Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui”. “Est-ce qu’on a le sentiment qu’à l’intérieur de l’Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui”, a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, “la voie pour l’Europe est une voie d’affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible”.La classe politique française a été unanime à dénoncer l’accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes. Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l’Union européenne n’ait pas été assez “crainte” dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre “d’exigence et de fermeté” dans la suite des discussions.

Renault compte accélérer au deuxième semestre avec son nouveau patron François Provost

Le groupe Renault, dont le bénéfice a plongé au premier semestre, s’est cependant mieux défendu que la plupart de ses concurrents et compte accélérer au deuxième semestre avec son nouveau patron François Provost.Le constructeur automobile français a publié jeudi un bénéfice ajusté semestriel en chute de 69%, à 461 millions d’euros, notamment à cause de la forte concurrence sur le marché européen.”Nos résultats du premier semestre, dans un contexte de marché difficile, n’étaient pas en ligne avec nos ambitions initiales”, a déclaré dans un communiqué le nouveau directeur général du groupe, François Provost. L’environnement est “difficile en Europe, marqué par la baisse du marché +retail+ (les clients particuliers, NDLR) et par un marché des véhicules utilitaires en fort repli”, a expliqué le constructeur.Ces résultats étaient attendus: mi-juillet, Renault avait déjà revu légèrement en baisse ses objectifs annuels.- “Continuité” -François Provost a assuré jeudi, lors de sa première conférence de presse à la tête du groupe, qu’il avait “le Losange au cÅ“ur” et qu’il jouerait la “continuité” après le départ surprise de son prédécesseur Luca de Meo pour le géant du luxe Kering. Après la Renault 5 ou le SUV Dacia Bigster, ce polytechnicien de 57 ans doit lancer une deuxième vague de nouveaux modèles. Il compte aussi accélérer la transformation du groupe français de près de 100.000 salariés.Au premier semestre, l’entreprise a rencontré moins de difficultés que ses concurrents Volkswagen ou Stellantis, bien plus exposés aux droits de douane américains.Selon les analystes d’Oddo BHF, François Provost “amène une visibilité très attendue” chez Renault.Comme annoncé début juillet, l’évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats se sont cependant traduits par une perte nette de 11,2 milliards d’euros dans les comptes semestriels de Renault.Le chiffre d’affaires du constructeur français (marques Renault, Dacia, Alpine) a atteint 27,6 milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 2,5% sur un an.Des lancements récents de véhicules (les SUV Dacia Bigster et Renault Symbioz, ou la Renault 5 électrique) ont permis d’augmenter les ventes et “cet effet positif continuera de s’améliorer au cours du prochain semestre”, espère Renault.Les ventes des versions hybrides de ses Clio, Captur, Symbioz ont fortement grimpé et représentent près d’un tiers des ventes en Europe. Mais si les ventes de voitures électriques progressent encore plus fort, ces véhicules ne représentent encore que 12,3% des ventes au premier semestre.”Nous savons exactement ce qu’il faut faire, notamment en ayant +benchmarké+ (comparé, NDLR) nos meilleurs compétiteurs, notamment nos compétiteurs asiatiques”, a souligné François Provost.- Formule 1 – Si, sous Luca de Meo, le constructeur est sorti de l’ornière où il se trouvait en 2020, il doit encore retrouver des marges stables et se développer à l’international. Le groupe a déjà fait des économies au premier semestre (287 millions d’euros), notamment grâce à de bonnes négociations sur ses achats. Renault compte renforcer ce plan d’économies du côté des frais administratifs comme des coûts de production et de recherche et développement. Il a dit avoir gelé les embauches au niveau mondial jusqu’à la fin de l’année, sauf pour les ouvriers dans les usines.François Provost a en revanche confirmé le coûteux engagement de l’écurie Alpine en F1, avec l’ambition de “rencontrer le succès” en 2026 avec une nouvelle voiture.Pour se développer à l’international, Renault gardera parmi ses “priorités” l’Amérique du Sud et l’Inde, mais ne s’intéressera ni à la Chine ni aux Etats-Unis, a précisé son nouveau patron.”Il n’y a pas de projet de grande alliance” avec son partenaire chinois Geely (propriétaire de Volvo Cars, entre autres), a-t-il souligné.Renault vise désormais une marge opérationnelle à 6,5% du chiffre d’affaires pour l’année 2025, contre une marge supérieure ou égale à 7% précédemment.La présentation du nouveau plan stratégique, qui doit succéder à la Renaulution de Luca de Meo, retardée de quelques mois, est désormais prévue au premier semestre 2026.La CFDT Renault a estimé dans un communiqué que “l’arrivée d’un nouveau directeur général constitue une opportunité de renouer un dialogue social de qualité”. Elle observe que “le groupe préserve ses fondamentaux” mais s’inquiète de la “baisse marquée” du marché des utilitaires.  Le syndicat invite donc à “évaluer sans tarder” l’impact social de ce recul et appelle François Provost à “garantir l’emploi et les conditions de travail sur les sites concernés”.

Maltraitance animale: plainte de L214 contre l’abattoir de Porto-Vecchio

Une enquête a été ouverte mercredi par le parquet d’Ajaccio après le dépôt d’une plainte contre l’abattoir de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) pour “sévices graves et mauvais traitements”, plainte déposée par l’association animaliste L214.L’enquête, confiée à la gendarmerie de Porto-Vecchio, a été ouverte “à ce stade pour des manquements supposés aux règles de l’abattage et des non-conformités aux règles d’étourdissement des animaux”, a précisé le procureur d’Ajaccio, Nicolas Septe, à l’AFP.En rendant publiques des vidéos filmées dans cet abattoir les 7 mai et 7 juillet, L214 a dénoncé dans un communiqué des “dysfonctionnements graves” dans l’abattage des vaches et veaux, “saignés encore conscients après des étourdissements ratés”, et dans l’abattage rituel de vaches, veaux et moutons, qui “subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif”.L214 assure que “les animaux sont tués dans d’immenses souffrances” et que la viande produite est distribuée “partout en Corse, en supermarchés, en vente directe chez les éleveurs et chez les artisans-bouchers”. L’association déclare également que son enquête a révélé “la complicité des services de l’État, dont la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) de Corse-du-Sud, dans les pratiques d’abattages illégales et des installations non-conformes de cet abattoir”, en demandant à la préfecture sa “fermeture immédiate”.Dans une vidéo filmée par l’association et consultée par l’AFP, L214 montre ainsi une supposée vétérinaire-inspectrice indiquant à un employé de l’abattoir: “On va faire comme ça car je comprends qu’il y a une commande qu’il faut respecter, mais ce n’est pas conforme à la réglementation”.Réagissant à ces “accusations graves” et regrettant “la mise en cause de l’intégrité professionnelle de plusieurs agents de l’État”, la préfecture de Corse-du-Sud a indiqué dans un communiqué que le “montage vidéo” de L214 reprenait “de manière trompeuse les propos d’une fonctionnaire” et que la communication de l’association “éludait volontairement l’intervention de l’inspectrice qui a conduit à suspendre l’abattage compte tenu des dysfonctionnements qu’elle observait”.”Les procédures de contrôle ont été respectées lors des inspections ciblées par l’association”, assure la préfecture, reconnaissant que “les vidéos diffusées par L214 permettent cependant d’observer des non-conformités non constatées lors des inspections”.Des “investigations approfondies” ont donc été “engagées dès aujourd’hui”, précise la préfecture, selon qui “aucun élément constaté lors des contrôles réguliers (…) ne justifie à ce jour une fermeture immédiate de l’établissement”.En réaction, L214 a annoncé jeudi soir “engager un recours en responsabilité contre l’État auprès du tribunal administratif de Bastia pour manquements à sa mission de contrôle vétérinaire à l’abattoir de Porto-Vecchio”.”La communication de la préfecture est un écran de fumée pour éviter de s’expliquer sur les graves dysfonctionnements qu’elle couvre”, a déclaré Sébastien Arsac, responsable des enquêtes de L214.L’association, qui indique “avoir déjà fait condamner cinq fois l’État pour des faits similaires”, appelle à un “rassemblement pacifique” le 7 août à 10h00 devant la préfecture.Propriété de la Collectivité de Corse, cet abattoir est géré par le Syndicat mixte de l’abattage en Corse (Smac).En mars, L214 avait porté plainte contre un abattoir de Charlieu (Loire), le troisième de la région Auvergne-Rhône-Alpes visé par une enquête de l’association. Les deux premiers avaient vu leur activité suspendue.Plusieurs organisations de défense des animaux, dont les fondations 30 millions d’amis et Brigitte Bardot, ont appelé fin avril la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, à ordonner une inspection généralisée sur la protection animale dans les abattoirs, après les révélations de L214.

Inquiets pour leur avenir, les Français se ruent sur l’assurance vie

Les assureurs se frottent les mains: les Français, poussés à épargner par la peur du lendemain, n’ont jamais autant garni leurs comptes d’assurance vie que depuis le début de l’année.Ils ont déposé 97,8 milliards d’euros sur leurs contrats, du jamais vu, selon les données publiées jeudi par France Assureurs.Le “climat anxiogène” pousse les épargnants à mettre de l’argent de côté, explique à l’AFP le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel.Le taux d’épargne des Français a d’ailleurs atteint au premier trimestre son niveau le plus haut en 45 ans, exception faite de la période de la crise sanitaire liée au Covid, selon l’Insee.Le débat sur la réduction du déficit budgétaire, souvent accompagné de perspectives de hausses d’impôts, encourage notamment les retraités à mettre davantage d’argent sur leurs assurances vie, au détriment de la consommation, analyse M. Crevel.Les épargnants capitalisent aussi volontiers les intérêts générés par leurs placements, au lieu de les retirer.”Si on épargne, c’est qu’on est inquiet, c’est qu’on ne consomme pas, qu’on a peur de l’avenir”, résumait ce mois-ci auprès de l’AFP un banquier français.Les grands réseaux bancaires – Crédit Agricole, la Banque postale, Crédit Mutuel, BNP Paribas ou encore Société Générale – sont les grands gagnants puisqu’ils concentrent, via leurs filiales d’assurances, l’essentiel des encours de l’assurance vie.Au cours du premier semestre, les prestations versées par les assureurs, en cas de rachat par l’épargnant ou de distribution aux bénéficiaires en cas de décès, ont reculé de 7% sur un an, à 71,2 milliards d’euros.La différence entre cotisations et prestations, appelée collecte nette, atteint logiquement un montant qui n’avait plus été vu depuis 2010 pour un premier semestre, à 26,6 milliards d’euros.Dont 5 milliards pour le seul mois de juin, le double de celui observé en juin 2024.- Plus risqué -Le directeur général de France Assureurs Paul Esmein a sobrement souligné jeudi la “bonne dynamique de l’assurance vie (…) qui s’est poursuivie tout au long du semestre”, à l’occasion d’une conférence téléphonique.La progression de l’assurance vie cache par ailleurs une réalité contrastée entre les supports d’investissement. D’un côté, les unités de comptes (UC), investissements plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, ont connu une collecte nette de 23,8 milliards d’euros. De l’autre les fonds en euros, garantis en capital, n’ont augmenté que de 2,9 milliards d’euros.L’assurance vie reste, de loin, le placement le plus important en valeur en France. En janvier, l’encours total de l’assurance vie a dépassé pour la première fois le cap des 2.000 milliards d’euros. Fin juin, il atteignait 2.052 milliards d’euros (+5% sur un an).L’épargne réglementée, autre réserve d’argent importante des Français, n’a pas pu rivaliser sur la première moitié d’année. L’encours des Livrets A n’a augmenté que d’à peine 3 milliards d’euros entre janvier et juin, selon les dernières données de la Caisse des dépôts, neuf fois moins que l’assurance vie.- “Avantage comparatif” -La baisse du taux du Livret A au 1er août, de 2,4% à 1,7%, devrait encore déséquilibrer le match entre ces deux familles d’épargne.”La diminution du taux de rémunération de l’épargne de court terme redonne un avantage comparatif à l’assurance vie”, a souligné M. Crevel, dans une note.Le taux moyen des supports en euros, communiqués en début d’année par les assureurs, tourne autour de 2,6%, selon les données publiées mercredi par le gendarme de la profession, l’ACPR, adossé à la Banque de France.Une différence de taille cependant: ce dernier taux n’est pas net d’impôts, contrairement à celui du Livret A.La lobby des compagnies d’assurances s’est aussi félicité du fort développement commercial des plans d’épargne retraite (PER): les versements (transferts compris) sur les PER assurantiels ont représenté 9,1 milliards d’euros au premier semestre 2025, 30% de plus que l’an dernier à la même période.À fin juin 2025, les PER assurantiels comptaient 7,4 millions d’assurés pour un encours de 101,3 milliards d’euros.Support français de la retraite par capitalisation, le PER est un produit “tunnel”, qui s’envisage sur le long terme. Les versements sont libres mais ne seront pas récupérables avant l’âge de la retraite, sauf cas exceptionnels.

LGV Sud-Ouest: des collectivités poussent pour le maintien du financement du projet

Inquiètes d’un potentiel abandon du projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux, Toulouse et Dax sur fond de rigueur budgétaire, plusieurs collectivités du Sud Ouest ont appelé l’État jeudi à tenir “ses engagements financiers”.Cette nouvelle infrastructure, évaluée à 14,3 milliards d’euros en 2020, doit être financée à 40% par l’État, 40% par des collectivités locales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l’Union européenne.Ce plan de financement a été validé la semaine dernière par la justice administrative après le recours d’opposants.Mais selon les journaux l’Humanité et les Echos, citant ces dernières semaines des sources au sein du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) et du ministère de l’Économie, le gouvernement pourrait “réexaminer” son soutien au projet, figurant parmi “les plus fragiles” dans la liste d’infrastructures de transports à financer en temps de rigueur budgétaire.- “Aucune décision” – Sollicité jeudi par l’AFP, Bercy a renvoyé au ministère des Transports. “Aucune décision n’a été prise dans ce sens”, a réagi celui-ci, expliquant que le “projet avance à bon rythme” et que les travaux actuels “participent à libérer la capacité des nÅ“uds de Bordeaux et Toulouse et sont indispensables”.Lancé il y a 18 mois au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, “le chantier ne peut être interrompu par une vision comptable et court-termiste”, alertent jeudi dans un communiqué commun ces deux métropoles, les régions d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, et les départements de la Haute-Garonne et des Landes.Pour ces collectivités, qui pressent le gouvernement à tenir “ses engagements financiers”, ce projet financé sur 40 ans représenterait  pour l’Etat “un investissement dans l’avenir d’environ 140 millions d’euros par an” , soit “0,03% de son budget annuel”.- “Chantier du siècle” – “On a un chantier du siècle, pour un projet européen, de décarbonation massif. Si l’État sur 40 ans ne peut pas financer sa part de quelques milliards, où va-t-on?”, s’interroge le président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.La LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3H10, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins qu’actuellement et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.Selon ses partisans, la ligne devrait, en libérant des voies au fret ferroviaire, concurrencer les 10.000 camions de marchandises circulant quotidiennement entre l’Espagne et Bordeaux.Les 358 km de voies nouvelles permettront aussi de “doubler nos capacités ferroviaires, tant en faveur des TER que des Intercités, des trains de nuit et des TGV, et de mettre en service les RER métropolitains de Toulouse et Bordeaux”, parie la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans la Dépêche du Midi.Si le projet est largement soutenu en Occitanie, quelques collectivités de Nouvelle-Aquitaine s’y opposent, comme la mairie de Bordeaux ou la communauté d’agglomération Pays basque, et certaines ont renoncé à le financer ou voté une contribution plus faible qu’attendu.En cas de changement de position de l’État, “la question du maintien de notre engagement va se poser au regard de la situation financière du département”, s’est notamment inquiété jeudi le président du département des Pyrénées-Atlantiques Jean Jacques Lasserre, pro-LGV.- Alternative – Selon le collectif d’opposants LGV Non merci, qui rappelle que le chiffrage du projet date de 2020, avant plusieurs années de forte inflation, les dépenses engagées depuis le début du chantier ont déjà dépassé de 10% le budget initialement prévu sur cette phase de travaux.”Les collectivités peuvent encore dire stop”, a martelé le collectif, qui promet de nouvelles actions en justice contre le projet.Au premier rang des élus locaux anti-LGV, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic et le président Renaissance de l’agglomération basque et maire de Bayonne Jean-René Etchegaray ont appelé jeudi à une solution alternative de “moindre coût”, en modernisant la ligne existante entre Bordeaux, le Pays basque et l’Espagne.Mais pour Alain Rousset, cette alternative “bloquerait la seule ligne existante pendant au moins de 10 ans de travaux” pour “un coût sensiblement équivalent”. 

Safran choisit la France pour une nouvelle usine de freins carbone

Bénéficiant de l’accès promis à une électricité abordable, le motoriste et équipementier aéronautique français Safran a annoncé jeudi choisir la France pour implanter une nouvelle usine de freins carbone dans l’Ain, un investissement “de plus de 450 millions d’euros à terme”.”Nous avons pris cette décision sur des critères totalement objectifs et économiques”, a déclaré le directeur général de Safran Olivier Andriès au cours d’une conférence téléphonique en rappelant que “l’énergie représente 30% des coûts de production des freins carbone”.”La garantie pour cette nouvelle usine d’un accès sécurisé à une électricité décarbonée à un prix stable et compétitif à long terme a permis ce choix d’implantation”, a expliqué le groupe dans un communiqué.Safran disait, fin 2024, hésiter à installer ce projet en Amérique du Nord en raison du coût de l’énergie.L’Ain a été choisi au détriment d’une localisation dans l’Oregon, aux Etats-Unis, et une autre au Québec, en prenant en considération “le coût d’acquisition du terrain, le coût de la connexion et les aides qu’on reçoit à ce niveau-là et le coût de l’électricité et de l’énergie”, a souligné M. Andriès. – “Merci à EDF” -“Le changement de leadership” chez EDF avec Bernard Fontana qui a remplacé Luc Rémont en mai a “beaucoup compté” dans cette décision, a-t-il fait valoir. Sous la présidence de M. Rémont, les relations d’EDF avec l’Etat-actionnaire et les industriels s’étaient envenimées sur fond de désaccords, principalement sur le financement du nouveau programme nucléaire et le tarif de l’électricité pour l’industrie.”On est entrés dans une nouvelle dynamique de discussions avec EDF depuis le mois de mai par rapport à la situation où l’on était en tout début d’année. Cela a beaucoup compté”, a détaillé M. Andriès. “Il y a une politique commerciale qui se déploie depuis quelques mois et notamment depuis le changement de gouvernance”, qui “se fait aujourd’hui au service de l’industrie française”, a confirmé l’Elysée. “Il y a une relation de travail avec les industriels pour avoir un modèle équilibré et rentable”.”Un choix de souveraineté et de réindustrialisation, de décarbonation et d’avenir ! Merci à EDF: notre électricité propre et compétitive attire les leaders mondiaux. L’industrie c’est ici!”, a réagi Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. L’annonce de la localisation de cette usine en France avait été faite par le président de la République en 2019 et les services de l’Etat, essentiellement à Bercy, se sont depuis mobilisés pour rendre ce projet compétitif pour Safran.L’Etat a annoncé une subvention à hauteur de 15 millions d’euros et la région a fait une promesse de subvention de 16 millions d’euros, indique-t-on au ministère de l’Economie.Le délai du raccordement aux réseaux de transport d’électricité RTE, point clé pour les implantations d’usines, a été raccourci à 45 mois pour ce projet contre 60 mois habituellement. – 200 emplois -Cette usine, dont l’entrée en service est prévue en 2030, complétera le dispositif mondial existant de Safran qui possède déjà des installations pour la fabrication de freins carbone à Villeurbanne (France), Walton (Etats-Unis) et Sendayan (Malaisie).Ce site permettra à Safran d’accroître progressivement sa production pour atteindre une augmentation de 25% en 2037 par rapport à ses capacités actuelles.Quelque 200 emplois “hautement qualifiés” vont être créés à horizon de 2040, a précisé M. Andriès.L’arrivée de Safran dans l’Ain “est le fruit d’un travail collectif, exigeant, conduit avec méthode et détermination par la région” Auvergne-Rhône-Alpes, a aussi souligné Fabrice Pannekoucke, président du conseil régional.Safran Landing Systems équipe à ce jour 55% des avions commerciaux de plus de 100 places et accompagne plus de 500 compagnies aériennes. Plus performants et plus légers, les freins carbone offrent une endurance trois fois supérieure à celle des freins acier tout en permettant aux exploitants de réduire leur consommation de carburant. 

Moins d’eau et moins de “clim”: comment l’hôtellerie teste la sobriété

Pour être cohérent avec ses valeurs, ce propriétaire d’un hôtel breton a pris une décision radicale: fermer sa piscine et son hammam. Un geste rare mais emblématique d’une tendance à la sobriété dans le secteur face au dérèglement climatique. “Ça n’avait pas de cohérence pour moi d’accueillir des clients à ma table, de leur servir une alimentation la plus saine possible et qu’ils se baignent dans une eau chauffée à 32 degrés et chlorée”, explique à l’AFP Nicolas Conraux, chef étoilé de l’hôtel-restaurant La Butte à Plouider (Finistère).La piscine n’est plus: elle a été entièrement recouverte d’un plancher. Le spa subsiste dans sa seule version sauna, limité à 55 degrés. L’offre bien-être de l’hôtel quatre étoiles a été repensée: “le luxe de demain, ce n’est pas d’arriver dans un établissement avec la plus belle piscine et des produits d’accueil suremballés, c’est la sobriété”, estime-t-il.L’eau est un “gros sujet” pour l’hôtellerie, souligne Jean-Pierre Nadir, fondateur de Fairmoove Solutions, qui propose de mesurer et d’améliorer l’impact environnemental des établissements touristiques.”Un hôtel en moyenne consomme 170/180 litres d’eau par nuitée par client. Pendant les canicules, certains peuvent monter à plus de 500 litres ! Mais certains acteurs très engagés sont à moins de 80 litres”, poursuit-il.C’est la cas d’Eklo, chaîne hôtelière économique qui ouvrira cet automne son douzième établissement en France.”Dès la construction, on respecte certaines normes dans notre cahier des charges. On utilise la gestion technique du bâtiment (GTB) pour maîtriser les températures de chauffage et de climatisation”, explique le directeur technique Stéphane Mascunan.”On essaie de mettre en oeuvre des thermostats simples, sans affichage, car certains clients vont se dire qu’il fait trop chaud s’ils voient 26 degrés.”- Végétalisation -Filtre anti-UV sur les vitres, stores extérieurs et toit végétalisé pour rafraîchir quand c’est possible, thermostat “intelligent” pour régler la température en fonction du nombre d’occupants dans la chambre, pommeau de douche peu consommateur d’eau… la chaîne “explore” de nombreuses solutions.Dans son établissement bordelais où l’installation de la climatisation n’est pas possible, Eklo a testé la végétalisation des façades et va tenter les brasseurs d’air.”On a perdu des clients, et la chaleur n’est pas agréable non plus pour le personnel”, admet Stéphane Mascunan, illustrant la difficulté à éviter la “clim” dans le secteur.Cyril Aouizerate, fondateur de Mob Hôtel, petite chaîne hôtelière certifiée B Corp – label international qui récompense les “bonnes pratiques” sociales et environnementales – abonde.”On a tout essayé, les ventilateurs en bois, on a fait de la pédagogie… mais certains clients comme les Américains ne viennent pas sans la clim”, assure-t-il à l’AFP.La sobriété pour lui passe par la limitation de la température et par l’énergie verte, avec des panneaux solaires, des “doubles rideaux extérieurs et intérieurs” et par des peintures spéciales, notamment réfléchissantes. Tout cela ” a permis de gagner 8 à 10 degrés de moins”, confie Cyril Aouizerate.”Et on ne propose pas de télévision (dans les chambres), on veut que les gens profitent de celles des parties communes”, et de l’échange qui va avec. Une démarche qui séduit les clientèles d’Europe du nord.- Pas de mini-bar -En Bretagne, les décisions radicales de Nicolas Conraux ont certes fait fuir quelques clients “mais c’est complètement anecdotique par rapport au nombre de réservations”.Il a également fait le choix de ne pas mettre de mini-bars, trop consommateurs d’électricité, ni de clim.”La climatisation en Bretagne, c’est une hérésie. Ca sert quatre jours dans l’année. On a planté beaucoup d’arbres sur notre terrain pour rafraichir en cas de pic de chaleur et on dit aux clients d’aller se baigner dans la mer”, indique-t-il.Pour Jean-Pierre Nadir, “il y a des solutions à tout, on peut intégrer de l’architecture climatologique par exemple, orienter les hôtels en fonction de la création de courants d’air, comme dans les palais vénitiens”.Mais ce qui pèse le plus dans les bilans carbone de l’hôtellerie-restauration, ce sont les modes de déplacement des clients et l’acheminement de denrées exotiques.”On réfléchit à inciter nos clients à prendre le train et on achète local, frais et de saison. Il faut rendre l’écologie sympa sans culpabiliser les clients”, résume Marine Angot, chargée de mission RSE chez Eklo.

Le taux du Livret A baisse à 1,7% le 1er août

Le taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) va baisser de 2,4% à 1,7% vendredi, comme annoncé le 16 juillet, une décision prise en raison du niveau d’inflation relativement faible au premier semestre.Cette baisse est inédite par son ampleur depuis 2009. C’est la deuxième cette année, puisque le taux du Livret A, qui se situait encore à 3% début 2025, avait déjà été ramené à 2,4% le 1er février. Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d’inflation (hors tabac) et d’un taux moyen d’intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre écoulé. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l’année.Les Français cumulent plus de 600 milliards d’euros d’épargne sur leurs Livrets A et LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée.Le taux du Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, passera quant à lui vendredi de 3,5% à 2,7%, faisant l’objet d’un “coup de pouce”, car sa formule théorique le faisait ressortir à 2,2%.Presque 12 millions de LEP sont ouverts, loin des 19 millions de personnes éligibles.L’argent placé sur les Livrets A et LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), bras financier de l’Etat, dédie une partie à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L’autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d’Etat) et dans des actions de sociétés cotées.Ce nouveau taux, moins favorable pour le grand public, offre ainsi un bol d’air aux acteurs du logement social qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d’intérêts à verser aux épargnants en fin d’année.

ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d’acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l’acier en Europe d’ici la fin de l’année.De janvier à fin juin, le bénéfice net du deuxième fabricant d’acier mondial a bondi de 39%, à 2,6 milliards de dollars, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.Mais son bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l’application de droits de douane de 50% sur l’acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe.Le chiffre d’affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l’acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros. Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s’est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d’acier bas carbone, y compris pour l’automobile, grâce à la construction d’un nouveau four à arc électrique pour recycler les ferrailles, d’une capacité de 1,5 million de tonnes par an.Le 18 juin, la finalisation de la reprise de la participation de 50% de Nippon Steel dans ce site de l’Alabama a généré un gain exceptionnel de 1,7 milliard de dollars pour le sidérurgiste, après une réévaluation des actifs concernés, qui a nourri l’envolée du bénéfice net du groupe.- Année “cruciale” en Europe -En Europe, les tendances à l’accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures “sont un encouragement pour l’industrie de l’acier”, a jugé M. Mittal.Néanmoins, alors que le plan d’action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des “signaux clairs” pour défendre la production européenne d’acier, “nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d’acier en Europe, NDLR) du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF, ou CBAM en anglais, NDLR) et sur les prix de l’énergie”, a-t-il souligné.”L’année est cruciale pour la sidérurgie européenne et j’espère sincèrement que l’Europe tiendra ses engagements pour défendre et prioriser son industrie domestique de l’acier”, a-t-il ajouté.Tout en faisant miroiter la capacité du groupe à “bénéficier des marchés à forte croissance comme l’Inde ou le Brésil”, le sidérurgiste a renforcé dans son communiqué sa pression sur Bruxelles en estimant “impératif” que la mise en place de nouveaux quotas d’importation intervienne “au second semestre”, ainsi que l’annonce de propositions pour “combler les failles” du MACF.A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d’investir 1,2 milliard d’euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.Lorsque l’électricité est elle-même bas carbone, ces fours électriques sont le premier mode de décarbonation de la sidérurgie, émettant beaucoup moins de CO2 dans l’atmosphère que l’acier primaire issu de hauts-fourneaux fonctionnant au charbon fossile.Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d’acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.En Europe, au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe a reculé, mais il a progressé de 6% sur un an au deuxième trimestre grâce à une hausse de 11% des prix de vente qui a compensé une baisse de 3% des volumes vendus.

La Bourse de Paris termine dans le rouge, minée par les résultats d’entreprises

La Bourse de Paris a terminé dans le rouge jeudi, l’attention des investisseurs se portant essentiellement sur une nouvelle salve de résultats d’entreprises, dont certains étaient en deçà des attentes du marché.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a clôturé en nette baisse (-1,14%), perdant 89,99 points, pour s’établir à 7.771,97 points. La veille, l’indice parisien avait pris 0,06%.La séance s’est focalisée sur les nombreux résultats d’entreprises, dont certains ont affiché des chiffres “en deçà de ce que l’on attendait”, a commenté Peter Vanden Houte, économiste chez ING Belgique.”Encore plus aux Etats-Unis qu’en Europe, les valorisations ont beaucoup augmenté cette année”, a noté cet analyste, selon qui “la moindre déception provoque des corrections assez sévères”. En France, certaines entreprises “ont un peu déçu”, ce qui explique la baisse du CAC 40.La publication des chiffres de l’inflation en France, qui s’est stabilisée à 1% en juillet sur un an, selon l’Insee, a quant à elle peu affecté les marchés, selon M. Vanden Houte.En Allemagne, la hausse des prix est également restée stable en juillet, à 2% sur un an, tout comme en Italie, où elle s’est établie à 1,7% sur un an.Wendel plongeA la clôture, la société d’investissement Wendel a terminé en chute de 10,83%, à 82,35 euros, après avoir publié mercredi un bénéfice net au premier semestre à peine positif, de 4,3 millions d’euros, faute de cessions comptabilisées dans ses résultats. Ce montant est 90 fois inférieur à celui publié il y a un an pour la même période.Accor chuteL’action du groupe hôtelier Accor a reculé de 9,60%, à 44,66 euros, sous forte pression après la publication d’un bénéfice net en baisse et inférieur aux attentes du marché, pénalisé notamment par les taux de change.Sanofi décrocheLe géant pharmaceutique Sanofi a fini dans le rouge à la clôture, en baisse de 7,81% à 78,84 euros, malgré la progression de son chiffre d’affaires de 8,3% au premier semestre et des perspectives de croissance restées inchangées pour le second semestre.Société Générale en grande formeLa banque Société Générale (+6,88% à 55,96 euros) a publié de bons résultats pour son deuxième trimestre, avec un bénéfice net qui s’est envolé de 30,6%, à 1,4 milliard d’euros, ce qui l’a poussé à relever ses objectifs financiers pour 2025.”Les banques ont publié de bons résultats dernièrement”, a souligné M. Vanden Houte.