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Perrier: Nestlé Waters promet de se conformer mais l’avenir reste incertain

Nestlé Waters, mis en demeure par le préfet du Gard, a promis de chercher une solution pour retirer son système de microfiltration controversé de l’eau Perrier, espérant ainsi convaincre les autorités de renouveler l’autorisation d’exploitation des célèbres bouteilles vertes comme “eau minérale naturelle”.Après des semaines de suspense, le préfet du Gard a ordonné mercredi à Nestlé de retirer sous deux mois son système de microfiltration. Il doit dans les trois mois renouveler ou non l’autorisation d’exploitation du groupe.Mais la santé des consommateurs n’est pas menacée, puisque “les bouteilles +Perrier+ commercialisées jusqu’à ce jour ne présentent aucun risque”, souligne dans son communiqué le préfet du Gard, Jérôme Bonet.L’enjeu se situe avant tout sur le plan économique, pour Nestlé Waters, maison mère de Perrier, dont l’image s’est sérieusement ternie, et pour le millier d’employés de l’usine de Vergèze, où l’eau est captée, et leurs familles, dans un département où l’emploi se fait rare.”Une solution technique va être recherchée pour le site de Vergèze”, a réagi dans un communiqué Nestlé Waters France, filiale du géant suisse de l’agroalimentaire: et “si elle est acceptée, (cela) pourrait permettre au préfet d’envisager d’autoriser la poursuite de l’exploitation”.”Nous allons nous attacher à nous conformer aux demandes des autorités”, a souligné Muriel Lienau, présidente de Nestlé Waters & Premium Beverages, “espér(ant) trouver des solutions adaptées aux spécificités de chacun de nos sites”, Perrier mais aussi Contrex et Hépar dans les Vosges, également l’objet d’une mise en demeure préfectorale.Les eaux minérales naturelles, qui sont vendues le plus cher, sont encadrées par une directive européenne de 2009 qui les définit par leur teneur en minéraux et leur “pureté originelle” et indique qu’elles ne peuvent faire l’objet d’aucune désinfection et d’aucun traitement de nature à modifier leur “microbisme” (flore microbienne).Début 2024, le groupe Nestlé avait publiquement reconnu avoir utilisé par le passé des traitements interdits (ultraviolets et charbon actif), puis les avoir remplacés par un système de microfiltration “cartouche à 0,2 micron”, nécessaire selon lui pour “assurer la sécurité alimentaire” des produits.C’est donc ce système de microfiltration que Nestlé va devoir supprimer sur son site de Vergèze, les autorités estimant, en se fondant sur l’avis des experts de l’Agence régionale de Santé (ARS) Occitanie, que ce dispositif “modifie le microbisme de l’eau produite, en contradiction avec la réglementation en vigueur”.Parallèlement, la préfecture du Gard a précisé poursuivre “l’instruction de la demande de renouvellement de l’autorisation”, et sa décision “devra intervenir avant le 7 août”.- “lourdement fautif” -“Un traitement interdit en a remplacé un autre. Le gouvernement, qui avait validé le plan de transformation de Nestlé Waters, est lourdement fautif”, a réagi le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille, dont le rapport est attendu le 19 mai.”Comment produire de l’eau minérale naturelle alors que la pureté originelle de l’eau n’est plus assurée (…) ? Comment assurer désormais une sécurité sanitaire optimale avec un système de filtration par définition moins efficace ?”, s’est-il interrogé.”Aujourd’hui, l’urgence est d’accompagner Nestlé et ses salariés dans la transformation qui sera nécessaire pour limiter la microfiltration”, a de son côté estimé dans un communiqué la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS).Concernant la possibilité pour Nestlé de continuer à exploiter ses cinq forages d’eau minérale naturelle Perrier à Vergèze, des hydrogéologues sollicités par la préfecture du Gard ont d’ores et déjà rendu un avis négatif, avait révélé le 9 avril devant la commission sénatoriale le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe.Face à la difficulté pour lui de produire à Vergèze une eau respectant les normes requises pour les eaux minérales naturelles, le groupe Nestlé avait déjà réaffecté en 2022 deux forages du site pour produire sa nouvelle marque “Maison Perrier”, des boissons aromatisées vendues sans l’appellation “eau minérale naturelle”.L’association de consommateurs Foodwatch a estimé mercredi que “cette décision va dans le bon sens”, espérant que l’information judiciaire entamée parallèlement permettra de “faire toute la lumière sur les agissements commis par la multinationale et ses responsables”.”Perrier, c’est notre histoire. On a tous connu des gens de notre famille, depuis des générations, qui travaillent à Perrier”, avait déclaré fin avril auprès de l’AFP la maire de Vergèze, Pascale Fortunat-Deschamps.ysp-siu-cho-san/ol

WeightWatchers se place en faillite pour alléger sa dette face à une concurrence accrue

Le groupe américain WeightWatchers, fondé en 1963 et concurrencé par l’essor des programmes d’amaigrissement comme par les nouveaux médicaments anti-obésité, a allégé sa lourde dette dans le cadre d’une procédure de faillite, qui ne devrait pas affecter ses clients.”WeightWatchers prend des mesures stratégiques pour éliminer 1,15 milliard de dollars de dette et renforcer sa position financière pour une croissance et une rentabilité de long terme”, a expliqué la société dans un communiqué.Les dirigeants anticipent que WW International reste coté à la Bourse de New York, où le titre s’effondrait cependant mercredi de plus de 40% vers 15H55 GMT.L’entreprise s’est placée volontairement sous la protection de la loi sur les faillites (Chapitre 11) auprès d’un tribunal du Delaware (Est), après avoir trouvé un accord avec la supermajorité requise de ses créanciers pour cette “réorganisation financière”. Ces derniers représentent notamment plus de 72% du volume d’endettement.En vertu de cet accord, qui devrait être validé par la justice dans les quarante jours, sa dette va fondre de 1,6 milliard de dollars, actuellement à 465 millions. Les intérêts annuels vont chuter de moitié, à environ cinquante millions de dollars.”Cette transaction va renforcer de manière importante nos fondations financières”, a relevé Tara Comonte, PDG de WW International, lors d’une audioconférence avec des analystes, soulignant qu’il s’agissait d’un “premier pas crucial pour réinitialiser la structure du capital”.Et la réduction de la charge de la dette “va directement améliorer nos flux de liquidités et notre capacité à investir dans notre activité”, a-t-elle affirmé.Fondé en 1963, Weight Watchers, rebaptisé WW International en 2018 pour marquer un tournant stratégique vers la promotion du bien-être au-delà des programmes de perte de poids, comptait 3,4 millions de membres dans le monde à fin mars.- Perte réduite -Selon ses résultats du premier trimestre, annoncés mardi soir, c’est un repli de 14,2% sur un an.Le chiffre d’affaires a également cédé du terrain (-9,7%), à 186,6 millions de dollars, mais sa perte nette s’est fortement réduite, à 72,6 millions contre 347,9 millions un an plus tôt.”Dans un environnement de gestion du poids en pleine évolution, nous pensons que notre association unique de soutien comportemental basé sur la science, de soins cliniques et d’échanges avec les personnes nous met en position pour produire de meilleures performances”, a relevé Mme Comonte.Les déboires du groupe interviennent sur fond du succès foudroyant de nouveaux médicaments GLP-1 pour lutter contre l’obésité, notamment l’Ozempic et le Wegovy du Danois Novo Nordisk, et le Zepbound de l’Américain Eli Lilly.Fin avril, WW a annoncé un partenariat avec le fournisseur de médicaments Gifthealth pour faciliter l’accès de ses membres au Zepbound.”Nous avons constaté que les membres prenant des traitements anti-obésité, en association avec notre programme comportemental, perdaient 11% de poids de plus que ceux prenant uniquement le médicament”, a précisé Tara Comonte.Selon elle, des études ont aussi montré que les patients sans accompagnement reprenaient deux-tiers du poids perdu dans l’année suivant l’arrêt du GLP-1.Outre cette concurrence médicamenteuse, le groupe pâtit également de la multiplication, en particulier sur internet, des méthodes de perte de poids.Cela représente “un défi” pour gagner de nouveaux membres pour certains produits, a admis Felicia DellaFortuna, directrice financière, lors de l’audioconférence.”WeightWatchers était autrefois la principale destination pour ceux voulant perdre du poids mais le monde a changé”, a commenté Neil Saunders, directeur chez GlobalData, estimant que les nombreux concurrents (programmes et médicaments) avaient rendu le groupe “moins prépondérant”.”Malheureusement, se cumulant avec cette désaffection, il a aussi dû jongler avec des niveaux d’endettement très élevés”, a-t-il souligné.Selon lui, le dépôt de bilan “va résoudre certains problèmes financiers mais cela ne va pas automatiquement créer une activité plus défensive et sensée pour les consommateurs”.WeightWatchers a subi un coup rude lorsque sa plus célèbre actionnaire, l’ex-star de la télévision américaine Oprah Winfrey, a annoncé en février 2024 qu’elle quittait le conseil d’administration après presque dix ans de présence. En Bourse, le titre avait perdu plus de 18% ce jour-là.Elle comptait également donner ses actions, ou leurs produits, et l’exercice des options au Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine (NMAAHC), à Washington.

Budget: ceux qui demandent de nouvelles dépenses “trahissent l’intérêt du pays”, estime Bayrou

Ceux qui demandent des “dépenses de l’Etat nouvelles” dans le budget, sur lequel le gouvernement entend faire 40 milliards d’euros d’économies, “trahissent l’intérêt du pays”, a tonné mercredi François Bayrou, en défendant son idée d’un référendum sur les finances publiques. “Ceux qui laissent faire ça (le déficit et la dette, NDLR) sont des irresponsables et ceux qui, chaque fois qu’ils montent à la tribune, le font pour demander des crédits nouveaux, (…) des dépenses de l’État nouvelles, ceux-là trahissent l’intérêt du pays”, a affirmé le Premier ministre devant le Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement.Il répondait au chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner qui l’accusait de vouloir “tenir le plus longtemps possible à Matignon” sans “répondre aux vraies attentes des Français”, taclant un pouvoir “à court d’idées”. François Bayrou a justifié sa proposition de référendum sur la trajectoire budgétaire du pays, reçue avec prudence par l’Elysée. “Chacun est dans son rôle en évoquant des consultations sur des sujets qui sont des sujets cruciaux”, a estimé M. Bayrou, en rappelant que la tenue d’un référendum était une prérogative du chef de l’Etat.Le président Emmanuel Macron pourrait de son côté évoquer mardi sur TF1 d’autres types de consultations sur les “écrans pour les enfants” ou sur une “réforme territoriale”, a précisé la porte-parole du gouvernement (et sénatrice LR) Sophie Primas sur franceinfo, trouvant “un peu curieux” cette dernière proposition sur une “prérogative du Sénat”.Sur le budget, fait valoir M. Bayrou, “ce qui nous manque, c’est que les Français, l’opinion publique française (…) prennent conscience de la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons”.”Il ne s’agit pas de faire adopter un budget par référendum”, ce qui serait “institutionnellement impossible” mais il “est tout à fait possible d’imaginer, et nous n’en sommes pas encore là, un texte cadre qui permette aux Français de prendre la pleine mesure de la situation”, a-t-il précisé, en répondant au sénateur Les Républicains Jean-François Husson, rapporteur général du budget.Il s’agirait d’un “cadre pluriannuel d’environ deux, trois ou quatre ans, le temps de revenir à l’équilibre financier”, a précisé Mme Primas.Le gouvernement de François Bayrou, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale en début d’année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public, et entend présenter ses propositions d’ici au 14 juillet.

Économies sur les opérateurs de l’Etat: Marcangeli évoque une classification des agences

Auditionné au Sénat, le ministre de la Fonction publique Laurent Marcangeli a distingué mercredi plusieurs catégories d’opérateurs de l’Etat, exhortant à interroger “la performance” de ces organismes, plutôt que de fixer “des objectifs chiffrés et comptables”.L’ancien chef de file des députés Horizons à l’Assemblée nationale était le premier membre du gouvernement à être auditionné par la commission d’enquête du Sénat qui s’intéresse aux missions des agences, des opérateurs et des organismes consultatifs de l’Etat. Alors que le gouvernement a annoncé sa volonté de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs dans un objectif d’économies dans le cadre de la préparation du futur budget, il a distingué trois catégories d’opérateurs, mais sans en dévoiler la liste. Les premiers, de “catégorie A”, “considérés comme des opérateurs qui remplissent leur mission et qui apportent une véritable valeur ajoutée à la Fonction publique”, ont été identifiés dans le cadre d’un travail gouvernemental. Il a également évoqué des opérateurs de “catégorie B”, les qualifiant de “redondants” et jugeant qu’ils “participent à une perte de lisibilité de l’action publique”. Enfin, ceux de “catégorie C”, créés pour favoriser “l’agilité” et un pilotage plus efficace, mais dont il a estimé qu’il fallait s’interroger sur une “internalisation” au sein des ministères, disant vouloir “renforcer la prise directe des autorités politiques”.Sans dévoiler la composition de ces différentes catégories, il a rejeté l’idée de fixer un “objectif chiffré et comptable” d’économies. “Ce n’est pas la méthode que je souhaite. Je ne veux pas y aller au doigt mouillé parce que je pense que ce ne serait pas responsable”, a-t-il dit.Une allusion à peine voilée aux déclarations de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui avait annoncé fin avril vouloir réaliser “2 à 3 milliards d’euros” d’économies en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs. Ces fusions et suppressions, qui devront encore être votées dans le cadre du budget 2026, dégageront progressivement des économies “à moyen terme”, avait ensuite précisé le cabinet de la ministre à l’AFP.Interrogé par la rapporteure LR Christine Lavarde sur un éventuel recours aux opérateurs pour “contourner le cadre d’emploi de la fonction publique”, Laurent Marcangeli a relevé “une certaine forme de dérive qui a pu s’installer”, jugeant qu’il était “nécessaire de mieux encadrer les régimes indemnitaires” et certains “avantages spécifiques” aux agences.

La Bourse de Paris attend des nouvelles des Etats-Unis pour repartir

La Bourse de Paris a perdu 0,91% mercredi, à quelques heures de déclarations de la Fed sur les taux et dans un marché en pause en attendant des évolutions sur le front des négociations commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires.L’indice vedette parisien, le CAC 40, a terminé en baisse de 70,08 points, pour s’établir à 7.626,84 points à la clôture. Mardi, il avait déjà reculé de 0,40%.La Bourse a “vécu un rebond très significatif depuis début avril, alors que le marché avait atteint des points très bas. En trois semaines, plus de 10% ont été repris, ce qui mérite une prise de bénéfices des investisseurs en attendant de nouveaux catalyseurs”, observe Stéphane Renou, conseiller en investissements financiers de Milleis Banque.C’est dans ce contexte que les investisseurs attendent les conclusions de la Réserve fédérale (Fed) américaine sur la trajectoire de ses taux et le discours de son président, Jerome Powell.”L’ensemble de la place financière s’attend à un statu quo”, soit à des taux laissés inchangés, dans la fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre, ajoute M. Renou. “Le marché estime qu’une première baisse des taux en 2025 pourrait arriver dès le mois de juillet aux Etats-Unis, mais la politique de Trump souffle surtout le froid”, laissant les investisseurs naviguer à vue, décrit-t-il.Le discours de Jerome Powell et les projections économiques de la puissante institution monétaire américaine seront d’autant plus regardés que l’économie américaine a viré au négatif au premier trimestre, le PIB s’étant contracté de 0,3%.Par ailleurs, la séance a été marquée par la chute de 4,31% (à 91,67 euros l’action) du géant pharmaceutique français Sanofi, réagissant à la nomination de Vinay Prasad comme directeur du Centre de recherche et d’évaluation des médicaments (CBER) de la FDA, annoncée par Marty Makary, patron de la puissante agence américaine de contrôle alimentaire et pharmaceutique (FDA).Cette nomination inquiète les investisseurs, Vinay Prasad étant réputé “avoir été assez critique vis-à-vis de la vaccination pendant la pandémie de Covid-19”, explique Stéphane Renou.Legrand optimisteLe spécialiste français des équipements électriques Legrand poursuit son accélération dans les centres de données, au coeur de sa stratégie de croissance, et affiche une hausse de 12,3% de son chiffre d’affaires au premier trimestre. Le groupe a également confirmé ses objectifs annuels en dépit du contexte macroéconomique mondial autour des droits de douane. L’action Legrand, parmi les poids lourds du CAC 40, a progressé de 3,02% à 101,10 euros.Scor saluéLe réassureur Scor (+3,76% à 27,60 euros) a annoncé une légère hausse de 1,7% à 200 millions d’euros de son bénéfice net au premier trimestre, confirmant son redressement après avoir connu un trou d’air courant 2024. Coty dévisseLe groupe de cosmétiques et de parfums Coty s’attend à une baisse de 2% de ses ventes en 2025, une “année charnière”, après l’annonce d’une perte nette de 409 millions de dollars au troisième trimestre. A Paris, le titre a dégringolé de 10,27% à 4,12 euros. Depuis le 1er janvier, il a perdu près de 40% de sa valeur.

Le commissaire européen au Commerce annonce l’accélération des négociations de libre-échange avec l’Asie

L’Union européenne (UE) accélère ses négociations de libre-échange avec l’Asie après l’instauration de droits de douane élevés par le président américain Donald Trump, a annoncé mercredi le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic.Les négociations avec Washington sont une priorité, mais elles ne se feront pas “à n’importe quel prix”, a déclaré M.Sefcovic, aux journalistes à Singapour.Il a tenu à “souligner que dans le contexte géopolitique actuel, nous veillons à ce que l’UE ne mette pas tous ses Å“ufs dans le même panier”. “Au niveau bilatéral, nous accélérons les négociations avec l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et la Malaisie”, a-t-il ajouté.Ces quatre pays sont des membres clés de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), où vivent plus de 650 millions d’habitants.”Nous intensifions également nos relations avec l’Inde. Nous avons entamé un nouveau cycle de négociations la semaine dernière”, a déclaré M. Sefcovic.Il s’exprimait à Singapour après la signature mercredi d’un accord commercial portant sur le numérique entre l’UE et la cité-État.”Notre objectif est également très clair : continuer à signer des accords et rester un partenaire fiable, digne de confiance et prévisible dans un contexte mondial en rapide évolution”, a-t-il déclaré.Le commissaire a déclaré que l’UE envisageait également une “coopération renforcée”» avec les membres de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP).Signes de “désescalade”L’UE dégage un excédent de 154 milliards d’euros (175 milliards de dollars) vis-à-vis des États-Unis pour les échanges de biens, mais subit un déficit de 104 milliards d’euros pour les services, a déclaré M. Sefcovic, citant des données de l’Office européen des statistiques.L’UE se retrouve donc avec un excédent de 50 milliards d’euros, qui peut être rééquilibré en achetant davantage de gaz naturel liquéfié, de soja et de puces informatiques haut de gamme aux États-Unis, a ajouté M. Sefcovic.M. Trump a déclaré de son côté que le déficit s’élevait à plusieurs centaines de milliards de dollars par an et a imposé une série de droits de douane plus élevés à l’Europe depuis mars.Il a décrété l’imposition de droits de douane de 20% sur la majorité des marchandises européennes le mois dernier, avant d’annoncer une pause de 90 jours qui expirera en juillet.Un droit de base de 10% est actuellement appliqué aux marchandises en provenance des 27 pays de l’UE et d’autres pays du monde.Les négociateurs cherchent désormais à éviter une véritable guerre commerciale autour des droits de douane si ce niveau entre en vigueur.L’UE sera également attentive aux signes de désescalade lors de la rencontre des responsables américains et chinois, en Suisse ce week-end, pour des négociations sur les droits de douane, a déclaré le commissaire.

Les Bourses européennes terminent en baisse

Les Bourses européennes ont terminé en repli mercredi, attendant des évolutions sur le front des négociations commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires, à quelques heures d’un rendez-vous avec la banque centrale américaine (Fed).La Bourse de Paris a cédé 0,91%, Londres a reculé de 0,44% et Francfort de 0,58%.

Cinéma: face aux menaces de Trump, la France défend son exception culturelle

Place forte de la production cinématographique en Europe, la France a affirmé mercredi son souhait de défendre son exception culturelle face aux menaces américaines d’imposer des droits de douane sur les films étrangers. Saluant la présence massive de films français au prochain Festival de Cannes (39 sur 107 longs-métrages en sélection officielle), la ministre de la Culture Rachida Dati y a vu “la preuve que notre système (était) redoutablement efficace et qu’il (fallait) le préserver”. “Il faut le défendre coûte que coûte”, a-t-elle ajouté en recevant à son ministère des cinéastes et producteurs représentés au 78e festival cannois, qui ouvre ses portes mardi.Le cinéma mondial est en ébullition depuis que le président Donald Trump a agité dimanche la menace de taxer à 100% les films étrangers afin de sauver une industrie américaine qui serait, selon lui, “en train de mourir à une vitesse fulgurante”.La menace a notamment eu un fort écho en France, dont le modèle unique de financement du cinéma est déjà dans le collimateur de l’administration américaine qui y voit une “pratique commerciale déloyale”. En France, les diffuseurs (chaînes de télévision et plateformes) sont contraints de consacrer une part de leur chiffre d’affaires au financement de productions nationales.Avec 231 films produits en 2024, ce mécanisme a permis à la production française de retrouver son niveau d’avant-Covid, selon les chiffres du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). L’année dernière, la France a par ailleurs affiché une progression du nombre d’entrées en salle (181,3 millions) par rapport à 2023, alors que tous les grands pays d’Europe et les Etats-Unis sont en baisse.”Le cinéma doit échapper aux pures lois du marché”, a estimé Mme Dati mercredi, consciente toutefois que ce modèle avait ses détracteurs.”De l’autre côté de l’Atlantique, de puissants acteurs de cette industrie sont hostiles à cette exception culturelle française”, a noté la ministre. “On pourrait s’inquiéter de l’alignement de cet agenda avec celui de la nouvelle administration américaine mais je ne suis pas inquiète”. – Fébrilité -Présente à ses côtés, la présidente du Festival de Cannes Iris Knobloch a appelé à “protéger (ce système) plus que jamais”. “Il y a toujours des jalousies et j’espère que ce système va perdurer”, a-t-elle précisé à l’AFP, ajoutant que “le bien-être du cinéma français montre que ce système est très vertueux”.En France comme ailleurs dans le monde, les menaces de Donald Trump provoquent toutefois un accès de fébrilité. Quelles qu’en soient les modalités, encore très floues à ce stade, un frein à l’entrée des films français aux Etats-Unis aurait déjà un impact comptable. Selon les données d’Unifrance, ils ont réalisé 4,6% de leurs entrées à l’étranger aux Etats-Unis et au Canada anglophone en 2024, un des dix premiers marchés.Mais la perspective d’une guerre commerciale dans le 7e art fait surtout craindre une fragilisation d’une industrie cinématographique toujours convalescente après les années Covid et sous la concurrence constante des plateformes de streaming. “Il ne faut pas que l’incertitude paralyse le cinéma mondial”, a déclaré Mme Knobloch à l’AFP. Dans la matinée sur France inter, Rachida Dati s’était montrée rassurante en assurant qu’elle n’était pas inquiète pour le 7e art français.”Je ne suis pas inquiète pour notre cinéma, notre industrie du cinéma, je pense que les Américains le sont beaucoup plus”, a-t-elle ajouté, en référence au fait que des droits de douane sur des films tournés à l’étranger pourraient d’abord augmenter les coûts de production d’Hollywood.”Finalement c’est toute l’industrie américaine qui serait pénalisée et pas la nôtre”, a-t-elle ensuite déclaré.Sous couvert d’anonymat, un acteur de la filière française considère toutefois que les menaces du président Trump sont annonciateurs de turbulences. “C’est le signe que la guerre est déclarée” contre le modèle européen, pronostique cette source. 

Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l’énergie se maintiennent à des niveaux records

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d’installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.En 2024, la production record du secteur de l’industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce “Global Methane Tracker”.Le méthane, deuxième gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s’échappe des gazoducs, des vaches ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l’activité humaine – avec l’agriculture en tête suivie de l’énergie – et près d’un tiers aux zones humides naturelles. Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d’environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle. Mais ayant une durée de vie plus courte, il constitue de ce fait “la meilleure option dont nous disposons pour réduire le réchauffement (climatique) à court terme”, a déclaré Tim Gould, économiste en chef de l’AIE, à la presse.Dans le secteur fossile, les fuites de méthane se produisent lors d’opérations de dégazage ou de torchage sur des installations pétrogazières mais aussi dans les gazoducs ou le transport maritime de gaz liquéfié. Selon l’AIE, 70% de ces émissions pourraient être évitées et à moindre coût – le gaz capturé pouvant être revendu, par exemple pour générer de l’électricité. Cependant, les actions entreprises sont “en deçà des ambitions”, a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence. – Des sites “super-émetteurs” -La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l’énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.Les chiffres de l’AIE sont basés sur des données mesurées, par opposition aux émissions déclarées, parfois obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. Résultat, l’estimation de l’AIE est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.Mais “la transparence s’améliore” grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l’espace les “plumes” de méthane s’échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières… L’un d’eux, l’Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les “événements de super-émissions de méthane” dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie. Pour la première fois, l’AIE inclut dans son bilan les émissions de méthane des puits de pétrole et de gaz abandonnés et des mines de charbon: ensemble, ils constitueraient le “quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles”, contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.S’attaquer aux émissions de méthane d’origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d’environ 0,1°C des températures mondiales d’ici 2050. Soit “un impact considérable, comparable à l’élimination d’un seul coup” de tout le CO2 de l’industrie lourde mondiale, indique le rapport. Des entreprises et des pays ont pris des engagements en matière de réduction des rejets de méthane, mais seuls environ 5% de la production de pétro-gazière répond aujourd’hui à “une norme d’émissions de méthane proches de zéro”.Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l’industrie fossile devait réduire ses émissions de méthane de 75% d’ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Or, le méthane du charbon “est toujours ignoré”, a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. “Il existe aujourd’hui des technologies rentables” et faciles “à mettre en Å“uvre pour lutter contre le méthane”, dit-elle. “Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s’en tirer à bon compte”.

L’UE envisage de répliquer à Trump en taxant 100 milliards d’euros d’importations américaines

L’Union européenne se prépare à taxer environ 100 milliards d’euros de produits américains pour répondre aux droits de douane décidés par Donald Trump, en cas d’échec des négociations, ont déclaré mercredi des diplomates européens à l’AFP.Le président américain a multiplié depuis mars les annonces de surtaxes. Il a notamment décidé des droits de douane additionnels de 20% sur la plupart des importations en provenance d’Europe dont l’application a cependant été suspendue jusqu’en juillet pour tenter de rechercher une issue négociée au différend commercial.Actuellement, une surtaxe de base de 10% décrétée par Trump reste tout de même appliquée sur les biens exportés aux Etats-Unis par les Vingt-Sept. L’acier, l’aluminium et les automobiles en provenance d’Europe subissent même une surtaxe de 25%.L’Union européenne espère parvenir à un accord avec Washington pour éviter une guerre commerciale, mais elle veut être prête à riposter si les négociations échouent.La Commission européenne, qui gère la politique commerciale de l’UE, a informé les États membres la semaine dernière qu’elle ciblerait près de 100 milliards d’euros de produits américains en réponse à la surtaxe de 20%, si aucun accord n’était trouvé, ont indiqué deux diplomates européens.La liste préliminaire des produits visés devrait être rendue publique jeudi. Selon le quotidien Financial Times, elle inclurait les avions de Boeing.Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a déclaré cette semaine au Parlement européen que 70% des exportations totales du bloc étaient déjà soumises à des taxes comprises entre 10% et 25%.Il a averti que, compte tenu des enquêtes commerciales en cours aux États-Unis dans divers secteurs comme le bois ou les produits pharmaceutiques, “environ 549 milliards d’euros d’exportations de l’UE vers les États-Unis, soit 97% du total”, pourraient à terme être soumis à des droits de douane.Le directeur général de l’avionneur européen Airbus, Guillaume Faury, a souhaité mardi que les avions exportés vers l’Europe par son concurrent américain Boeing soient taxés si les droits de douane de Trump étaient maintenus. La Commission européenne et Boeing ont refusé de commenter les informations du Financial Times.