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La Bourse de Paris cède sous le poids des inquiétudes liées aux droits de douane

La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi, l’attention des investisseurs se focalisant sur les négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux à l’approche de la date butoir fixée par Donald Trump pour trouver un accord.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en baisse de 0,75%, soit une baisse de 58,28 points, pour s’établir à 7.696,27 points. La veille, il avait terminé en légère hausse de 0,21% à 7.754,55 points à la clôture.Les Etats-Unis restent au cœur des préoccupations alors que les négociations avec leurs partenaires commerciaux entrent dans leur dernière ligne droite.Donald Trump a précisé que 10 à 12 pays seraient contactés dès vendredi, par lettre, pour être informer du montant des droits de douane punitifs qu’ils devront payer. Le locataire de la Maison Blanche a affirmé que “tous les pays” devront être “couverts pour le 9 juillet”, date butoir pour que les partenaires des Etats-Unis concluent un accord avec Washington. Ces droits de douane pourraient varier d’un pays à l’autre, allant d’une fourchette de 10 à 20%, à une autre, bien plus élevée, de 60 à 70%, a expliqué Donald Trump. Les pays visés commenceront selon lui à payer le 1er août.”Nous saurons bientôt quelle décision prendra le président Trump après le report de 90 jours des droits de douane réciproques initialement annoncés le 2 avril”, résume Chris Iggo, de AXA IM.En attendant, les investisseurs restent prudents. La baisse des actions européennes “reste finalement assez contenue face à la menace de Donald Trump sur les droits de douane”, souligne toutefois Grégoire Kounowski, conseiller en investissements chez Norman K.Il note “une forte dichotomie entre la menace réelle contre les Européens”, et la réaction des marchés qui se montrent “très complaisants”.La Chine vise les spiritueuxDes producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont échapper aux taxes annoncées par la Chine, auxquelles se substitueront des hausses de prix négociées.Pékin a annoncé qu’il imposerait dès samedi, au terme de son enquête antidumping, un droit de douane moyen de 32,2% sur les eaux-de-vie de vin importées de l’Union européenne, qui sont essentiellement du cognac.Mais des hausses de prix proposées par certains producteurs et acceptées par le ministère chinois du Commerce s’y substitueront, une issue “moins défavorable” saluée par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).Rémy Cointreau a terminé en hausse de 2,18% à 48,84 euros. LVMH, qui détient la maison Hennessy, a perdu 1,76% à 477,37 euros. Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a glissé de 0,38%, à 89,76 euros.

Reprise du Coq Sportif: l’offre de l’entrepreneur franco-suisse Dan Mamane retenue

Le tribunal des activités économiques de Paris a retenu vendredi l’offre portée par l’entrepreneur franco-suisse Dan Mamane pour reprendre l’équipementier en difficulté Le Coq Sportif, face à un consortium soutenu par l’homme d’affaires Xavier Niel et le judoka Teddy Riner.Le Coq Sportif – qui a équipé la délégation française lors des Jeux olympiques de Paris l’été dernier et comptait 359 salariés fin 2024 dont 310 en France – avait été placé en redressement judiciaire en novembre dernier.Selon la décision consultée par l’AFP, le tribunal indique “arrêter le plan de redressement présenté par les administrateurs judiciaires et fondé sur le projet de Dan Mamane”.Ce projet prévoit notamment “de nouveaux apports au niveau du groupe à hauteur de 70 millions d’euros” ainsi qu'”une restructuration sociale qui permettrait le maintien de 201 postes en mettant en œuvre entre 89 et 94 suppressions de postes, dont 81 à 86 CDI après création de 14 nouveaux postes”, selon le jugement.Deux offres étaient en lice pour la reprise de l’équipementier: face au projet porté par Dan Mamane, notamment connu pour avoir racheté puis revendu Conforama Suisse, la deuxième offre émanait d’un consortium rassemblant le milliardaire français Xavier Niel, le judoka Teddy Riner, la société d’investissement Neopar, le groupe américain Iconix (Lee Cooper, Umbro) ainsi que l’actuel patron d’Airesis, maison mère du Coq Sportif, Marc-Henri Beausire, et la famille Camuset, fondatrice de la marque.Fin juin, les avocats du consortium avaient affirmé dans un courrier de cinq pages daté du 26 juin et adressé au président du tribunal ainsi qu’à la procureure de la République de Paris, que leur plan de reprise avait été “délibérément entravé, affaibli, puis évincé de fait du processus d’examen” et avait l’objet d’une “obstruction méthodique des administrateurs judiciaires”.Le cabinet August Debouzy demandait ainsi “la réouverture des débats”, estimant que “le plan présenté par le consortium n’a pas été écarté en raison de ses caractéristiques économiques ou juridiques, mais parce que les administrateurs judiciaires ont, dès les premières semaines de la procédure, décidé de faire du plan supporté par Monsieur Mamane leur propre plan”.Selon son projet de reprise rendu public en mai, le consortium était porté à 51% par la société d’investissement Neopar, spécialiste du “retournement d’entreprise” et détenue par la famille Poitrinal; à 26,5% par des investisseurs, tandis que le groupe américain Iconix intervient à hauteur de 22,5%.Le consortium avait indiqué à l’AFP qu’il comptait apporter un total de 60 millions d’euros, qui serait “injecté immédiatement” dans l’entreprise.

Cognac: les principaux exportateurs échappent aux taxes chinoises en augmentant leurs prix

Pékin a conclu son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes, essentiellement le cognac, en introduisant des droits de douane auxquels échappent une trentaine de producteurs, dont les grandes maisons exportatrices, via un régime de prix négociés plus favorable.La Chine, deuxième marché de la filière derrière les États-Unis, avait ouvert cette enquête début 2024 en riposte à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques chinois.Pékin avait menacé d’introduire des droits de douane allant jusqu’à 39% et imposait aux producteurs de cognac, depuis l’automne, de verser une caution bancaire auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à la filière qui représente 72.000 emplois en France, dépend à 98% de l’export – menacé également par l’hypothèse de surtaxes américaines – et affirmait perdre 50 millions d’euros par mois.”L’autorité chargée de l’enquête a conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, a annoncé vendredi le ministère chinois du Commerce, évoquant un “préjudice substantiel” pour le secteur chinois.Mais il a publié parallèlement une liste de 34 entreprises avec lesquelles il s’est entendu sur de nouveaux tarifs, ce régime se substituant aux droits de douane.Ce résultat, obtenu après des mois d’efforts diplomatiques, constitue “une étape positive pour mettre un terme à ce contentieux qui menaçait nos exportations”, a salué le président Emmanuel Macron en promettant de continuer le dialogue avec Pékin pour soutenir la filière.- “Moins défavorable” -Sont concernés, à titre individuel, les trois principaux exportateurs de cognac – Hennessy (groupe LVMH), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau) – ainsi que 24 producteurs de cognac et 7 d’armagnac ayant négocié un accord collectif via le Bureau national interprofessionnel du cognac.Selon le BNIC, les hausses de prix concédées sont “moins défavorables” que les taxes envisagées initialement par la Chine. L’interprofession n’a pas détaillé ces augmentations, qui varient selon les produits, mais elles pénaliseraient environ deux fois moins la filière selon une source proche du dossier.Rémy Cointreau et Pernod Ricard ont assuré que les tarifs négociés ne constituaient “en aucun cas” une reconnaissance de leur part de pratiques commerciales relevant du dumping.Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est félicité d’un “très large champ d’exemptions” aux droits de douane “pour de nombreux acteurs de la filière du cognac et de l’armagnac”.Il a pointé cependant “plusieurs points importants non résolus”, dont l’exclusion de certains acteurs de l’accord sur les prix – ils seront soumis à des taxes supérieures à 30% à compter de samedi.Selon le BNIC, manque aussi à l’appel la réouverture du marché duty free, dont le cognac est exclu depuis décembre et qui représente traditionnellement près de 20% de ses ventes en Chine.M. Barrot a affirmé que Paris restait mobilisé “pour parvenir à une solution définitive”, avant de recevoir dans l’après-midi au Quai d’Orsay son homologue chinois Wang Yi.- Tensions – Le chef de la diplomatie chinoise, qui sera reçu ensuite à l’Élysée par Emmanuel Macron, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.L’Union européenne (UE) a regretté pour sa part la décision de Pékin “d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen”.Ces menaces s’inscrivent “dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes”, a déclaré devant la presse un porte-parole à Bruxelles.Selon lui, la Commission européenne va étudier ces mesures et décidera des prochaines étapes afin de protéger l’industrie et les intérêts économiques européens.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Selon le média Bloomberg News, citant des sources anonymes, les autorités chinoises envisagent d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.Plusieurs dossiers épineux ont terni leurs relations ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.

Cognac : la Chine exige une hausse des prix pour éviter des droits de douane

Pékin exigera à partir de samedi une augmentation des prix des brandys européens – le cognac essentiellement -, sans quoi elle imposera des taxes antidumping, ce que l’Union européenne a dit “regretter” vendredi.Pékin a débuté l’an dernier une enquête antidumping sur les importations de spiritueux européens cognac en tête, une riposte à la procédure européenne visant les subventions d’État chinoises dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.Dans la foulée, des restrictions avaient été imposées aux importateurs, tenus de déposer une caution auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à l’ensemble de la filière cognac française, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois.Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s’étant accordés sur une hausse des prix.Parmi eux, plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, qui vont donc échapper aux nouvelles taxes. Une issue “moins défavorable”, selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.Les autres producteurs, ou ceux qui ne gonfleront pas leurs prix, seront frappés de taxes allant de 27,7% à 24,9% à partir du 5 juillet, précise le communiqué du ministère. “L’autorité chargée de l’enquête a finalement conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, affirme-t-il, ce qui porte un “préjudice substantiel à l’industrie chinoise du brandy”.- “Tendance inquiétante” -Le communiqué ne précise pas le montant des hausses de prix demandées. Mais la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué début juin que les négociations en cours portaient sur une augmentation de 12 à 16%. “L’UE regrette la décision de la Chine d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen”, a réagi devant la presse un porte-parole à Bruxelles. Ces menaces “s’inscrivent également dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes”, a-t-il ajouté. La Commission européenne va maintenant étudier ces mesures et décidera des prochaines étapes afin de protéger l’industrie européenne et les intérêts économiques européens, a-t-il encore souligné.La France a multiplié les efforts ces derniers mois pour faire lever l’intégralité de ces restrictions, les jugeant injustifiées.La présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait dit espérer une levée “dans les jours qui viennent” de l’ensemble des restrictions chinoises ciblant le cognac et l’armagnac.- Contexte de tensions -Ce coup de semonce intervient alors que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.Le sujet sera probablement au coeur des discussions entre Wang Yi et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ainsi qu’avec le président français Emmanuel Macron, prévues vendredi après-midi à Paris.La deuxième économie mondiale est un marché majeur pour le cognac français, avec des exportations atteignant 1,4 milliard d’euros par an. Mais les choses se sont envenimées lorsque l’UE a imposé en octobre dernier des taxes supplémentaires à l’importation pouvant aller jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois.Pékin a ensuite déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce, qui a indiqué en avril qu’elle mettrait en place un groupe d’experts pour évaluer la décision européenne.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Selon le média Bloomberg News, citant des sources anonymes, les autorités chinoises envisagent d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin. Plusieurs dossiers épineux ont terni leurs relations ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.La Chine mène “des cyber-attaques, interfère dans nos démocraties et pratique un commerce déloyal. Ces actions nuisent à la sécurité et à l’emploi en Europe”, a affirmé mercredi Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne. 

Grève de contrôleurs de France: un millier de vols annulés, des vacanciers et professionnels mécontents

A quelques heures de la fin de l’année scolaire et de premiers grands départs en vacances d’été, certains ont dû revoir leurs plans: un millier de vols est encore annulé vendredi en France, en particulier dans les aéroports parisiens, en raison d’une deuxième journée de grève de contrôleurs aériens.”Il faut se rendre compte qu’hier et aujourd’hui, 272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de plus de 500.000 personnes. C’est inacceptable”, a déclaré vendredi matin sur CNews le ministre des Transports Philippe Tabarot. Des centaines de milliers de personnes ont déjà été affectées jeudi en France et en Europe par ce mouvement social, déclenché par deux syndicats minoritaires qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail et des effectifs plus importants.A l’aéroport d’Orly vendredi matin, des voyageurs étaient désemparés.Sabrina Taristas, 42 ans, cherchait à partir à Toulouse. “Si je reste jusqu’à dimanche pour un départ, est-ce qu’il y aura un hôtel de prévu ? Ou est-ce que tout sera à ma charge ? (…) On ne peut pas aller à l’encontre de la grève, mais après c’est vrai que c’est pénalisant pour nous les voyageurs”, a-t-elle déclaré à l’AFP.”Je sais qu’en France on est pris en otage à Noël et pendant les vacances, même si on bosse et qu’on n’a pas de salaire garanti comme ceux qui nous foutent dans la mouise”, a lancé Bruno Percepied, 63 ans. “Je ne suis pas énervé mais c’est vrai que je n’apprécie pas la situation”.Autour de 1.000 vols sont annulés vendredi, au départ de la France ou à l’arrivée, selon la Direction générale de l’aviation civile, contre 933 jeudi. Lara, 30 ans, devait prendre un vol Paris-Berlin avec son conjoint. “Le vol était prévu jeudi soir, mais nous avons été informés mercredi qu’il avait été annulé. Nous avions pu prendre un autre billet gratuitement, pour vendredi soir, mais il a été supprimé à son tour”, a-t-elle expliqué.”Il a fallu prendre en urgence des billets de train. Résultat, un surcoût de 100 euros et plusieurs heures de trajet en plus”, témoigne-t-elle.De nombreux voyageurs ont annulé des nuitées dans des hôtels, “particulièrement dans les villes avec de gros aéroports comme Nice ou Paris”, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).”C’est un peu la panique entre ceux qui arrivent et ceux qui partent, les compagnies aériennes cherchent à reloger leurs clients, c’est compliqué à gérer et ça va leur coûter cher”, a déclaré à l’AFP Véronique Siegel, responsable de la branche hôtellerie de l’Umih. “C’est un très mauvais signal vis-à-vis de l’étranger et ça donne une image catastrophique de la France”.- “Stratégie de blocage” -Les effets du mouvement se font sentir au-delà des frontières nationales, la principale association européenne de compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E) ayant estimé qu’en Europe, 1.500 vols seraient annulés jeudi et vendredi, “affectant presque 300.000 passagers” sur le Vieux continent.L’Union des aéroports français a dénoncé dans un communiqué une “stratégie de blocage systématique, qui sacrifie l’intérêt général sur l’autel de revendications difficilement justifiables”.Selon la DGAC, le taux de grévistes s’est établi à 26,2% jeudi, 272 contrôleurs ayant pris part au mouvement sur le millier de personnels de service.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%).La compagnie Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que tous les long-courriers étaient “maintenus” jeudi et vendredi.- “Management toxique” -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n’a pas appelé à la grève.tq-max-neo-tsz-sr/ak/vk

La Chine taxera les importations de cognac français à partir de samedi

La Chine exigera à partir de samedi une augmentation du prix du brandy européen, sous peine d’imposer des taxes antidumping pouvant atteindre 34%, signant l’échec de longues négociations avec Paris à l’approche d’un sommet stratégique UE-Chine.Pékin a débuté l’an dernier une enquête antidumping sur les importations de brandy européen, une riposte à la procédure européenne visant les subventions d’État chinoises dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.Des restrictions avaient dans la foulée étaient imposées aux importateurs, tenus de déposer une caution auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à l’ensemble de la filière cognac française, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois.Après des mois de négociations, le ministère chinois du Commerce a publié vendredi une liste de 34 producteurs de brandys s’étant accordés sur une hausse des prix.Plusieurs producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont donc échapper aux taxes annoncées par la Chine. Une issue “moins défavorable”, selon le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.Les autres producteurs, ou ceux qui ne respecteront pas ces prix, seront frappés d’une taxe allant de 27,7% à 24,9% à partir du 5 juillet, précise le communiqué.”L’autorité chargée de l’enquête a finalement conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, affirme le ministère.Celui-ci porte un “préjudice substantiel à l’industrie chinoise du brandy”, ajoute-t-il.Le communiqué ne précise pas le montant de la hausse des nouveaux prix.Mais la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué début juin que les négociations en cours portaient sur une hausse de prix de 12 à 16% pour ces alcools.- Entretiens tendus -La France avait multiplié les efforts ces derniers mois pour faire lever l’intégralité de ces restrictions, les jugeant injustifiées.La présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait dit espérer une levée “dans les jours qui viennent” de l’ensemble des restrictions chinoises ciblant le cognac et l’armagnac.L’annonce intervient au moment où le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.Elle sera probablement au coeur des discussions entre Wang Yi et son homologue français, Jean-Noël Barrot, ainsi qu’avec le président français Emmanuel Macron, prévues vendredi après-midi à Paris.La deuxième économie mondiale est un marché majeur pour le cognac français, avec des exportations atteignant 1,4 milliard d’euros par an. Mais les choses se sont envenimées lorsque l’UE a imposé en octobre dernier des taxes supplémentaires à l’importation pouvant aller jusqu’à 35% sur les véhicules électriques chinois.Pékin a ensuite déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce, qui a indiqué en avril qu’elle mettrait en place un groupe d’experts pour évaluer la décision européenne.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Mais plusieurs dossiers épineux ont terni leur relation ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.La Chine mène “des cyber-attaques, interfère dans nos démocraties et pratique un commerce déloyal. Ces actions nuisent à la sécurité et à l’emploi en Europe”, a affirmé mercredi Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne Le média Bloomberg News a rapporté vendredi, citant des sources anonymes, que les autorités chinoises envisageaient d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.

Cap vers le nord pour Air France-KLM, en piste pour prendre le contrôle de SAS

Le groupe aérien Air France-KLM entend consolider ses positions dans le nord de l’Europe et vise le contrôle de la compagnie scandinave SAS, dont il est actionnaire depuis 2024.Le groupe franco-néerlandais a annoncé vendredi avoir entamé “le processus en vue d’une prise de participation majoritaire dans le capital” de la compagnie scandinave, dont il est déjà l’un des principaux actionnaires.”Air France-KLM prévoit de porter sa participation au capital de SAS de 19,9% actuellement à 60,5%, en acquérant l’intégralité des parts détenues par Castlelake et Lind Invest”, a annoncé le groupe.Avec cette acquisition, il compte accentuer sa présence à Copenhague, au Danemark, pour y créer un troisième hub après ceux de Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol (Pays-Bas).Le groupe était entré à l’été 2024 au capital de la compagnie scandinave, fragilisée notamment par l’épidémie de Covid-19, et avait initié une coopération entre Air France-KLM et SAS, reposant sur des accords élargis de partage de codes et de commercialisation interligne.Cette coopération avait été renforcée par l’entrée de SAS dans l’alliance de compagnies aériennes SkyTeam. Air France-KLM n’avait alors pas fait mystère de ses intentions d'”augmenter sa participation de manière à devenir un actionnaire de contrôle après un minimum de deux ans”.”Sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires requises et de la levée des conditions suspensives, l’objectif est de finaliser l’opération au deuxième semestre 2026″, a indiqué le groupe, pour qui ce projet “reflète le succès de la restructuration de SAS et les résultats positifs de la coopération commerciale initiée en 2024”.Air France-KLM vise “l’ensemble des parts détenues par Castlelake et Lind Invest, portant ainsi sa propre participation dans SAS à 60,5%”, alors que l’État danois conserverait sa participation de 26,4% ainsi que ses sièges au sein du conseil d’administration, a-t-on précisé de même source. – L’État danois toujours là -La valeur de l’investissement envisagé n’a pas été détaillée. Elle serait déterminée “au moment de la finalisation de l’opération, sur la base des dernières performances financières de SAS – incluant l’Ebitda (excédent brut d’exploitation) et la dette nette. Cette opération serait alignée avec les perspectives financières du groupe à moyen terme”, selon Air France-KLM.Lors de son entrée au capital, Air France-KLM avait précisé avoir finalisé l’acquisition de ses 19,9% pour 144,5 millions de dollars (123 millions d’euros).En cas de succès de l’acquisition de cette participation majoritaire, SAS deviendrait une filiale du groupe, qui table sur des “synergies grâce à une intégration dans l’ensemble des domaines d’activité, y compris les programmes de fidélité, et au-delà des seules fonctions commerciales”. L’ensemble franco-néerlandais détiendrait la majorité des sièges au sein du conseil d’administration de la compagnie aérienne. Le directeur général d’Air France, Benjamin Smith, s’est réjoui “à l’idée d’accueillir SAS en tant que membre à part entière de la famille Air France-KLM”.”SAS affiche d’excellentes performances à la suite de sa restructuration réussie, et nous sommes convaincus que son potentiel continuera de croître grâce à une intégration plus poussée au sein du groupe, a ajouté M. Smith, cité dans le communiqué. SAS a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros, transportant sur la période quelque 25 millions de passagers.Air France-KLM a parallèlement réalisé un chiffre d’affaires de 31,5 milliards d’euros et transporté quelque 98 millions de passagers.

La Bourse de Paris chahutée par les tensions commerciales

La Bourse de Paris évoluait en terrain positif vendredi, incertaine de l’issue des négociations commerciales entre les Européens et les Américains sur les droits de douane élevés poussés par Donald Trump.L’indice vedette CAC 40 reculait de 0,77%, soit de 59,84 points à 7.694,71 points vers 9H55 (heure de Paris). La veille, il a terminé en légère hausse de 0,21% et s’est établi à 7.754,55 points à la clôture.”L’optimisme s’évapore en cette fin de semaine, à l’approche de la date butoir pour les droits de douane américains”, le 9 juillet, car le marché constate que de “nombreux pays semblent devoir faire face à des droits de douane plus élevés que prévu”, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.L’UE s’est dite jeudi “prête à conclure un accord”, peu avant d’ultimes rendez-vous de son commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, avec de hauts responsables américains à Washington.Les Vingt-Sept sont menacés d’une surtaxe de 50%, bien supérieure à ce qui était sur la table en avril (20%), Trump leur reprochant leur taxe frappant les géants américains de la tech. Les tensions commerciales sont aussi montées d’un cran entre les Européens et Pékin car la Chine a annoncé vendredi imposer des taxes antidumping sur les importations de brandys en provenance de l’Union européenne, dont le cognac et l’armagnac par exemple, à partir de samedi.A la cote, LVMH, qui détient Moët Hennessy, où sont rassemblées ses marques de champagne, de vins et de spiritueux, baissait de 1,46% à 478,70 euros. Pernod Ricard reculait de 0,31% à 85,90 euros. Le titre s’est redressé après une première réaction de fort repli. Remy Cointreau avançait même de 0,84% à 44,38 euros, après un début de séance en terrain négatif.Enfin, les investisseurs “évaluent également les conséquences de l’adoption du grand plan de réduction d’impôts de Trump, qui va venir grossir la montagne de la dette américaine”, poursuit Susannah Streeter.L’adoption par le Congrès américain du projet de loi budgétaire défendu par Donald Trump, par 218 voix contre 214, acte des baisses d’impôts et des coupes dans la protection sociale des Américains.”Ce paquet fiscal devrait porter la dette nationale américaine au-delà de 40.000 milliards de dollars dans les années à venir, une inquiétude croissante pour les investisseurs mondiaux”, précise l’analyste. LDC bonditL’appétit pour le poulet profite au leader français de la volaille LDC qui a annoncé jeudi, après bourse, une hausse de ses ventes au premier trimestre 2025-2026, à 1,68 milliard d’euros, portée par une augmentation des volumes et grâce à des acquisitions.Le titre bondissait de 5,33% à 94,20 euros.

Un millier de vols annulés en France au deuxième jour de grève de contrôleurs aériens

La fin de l’année scolaire en France ce vendredi rime avec galère pour des vacanciers qui comptaient voyager en avion: un millier de vols est encore annulé vendredi, en particulier dans les aéroports parisiens, au deuxième jour d’une grève de contrôleurs aériens.”Il faut se rendre compte qu’hier et aujourd’hui, 272 personnes dans notre pays vont impacter le bien-être de plus de 500.000 personnes. C’est inacceptable”, a déclaré vendredi matin sur CNews le ministre des Transports Philippe Tabarot. Des centaines de milliers de personnes ont déjà été affectées jeudi en France et en Europe par ce mouvement social, déclenché par deux syndicats minoritaires qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail et des effectifs plus importants.Lara, 30 ans, devait prendre un vol Paris-Berlin avec son conjoint pour rendre visite à des amis. “Le vol était prévu jeudi soir, mais nous avons été informés mercredi qu’il avait été annulé. Nous avions pu prendre un autre billet gratuitement, pour vendredi soir, mais il a été supprimé à son tour”, explique-t-elle à l’AFP.”Il a fallu prendre en urgence des billets de train. Résultat, un surcoût de 100 euros et plusieurs heures de trajets en plus”, témoigne-t-elle.Autour de 1.000 vols sont annulés vendredi, au départ de la France ou à l’arrivée, selon la Direction générale de l’aviation civile, contre 933 jeudi. “Une catastrophe”, a dénoncé vendredi Laurent Abitbol, président du directoire des agences de voyage Selectour, sur France Inter. “J’ai beaucoup de clients qui sont bloqués dans le monde entier (…) Ce sera beaucoup d’argent perdu pour nos agents”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre François Bayrou a jugé jeudi cette grève “choquante” en accusant les grévistes de “prendre en otage les Français” le jour où “tout le monde part en vacances”. – “La grève de trop” -Les effets du mouvement se font sentir au-delà des frontières nationales, la principale association européenne de compagnies aériennes, Airlines for Europe (A4E) ayant estimé qu’en Europe, 1.500 vols seraient annulés jeudi et vendredi, “affectant presque 300.000 passagers” sur le Vieux continent.”Cette grève est intolérable. Le contrôle aérien français est déjà responsable des retards parmi les pires en Europe, et maintenant, les agissements d’une minorité d’aiguilleurs du ciel français vont perturber les projets de vacances de milliers de personnes en France et en Europe”, a affirmé la directrice générale d’A4E, Ourania Georgoutsakou.Selon la DGAC, le taux de grévistes s’est établi à 26,2% jeudi, 272 contrôleurs ayant pris part au mouvement sur le millier de personnels de service.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%).Jeudi, des vols maintenus ont accusé d’importants retards, en particulier à Nice et Marseille. A4E a chiffré à “quasiment 500.000 minutes” cumulées jeudi les retards en Europe, sur près de 33.000 trajets commerciaux, de nombreux avions empruntant l’espace aérien français sans forcément atterrir dans le pays.La première compagnie aérienne européenne, Ryanair, a annoncé jeudi avoir dû annuler 400 vols, affectant 70.000 passagers. Son patron Michael O’Leary, familier des coups d’éclat, a dénoncé une situation provoquée “par un faible nombre de contrôleurs aériens français participant à des grèves récréatives” et exhorté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à réformer le contrôle aérien en Europe, où à défaut, à démissionner.La compagnie Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que tous les long-courriers étaient “maintenus” jeudi et vendredi.”La grève de trop” dans un contexte “problématique de performance globale médiocre de la navigation aérienne française pénalisant particulièrement les compagnies basées en France”, a dénoncé vendredi la Fédération nationale de l’aviation civile.- “Management toxique” -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n’a pas appelé à la grève.

L’expulsion des Haïtiens, coup dur pour l’économie de la République dominicaine

La peur ne quitte plus Agamise Cheranfant, contraint à se cacher à la fin de sa journée de travail dans les champs de bananes de République dominicaine. Cet Haïtien vit sans papiers, dans la hantise d’être expulsé. La politique de fermeté contre l’immigration illégale du gouvernement dominicain se répercute sur les exploitations de banane, un secteur déjà fragilisé et qui dépend grandement de la main-d’œuvre étrangère, à l’instar d’autres pans de l’agriculture mais aussi des secteurs du tourisme et du BTP où les ouvriers sont en majorité haïtiens. Les plantations situées à Mao (nord-ouest) emploient peu de Dominicains pour la récolte de bananes, synonyme de journées harassantes sous un soleil ardent. Un travail pénible et peu rémunéré: 800 pesos par jour, soit moins de 14 dollars.A la difficulté du labeur s’ajoute désormais, pour les salariés haïtiens, la crainte d’être expulsés.”Nous sommes toujours effrayés, toujours cachés”, explique à l’AFP Agamise Cheranfant, 33 ans, dans un espagnol rudimentaire. “Nous fuyons le matin, la nuit, à trois heures, une heure du matin. Tu dors avec la peur, tu manges avec la peur. Nous ne pouvons pas vivre tranquilles”, raconte-t-il. – Expulsions à tout-va – La République dominicaine partage l’île caribéenne d’Hispaniola avec Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques, mis à genoux par des gangs violents accusés de meurtres, de viols et d’enlèvements.La violence à Haïti s’est intensifiée au cours de l’année écoulée et un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir les violences pour trouver refuge ailleurs dans leur pays, selon l’ONU.  Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, le président dominicain Luis Abinader, réélu triomphalement en 2024, a durci la politique migratoire du pays, lançant notamment la construction d’un mur le long de la frontière avec Haïti. Son gouvernement a multiplié les contrôles et les expulsions de sans-papiers, allant même jusqu’à arrêter des Haïtiennes qui venaient d’accoucher. Au premier semestre 2025, plus de 200.000 Haïtiens ont ainsi été renvoyés dans leur pays. Pour l’association des constructeurs (Acoprovi), ces “opérations de rapatriement désordonnées” ont entraîné une “réduction de la disponibilité de main-d’œuvre” pour des tâches qui “ne suscitent pas l’intérêt des Dominicains”. Dans certaines zones, l’offre de main d’œuvre a chuté de 40% à 80%. Le tourisme, par exemple, “a été affecté dans des secteurs comme la cuisine”, explique Henri Hebrard, économiste et conseiller dans le secteur public et privé. Les secteurs du bâtiment et de l’agriculture s’accordent sur la nécessité d’un plan de régularisation pour ces travailleurs indispensables. Acoprovi propose la délivrance de 87.000 permis de travail temporaires. Les producteurs de bananes recensent eux 15.000 ouvriers haïtiens. Le gouvernement, pour l’instant, n’a montré aucun signe d’inflexion.- Travailleurs “nomades” – La République dominicaine exporte des bananes vers plusieurs pays d’Europe, des Caraïbes et des États-Unis. Cette culture fait partie des 5,6% que pèse le secteur agricole dans le PIB du pays.  La banane dominicaine était déjà en crise, frappée par la météo, les ravageurs et l’augmentation des coûts. La production a chuté de 44% entre 2021 et 2024, selon les chiffres de l’association de producteurs Adobanano.S’ajoute désormais à ce tableau sombre l’incertitude provoquée par le manque de main-d’œuvre. “Ici, les effectifs ont diminué de plus de 50%” à cause des expulsions, observe le producteur Osvaldo Pineo.Une partie des ouvriers haïtiens travaille désormais “de manière nomade”, souligne-t-il. “Aujourd’hui, ils vous offrent le service mais demain, vous ne savez pas si vous l’aurez”. Pour les employeurs aussi, un risque existe. “Si vous les faites monter dans un véhicule et qu’il est contrôlé (par les autorités), vous êtes accusé d’être un trafiquant de personnes sans papiers”, se désole le producteur.