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Pour la justice américaine, Google a monopolisé le marché de la publicité sur internet

Google a été reconnu coupable jeudi d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet, une deuxième défaite cuisante pour le géant américain des technologies déjà jugé coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne.Une juge fédérale a conclu que Google avait bien établi un monopole sur la publicité numérique, causant des “dommages importants” à ses clients et empêchant ses rivaux de lui faire concurrence.Les autorités américaines de la concurrence accusaient l’entreprise d’imposer des prix artificiellement élevés et un partage inéquitable des recettes aux sites web, grâce à son contrôle des outils de gestion des publicités et des ventes d’espaces publicitaires (comme les bannières).Selon la magistrate, les acquisitions de sociétés spécialisées dans les technologies publicitaires telles que DoubleClick n’étaient pas illégales, mais la façon dont Google les a ensuite utilisées constitue une infraction au droit de la concurrence.Google a fait part de son intention de faire appel, et l’affaire pourrait monter jusqu’à la Cour suprême.”Le tribunal a estimé que nos outils et nos acquisitions, comme DoubleClick, ne nuisent pas à la concurrence”, a souligné Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google, dans une déclaration transmise à l’AFP.  “Nous avons remporté la moitié de cette affaire et nous allons faire appel concernant l’autre moitié”.”L’ampleur des retombées dépendra des recours juridiques utilisés et le calendrier de mise en Å“uvre s’étalera probablement sur des années si Google perd ses appels anticipés”, a commenté pour l’AFP Evelyn Mitchell-Wolf, analyste principale chez Emarketer.- “Marée antitrust” -“Mais le tableau d’ensemble est clair comme de l’eau de roche : la marée antitrust s’est retournée contre Google et d’autres géants de la publicité numérique.”Le groupe californien a déjà été reconnu coupable en août 2024 d’abus de position dominante sur un autre dossier, celui de la recherche sur internet. Sur les outils publicitaires numériques, le gouvernement de Joe Biden avait porté plainte contre la firme en janvier 2023. Le procès a eu lieu en septembre dernier.”Les plaignants ont prouvé que Google avait sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles pour atteindre et conserver un pouvoir de monopole dans le serveur de publications publicitaires et dans les marchés d’échanges de publicités sur internet”, a conclu la juge fédérale Leonie Brinkem.Dans une décision de 115 pages, elle explique comment la société a lié dans ses contrats les outils technologiques et la vente d’espaces publicitaires, empêchant tout rival d’émerger.”Tout le monde, des grands organes de presse aux petits blogueurs indépendants, a subi un préjudice financier à cause du comportement de Google”, a réagi jeudi Letitia James, la procureure générale de New York, dans un communiqué qui salue une “grande victoire”.Les méthodes de Google “rendent plus difficile d’offrir un contenu en ligne gratuit et de haute qualité pour tout le monde”, a-t-elle insisté.- “Remèdes” -Pendant le procès, la défense avait fustigé une version selon elle dépassée d’internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.La juge a donné sept jours aux parties pour lui remettre un calendrier pour la suite de la procédure, afin de déterminer les “remèdes” à cette situation. Elle prononcera ensuite la peine. Mais l’issue du dossier pourrait au final être déterminée par la nouvelle administration.Le président Donald Trump avait en effet laissé entendre en octobre qu’il n’était pas favorable au démantèlement de Google, qui pénaliserait les États-Unis sur la scène internationale.Après des années d’enquêtes et de plaintes contre les entreprises technologiques et leurs monopoles, Google est la première entreprise à faire face à d’éventuelles conséquences.Dans l’affaire sur la recherche en ligne, où Google a été jugé coupable l’année dernière, le parquet réclame qu’il se sépare de son navigateur Chrome. Il veut aussi lui interdire de passer des accords avec les fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils.Le procès de Meta (Facebook, Instagram) s’est par ailleurs ouvert lundi à Washington. Le géant des réseaux sociaux est accusé d’avoir acquis Instagram et WhatsApp il y a plus de dix ans afin d’étouffer toute concurrence potentielle à ses services.

Trump sûr à “100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’UE sera trouvé

Donald Trump s’est dit sûr “à 100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’Union européenne serait conclu, en recevant jeudi à Washington la dirigeante italienne Giorgia Meloni, pressée par Bruxelles de parler au nom des Vingt-Sept.”Il y aura un accord commercial, à 100%”, a affirmé le président américain. La Première ministre italienne, première dirigeante européenne à visiter la Maison Blanche depuis la brutale offensive douanière lancée par son locataire, a répondu à l’unisson, “certaine” qu’un accord sera trouvé.Signe qu’il reste beaucoup à faire, Donald Trump a précisé qu’il n’était “pas pressé” et que Giorgia Meloni ne l’avait pas fait varier de stratégie.Au moment où les relations sont tendues entre l’UE et les Etats-Unis par la guerre commerciale menée par le président républicain avec ses droits de douane tous azimuts, la cheffe de la coalition ultraconservatrice au pouvoir à Rome a affirmé “ne pas pouvoir négocier au nom de l’Union européenne”.En pleine guerre commerciale, la Banque centrale européenne (BCE) vient de s’accorder pour une baisse de 0,25 point des taux directeurs pour renforcer l’économie de la zone euro.Sa présidente Christine Lagarde a déclaré jeudi que la BCE devait “faire face à l’imprévisible” et se montrer “agile” face au contexte économique mouvant.Le président américain a également déclaré que Washington était “en discussion” avec la Chine afin de résoudre leur différend commercial, assurant qu'”ils nous ont contactés à plusieurs reprises”.Les Etats-Unis appliquent au minimum 145% de droits de douane sur les produits chinois, Pékin ayant répondu par des taxes à hauteur de 125% sur les produits américains.- “Relation très spéciale” -Donald Trump a en revanche renforcé ses attaques contre Jerome Powell, le patron de la Fed, la banque centrale américaine, dont la politique de taux d’intérêts lui déplaît. “Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi”, l’a défié l’hyper-président.Les relations entre Giorgia Meloni et Donald Trump, qui partagent un large socle idéologique, sur l’immigration en particulier, sont réputées très bonnes. La Première ministre, qualifiée de “dirigeante fantastique” par le républicain, avait été la seule dirigeante de l’UE invitée à son investiture en janvier.”Mon objectif est de rendre sa grandeur à l’Occident, et je pense qu’on peut le faire ensemble”, a-t-elle déclaré jeudi en référence au slogan “Make America Great Again” de Donald Trump.Soulignant cette “relation très spéciale”, de hauts responsables américains ont estimé que Giorgia Meloni pourrait servir d’intermédiaire pour un accord entre l’Europe et les Etats-Unis.”Nous sommes ouverts, nous sommes disponibles, nous sommes prêts à conclure des accords avec les pays qui prennent cela au sérieux. Nous espérons que l’Italie et l’UE en feront partie”, a déclaré un responsable de l’administration Trump aux journalistes avant la rencontre.- Cavalier seul -Le président américain Donald Trump a imposé depuis le 5 avril des droits de douane d’au moins 10% sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, à l’exception des produits chinois largement surtaxés.Dépendante des exportations de son industrie, qui pèse près d’un quart de son PIB, Giorgia Meloni a critiqué cette offensive tarifaire tout en jouant le dialogue et exhortant Bruxelles à ne pas prendre de mesures de rétorsion.Son pas de deux avec Donald Trump inquiète ses partenaires européens, à l’instar du ministre français de l’Industrie, Marc Ferracci, qui a dit craindre, à l’annonce de la visite de Giorgia Meloni à Washington, qu’elle ne fasse cavalier seul.Une porte-parole de la Commission européenne a toutefois décrit l’initiative de Giorgia Meloni comme “bienvenue” et coordonnée avec Bruxelles.Si les deux dirigeants partagent bon nombre de positions, Donald Trump et Giorgia Meloni sont moins en phase sur l’Ukraine, que Rome a toujours ardemment défendue.Donald Trump, qui s’est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine depuis son retour au pouvoir et dont la rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait tourné au clash fin février, a certes déclaré jeudi ne pas le “tenir pour responsable” de la guerre en Ukraine. Mais “j’estime qu’il n’a pas fait le meilleur job du monde. Je ne suis pas un grand fan”, l’a-t-il critiqué une fois de plus dans la foulée.burs-els/eml

Le boycott des mairies écologistes par Safran relance un débat sur la “réindustrialisation verte”

La décision radicale du patron de Safran de “bannir” tout investissement dans les villes écologistes a ravivé le débat sur la “réindustrialisation verte” de la France, les Ecologistes assumant leur défense d’un développement “durable” tandis que des adversaires politiques tendaient les bras au groupe aéronautique.L’étincelle à l’origine de la polémique est partie lundi d’une déclaration aussi rare que directe du directeur général de Safran : Olivier Andriès, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, a vivement dénoncé les critiques formulées, en février 2024, par des élus écologistes de Rennes contre l’implantation d’une fonderie avec 500 emplois à la clé.”On avait négocié avec la maire socialiste de Rennes, (…) ça s’est très bien passé, et là, les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème: +c’est scandaleux, un groupe vient s’installer, créer de l’emploi, c’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est le militaire, c’est pas bien+”, a-t-il déclaré.En conséquence, “pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste”, “chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite” par ces mairies, a ajouté le patron du motoriste et équipementier aéronautique français, dont l’Etat détient presque 12%.”Si c’est pour détruire la planète, on a 500 emplois qui vont probablement, derrière, durer un temps très court”, lui a répondu mercredi la députée écologiste Sandrine Rousseau sur BFMTV.”Je suis fier de notre industrie aéronautique française, leader mondial, avec des grands groupes et un tissu de PME d’excellence”, a rétorqué à son tour jeudi soir le ministre de l’Industrie Marc Ferraci.”L’industrie aéronautique a un avenir formidable” et sa décarbonation “est en marche”, a-t-il ajouté dans un réaction transmise à l’AFP.Le site de la fonderie, censé être opérationnel en 2027, doit fournir des aubages de turbine pour les moteurs de Rafale, l’avion de combat français, ou le moteur Leap, qui équipe tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo.- “Chantage à l’emploi” -“À un an des municipales, cette prise de position très politique d’un industriel nous interroge”, ont réagi Les Ecologistes dans un communiqué jeudi soir.”Le chantage à l’emploi ne fait pas une politique industrielle” et “la question à se poser est donc plutôt de savoir en quoi les emplois créés par Safran seront durables, notamment en cas d’envolée du coût de l’énergie”, se défend le parti.Leurs élus rennais, qui font partie de la majorité municipale conduite par la socialiste Nathalie Appéré, avaient vivement critiqué la décision prise, “dans le dos”, par leurs alliés d’accepter l’implantation de cette usine de Safran sur un terrain racheté par les collectivités locales à Stellantis.”Au regard des urgences climatiques, d’autres solutions, qui étaient à l’étude, notamment avec des PME/PMI du territoire et au-delà, auraient pu être privilégiées”, défend le parti.”La Région ÃŽle-de-France accueillera tous les emplois que Safran souhaitera créer pour ses habitants avec reconnaissance et engagement (à lui simplifier la vie !)”, a opportunément fait valoir sa présidente Valérie Pécresse (LR), dans un message sur X (ex-Twitter). Pour le groupe au 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires et aux 100.000 employés, les bras sont ouverts également à Romans-sur-Isère (Drôme), a aussi tweeté la maire de cette commune, Marie-Hélène Thoraval.- “Nativement verte” -Le directeur de Safran “a raison”, a aussi défendu jeudi sur RMC le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq: “On ne peut pas vouloir à la fois la réindustrialisation (…) et en même temps, poser mille et mille et mille et mille conditions qui font que c’est absolument impossible pour les industriels”.”La réindustrialisation de la France (…) elle est nativement verte” car “ce sont des usines qui sont électrifiées, qui sont conçues pour être décarbonées”, a argué le directeur général de la banque publique d’investissement . “Les Français savent bien que ça suffit, cette situation dans laquelle tout est fabriqué en Chine”.ngu-od-leo-bl/swi

Wall Street termine en ordre dispersé, à l’issue d’une séance en dents de scie

La Bourse de New York a terminé sans direction claire, à l’issue d’une séance volatile, et en l’absence de développements majeurs sur la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis, l’indice Dow Jones ayant pour sa part accusé le coup face au plongeon de l’assureur santé UnitedHealth.Le Dow Jones a lâché 1,33%, l’indice Nasdaq s’est effrité de 0,13% et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,13%.C’était “essentiellement une journée calme”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.En raison du week-end pascal, la Bourse de New York sera fermée vendredi, comme la majorité des places mondiales. Lors des semaines raccourcies, les volumes d’échanges tendent à être plus faibles, pouvant ainsi favoriser la volatilité.”Nous n’avons pas entendu grand-chose de Washington ou de la Chine concernant de nouveaux développements dans la guerre commerciale”, explique M. Cardillo.De fait, “le marché est clairement dans l’expectative” en ce qui concerne les droits de douane, détaille auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. “La Maison Blanche tente d’être optimiste quant à de possibles accords”, ajoute l’analyste.Donald Trump s’est dit sûr “à 100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’Union européenne sera conclu, en recevant jeudi la dirigeante italienne Giorgia Meloni, pressée par Bruxelles de parler au nom des Vingt-Sept.La présidente du Conseil italien a parlé d’une même voix au début de la rencontre à Washington, se disant elle aussi “certaine” qu’un accord sera trouvé.Par ailleurs, Tokyo a entamé mercredi à Washington des négociations sur les massives surtaxes douanières imposées par les Etats-Unis, et réclame un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que Donald Trump a accordé la semaine dernière au monde entier sur les droits de douane “réciproques”, à l’exception de la Chine.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,32% contre 4,28% la veille en clôture.”Le marché s’est plutôt concentré sur les informations relatives aux entreprises”, selon M. Hogan.Au tableau des valeurs, l’assureur santé UnitedHealth – pondération la plus importante du Dow Jones – a entraîné l’indice historique de la place américaine dans le rouge. Le groupe a plongé de 22,38% après avoir annoncé un abaissement surprise de ses prévisions pour l’exercice en cours, face à une hausse de ses coûts. Au premier trimestre, l’entreprise a fait moins bien qu’attendu par les analystes, avec notamment un bénéfice net par action de 7,20 dollars. D’autres noms du secteur ont emboîté le pas de UnitedHealth, à l’instar de Humana (-7,40%) ou d’Elevance Health (-2,42%).Ailleurs à la cote, le laboratoire américain Eli Lilly, qui fabrique notamment les traitements anti-obésité Zepbound et Mounjaro, a brillé (+14,30%) après avoir dévoilé des résultats encourageants d’essais cliniques pour une nouvelle pilule anti-obésité.Novo Nordisk, connu pour Ozempic et Wegovy, ses traitements pour le diabète et la perte de poids a en revanche terminé en baisse (-7,54%).Alphabet – maison mère de Google – a perdu du terrain (-1,38%) après qu’une juge fédérale américaine a conclu que Google avait monopolisé le marché de la publicité sur internet, estimant que le géant américain des technologies avait “sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles” et avait causé des “dommages importants” à ses clients. Google a indiqué avoir l’intention de faire appel de cette décision rendue publique jeudi.Le loueur de véhicules Hertz a été propulsé pour la deuxième séance consécutive (+43,87%) après que le fonds de l’investisseur activiste Bill Ackman a racheté 12,7 millions d’actions du groupe, soit une part d’environ 4% du capital. Selon le média américain CNBC, le fonds est désormais le deuxième plus gros actionnaire du loueur, avec une participation totale d’environ 19%.

Le boycott des mairies écologistes par Safran relance un débat sur la “réindustrialisation verte”

La décision radicale du patron de Safran de “bannir” tout investissement dans les villes écologistes a ravivé le débat sur la “réindustrialisation verte” de la France, les Ecologistes assumant leur défense d’un développement “durable” tandis que des adversaires politiques tendaient les bras au groupe aéronautique.L’étincelle à l’origine de la polémique est partie lundi d’une déclaration aussi rare que directe du directeur général de Safran : Olivier Andriès, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation, a vivement dénoncé les critiques formulées, en février 2024, par des élus écologistes de Rennes contre l’implantation d’une fonderie avec 500 emplois à la clé.”On avait négocié avec la maire socialiste de Rennes, (…) ça s’est très bien passé, et là, les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème: +c’est scandaleux, un groupe vient s’installer, créer de l’emploi, c’est l’aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est le militaire, c’est pas bien+”, a-t-il déclaré.En conséquence, “pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste”, “chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite” par ces mairies, a ajouté le patron du motoriste et équipementier aéronautique français, dont l’Etat détient presque 12%.”Si c’est pour détruire la planète, on a 500 emplois qui vont probablement, derrière, durer un temps très court”, lui a répondu mercredi la députée écologiste Sandrine Rousseau sur BFMTV.Le site de la fonderie, censé être opérationnel à partir de 2027, doit fournir des aubages de turbine pour les moteurs de Rafale, l’avion de combat français, ou le moteur Leap, qui équipe tous les Boeing 737 MAX et environ 60% des Airbus A320neo.- “Chantage à l’emploi” -“À un an des municipales, cette prise de position très politique d’un industriel nous interroge”, ont réagi Les Ecologistes dans un communiqué jeudi soir.”Le chantage à l’emploi ne fait pas une politique industrielle” et “la question à se poser est donc plutôt de savoir en quoi les emplois créés par Safran seront durables, notamment en cas d’envolée du coût de l’énergie”, se défend le parti.Leurs élus rennais, qui font partie de la majorité municipale conduite par la socialiste Nathalie Appéré, avaient vivement critiqué la décision prise “dans le dos” par leurs alliés d’accepter l’implantation de cette usine de Safran sur un terrain racheté par les collectivités locales à Stellantis.”Au regard des urgences climatiques, d’autres solutions, qui étaient à l’étude, notamment avec des PME/PMI du territoire et au-delà, auraient pu être privilégiées”, défend le parti.”La Région ÃŽle-de-France accueillera tous les emplois que Safran souhaitera créer pour ses habitants avec reconnaissance et engagement (à lui simplifier la vie !)”, a opportunément fait valoir sa présidente Valérie Pécresse (LR), dans un message sur X (ex-Twitter). Pour le groupe au 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires et aux 100.000 employés, les bras sont ouverts également à Romans-sur-Isère (Drôme), a aussi tweeté la maire de cette commune, Marie-Hélène Thoraval.- “Nativement verte” -Le directeur de Safran “a raison”, a aussi défendu jeudi sur RMC le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq: “On ne peut pas vouloir à la fois la réindustrialisation (…) et en même temps, poser mille et mille et mille et mille conditions qui font que c’est absolument impossible pour les industriels”.”La réindustrialisation de la France (…) elle est nativement verte” car “ce sont des usines qui sont électrifiées, qui sont conçues pour être décarbonées”, a argué le directeur général de la banque publique d’investissement . “Les Français savent bien que ça suffit, cette situation dans laquelle tout est fabriqué en Chine”.”Quand vous faites du semi-conducteur, par exemple, dans la vallée de Grenoble, (…) c’est quand même la fierté française d’avoir des grandes usines qui sont compétitives avec la Chine, qui permettent d’alimenter toute notre industrie et l’industrie mondiale”, a-t-il aussi plaidé.”Mais on a quand même tout le monde contre nous”, a déploré M. Dufourcq, rappelant l’exemple de “l’attentat contre l’alimentation électrique de l’usine de STMicroelectronics”, lorsque des câbles électriques avaient été incendiés en 2022 à Crolles (Isère).

Chocolats de Pâques: les cloches s’envolent et les prix aussi

Devant la boutique d’une enseigne parisienne de chocolats, Jacques, 50 ans, énumère ses achats de Pâques: poules, lapins, friture… Du “classique”. Mais cette année, il a choisi des “petits formats” car “les prix ont augmenté”, flambée des cours de cacao oblige.”C’est plus cher que l’an dernier, je dirais d’environ 15%”, dit-il à l’AFP. Pas question toutefois de renoncer à ces emplettes annuelles destinées à sa famille et… à ses propres papilles: “C’est un achat plaisir”.Ce “fort attachement des Français au chocolat”, festif à Pâques et Noël (les deux gros temps forts d’achat) et du quotidien pendant l’année, est “une grande chance pour la profession”, reconnaît Gilles Rouvière, secrétaire général du Syndicat du chocolat, qui regroupe petites entreprises familiales, PME plus grosses et multinationales.D’autant que les achats de Pâques sont aux trois quarts destinés aux enfants, selon les enquêtes de l’organisation, même si les achats pour les adultes croissent plus rapidement que ceux pour les enfants (+8% et +2,4% respectivement en 2024).Les cours du cacao, stables pendant une dizaine d’années, se sont envolés à partir de début 2023. Sur le marché londonien des matières premières, la tonne de cacao valait 1.900 livres sterling (2.200 euros) en janvier 2023, 3.800 livres un an plus tard et a atteint un plus haut mi-décembre 2024, à plus de 9.000 livres. Un prix multiplié par 4,5 en deux ans. Depuis début 2025, les cours ont toutefois reflué et la tonne cotait quelque 6.200 livres fin mars.Les raisons de la flambée des cours ces dernières années? Des conditions climatiques défavorables (pluies diluviennes provoquant des maladies dans les cultures, sécheresse) en Afrique de l’Ouest (notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana), ceinture cacaoyère qui fournit 70% des fèves de cacao dans le monde.L’envolée des prix a freiné la demande et poussé des agriculteurs à consacrer plus de ressources à la culture du cacao, permettant une détente des cours ces derniers mois, avec la constitution de réserves pour la première fois depuis quatre ans.- Moins de lapins dans les jardins ? -Mais les fabricants des chocolats de Pâques ont acheté le cacao il y a plusieurs mois, parfois au plus haut.Une enquête réalisée par UFC-Que Choisir pointe une hausse en moyenne de 14% des prix de chocolats de Pâques en grande distribution cette année, par rapport à Pâques 2024.Une augmentation portée à 23% en moyenne sur les marques distributeurs, qui restent toutefois moins chères que les marques nationales, selon les relevés effectués par l’association de défense des consommateurs le 31 mars sur 78 produits.Une envolée qui contraste avec l’inflation alimentaire revenue à moins de 0,5% en 2024. Oliviers Dauvers, expert des sujets de grande consommation, pronostique “un mauvais millésime” des ventes de chocolats de Pâques 2025: “Même si l’inflation est justifiée” par la flambée des cours du cacao, “une part des clients ne peuvent pas suivre, tout simplement”.Un porte-parole du Groupement Mousquetaires (Intermarché, Netto) dit proposer les mêmes produits que l’an dernier, sans baisser la part de cacao. Mais des magasins du groupement présentent aussi des articles de Pâques avec très peu de chocolat, comme par exemple des oeufs fourrés d’une crème au lait.Pas question, assure-t-il à l’AFP, de pousser les étiquettes vers le haut pour ces achats exceptionnels car “la plupart des enseignes proposent plus ou moins la même chose”. L’achat de sujets de Pâques est certes “un passage un peu obligé pour les parents, mais on doit être le plus concurrentiel possible”, sinon le client va voir ailleurs.La plupart des achats de chocolats ont lieu dans la semaine précédent le week-end de Pâques. Il est donc trop tôt pour dire si cloches et lapins seront moins nombreux dans les jardins dimanche. 

Face au chaos douanier, la BCE s’accroche à la détente monétaire

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance.Les perspectives en zone euro “se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales”, a constaté l’institution de Francfort à l’issue de sa réunion de politique monétaire.L’offensive tarifaire de Donald Trump pèse sur l’économie, avec un “risque de baisse des exportations, des investissements et de la consommation”, a résumé sa présidente Christine Lagarde, ajoutant que le climat financier dégradé pourrait freiner encore davantage l’activité.Ce choc en puissance a convaincu les gardiens de l’euro de donner une nouvelle bouffée d’oxygène en baissant les coûts d’emprunt : le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%, un niveau qui n’est plus jugé pénalisant pour l’économie.Dans un contexte “d’incertitudes exceptionnelles”, qui a vu Donald Trump enchaîner les annonces et revirements spectaculaires, l’institution se garde d’anticiper ses prochaines décisions et va plus que jamais continuer à s’appuyer sur les “données” pour “déterminer, réunion par réunion”, l’orientation de la politique monétaire.”Nous devons être prêts à faire face à l’imprévisible”, a souligné Christine Lagarde, prônant “agilité” et “réactivité”.”La voie reste largement ouverte à de nouvelles baisses de taux”, selon Ulrike Kastens, analyste chez DWS, certains observateurs voyant le taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.- Trump chamboule tout – Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour lutter contre l’inflation provoquée par la guerre russe en Ukraine et ses répercussions énergétiques. Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro laissaient entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux, leur optimisme reposant sur les projets de relance budgétaire en Allemagne, premier pays de la zone euro.Le gouvernement du futur chancelier allemand Friedrich Merz prévoit des centaines de milliards pour la défense et les infrastructures, un investissement qui pourrait soutenir l’industrie et la croissance en zone euro, a souligné jeudi Mme Lagarde.Mais le choc externe d’une guerre commerciale a rebattu les cartes. Début avril, Donald Trump a imposé des droits de douane réciproques à tous les pays – 10 % universels et jusqu’à 145 % supplémentaires sur la Chine – assortis de quelques exemptions sectorielles.Une pause de 90 jours a ensuite été décrétée pour les surtaxes supérieures à 10% sur les pays hors Chine, mais cela n’a pas suffi à rassurer les marchés.- Inflation au second plan -A Francfort, siège de la BCE, les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: la désinflation est “en bonne voie”, observe la BCE, avec une inflation dans les 20 pays membres de la zone euro qui s’est établie à 2,2% en mars se rapprochant de la cible de 2%.Et l’effet de la guerre commerciale sur les prix est encore incertain, souligne Christine Lagarde : une baisse de la demande pourrait faire refluer l’inflation tandis qu’une fragmentation des chaînes d’approvisionnement mondiales pourrait au contraire pousser les prix à la hausse.Une différence avec les Etats-Unis où le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que les droits de douane entraîneront “très certainement une hausse temporaire de l’inflation”.Il s’est attiré les foudres de Donald Trump selon lequel le patron de la Fed aurait dû baisser les taux “depuis longtemps déjà, comme la BCE”.Face à cette attaque contre l’indépendance des banques centrales, Christine Lagarde a affiché sa solidarité avec son “estimé” collègue américain.”Les baisses de taux, à elles seules, ne suffiront pas à protéger l’économie de la zone euro face aux bouleversements et défis historiques actuels”, prévient Carsten Brzeski, expert chez ING.Une raison pour laquelle Mme Lagarde a lancé en toute fin de conférence de presse un appel appuyé aux Européens pour qu’ils s’attellent enfin aux réformes structurelles attendues de longue date, telles que le renforcement de la compétitivité ou l’union des marchés de capitaux.

Face à la fragmentation, la patronne du FMI appelle à “en tirer le meilleur parti possible”

Alors que le Fonds monétaire international (FMI) alertait encore ces derniers mois sur le risque de fragmentation de l’économie mondiale, sa directrice générale Kristalina Georgieva a appelé jeudi, dans un entretien à l’AFP, l’ensemble des pays à “en tirer le meilleur parti possible”.”Nous ne sommes plus dans un monde où les règles peuvent être collégialement facilement tranchées mais dans un monde multipolaire, avec tout ce que cela implique”, en particulier en terme de régionalisation de l’économie mondiale, a insisté Mme Georgieva.Dès lors, “plutôt que d’espérer que le monde retournera à ce qu’il était” avec une économie pleinement mondialisée, “il est préférable que chacun travaille dur pour en tirer le meilleur parti possible”, a-t-elle estimé.Et la fragmentation n’a pas nécessairement que des effets négatifs, juge Mme Georgieva au contraire, “certaines parties du monde pourraient en profiter”, citant en particulier le continent africain.”Nous observons une approche plus régionale en terme de croissance et de commerce, là où ces liens devraient être plus forts, (…) certaines parties du monde peuvent renforcer leurs liens commerciaux avec leurs voisins ou avec des économies proches avec des chaînes d’approvisionnements dès lors renforcées”, a-t-elle détaillé.Mais dans l’immédiat, le brusque retour des droits de douane parmi les outils économiques, en particulier aux Etats-Unis devrait peser sur l’économie, alors que le FMI anticipe un ralentissement de la croissance cette année, sans pour autant plonger le monde dans la récession.Le président américain Donald Trump a imposé début avril au moins 10% de droits de douane supplémentaires sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 145% sur les produits chinois, avant d’introduire quelques exceptions pour les produits électroniques.L’effet sera cependant variable d’un endroit à l’autre car “les droits de douane provoqueront un choc de l’offre dans certains pays, de la demande dans d’autres, ce qui amènera des inquiétudes différentes, certains pays pour la croissance, d’autres sur l’inflation”, a prévenu Kristalina Georgieva.En Europe en particulier, “on a vu la Banque centrale européenne (BCE) agir en baissant ses taux car l’UE est plutôt confrontée à un choc de demande, avec les prix qui risquent de baisser et les biens (venant de Chine, NDLR), qui ne vont plus aux Etats-Unis, aller vers l’Europe”.”Aux Etats-Unis on est face à une situation plus compliquée. Les anticipations d’inflation sont à la hausse et dans le même temps la croissance devrait ralentir, cela va rendre les choses plus compliquées pour la Fed”, a ajouté Mme Georgieva.- Aide internationale plus coordonnée -Pour le reste du monde, le ralentissement de l’économie ne sera pas sans conséquence, en particulier pour les pays à faibles revenus.”Lorsque l’économie mondiale ralentit, toutes choses égales par ailleurs, ce n’est pas bon pour eux”, mais plus encore lorsque ces pays, sont confrontés, comme actuellement, à “une baisse de l’aide internationale” alors que les économies avancées réduisent leur dépenses.Car au-delà de la coupe drastique connue aux Etats-Unis avec la fermeture de l’Agence pour l’aide au développement (USAID), la France ou le Royaume-Uni ont notamment annoncé une baisse de leurs dépenses en la matière, et comptent poursuivre dans cette voie.Face à cette situation, Kristalina Georgieva appelle les pays en développement à “prendre au sérieux la nécessite d’améliorer leur propre économie (…) il est temps pour eux de remettre les choses en ordre”.Cela passe en particulier par une meilleure mobilisation de l’impôt pour financer leur Etat et un travail afin de réduire la part de l’économie informelle dans leur produit intérieur brut.Mais le FMI compte également sur d’autres acteurs pour prendre le relai des économies avancées, et sa directrice générale regarde en particulier vers le Conseil de coopération du Golfe (GCC), qui réunit les monarchies pétrolières du Proche-Orient.”Le GCC agissait jusqu’ici principalement de manière bilatérale mais nous pouvons travailler de manière plus coordonnée, pour une utilisation plus efficace de l’argent. C’est mieux pour le pays aidé, pour les donateurs et c’est notre responsabilité”.Mais sans davantage d’aide au développement, cela peut rendre les choses plus compliquées pour le FMI.”Nous agissons en tant que prêteur principal, l’argent que nous apportons n’est pas un don” mais un prêt, et dès lors “nous avons absolument besoin de continuer à travailler avec la communauté des donateurs”, a rappelé Mme Georgieva.Mais “si nous devons réduire notre aide au développement, alors au moins faisons en sorte de travailler plus efficacement pour les pays en développement”, a-t-elle demandé.

Trump attaque le président de la Fed et menace de le limoger

Donald Trump s’en est de nouveau pris jeudi au président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, qui refuse de baisser les taux d’intérêt de l’institution, affirmant: “Il partira si je lui demande.””Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi”, a assuré le président américain dans le Bureau ovale, aux côtés de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. “Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine”, a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social plus tôt dans la journée, alors que le second mandat du président de la Fed doit s’achever en mai 2026.Ce dernier aurait “dû baisser les taux d’intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE”, la Banque centrale européenne, a ajouté le président américain, en encourageant M. Powell à “le faire maintenant”.Les responsables de la BCE, qui se réunissent toutes les six semaines, viennent de s’accorder sur une baisse de 0,25 point des taux directeurs pour renforcer l’économie de la zone euro. Sa présidente Christine Lagarde a dit jeudi que la BCE devait “faire face à l’imprévisible” et se montrer “agile”, jugeant impossible de s’engager à l’avance sur une trajectoire de taux dans le contexte incertain de guerre commerciale menée par les Etats-Unis.Elle a aussi affiché sa solidarité avec son homologue de la banque centrale américaine, pour qui elle a dit avoir “beaucoup de respect”.- Inflation -Les droits de douane voulus par M. Trump placent la Réserve fédérale face à une situation “compliquée”, avait déclaré mercredi M. Powell, en estimant que ces surtaxes allaient “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation”.”Les prix du pétrole sont en baisse, le montant des courses (même les Å“ufs!) aussi, et les Etats-Unis s’enrichissent grâce aux droits de douane”, a répondu tôt jeudi M. Trump, pour qui le patron de la Fed “est toujours trop lent et a toujours tort”.Le dirigeant républicain avait déjà exhorté le 4 avril M. Powell à baisser les taux d’intérêt, estimant alors que ce serait “le moment parfait”.La Fed a maintenu ses principaux taux stables, entre 4,25% et 4,50%, depuis le début de l’année.La baisse du pétrole a freiné l’inflation en mars, avec l’indice des prix à la consommation qui a reculé de 0,1%, après une hausse de 0,2% en février. L’indice a été tiré vers le bas par la baisse des prix à la pompe: -6,3% sur un mois et -9,8% sur un an. Cela a conforté la Maison Blanche dans sa politique douanière, alors que les économistes prévoient un regain d’inflation dû aux nouveaux droits de douane mis en place par Donald Trump.Or, en mars, les surtaxes sur les produits importés aux Etats-Unis n’étaient pas toutes entrées en vigueur. Depuis, et malgré de spectaculaires revirements, les Etats-Unis frappent les produits étrangers de 10% de droits de douane additionnels, et ceux en provenance de Chine d’une surtaxe punitive de 145%.- Agence indépendante -Donald Trump a nommé Jerome Powell à la tête de la Fed lors de son premier mandat, en 2018, mais l’accuse aujourd’hui de politiser la banque centrale américaine.Il a été reconduit à la tête de la Fed en 2021 par Joe Biden pour un second mandat.En août dernier, en pleine campagne électorale, Donald Trump avait menacé l’indépendance de l’agence, suggérant que la Maison Blanche pourrait avoir son mot à dire concernant la politique monétaire. Le président américain n’a pas le pouvoir de limoger directement les patrons de la Fed. Pour tenter de destituer Jerome Powell, Donald Trump devrait entamer une longue procédure et prouver que ce dernier a commis une faute grave. S’il n’est pas rare que présidents américains et patrons de la Fed s’opposent sur la politique monétaire à suivre, toute tentative de démettre Jerome Powell de ses fonctions serait du jamais-vu dans l’histoire américaine contemporaine.L’intéressé a déclaré début avril avoir l’intention de “rester en poste jusqu’à la fin de (son) mandat” en 2026. 

LVMH espère un accord sur les droits de douane et veut rassurer sur la succession du PDG

Le numéro un mondial du luxe LVMH a tenu jeudi son assemblée générale dans un contexte délicat au moment où ses ventes fléchissent, en espérant un accord sur les droits de douane et en tenant à rassurer sur la succession de Bernard Arnault.”L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire”, a déclaré le PDG du groupe Bernard Arnault.”Jusque fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales”, selon lui.Le numéro un du luxe avait annoncé mardi des ventes en recul de 2% au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros, décevant les analystes et lui faisant perdre sa place de première capitalisation boursière du CAC 40 au profit de Hermès. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse le titre.”Notre situation est loin d’être préoccupante”, a relativisé Bernard Arnault face aux actionnaires.”L’objectif, c’est d’offrir la meilleure qualité. Et après, la croissance, ça suit plus ou moins vite et plus on est gros, plus c’est difficile”, a-t-il relevé, “ou alors il faut accepter de banaliser les choses, ce qu’on refuse catégoriquement, notamment pour nos deux principales marques” Louis Vuitton et Dior, a-t-il ajouté.”Peut être qu’on fera un petit peu moins de croissance”, a-t-il souligné, ajoutant: “ça ne me dérange pas du tout”.Le secteur du luxe comptait sur le marché américain pour contrebalancer le ralentissement des ventes en Chine, mais doit désormais faire face aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France et malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations”, a déploré le PDG en marge de l’assemblée générale. – “Des plans de succession existent” -“Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il insisté. LVMH réalise 34% de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug,…) aux États-Unis.Si jamais ces négociations n’aboutissaient pas et qu'”on se retrouve avec des droits de douane élevés, (…) on sera amené à augmenter nos productions américaines”, a précisé M. Arnault. Son groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux États-Unis. “Il ne faudra pas dire que c’est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver”, a estimé l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump en janvier. Si la modification des statuts du groupe “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général” pour les porter à 85 ans a été plébiscitée (à 99,18%), la question de la succession a été posée par des actionnaires.”Des plans de succession existent”, a répondu Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. “Les dits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains”, a-t-il ajouté.Il a souligné que “le conseil d’administration, et plus spécifiquement le comité durabilité et gouvernance (…) composé exclusivement d’administrateurs indépendants, débat tous les ans des plans de succession des dirigeants, y compris des mandataires sociaux”.Stéphane Bianchi a en outre rappelé que la société Agache, holding de la famille Arnault, “a été transformée en 2022 en sociétés en commandite par actions afin de pérenniser le contrôle familial du groupe et la vision à long terme”.”Cette structure édicte des règles précises qui permettront de s’assurer à l’avenir d’un vote unique de l’actionnaire de contrôle sur tous les sujets relevant de sa compétence”, a-t-il ajouté.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour, mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Fin 2024, la famille Arnault possédait 49% du capital de LVMH et 64,81% des votes.