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Emplois : près de 400 plans sociaux depuis septembre 2023, selon un nouveau décompte de la CGT

“Il y a urgence à agir” : 381 plans sociaux ont été recensés dans différents secteurs de l’économie tels que l’industrie ou le commerce, entre septembre 2023 et mai 2025, selon un nouveau décompte présenté mardi par la numéro un de la CGT, Sophie Binet.Au total, entre 157.903 et 244.655 emplois, directs ou indirects, sont supprimés ou menacés depuis 2023, selon la dernière enquête de terrain menée par la deuxième centrale syndicale, qui avait décompté fin novembre, près de 250 plans de licenciement en cours.”Le patronat et le gouvernement font clairement, systématiquement, le choix du chômage”, a déploré Sophie Binet lors d’une conférence de presse.”Derrière ces chiffres, c’est toujours la même histoire. C’est des territoires dévastés, des familles brisées et des pertes de savoir-faire clés pour notre pays”, a-t-elle rappelé.La métallurgie, l’automobile, les industries chimiques et le commerce sont des filières particulièrement touchées.”On a une désindustrialisation organisée par le patronat et les gouvernements successifs”, a affirmé Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie.La CGT demande depuis plusieurs mois un “moratoire sur les licenciements”, “l’obligation de réelle de recherche de repreneurs” et “le conditionnement des aides publiques à un avis conforme du CSE de façon à ce que les salariés puissent bloquer les entreprises qui se gavent d’aides publiques tout en licenciant”, a rappelé Sophie Binet.”On demande à ce qu’une entreprise qui touche des aides publiques soit interdite de mettre en place des plans sociaux dans les années qui suivent l’attribution de ces fonds”, a ajouté Elodie Ferrier, secrétaire fédérale de la fédération commerce et services de la CGT.Emblème d’une industrie touchée de plein fouet: ArcelorMittal, qui a annoncé récemment la suppression de 600 postes en France. Interrogé par la leader de la CGT mi-mai sur TF1, le président de la République a écarté l’idée de “nationaliser ArcelorMittal”, comme le demandent des syndicats, des salariés et la gauche.

La Banque de France veut tester la résistance des fonds en cas de crise

La Banque de France veut tester la résistance des fonds d’investissement en cas de crise financière, en les soumettant cette année à un “stress test”, habituellement réservé aux banques et assurances.”L’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, NDLR) et la Banque de France travaillent cette année, conjointement avec l’Autorité des marchés financiers, à l’élaboration d’un exercice pilote de stress test systémique qui associe des banques, des assureurs et des fonds d’investissement”, a déclaré mardi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’ACPR.Associée à l’Autorité bancaire européenne (ABE) et la Banque centrale européenne (BCE), la Banque de France organise régulièrement des tests, selon différents scénarios, pour s’assurer de la solidité des acteurs financiers en cas de choc économique.Les “interconnexions” du système financier actuel “accroissent les risques de contagion”, a souligné la secrétaire générale de l’ACPR Nathalie Aufauvre, alors que les fonds d’investissement ont un rôle croissant dans le financement des entreprises.- Risques en cascade -M. Villeroy de Galhau a par ailleurs appelé mardi banquiers et assureurs à se méfier de la volatilité des marchés financiers et des risques de non-remboursement de certains prêts aux entreprises.Les banques ont mis de côté des milliards d’euros pour faire face aux risques de défaut des entreprises endettées, qu’il s’agisse de grands groupes ou de PME .”Le risque de marché et d’instabilité financière (…) s’accroit avec l’imprévisibilité américaine”, a souligné le gouverneur.Mais là où la Banque de France s’inquiète d’abord du risque, certains banquiers y voient aussi une opportunité.Les banques d’investissement et de financement profitent en effet depuis le début de l’année de la forte volatilité des marchés, dans le sillage d’une année record en termes de bénéfices (36,1 milliards d’euros de bénéfice pour les banques françaises, selon l’ACPR).M. Villeroy de Galhau a aussi évoqué le sujet épineux de la réglementation. “J’entends ou je lis parfois que la règlementation freinerait le crédit et la croissance, en France et en Europe. C’est faux”, a-t-il déclaré, en écho à une interview donnée la semaine dernière par le directeur général de la Société Générale Slawomir Krupa.- Pointé du doigt -L’ACPR, gendarme des banques et des assurances, a également fait le bilan mardi de son année 2024, durant laquelle elle a mené plus de 200 missions de contrôle sur place et prononcé trois sanctions contre Treezor (filiale de la Société Générale), la Bred (dans le giron du groupe BPCE) et Tunisian Foreign Bank, pour un total de 5,2 millions d’euros.Mais la période est agitée pour l’Autorité, mise en cause dans plusieurs dossiers pour un manque de réactivité et d’efficacité.Son vice-président Jean-Paul Faugère est revenu sur le sort des clients du courtier Pilliot, qui se sont retrouvés en début d’année sans assurance. Après “le moment d’incertitude, de flottement (…) l’essentiel du problème est réglé”, a-t-il assuré.Il a également défendu le rôle passif de l’ACPR dans le dossier Indexia (ex-SFAM), société de courtage en assurance et de vente de smartphones qui a floué des milliers de consommateurs. Et il a appelé au passage les assureurs à être plus vigilants dans le suivi de la distribution de leurs produits.L’ACPR a également été pointée du doigt il y a quelques semaines par les salariés du Crédit commercial de France (CCF), ex-HSBC France, pour avoir autorisé la vente sans même les entendre de leur société à un acteur bien plus petit, détenu par un fonds américain, qui allait conduire quelques mois plus tard à un plan social d’ampleur.La Cour des comptes a aussi épinglé cette année l’ACPR pour avoir autorisé un “montage assurantiel risqué” dans un rapport sur le constructeur des emblématiques maisons Phénix, Geoxia, mis en faillite.

“Pas tous” pour la loi “Duplomb”: des paysans et militants manifestent à Paris

“Pas besoin des pesticides toxiques, pas besoin des mégabassines, pas besoin des fermes-usines”: plus de 300 militants, paysans, élus et victimes de cancer se sont rassemblés mardi à Paris contre la proposition de loi dite “Duplomb”, contraire selon eux aux attentes des agriculteurs et des citoyens.”Non, le monde agricole n’est pas uni pour soutenir cette proposition”, a déclaré Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole français, qui défend une “réelle” transition agroécologique.Dénonçant une “trumpisation” de la vie politique, M. Galais, éleveur bovin en Bretagne, condamne “un passage en force des lobbies de l’agro-industrie, soutenus par la connivence FNSEA-gouvernement” avec une loi dont “les paysans et paysannes seront les premiers à souffrir”.Lundi, la FNSEA, syndicat leader qui a perdu pour la première fois en janvier sa majorité absolue lors des élections professionnelles, avait rassemblé une dizaine de tracteurs et quelque 200 agriculteurs devant l’Assemblée nationale pour soutenir le texte et demander des “moyens de production” (eau et pesticides).La proposition de loi visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”, portée par le sénateur LR Laurent Duplomb, prévoit notamment de réintroduire de manière dérogatoire l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, de relever les seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs et de faciliter la construction d’infrastructures de stockage de l’eau. Avant même de l’examiner, les députés ont voté lundi une motion de rejet déposée par le rapporteur du texte, une manÅ“uvre du bloc central afin de passer outre le “mur” d’amendements écologistes et insoumis.”Il n’y a eu aucune obstruction”, a défendu la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier auprès de l’AFP, “il y avait 40 amendements par parlementaire écolo, ce qui est la moindre des choses quand (…) ils sont en train d’écrire dans la loi les raisons de nos futurs cancers”.Le texte a été renvoyé devant une commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) qui se réunira à huis clos et dont les Ecologistes ne sont même pas sûrs de faire partie. Leur cheffe de file dénonce un “scandale” sanitaire, environnemental et démocratique.- “Problématique et rétrograde” -Le collectif Nourrir, qui rassemble des dizaines d’ONG (Greenpeace, WWF, Générations Futures…), a déploré de “grandes difficultés” pour obtenir l’autorisation préfectorale pour se réunir mardi à Paris sur l’esplanade des Invalides “alors même que la FNSEA hier (lundi, NDLR) était devant l’Assemblée”, s’est indignée Sandy Olivar Calvo de Greenpeace.Elle a appelé la vingtaine d’élus présents, surtout des écologistes et des insoumis – Jean-Luc Mélenchon en tête – mais aussi Pascal Lecamp, un élu MoDem qui a voté contre la motion de rejet, à un “non-compromis” sur “l’entièreté de cette loi problématique et rétrograde, symbole à combattre”.Les ONG avaient invité à s’exprimer des chercheurs, des agriculteurs mais aussi des personnes atteintes de cancer.La fédération des agriculteurs bio a mis en avant sa “productivité”, sans utiliser des pesticides, tandis que l’Union nationale de l’apiculture française a vanté les “services de pollinisation” rendus par les abeilles, premières menacées par la réintroduction des néonicotinoïdes, dont les effets néfastes sur l’environnement et la biodiversité sont démontrés par de nombreuses études.Les travaux scientifiques sont moins nombreux quant aux effets sur la santé humaine, mais soulignent l’existence de risques potentiels qu’il faudrait documenter.Des représentants d’associations de lutte contre le cancer ou encore de salariés agricoles exposés à la pollution au chlordécone, pesticide utilisé pendant vingt ans aux Antilles, ont pris la parole pour dénoncer “les lobbies de l’agrochimie”.Enfin, plusieurs collectifs et ONG sont venus dénoncer les mesures visant à faciliter l’obtention d’une autorisation environnementale et à simplifier l’enquête publique pour les élevages intensifs. Ils soulignent les “pollutions invisibles” d’élevages en bâtiment, qu’on “ne voit pas” (émissions d’ammoniac, pollution des cours d’eau environnants, algues vertes), ainsi que la “souffrance” des animaux élevés en cage pour les porcs ou sans voir la lumière du jour pour les volailles.Accompagnés par une poignée de députés, les représentants syndicaux et militants ont finalement apporté leurs pancartes “Nourrir pas détruire”, “Les pesticides tuent” et “Cancer colère” devant l’Assemblée pour une photo symbolique, à l’issue du rassemblement.

Protection des mineurs: l’UE ouvre une enquête contre quatre plateformes pornographiques

L’Union européenne a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête contre les plateformes pornographiques Pornhub, Stripchat, XNXX, et XVideos, soupçonnées de ne pas prendre de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus.Dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA), la Commission européenne pointe l’absence d’outils “appropriés” pour vérifier l’âge des utilisateurs et protéger les mineurs des contenus pour adultes.Comme a pu le constater l’AFP, un utilisateur pouvait accéder à ces plateformes mardi via un simple clic assurant qu’il est âgé d’au moins 18 ans, sans vérification supplémentaire.A terme, l’ouverture d’une telle enquête peut aboutir à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées.”Notre priorité est de protéger les mineurs et de leur permettre de naviguer en ligne en toute sécurité”, a souligné la commissaire européenne Henna Virkkunen, chargée de la souveraineté technologique et de la mise en oeuvre du DSA.”En collaboration” avec les Etats membres, “nous sommes déterminés à nous attaquer à tout ce qui peut nuire aux jeunes utilisateurs en ligne”, a-t-elle assuré.Contactée par l’AFP, la maison mère de Pornhub, Aylo, a affirmé “s’engager pleinement à garantir la sécurité des mineurs en ligne” grâce à des sites “strictement réservés aux personnes ayant l’âge légal”.Mais ce géant du porno considère “que la véritable solution pour protéger les mineurs et les adultes est de vérifier l’âge des utilisateurs au point d’accès – les appareils des utilisateurs”.- Près de 40% des enfants -Avec plus de 45 millions d’utilisateurs européens par mois chacune, Pornhub, XNXX, et XVideos font partie de grandes plateformes soumises aux règles renforcées du DSA, au même titre que X (anciennement Twitter), TikTok, Google ou Facebook (Meta).Mardi, la Commission a précisé que Stripchat allait être retirée de cette liste, car elle n’atteint pas le seuil des 45 millions d’usagers. Mais ce changement de statut de la plateforme prend plusieurs mois et les règles renforcées du DSA pourront s’appliquer dans l’intervalle.Cette loi oblige les plus grandes plateformes à faire davantage pour protéger les utilisateurs européens en ligne et prévoit des règles strictes pour protéger les enfants et garantir leur vie privée et leur sécurité.Elles doivent aussi évaluer et atténuer les risques liés à l’usage de leurs services.Sur ce dernier point, la Commission estime que les quatre sites pornographiques n’ont pas pris de mesures suffisantes pour éviter “tout effet négatif sur les droits de l’enfant, le bien-être mental et physique des utilisateurs”.Mardi, la Commission a aussi indiqué qu’elle collaborerait avec les autorités nationales pour veiller à ce que de plus petites plateformes pornographiques appliquent les mêmes règles.En France, selon une étude du régulateur national de l’audiovisuel Arcom, menée sur le premier semestre 2024, près de 40% des enfants accèdent à des sites pornographiques chaque mois.Le DSA, dont les attributions sont vastes, fait partie du puissant arsenal juridique dont dispose l’Union européenne pour réglementer les grandes entreprises technologiques.Depuis 2023, Bruxelles a lancé une vague d’enquêtes dans ce cadre, notamment sur les sites Facebook et Instagram de Meta, ainsi que sur les réseaux sociaux X et TikTok.Les infractions, si elles sont prouvées, sont passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise concernée. Les plateformes reconnues coupables d’infractions graves et répétées peuvent également se voir interdire d’exercer leurs activités en Europe. 

Wall Street ouvre en hausse, salue l’extension des négociations commerciales UE-USA

La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, au lendemain d’un jour férié, soulagée par l’annonce d’une prolongation jusqu’au 9 juillet de la pause sur les droits de douane imposés par Washington aux produits européens.Vers 14H10 GMT, le Dow Jones prenait 0,93%, l’indice Nasdaq gagnait 1,80% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,35%.”Nous passons d’une ré-escalade à une désescalade sur le plan commercial, et les marchés applaudissent cette évolution”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.D’après Mme von der Leyen, l’objectif est que les négociations avancent de manière “rapide et décisive”.”Je viens d’apprendre que l’Union européenne nous a rapidement proposé des dates de réunion. C’est un événement positif”, a déclaré le président américain mardi sur son réseau social Truth.”Cela semble calmer un peu les nerfs (du marché) en ce début de semaine”, relève M. Hogan. En parallèle de cette accalmie commerciale, la place américaine attend une nouvelle série d’indicateurs macroéconomiques dans la semaine. Mardi, les investisseurs ont accueilli une baisse de commandes de biens durables en avril (-6,3%), légèrement moins marquée qu’attendu par les analystes.La confiance des consommateurs a, quant à elle, enregistré un rebond plus important que prévu au mois de mai, après cinq mois consécutifs de baisse, portée par l’optimisme retrouvé vis-à-vis de l’économie américaine.La place new-yorkaise attend notamment la première révision du PIB américain pour le premier trimestre jeudi, puis l’indice PCE -indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine (Fed)-, vendredi.Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait à 4,47%, contre 4,51% vendredi en clôture.Côté entreprises, le spécialiste des véhicules électriques Tesla était en hausse (+3,91% à 352,61 dollars) malgré des ventes dans l’Union européenne divisées par deux au mois d’avril.Freinée par la réputation de son patron Elon Musk et une gamme vieillissante, la marque américaine a vu ses immatriculations baisser dans l’UE de 52,6% en avril et de 46,1% en cumulé depuis le début de l’année, selon l’Association des constructeurs européens (ACEA).L’éditeur de logiciels américain Salesforce grappillait 0,09% à 273,37 dollars après avoir annoncé racheter la société californienne Informatica (+5,52% à 23,79 dollars) pour quelque 8 milliards de dollars afin de se renforcer dans l’intelligence artificielle dite agentique, c’est-à-dire qui permet de réaliser une tâche spécifique sous une supervision limitée.Le géant des puces électroniques Nvidia évoluait en hausse (+2,06% à 133,99 dollars) avant la publication de ses résultats trimestriels mercredi.”Nvidia se trouve au cÅ“ur de l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle”, rappelle M. Hogan.Les investisseurs seront donc attentifs aux performances du groupe, mais “ils s’intéresseront probablement davantage [à ses] prévisions”, ajoute l’analyste.Nvidia est la deuxième capitalisation mondiale, valorisée à plus de 3.000 milliards de dollars.

Asie du Sud-Est: des discussions tripartites “en réponse à l’appel de l’époque”

Le Premier ministre chinois Li Qiang a estimé mardi que le tout premier sommet entre son pays, les dirigeants d’Asie du Sud-Est et les États du Golfe constituait “une réponse à l’appel de l’époque” dans un monde géopolitiquement incertain.Les dirigeants du bloc régional, réunis à Kuala Lumpur, sont confrontés au défi de la hausse drastique des droits de douane américain annoncée en avril par le président Donald Trump.Malgré l’annonce d’une pause de 90 jours pour la plupart des pays, la décision américaine a incité l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux.Mardi, un sommet a réuni les dix pays membres de l’Asean, la Chine représentée par son Premier ministre Li Qiang et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.”Dans le contexte d’une situation internationale volatile”, ce sommet est “un travail pionnier de coopération économique régionale”, a estimé M. Li. “Il ne s’agit pas seulement d’une continuation du cours de l’histoire, mais aussi d’une réponse à l’appel de l’époque”.Souvent critiquée pour son inaction, l’Asean a traditionnellement servi d'”intermédiaire” entre les économies développées comme les États-Unis et la Chine, observe Chong Ja Ian, de l’Université nationale de Singapour (NUS).”Compte tenu de l’incertitude et de l’imprévisibilité associées aux relations économiques avec les États-Unis, les États membres de l’Asean cherchent à se diversifier”, ajoute-t-il. “Faciliter les échanges entre le Golfe et la Chine est un aspect de cette diversification”.- “Opportun et calculé” -Pékin, qui a subi de plein fouet la hausse des droits de douane américains, cherche également à consolider ses autres marchés.La Chine et l’Asean sont déjà les principaux partenaires commerciaux l’une de l’autre et les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont très sensiblement augmenté en avril, un phénomène attribué à un réacheminement des marchandises chinoises prévues initialement à destination des États-Unis.La participation du Premier ministre chinois à ce sommet est “à la fois opportune et calculée”, estime Khoo Ying Hooi, de l’Université de Malaya.Selon un projet de déclaration consulté par l’AFP, les dirigeants de l’Asean vont exprimer leur “profonde inquiétude (…) face à l’imposition de mesures tarifaires unilatérales”.L’Asean avait cependant déclaré plus tôt dans l’année qu’elle n’imposerait pas de droits de douane en représailles contre Washington. “Il est peu probable que le bloc approuve formellement une position pro-chinoise sur les droits de douane américains”, ajoute Mme Khoo.- “Amis de la Chine” -L’Asean a toujours traditionnellement adopté une position de neutralité vis-à-vis des États-Unis et de la Chine.Pékin n’est que la quatrième source d’investissement direct étranger en Asie du Sud-Est, après les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, rappelle M. Chong.Mardi, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a promis que l’ASEAN continuerait à dialoguer avec Washington et Pékin.”La position de l’Asean est centrale”, a déclaré M. Anwar, ajoutant: “si cela signifie travailler avec les Chinois, oui, nous le ferons”.Cependant, “il est tout à fait logique de continuer à s’engager et d’entretenir des relations raisonnablement bonnes” avec les États-Unis, a-t-il souligné.Le dialogue avec Washington est particulièrement important, car la Malaisie est devenue une plaque tournante des semi-conducteurs, a-t-il déclaré.Les semi-conducteurs sont devenus un point central des restrictions commerciales imposées par Washington, qui tente d’empêcher la Chine de saper la domination américaine en matière d’intelligence artificielle.M. Anwar a indiqué lundi avoir écrit à M. Trump pour demander la tenue d’un sommet Asean-États-Unis cette année. Washington n’a pas encore répondu, a précisé son ministre des Affaires étrangères.Mais un rapprochement avec Pékin ne manque pas de soulever des problèmes, alors que les tensions entre la Chine et plusieurs pays membres de l’Asean en mer de Chine méridionale continuent de peser dans leurs relations.Lundi, le dirigeant philippin Ferdinand Marcos Jr avait estimé qu’il y avait un “besoin urgent” à adopter un code de conduite juridiquement contraignant dans la région.

Wall Street ouvre en hausse, salue l’extension des négociations commerciales UE-USA

La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, au lendemain d’un jour férié, soulagée par l’annonce d’une prolongation jusqu’au 9 juillet de la pause sur les droits de douane imposés par Washington aux produits européens.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,94%, l’indice Nasdaq gagnait 1,55% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,21%.

Les taxis toujours mobilisés, le gouvernement promet de “taper fort” sur les VTC

Le gouvernement va intensifier les contrôles des VTC contre la maraude et le “racolage” illégaux, a indiqué le ministère des Transports mardi à la suite d’une réunion avec les représentants des taxis, mobilisés depuis plus d’une semaine. Une autre réunion est prévue mardi soir au ministère de la Santé concernant le deuxième sujet explosif pour les chauffeurs: une nouvelle tarification pour le transport des malades.”Le dialogue a été très direct”, a déclaré Philippe Tabarot à l’AFP à l’issue de la première rencontre. “On va rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles”, a-t-il indiqué. Pour empêcher les VTC de faire de la maraude autour des gares et des aéroports, des amendes forfaitaires, “plus dissuasives et immédiates”, seront étendues dans les trois prochains mois à l’ensemble du territoire, a indiqué le ministère.Des contrôles “intensifs” seront menés “via des opérations ciblées dès cette semaine”, a précisé le ministère après cette réunion qui rassemblait aussi des représentants des  ministères de l’Économie, du Travail et de l’Intérieur.”C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités taxi et VTC”, a réagi le président de l’Union nationale des taxis (UNT) Rachid Boudjema à la sortie de la réunion. “On a des engagements forts de la part du ministre des Transports, notamment sur les points qui sont très bloquants depuis dix ans”, a-t-il souligné.A quelques mètres du ministère, des centaines de taxis continuaient à occuper le boulevard Raspail, enchaînant les nuits sur place, les opérations escargot, les coups de pétards et l’utilisation de fumigènes.- Agrément -Le gouvernement compte “travailler” sur une “durée minimale” de réservation préalable pour les VTC, et “clarifier la définition de la voie publique”, réservée aux taxis.Il évalue aussi la possibilité de mettre en place un “agrément” pour autoriser les plateformes de VTC à exercer en France. L’agrément serait retiré “en cas de manquements fréquents au respect de la réglementation par les chauffeurs”, a précisé le ministère des Transports.Les représentants des VTC sont convoqués lundi 2 juin et leurs plateformes (Uber, Bolt) le 3 juin. Le gouvernement veut aussi réviser la voie d’accès par équivalence, qui permettait à des chauffeurs avec un an d’expérience dans le transport de personnes de devenir VTC.Le gouvernement veut aussi faire en sorte que “les sociétés de rattachement, qui sont des sociétés écrans localisées à l’étranger permettant de contourner les obligations sociales et fiscales, disparaissent”, a précisé le ministère.”Je vais clairement leur demander des explications” sur ce système, pour que les plateformes “ne puissent pas s’exonérer de certaines règles”, a souligné M. Tabarot.Les taxis sont désormais dans l’attente de la rencontre prévue dans la soirée sur la nouvelle convention de la Sécurité sociale, qui doit réformer la rémunération du transports des malades et avait initialement déclenché leur mouvement de grogne.Ce texte prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique, avec un système conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit un bond de 45% depuis 2019.Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi matin que la réforme de la rémunération du transport de malades s’appliquerait bien début octobre.”Je pense qu’on peut faire plus d’économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)”, a déclaré le Premier ministre sur BFMTV/RMC, alors que la réforme vise 300 millions d’euros d’économies en trois ans. 

Deux associations saisissent la HATVP pour alerter contre le lobbying de Shein

A quelques jours de l’examen au Sénat de la loi sur la fast fashion, deux associations font monter la pression sur Shein et demandent à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) “d’exercer son droit de contrôle” sur les activités de lobbying de l’entreprise.Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales souhaitent attirer l’attention de la HATVP sur de “potentielles irrégularités dans les déclarations d’activités de représentation d’intérêts du groupe Shein, des sociétés liées et de ses prestataires”, expliquent-elles dans leur lettre rendue publique mardi, dont l’existence a été révélée par Le Monde lundi. La HATPV, sollicitée par l’AFP, confirme avoir reçu la lettre concernant le géant chinois du prêt-à-porter en ligne, mais précise qu’elle ne “communique pas sur le traitement qu’elle réserve aux signalements qu’elle reçoit”. Les “potentielles irrégularités” pointées dans la lettre des associations sont notamment des informations manquantes pour les années 2023 et 2024 et des formulations “vagues et non-informatives”, affirment les associations.Contacté par l’AFP, Shein affirme qu’elle “déclare les actions de représentation qu’elle mène” en “conformité avec les règles de la HATVP”, et ce “en précisant, à chaque fois l’objet des actions et les personnes concernées”. L’entreprise, fondée en Chine mais basée à Singapour, assure rester “engagée à agir en transparence (…) comme le font les entreprises dans le cadre de leurs activités en France”. Les associations pointent du doigt, parmi les personnalités liées à Shein, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, recruté par l’entreprise fin 2024 pour l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE) au sein d’un comité consultatif.”Christophe Castaner a pris publiquement position contre la loi fast fashion et confié aux médias avoir été embauché par Shein au travers de sa société de conseil Villanelle Conseil, qui se présente publiquement comme spécialisée dans la représentation d’intérêts”, notent Les Amis de la Terre dans leur communiqué. “Pourtant, aucun élément sur cette prestation de conseil n’est publié dans les déclarations faites à la HATVP par Shein et Villanelle Conseil”, s’étonne l’association. A l’AFP, Christophe Castaner assure que “le contrat entre Villanelle Conseil et la société représentant Shein n’est pas un contrat de lobbying mais d’appui et de conseil”. L’ancien ministre de l’Intérieur ajoute être convaincu que la HATPV “fait et fera bien son travail”.Deux autres personnalités sont également mentionnées par Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales: l’ex-secrétaire d’Etat aux droits des victimes Nicole Guedj et l’ancien patron de la fédération française de l’assurance Bernard Spitz, membres du même comité consultatif que Christophe Castaner.- “Ingérence étrangère” -Selon Shein, “les membres de ces comités ont un rôle purement consultatif; ils ne font pas de lobbying pour notre entreprise et toute affirmation contraire est entièrement diffamatoire”, a déclaré le groupe à l’AFP.Autre grief des Amis de la Terre et de l’Observatoire des multinationale à l’encontre de Shein consignée dans la lettre: le risque d’ingérence étrangère. Cette “possibilité d’ingérence étrangère, qui sera bientôt contrôlée par la HATVP, rend d’autant plus importante la transparence sur ses activités de représentation d’intérêt”, expliquent les deux associations. “Nous notons à ce propos que Shein a recruté comme chargé des affaires gouvernementales M. Fabrice Layer en août 2023”, qui “occupait auparavant des fonctions similaires pour un autre groupe chinois, Huawei, lequel fait aujourd’hui l’objet d’une enquête pour corruption au niveau des instances européennes”, avancent à ce propos Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales. Ce signalement intervient à l’approche de l’examen du projet de loi sur la fast fashion, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en 2024, et déjà examiné en commission par la Haute assemblée en mars.Le Sénat l’a notamment modifié pour la recentrer et pour préciser les contours de la “fast fashion”, ce qui a entraîné une levée de boucliers de la coalition Stop Fast Fashion, qui rassemble 14 associations environnementales et des droits humains dont Emmaüs, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre et Zero Waste.

Budget: Bayrou demande un “effort à tous les Français” et ouvre la porte à une TVA sociale

François Bayrou a demandé mardi un “effort à tous les Français” pour redresser les finances publiques en ouvrant la porte à une “TVA sociale” tout en restant évasif sur ses choix budgétaires pour trouver 40 milliards d’euros d’économies.”Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années”, a rappelé le Premier ministre, interrogé pendant plus d’une heure sur BFMTV et RMC. Ce plan “va demander un effort à tous les Français”.Alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies dans le prochain budget pour réduire le déficit et la dette, il n’a pas donné de pistes sur les orientations à venir. Il a juste promis qu’il ne “ciblerait pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres” et n’a pas fermé la porte à une TVA sociale. Il a souhaité à ce sujet que les partenaires sociaux “puissent s’emparer” de cette question, car “le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être”.”Le pays est en situation de surendettement et, plus grave à mes yeux encore, (…) la France est un pays qui ne produit pas autant que ses voisins”, a ajouté le Premier ministre.- “Injuste” -François Bayrou répondait à une demande d’Emmanuel Macron qui avait souhaité le 13 mai sur TF1 la tenue “dans les prochaines semaines” d’une conférence sociale réunissant patronat et syndicats “sur le mode de financement de notre modèle social” qui “repose beaucoup trop sur le travail”. “Il faut aller chercher aussi de l’argent en dehors du seul travail. Donc, il y a la consommation, il y a d’autres choses”, avait dit le chef de l’Etat.La “TVA sociale” votée en 2012 et abrogée immédiatement ensuite par l’ex-président socialiste François Hollande consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale.La Cour des comptes a averti lundi d’un risque de “crise de liquidité” de la Sécurité sociale en 2027, qui l’empêcherait de payer les prestations qu’elle doit aux assurés, en raison du dérapage “hors de contrôle” de ses dépenses.A gauche, le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard a jugé “injuste” et “totalement inacceptable” l’idée d’une TVA sociale qui mettrait “à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses”.Les Français payent “déjà assez de taxes”, a abondé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, suggérant de “faire payer” les “milliardaires, les financiers, ces crapules (qui) ne servent à rien”.”François Bayrou a trahi la promesse de ne pas augmenter les impôts des Français”, a également dénoncé le député RN Thomas Ménagé. Même réticence côté syndical, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet jugeant que la TVA sociale était “le recyclage d’une vieille arnaque”.- “Surenchère” -Les efforts demandés par le Premier ministre ne manqueront pas d’alimenter la grogne, à commencer par celle des taxis, dont le gouvernement veut limiter les dépenses de transport sanitaire, qui contribuent à grever le budget de la Sécu. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, un bond de 45% depuis 2019.Alors qu’ils sont reçus à nouveau mardi au ministère des Transports, François Bayrou a assuré que la réforme les concernant s’appliquerait bien début octobre et générerait même “davantage d’économies que prévu”.Plusieurs centaines de taxis occupaient encore mardi matin le boulevard Raspail à Paris. Avec ses déclarations, le Premier ministre “essaie de nous casser le moral”, a lancé Jérôme Lassalle, de l’association Elite Taxis.A propos de son idée de référendum sur les finances publiques, accueillie avec circonspection par Emmanuel Macron, François Bayrou a dit qu’il y “croyait”, désireux d’une “prise de conscience des Français”.Le 13 mai, le chef de l’Etat avait répondu “pourquoi pas” à cette idée de référendum s’il porte sur un “plan” de réformes économiques et sociales, en précisant que “la fiscalité, le budget” relevaient de la compétence du Parlement.A ses ministres et autres responsables du camp présidentiel qui rivalisent de propositions contre l’islam radical, François Bayrou a affirmé qu’il refusait de faire de l’islam “un sujet de fixation” et de “surenchère” régalienne, ciblant en particulier le patron de Renaissance Gabriel Attal et sa proposition d’interdire le port du voile pour les moins de 15 ans.are-bpa-far-tsz/sde/ktr