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Dans le Tarn, la quatrième mobilisation contre l’A69 se termine

“C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale”: les centaines de participants au quatrième grand week-end contre l’autoroute Toulouse-Castres quittent peu à peu dimanche le château de Scopont (Tarn) où leur mobilisation, interdite par la préfecture en raison des craintes de débordements, se termine dans une ambiance calme, ont constaté des journalistes de l’AFP. Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.Samedi, le rassemblement, interdit par arrêté préfectoral pour “risques de troubles à l’ordre public”, s’était mué en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l’ordre en fin d’après-midi.Dimanche, des militants prennent la route, en voiture ou à pied le long de la route nationale 126, rouverte dimanche à la circulation après avoir été fermée par arrêté préfectoral la veille.Dans le parc du château où chacun replie sa tente et range son sac, des opposants cherchent des covoiturages pour repartir chez eux, après une assemblée générale de clôture.”C’était important d’être là parce que l’A69 a été déclarée illégale et que derrière ils autorisent une reprise d’un chantier ce qui est délirant, et font une loi sur mesure, c’est clairement ces magouilles-là qui m’ont poussé à venir”, explique à l’AFP Mathieu, éditeur de sites web à Montpellier.A ses côtés, Lisa, elle-aussi venue pour la première fois à ce type d’événement, affirme avoir “été impressionnée par l’entraide et la solidarité” sur le camp. “Voir des gens venir des quatre coins de la France pour passer un bon moment ensemble dans une logique militante mais joyeuse, ça fait du bien”, dit-elle. – “Rassemblement populaire” -“Les pro-autoroute ont essayé comme d’habitude de criminaliser ce mouvement et ce rassemblement populaire”, estime de son côté la députée écologiste Christine Arrighi et ancienne rapporteure de la commission d’enquête sur le financement de l’A69, jugeant “cette contestation joyeuse” “très complémentaire” du combat mené devant la justice contre le projet.Le rassemblement, auquel ont participé plus d’un millier de militants, s’est déroulé dans une ambiance bon enfant mais à l’occasion de moments de tension sporadiques samedi, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, essayant de pénétrer sur le chantier de l’A69, distant de seulement quelques mètres de l’enceinte du château, et ont été repoussés par les forces de l’ordre qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et d’un canon à eau.”Le dispositif de sécurisation est resté actif toute la nuit, et le restera toute la journée, aucun incident n’a été constaté cette nuit”, a indiqué la préfecture du Tarn dans la matinée.La préfecture avait déployé quelque 1.500 gendarmes samedi matin, maintenant sous haute sécurité cette mobilisation que les organisateurs, des collectifs écologistes, avaient baptisée “Turboteuf”.- “Soi-disant écologistes” -Le ministre des Transports Philippe Tabarot avait fustigé samedi des “activistes soi-disant écologistes” tandis que le président Emmanuel Macron avait apporté son soutien aux forces de l’ordre qui “font face à des manifestants violents”. Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cÅ“ur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Saluée comme une victoire par les opposants, cette décision a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.La “Turboteuf” était le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

L’année blanche, “une très mauvaise solution” pour Coquerel (LFI)

L’année blanche, consistant en un gel des dépenses publiques à leur niveau de cette année pour réduire le déficit budgétaire en 2026, serait une “très mauvaise solution”, a affirmé dimanche le président de la commission des Finances, Éric Coquerel (LFI), sur LCI.Citant une étude de l’Institut des politiques publiques, M. Coquerel a souligné qu’une telle mesure rapporterait “un peu moins de six milliards”, avec des “effets récessifs (…) surtout pour les plus défavorisés”.”Pour la consommation, ça va être très mauvais (…) Je pense que c’est une très mauvaise solution”, a dit le député de Seine-Saint-Denis, qui prône pour sa part un “gros nettoyage” dans les niches fiscales, et d’augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises (taxe “Zucman” sur le patrimoine, “taxe Zucman” sur les multinationales, ISF climatique…).Le gouvernement veut faire un effort total de 40 milliards d’euros pour le budget 2026, réparti entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales, afin de respecter l’objectif de diminution du déficit public.Une “année blanche”, qui consisterait à geler retraites, prestations sociales et barème de l’impôt sur le revenu, engendrerait un gain budgétaire de 5,7 milliards d’euros, a estimé fin juin l’Institut des politiques publiques (IPP) à propos de cette piste d’économies régulièrement évoquée.Invité d’Europe 1, le vice-président délégué de LR, François-Xavier Bellamy a lui aussi estimé dimanche que ce serait “l’inverse de la bonne stratégie”, invitant à “s’attaquer de très près à la dépense sociale dans notre pays, qui est devenu (…) un problème majeur”, citant le RSA et les allocations chômage.Même son de cloche du côté du vice-président du RN, Sébastien Chenu, qui a fustigé dans le JDD “une logique de coups de rabot, d’ajustements à la marge”, quand il faudrait “changer de logique” et “ouvrir enfin les vrais dossiers: agences d’État, immigration, contribution à l’UE”.

Voiture chinoise et vacances au Venezuela: la nouvelle vie de la classe moyenne russe

Sergueï et Maria, habitants de la banlieue de Moscou, roulent dans une voiture chinoise, achètent du fromage produit en Russie et passent leur vacances au Venezuela. Pour eux, les sanctions adoptées contre Moscou en représailles à son assaut en Ukraine “ne sont pas une tragédie”.Leur modeste deux-pièces à Mytichtchi, une ville de 300.000 habitants au nord-est de la capitale, où ils vivent avec leurs trois enfants, deux chats et un chien, a récemment été remis à neuf. Leur frigo chinois est plein de produits russes.Les premières sanctions économiques occidentales contre la Russie ont été imposées en 2014, après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou. Elles ont été largement durcies après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine le 24 février 2022, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts. Pour les Russes, elles ont entraîné la disparition de nombreux produits occidentaux et rendu plus chers et compliqués les voyages vers l’Union européenne et d’autres pays soutenant Kiev.Mais une partie de la population assure s’en accommoder. Maria Tiabout, 43 ans, employée d’une compagnie cosmétique, assure peu s’intéresser à la politique et ne pas se rappeler quand ces restrictions ont commencé: “Peut-être pendant le Covid ?””Ce n’est pas une tragédie que les marques européennes et occidentales soient parties”, abonde son époux, Sergueï Dioujikov, 31 ans, agent funéraire. Selon lui, les Russes se “débrouillent parfaitement” sans elles.Il y a deux ans, après un accident de voiture, il raconte avoir attendu “pendant trois mois” les pièces détachées pour réparer sa Kia, à cause des sanctions. “J’ai alors compris qu’il fallait remplacer ma voiture coréenne par une chinoise”, clame-t-il.Les revenus communs de Sergueï et Maria s’élèvent à quelque 300.000 roubles (près de 3.300 euros), au-dessus de la moyenne nationale. Pour acheter une nouvelle voiture, ils ont toutefois dû faire un emprunt.- Camembert russe -“Regardez +McDonald’s+ qui a claqué la porte. +Vkousno i totchka+ (“C’est bon, un point c’est tout”) fonctionne tout aussi bien. Les enfants adorent”, relève Sergueï.Cette chaîne a repris sous sa marque, dès 2022, des centaines de restaurants de l’américain McDonald’s qui, comme de nombreuses entreprises occidentales, avait quitté la Russie dans la foulée de l’attaque russe en Ukraine. “Du point de vue de mon quotidien, de ma famille, de mon travail ou de mes loisirs, je ne ressens pas les sanctions”, assure Maria.Certains produits ont disparu, notamment des médicaments, concède-t-elle, mais elle dit espérer que l’industrie russe les produira désormais. Pour les soins essentiels, il y a déjà “des analogues russes”.Exemple typique, Maria avoue avoir un faible pour le camembert… produit en Russie. “C’est très bon. Je n’ai pas goûté le vrai camembert français, je ne peux pas comparer. Mais celui-là est tout à fait à mon goût”, dit-elle.Elle met également dans son panier des yaourts d’une nouvelle marque qui a remplacé celle du français Danone, dont la filiale de production locale a été saisie par l’Etat russe en 2023 puis revendue à un neveu du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. – Adieu l’Europe -Et malgré les sanctions, certaines marchandises occidentales populaires sont importées via des pays tiers. Un parcours qui se répercute directement dans les prix à la vente.En parallèle, la Russie conserve des relations commerciales avec des pays comme le Bélarus ou les Etats du Caucase, qui la fournissent en fruits, légumes et laitages.De même pour les voyages touristiques.L’Europe, jadis destination prisée des touristes russes, est devenue peu accessible en raison de la disparition des vols directs et des difficultés à obtenir des visas.Alors, Maria et Sergueï optent pour du tourisme en Russie et des voyages en Amérique latine. Ils sont allés au Venezuela, Etat sous sanctions américaines, qu’ils qualifient de pays “avec un peuple très cordial, où l’on aime les Russes”.A les écouter, l’inflation de près de 10% en Russie, alimentée par les immenses dépenses militaires et les conséquences des sanctions, ne les inquiète pas, car l’Etat a obligé les employeurs à indexer les salaires.”L’inflation existe partout dans le monde. Ma tante vit en Allemagne, il y a aussi de l’inflation là-bas”, veut tempérer Maria.

Aux Etats-Unis, les jeunes diplômés face à la crise de l’emploi

En deux ans, Rebecca Atkins, 25 ans, a candidaté à plus de 250 postes. Des démarches qui n’ont pas abouti, alors que les jeunes diplômés américains sont confrontés au taux de chômage le plus élevé depuis plus de dix ans. “C’était extrêmement décourageant”, explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. “J’ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j’étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler”, déplore-t-elle.À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles.Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s’est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu’augmenter.Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d’un ralentissement cyclique de l’embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l’incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l’administration Trump.”Tous les emplois que je voulais, je n’avais pas les qualifications requises – souvent, les emplois de junior exigent quatre ou cinq ans d’expérience”, regrette Rebecca Atkins, qui a oscillé entre des emplois à temps partiel et des jobs dans la restauration pendant des années.Aux Etats-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d’une formation universitaire de premier cycle est de 27.673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d’un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes.- “Cols blancs” -Par ailleurs, les offres d’emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée.”On pourrait s’attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques” que les autres emplois, dit-il à l’AFP.”Il s’agit en partie d’un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l’on assiste également à l’effet de l’intelligence artificielle (IA)”, poursuit-il, signalant la possibilité que l’IA élimine certains postes de début de carrière.Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s’efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière “disproportionnée” les jeunes diplômés.C’est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: “L’expérience d’une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l’administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches”, dit-il.Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l’IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l’instant limité dans la plupart des secteurs. “La réalité est que beaucoup d’entreprises en sont encore aux premières étapes de l’adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu’il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d’utilisation (…) qui aurait un impact visible”, nuance-t-il.- Deux emplois -Katie Bremer, 25 ans, a obtenu un double diplôme en science de l’environnement et en santé publique à l’American University de Washington en 2021.Il lui a fallu plus d’un an pour trouver un emploi à temps plein – qui n’est pas dans son domaine – et même là, elle a dû compléter ses revenus en faisant du baby-sitting.”J’avais l’impression de travailler en permanence”, explique-t-elle à l’AFP.”Face aux coûts de la vie, il semble impossible d’essayer de faire en sorte que son salaire suffise à payer toutes les étapes que l’on est censé franchir dans la vie d’un jeune adulte”, témoigne-t-elle.”Il y a eu des moments où je me suis demandée comment ma génération allait faire pour que cela fonctionne”, déplore la jeune femme.

Sans Xi ni Poutine, les Brics à Rio pour rejeter le protectionnisme de Trump

Sans Xi Jinping ni Vladimir Poutine, les Brics vont chercher, en sommet à partir de dimanche à Rio de Janeiro, à faire front commun contre le protectionnisme de Donald Trump, même s’ils devraient éviter de le cibler nommément.En se réunissant pour deux jours sous haute sécurité au bord de la sublime baie de Guanabara, les dirigeants du groupe de 11 grands pays émergents (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud) voient leur rendez-vous annuel percuté par la guerre commerciale lancée par le président américain.Selon le projet de communiqué final auquel l’AFP a eu accès samedi, ils doivent exprimer leurs “graves préoccupations face à l’augmentation des mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce”.Selon le document, qui pourra encore être amendé durant le sommet, de telles mesures menacent d'”affecter les perspectives de développement économique dans le monde”.Les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète, visent ainsi clairement le président américain et sa rafale de droits de douane punitifs.Mais ils se gardent de nommer Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, puissance dominante du groupe des émergents, sont engagés dans des négociations avec Washington sur le sujet.Dernier épisode d’une longue saga, le républicain a annoncé vendredi avoir signé des lettres adressées aux partenaires commerciaux des Etats-Unis concernant l’application des surtaxes douanières.Prenant le contre-pied, l’hôte du sommet de Rio, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, s’est fait samedi le chantre du multilatéralisme: “Face à la résurgence du protectionnisme, il appartient aux nations émergentes de défendre le régime commercial multilatéral et de réformer l’architecture financière internationale”.- “Cycle de la violence” – Le président chinois Xi Jinping sera pour la première fois absent du sommet des Brics, dont son pays est pourtant la puissance dominante. Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, sera lui aussi absent. Mais il s’exprimera par visioconférence, selon le Kremlin.La récente guerre de 12 jours entre Iran et Israël plane également sur le rendez-vous. Les négociateurs sont parvenus samedi à un consensus sur la façon de l’évoquer dans le communiqué final, d’après une source impliquée dans les discussions.Téhéran souhaitait que les Brics durcissent le ton, mais le document doit conserver “le même langage” qu’une déclaration publiée fin juin par le groupe, selon cette source.Les pays émergents avaient alors condamné les “attaques militaires” contre l’Iran, mais sans citer Israël et les Etats-Unis, et jugé “urgent de rompre le cycle de la violence et de rétablir la paix”.Le président iranien Massoud Pezeshkian est représenté à Rio par son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.- Alternative au dollar -Créé dans le but de rééquilibrer l’ordre mondial au bénéfice du “Sud global” face à l’Occident, le groupe des Brics s’est élargi depuis 2023 avec l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie, l’Iran puis l’Indonésie.Au-delà des questions géopolitiques, le bloc cherche à affirmer son poids économique. Depuis quelques années, l’idée d’une alternative au dollar pour le commerce au sein du groupe est avancée.Mais l’ex-présidente brésilienne Dilma Rousseff, à la tête de la banque des Brics, a dit samedi qu’elle ne voyait “aucune possibilité que cela se produise”: “Aujourd’hui, il n’y a personne qui veut assumer la place des Etats-Unis”.Le scénario paraît d’autant plus improbable que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 100% aux pays qui défieraient la domination internationale du billet vert.Le Brésil, qui accueillera en novembre la COP30, la conférence climat de l’ONU, dans la ville amazonienne de Belem, espère par ailleurs qu’un consensus sera trouvé sur la lutte contre le changement climatique.En plus de la déclaration finale espérée, doivent en effet être publiés des textes sur le climat, mais aussi sur l’intelligence artificielle et la coopération sanitaire.

Dans le Tarn, une mobilisation anti-A69 émaillée d’incidents près du chantier

Le rassemblement des opposants à l’A69, interdit par la préfecture du Tarn, s’est mué samedi en fin d’après-midi en manifestation aux abords directs du chantier, avec à la clé une confrontation avec les forces de l’ordre qui s’est achevée peu après 20h00.Sortis vers 17H00 des bois du château de Scopont où est organisée depuis vendredi cette mobilisation, plusieurs centaines de manifestants – 600 selon la préfecture – se sont approchés du chantier, certains lançant des pierres, auxquelles les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de grenades lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Une première confrontation a ainsi duré une quarantaine de minutes, les gendarmes en tenue anti-émeute se plaçant le long du tracé pour en empêcher les accès, tandis que les manifestants, parmi lesquels une cinquantaine habillés de noir et masqués, étaient repoussés par le gaz vers la route nationale 126, séparant le chantier du terrain privé du château.Sous la surveillance d’un hélicoptère de la gendarmerie, forces de l’ordre et manifestants sont restés ensuite à se faire face sans incident, les anti-A69 dansant la farandole sur la route en chantant “A bas l’Etat, les flics et les fachos”.Peu après 19h00, alors qu’un groupe tentait de nouveau de s’approcher, un canon à eau, positionné sur le chantier, est entré en action, soutenu par de nouveaux tirs massifs de grenades lacrymogènes, ces derniers incidents poussant le cortège à reculer vers l’entrée du château. Peu après 20h00, tous les manifestants étaient de retour sur le campement privé. Dans la soirée, des animations festives, avec concerts, étaient prévues face au château, a indiqué à l’AFP un des organisateurs. – “Justice hallucinante” -Dans l’après-midi, des centaines de militants assis dans l’herbe du parc, desséchée par la canicule – quelque 1.500 repas ont été servis à la mi-journée, selon l’organisation et 1.000 manifestants étaient présents sur le site selon la préfecture – ont écouté plusieurs prises de parole sur l’historique de la mobilisation, les modalités d’action, un des organisateurs proclamant “Plus jamais d’A69 ni ici, ni ailleurs !” sous les applaudissements.”On a une justice qui devient hallucinante et qui dit qu’on peut reprendre le chantier d’une autoroute déclarée illégale par le tribunal”, a affirmé Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, faisant référence aux différentes décisions juridiques sur ce dossier devenu emblématique des luttes écologistes contre les grands projets d’infrastructure.Faute de déclaration par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn avait interdit cette mobilisation baptisée “Turboteuf”, relevant la “présence importante” de personnes encagoulées ou masquées, et a déployé quelque 1.500 gendarmes.”Non ce n’est pas une manifestation festive”, a affirmé le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X, fustigeant des “activistes soi-disant écologistes”. “Nous ne laisserons rien passer”, a aussi martelé sur le même réseau le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dénonçant des manifestants d’ultra-gauche qui “ne veulent que détruire ou casser du flic”.Le président de la République, Emmanuel Macron, a de son côté apporté son soutien, toujours sur X, aux forces de l’ordre qui “font face à des manifestants violents” tandis que Marine Le Pen appelait à prendre “toutes les mesures qui s’imposent contre ces milices de l’écoterrorisme”. Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et qui doit être achevée au second semestre 2026.- Contestation multiforme -Depuis plus de deux ans, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cÅ“ur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est donc sur le terrain juridique que les opposants ont temporairement réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.La Turboteuf est le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Mobilisation anti-A69 sous haute sécurité: incidents à proximité du chantier

Des manifestants, rassemblés samedi dans le parc d’un château pour protester contre le projet d’autoroute Toulouse-Castres, ont défilé en fin d’après-midi vers le chantier de l’A69 où ils ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répondu par le tir de grenades lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.Plusieurs centaines de manifestants, parmi lesquels une cinquantaine de protestataires masqués et vêtus de noir, sont sortis du périmètre privé du château, malgré l’interdiction préfectorale de ce rassemblement pour risques de trouble à l’ordre public.Avec des troncs d’arbres, des palettes et des branches, ils ont commencé par occuper la RN26, que les autorités avaient préalablement coupé à la circulation, en scandant “no macadam” et en dansant la farandole. Cette route nationale jouxte la propriété du château de Scopont où les anti-A69 s’étaient rassemblés auparavant dans le calme pour dire “non à l’A69” et “enterrer” ce projet d’autoroute contesté entre Toulouse et Castres. Elle longe aussi le chantier de l’A69, stoppé fin février par décision de justice et qui vient de reprendre au ralenti. Là, les manifestants ont allumé un feu de broussailles, arraché un panneau de circulation et, tentant de pénétrer sur l’autoroute, jeté des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont rétorqué par des grenades lacrymogènes, a constaté l’AFP. Un millier de membres de collectifs écologistes contre l’autoroute A69 s’étaient auparavant réunis dans une ambiance bon enfant devant un château à Maurens-Scopont (Tarn) pour dire “non à l’A69 et à son monde”. La préfecture du Tarn avait interdit cette mobilisation baptisée “Turboteuf” qui s’annonçait festive. Elle avait relevé la “présence importante” de personnes encagoulées ou masquées et déployé quelque 1.500 gendarmes en raison des risques de trouble à l’ordre public.Le préfet du Tarn Laurent Buchaillat a annoncé, photos à l’appui, qu’ont été saisis 55 “dispositifs hostiles” pouvant “constituer des armes par destination”.”Non ce n’est pas une manifestation festive”, a affirmé le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X, fustigeant des “activistes soi-disant écologistes”. “Des catapultes, des boules de pétanque, des pierres: la violence est préparée”, prévient-il.”Nous ne laisserons rien passer”, a martelé aussi sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. “Quand, au nom de l’écologie, on mobilise des dizaines de militants d’ultra-gauche encagoulés et dangereux, dont une cinquantaine de fichés S, qui ne veulent que détruire ou casser du flic, alors c’est qu’on a basculé dans la sédition et l’ultra-violence”. – “Autoroute illégale” -“On a une justice qui devient hallucinante et qui dit qu’on peut reprendre le chantier d’une autoroute déclarée illégale par le tribunal”, a notamment déclaré Jean Olivier, coprésident des Amis de la Terre Midi-Pyrénées.Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et qui doit être achevée au second semestre 2026.- Contestation multiforme -Depuis le printemps 2023, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cÅ“ur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.- “Rassemblement illégal” -Faute de déclaration par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn a émis un arrêté d’interdiction de la “Turboteuf” et appelé “la population à ne pas se joindre à ce rassemblement illégal, qui met en danger ses participants et les exposent à des poursuites pénales”. Les organisateurs ont maintenu l’événement mettant en avant qu’il se déroulait sur un terrain privé dont le propriétaire, Bernard d’Ingrando, a indiqué à l’AFP avoir donné son accord, “à condition qu’il n’y ait pas de débordements”.La “Turboteuf” est le quatrième grand weekend d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Malgré son interdiction, une mobilisation anti-A69 débute à proximité du chantier

La préfecture l’a interdit, mais un nouveau rassemblement des collectifs écologistes pour protester contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres a débuté samedi dans une ambiance calme à Maurens-Scopont (Tarn), où les militants écologistes continuent d’affluer tandis que les forces de l’ordre sont déployées en nombre autour du parc, craignant des débordements.Cette mobilisation baptisée “Turboteuf” est annoncée comme “festive” mais la préfecture a relevé la “présence importante” de personnes encagoulées ou masquées parmi les 800 participants dénombrés le matin dans le parc du château de Scopont qui les accueille.Le long du chantier, stoppé fin février et qui reprend de façon progressive depuis mi-juin, quelque 1.500 gendarmes ont été déployés, a déclaré le préfet du Tarn Laurent Buchaillat, en annonçant à la presse la présence de “dispositifs hostiles”, comme une catapulte et des réserves de pierres, montrant “clairement l’intention non festive” du rassemblement”.Des objets pouvant servir de “projectiles” ont été saisis, a indiqué à l’AFP une source parmi les forces de l’ordre. Sur des photos, l’AFP a pu voir des boules de pétanque, des cocktails incendiaires, des hachettes, des boucliers et des marteaux.En conséquence, la route nationale qui permet d’accéder au site, entre Toulouse et Castres, a été interdite samedi par arrêté préfectoral en raison du “risque de trouble à l’ordre public”, selon un communiqué de la préfecture.De nombreux gendarmes, de fourgons et véhicules blindés d’intervention étaient positionnés autour du château et sur une base du maître d’Å“uvre des travaux, Atosca, située à proximité et où étaient garés plusieurs engins de chantier. “No macadam”, lance un protestataire le visage masqué, parmi les petits groupes qui affluent vers le parc du château. À l’intérieur, des centaines de tentes et de stands ont été érigés, a constaté l’AFP. Non loin d’un chapiteau décoré d’une banderole proclamant “Stop à l’A69 et son monde”, des militants discutent assis dans l’herbe, d’autres répètent des chants pour le rassemblement prévu en musique à 14H00 où les organisateurs espèrent plusieurs milliers de participants.”L’autoroute a été jugée illégale dans une décision longuement argumentée, on est donc légitimes à intervenir”, a déclaré Amalia, membre d’Extinction Rebellion Toulouse, aux nombreux médias présents. “S’il faut aller au delà de la loi, on le fera”, a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse des anti-A69 au pied du château délabré, où un drapeau palestinien a été accroché. “S’il faut cramer des machines, bloquer une route on le fera, parce qu’il est absolument nécessaire de s’opposer à ce projet inutile imposé et écocidaire”.Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.”Cette lutte est devenue emblématique c’est pour ça qu’autant de personnes se rassemblent”, déclare Martin, membre des organisateurs. Aline, du collectif la Voie est Libre, estime que “l’autoroute est plus faite au service des marchandises que des habitants, or nous, nous souhaitons un territoire exemplaire en matière environnemental”.- Contestation multiforme -Depuis le printemps 2023, la contestation a pris bien des formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cÅ“ur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.- “Rassemblement illégal” -Faute de déclaration de la manifestation par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn a émis un arrêté d’interdiction de la Turboteuf, où elle attend au moins 2.000 participants. Le préfet du Tarn a appelé “la population à ne pas se joindre à ce rassemblement illégal, qui met en danger ses participants et les exposent à des poursuites pénales”. Les organisateurs ont maintenu l’événement malgré l’interdiction préfectorale, mettant en avant qu’il se déroulait sur un terrain privé dont le propriétaire, Bernard d’Ingrando, a indiqué à l’AFP avoir donné son accord, “à condition qu’il n’y ait pas de débordements”.Mais “s’il y a des volontés spontanées de faire des trucs hors du campement, on ne va pas les empêcher”, a déclaré un membre du collectif. La “Turboteuf” est le quatrième grand weekend d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Un premier parc Legoland s’ouvre en Chine, où le tourisme intérieur est en pleine croissance

Des milliers de visiteurs ont afflué dans le tout premier parc Legoland de Chine, qui a ouvert ses portes à Shanghai samedi, le tourisme intérieur progressant fortement dans le pays malgré la faible croissance économique. En dépit d’une température caniculaire, les fans de Lego se sont précipités dans le parc, le plus grand Legoland du monde avec 318.000 mètres carrés.”J’adore jouer avec les Lego et nous en avons beaucoup à la maison. Je voulais donc venir à Legoland dès que possible”, a confié Shi, un habitant de 35 ans de la ville voisine de Hangzhou, qui visite le parc avec sa femme et son enfant.Malgré la faible croissance de l’économie chinoise ces dernières années, le marché du tourisme intérieur a progressé de 18,6% au premier trimestre, par rapport à l’année dernière, selon les statistiques officielles.”Depuis la pandémie (de Covid 19), j’ai fait très peu de voyages à l’étranger”, explique Shi, ajoutant que sa famille se rend désormais “plusieurs fois par an” dans les parcs à thème de Chine.Pékin a annoncé des subventions pour rendre les voyages dans l’intérieur du pays plus abordables pour les citoyens chinois, et incite les pouvoirs provinciaux à commercialiser largement leurs attractions sur les réseaux sociaux.Legoland va faire face à une rude concurrence: une nouvelle attraction “Spider-Man” à Shanghai Disneyland a été inaugurée en mai, tandis que Warner Brothers s’apprête à ouvrir un parc Harry Potter, également à Shanghai, d’ici 2027. Et le géant américain du jouet Hasbro a annoncé cette semaine que son parc géant Peppa Pig dans la métropole du sud de la Chine était désormais “en phase de conception créative”.Le fabricant chinois de jouets à collectionner Pop Mart a de son côté ouvert à Pékin une attraction présentant des versions grandeur nature de ses populaires jouets Labubu.”Les différentes provinces déploient beaucoup d’efforts pour développer leur industrie touristique, et toutes ont des attractions spéciales”, remarque Xu, 34 ans, qui visite Legoland avec ses enfants.Mais la rentabilité reste un problème, en particulier pour les entreprises locales dont la marque est moins connue. À la fin de l’année 2024, environ 40% des parcs ne parvenaient toujours pas à dégager des bénéfices, selon les médias d’État.Les analystes soulignent cependant qu’une population croissante de retraités et les changements sur le marché de l’emploi sont des facteurs clés qui poussent davantage de Chinois à visiter les attractions nationales.”Le marché du travail devient plus flexible”, estime Ernan Cui, analyste chez Gavekal Research, “davantage de personnes disposent de temps libre pour voyager”.

Malgré son interdiction, une mobilisation anti-A69 à proximité du chantier

La préfecture l’a interdit, mais un nouveau rassemblement prévu par des collectifs écologistes pour protester contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres se tient samedi à Maurens-Scopont (Tarn), où les forces de l’ordre s’attendent à des débordements.Cette mobilisation baptisée Turboteuf est annoncée comme “festive” et vendredi soir, des centaines de manifestants – 500 selon la préfecture – étaient déjà présents dans le calme dans le parc du château de Scopont qui les accueille.Le long du chantier, stoppé fin février et qui reprend de façon progressive depuis mi-juin, des forces de l’ordre ont été largement déployées, la préfecture estimant que “les premières constatations sur le terrain confirment le risque important de troubles à l’ordre public”.Une vingtaine de leurs camionnettes et un véhicule blindé d’intervention étaient par exemple positionnés à quelques centaines du mètres du parc du château sur une base du maître d’Å“uvre des travaux, Atosca, où étaient garés plusieurs engins de travaux publics. Un hélicoptère de la gendarmerie survolait le périmètre par intermittences.Même si le chantier est considérablement avancé – arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours – les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.”Alors qu’une reprise en force des travaux (…) paraît imminente, il est absolument crucial de se mobiliser de nouveau amplement pour que cette autoroute soit bel et bien abandonnée”, peut-on lire sur le compte Telegram des Soulèvements de la terre, un des collectifs appelant à manifester.- Contestation multiforme -Vendredi, premier des trois jours de cette nouvelle étape de mobilisation, une assemblée générale discutait sous un chapiteau décoré d’une banderole proclamant “Stop à l’A69 et son monde”, des prochaines étapes de la contestation et de l’organisation du rassemblement programmé samedi à 14h00.”L’objectif c’est d’arriver à un consensus sur la suite des modalités d’action pour ce week-end et pour l’avenir de cette lutte”, a affirmé à l’AFP Arthur Grimon, membre des Soulèvements de la Terre.Depuis le printemps 2023, la contestation a pris bien des formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au cÅ“ur de Zones à défendre (ZAD). Mais c’est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l’environnement.Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d’un côté devant la justice administrative, de l’autre, par le biais d’une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.Parallèlement, avant l’examen du dossier au fond prévu à la fin de l’année, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.- “préserver l’ordre” -Faute de déclaration de la manifestation par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn a émis un arrêté d’interdiction de la Turboteuf, où elle attend au moins 2.000 participants. “Tout au long du week-end, un dispositif très important sera mis en Å“uvre”, “plus important que les éditions précédentes”, a averti le préfet du Tarn, Laurent Buchaillat, appelant “la population à ne pas se joindre à ce rassemblement illégal, qui met en danger ses participants et les exposent à des poursuites pénales”.Vendredi, sur la nationale qui relie Toulouse à Castres, ou à l’entrée du Château, les forces de l’ordre ont pratiqué de très nombreux contrôles de véhicules et de personnes.Les organisateurs ont assuré maintenir l’événement malgré l’interdiction préfectorale, mettant en avant qu’il se déroulait sur un terrain privé dont le propriétaire, Bernard d’Ingrando, a indiqué à l’AFP avoir donné son accord, “à condition qu’il n’y ait pas de débordements”.Empruntant un élément de langage à la Turboteuf, Via81, association qui rassemble des partisans de l’autoroute, a fait circuler sur les réseaux cette semaine le message “A69, on turbofinit”.La Turboteuf est le quatrième grand week-end d’action contre le projet, après ceux d’avril et d’octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.