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Wall Street ouvre en hausse, salue l’extension des négociations commerciales UE-USA

La Bourse de New York a ouvert en hausse mardi, au lendemain d’un jour férié, soulagée par l’annonce d’une prolongation jusqu’au 9 juillet de la pause sur les droits de douane imposés par Washington aux produits européens.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,94%, l’indice Nasdaq gagnait 1,55% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 1,21%.

Les taxis toujours mobilisés, le gouvernement promet de “taper fort” sur les VTC

Le gouvernement va intensifier les contrôles des VTC contre la maraude et le “racolage” illégaux, a indiqué le ministère des Transports mardi à la suite d’une réunion avec les représentants des taxis, mobilisés depuis plus d’une semaine. Une autre réunion est prévue mardi soir au ministère de la Santé concernant le deuxième sujet explosif pour les chauffeurs: une nouvelle tarification pour le transport des malades.”Le dialogue a été très direct”, a déclaré Philippe Tabarot à l’AFP à l’issue de la première rencontre. “On va rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles”, a-t-il indiqué. Pour empêcher les VTC de faire de la maraude autour des gares et des aéroports, des amendes forfaitaires, “plus dissuasives et immédiates”, seront étendues dans les trois prochains mois à l’ensemble du territoire, a indiqué le ministère.Des contrôles “intensifs” seront menés “via des opérations ciblées dès cette semaine”, a précisé le ministère après cette réunion qui rassemblait aussi des représentants des  ministères de l’Économie, du Travail et de l’Intérieur.”C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités taxi et VTC”, a réagi le président de l’Union nationale des taxis (UNT) Rachid Boudjema à la sortie de la réunion. “On a des engagements forts de la part du ministre des Transports, notamment sur les points qui sont très bloquants depuis dix ans”, a-t-il souligné.A quelques mètres du ministère, des centaines de taxis continuaient à occuper le boulevard Raspail, enchaînant les nuits sur place, les opérations escargot, les coups de pétards et l’utilisation de fumigènes.- Agrément -Le gouvernement compte “travailler” sur une “durée minimale” de réservation préalable pour les VTC, et “clarifier la définition de la voie publique”, réservée aux taxis.Il évalue aussi la possibilité de mettre en place un “agrément” pour autoriser les plateformes de VTC à exercer en France. L’agrément serait retiré “en cas de manquements fréquents au respect de la réglementation par les chauffeurs”, a précisé le ministère des Transports.Les représentants des VTC sont convoqués lundi 2 juin et leurs plateformes (Uber, Bolt) le 3 juin. Le gouvernement veut aussi réviser la voie d’accès par équivalence, qui permettait à des chauffeurs avec un an d’expérience dans le transport de personnes de devenir VTC.Le gouvernement veut aussi faire en sorte que “les sociétés de rattachement, qui sont des sociétés écrans localisées à l’étranger permettant de contourner les obligations sociales et fiscales, disparaissent”, a précisé le ministère.”Je vais clairement leur demander des explications” sur ce système, pour que les plateformes “ne puissent pas s’exonérer de certaines règles”, a souligné M. Tabarot.Les taxis sont désormais dans l’attente de la rencontre prévue dans la soirée sur la nouvelle convention de la Sécurité sociale, qui doit réformer la rémunération du transports des malades et avait initialement déclenché leur mouvement de grogne.Ce texte prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique, avec un système conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Cette tarification doit entrer en vigueur le 1er octobre. L’objectif est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit un bond de 45% depuis 2019.Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi matin que la réforme de la rémunération du transport de malades s’appliquerait bien début octobre.”Je pense qu’on peut faire plus d’économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)”, a déclaré le Premier ministre sur BFMTV/RMC, alors que la réforme vise 300 millions d’euros d’économies en trois ans. 

Deux associations saisissent la HATVP pour alerter contre le lobbying de Shein

A quelques jours de l’examen au Sénat de la loi sur la fast fashion, deux associations font monter la pression sur Shein et demandent à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) “d’exercer son droit de contrôle” sur les activités de lobbying de l’entreprise.Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales souhaitent attirer l’attention de la HATVP sur de “potentielles irrégularités dans les déclarations d’activités de représentation d’intérêts du groupe Shein, des sociétés liées et de ses prestataires”, expliquent-elles dans leur lettre rendue publique mardi, dont l’existence a été révélée par Le Monde lundi. La HATPV, sollicitée par l’AFP, confirme avoir reçu la lettre concernant le géant chinois du prêt-à-porter en ligne, mais précise qu’elle ne “communique pas sur le traitement qu’elle réserve aux signalements qu’elle reçoit”. Les “potentielles irrégularités” pointées dans la lettre des associations sont notamment des informations manquantes pour les années 2023 et 2024 et des formulations “vagues et non-informatives”, affirment les associations.Contacté par l’AFP, Shein affirme qu’elle “déclare les actions de représentation qu’elle mène” en “conformité avec les règles de la HATVP”, et ce “en précisant, à chaque fois l’objet des actions et les personnes concernées”. L’entreprise, fondée en Chine mais basée à Singapour, assure rester “engagée à agir en transparence (…) comme le font les entreprises dans le cadre de leurs activités en France”. Les associations pointent du doigt, parmi les personnalités liées à Shein, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, recruté par l’entreprise fin 2024 pour l’accompagner dans sa démarche de responsabilité sociétale (RSE) au sein d’un comité consultatif.”Christophe Castaner a pris publiquement position contre la loi fast fashion et confié aux médias avoir été embauché par Shein au travers de sa société de conseil Villanelle Conseil, qui se présente publiquement comme spécialisée dans la représentation d’intérêts”, notent Les Amis de la Terre dans leur communiqué. “Pourtant, aucun élément sur cette prestation de conseil n’est publié dans les déclarations faites à la HATVP par Shein et Villanelle Conseil”, s’étonne l’association. A l’AFP, Christophe Castaner assure que “le contrat entre Villanelle Conseil et la société représentant Shein n’est pas un contrat de lobbying mais d’appui et de conseil”. L’ancien ministre de l’Intérieur ajoute être convaincu que la HATPV “fait et fera bien son travail”.Deux autres personnalités sont également mentionnées par Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales: l’ex-secrétaire d’Etat aux droits des victimes Nicole Guedj et l’ancien patron de la fédération française de l’assurance Bernard Spitz, membres du même comité consultatif que Christophe Castaner.- “Ingérence étrangère” -Selon Shein, “les membres de ces comités ont un rôle purement consultatif; ils ne font pas de lobbying pour notre entreprise et toute affirmation contraire est entièrement diffamatoire”, a déclaré le groupe à l’AFP.Autre grief des Amis de la Terre et de l’Observatoire des multinationale à l’encontre de Shein consignée dans la lettre: le risque d’ingérence étrangère. Cette “possibilité d’ingérence étrangère, qui sera bientôt contrôlée par la HATVP, rend d’autant plus importante la transparence sur ses activités de représentation d’intérêt”, expliquent les deux associations. “Nous notons à ce propos que Shein a recruté comme chargé des affaires gouvernementales M. Fabrice Layer en août 2023”, qui “occupait auparavant des fonctions similaires pour un autre groupe chinois, Huawei, lequel fait aujourd’hui l’objet d’une enquête pour corruption au niveau des instances européennes”, avancent à ce propos Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales. Ce signalement intervient à l’approche de l’examen du projet de loi sur la fast fashion, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en 2024, et déjà examiné en commission par la Haute assemblée en mars.Le Sénat l’a notamment modifié pour la recentrer et pour préciser les contours de la “fast fashion”, ce qui a entraîné une levée de boucliers de la coalition Stop Fast Fashion, qui rassemble 14 associations environnementales et des droits humains dont Emmaüs, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre et Zero Waste.

Budget: Bayrou demande un “effort à tous les Français” et ouvre la porte à une TVA sociale

François Bayrou a demandé mardi un “effort à tous les Français” pour redresser les finances publiques en ouvrant la porte à une “TVA sociale” tout en restant évasif sur ses choix budgétaires pour trouver 40 milliards d’euros d’économies.”Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années”, a rappelé le Premier ministre, interrogé pendant plus d’une heure sur BFMTV et RMC. Ce plan “va demander un effort à tous les Français”.Alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’économies dans le prochain budget pour réduire le déficit et la dette, il n’a pas donné de pistes sur les orientations à venir. Il a juste promis qu’il ne “ciblerait pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres” et n’a pas fermé la porte à une TVA sociale. Il a souhaité à ce sujet que les partenaires sociaux “puissent s’emparer” de cette question, car “le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être”.”Le pays est en situation de surendettement et, plus grave à mes yeux encore, (…) la France est un pays qui ne produit pas autant que ses voisins”, a ajouté le Premier ministre.- “Injuste” -François Bayrou répondait à une demande d’Emmanuel Macron qui avait souhaité le 13 mai sur TF1 la tenue “dans les prochaines semaines” d’une conférence sociale réunissant patronat et syndicats “sur le mode de financement de notre modèle social” qui “repose beaucoup trop sur le travail”. “Il faut aller chercher aussi de l’argent en dehors du seul travail. Donc, il y a la consommation, il y a d’autres choses”, avait dit le chef de l’Etat.La “TVA sociale” votée en 2012 et abrogée immédiatement ensuite par l’ex-président socialiste François Hollande consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale.La Cour des comptes a averti lundi d’un risque de “crise de liquidité” de la Sécurité sociale en 2027, qui l’empêcherait de payer les prestations qu’elle doit aux assurés, en raison du dérapage “hors de contrôle” de ses dépenses.A gauche, le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard a jugé “injuste” et “totalement inacceptable” l’idée d’une TVA sociale qui mettrait “à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses”.Les Français payent “déjà assez de taxes”, a abondé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, suggérant de “faire payer” les “milliardaires, les financiers, ces crapules (qui) ne servent à rien”.”François Bayrou a trahi la promesse de ne pas augmenter les impôts des Français”, a également dénoncé le député RN Thomas Ménagé. Même réticence côté syndical, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet jugeant que la TVA sociale était “le recyclage d’une vieille arnaque”.- “Surenchère” -Les efforts demandés par le Premier ministre ne manqueront pas d’alimenter la grogne, à commencer par celle des taxis, dont le gouvernement veut limiter les dépenses de transport sanitaire, qui contribuent à grever le budget de la Sécu. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, un bond de 45% depuis 2019.Alors qu’ils sont reçus à nouveau mardi au ministère des Transports, François Bayrou a assuré que la réforme les concernant s’appliquerait bien début octobre et générerait même “davantage d’économies que prévu”.Plusieurs centaines de taxis occupaient encore mardi matin le boulevard Raspail à Paris. Avec ses déclarations, le Premier ministre “essaie de nous casser le moral”, a lancé Jérôme Lassalle, de l’association Elite Taxis.A propos de son idée de référendum sur les finances publiques, accueillie avec circonspection par Emmanuel Macron, François Bayrou a dit qu’il y “croyait”, désireux d’une “prise de conscience des Français”.Le 13 mai, le chef de l’Etat avait répondu “pourquoi pas” à cette idée de référendum s’il porte sur un “plan” de réformes économiques et sociales, en précisant que “la fiscalité, le budget” relevaient de la compétence du Parlement.A ses ministres et autres responsables du camp présidentiel qui rivalisent de propositions contre l’islam radical, François Bayrou a affirmé qu’il refusait de faire de l’islam “un sujet de fixation” et de “surenchère” régalienne, ciblant en particulier le patron de Renaissance Gabriel Attal et sa proposition d’interdire le port du voile pour les moins de 15 ans.are-bpa-far-tsz/sde/ktr

Embellie sur le marché de l’immobilier ancien au premier trimestre

Le marché français de l’immobilier ancien a repris des couleurs au premier trimestre 2025, une embellie tirée par la baisse des prix et par des crédits plus avantageux pour les ménages mais jugée fragile par les professionnels.En hausse de 0,5% sur un an au premier trimestre, après six trimestres de baisse consécutifs, et de 1% par rapport au trimestre précédent, les prix de vente des logements anciens ont repris de la vigueur en ce début d’année, selon l’indice Notaires-Insee de référence publié mardi.Depuis octobre, les ventes ont également stoppé leur tendance baissière entamée au printemps 2022. Fin mars 2025, le nombre de transactions était estimé à 880.000 sur les douze derniers mois, contre 845.000 en décembre 2024 et 832.000 en septembre 2024.”Eclaircie et prudence”, a commenté Elodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, lors d’une conférence de presse. Les notaires redoutent notamment que cette tendance positive ne soit l’effet de l’anticipation par les ménages des hausses des droits de mutation à titre onéreux appliquées au 1er avril dans bon nombre de départements sur les transactions immobilières.Dans le détail, les prix des logements anciens sont en hausse de 0,5% au premier trimestre sur un an, après -2,1% au quatrième trimestre 2024 et -3,9 % au troisième trimestre 2024. Les prix augmentent davantage pour les appartements (+0,7%) que pour les maisons (+0,3%).En ÃŽle-de-France, les prix des maisons et appartements rebondissent de +0,9% au premier trimestre après neuf trimestres de baisse, mais baissent sur un an à un rythme moins soutenu : -0,3% au premier trimestre 2025, après -3,7% au quatrième trimestre 2024 et -5,3% au troisième trimestre 2024. Les prix des appartements anciens augmentent davantage à Paris (+1,1%) qu’en petite couronne (+0,5%) et qu’en grande couronne (+0,4%) par rapport au trimestre précédent. Les volumes de ventes ont eux fortement rebondi en Ile-de-France, avec une poussée de 21% par rapport au 1er trimestre 2024, dont le niveau avait été historiquement faible.- Contexte géopolitique -A Paris, les prix restent stables autour de 9.500 euros le m2 au premier trimestre et devraient atteindre 9.750 euros en juillet, selon les notaires du Grand Paris.Les prix au m2 s’échelonnent entre 7.530 euros dans le XIXe arrondissement et 13.270 euros dans le VIe. En province, les prix des logements anciens confirment la tendance nationale, avec une hausse de 1% enregistrée au premier trimestre après deux trimestres de quasi-stabilité. La tendance est également à la hausse sur un an, avec +0,7% enregistré au premier trimestre contre -1,7% au quatrième trimestre 2024.”On pourrait croire et espérer que le marché est entré dans une nouvelle dynamique après deux années particulièrement difficiles, mais la certitude n’est pas là”, a observé Elodie Frémont.Les notaires redoutent qu’un revirement du contexte économique lié au contexte géopolitique ne remette en cause les premières évolutions positives, notamment la baisse des taux d’intérêt.En Ile-de-France, les prix pourraient par ailleurs enregistrer des “hausses annuelles comprises entre 1% et 5% d’ici juillet pour l’ensemble des marchés” et provoquer “des nouvelles tensions sur la solvabilité” des ménages.Une analyse partagée par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), qui rappelle que la chute des volumes de transactions et la chute des prix est enrayée “depuis le 1er juillet 2024”, coïncidant “avec six baisses successives du taux de la BCE”.”C’est cette conjugaison de la baisse des taux et de la stabilisation voire de la baisse des prix qui a permis de reconstituer le pouvoir d’achat qu’avaient perdu les acheteurs”, explique-t-il.On ne peut toutefois pas parler selon lui d’une hausse des prix mais plutôt “d’un rattrapage”.Les feux sont au vert mais une hirondelle ne fait pas le printemps, prévient-il. “On a nourri une croissance des volumes et des prix sur fond de baisse des taux. Il faut maintenant que les taux trouvent à se stabiliser pour un redémarrage actif et réel”, souligne-t-il.

UE: accord définitif pour financer des projets communs d’armement

Les pays de l’Union européenne ont définitivement adopté mardi un accord de principe pour faciliter leurs achats en commun d’armement, dans le cadre d’un programme européen doté de quelque 150 milliards d’euros, a indiqué le Conseil de l’UE.Ce dernier, baptisé “Safe”, prévoit des prêts de 150 milliards d’euros pour financer, en commun, des achats et des projets d’armement dans les domaines où l’offre européenne reste insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense anti-aérienne.La décision, approuvée la semaine dernière par les ambassadeurs des 27, a été adopté définitivement par les ministres des Affaires européennes de l’UE, réunis à Bruxelles, a précisé la présidence polonaise du Conseil, instance qui rassemble les Etats membres.”Ce n’est qu’une étape et il faudra aller plus loin”, s’est félicité le ministre délégué français chargé de l’Europe Benjamin Haddad.Il est d’ores et déjà prévu que plusieurs pays non membres de l’UE puissent y participer, comme la Norvège ou l’Ukraine, car signataires d’un partenariat de défense et de sécurité. La Grande-Bretagne et l’UE ont signé la semaine dernière à Londres un accord de partenariat similaire, qui permettra, après d’ultérieures négociations, à Londres d’être pleinement intégré à ce programme européen.Il s’agit d’un élément important compte tenu de l’accent qui a été mis sur la nécessité d’encourager l’industrie de défense européenne alors que la majorité des achats actuels d’armement par les pays de l’UE se font hors d’Europe, essentiellement aux Etats-Unis.Défendu par plusieurs Etats membres, dont la France, ces projets devront ainsi être majoritairement réalisés par l’industrie de défense européenne, à hauteur de 65% des composants. Le reste pourra provenir de pays non membres du programme Safe, comme les Etats-Unis, à hauteur de 35%.Dans le souci d’éviter qu’un pays tiers ne puisse contrôler à distance l’armement produit grâce à l’un de ses composants, une autorité centrale sera chargée de s’assurer que cela restera impossible.L’idée est par exemple d’empêcher que le fabricant américain d’un logiciel intégré à un drone européen, développé grâce à ce programme “Safe”, ne puisse être contrôlé à distance depuis les Etats-Unis, a-t-on expliqué de source européenne.”Safe” fait partie d’un programme plus global présenté fin mars par la Commission européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent européen.

Poutine menace d’”étrangler” les entreprises occidentales qui restent en Russie

Le président russe Vladimir Poutine a menacé lundi d'”étrangler” les entreprises occidentales restant en Russie et agissant contre ses intérêts, dans le cadre des efforts de Moscou pour renforcer le développement de logiciels russes.”Nous devons les étrangler. Je suis complètement d’accord, et je le dis sans hésitation”, a déclaré M. Poutine en réponse à l’appel d’un homme d’affaires à restreindre les activités des entreprises technologiques américaines Zoom et Microsoft, qui ne fournissent actuellement que des services limités en Russie. De nombreuses entreprises occidentales ont quitté la Russie ou réduit considérablement leurs activités dans le pays après que Moscou a lancé son offensive militaire en Ukraine en février 2022, entraînant une série de sanctions économiques de la part des alliés de Kiev. “Nous n’avons expulsé personne… Nous avons offert les conditions les plus favorables pour qu’ils travaillent sur notre marché, et eux, ils essaient de nous étrangler”, a poursuivi le président russe lors d’une réunion avec des entrepreneurs, sans préciser comment exactement les entreprises occidentales nuisent à la Russie. “Nous devons répondre de la même manière, refléter leurs actions”, a ajouté le président russe, qui a considérablement durci les conditions de sortie du pays pour les entreprises cherchant à quitter la Russie, en forçant beaucoup à vendre leurs actifs avec des rabais importants.Cependant, en avril, Kirill Dmitriev, patron du fonds souverain russe et envoyé spécial de Poutine pour la coopération économique, a affirmé que son fonds avait reçu de nombreuses demandes d’entreprises américaines souhaitant revenir en Russie.Jusqu’à présent, aucune grande entreprise occidentale n’a publiquement annoncé ses plans pour revenir dans ce pays.Certaines entreprises ont sécurisé des options de rachat après avoir vendu leurs actifs à leur direction locale, laissant la porte ouverte à un éventuel retour en Russie. Les entreprises qui ont complètement quitté la Russie, comme la chaîne de restauration rapide américaine McDonald’s, ne recevront pas un accueil chaleureux si elles décident de revenir, a prévenu M. Poutine. McDonald’s a “mis tout le monde dans une situation difficile”, a-t-il critiqué. “Ils sont partis, et maintenant, s’ils veulent revenir, sommes-nous censés leur dérouler le tapis? Non, bien sûr que non”, a-t-il dit.

Aux ateliers Saint-James, le flou sur les droits de douane américains entretient l’expectative

“On a besoin d’avoir des règles”. Au siège de Saint-James (Manche), la direction de la marque qui confectionne et exporte la célèbre marinière souhaite plus de stabilité, en pleines discussions commerciales entre l’UE et les Etats-Unis sur les droits de douane.Non loin du Mont-Saint-Michel, les ouvrières textiles dans les ateliers Saint-James (qu’il convient de prononcer “Saint-Geamme”) produisent pulls, cabans et marinières, pour une marque dont le chiffre d’affaires avoisine les 80 millions d’euros dont 40% à l’export pour un tiers en Amérique du Nord.Naturellement dans cette entreprise de taille intermédiaire (ETI) de 400 salariés, dont 300 sur le site normand, on suit de très près les annonces de l’administration américaine sur les droits de douane.  La marinière en coton, affichée au prix de 95 euros en France, est “vendue actuellement (aux USA, ndlr) 140 dollars. Avec des droits de douane quand même à 16,5%, elle passerait à 155 dollars”, explique Luc Lesénécal, président de Saint-James qui revient d’un déplacement à New York consacré à l’ouverture d’un magasin éphémère.”Ca fait quand même une hausse significative d’autant plus que ces deux dernières années il y a eu beaucoup d’augmentation de prix suite à l’augmentation des matières premières, du coton, du coût salarial, de l’énergie…”, égrène M. Lesénécal. Quand on exporte, “on a l’habitude de gérer les taux de change, les fluctuations de matières premières, de l’énergie… Là, les changements de taux de douane, qui sont parfois rétroactifs, c’est plus compliqué de se projeter!”, relève le président de la marque fondée en 1889.Lundi, Emmanuel Macron s’est dit “confiant” au sujet des discussions commerciales entre l’UE et les Etats-Unis, après que Donald Trump a annoncé la prolongation jusqu’au 9 juillet de la pause dans les droits de douane visant l’UE. Vendredi, le président américain avait menacé d’imposer des taxes douanières de 50% sur les importations en provenance des Vingt-Sept dès le 1er juin.Dans cette période agitée, Manuela Horeau, directrice commerciale grand export des Tricots Saint-James, évoque, elle, la “question du timing” dans un secteur textile où l’on travaille six mois en avance sur la saison.”Est-ce qu’on répercute la hausse complètement ou pas, immédiatement ou pas ? Ça a des impacts assez significatifs. Et que vont faire les autres marques ?”, s’interroge-t-elle. – Brad Pitt et George Clooney -Alors que Saint-James est présent depuis plus de 20 ans aux Etats-unis dans 150 boutiques, M. Lesénécal ne fait pas preuve de “pessimisme”, convaincu que les vêtements de sa marque incarnent “l’art de vivre à la française” avec un savoir-faire spécifique qu’apprécient les Américains. Dans le grand atelier, les ouvrières textiles s’activent sous le regard de… Brad Pitt et de George Clooney. Une grande affiche en noir et blanc avec les deux vedettes américaines vêtues en Saint-James sur un side-car les contemple.Des petites mains, essentiellement féminines, s’activent pour fabriquer notamment le pull matelot qui nécessite 18 étapes de confection, 23 km de fil de laine et pas moins de quinze jours entre le tricotage et les finitions. Viviane Rête, responsable de la salle de raccoutrage, où les couturières veillent à éliminer les imperfections, insiste sur l’aspect artisanal de la production. “On travaille avec nos mains: les machines ne peuvent pas le faire, on travaille juste avec une aiguille à tricoter et puis nos yeux”.Preuve du lien historique entre Saint-James et les Etats-unis, la Bannière étoilée flotte à proximité de l’entrée du siège. Ici, une stèle rappelle que le 2 août 1944 les autorités militaires américaines établirent une base avancée et que 4.410 GI’s reposent au cimetière américain de la petite ville normande. 

Asie du Sud-Est: l’Asean cherche des partenaires face à Trump

Les dirigeants d’Asie du Sud-Est, qui doivent répondre au défi de la hausse des droits de douane américains, sont réunis mardi à Kuala Lumpur lors d’un sommet au cours duquel ils vont s’entretenir avec le Premier ministre chinois et des Etats du Golfe.Le président américain Donald Trump a remis en question les normes commerciales mondiales en avril lorsqu’il a annoncé une hausse drastique des droits de douane ciblant de nombreux pays, y compris des alliés des Etats-Unis.Malgré l’annonce d’une pause de 90 jours pour la plupart d’entre eux, la décision américaine a incité l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux.”Une transition dans l’ordre géopolitique est en cours”, a estimé lundi le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim.Mardi s’est ouvert un sommet entre les dix membres de l’Asean, la Chine représentée par son Premier ministre Li Qiang, et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.A l’ouverture de la réunion entre l’Asean et le CCG – la Chine se joindra plus tard dans la journée – M. Anwar a estimé que les deux blocs avaient “les moyens et la responsabilité de s’ériger en piliers de stabilité et moteurs de croissance future”.Souvent critiquée pour son inaction, l’Asean a traditionnellement servi d'”intermédiaire” entre les économies développées comme les Etats-Unis et la Chine, observe Chong Ja Ian, de l’Université nationale de Singapour (NUS).”Compte tenu de l’incertitude et de l’imprévisibilité associées aux relations économiques avec les Etats-Unis, les Etats membres de l’Asean cherchent à se diversifier”, ajoute-t-il.”Faciliter les échanges entre le Golfe et la Chine est un aspect de cette diversification”, selon lui.- “Opportun et calculé” -Pékin, qui a subi de plein fouet la hausse des taxes douanières décidée par Donald Trump, cherche également à consolider ses autres marchés.Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré lundi qu’il attendait “avec impatience de renforcer la coopération” avec l’Asean et le CCG.La Chine et l’Asean sont déjà les principaux partenaires commerciaux l’une de l’autre et les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont très sensiblement augmenté en avril, un phénomène attribué à un réacheminement des marchandises chinoises prévues initialement à destination des Etats-Unis.La participation du Premier ministre chinois Li à ce sommet est “à la fois opportune et calculée”, indique à l’AFP Khoo Ying Hooi, de l’Université de Malaya.Selon un projet de déclaration consulté par l’AFP, les dirigeants de l’Asean vont exprimer leur “profonde inquiétude (…) face à l’imposition de mesures tarifaires unilatérales”.L’Asean avait cependant déclaré plus tôt dans l’année qu’elle n’imposerait pas de droits de douane en représailles contre les Etats-Unis. “Il est peu probable que le bloc approuve formellement une position pro-chinoise sur les droits de douane américains”, ajoute Mme Khoo.- “Amis de la Chine” -L’Asean a toujours traditionnellement adopté une position de neutralité vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine.Pékin n’est que la quatrième source d’investissement direct étranger en Asie du Sud-Est, après les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne, rappelle M. Chong.M. Anwar a indiqué lundi qu’il avait écrit à M. Trump pour demander la tenue d’un sommet Asean-Etats-Unis cette année. Washington n’a pas encore répondu, a précisé son ministre des Affaires étrangères.Mais tout alignement plus étroit avec Pékin soulèverait des problèmes, même si M. Anwar a affirmé lundi que “quoi qu’on dise (…) nous sommes ici en tant qu’amis de la Chine”.Mais les tensions entre la Chine et plusieurs pays membres de l’Asean en mer de Chine méridionale continuent de peser dans leurs relations.Dans un message publié mardi sur Facebook, M. Anwar a déclaré avoir abordé ce dossier avec son homologue chinois. Il a par ailleurs indiqué avoir dit à M. Li que l’Asean “appréci(ait) l’engagement de la Chine en faveur de la collaboration régionale”.Lundi, le dirigeant philippin Ferdinand Marcos Jr avait estimé qu’il y avait un “besoin urgent” à adopter un code de conduite juridiquement contraignant dans la région.

La Bourse de Paris optimiste mais prudente face aux négociations commerciales

La Bourse de Paris évolue autour de l’équilibre mardi, sans véritable moteur, dans l’attente de nouvelles dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne.Après avoir ouvert en baisse, le CAC 40, l’indice vedette de la place de Paris, gagnait 0,12% vers 09H40, avançant de 9,21 points à 7.837,34 points. Lundi, il avait terminé en hausse de 1,21% à 7.828,13 points.”Un sentiment de soulagement prudent se répand” dans les marchés financiers, “porté par l’espoir de négociations commerciales plus productives entre les États-Unis et leurs partenaires internationaux”, commente Susannah Streeter, responsable de l’analyse marchés et finances chez Hargreaves Lansdown.Le président américain Donal Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Le DAX (de Francfort) et le CAC 40 avaient déjà progressé lundi après l’annonce d’une prolongation des pourparlers avec la Commission européenne”, rappelle Mme Streeter.”Trump a tellement souvent fait machine arrière sur les droits de douane, notamment avec la Chine, que ses menaces actuelles perdent de leur impact”, tempère Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Côté indicateurs économiques, les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% en mai sur un an en France, une hausse qui ralentit encore après avoir pris 0,8% en avril, selon l’estimation provisoire publiée mardi par l’Insee.”Cela vient renforcer la hausse des obligations mondiales. Les marchés à terme sur les taux d’intérêt intègrent désormais quasiment à 100% une baisse de taux de la BCE (la Banque centrale européenne) en juin”, affirme Mme Brooks.Stellantis surfe encore sur la vagueLe constructeur automobile Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler), très présent aux Etats-Unis, profite encore du revirement de Donald Trump face à l’UE, les investisseurs restant confiant quant à une possible baisse des surtaxes imposées sur l’automobile européenne.Vers 09H40 à Paris, l’action de Stellantis prenait 1,17% à 9,28 euros.Les équipementiers restent également dans le vert, à l’image de Forvia (+0,29% à 8,23 euros) et Valeo (+0,47% à 9,04 euros).