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Médias: Bernard Arnault (LVMH) a racheté L’Opinion et L’Agefi

Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, qui contrôle le groupe de presse Les Echos-Le Parisien et Paris Match, a racheté le quotidien libéral L’Opinion ainsi que le site d’actualité financière L’Agefi, ont indiqué jeudi des sources proches du dossier, confirmant une information du Figaro.Le groupe LVMH, déjà actionnaire minoritaire de Bey Médias, structure qui chapeaute L’Opinion et L’Agefi, en a acquis la totalité. Il entend “donner les moyens aux titres de se développer”, selon ces sources. Le montant de la transaction n’a pas été précisé. Les parts des autres actionnaires, notamment celles de la holding Thétys de la famille Bettencourt, celles de l’Américain Ken Fisher et du groupe Dow Jones, propriété du magnat des médias Rupert Murdoch, ont également été cédées à LVMH. Bey Médias va être autonome au sein du groupe de luxe et la gouvernance des titres demeure inchangée: Nicolas Beytout, qui était premier actionnaire de Bey Médias, garde la présidence. Les rédacteurs en chef Rémi Godeau pour L’Opinion et Alexandre Garabedian pour L’Agefi restent aux manettes.Ces annonces ont été faites en comité social et économique (CSE) jeudi.Selon Le Figaro, le PDG de LVMH avait participé au financement de L’Opinion dès sa création en 2013 par Nicolas Beytout, pour défendre une ligne résolument libérale et pro-européenne.L’Opinion est en déficit chronique, à l’inverse de L’Agefi, poids lourd de l’information financière en France. Les titres comptent au total quelque 150 salariés dont 90 journalistes, et les emplois sont conservés.   “Pour un fondateur, savoir que l’entreprise va perdurer est un élément important”, a indiqué à l’AFP Nicolas Beytout, qui a été auparavant PDG du groupe Les Echos.En 2024, ce dernier était entré en négociations exclusives pour ouvrir le capital du groupe au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et sa filiale médias CMI France. Mais ces discussions n’avaient pas abouti.En 2023, d’autres négociations pour une refinanciarisation avaient également été lancées avec le concurrent de Kretinsky, Rodolphe Saadé (CMA CGM), sans succès non plus.Fin 2024, LVMH, déjà propriétaire du groupe de presse Les Echos-Le Parisien, a racheté Paris Match au groupe Lagardère, dans le giron d’un autre milliardaire, Vincent Bolloré.

Une commission parlementaire déplore “l’absence de vision” de l’Etat sur le coût des agences

Une commission d’enquête du Sénat pointe jeudi un “archipel” d’agences et d’opérateurs mal connus de l’Etat lui-même et déplore son “absence de vision” sur les coûts réels de ces structures, sans écarter la faisabilité d’économies de plusieurs milliards d’euros, mais pas à “missions constantes”.Les travaux de cette commission étaient particulièrement scrutés alors que les annonces de François Bayrou le 15 juillet doivent poser les bases de débats budgétaires qui s’annoncent périlleux.Aux termes de ces travaux, les sénateurs ont dressé un panorama de 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1.153 organismes publics nationaux, un “archipel aux frontières floues” dont les contours précis ne sont pas précisément connus par l’Etat, selon le rapport de la commission d’enquête.Ses conclusions, adoptées largement mais sans le soutien des sénateurs socialistes et écologistes, rejoignent en partie les constats du Premier ministre lors de son discours de politique générale sur le dédale que constitue selon lui le millier d’agences et d’opérateurs en France.”Les agences sont le symptôme d’un État qui ne se pilote plus lui-même”, a lancé Christine Lavarde (Les Républicains) lors d’une conférence de presse.Le rapport dénonce notamment les carences dans “la capacité de pilotage” de certains de ces opérateurs par le pouvoir exécutif, et recommande de renforcer la tutelle de l’Etat, notamment par l’intermédiaire des préfets.  Et “au risque de décevoir ceux qui voyaient dans ce travail des milliards d’économies, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas. Donc pas de serpe, pas de hache”, a lancé le président communiste de la commission, Pierre Barros.- “Milliards possibles” -Une allusion aux déclarations de la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, qui avait déclaré vouloir réaliser 2 à 3 milliards d’euros d’économies en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs d’ici 2027, hors universités. “Tous ceux qui annoncent des milliards d’économies en parlant des agences mentent un peu aux Français”, car “ce n’est pas la coquille qui fait le coût de l’action publique, ce sont les actions que porte cette coquille”, a déclaré Mme Lavarde.Selon le rapport, la ministre “n’a pas été en mesure de préciser à la commission d’enquête la façon dont ce calcul avait été réalisé”.Les sénateurs jugent toutefois que des économies seraient envisageables par une “meilleure organisation” des opérateurs, notamment par la mutualisation de certaines “fonctions supports”: la paye, le recrutement, la gestion des carrières, etc.Mais selon le rapport, par ces seules réorganisations, sur une trajectoire de 2 ou 3 ans et en adoptant une approche “très volontariste”, on pourrait seulement parvenir à des économies à hauteur de 540 millions d’euros. Une goutte d’eau en comparaison des 40 milliards d’euros d’économies que le gouvernement espère pour son budget 2026.Saluant une contribution “utile et rigoureuse”, Bercy a toutefois indiqué à l’AFP que le rapport “ne saurait, à lui seul, refléter l’ensemble des économies réalisables” dans le champ des agences et opérateurs, et maintient que les 2 à 3 milliards d’euros d’économies “sont à la fois atteignables et nécessaires”. Le gouvernement “va au-delà de ce périmètre” de la seule réorganisation, et se penche notamment sur “les interventions des opérateurs qui se superposent parfois aux actions de l’État et des collectivités”, ajoute Bercy.Le rapport soumet en outre une soixantaine de recommandations pour améliorer la “lisibilité de l’action publique” et “faire parler l’Etat d’une seule voix”.Le Sénat propose ainsi de “créer une vraie base de données budgétaires pour pouvoir suivre ces agences”, l’exercice d’une tutelle unique sur chaque opérateur, ou d’imposer un “moratoire” sur la création de nouvelles entités avec une méthode “au cas par cas”, distinguant les cas de “fusion”, “réinternalisation” de missions ou encore de “mutualisation”.La commission a proposé la suppression de certains organismes comme l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), l’Agence bio et l’Agence nationale du sport (ANS), mais sans abandonner les politiques publiques qu’elles mettent en oeuvre, notamment en les réintégrant dans le champ des ministères.”Supprimer l’Agence Bio, c’est supprimer l’unique opérateur d’État 100% dédié à ce mode de production stratégique”, a réagi le président de l’Agence Bio, Jean Verdier.Quant à l’idée de supprimer l’ANCT, l’Association des maires ruraux a dénoncé une recommandation “déconcertante et malvenue”.

Dix ans après la rupture d’un barrage au Brésil, les riverains dénoncent la pollution tenace

Près de 10 ans après la rupture d’un barrage minier au Brésil, qui a fait 19 morts et causé un désastre écologique, les sols et l’eau toujours pollués empoisonnent la vie des riverains, raconte à l’AFP un chef coutumier en marge d’une procédure en réparation à Londres.Le 5 novembre 2015, la rupture du barrage minier de Fundao, près de la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), avait entraîné une gigantesque coulée de boue de déchets toxiques qui s’était répandue sur 650 kilomètres le long d’un fleuve, le Rio Doce, jusqu’à l’océan Atlantique.”Mon peuple, ma culture ont toujours été liés au fleuve” mais “tout l’écosystème autour de la rivière a été détruit”, raconte Marcelo Krenak, arborant une coiffe traditionnelle de plumes bleues qui attire les regards en plein centre de la capitale britannique.Ce chef du peuple autochtone Krenak s’est déplacé pour assister à une audience qui se déroulait mercredi et jeudi à Londres, dans le cadre d’une vaste procédure pour obtenir réparation auprès du géant minier australien BHP – qui avait à l’époque des faits l’un de ses sièges mondiaux au Royaume-Uni.”Les plantes médicinales qui n’existaient que dans la rivière sont contaminées, le sol est contaminé, donc on ne peut pas planter, on ne peut pas utiliser l’eau de la rivière pour les animaux ou pour les plantes”, dénonce Marcelo Krenak.- “Terrible tragédie” -Après un méga-procès achevé en mars, il attend dans les semaines qui viennent la décision de la justice britannique sur la responsabilité de BHP, qui possédait avec la compagnie brésilienne Vale ce barrage dont la rupture avait emporté les maisons de plus de 600 personnes.La Haute Cour de Londres organise déjà, en parallèle, la deuxième phase de cette procédure, pour déterminer les éventuels dommages et intérêts. Elle pourrait s’ouvrir en octobre 2026 si la responsabilité de BHP était reconnue.L’organisation de ce second volet était au coeur de l’audience de cette semaine. La juge Finola O’Farrell, chargée du dossier, a annoncé jeudi en clôture des débats qu’elle rendrait ses décisions à une date ultérieure, selon une porte-parole du cabinet d’avocats des plaignants.L’entreprise assure, auprès de l’AFP, que la remise en état du Rio Doce dont la qualité de l’eau est selon elle “déjà revenue aux niveaux d’avant la rupture du barrage, reste une priorité”.Reconnaissant “une terrible tragédie”, elle affirme avoir été “toujours engagée à soutenir Samarco”, sa co-entreprise avec Vale, en vue de “faire ce qui est juste” pour les riverains et l’environnement – elle considère que la solution passe par un accord de réparation et de compensation à 170 milliards de reais (27 milliards d’euros) signé l’an dernier au Brésil.La majorité des 620.000 plaignants au procès de Londres (dont 46 municipalités) pensent pourtant ne pas être couverts par cet accord et espèrent obtenir quelque 36 milliards de livres (42 milliards d’euros) supplémentaires devant la justice britannique.- “Nous faisons l’histoire” -Marcelo Krenak promet que les plaignants apporteront “des preuves visuelles, des photos et des vidéos de ce qui a été fait, des dégâts que (la rupture du barrage) cause encore aujourd’hui” et met en avant des études qui prouvent que le fleuve mais aussi les poissons “sont contaminés”.”Ici, en Angleterre, nous faisons l’histoire parce qu’une grande entreprise, l’une des plus grandes sociétés minières du monde, est traduite en justice et cela pourrait créer un précédent, pour garantir que de tels crimes ne se reproduisent pas ailleurs sur la planète”, lance le chef coutumier.La ville de Mariana, l’une des plus touchées par le sinistre, espère obtenir grâce au procès britannique 28 milliards de reais (plus de quatre milliards d’euros).”Notre espoir est qu’ici, à Londres, la municipalité soit entendue car, au Brésil, nous n’avons pas été entendus”, explique à l’AFP son maire Juliano Duarte, présent lui aussi pour assister à l’audience préparatoire mercredi et jeudi.Selon lui, la justice britannique s’apprête à reconnaître la responsabilité de BHP, ce qui pourrait pousser cette entreprise à vouloir négocier directement avec les plaignants. “La municipalité est ouverte aux discussions et aux négociations mais nous n’accepterons pas des miettes comme celles proposées au Brésil.”

La Bourse de Paris termine en légère hausse, le spectre de la guerre commerciale plane

La Bourse de Paris a terminé en légère hausse jeudi, les investisseurs hésitant entre les incertitudes persistantes quant à la guerre commerciale avec les Etats-Unis et l’optimisme quant à la résilience de l’économie américaine.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en légère hausse de 0,21%, soit un gain de 16,13 points, pour s’établir à 7.754,55 points. La veille, il avait gagné 0,99% et a terminé à 7.738,42 points.”Les investisseurs sont attentistes sur la place en France”, le marché restant à risque “avec l’augmentation possible des droits de douane américains” à l’approche du 9 juillet, la date butoir fixée par Donald Trump pour trouver un accord entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux sur les droits de douane, explique à l’AFP Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.”Les secteurs du luxe et de l’automobile ont beaucoup à perdre avec les droits de douane”, rappelle-t-il.Les marchés d’actions ont toutefois progressé des deux côtés de l’Atlantique après la publication d’un rapport sur l’emploi américain meilleur que prévu, rassurant les marchés quant à la résilience de l’économie américaine.La première économie mondiale a créé 147.000 emplois en juin, soit plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (110.000, selon le consensus publié par MarketWatch). Ceux-ci s’attendaient également à une progression du taux de chômage à 4,3%, mais il a légèrement reculé à 4,1%.”La baisse du taux de chômage a donné un coup de pouce aux marchés d’actions”, souligne Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Pluxee grimpeLe spécialiste des titres-restaurant Pluxee, entité devenue indépendante de Sodexo, a publié un chiffre d’affaires en hausse de 11,1% au troisième trimestre de l’exercice 2025, s’établissant à 310 millions d’euros, selon un communiqué du groupe.Des résultats salués en Bourse: le titre Pluxee a terminé en hausse de 4,44% à 20 euros.

L’ONU espère voir les Etats-Unis retrouver leur place dans le financement du développement

La conférence de Séville sur le financement du développement (FfD4) a pris fin jeudi sur un appel à une plus grande “coopération” entre nations, l’ONU disant espérer que les Etats-Unis retrouvent une place centrale dans l’aide aux pays du Sud.”Faisons en sorte qu’on se souvienne de la FfD4 comme d’une conférence où le monde a choisi la coopération plutôt que la fragmentation”, a déclaré la vice-secrétaire générale de l’ONU Amina Mohammed en clôturant cette rencontre de quatre jours organisée dans le sud de l’Espagne.Un message relayé par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui a appelé à combattre le “discours de haine” porté par certains pays. “Le développement n’est pas réservé à quelques privilégiés, bénis par la chance d’être nés dans un environnement favorable. Il s’agit d’un droit”, a-t-il ajouté.Au total, une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont participé à cette rencontre, la quatrième du genre depuis 2002. Une participation plus faible qu’espérée, et marquée par l’absence notable des Etats-Unis, qui n’ont envoyé aucune délégation à Séville.L’administration de Donald Trump, qui a supprimé ces derniers mois une grande partie des aides américaines aux pays en voie de développement, avait en effet décidé de quitter la table des négociations pour protester contre le texte soumis aux délégations, accusé d’empiéter sur leur “souveraineté”.Interrogée en conférence de presse, Amina Mohammed a confié qu’elle aurait espéré “voir plus de dirigeants” présents.”Mais cela ne signifie pas que nous ne les aurons pas à nos côtés” pour mettre en place les mesures adoptées à Séville, a-t-elle ajouté, en se disant confiante concernant les Etats-Unis.”L’absence des États-Unis” est toujours un fait “important”, a-t-elle insisté. “Ils sont un acteur majeur, et ont apporté des financements et un soutien au fil des ans pour le développement durable (…) Nous attendons avec impatience le moment où ils reviendront”.Avec 63 milliards de dollars d’aide publique en 2024, les Etats-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG. Selon une étude de The Lancet, l’effondrement des financements américains pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires dans le monde d’ici 2030.La conférence de Séville “a montré que des défis considérables” subsistaient pour permettre aux pays du Sud d’atteindre leurs “objectifs de développement durable”, a estimé dans un communiqué l’ONG Oxfam, en appelant à plus de “multilatéralisme” face à l'”incertitude géopolitique” actuelle.

Le vaste projet de loi budgétaire de Trump en passe d’être adopté au Congrès

Les républicains au Congrès américain ont finalement réussi à surmonter, tôt jeudi matin, les objections d’élus réfractaires dans leur camp pour se rapprocher d’une adoption définitive du vaste projet de loi budgétaire de Donald Trump, que les démocrates tentent de retarder au maximum.”Quelle nuit magnifique”, s’est félicité le président américain jeudi matin sur son réseau Truth Social, évoquant “l’un des projets de loi les plus importants de tous les temps”.Plusieurs élus conservateurs avaient fait part de leur opposition au texte, dénonçant notamment le creusement de la dette publique attendu avec cette législation.Avec une majorité de seulement huit sièges, le parti présidentiel ne pouvait pas se permettre plus de trois défections dans son propre camp.Mais ces réticences ont été levées après des négociations en coulisses menées dans la nuit par le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, avec l’aide du locataire de la Maison Blanche.Le vote final de la “grande et belle loi”, comme l’a baptisée le président lui-même, va désormais pouvoir se tenir à la Chambre des représentants, où le chef de file de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, tentent jeudi de le retarder au maximum avec un discours fleuve.M. Jeffries, qui a pris la parole aux alentours de 5H00 du matin (9H00 GMT) dans l’hémicycle de Washington, continuait de parler peu avant midi, près de sept heures plus tard, pour dénoncer le projet de loi, une “monstruosité répugnante”, selon lui, qui “fera souffrir les Américains ordinaires” au profit des plus riches.- Téléphone -Avant cela, Donald Trump avait commencé à élever le ton.”Qu’est-ce que les républicains attendent??? Qu’est-ce que vous essayez de prouver???”, avait-il lancé sur sa plateforme Truth Social peu après minuit.Selon le quotidien The Hill, Donald Trump a parlé au téléphone dans la nuit pour convaincre les républicains ayant voté “non” de changer leur vote.Ce projet de loi représente la clé de voûte de son programme économique. Depuis plusieurs semaines, il presse le Congrès de l’adopter avant vendredi, jour de la fête nationale qu’il a fixé comme échéance symbolique pour la promulgation.En tête d’affiche du projet de loi: la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat du républicain. L’élimination de l’imposition sur les pourboires, promesse phare de sa campagne, est aussi prévue, de même que des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires de la “One Big Beautiful Bill” seront cependant les ménages les plus aisés, tandis que des millions d’Américains aux revenus modestes pourraient perdre leur accès à des programmes publics d’assurance santé ou d’aide alimentaire.- “Freiner notre dette” -Experts comme politiques pointent aussi du doigt l’explosion attendue du déficit public.Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, a estimé mardi que le texte augmenterait la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034.”Je suis venu à Washington pour aider à freiner notre dette nationale”, a affirmé Keith Self, un élu républicain à la Chambre, pour justifier avoir voté “non” lors du vote de procédure.L’élu texan a accusé ses collègues du Sénat d’avoir “piétiné” la version adoptée précédemment à la Chambre, avant d’ajouter qu’au bout du compte c’était pour lui “une question de morale”.Comme trois autres collègues, il a finalement changé son vote en “pour” quelques heures plus tard.Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains prévoient de sabrer dans Medicaid, programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux faibles revenus.Une réduction drastique du programme Snap, principale aide alimentaire du pays, est également prévue, de même que la suppression de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.Sans surprise, les démocrates s’opposent en bloc au texte.

Crise du vin: les caves coopératives en première ligne

Les caves coopératives produisent toujours la moitié du vin français, mais confrontées à la crise générale du secteur, certaines peinent à tenir leur rôle d’amortisseur social, et déjà des rapprochements s’annoncent.”C’est une lente descente aux enfers”, décrit Joël Boueilh, président des Vignerons Coopérateurs de France, qui tiennent jeudi à Paris leur 52e congrès avec pour mot d’ordre “Cap sur la transformation”.Climat, recul de la consommation, droits de douane menaçants, les nuages s’amoncellent pour la viticulture.Les quelque 550 coopératives du pays, réunissant près de 60% des vignerons français, sont traditionnellement “un tampon, un amortisseur” pour leurs adhérents, dont elles achètent, vinifient, écoulent le raisin, souligne Joël Boueilh.Pendant quatre années d’aléas météorologiques, “on a peu produit mais on a essayé de garder les revenus des vignerons. En 2025, on va avoir une récolte normale mais désormais on se demande: qui va boire ce vin?”Au cours de ces années “on a consommé de la trésorerie, si bien qu’aujourd’hui des caves n’ont plus de ressources pour leur gestion quotidienne”, poursuit le vigneron gersois.Déjà 2024 a vu des défaillances, avec “quelques plans sociaux”, alors que les coopératives, qui réunissent 35.000 vignerons, emploient aussi en propre 17.000 salariés.A cela s’ajoute la campagne d’arrachage de 27.000 hectares de plants: “des cuves resteront vides, tandis que les charges seront identiques”, souligne Joël Boueilh.Selon le syndicat, une centaine de coopératives sont en difficulté et “vont devoir envisager sérieusement regroupements, fusions…”, en tout cas une “mutualisation de charges”, et pas seulement dans le Sud et les régions productrices de vin rouge.”Il y a toujours eu des mouvements de fusions, mais on est à la veille d’une accélération notable”, prévient Joël Boueilh: on s’éloigne toujours plus du “une cave par village” du début du XXe siècle.- “Vision moderne” -En Alsace, terroir de blancs et de bulles, les coopératives ont un autre avantage, note Pierre-Olivier Baffey, président de la cave Bestheim: depuis les années 1950 elles mettent en bouteille et vendent elles-mêmes aux clients.Pour autant, il note un “petit tassement de la performance”, et depuis deux ans il a fallu fournir un “complément de revenu” aux 310 adhérents. Alors Bestheim, déjà issue de la fusion de quatre entités dans les années 2000, discute aujourd’hui d’un rapprochement avec une cave voisine.Objectif: développer des équipements pour le crémant, et soutenir le développement commercial, y compris en France, explique-t-il.Dans le Luberon, Michel Isouard, de la cave Louerion, abonde: “On a peut-être un peu trop laissé le négoce aux négociants”, dit l’administrateur, dont la cave vend beaucoup en direct et a diversifié son offre, entre blanc, rosé et bio. Pour Vincent Creton, directeur de la cave de Sancerre (76 vignerons), la forme “coopérative a un grand avenir, c’est une vision extrêmement moderne du vin et de l’entreprise, contrairement à ce qui a été véhiculé dans les années 70-80”.La cave née en 1963 s’est lancée dans une “modernisation des outils et de son image”: conquête de marchés aux États-Unis, mais aussi au Japon, repositionnement dans “le luxe abordable” en France, recrutement d’un maître de chais, nouveautés comme le rosé non millésimé.”L’objectif est la juste rémunération des coopérateurs”, dit M. Creton. En deux ans, son chiffre d’affaires est passé de 11,4 millions d’euros à plus de 15 millions.Jeudi au congrès, les Vignerons coopérateurs ont reçu la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, qui leur avait promis 10 millions d’euros d’aide à la restructuration (dépollution des sites, transport des matériels etc) dont ils attendent toujours le déblocage.”Les choses ne patinent pas”, s’est défendue Mme Genevard, invoquant le besoin d'”une expertise plus fine” par ses services sur la situation du secteur.Elle a invité “toute la profession viticole à une réunion de travail” le 8 juillet autour des “réponses structurelles” à apporter à la crise, dans un contexte budgétaire général difficile.”Nous devons aussi être en capacité de tirer les leçons des mesures qui ont été mobilisées ces dernières années à des hauteurs très importantes — plus d’un milliard d’euros — en réponse à une crise qui est toujours là”, a-t-elle ajouté.

Wall Street ouvre en hausse, satisfaite des chiffres de l’emploi en juin

La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, soutenue par des chiffres de l’emploi meilleurs qu’attendu aux Etats-Unis pour le mois de juin, mais toujours dans l’attente de développements sur le front des négociations commerciales. Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,49%, l’indice Nasdaq prenait 0,62% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,52%, les deux derniers indices touchant de nouveaux records en séance.Les investisseurs ont été satisfaits jeudi du dernier rapport sur l’emploi aux Etats-Unis, selon lequel le taux de chômage a légèrement reculé à 4,1% en juin et davantage d’emplois qu’attendu ont été créés.”Les données sur l’emploi sont bien plus positives que ce que l’on avait anticipé (…), ce qui est sans aucun doute une bonne nouvelle pour les marchés”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. La première économie mondiale a créé 147.000 emplois le mois dernier, soit plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (110.000, selon le consensus publié par MarketWatch). Le taux de chômage a légèrement reculé, passant de 4,2% à 4,1% – un niveau considéré comme proche du plein emploi, et alors que les analystes s’attendaient au contraire à une légère dégradation à 4,3%.”L’incertitude entourant les droits de douane (…) n’a apparemment pas incité les entreprises à licencier des travailleurs”, souligne dans une note Jeffrey Roach, de LPL Financial.En outre, les premières demandes d’allocation chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine passée et en deçà des attentes du marché (233.000).Cela “prouve que nous avons un marché du travail solide et stable”, estime M. Hogan, selon qui “cela repousse probablement l’idée d’une baisse des taux d’intérêt”.Ces chiffres devraient en effet permettre à la Réserve fédérale (Fed) d’attendre encore avant de baisser ses taux d’intérêt.Les investisseurs “se tournent maintenant vers la saison des résultats d’entreprises du deuxième trimestre, qui débutera au retour du long week-end”, note Art Hogan. Dans le même temps, les acteurs du marché continuent de surveiller les derniers développements sur le front commercial, à quelques jours du retour annoncé de droits de douane punitifs sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis. “Les négociations commerciales restent mitigées”, résume M. Hogan. Dernier épisode en date, Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait encore à 4,33%, contre 4,28% à la clôture mercredi. Au tableau des valeurs, la société d’informatique Datadog s’envolait (+9,00% à 147,15 dollars) après l’annonce de son intégration au sein de l’indice S&P 500 le 9 juillet, remplaçant l’équipementier en télécommunications Juniper Networks.Les groupes Synopsys (+4,40% à 546,14 dollars) et Cadence (+4,76% à 325,75 dollars), spécialisés dans le développement de logiciels pour l’industrie des semiconducteurs, étaient recherchés après avoir annoncé que les États-Unis allaient lever certaines des restrictions imposées à la Chine sur les exportations de puces.Le groupe américain de livraison de plis et de colis Fedex gagnait du terrain (+2,32% à 244,70 dollars) après une réévaluation à la hausse de son titre par BNP Paribas.La séance sera écourtée de trois heures à cause de la fête nationale du 4 juillet, vendredi, lors de laquelle Wall Street sera fermée.

“On ne sait pas où sont les vélos”: à Paris, 640 Vélib’ disparaissent chaque semaine

Avec quelque 640 vélos qui disparaissent chaque semaine de ses radars, l’Agemob, organisme public qui gère les vélos partagés Vélib’ en région parisienne, “alerte” d’un niveau de vandalisme “trois fois supérieur” à la normale. “Ce ne sont que quelques centaines de fraudeurs, mais ça suffit à mettre le système en l’air”, s’est inquieté jeudi auprès de l’AFP Sylvain Raifaud, président de l’Agemob. “En ce moment, il nous manque 3.000 vélos” sur un parc qui doit en principe compter 20.000 Vélib’ en circulation, 40% d’électriques et 60% de mécaniques, chiffre-t-il.”Le phénomène de vandalisme a toujours existé, mais il était relativement contenu” jusqu’à présent. Or “là, on est sur une alerte, puisque le nombre de vélos abandonnés est trois fois supérieur à l’ordinaire (…) depuis un mois” : 640 par semaine, contre 230 habituellement, selon lui. Comment est-ce possible ? “Des personnes secouent les vélos jusqu’à ce qu’ils se décrochent et puis ils partent avec”, indique M. Raifaud. Les engins, qui se bloquent automatiquement après 24 heures, sont alors abandonnées.Problème, “on ne sait pas où sont les vélos, ils n’ont pas de puce GPS”, déplore le président de l’organisme. Et si “16 personnes supplémentaires ont été embauchées pour aller chercher les Vélib'” par Smovengo, l’exploitant (depuis 2018) de ce service public, la marge de manÅ“uvre reste limitée pour l’Agemob, qui n’a pas de moyens d’identifier ou de sanctionner les auteurs, puisqu’ils contournent le système.Afin de “couper le robinet du vandalisme”, l’organisme a “besoin des communes, des polices (…) pour mieux surveiller les stations”, et des usagers “pour signaler” les vélos égarés, plaide le dirigeant.Pourquoi cette augmentation ? “On ne sait pas”, avoue-t-il, se demandant s’il existe “un tuto qui circule (sur) comment débloquer un vélo gratuitement”, et estimant qu’il s’agit sûrement d'”actions un peu coordonnées.”Pour lui, ce trou dans la flotte entraîne l’usure des vélos restants, qui mécontente les utilisateurs. “Les vélos qui sont disponibles sont beaucoup plus utilisés, beaucoup plus fatigués”, notamment les engins électriques, davantage demandés et dont les batteries “n’ont pas le temps de recharger”. “C’est ce qui fait que vous avez des stations entières (…) (avec) des vélos qui ne sont pas utilisables”, et que “les usagers sont extrêmement frustrés”, estime le président de l’Agemob.Le service est de plus en plus sollicité : en mai dernier, Vélib’ a enregistré 16% de courses en plus qu’en mai 2024. 

Des dizaines de milliers de vacanciers affectés par une grève des aiguilleurs du ciel

Des centaines de vols annulés et de nombreux retards, affectant des dizaines de milliers de passagers: une grève des contrôleurs aériens français, jeudi et vendredi, perturbe le début des vacances d’été et fait perdre “des millions d’euros” aux compagnies.”On essaie de positiver, il y a plus grave mais c’est agaçant”, témoigne à l’AFP Nadia Rivet, 51 ans. Le vol de cette employée de banque entre Pau et Paris prévu jeudi matin a été supprimé, alors qu’elle voulait passer six jours de congés dans la capitale pour y voir sa sÅ“ur et se rendre à l’anniversaire d’un ami.  “Le droit à la grève, chacun peut l’exercer, mais c’est pénalisant, les contrôleurs aériens ne sont pas les plus mal lotis”, ajoute-t-elle, espérant pouvoir prendre le même vol vendredi, même si elle redoute une nouvelle annulation “car le préavis de grève est posé pour deux jours”.Le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles) a lancé ce mouvement pour réclamer de meilleures conditions de travail et des effectifs plus importants. Il a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l’Usac-CGT (16%). De source proche du dossier, 270 contrôleurs aériens se sont déclarés grévistes jeudi, sur un effectif total de quelque 1.400.La Direction générale de l’aviation civile, pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leur poste et le volume de vols, a demandé aux compagnies de renoncer à une partie de leurs programmes.Cela concerne notamment 50% des vols à Nice, Bastia et Calvi et 25% dans les aéroports desservant Paris, Charles-de-Gaulle et Orly, qui en période de pointe estivale voient transiter quelque 350.000 voyageurs par jour au total, mais aussi Beauvais, place forte du “low cost”.Peu après 14h30 jeudi, des vols maintenus accusaient d’importants retards, par exemple entre 46 minutes et une heure et 10 min à l’arrivée et au départ à Nice et Marseille, selon la DGAC.”Je venais pour des vacances, pour l’anniversaire de ma femme, pour ses 40 ans, et je me retrouve bloqué” à Charles-de-Gaulle, raconte Julien Barthélémy, 45 ans, arrivant de New York et espérant rejoindre Marseille. “Là, j’ai trois vols sur lesquels je suis sur la +waiting list+ et j’attends que le prochain se libère”.- Perturbations dans toute l’Europe -Vendredi, veille des vacances scolaires, la situation sera encore plus tendue dans les aéroports parisiens et à Beauvais, la DGAC y ayant ordonné une réduction du nombre de vols de 40%.Au-delà de la France, le trafic aérien européen pâtit du mouvement.Quelque 31.500 vols commerciaux sont prévus jeudi en Europe, selon une mise à jour de l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol, qui a relevé plus de 20 minutes de retard par liaison en moyenne à 14h27, des délais imputables à 73% à la grève française.La première compagnie aérienne européenne, Ryanair, a annoncé jeudi avoir dû annuler 170 vols, affectant 30.000 passagers. “Une fois de plus, les familles européennes sont prises en otage par les grèves des contrôleurs aériens français”, a dénoncé son patron Michael O’Leary.Air France a confirmé avoir été “contrainte d’adapter son programme de vols”, sans préciser le nombre d’annulations, mais souligné que son réseau long-courrier n’était pas affecté.L’association Airlines for Europe, qui fédère outre Ryanair, Air France-KLM, Lufthansa, British Airways et EasyJet, a jugé la grève “intolérable”.Celle-ci fait perdre “des millions d’euros” aux compagnies aériennes, a prévenu jeudi le ministre des Transports Philippe Tabarot, en répétant ne pas vouloir céder aux demandes “inacceptables” des syndicats.- Long-courriers d’Air France pas affectés -Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d’un “incident grave” à l’aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs.”Quand on n’a rien à se reprocher, on peut très bien pointer le matin et le soir comme le font des milliers, voire des millions de Français”, a fait valoir le ministre.Parmi les griefs de l’Unsa-Icna: “un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été”, des outils obsolètes et “un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés”.Le premier syndicat d’aiguilleurs du ciel, le SNCTA (60% des voix), n’a pas appelé à la grève.tq-ms-vid-cor/jum/LyS