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L’entreprise Aldebaran, connue pour ses robots humanoïdes, en liquidation judiciaire

Clap de fin pour Aldebaran: connue pour ses robots humanoïdes Pepper et Nao, la société française a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris lundi. Les 106 employés de cette ancienne pépite de la “French Tech” vont être licenciés, a indiqué à l’AFP Thomas Novalic, avocat du comité social et économique (CSE) de l’entreprise. Il s’agit principalement d’ingénieurs et techniciens spécialisés dans la robotique. La mandataire judiciaire, accompagnée du commissaire-priseur, est venue annoncer la nouvelle aux salariés réunis au siège du groupe dans le 15e arrondissement de Paris dans l’après-midi. Elle a également notifié aux employés la “cessation immédiate de l’activité”, a raconté à l’AFP Othman Meslouh, secrétaire adjoint du CSE, qui se dit “consterné”.Pour ce représentant du personnel, “depuis deux à trois trimestres, les salariés savaient que (la liquidation judiciaire) serait inéluctable”.”La responsabilité incombe à la direction générale d’Aldebaran” et à l’actionnaire principal du groupe, l’allemand United Robotics Group, “qui ne voulait plus investir dans l’entreprise”, selon lui. – Deux offres écartées -Cette filiale du fonds RAG-Stiftung avait racheté Aldebaran en 2022 au groupe japonais Softbank Robotics Group, qui détenait la société française depuis 2012 et l’avait renommée SoftBank Robotics Europe.La décision de son principal actionnaire de se recentrer “sur la distribution d’une nouvelle gamme de produits en provenance de Chine” a “contraint Aldebaran à se tourner vers de nouveaux investisseurs”, avait écrit l’entreprise dans un communiqué fin janvier.En grande difficulté, Aldebaran avait été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire en février. Deux offres de reprise avaient été présentées.L’une, par l’homme d’affaires franco-suisse Jean-Marie Van Appelghem, s’intéressait uniquement aux robots conversationnels destinés à aider les enfants autistes et ne permettait de sauver aucun contrat français. Elle n’avait pas reçu le soutien de l’administrateur judiciaire ni du CSE. L’investisseur canadien Malik Bachouchi s’était aussi déclaré intéressé par la reprise d’Aldebaran, puis avait retiré son offre, faute d’avoir obtenu les financements suffisants, avant d’en formuler une nouvelle lundi matin, a-t-il expliqué à l’AFP. Cette deuxième offre, sans nouveaux financements, qui reposait sur une reprise partielle de l’entreprise par ses propres salariés, n’a pas été jugée recevable, d’après Othman Meslouh. – “Joyau” – “C’est un joyau qui va disparaître”, a commenté Malik Bachouchi devant la salle d’audience du tribunal de commerce, avant l’annonce de la liquidation judiciaire mais au moment où celle-ci semblait déjà se dessiner. Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, Aldebaran s’était spécialisée dans la création de robots humanoïdes comme Nao et Pepper, petit robot blanc devenu l’emblème de l’entreprise.Pepper mesure la taille d’un petit enfant et se déplace sur des roulettes qui font office de pieds. Le robot, qui peut tenir une conversation et comprendre les réactions de ses interlocuteurs, est notamment utilisé dans les hôpitaux, les grands magasins ou comme agent d’accueil. Mais il a connu un succès mitigé. Lancée en 2014, la production de Pepper avait été interrompue en 2021, menant au licenciement de près de la moitié des effectifs de l’entreprise, qui était passée à l’époque de 360 à 180 salariés, selon M. Meslouh.  Aldebaran paye également le succès moins bon qu’espéré de son dernier robot, Plato, encore en développement.

Le parc d’éoliennes en mer s’étend en Méditerranée

La production d’énergie renouvelable en mer s’accroît en Méditerranée, où deux parcs d’éoliennes flottantes capables de fournir chacun l’électricité nécessaire à une ville de 50.000 habitants seront installés d’ici la fin de l’année, au large des côtes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude.Contrairement à celles dont le mât est planté dans le sol marin, et qui représentent la majorité des éoliennes en mer en France, celles flottantes peuvent être installées dans des zones profondes, plus venteuses et plus loin des côtes.En cours d’assemblage à Port-la-Nouvelle (Aude), les trois premières éoliennes pilotes, positionnées avant l’été à 16 km de la station balnéaire du Barcarès, près de Perpignan, atteindront leur production maximale fin 2025. Elles vont aussi permettre d’évaluer l’impact sur l’environnement, avant l’installation de dizaines, voire de centaines d’éoliennes flottantes bien plus puissantes, alors que des écologistes dénoncent une prise en compte insuffisante des risques pour les fonds marins, les poissons et les oiseaux.Marc Hirt, directeur général d’Ocean Winds, la filiale d’Engie en charge de cette ferme pilote, a évoqué lundi à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, où ces trois éoliennes sont en cours d’assemblage, un probable effet “positif” de la nouvelle installation, susceptible de devenir un “récif artificiel” favorable à la vie marine.Il s’est dit “plus prudent pour l’instant” sur les effets sur les oiseaux qui pourraient être blessés ou tués par les pales des éoliennes.- Avertisseurs sonores -La mise en place de haut-parleurs émettant des sons de rapaces afin d’effrayer les oiseaux sont en cours d’essai, mais c’est encore “très expérimental”, a précisé M. Hirt devant la presse.Le préfet d’Occitanie, Pierre-André Durand a quant à lui noté qu’il y aura des retours d’expérience “cinq ans avant la mise en place des parcs commerciaux”, ce qui permettra de profiter des nouvelles connaissances.Pour Serge Briez, dont l’association Les Peuples de la mer observe et répertorie depuis quatre ans les plus de 120 espèces animales susceptibles d’être affectées par les éoliennes (dauphins, thons, flamants roses, fous de Bassan…), ce délai est insuffisant.”Cinq ans avant, l’ingénierie du projet est déjà en route”, il est trop tard pour que les résultats des expérimentations puissent avoir une véritable influence sur la conception des futures éoliennes commerciales, affirme-t-il à l’AFP.D’autre part, l'”effet récif” développera des espèces côtières pas forcément nécessaires à cet endroit-là et les bruits de rapaces “ont déjà été essayés et ça ne marche pas”, ajoute-t-il, rappelant qu’en avril, la justice a ordonné l’arrêt de deux parcs éoliens terrestres responsables de la mort d’oiseaux protégés dans l’Hérault, une première en France.Bruno Ladsous, du collectif TNE, qui dit regrouper plusieurs dizaines d’associations écologistes, souligne “ne pas être contre les éoliennes flottantes” à certaines conditions: “éloignement significatif des côtes” et “respect des couloirs migratoires” des oiseaux, “des fonds marins” et de la faune marine. “Mais ces conditions n’ont jamais été respectées”, ajoute-t-il aussitôt.- Vents réguliers -Plusieurs personnalités présentes lundi à Port-la-Nouvelle, dont la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ou la directrice générale adjointe d’Engie Claire Waysand, ont rappelé la régularité remarquable des vents marins méditerranéens, un point favorable au déploiement de l’éolien dans cette zone.Outre la première ferme pilote, au large du Barcarès (Pyrénées-Orientales), une autre de trois éoliennes doit être déployée à l’automne au large de Port-la-Nouvelle, près de Narbonne, dans l’Aude, s’ajoutant à celle du Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône, à une cinquantaine de km de Marseille) qui est déjà en service.Deux parcs commerciaux situés plus loin des côtes (entre 25 et 30 km, contre 16 ou 18 km pour les fermes pilotes) sont déjà prévus pour une mise en service à partir de 2031 au large de l’Occitanie, pour une production totale de 750 MW, équivalente à la consommation d’un million d’habitants.Cependant, le développement de l’éolien en mer “posé”, dont la technologie est mieux maîtrisée, a été plus rapide que celui du flottant.Ainsi, trois parcs éoliens offshore “posés” commerciaux sont déjà en service en France, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et Fécamp (Seine-Maritime).

La Bourse de Paris termine sans entrain

La Bourse de Paris a terminé sans élan lundi, sur fond de regain des tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires.Le CAC 40 a perdu 0,19% à 7.737,20 points, en recul de 14,69 points. Vendredi, pour sa dernière séance du mois de mai, le CAC 40 avait lâché 0,36%.”Les tensions commerciales sont revenues au cÅ“ur des préoccupations”, relève Sophie Chauvellier, gérante à Dorval AM, interrogée par l’AFP.”L’imprévisibilité persistante du président américain pousse de nombreux investisseurs à rester sur la touche, en position d’observation”, abonde Jochen Stanzl, de CMC Market.Vendredi, le président américain Donald Trump a annoncé que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium passeraient de 25% à 50% dès mercredi.Particulièrement exposée, l’Union européenne a prévenu que des “contre-mesures” européennes “prendraient automatiquement effet le 14 juillet, voire plus tôt si les circonstances l’exigeaient”, a indiqué une porte-parole.Donald Trump a aussi ravivé les tensions commerciales avec la Chine en l’accusant de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié le 12 mai entre les deux pays à Genève, ce que Pékin a réfuté lundi.Selon le Wall Street Journal, le problème viendrait de la lenteur avec laquelle la Chine a accordé de nouvelles licences d’exportation de terres rares et d’autres éléments nécessaires aux semi-conducteurs et composants automobiles.”Tout laisse donc présager un été politiquement tendu sur les marchés financiers”, relève Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les constructeurs automobiles ont souffert: Stellantis a perdu 4,78% à 8,53 euros et Renault 3,70% à 43,70 euros.Les équipementiers Valeo (-3,41% à 8,94 euros), Forvia (-1,21% à 8,18 euros) et OPMobility (-1,21% à 10,64 euros) ont aussi reculé.La biotech française Transgene a bondi de 46,13% à 0,98 euro sur la Bourse de Paris, après avoir présenté lundi des résultats concluants dans un essai clinique de phase 1 pour son vaccin contre le cancer de la tête et du cou. Le géant pharmaceutique français Sanofi (-1,84% à 85,91 euros) a annoncé lundi acquérir la biotech Blueprint, une société spécialisée dans la mastocytose systémique, une maladie immunologique rare. Pour cette acquisition, Sanofi versera 129 dollars par action, soit une valeur d’environ 9,1 milliards de dollars.

Greenpeace: la statue de Macron volée chez Grévin puis déposée devant l’ambassade de Russie

La statue en cire d’Emmanuel Macron a été dérobée au musée Grévin lundi par des militants de Greenpeace qui l’ont ensuite déposée devant l’ambassade de Russie en signe de protestation contre les liens économiques de la France avec la Russie.Selon une source policière, deux femmes et un homme sont entrés lundi matin dans le musée parisien, situé dans le IXe arrondissement (centre). Après s’être changés, se faisant passer pour des artisans ou des employés de l’établissement, ils ont réussi à dérober la statue, d’une valeur de 40.000 euros, en la dissimulant sous une couverture et en sortant par une issue de secours.D’après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l’ascenseur aux personnes handicapées pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien. “Ils avaient manifestement fait des repérages très précis”, a-t-elle déclaré à l’AFP, ajoutant que les militants avaient rapidement appelé le musée pour leur garantir que la statue serait restituée “indemne”.La statue du président de la République française a ensuite été déposée dans l’après-midi devant l’ambassade de Russie, située dans le XVIe arrondissement (ouest) de la capitale, a constaté une journaliste présente sur les lieux.L’action devant l’ambassade n’a duré que quelques minutes: un drapeau russe a été déployé derrière la statue d’Emmanuel Macron et un militant de l’ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l’inscription “Business is business”. Des membres de Greenpeace ont lancé de faux billets de banque.- “Double jeu” -“Pour nous la France joue un double jeu” et “Emmanuel Macron incarne ce double discours: il soutient l’Ukraine mais encourage les entreprises françaises à continuer à faire commerce avec la Russie”, a déclaré Jean-Francois Julliard, directeur général de Greenpeace France.L’ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire. Greenpeace déplore notamment l’explosion des importations d’engrais russe dans l’UE entre 2021 et 2023 (de plus de 80% selon les fabricants français d’engrais, rassemblés au sein de l’Union des industries de la fertilisation, l’Unifa). L’Union européenne veut taxer les importations d’engrais russes, pour réduire cette dépendance. Les agriculteurs européens, eux, mettent en garde contre une mesure qui ne ferait que renchérir les prix des engrais et réclament d’abord la suppression des droits de douane sur les fertilisants en provenance du reste du monde. “On vise nommément Emmanuel Macron, parce qu’il a une responsabilité toute particulière dans cette situation là”, a ajouté Jean-Francois Julliard “C’est lui qui devrait être le premier dans les discussions européennes” pour mettre fin aux contrats commerciaux entre la Russie et les pays européens.L’effigie en cire de Jacques Chirac avait elle aussi été dérobée au musée Grévin, en décembre 1983, lorsqu’il était maire de Paris, avant d’être retrouvée quelques jours plus tard au zoo de Vincennes. Celle de Georges Marchais, secrétaire national du PCF, avait elle été dérobée par un groupe nationaliste en 1980 et retrouvée au Jardin des plantes à Paris.Enfin, pendant son mandat à l’Elysée (1974-1981), la statue de Valéry Giscard d’Estaing avait été subtilisée par des motards en colère.mca-sm-abe-fmp-sb-jt/abb/gvy

Deux tiers des Français se disent satisfaits de la qualité des services publics

Un peu plus des deux tiers des usagers se disent satisfaits de la qualité des services publics, avec des disparités selon les âges et les profils sociaux, d’après une étude présentée lundi par le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli.Parmi les 94% de personnes indiquant avoir eu au moins une interaction avec un service public lors des 12 derniers mois, 69% se disent satisfaits de la qualité des services publics rendus et 20% adoptent plutôt un positionnement neutre: ni satisfaits, ni insatisfaits. Seuls 11% se disent insatisfaits de la qualité du service public, précise l’étude.”Ce baromètre est une preuve d’amour que nous apportons aux services publics, à condition d’en faire un moteur de transformation et d’action”, a commenté M. Marcangeli lors d’un déplacement à Quétigny (Côte-d’Or), près de Dijon, dans une gendarmerie, un service au taux de satisfaction de 78% selon le baromètre.”Une vérité s’impose: les Français aiment leurs services publics. C’est ce que démontre avec force le premier baromètre des services publics”, a-t-il assuré, promettant de le reconduire pour “évaluer chaque service, au moins une fois par an, avec des résultats à la maille nationale et locale”. La proportion d’usagers satisfaits est plus faible parmi les “populations plus vulnérables”, y compris celles déclarant éprouver des difficultés importantes avec l’utilisation d’internet, qui sont tout juste la moitié à se dire satisfaites (50%).C’est à peine mieux pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), qui se déclarent satisfaits à 57%, tandis que 63% des personnes en situation de handicap jugent favorablement leurs services publics, presque autant que les jeunes (18-24 ans et 25-34 ans), satisfaits à 62%.Certains services recueillent des taux de satisfaction très élevés, comme l’école (81%), les hôpitaux (80%) ou encore la gendarmerie nationale (78%) mais moins de la moitié des usagers jugent simples les démarches auprès de France rénov’, le service public chargé de rénovation de l’habitat (42%). Le ministre a reconnu qu'”à peine 63% de nos concitoyens estiment qu’il est simple de réaliser” leur démarches de services publics. “C’est encore trop peu et nous devons faire mieux. Depuis trop longtemps, l’action publique ressemble à une ordonnance du +Malade imaginaire+ : un enchaînement de prescriptions que plus personne ne comprend, mais que tout le monde subit”. “Il y a urgence à réduire le temps nécessaire pour effectuer certaines démarches”, a-t-il estimé.Interrogé en conférence de presse sur les économies budgétaires voulues par le gouvernement, M. Marcangeli a estimé qu’il fallait “faire mieux avec moins”. “La situation financière exige que nous prenions les mesures qui s’imposent mais sans détricoter les services publics”, a-t-il promis.L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population adulte (méthode des quotas) de près de 25.000 personnes.

Wall Street recule, plombée par le regain des tensions commerciales sino-américaines

La Bourse de New York évolue en baisse lundi, débutant la semaine dans le rouge avec la reprise des tensions commerciales entre Washington et Pékin et en raison de nouvelles annonces douanières de Donald Trump sur l’acier et l’aluminium.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,80%, l’indice Nasdaq perdait 0,57% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,69%.”A chaque fois qu’il semble que la guerre commerciale se calme, elle se ravive et un autre petit foyer est allumé”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.La Chine a déclaré lundi qu’elle “rejetait fermement” les accusations des Etats-Unis selon lesquelles elle aurait violé un accord conclu le mois dernier visant à réduire les droits de douane imposés réciproquement.Pékin et Washington étaient parvenus le mois dernier à un accord permettant de suspendre temporairement l’escalade commerciale qui avait porté les surtaxes douanières sur les produits américains à 125% et celles appliquées aux produits chinois à 145%, et s’engageant à poursuivre leurs discussions pour parvenir à un accord.Mais le secrétaire d’Etat américain au Commerce, Howard Lutnick, a accusé dimanche Pékin de “ralentir la mise en Å“uvre de l’accord”, s’exprimant sur la chaîne Fox News.Les Etats-Unis ont aussi accusé la Chine de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève.”C’est un peu comme si le gouvernement américain était composé d’une série de pyromanes qui allumaient de petits feux ici et là”, selon Sam Stovall.Donald Trump a par ailleurs annoncé vendredi que la surtaxe sur l’acier et l’aluminium doublerait pour passer mercredi prochain à 50% afin de “davantage protéger” cette industrie aux Etats-Unis.”Nos industries de l’acier et de l’aluminium vont être plus fortes que jamais”, a-t-il écrit sur son réseau social Truth.Cela poussait largement les valeurs cotées du secteur: Cleveland-Cliffs prenait 27,79% à 7,45 dollars, Nucor 11,36% à 121,24 dollars, Steel Dynamics 10,87% à 136,38 dollars.Seul U.S. Steel allait à l’encontre de cette dynamique, lâchant 0,43% à 53,59 dollars.En revanche, les constructeurs automobiles accusaient le coup: Stellantis lâchait 3,60% à 9,77 dollars, General Motors 3,81% à 47,70 dollars et Ford 3,61% à 10,01 dollars.Face à cette tempête douanière, les investisseurs vont “devoir examiner les données économiques à venir pour voir comment l’économie se porte” avec notamment vendredi les chiffres sur l’emploi, relève Sam Stovall, ajoutant que les derniers chiffres d’inflation se sont avérés conformes aux attentes, voire meilleurs.Cela pourrait amener à un mois de juin sans grand entrain, juge l’analyste, après un mois de mai très positif pour la place américaine (le S&P 500 a avancé de plus de 6% sur la période), “qui s’expliquait en quelque sorte par la récupération de ce qui avait été perdu en avril”.Lundi, l’activité manufacturière américaine pour le mois de mai s’est révélée en repli, comme anticipé, selon l’indice de la fédération professionnelle ISM.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se tendait, à 4,43% vers 14H00 GMT, contre 4,40% à la clôture vendredi.Ailleurs à la cote, les laboratoires américain Bristol Myers Squibb (BMS) et allemand BioNTech ont annoncé un accord pouvant atteindre 11,1 milliards de dollars pour développer conjointement un nouvel anticorps pour le traitement du cancer.Ce médicament potentiel a été conçu par BioNTech, laboratoire qui était à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19.BMS, qui réglera la facture, lâchait 0,86% à 47,58 dollars tandis que BioNTech bondissait de 15,17% à 110,34 dollars.Le laboratoire Moderna avançait lui (+0,70% à 26,75 dollars), après que l’Agence américaine du médicament a autorisé pour les personnes fragiles la prochaine génération de son vaccin anti-Covid.

Sanofi se renforce en immunologie avec le rachat de la biotech américaine Blueprint Medicines

Le géant pharmaceutique français Sanofi se renforce dans les maladies immunologiques rares avec l’acquisition de la biotech américaine Blueprint Medicines, une opération qui s’inscrit dans sa stratégie actuelle visant à devenir un leader mondial en immunologie.Pour cette acquisition d’envergure annoncée lundi,Sanofi, qui fait régulièrement son marché aux États-Unis, versera 129 dollars par action, soit une valeur d’environ 9,1 milliards de dollars (plus de 7,9 milliards d’euros). “Sous réserve de la réalisation” de plusieurs étapes de développement clinique et de réglementation, la valorisation totale pourra grimper à 9,5 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros), selon le groupe français. Cette annonce survient quelques jours après que le groupe pharmaceutique a annoncé l’échec de l’une des deux études de phase 3 — dernière étape avant une éventuelle commercialisation — concernant son traitement expérimental, l’itépekimag, contre la bronchite du fumeur (BPCO).A la Bourse de Paris, l’action reculait de 1,65% dans un marché en baisse de 0,46% à 15H20. L’acquisition de Blueprint est la plus importante depuis celle de Bioverativ rachetée en 2018 pour 11,6 milliards de dollars.Elle “renforce significativement notre position dans les maladies rares, notamment la mastocytose systémique”, a résumé le directeur financier François Roger au cours d’une conférence téléphonique.Le portefeuille acquis auprès de Blueprint comprend principalement la molécule avapritinib, le seul médicament approuvé pour traiter la mastocytose systémique avancée et indolente aux États-Unis où il est commercialisé sous le nom d’Ayvakit.Le médicament est également approuvé dans l’Union européenne sous le nom d’Ayvakyt pour le traitement des adultes atteints de mastocytose systémique indolente, la forme la plus fréquente de la maladie et qui progresse lentement.La mastocytose systémique est une maladie rare du système immunitaire où les cellules mastocytes, qui jouent un rôle clé dans la défense de l’organisme, s’accumulent de manière anormale dans plusieurs organes du corps.On les trouve surtout dans les zones comme la peau, les poumons ou le tube digestif.- “Acquisitions pertinentes” -Cette opération permettra en outre à Sanofi d’ajouter deux autres médicaments en développement à son portefeuille, l’un en stade avancé dans la mastocytose systémique (l’élénéstinib) et l’autre en phase précoce, le BLU-808 présenté comme ayant “le potentiel de traiter un large éventail de maladies en immunologie”.”L’objectif n’est pas de faire des acquisitions pour le simple plaisir d’en faire, mais de nous assurer de trouver des acquisitions pertinentes d’un point de vue stratégique, scientifique, avec des actifs différenciés et qui offrent un rendement adéquat à nos actionnaires”, a souligné le directeur financier François Roger.”Au cours des dix dernières années, Sanofi a investi 40 milliards d’euros en fusions-acquisitions et en développement commercial”, a-t-il détaillé.”Nous avons perdu seulement 10%, soit 4 milliards d’euros, ce qui n’est pas énorme en réalité, et presque entièrement dans le domaine de l’oncologie” et “les décisions récemment prises concernant l’oncologie et les 36 milliards restants ont généré beaucoup de valeur”, a-t-il complété.En 2019, Sanofi a pris un virage en recentrant ses activités de recherche et développement sur l’immunologie et les maladies rares, une réorientation qui s’est traduite par un désengagement progressif de la recherche en oncologie.Le rachat de Blueprint s’accompagnera d'”une augmentation immédiate de notre marge brute et des impacts positifs attendus sur le résultat opérationnel et le bénéfice par action après 2026″, a affirmé M. Roger.Sanofi avait fait son entrée dans les maladies rares en achetant la biotech américaine biotech Genzyme en 2011 pour environ 20 milliards de dollars.Après Genzyme, il a acquis Bioverativ en 2018 qui lui a ouvert les portes du marché des traitements de l’hémophilie ou encore Principia Biopharma dans les maladies auto-immunes en 2020 pour 3,7 milliards de dollars.”Si l’on considère la valeur de cette acquisition (Principia Biopharma), elle a probablement été multipliée par trois ou quatre aujourd’hui”, a cité en exemple le directeur financier.Toujours dans le domaine des maladies auto-immunes, Sanofi a également décidé lundi d’étendre sa collaboration lancée en 2019 avec la société américaine Nurix Therapeutics en prenant une licence exclusive sur sa plateforme de développement de thérapies ciblées contre des maladies inflammatoires dont la dermatite atopique et l’asthme.

Wall Street recule, plombée par le regain des tensions commerciales sino-américaines

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, débutant la semaine dans le rouge avec la reprise des tensions commerciales entre Washington et Pékin et en raison de nouvelles annonces douanières de Donald Trump sur l’acier et l’aluminium.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,41%, l’indice Nasdaq perdait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,29%.

A69: nouveau bras de fer en vue à l’Assemblée

Alors que la justice a autorisé la reprise du controversé chantier de l’A69, ses partisans défendent lundi à l’Assemblée un texte pour valider rétroactivement des autorisations environnementales et empêcher un éventuel nouvel arrêt des travaux, accusant d'”obstruction” les écologistes et LFI qui ont déposé des centaines d’amendements.Nouvel épisode dans la bataille entre partisans et opposants à l’autoroute qui doit relier Castres et Toulouse: après que la cour administrative d’appel a autorisé la reprise des travaux, “mi-juin”, des députés souhaitent enfoncer un clou avec un texte déjà adopté au Sénat.Profitant d’une demi-journée réservée à son groupe macroniste Ensemble pour la République, Jean Terlier (Tarn) a fait inscrire une atypique “loi de validation” rétroactive des autorisations environnementales, invalidées en février par le tribunal administratif de Toulouse.Pourquoi si les travaux peuvent reprendre? Car la cour d’appel ne s’est prononcée que sur un recours en urgence de l’État, et doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.En réponse, les députés écologistes et insoumis ont déposé la quasi-totalité des quelque 700 amendements déposés, dont l’examen aurait selon toute vraisemblance fait obstacle à un vote avant minuit, l’Assemblée poursuivant ses travaux mardi sur d’autres textes.”Un procédé d’obstruction assumé pour éviter la discussion et le vote de la loi, largement adoptée en commission”, critique Jean Terlier, qui a défendu à plusieurs reprises la “constitutionnalité” du texte, au cÅ“ur des débats. Selon lui, il répond notamment à “un motif impérieux d’intérêt général”, ce que contestent ses opposants.Mais plus de 460 amendements avaient été déclarés irrecevables lundi en début d’après-midi, laissant augurer une bataille parlementaire plus disputée que prévue.Pour les défenseurs du texte, qui vise à conférer aux chantiers une “raison impérative d’intérêt public majeur” ouvrant la voie à des dérogations à la protection des espèces, au nom du désenclavement du territoire, il apporterait une sécurité juridique avant la décision sur le fond.A contrario, les députés écologistes et Insoumis, à l’instar d’Anne Stambach-Terrenoir (LFI), y voient “un énième passage en force pour ce projet absurde d’autoroute qui longe littéralement une route nationale que l’on aurait pu réaménager”, et une volonté “d’écraser une décision judiciaire” qui avait invalidé les autorisations environnementales.”On s’attaque à l’État de droit dans ce pays ni plus ni moins”, alerte l’élue, rejetant les accusations d’obstruction.- Mobilisation dans et en-dehors de l’Assemblée -La France insoumise a également déposé une motion de rejet préalable au texte qui doit être étudiée avant les amendements, à moins que le groupe ne la retire. M. Terlier avait envisagé d’en déposer une, une tactique visant à accélérer le parcours parlementaire du texte, mais “ce ne sera pas le cas”, a-t-il dit à l’AFP lundi. “Et à ce stade on ne votera pas la motion LFI”, a-t-il assuré.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, mais l’échéance ne pourra pas être respectée. Pour finaliser le chantier, la société doit rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins.De leur côté, les opposants s’organisent.Dans la nuit de dimanche à lundi, des militants du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) ont pris place en face de l’Assemblée nationale, sur le boulevard Saint-Germain. Avant l’arrivée des forces de l’ordre, un opposant a réussi à grimper dans un arbre et a déployé des banderoles, telles que “Non à la loi de validation” ou “Stop à l’A69″. Il en est descendu en fin de matinée, selon un membre de l’ONG.”On est là pour dénoncer un déni de démocratie et du droit”, a dénoncé un autre militant. Une grande mobilisation est également convoquée les 4, 5 et 6 juillet aux abords du chantier. 

Concurrence: le livreur de repas Delivery Hero écope d’une amende de 329 millions d’euros dans l’UE

La Commission européenne a infligé lundi une amende de 329 millions d’euros à l’entreprise allemande Delivery Hero et sa filiale espagnole Glovo pour des infractions à la concurrence sur le marché des livraisons de repas dans l’UE.Entre 2018 et 2022, Delivery Hero a utilisé une participation minoritaire dans Glovo pour limiter la concurrence, avant de prendre le contrôle de cette entreprise. Les deux entités s’étaient entendues pour ne pas débaucher les employés de l’autre, échanger des informations sensibles et se partager les marchés, a expliqué la Commission, gendarme de la concurrence dans l’Union européenne.Ces pratiques réduisent le choix pour les consommateurs et les opportunités pour les employés. Elles affaiblissent l’innovation et font monter les prix, a souligné l’exécutif européen dans un communiqué.Delivery Hero a confirmé avoir “conclu un accord” avec la Commission européenne, affirmant avoir “pleinement coopéré” avec cette dernière tout au long de l’enquête.Le groupe a souligné dans un communiqué que le montant de l’amende était finalement inférieur de 20% à la somme de 400 millions d’euros déjà provisionnée dans ses comptes.La sanction financière de 329 millions d’euros se compose d’un montant de 106 millions pour Glovo et 223 millions pour Delivery Hero.Cette dernière, cotée à la Bourse de Francfort, a pris totalement le contrôle de l’entreprise espagnole devenue une simple filiale en juillet 2022. Il n’y a donc plus eu d’infraction constatée à partir de cette date.Delivery Hero, fondé en 2011 à Berlin, et Glovo, créé en 2014 à Barcelone, sont parmi les plus grandes marques de livraison de repas en Europe, en concurrence avec l’américain Uber Eats ou le britannique Deliveroo. Elles livrent des repas, souvent préparés par un restaurant, des produits d’épicerie, mais aussi d’autres articles non alimentaires, commandés en ligne via une application ou un site internet.- Partage d’informations sur WhatsApp -Il s’agit de la première sanction européenne contre un cartel sur le marché du travail. “C’est la première fois que la Commission sanctionne un accord par lequel les entreprises cessent de se faire concurrence pour attirer les meilleurs talents et réduisent les possibilités offertes aux travailleurs”, a souligné la commissaire à la Concurrence, Teresa Ribera.Cet accord portait au départ seulement sur quelques dirigeants, puis a été élargi à tous les salariés, notamment des experts en logistique ou des managers. Il ne couvrait cependant pas les livreurs qui n’étaient pas salariés à l’époque des faits, mais sous statut d’indépendants.Les échanges d’informations incriminés se sont notamment produits sur des groupes de discussions WhatsApp ou par email. De nombreux documents des conseils d’administration de Glovo avaient été partagés à Delivery Hero, en toute illégalité.Les informations sensibles portaient sur la stratégie de fixation des prix, les campagnes de promotion, les capacités de production, l’organisation des réseaux de livraison.A partir de juillet 2020, les deux entités avaient totalement cessé de se faire concurrence. Elles ont soigneusement évité d’être présentes sur les mêmes marchés nationaux, réduisant le choix des consommateurs et contribuant ainsi à faire monter les tarifs.Les amendes annoncées lundi concluent une enquête de la Commission ouverte en juillet 2024 après des inspections inopinées dans les locaux des deux entreprises intervenues en juin 2022 et novembre 2023.