AFP Business

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Les Bourses européennes ont ouvert en baisse lundi, prudentes à l’entame d’une semaine riche en indicateurs économiques, dont la croissance et l’inflation aux Etats-Unis, susceptibles de conforter les attentes du marché quant à une baisse des taux de la banque centrale américaine en septembre.Dans les premiers échanges, la Bourse de Francfort reculait de 0,39% et Paris cédait 0,32%. La Bourse de Londres est quant à elle fermée en raison d’un jour férié (Summer Bank Holiday).

Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s’évanouit.”C’est la chaleur”, soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois. Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l’aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense. Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.D’autres, comme M. al-Sayed, s’accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l’aider sur leur parcelle de 350 m². “On n’a pas le choix”, explique-t-il, résigné.- Trop chaud pour fleurir -Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l’Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. “Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant”, dit-il.Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. “Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (…) et diminuer le rendement”, explique-t-il.Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l’huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l’ampleur des dégâts: “Des dizaines d’ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique”, explique-t-il à l’AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.- Revenus dérisoires -Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.Ces derniers sont “complètement livrés à eux-mêmes”, dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont “aucun pouvoir” dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.”Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien”, tranche M. al-Sayed.Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu’une maigre augmentation de 10 livres. D’année en année, les revenus s’érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l’existence même de cette communauté. “Des villages entiers pourraient devenir invivables”, prévient M. Elgendy.

Sous Trump, le nouveau logo de restaurants traditionnels crée la polémique

La chaîne de restaurants Cracker Barrel est chère au coeur de beaucoup d’Américains: une cuisine traditionnelle dans un décor et une ambiance musicale “country” qui séduisent une partie du pays depuis six décennies.Alors quand l’entreprise aux 660 restaurants et au chiffre d’affaires annuel de 3,5 milliards de dollars décide de changer son logo historique, elle déclenche une tempête contre la culture “woke” sur les réseaux sociaux, fait plonger son cours de Bourse, divise ses employés et provoque la colère d’un fils de Donald Trump.L’objet du courroux d’une partie de l’Amérique conservatrice: le rafraîchissement et la simplification du dessin de la marque Cracker Barrel. Disparu “Tonton Herschel” – le véritable oncle du fondateur Dan Evins – qui était représenté en salopette assis sur une chaise en bois, le coude posé sur un imposant tonneau.A la place, un simple hexagone jaune frappé de la marque “Cracker Barrel” représente dorénavant la chaîne de restaurants fondée en 1969 et pilotée par sa directrice générale Julie Felss Masino, laquelle avait jugé l’an dernier que l’entreprise n’était plus “aussi pertinente que par le passé”.Sauf que dans les Etats-Unis qui ont porté au pouvoir le président conservateur Donald Trump, son fils Donald Jr. a exigé sur son compte X de comprendre “putain, qu’est-ce qui se passe chez Cracker Barrel?”.Il a même repris un message tiré d’un compte sur les réseaux sociaux, “Woke War Room”, accusant la chaîne d’avoir “supprimé une esthétique que les Américains aimaient et de l’avoir remplacée par une marque stérile et sans âme”.Un élu de Floride, Byron Donalds, candidat républicain au poste de gouverneur de l’Etat, a exprimé sur X son attachement à Cracker Barrel où il affirme avoir travaillé.- “Rendre sa grandeur à Cracker Barrel” -“Leur logo était emblématique et leurs restaurants uniques dans leur genre représentaient la touche de la culture américaine”.”Personne n’a réclamé cette refonte woke de la marque. Il est temps de rendre sa grandeur à Cracker Barrel”, a écrit M. Donalds en reprenant le slogan “Rendre sa grandeur à l’Amérique” de Donald Trump.Cracker Barrel a perdu en fin de semaine en Bourse 94 millions de dollars de sa valeur et son action a plongé de 7,2% pour finir à 54,4 dollars.Dans l’un de ses restaurants dans l’Etat du New Jersey (nord-est), à Mount Arlington, le nouveau logo fait parler employés et clients.”Ils ont enlevé M. Herschel! Va-t-il me manquer? Peut-être!”, se risque une caissière du magasin de souvenirs attenant au restaurant, accusant son employeur de “tout rendre fade”.Mais sa collègue qui nettoie les tables la contredit: “Rien ne change, à part le logo. La cuisine et le menu restent les mêmes”. Kathy Brondolo est du même avis.Cette cliente de longue date, retraitée de 67 ans, pense que le nouveau logo “ne fait aucune différence, tant qu’on peut le voir au bord de la route”.- Plats traditionnels américains -Dans le restaurant de Mount Arlington à quelque 70 kilomètres à l’ouest de New York, les convives se régalent de plats traditionnels et roboratifs américains: pain de viande, poulet rôti, biscuits au beurre. Dans un décor de fauteuils à bascule, antiquités, trophées de chasse et bibelots accrochés aux murs.Pour le professeur de marketing David Reibstein à l’université de Pennsylvanie, “il n’est pas rare qu’une marque opère un rafraîchissement” et, en l’espèce, “ce n’est pas un changement majeur”.Mais, déplore-t-il, “pour les traditionalistes, la tradition a été brisée et comme le coeur de la clientèle de Cracker Barrel sont ces traditionalistes qui vivent principalement dans des Etats rouges (républicains) et conservateurs, ils sont prompts à réagir”.Donald Trump, élu en novembre 2024, a gagné en moyenne dans les trois quarts des comtés du pays où se trouve au moins un restaurant, selon le sociologue électoral Dave Wasserman.

Après une série noire d’échecs, la mégafusée d’Elon Musk redécolle

L’entreprise SpaceX d’Elon Musk va mener dimanche un nouveau vol test de sa mégafusée Starship, destinée à aller un jour sur la Lune et Mars, après une série noire d’essais marqués par des explosions. Ce dixième vol de la plus grande fusée de l’histoire doit se tenir à 18H30 locales (23H30 GMT), depuis la base de l’entreprise américaine au Texas, dans le sud des Etats-Unis. Ce nouveau vol a pour objectif une série d’expériences sur l’étage supérieur de la fusée, le vaisseau, avant qu’elle n’amerrisse dans l’océan Indien. Contrairement à de précédents essais, SpaceX ne tentera pas de rattraper la fusée par des bras mécaniques, une manoeuvre spectaculaire que seule l’entreprise maîtrise.Elon Musk, la personne la plus riche du monde, compte sur cette mégafusée pour mener à bien son projet fou de coloniser Mars. Une version modifiée doit aussi servir au programme Artémis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d’y maintenir cette fois une présence durable.Mais lors des trois essais cette année, SpaceX a subi de multiples déconvenues techniques.Les deux premiers avaient été marqués par la spectaculaire explosion en début de vol de l’étage supérieur de la fusée, provoquant les deux fois des pluies de débris au-dessus des Caraïbes. Fin mai, le vaisseau de Starship avait cette fois réussi à atteindre l’espace mais avait fini par exploser avant sa fin de mission programmée, à cause d’une fuite de carburant.- “Forte pression” -La société d’Elon Musk mise sur une stratégie risquée: le lancement de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol.Mais cette succession de déconvenues, à laquelle s’est ajoutée en juin une explosion lors d’un test au sol, nourrit les doutes alors qu’Elon Musk continue de tabler sur des premiers lancements vers Mars dès 2026.Cette mission est donc “soumise à une forte pression” car, malgré les nombreux tests, la fusée ne “s’est pas révélée fiable”, a dit à l’AFP Dallas Kasaboski du cabinet de conseil Analysys Mason. En d’autres termes, “les succès n’ont pas surpassé les échecs”, selon lui.Le développement de Starship, dont le premier vol test s’est tenu en avril 2023, pourrait toutefois s’accélérer, SpaceX ayant obtenu un feu vert du régulateur américain de l’aviation pour augmenter sa cadence de lancements. Le président Donald Trump, dont Elon Musk a été un proche conseiller, a lui exhorté son gouvernement à lever les freins administratifs aux activités spatiales commerciales.

Dans les Corbières, des vendanges solidaires pour viticulteurs sinistrés

Laurent Bachevillier a perdu toute sa récolte lors de l’incendie géant qui a ravagé les Corbières, dans l’Aude, mais il peut compter sur la solidarité d’autres viticulteurs prêts à lui fournir du raisin pour le sauver d’une année blanche.Situés entre les villages de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse et Tournissan, ses six hectares de syrah, grenache, carignan et mourvèdre n’ont pas résisté aux flammes de dix mètres de haut qui se sont abattues sur ses vignes d’AOC Corbières, plantées en 2010, pendant l’incendie qui a parcouru quelque 16.000 hectares entre le 5 et le 12 août.Devant ce paysage de désolation, où l’on reconnaît à peine la carcasse de son tracteur totalement calcinée, ou des pieds de vigne qui ont aussi largement brûlé, il s’arrête pour donner à manger à ses ânes qui ont miraculeusement survécu.”Ils sont restés en plein milieu du pré”, explique-t-il. “Le pré était en surpâturage, sans aucune herbe. Donc, du coup, le feu l’a contourné”, ajoute-t-il.-belle surprise-Cependant, dans ce moment si difficile, il a eu une belle surprise: d’autres viticulteurs vont lui offrir du raisin pour qu’il puisse vinifier.”On ne s’attendait vraiment pas à cet élan de générosité, ce soutien. Et c’est vrai que j’en ai encore la larme aux yeux, parce que vraiment, c’est vraiment super”, dit-il, retenant son émotion.Ce vendredi, avant le lever du jour, accompagné d’un ancien apprenti, il se rend à La Palme, près de la station balnéaire de Port-la-Nouvelle, pour vendanger dans les vignes de Marc Castan, qui a proposé de lui céder gratuitement une partie de sa récolte.A charge pour lui de cueillir le raisin. En deux heures, les grappes de syrah sont dans les bacs, chargées dans une remorque.”Chez Marc, on récupère 500 kg. D’autres viticulteurs vont également nous donner du raisin, et puis on en achètera pour compléter. C’est une année un peu bizarre d’un point de vue oenologique”, témoigne Laurent Bachevillier.-“soutien”-“Je pense que si j’étais dans cette situation, j’aimerais bien recevoir, que ce soit de l’aide, du soutien physique ou moral”, explique de son côté Marc Castan. “Il faut être solidaire et puis, à un moment donné, il faut que les Corbières continuent à vivre”, poursuit-il.Certes, “il y a une perte, mais je pense qu’à l’heure actuelle, c’est pas 500 kilos à l’un, à l’autre” qui feront une différence, souligne encore Marc Castan.Bacs à raisin remplis, Laurent Bachevillier retourne dans sa cave située dans le village de Ribaute, d’où est parti le feu le 5 août dernier. Les Cascades, l’exploitation agricole qu’il partage avec son épouse compte également deux hectares d’oliviers et deux autres de chênes truffiers, également partis en fumée. Trois chambres d’hôtes viennent compléter les revenus agricoles.”On va essayer d’assembler tout ça pour rester dans l’esprit de nos cuvées”, dit-il, alors que les caisses de raisin sont versées dans une cuve. “On fera donc des Petites cascades. Une cuvée très sur le fruit, plutôt légère”, ajoute-t-il.Par ailleurs, Laurent Bachevillier ne sait pas encore s’il touchera des aides de l’Etat après avoir été affecté par le pire incendie dans le pourtour méditerranéen français depuis au moins 50 ans.Venue sur place le 14 août, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé “un fonds d’urgence de huit millions d’euros, qui servira à indemniser à la fois les pertes de récoltes, les pertes de fonds, quand la vigne par exemple est détruite, et la destruction de bâtiments et de matériels agricoles”. Mais, Laurent Bachevillier n’est pas sûr d’y avoir droit.

La rentrée de Radio France lundi menacée par une grève illimitée

A Radio France, la rentrée s’annonce agitée: vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays.A la radio, les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d’Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel.Le transfuge de BFMTV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20h00 de France 2.Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles, l’arrêt de la radio Mouv’ sur la FM, des changements éditoriaux au sein d’Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l’arrêt d’émissions d’investigation et de reportage.”Madame la présidente (…), pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu”, ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi.Des discussions menées vendredi avec la direction n’ont pas abouti à la levée du préavis.”Pour l’heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes”, ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.La direction du groupe a de son côté assuré samedi avoir “fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l’objectif d’une levée du préavis”. “Ceci n’ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite: rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l’intérêt des auditeurs”, a-t-elle poursuivi.Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin. Elle avait immédiatement été suivie d’une deuxième, mais pour un motif différent. Il s’agissait de protester contre le projet de réforme de l’audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l’Assemblée nationale à l’automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d’employer l’arme constitutionnelle du vote bloqué.Selon les dernières mesures d’audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.

L’Etat américain entre au capital d’Intel sous la pression de Trump

Donald Trump a annoncé vendredi l’entrée de l’Etat fédéral américain au capital de l’entreprise de semi-conducteurs et processeurs Intel, à hauteur de 10%, affirmant que cela n’avait “rien coûté”.”C’est un grand honneur pour moi d’annoncer que les Etats-Unis possèdent désormais pleinement 10% du capital d’Intel, une grande entreprise américaine avec désormais un futur encore plus incroyable”, a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.”J’ai négocié cet accord avec Lip-Bu Tan (le directeur général du groupe, NDLR). Les Etats-Unis n’ont rien payé pour ces parts qui sont désormais valorisées environ onze milliards de dollars. C’est un grand accord pour les Etats-Unis et pour Intel”, s’est-il félicité.Donald Trump avait affirmé un peu plus tôt dans la journée, dans le Bureau ovale, qu’Intel avait accepté la proposition de son gouvernement, ajoutant qu’il pensait “que c’est un très bon accord pour eux”.Dans un communiqué, Intel a précisé que l’investissement de l’Etat américain s’élevait à 8,9 milliards de dollars, dont une partie correspondant aux subventions qui n’avaient pas été encore versées, auxquels s’ajoutent les 2,2 milliards de subventions déjà versées, soit au total un investissement d’un peu plus de 11 milliards de dollars.”Nous sommes reconnaissants de la confiance dans Intel affichée par le président et le gouvernement et souhaitons travailler afin de renforcer la domination technologique et industrielle des Etats-Unis”, a déclaré M. Tan, cité dans le communiqué.Le gouvernement américain souhaitait obtenir des parts au capital de l’entreprise en échange de subventions déjà prévues par l’ancien président Joe Biden, avait également précisé la semaine dernière Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce.- Concurrence asiatique -Ces subventions intervenaient dans le cadre du Chips Act, la loi votée sous le prédécesseur démocrate de Donald Trump, visant à inciter l’installation dans le pays de toute la chaîne de valeur des puces et semi-conducteurs.Mais le président américain cherche lui à attirer les entreprises en imposant des droits de douane sur les produits importés dans le pays, faisant le pari qu’elles préféreront venir y implanter des usines plutôt que de devoir payer la surtaxe.”Nous devrions recevoir du capital en échange de notre argent”, avait déclaré Howard Lutnick. “Nous verserons l’argent qui a été engagé par (le gouvernement de Joe) Biden et nous aurons des titres en échange”.Une entrée au capital d’Intel désormais actée donc, mais qui s’est néanmoins faite sans droit de vote ni siège au conseil d’administration du groupe, a précisé M. Lutnick.Intel est l’une des entreprises les plus emblématiques de la Silicon Valley, mais son succès a été éclipsé par les mastodontes asiatiques TSMC et Samsung, qui dominent le marché des semi-conducteurs.Début août, Donald Trump s’en était pris à Lip-Bu Tan, l’accusant de faire “face à un grave conflit d’intérêts” et l’appelant à “démissionner immédiatement”, avant de le recevoir le 11 août à la Maison Blanche lors d’une rencontre qualifiée par le président américain de “très intéressante”.Le géant japonais des investissements dans les technologies SoftBank Group a également annoncé la semaine dernière sa volonté d’investir deux milliards de dollars au capital d’Intel, ce qui porterait sa participation à 2%.

Trump annonce lancer une procédure pour appliquer des droits de douane sur l’ameublement

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi, sur son réseau social Truth, le lancement d’une procédure qui pourrait conduire, à terme, à la mise en place de nouveaux droits de douane sectoriels, cette fois sur l’ameublement.”Je suis heureux d’annoncer sur nous allons lancer une importante enquête concernant les droits de douane sur les meubles entrants aux Etats-Unis. Dans les cinquante prochains jours, l’enquête sera réalisée et ces meubles taxés à un taux qui reste encore à déterminer”, a écrit Donald Trump sur son compte Truth Social.Outre les droits de douane appliqués sur tous les produits entrant aux Etats-Unis et ceux, plus élevés visant les produits en provenance des 90 principaux partenaires commerciaux du pays, le président américain a d’ores et déjà ciblé plus spécifiquement un certain nombre de secteurs, qu’il estime être stratégiques ou d’importance pour l’économie américaine.Ainsi l’acier et l’aluminium se sont vus imposer 25%, avant de monter à 50% ces derniers mois, alors que le secteur automobile est lui concerné par une surtaxe de de 25%, avec certaines exception cependant, puisque l’accord avec l’Union européenne intègre  par exemple un plafond de 15% sur l’ensemble des produits européens.Mais il a menacé d’autres secteurs d’un taux encore plus élevé: ainsi les semi-conducteurs pourraient progressivement passer à 100% au cours des prochaines années, alors que les produis pharmaceutiques pourraient aller eux jusque 250%.Une enquête est également en cours concernant le bois de construction et le cuivre.Selon les données de la Banque mondiale, Le Vietnam, la Chine et le Mexique étaient les principaux pays d’origine des meubles vendus aux Etats-Unis en 2023.Les dix plus gros exportateurs d’ameublement aux Etats-Unis, qui représentent plus de 90% du volume des meubles entrant dans le pays, sont tous d’ores et déjà visés par des droits de douanes supérieurs au plancher de 10% désormais appliqué à tous les produits entrant sur le sol américain.

Wall Street en forme, profite des commentaires de Powell, nouveau record du Dow Jones

La Bourse de New York a terminé la semaine dans le vert vendredi, propulsée par les propos de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a posé les jalons pour un assouplissement monétaire aux Etats-Unis.Le Dow Jones (+1,89%) a battu son record datant de décembre, à 45.631,74 points. L’indice Nasdaq a pris 1,88% et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,52%.”Tous les regards ont été tournés vers le discours de M. Powell, dont le principal enseignement est qu’il s’est montré plus accommodant qu’attendu”, résume auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Depuis le colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), le président de la Fed a estimé qu’une dégradation “rapide” du marché du travail américain n’est pas à exclure et pourrait “justifier” une détente de la politique monétaire, et donc des taux d’intérêt.La réaction ne s’est pas faite attendre sur les marchés, les principaux indices de la place américaine bondissant tandis que les bons du Trésor américain chutaient, entraînant avec eux le dollar.Sur le marché obligataire américain, le rendement à deux ans – le plus sensible aux évolutions monétaires – est passé de 3,78% jeudi à la clôture à 3,69% vers 20H20 GMT.Celui à dix ans s’est aussi franchement détendu, passant de 4,33% jeudi à 4,25%.”Une baisse en septembre n’est pas nécessairement acquise, mais cela montre que la Fed est prête à diminuer ses taux, à condition que l’indice d’inflation CPI du mois prochain ne réserve pas de surprise à la hausse”, juge Angelo Kourkafas.La Fed se trouve dans une “situation délicate”, d’après Jerome Powell, car les nouvelles taxes sur les produits importés commencent dans le même temps à être répercutées sur les prix payés par les consommateurs, au risque de raviver l’inflation.Mais M. Powell et les membres du comité de politique monétaire de la Fed “sont probablement plus sensibles aujourd’hui au ralentissement du marché du travail”, estime Angelo Kourkafas.Une large majorité d’investisseurs anticipent désormais une détente des taux dès septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch.Ces perspectives ont porté “les domaines sensibles aux taux d’intérêt, comme les petites capitalisations”, note M. Kourkafas. L’indice Russell 2000, qui comprend 2.000 PME américaines, a bondi de 3,86%.Les valeurs des services financiers ont été recherchées, à l’instar de Goldman Sachs (+3,62%) et American Express (+3,57%).Les groupes de constructions ont aussi vu d’un bon Å“il la possibilité que le coût du crédit baisse pour les Américains: Mohawk Industries a bondi de 7,28%, Builders FirstSource de 8,43%.Ailleurs à la cote, le spécialiste des puces électroniques et processeurs Intel (+5,53% à 24,80 dollars) a gagné du terrain après que Donald Trump a assuré que l’entreprise avait “accepté” de céder 10% de ses actions à l’Etat américain. La plateforme de vidéoconférences Zoom (+12,71% à 82,47 dollars) s’est envolée après avoir publié des résultats et des prévisions supérieures aux attentes du marché, aidé notamment par ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA).La chaîne de prêt-à-porter à bas coûts Ross Stores a pris 1,12% à 147,25 dollars après une publication trimestrielle globalement meilleure qu’attendu pour le deuxième trimestre. Le groupe a toutefois mis en avant l’impact négatif des droits de douane sur son activité.

Trump maintient la pression sur la Fed, plus encline à baisser les taux

Le président de la Réserve fédérale (Fed) s’est montré vendredi ouvert à une prochaine baisse des taux d’intérêt, une détente réclamée à cor et à cri par Donald Trump qui ne desserre pas la pression sur les banquiers centraux américains.Les Etats-Unis approchent du moment où la Fed devra baisser ses taux d’intérêt pour soutenir l’emploi, a estimé Jerome Powell depuis les rencontres annuelles de Jackson Hole, dans le Wyoming (ouest).Son discours était très attendu.Le patron de l’institution monétaire, qui approche de la fin de son mandat, est sans cesse invectivé par le président américain qui veut voir les taux d’intérêt diminuer rapidement. Le chef de l’Etat cherche aussi à remodeler le comité qui fixe ces taux (FOMC), afin d’y placer des personnes davantage en phase avec sa vision de l’économie.Donald Trump a ainsi assuré vendredi qu’il était prêt à destituer l’une des gouverneures de la Fed, Lisa Cook.Première femme afro-américaine nommée à ce poste, Mme Cook est accusée par un proche du républicain d’avoir falsifié des documents pour obtenir un prêt immobilier.”Ce qu’elle a fait est très mal donc je la virerai si elle ne démissionne pas”, a déclaré M. Trump lors d’un point presse à Washington.- “Changé d’avis” -Depuis le Wyoming, M. Powell s’est gardé de tout commentaire politique, se cantonnant aux frontières de son mandat: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré.Or les droits de douane mis en place par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche bousculent l’économie américaine. Une dégradation “rapide” du marché du travail n’est pas à exclure et pourrait “justifier d’ajuster la politique” monétaire, a relevé Jerome Powell.Avec cette formule, le président de la Fed s’est clairement montré “dovish” – l’expression désignant en anglais les banquiers centraux adeptes de taux plus bas, selon Ryan Sweet, d’Oxford Economics.”Jerome Powell dit à sa manière qu’il a changé d’avis depuis juillet et penche désormais en faveur d’une baisse en septembre”, considère aussi Heather Long, économiste pour la banque Navy Federal Credit Union.- “Situation délicate” -Dans l’intervalle, un rapport officiel a montré que les créations d’emploi avaient fondu ces derniers mois. La publication a été dénigrée par Donald Trump qui a limogé la directrice du service statistique, suscitant la stupeur de ses opposants et d’économistes de tous bords.La Fed se trouve dans une “situation délicate”, d’après M. Powell, car les nouvelles taxes sur les produits importés commencent dans le même temps à être répercutées sur les prix payés par les consommateurs, au risque de raviver l’inflation.En théorie, le risque d’une poussée d’inflation incite les banquiers centraux à laisser a minima leurs taux directeurs inchangés. Mais s’ils estiment qu’il faut soutenir l’activité pour éviter des licenciements, ils tendent à l’inverse à baisser les taux, qui guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.Le président de la Réserve fédérale ne s’engage jamais fermement sur une décision future, décidée à huis clos entre les 12 membres du FOMC. Une de ses missions consiste toutefois à gérer les attentes des marchés, en indiquant dans quelle direction les prochaines décisions de la banque centrale pourraient aller.En l’espèce, son discours a convaincu les marchés qu’il était favorable à une baisse de taux lors de la prochaine réunion de la Fed, programmée dans moins d’un mois.Wall Street a applaudi ses propos. Et davantage d’investisseurs anticipent désormais une détente des taux en septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch: ils sont désormais une large majorité (autour de 85%).Donald Trump a lui déclaré depuis la Maison Blanche que Jerome Powell méritait le surnom qu’il lui a donné de “Trop tard”. Il fallait selon lui baisser les taux “il y a un an”.