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En Indonésie, capturer les gaz de climatisation pour limiter le réchauffement climatique

Au sous-sol d’un complexe résidentiel de Jakarta, entouré des tuyaux du système de climatisation, Ari Sobaruddin mène un travail peu glamour mais inspirant: capturer les gaz de refroidissement afin de lutter contre le changement climatique.Avec ses collègues, le technicien de 30 ans récupère le gaz réfrigérant des climatiseurs pour empêcher ce “superpolluant” climatique, des milliers de fois plus puissant que le dioxyde de carbone, de s’échapper dans l’atmosphère.”J’adore ça parce qu’il s’agit de préserver la nature, de la sauver”, confie à l’AFP cet employé de la société Recoolit, lancée en Indonésie en 2021 pour traiter les fluides réfrigérants, présents dans les climatiseurs, les réfrigérateurs ou les voitures.Des recherches menées dans les années 1970 ont montré que les réfrigérants alors courants, appelés chlorofluorocarbures (CFC), détruisent la couche d’ozone.Un accord international visant à les éliminer progressivement est entré en vigueur en 1989.Mais si leurs substituts, notamment les hydrofluorocarbures (HFC), sont moins nocifs pour la couche d’ozone, ils présentent d’importantes propriétés de réchauffement climatique.”Et ceux-ci se trouvent dans des unités de climatisation (…) partout dans les pays en développement”, explique Yosaka Eka Putranta, responsable des opérations de Recoolit.- “Problème croissant” -Des accords internationaux ont été signés, visant à réduire progressivement les HFC, mais ces produits seront utilisés pendant encore plusieurs décennies.Et la demande pour ces produits ne fait qu’augmenter en raison du changement climatique et parce que les classes moyennes en pleine expansion recherchent des solutions de climatisation.”C’est un problème croissant car nous avons besoin que nos environnements intérieurs soient plus résilients au changement climatique”, estime Robyn Schofield, professeure de chimie atmosphérique à l’Université de Melbourne.Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), les HFC devraient représenter entre 7 et 19% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.Le risque de dispersion survient lors de l’entretien ou de l’élimination, lorsque des réfrigérants comme le HFC connu sous le nom de “R-134a” peuvent être libérés accidentellement ou volontairement.En Indonésie, comme dans la plupart des pays, cette dispersion est illégale, mais l’application de cette interdiction est limitée.”C’est inodore, impossible à repérer. La capture (du gaz) nécessite énormément de ressources: la machine, les hommes. Donc certains le laissent s’échapper”, déplore Erik Cahyanta, directeur du développement commercial de Recoolit.Un technicien reçoit 50.000 roupies (2,60 euros) par kilogramme de réfrigérant récupéré. Le réfrigérant récupéré est ensuite détruit à haute température dans un four ou un incinérateur.- Crédits carbone -Pour se financer, l’entreprise lève des fonds en vendant des crédits carbone pour les émissions évitées.Le prix d’une tonne d’équivalent dioxyde de carbone est fixé à 75 dollars (64 euros), un prix plus élevé que de nombreux crédits vidant à empêcher la déforestation, mais inférieur à celui de l’élimination du carbone par d’autres technologies de pointe.Alors que de nombreux crédits carbone sont vendus sur des bourses avec vérification par un tiers, Recoolit vend directement aux acheteurs, grâce à une méthodologie développée par le Carbon Containment Lab, une organisation à but non lucratif issue de l’Université américaine de Yale.Les crédits carbone ont été l’objet de critiques ces dernières années. Pour Benja Faecks, analyste pour l’ONG Carbon Market Watch, “la compensation” peut donner l’impression “que les émissions peuvent simplement être effacées par des transactions financières”.Cela permet aux “pollueurs de revendiquer la +neutralité carbone+ ou de +nier les émissions en cours+ sans réellement réduire leurs propres émissions”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Recoolit répond que ses crédits carbone sont robustes car ils détruisent de manière mesurable un gaz à effet de serre. Les bidons sont échantillonnés et l’analyse est ensuite effectuée par le seul laboratoire qualifié de la région, en Malaisie, pour confirmer que le contenu est constitué de réfrigérants, explique M. Putranta.De plus, l’entreprise paie les fluides frigorigènes moins cher que le marché, évitant ainsi de créer un marché pour de nouveaux fluides frigorigènes.La destruction des réfrigérants reste une part relativement faible du marché du carbone, même si certains acteurs clés y participent, notamment la société américaine Tradewater.Recoolit a de son côté attiré l’attention de l’un des plus grands acteurs du marché, le géant américain du numérique Google, qui a annoncé récemment un partenariat avec Recoolit et avec une deuxième entreprise pour éviter des émissions équivalentes à un million de tonnes de dioxyde de carbone.Contactée par l’AFP, Google n’a pas répondu dans l’immédiat mais a indiqué vouloir aider Recoolit à multiplier ses opérations par 10 et à s’étendre en dehors de l’Indonésie.

A Los Angeles, des petits commerces “en crise” après les opérations antimigrants

A l’heure du déjeuner, Nayomie Mendoza avait l’habitude de voir ses clients faire la queue devant son restaurant de Los Angeles. Mais depuis les opérations anti-immigration de l’administration Trump, ses tables sont désespérément vides.”Nos ventes ont chuté de 80%”, affirme la restauratrice à la tête du Cuernavaca’s Grill, restaurant mexicain coloré dans le Fashion district, quartier dynamique et commerçant de Los Angeles.”Ce qui nous sauve, c’est que nous avons beaucoup de livraisons à domicile, soit les autres 20%. Et nous avons beaucoup de livraisons à domicile (…) car beaucoup de nos voisins ont peur de sortir”, ajoute-t-elle.Ce quartier d’ordinaire animé s’est transformé en ville fantôme après les descentes d’agents fédéraux de la police de l’immigration (ICE) dans des usines et commerces de la ville.Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité absolue, évoquant une “invasion” des Etats-Unis par des “criminels venus de l’étranger” et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés.Un tiers de la population de Los Angeles est d’origine étrangère et la ville compte des centaines de milliers de sans-papiers, selon des estimations. C’est peut-être une des raisons qui ont poussé les habitants à manifester le mois dernier contre les opérations anti-migrants menées par ICE.Le gouvernement fédéral a accusé les autorités de Los Angeles, une ville dite “sanctuaire” pour les migrants, d’avoir encouragé les heurts lors de ces manifestations d’opposition aux raids musclés menés par les agents de ICE contre des immigrés clandestins.- “Pire que la pandémie” – Engagé dans un bras de fer, le gouvernement Trump ne semble pas vouloir faire marche arrière.”Il vaut mieux s’habituer à nous maintenant, car cela va devenir la normalité très vite. Nous irons partout, quand nous le voulons à Los Angeles”, a déclaré lundi sur la chaîne Fox News Gregory Bovino, du service des douanes et de la protection des frontières (CBP).”Le gouvernement fédéral ne partira pas de Los Angeles”, a-t-il ajouté.Nayomie Mendoza maintient elle que ces descentes n’affectent pas seulement les étrangers ou les sans-papiers, mais également toute une industrie. L’année avait déjà mal commencé pour les commerces de la mégapole dévastée par des feux de forêt en janvier.Faute de clients, la restauratrice, va fermer boutique à 15H00. Une situation bien différente de l’année dernière quand elle pouvait parfois servir jusqu’à tard dans la journée.”C’est probablement pire que durant la pandémie (de Covid-19)”, confie-t-elle.Dans une rue voisine, Manuel Suarez, qui vend des jouets dans une petite échoppe, confirme. “En ce moment c’est pire car, pendant la pandémie, même si c’était une pandémie, on vendait”, ajoute celui qui travaille depuis 35 ans dans ce quartier. “Là, nous sommes totalement en crise”.Selon lui, beaucoup de commerçants ont fermé leurs boutiques préventivement à mesure que les descentes antimigrants s’intensifiaient. D’autres ont licencié des employés, après un fort recul de leurs ventes.- “Au chat et à la souris” -“Les gens ont peur de venir, et s’ils viennent, ils ciblent une boutique en particulier, pour faire ce qu’ils ont à faire et après rentrent chez eux”, explique Jose Yern, gérant d’Anita’s Bridal, spécialisé dans les robes de soirée.Dans le quartier, les commerçants assurent que la peur est partout. Ils communiquent entre eux à l’aide de talkie-walkie et préviennent du passage d’un hélicoptère ou de l’arrivée d’agents en uniforme.Certains surveillent aussi la rue juchés sur les toits, alertant leurs voisins de l’arrivée d’agents fédéraux en criant “la migra”, surnom donné aux membres de ICE.”C’est malheureux que le gouvernement ne comprenne pas que quand on nous attaque, on est tous perdants”, déclare un vendeur qui n’a pas voulu donné son nom.”Mais nous n’allons pas partir. Ce qui va se passer, c’est qu’on va jouer au chat et à la souris. On verra bien qui se fatiguera en premier”. 

Marco Rubio va rencontrer son homologue chinois Wang Yi en Malaisie

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l’occasion d’aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, se déroulera à Kuala Lumpur en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Connu pour ses déclarations fermes contre la Chine, Marco Rubio effectue sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier.Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine a assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois les nations de la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.Marco Rubio a tenté de rassurer jeudi les nations d’Asie du Sud-Est en affirmant qu’ils pourraient bénéficier de “meilleurs” taux que le reste du monde.”Les Etats-Unis abusent des droits de douane, sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale”, a dénoncé Wang Yi lors d’une rencontre avec son homologue thaïlandais Maris Sangiampongsa.”Je suis convaincu” que l’Asie du Sud-Est “résistera à l’unilatéralisme et à l’intimidation”, a souligné M. Wang, d’après un communiqué publié vendredi par son ministère.Lors d’une rencontre jeudi avec son homologue cambodgien Prak Sokhonn, Wang Yi a par ailleurs accusé Washington de “priver” la région de son “droit légitime au développement”.- Taxes et Taïwan -Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient mutuellement.Outre le commerce, la question de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin, est l’un des principaux points de crispation.La Chine dit vouloir “unifier” l’île d’environ 23 millions d’habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.Comme l’immense majorité des pays du monde, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d’armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.- Rivalité en mer -Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux Etats-Unis d’utiliser la question taïwanaise pour “contenir la Chine” et appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.Les actions de Pékin, jugées “provocatrices” par Washington près d’îlots disputés avec des pays membres de l’Asean, constitueront aussi l’un des sujets des discussions de vendredi.La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d’autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté.Les Etats-Unis décrivent régulièrement la Chine comme une menace. Dans l’autre sens, Pékin appelle Washington à avoir des relations apaisées, basées sur le partenariat.

Le Canada de nouveau dans le viseur douanier de Donald Trump

Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d’avoir riposté à ses droits de douane.”Au lieu de travailler avec les Etats-Unis, le Canada a riposté avec ses propres droits de douane. A partir du 1er août 2025, nous appliquerons au Canada des droits de douane de 35% sur les produits canadiens exportés aux Etats-Unis”, a écrit le président américain dans un courrier au Premier ministre canadien Mark Carney et partagé sur sa plateforme Truth Social.”Ces droits de douane peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de notre relation avec votre pays”, l’a prévenu M. Trump.Mark Carney a affirmé jeudi soir sur X qu'”au cours des négociations commerciales actuelles avec les Etats-Unis, le gouvernement canadien (défendait) sans relâche nos travailleurs et nos entreprises”. “Nous continuerons à le faire alors que nous travaillons en vue de la date limite révisée du 1er août”, a-t-il ajouté.Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane viendront s’ajouter à ceux imposés à des secteurs d’activité particuliers, tels que l’acier et l’aluminium ou l’automobile.Il s’agit de deux des principales exportations canadiennes vers les Etats-Unis, premier partenaire commercial d’Ottawa.Un peu plus tôt dans la soirée, M. Trump a annoncé lors d’un entretien téléphonique accordé à NBC qu’il comptait envoyer une missive du même ordre à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, ndlr), dans les prochaines heures”.Il a également assuré que les pays qui n’ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques se verraient imposer une surtaxe plancher de 15 à 20%, sans préciser si cette surtaxe s’ajouterait aux droits de douane dits de base de 10% qui visent la plupart des produits entrant aux Etats-Unis depuis avril.- Négociations tendues -Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane, M. Trump accusant les deux pays de ne pas lutter suffisamment contre le passage des migrants ou encore le trafic de fentanyl, un puissant opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis. Il a imposé 25% sur les produits importés depuis ces deux voisins des Etats-Unis, avant d’en suspendre une bonne part.Depuis, Ottawa et Washington tentent de négocier un accord commercial mais les discussions sont tendues entre les deux voisins qui ne veulent pas donner le sentiment de céder dans des négociations considérées de part et d’autre comme des enjeux de souveraineté.Dernière étape en date, le Canada a annoncé fin juin renoncer à sa taxe sur les services numériques, décidée en 2024 et qui devait entrer en vigueur au 1er juillet, après que M. Trump a rompu les discussions, qualifiant cette taxe de “coup direct et évident” porté aux Etats-Unis.Mais ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays, la part des Etats-Unis dans les exportations canadiennes étant passée en mai à 68,3%, “l’une des proportions les plus faibles jamais enregistrées”, selon les autorités canadiennes.- Du Japon au Brésil -Une vingtaine de pays ont déjà reçu un courrier du même type depuis le début de la semaine, principalement des pays asiatiques, avec 25% appliqués aux produits provenant de partenaires tels que le Japon ou la Corée du Sud et jusqu’à 40% pour certains pays d’Asie du sud-est.Mais c’est le Brésil, jusqu’ici non visé par des surtaxes au-delà de 10%, qui a connu la plus forte hausse des droits de douane appliqués à ses produits, le président américain annonçant 50% en réponse aux poursuites engagées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé d’avoir de tentative de coup d’Etat.Initialement, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais M. Trump a signé en début de semaine un décret pour les repousser au 1er août.Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Après l’acier, l’aluminium et l’automobile, et alors que des annonces sont attendues pour le bois de construction, les semiconducteurs et les produits pharmaceutiques, le président américain a également annoncé mercredi que le cuivre importé se verra appliquer à compter du 1er août une surtaxe de 50%.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio doit par ailleurs rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, en marge d’une réunion de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est. Sans nommer Washington, M. Wang a appelé jeudi les pays de l’Asean à faire front commun avec Pékin pour promouvoir un ordre international “plus juste et plus rationnel”.

Le solaire première source d’électricité en juin en Europe (centre de réflexion)

L’énergie solaire a constitué en juin la première source d’électricité en Europe, pour la toute première fois sur un mois, assurant 22,1% de la production, devant le nucléaire (21,8%) et l’éolien (15,8%), selon le centre de réflexion britannique Ember.Arrivent ensuite le gaz (14,4% du total) puis l’hydroélectricité (12,8%), ajoute l’analyse.Selon ce bilan, au moins 13 pays ont battu leur propre record en terme de production photovoltaïque, du fait du déploiement continu des panneaux solaires ainsi que de l’ensoleillement constaté ce printemps sur le continent.L’énergie éolienne a aussi battu des records, avec 15,8% de la production électrique en juin et 16,6% en mai, après un début d’année difficile du fait de conditions de vent moins favorables.En conséquence, les centrales électriques au charbon n’ont jamais produit une part d’électricité aussi réduite en Europe, à 6,1%, assure Ember: les grands pays du charbon, l’Allemagne et la Pologne, sont respectivement tombées en juin à 12,4% et 42,9% d’électricité issue de cette énergie fossile.Pour autant, et alors que la demande électrique globale croît, les énergies fossiles – charbon et gaz surtout – ne reculent pas : elles ont généré in fine 23,6% du courant en Europe en juin 2025 – contre 22,9% en mai 2024.Le 1er semestre a vu un recours au gaz accru par rapport au 1er semestre 2024, du fait notamment d’une moindre disponibilité de l’hydroélectricité, explique encore Ember.

Wall Street termine en hausse, portée par l’emploi américain

La Bourse de New York a clôturé en hausse jeudi, profitant de données sur l’emploi aux Etats-Unis meilleures qu’attendu, et continuant à mettre de côté les incertitudes commerciales.Le Dow Jones a gagné 0,43% et les indices Nasdaq (+0,09%) et S&P 500 (+0,27%) ont tous deux établi un nouveau record en clôture.”Il y a quelques bonnes nouvelles aujourd’hui car les chiffres des demandes d’allocations chômage sont corrects”, estime auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Les premières demandes d’allocation chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine passée (-5.000), mieux que les projections du consensus d’analystes interrogés par Bloomberg, qui tablait sur une hausse.”Le principal enseignement du rapport reste que les entreprises ont été lentes à licencier leurs employés, mais qu’il est devenu plus difficile de retrouver un emploi après en avoir perdu un”, écrivent les analystes de Briefing.com.Selon eux, “cette dynamique reflète un ralentissement du marché du travail, mais pas un marché du travail véritablement faible”.En parallèle, “il est assez clair que le marché ne veut pas prêter attention aux nouvelles concernant les droits de douane tant que ceux-ci ne sont pas réellement en place”, estime Steve Sosnick. “Tant qu’il y a une raison plausible pour que les surtaxes soient renégociées, repoussées ou modifiées, le marché ne réagira pas”, juge l’analyste.Depuis lundi, une vingtaine de pays ont reçu un courrier de Washington annonçant les droits de douane qui leur seraient appliqués au 1er août.”Les investisseurs s’appuient sur les entreprises américaines et le calendrier économique pour justifier leur optimisme”, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.Les acteurs de marché attendent notamment les chiffres de l’inflation côté consommateur (CPI) et producteur (PPI) la semaine prochaine. Un nouvel indicateur concernant la confiance des consommateurs sera aussi publié.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans était sans grand changement, à 4,34%, contre 4,33% la veille en clôture.Côté entreprises, le groupe américain WK Kellogg, spécialiste des céréales pour petit-déjeuner (Corn Flakes, Froot Loops, Rice Krispies, All-Bran, etc.), a bondi (+30,63% à 22,86 dollars) après l’annonce de son rachat par le géant italien de l’agroalimentaire Ferrero (Kinder, Nutella, etc.).Les deux groupes ont signé un accord définitif prévoyant le paiement de 23 dollars par action WK Kellogg, ce qui porte le montant de l’opération à 3,1 milliards de dollars.La compagnie aérienne Delta Air Lines (+11,99% à 56,78 dollars) a été recherchée après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, notamment un bénéfice net par action, élément de référence pour les marchés, de 2,10 dollars.Les investisseurs ont aussi accueilli positivement les nouvelles prévisions de Delta. Quelques mois plus tôt, l’entreprise avait suspendu ses prévisions en raison de l'”environnement de croissance ralentie”. La société minière MP Materials (+50,62% à 45,23 dollars) s’est envolée après avoir annoncé que le ministère américain de la Défense deviendrait son plus gros actionnaire via une prise de participation à hauteur de 400 millions de dollars. MP Materials possède la seule mine de terres rares en activité sur le sol américain et assure qu’il s’agit de la deuxième plus importante au monde.

Budget: objectif 4,6% de déficit pour 2026, “des efforts” mais pas d’augmentation d’impôts généralisée

François Bayrou a assuré jeudi que son objectif était de ramener le déficit à 4,6% en 2026, évoquant “ici ou là des efforts particuliers”, mais sans augmentation d’impôts généralisée, dans un entretien sur LCI.Le déficit est “à 5,8%” du produit intérieur brut, “nous allons cette année passer à 5,4% et l’année prochaine, (…) nous allons aller vers 4,6%”, a-t-il affirmé, en soulignant que “le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu’on se tire de ce piège mortel”, sans vouloir dévoiler ses pistes.”Je veux que tout le monde participe” à l’effort d’économie d’environ 40 milliards d’euros pour le prochain budget de la France, a expliqué le chef du gouvernement, en disant ne pas vouloir “qu’il y ait des catégories ciblées et d’autres qui ne le sont pas”, mais “avec un effort de justice qu’il va falloir évidemment mettre en place”.A quelques jours de la présentation d’un plan de redressement des finances publiques, “il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt qu’on résout des problèmes”, a en outre fait valoir M. Bayrou, mais par la baisse de “la dépense publique”.”Si la prospérité venait des impôts, puisque nous avons les impôts les plus importants du monde, nous serions les plus riches du monde”, a-t-il ajouté, en appelant au “bon sens”.

Interdiction des paquebots géants à Nice: le préfet saisit le tribunal administratif

Le préfet des Alpes-Maritimes a annoncé jeudi saisir le tribunal administratif pour contester un arrêté pris par la Métropole de Nice interdisant les escales des paquebots géants, qu’il juge “illégal”.Après avoir assoupli une première interdiction prise fin janvier, le maire de Nice et président de la métropole, Christian Estrosi, a pris mercredi un nouvel arrêté interdisant les escales de paquebot de plus de 450 passagers à Nice, et limitant le nombre de navires transportant plus de 2.500 passagers à Villefranche-sur-mer à 65 par an et pas plus d’un par jour.Le maire de Nice justifie cet arrêté au nom de “l’urgence climatique, la protection de la biodiversité marine, la promotion d’un tourisme raisonné et la protection du patrimoine”.Selon la Métropole, cet arrêté, qui doit entrer en vigueur ce vendredi 11 juillet, affectera d’ici la fin de l’année cinq escales prévues dans le port de Nice, et 15 en 2026 sur un total de 176 déjà réservées. Concernant la gare maritime de Villefranche-sur-mer, l’arrêté concerne d’ici la fin de l’année 12 escales de navires d’une capacité cumulée de plus de 38.000 passagers, et pour 2026, 53 escales d’une capacité totale cumulée de plus de 200.000 passagers, sur un total de 131 escales déjà réservées.Dans un communiqué, le préfet des Alpes-Maritimes dit avoir “décidé de saisir le tribunal administratif de Nice pour obtenir la suspension et l’annulation de cet arrêté au motif qu’il est entaché de plusieurs illégalités et de nature à compromettre l’exercice d’une liberté publique ou individuelle”.Le préfet annonce par ailleurs réunir vendredi avec le préfet maritime une “table-ronde sur la régulation des navires de croisière réunissant l’ensemble des acteurs concernés”.En janvier, l’annonce du maire de Nice, interdisant les escales de navires de plus de 900 passagers en rade de Villefranche-sur-mer, avait provoqué la “stupéfaction” de l’association internationale des compagnies de croisières (CLIA) mais aussi un tollé parmi les élus des communes de la rade, les professionnels de la mer, les commerçants ou les taxis.Après Nice, la ville de Cannes a elle aussi décidé de limiter à partir de 2026 les paquebots géants dans sa baie en n’autorisant qu’un seul navire de plus de 3.000 passagers à y mouiller chaque jour.

La Bourse de Paris termine en petite hausse, sans entrain face aux incertitudes commerciales

La Bourse de Paris a terminé en petite hausse jeudi, sans grand entrain dans un environnement incertain avec les négociations commerciales menées avec les Etats-Unis, les investisseurs attendant des annonces concrètes.Le CAC 40 a gagné 0,30%, soit 23,79 points, pour s’établir à 7.902,25 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 1,44% à 7.886,79 points.”Les marchés se tiennent” dans une séance “sans véritable message clef ou catalyseur”, commente Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM.Le président américain Donald Trump a dévoilé mercredi des surtaxes de 50% sur le cuivre importé aux États-Unis à partir du 1er août et annoncé que les importations du Brésil seraient surtaxées à 50%.Depuis lundi, une vingtaine de pays ont reçu un courrier de Washington annonçant les droits de douane qui leur seraient appliqués au 1er août.Les Européens espèrent éviter toute surtaxe au-delà d’un plancher de 10%, avec des exemptions pour des secteurs clés comme l’aéronautique, les cosmétiques et les boissons alcoolisées.”Pour le moment, tout le monde négocie et garde son calme”, poursuit Mabrouk Chetouane. “Le marché attend les annonces effectives pour pouvoir commencer à mesurer les conséquences concrètes des droits de douane.” D’autant qu’ils se demandent si “la menace est crédible ou fantôme”, affirme-t-il.Les spiritueux à la fêteLes géants français du secteur des spiritueux profitent toujours de l’exemption qu’ils ont décrochée face aux taxes annoncées par la Chine concernant les eaux-de-vie de vin importées de l’Union européenne, essentiellement du cognac.Pékin avait annoncé la semaine dernière qu’elle imposerait un droit de douane moyen de 32,2% sur le cognac importé du Vieux continent.Rémy Cointreau a terminé en forte hausse de 7,72% à 56,50 euros. LVMH, qui détient la maison Hennessy, a gagné 3,52% à 505 euros. Le géant des vins et spiritueux Pernod Ricard a grimpé de 3,67%, à 96,08 euros.Eutelsat en orbiteLe gouvernement britannique va injecter 163 millions d’euros dans l’opérateur européen Eutelsat, concurrent des satellites Starlink d’Elon Musk, pour y investir aux côtés de l’Etat français, a officialisé l’entreprise jeudi, après une information confirmée par l’Élysée lors d’une visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni.L’annonce a été saluée en Bourse, le titre Eutelsat terminant en hausse de 6,54% à 3,75 euros.Deuxième opérateur mondial de satellites en orbite basse, qui permettent de faire fonctionner des services de télécommunications, Eutelsat est souvent présenté comme une solution alternative européenne à Starlink, de l’entreprise américaine SpaceX, propriété d’Elon Musk.