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Electricité: EDF signe un 1er gros contrat pour des centres de données en France

EDF a annoncé jeudi la signature d’un contrat d’approvisionnement d’électricité nucléaire avec l’opérateur de centre de données français Data4, le premier du genre en France qui a fait de son électricité nucléaire, disponible et bas carbone, un atout clé pour attirer les entreprises de ce secteur.Ce contrat d’allocation de production nucléaire (CAPN) “consiste à allouer à Data4 une quote-part de la puissance du parc nucléaire en exploitation d’EDF de 40 MW, pour une durée de 12 ans” à partir de 2026, précise dans un communiqué EDF. Ce partenariat “assure à Data4 une stabilité et une prévisibilité de ses coûts énergétiques sur le long terme, éléments essentiels dans un marché de l’énergie en constante évolution”, souligne le groupe dont le parc de réacteurs totalise une puissance d’environ 60.000 MW.”Associé à des contrats d’achat d’électricité portant sur les énergies renouvelables, il nous garantit un accès fiable, résilient et continu à une énergie bas carbone pour un coût maîtrisé sur le long terme, un avantage considérable pour nos clients et pour le développement de nos infrastructures”, a commenté François Stérin, directeur des opérations de Data4.Dans le cadre d’une nouvelle politique commerciale, EDF s’active pour nouer des contrats avec les grands industriels les plus énergivores dits “électro-intensifs” mais aussi avec les opérateurs de centres de données, qui nécessitent des quantités colossales d’électricité, avec l’essor de l’intelligence artificielle.Cette politique commerciale doit succéder au système régulé dit Arenh, imposé par la Commission européenne à EDF. Très favorable aux industriels, il leur accordait un prix bradé de 42 euros le MWh d’électricité nucléaire pour une partie de leurs approvisionnements.Mais ce système arrivant à expiration fin 2025, EDF entend le remplacer par des partenariats de moyen et long terme qui offrent des prix stables, reflétant les coûts de production et non les fluctuations du marché, mais plus élevés en moyenne que l’ancien tarif “Arenh”. Parmi ces contrats, les CAPN, réservés aux plus grands clients.Ces contrats permettent à EDF de sécuriser ses recettes commerciales tout en répondant aux objectifs de l’Elysée de maintenir la compétitivité des industriels et d’attirer les centres de données en France, soucieux d’accéder à une électricité abondante, et, bas carbone, pour réduire leur émissions de gaz à effet de serre.A ce jour, sur les contrats de long terme, EDF a signé 15 lettres d’intention pour des CAPN, dont 4 contrats fermes incluant celui signé avec le cimentier Lafarge France mercredi et celui avec Data4.

La Bourse de Paris sans élan, entre politique française et emploi américain

La Bourse de Paris évolue prudemment jeudi, l’œil rivé sur l’incertitude politique en France, avant la publication de chiffres sur l’emploi aux Etats-Unis, qui permettront de donner un indice de la future politique de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 cédait 0,13%, à 7.709,44 points, en baisse de 11,27 points. Mercredi, il avait pris 0,84%.Les investisseurs observent la situation politique en France, avant le vote de confiance sollicité par le Premier ministre François Bayrou.L’avenir de ce dernier ne semble tenir qu’à un fil alors que l’ensemble des oppositions, Parti socialiste compris, ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance qu’il a sollicitée pour le 8 septembre sur l’urgence à résorber la dette publique du pays. Ces incertitudes ont fait grimper les taux d’intérêt de la dette française à long terme en début de semaine. Ces derniers se détendent toutefois depuis mercredi, atteignant vers 09H40 (heure de Paris) 4,42%, après avoir touché 4,50% en clôture mardi, au plus haut depuis 2009.Mais “des risques pèsent toujours sur le marché obligataire” en raison de “ce vote”, estime Kathleen Brooks, de XTB. “Si le gouvernement venait à tomber, les obligations françaises seraient au cœur des préoccupations”, a-t-elle ajouté.Autre point d’attention: la publication des chiffres de l’emploi américain vendredi, à même de donner de “premiers éléments de réponse” sur la santé de “l’économie américaine”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Ils donneront également une indication de la future trajectoire de taux de la banque centrale américaine (Fed). Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert récemment la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine est en bonne santé et n’a pas besoin d’une politique monétaire plus accommodante.Sanofi chute après une étude sur un traitement contre la dermatite atopiqueLe géant pharmaceutique français Sanofi chutait nettement jeudi, après les résultats d’une étude clinique sur son traitement amlitelimab contre la dermatite atopique qui a déçu les investisseurs. Vers 09H40 (heure de Paris), son titre reculait de 8,63% à 78,63 euros.Il s’agissait d’un essai de phase 3, de grande ampleur, qui visait à évaluer l’intérêt de ce médicament dans la dermatite atopique, une forme d’eczéma. Selon Sanofi, les résultats de l’étude remplissaient “tous les critères d’évaluation”.Mais pour les analystes de Jefferies, “la phase 3 de l’essai de l’amitelimab n’a pas reproduit l’efficacité constatée lors de la phase 2 et semble faible par rapport à d’autres médicaments”, ont-ils écrit dans une note.

Accord UE-Mercosur: le syndicat agricole Coordination rurale dénonce une “trahison programmée”

L’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne, que la Commission européenne appelle à approuver, est une “trahison programmée”, a affirmé jeudi le secrétaire général de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français.”C’est une trahison, une trahison programmée”, a déclaré Christian Convers, sur les ondes de RMC/BFM. “On n’est pas dupes, on aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées”, a-t-il dit, ajoutant: “ça ne va pas renforcer le lien de confiance que les agriculteurs ont avec leurs gouvernants”.”Dès aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance (lundi), il demande un vote à l’Assemblée nationale”, appelant à “se prononcer contre le Mercosur. (…) Le président de la République devra suivre ou pas”, a-t-il indiqué.Selon lui, “il faut savoir aujourd’hui si la France a encore quelque chose à dire en Europe. Je pense qu’elle a encore les moyens de le dire”. “C’est une question de société. Il faut savoir demain ce que les consommateurs veulent dans leur assiette. Si vous ne voulez plus que des produits qui viennent d’Amérique du Sud, vous les aurez”, a-t-il lancé.La Commission européenne a appelé mercredi les 27 pays de l’UE à approuver rapidement l’accord commercial avec des pays latino-américains du Mercosur, après la validation du texte par les commissaires européens.Bruxelles, qui espère obtenir leur aval avant fin décembre, promet des garanties “robustes” aux agriculteurs, avec des clauses de sauvegarde renforcées.”Qui peut croire ça? (…) C’est un marché de dupes”, a dénoncé Christian Convers, ajoutant que “la Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre échange”.La France, qui menait la fronde au sein des 27, s’est félicité des garanties avancées par Bruxelles, mais la porte-parole de son gouvernement Sophie Primas a précisé que Paris avait encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”.Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.Le Premier ministre français François Bayrou aborde une rentrée politique à haut risque, dans un contexte d’appels sur les réseaux sociaux à bloquer le pays le 10 septembre.Christian Convers s’est cependant montré sceptique sur ces appels au blocage en France pour le 10 septembre: “la journée du 10 septembre, plus on avance, moins on y voit clair dans cette journée là. Je crois qu’on n’est pas là forcément pour bloquer le pays, on est là pour faire avancer les dossiers”.

Menaces et chantage: au Nigeria, les applications de prêts mobiles harcèlent les emprunteurs

La “peur” et la “honte”: c’est ce qu’a ressenti la Nigériane Mariam Ogundairo quand elle a appris qu’une grande partie de ses contacts téléphoniques avaient été informés qu’elle avait échoué à rembourser son prêt contracté via une application mobile peu scrupuleuse. Au Nigeria, la crise économique qui sévit depuis deux ans a favorisé la croissance d’applications mobiles de prêts ayant recours à des moyens douteux tels que menaces, chantage et diffusion de photographies privées pour forcer les particuliers à rembourser leurs emprunts.Souvent attirés par de fausses promesses de taux d’intérêt bas, des milliers de Nigérians se tournent vers ces applications pour obtenir rapidement des prêts à court terme, alors que la flambée des prix pèse sur leur pouvoir d’achat, l’inflation annuelle s’élevant à 21,8% à la fin du mois de juillet.Ces applications appartiennent à des organisations locales et étrangères.À court d’argent et ayant un besoin urgent de 30.000 nairas (16,70 euros), Mariam Ogundairo a téléchargé l’une de ces applications et a enregistré son numéro de téléphone.Le prêt lui a été rapidement accordé, mais à un taux d’intérêt de 21,6%, à rembourser sous deux semaines – un délai que Mme Ogundairo n’a pu respecter.À ce moment-là, le taux directeur était fixé à 27,5%, et les banques appliquaient des taux allant de 27% à 48%.Elle a alors été victime d’un déluge de harcèlement, tactique devenue la marque de fabrique de nombreuses applications de prêts dans la quatrième économie d’Afrique.”Ils ont commencé à appeler mes contacts téléphoniques lorsque je n’ai pas pu rembourser à temps, en disant que je leur devais de l’argent”, raconte-t-elle. Finalement, elle a réussi à rembourser sa dette quelques semaines plus tard.- “Solution rapide” -Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis en place des réformes, soutenues par les économistes, pour relancer l’économie moribonde du pays, mais qui ont fait monter en flèche l’inflation et chuter la valeur du naira.Près de 60% des Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.”Un ami me l’a recommandée (une application de prêt) parce que j’avais besoin d’une solution rapide”, explique un homme de 24 ans qui a souhaité rester anonyme.Il y a deux ans, alors étudiant en médecine, il devait trouver de l’argent pour financer la fin de ses recherches pour sa thèse. Il a emprunté 70.000 nairas (environ 39 euros) en un clin d’œil, mais la somme à rembourser s’élevait à 110.000 nairas (61,40 euros), avec une échéance d’un mois.L’application de prêt a alors commencé à envoyer des messages à ses contacts téléphoniques, leur affirmant qu’il était un “tueur ritualiste”.En mars 2025, la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs (FCCPC) a approuvé 408 applications de prêt, contre 269 en septembre 2024.En 2024, la FCCPC avait obtenu le retrait de 47 applications de prêt du Google Play Store pour diverses infractions, dont le harcèlement, et 88 autres avaient été placées sous surveillance.En 2023, l’organisme de surveillance avait signalé la présence d’applications de prêt sur Google Play Store sans autorisation réglementaire.- “Piège” -La facilité d’accès et la rapidité de traitement de nombreuses applications de prêt constituent un “piège”, estime Funmi Oderinde, avocate chez Citizens’ Gavel, une organisation de la société civile qui a reçu jusqu’à présent 1.300 plaintes concernant des “applications de prêt numérique prédatrices”.”Les emprunteurs sont rapidement confrontés à des pratiques de recouvrement contraires à l’éthique, telles que la diffamation, le harcèlement, les menaces, les violations de la confidentialité des données”, dénonce Mme Oderinde.Certaines victimes ont formé des groupes de soutien sur Facebook. L’un d’eux compte plus de 21.000 membres.Selon Mme Oderinde, deux personnes ayant sollicité l’aide juridique de l’organisation “auraient pu mourir” en raison du harcèlement des agents des applications de prêt, tandis qu’une autre a déclaré à Citizens’ Gavel qu’une fausse nécrologie et une véritable photo nue ont été partagées à ses contacts par une application de prêt.Dans une note envoyée aux prêteurs en août, la FCCPC a déclaré qu’elle “surveillerait périodiquement les taux d’intérêt des services de crédit à la consommation et veillerait à ce que ces taux ne soient pas abusifs”.Mais malgré les mesures réglementaires, des dizaines d’applications continuent de fonctionner sous de nouveaux noms, et les emprunteurs désespérés ne vérifient souvent pas les listes d’agrément avant de faire une demande.Il en résulte que les usuriers “prospèrent”, déplore Mme Oderinde, “en raison de la faiblesse des sanctions et de la mauvaise application de la loi”.

Droits de douane jugés illégaux: l’administration Trump saisit la Cour suprême

L’administration de Donald Trump a saisi mercredi la Cour suprême pour trancher rapidement sur une grande partie des droits de douane qu’il a mis en place depuis son retour à la Maison Blanche mais qui ont été jugés illégaux par une cour d’appel.Voyant menacé un vaste pan de l’offensive commerciale au coeur de son deuxième mandat, le président américain avait prévenu qu’il comptait saisir la plus haute instance américaine, dont il a cimenté la majorité conservatrice, par une “procédure accélérée”.”Nous avons besoin d’une décision rapide”, avait déclaré mardi le dirigeant à la presse, depuis le Bureau ovale. “Si vous enlevez les droits de douane, nous pourrions devenir un pays du tiers-monde”.Dans sa motion qui sollicite la Cour suprême en référé, le conseiller juridique du gouvernement, John Sauer, lui demande de décider d’ici au 10 septembre si elle compte examiner le dossier et, le cas échéant, de tenir des audiences d’ici début novembre.Le document s’inquiète des effets néfastes sur les négociations commerciales menées par Washington de la décision rendue vendredi par une cour d’appel fédérale. Cette dernière a jugé que Donald Trump n’avait pas le pouvoir d’instaurer une grande partie des taxes sur les produits importés qu’il a mises en place depuis son retour au pouvoir en janvier.Selon le texte du jugement, “la loi confère au président des pouvoirs importants pour prendre un certain nombre de mesures en réponse à une situation d’urgence nationale déclarée, mais aucune de ces mesures n’inclut explicitement le pouvoir d’imposer des droits de douane et autres taxes”, prérogative du Congrès.Ces droits de douane restent toutefois en vigueur, le temps pour la Cour suprême d’examiner l’affaire.La Maison Blanche a accusé les juges d’avoir pris cette décision pour des raisons politiques, ajoutant faire appel de la décision.- Levier de pression -Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux Etats-Unis. Celles-ci vont de 10 à 50% selon les situations et les pays.Ce sont ces droits de douane – différents de ceux frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre) – qui sont au coeur du conflit juridique.L’affaire avait d’abord été examinée par le tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) qui avait estimé fin mai que Donald Trump avait outrepassé ses pouvoirs en imposant des surtaxes non ciblées, à la suite de plaintes déposées par plusieurs Etats démocrates et une coalition de petites entreprises.Donald Trump a répété vendredi estimer que mettre fin aux droits de douane “serait une catastrophe complète pour le pays”, qui serait “détruit”.Le gouvernement s’inquiète notamment de perdre un levier majeur de pression sur ses partenaires commerciaux. La crainte de droits de douane exorbitants a poussé nombre d’entre eux, dont l’Union européenne, à s’abstenir de riposter et à ouvrir davantage leur marché aux produits américains.Le ministre des Finances, Scott Bessent, avait estimé qu’une suspension des droits de douane placerait les Etats-Unis dans une “situation embarrassante et dangereuse sur le plan diplomatique”. 

Les Bourses mondiales dans le vert, profitent d’un engouement pour la tech

Les Bourses mondiales ont progressé mercredi, tirées par un secteur technologique en grande forme après une décision judiciaire américaine permettant au géant Google de conserver son navigateur Chrome.A Wall Street, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,02% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,51%. Seul le Dow Jones est resté proche de l’équilibre (-0,06%).En Europe, Paris a pris 0,86%, Francfort 0,46% et Londres 0,67%. Milan a gagné 0,14%.”L’une des principales inquiétudes des investisseurs sur le secteur technologique, à savoir que ces entreprises puissent être démantelées pour abus de position dominante, vient de tomber”, a expliqué à l’AFP Vincent Juvyns, stratégiste à ING.Google a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur web Chrome, pourtant réclamée par le gouvernement américain, selon la décision judicaire d’un tribunal de Washington intervenue. Cette décision historique fait suite à une précédente, rendue en août 2024, qui avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an. Cette issue est “globalement favorable à Google car le tribunal a rejeté les mesures correctives les plus sévères proposées par le ministère américain de la Justice”, à savoir le démantèlement, ont souligné les analystes de Wedbush.En conséquence, le titre d’Alphabet a bondi de 9,14% à 230,66 dollars.Apple a aussi profité de cette décision judiciaire (+3,81% à 238,47 dollars), car le tribunal a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphones n’était pas souhaitable.En Europe, les entreprises technologiques ont aussi grimpé, à l’image du spécialiste du logiciel français Capgemini (+3,05%) ou de l’allemand SAP (+1,80%).En parallèle, les investisseurs ont plutôt bien accueilli la publication aux Etats-Unis du rapport JOLTS du mois de juillet, qui a mis en évidence un nombre d’offres d’emploi au plus bas depuis septembre 2024.”Les anticipations d’une baisse des taux en septembre se sont confirmées” suite à cette publication, selon Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, les responsables de la banque centrale américaine (Fed) s’étant montrés à plusieurs reprises inquiets de l’état de santé du marché du travail aux Etats-Unis.Afin de prévenir tout ralentissement économique trop important, le président de l’institution Jerome Powell a ouvert la porte mi-août à un assouplissement monétaire.Retour au calme sur le marché obligataireLes taux d’intérêt à long terme en Europe et aux Etats-Unis se sont détendues mercredi, après avoir grimpé la veille en raison des inquiétudes des investisseurs sur la trajectoire budgétaire et fiscale de plusieurs pays.Après avoir atteint des sommets, le taux d’emprunt américain à long terme, à échéance trente ans, évoluait autour de 4,90%, contre 4,97% à la clôture mardi.Son équivalent allemand, référence en Europe, reculait à 3,37%, contre 3,40% la veille. Le français était à 4,45%, contre 4,50% la veille. Mais “les investisseurs conservent leurs craintes sur les dépenses publiques des Etats”, tempère Vincent Juvyns.Le dollar recule, l’or à des sommetsSur le marché des devises, le dollar reculait (-0,18%) face à l’euro, à 1,1661 dollar, après avoir grimpé la veille en jouant son rôle traditionnel de valeur refuge face aux incertitudes, qu’il avait quelque peu perdu ces derniers mois en raison de la politique de Donald Trump.Autre valeur prisée par les investisseurs en temps incertains, l’or poursuivait sa course aux records, atteignant 3.571 dollars l’once.Les cours du pétrole ont reculé: le prix du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 2,23% à 67,60 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate est tombé de 2,47% à 63,97 dollars.”Les anticipations d’un excédent” d’offre de pétrole plombent les prix, estime John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. Macy’s s’envoleLa chaîne américaine de grands magasins Macy’s a été catapultée à Wall Street (+20,68% à 16,28 dollars) après des résultats trimestriels bien meilleurs qu’attendu, notamment un bénéfice net par action, donnée de référence anticipée par les analystes.Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.

Wall Street profite d’un sursaut des valeurs technologiques

La Bourse de New York a clôturé orientée en hausse mercredi, profitant d’un secteur technologique en forme après la victoire judiciaire de Google au sujet de son navigateur Chrome.L’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 1,02% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,51%. Seul le Dow Jones est resté proche de l’équilibre (-0,06%).”Après un début de mois de septembre marqué par la prudence (…) les nouvelles concernant Google ont eu un effet positif, car Alphabet (sa maison mère, ndlr) pèse lourdement” sur le marché américain, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Google a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur web Chrome, pourtant réclamée par le gouvernement américain, selon la décision judiciaire d’un tribunal de Washington. Cette décision historique fait suite à une précédente, rendue en août 2024, qui avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an.Cette issue est “globalement favorable à Google car le tribunal a rejeté les mesures correctives les plus sévères proposées par le ministère américain de la Justice”, à savoir le démantèlement du géant américain, ont souligné les analystes de Wedbush.En conséquence, le titre d’Alphabet a bondi de 9,14% à 230,66 dollars.Apple a aussi profité de cette décision judiciaire (+3,81% à 238,47 dollars), car le tribunal a estimé qu’une interdiction des accords entre Google et les fabricants de téléphones n’était pas souhaitable.En parallèle, la place américaine a accueilli avec un certain optimisme la publication du rapport JOLTS sur l’emploi, qui a mis en évidence un nombre d’offres en juillet au plus bas depuis septembre 2024.”Les anticipations d’une baisse des taux en septembre se sont confirmées” suite à cette publication, note M. Kourkafas, les responsables de la banque centrale américaine s’étant montrés à plusieurs reprises inquiets de l’état de santé du marché du travail aux Etats-Unis.Afin de prévenir tout ralentissement trop important, le président de l’institution Jerome Powell a ouvert la porte mi-août à un assouplissement monétaire.Sur le marché obligataire, le rapport JOLTS a fait redescendre la pression après le coup de chaud de la veille: vers 20H25 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans évoluait autour de 4,22% contre 4,26% mardi en clôture.Les investisseurs attendent désormais les chiffres du chômage pour le mois d’août, connus vendredi.Côté entreprises, la chaîne américaine de grands magasins Macy’s a été catapultée (+20,68% à 16,28 dollars) après des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu. Le groupe a également relevé ses prévisions annuelles.Autre chaîne de magasins, Dollar Tree, spécialisée dans les articles à bas prix a glissé (-8,37% à 102,03 dollars), plombée par des prévisions pour le troisième trimestre jugées décevantes par la place américaine.Le groupe agroalimentaire Campbell’s a été recherché (+7,22% à 33,73 dollars) après le partage d’un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, supérieur aux attentes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé.

Cookies publicitaires: la Cnil sanctionne Google et Shein d’amendes colossales

L’autorité française de protection de la vie privée en ligne, la Cnil, a frappé mercredi les groupes américain Google et asiatique Shein de deux amendes colossales, dont une record, pour non-respect de la législation sur les cookies.Ces traceurs, essentiels au secteur de la publicité en ligne et intégrés au modèle économique de nombreuses plateformes, font l’objet depuis plusieurs années d’un contrôle renforcé mené par l’autorité française.Les deux groupes, dont les services sont utilisés par plusieurs dizaines de millions de Français, ont écopé des deux sanctions les plus importantes jamais prononcées par la Cnil – à l’exception d’une amende de 150 millions visant Google en 2022, déjà au sujet des cookies.Google, également sanctionné pour des manquements en matière de publicité, s’est vu infliger une amende de 325 millions d’euros. Le groupe Shein devra s’acquitter d’un paiement de 150 millions d’euros. Le géant asiatique du prêt-à-porter discount a annoncé à l’AFP qu’il allait former un recours devant le Conseil d’État et la Cour de justice de l’Union européenne, jugeant l’amende “totalement disproportionnée compte tenu de la nature des griefs allégués” et de sa “conformité actuelle” à la législation, une sévérité qu’il impute à “des considérations politiques”.”Nous étudions le contenu de la décision”, a réagi de son côté un porte-parole de Google, soutenant que “les utilisateurs ont toujours eu la possibilité de contrôler les annonces qu’ils voient dans nos produits” et que des mises à jour ont été effectuées “afin de répondre aux préoccupations de la Cnil”.Les deux entreprises ont manqué à leurs obligations de recueillir le consentement libre et éclairé des internautes avant de collecter les cookies publicitaires. Car ces dispositifs, qui suivent l’activité en ligne des internautes pour effectuer du ciblage publicitaire, sont strictement encadrés par la loi.Les deux amendes annoncées mercredi s’inscrivent “dans la stratégie globale de mise en conformité initiée par la Cnil depuis plus de 5 ans en matière de traceurs, qui vise notamment les acteurs des sites et services à forte fréquentation”, a souligné la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).Dans le cas de Shein, l’autorité pointe le “caractère massif” des données concernées, avec 12 millions d’utilisateurs mensuels du site en France. La Cnil reproche à l’entreprise l’absence de consentement des utilisateurs s’agissant de certains cookies, mais également un manque d’information des internautes, ainsi qu’un mécanisme de retrait du consentement défaillant. Shein s’est néanmoins mis en conformité avec les exigences de la Cnil depuis les contrôles.- “Négligence” – Google est quant à lui visé pour la troisième fois par une sanction de la Cnil en matière de cookies. Dans l’un de ses communiqués publiés mercredi, l’autorité souligne la “négligence” du groupe, frappé en 2020 par une amende de 100 millions d’euros, puis en 2021 par une nouvelle contravention de 150 millions d’euros.Mais le montant de la nouvelle sanction décidée contre le mastodonte américain – toutefois inférieur à l’amende de 525 millions d’euros requise – est aussi justifiée par le nombre d’utilisateurs concernés, et la pluralité des manquements. L’autorité s’est ainsi penchée sur la mise en place par l’entreprise d’un “mur de traceurs” (“cookie wall”) lors de la création d’un compte Google.Cette pratique, qui conditionne l’accès des internautes à l’acceptation des cookies, n’est pas illégale dans le cas de l’entreprise, a jugé la Cnil, mais elle est soumise au consentement éclairé des utilisateurs. Une condition non remplie en raison de l’absence d’information des internautes.En parallèle, Google est aussi visé pour avoir inséré des bannières publicitaires entre les courriers de sa messagerie Gmail pour certains utilisateurs qui ont opté pour les “fonctionnalités intelligentes”. La pratique a touché 53 millions de Français, précise la Cnil. Ces publicités, qui “constituent de la prospection directe” selon une jurisprudence européenne, auraient dû faire l’objet d’un consentement préalable des utilisateurs, ce qui n’a pas été le cas.L’amende infligée a été associée à une injonction de faire cesser les manquements dans un délai de six mois. Au-delà, Google et sa filiale irlandaise devront chacune s’acquitter de pénalités de 100.000 euros par jour. Shein et Google disposent d’un délai de quatre mois pour faire appel de la décision de sanction devant la justice administrative. 

Grève des 10 et 18 septembre: que prévoient les syndicats des transports?

A l’approche des deux journées de mobilisation annoncées contre les projets d’économies budgétaires du gouvernement, le 10 septembre par un mouvement lancé sur les réseaux sociaux et le 18 septembre par l’intersyndicale, tour d’horizon des positions recensées dans les syndicats des transports par l’AFP. Secteur aérien Le SNCTA, syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens français, les appelle à faire grève le jeudi 18 septembre. Il demande un “rattrapage intégral de l’inflation” en matière salariale, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession. Le ministre des Transports Philippe Tabarot a réagi à cet appel en affirmant qu’il ne céderait pas. Le SNCTA a regretté mardi qu’aucune réunion de conciliation, pourtant prévue par la loi, n’ait jusqu’ici été programmée. Le syndicat s’est dit prêt à “la reprise d’un dialogue social constructif”. De son côté, SUD Aérien appelle à la grève et au blocage des aéroports le 10 septembre, en rejoignant le mouvement national contre l’austérité. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), première organisation de la profession, a en revanche déclaré mercredi à l’AFP qu’il n’appellerait à la grève ni le 10 ni le 18 septembre.Chez Air France, FO, premier syndicat du groupe, a appelé mardi ses adhérents à rejoindre le mouvement du 18 pour “combattre l’austérité” et déposé “un préavis de grève de 1 à 24 heures” pour ce jour-là.La CFDT du groupe Air France, deuxième organisation représentative, est sur la même ligne, appelant “à la grève sur une journée le 18”, a expliqué mercredi son secrétaire général Christophe Dewatine, les personnels étant selon lui particulièrement opposés à la suppression de jours fériés, souvent travaillés dans l’aérien, et donc synonymes de majoration de la rémunération.La CGT Air France prévoit pour sa part un appel à la grève les 10 et 18 septembre.Secteur ferroviaireTrois syndicats – CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire et CFDT-Cheminots, à eux trois 70% des votes aux dernières élections professionnelles – ont lancé mercredi soir un appel à la grève pour le 18 septembre.Ces fédérations syndicales “appellent toutes les cheminotes et tous les cheminots à se mobiliser massivement le 18 septembre par la grève et à participer aux manifestations”, selon leur communiqué commun.Une “nouvelle rencontre des organisations syndicales représentatives du ferroviaire” est par ailleurs prévue avant le 18 septembre, “pour continuer à construire un mouvement de mobilisation massif”, ont-ils ajouté.La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, a en outre appelé à “participer massivement” à la grève le 10 septembre, dans un communiqué. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève le 10 septembre, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats pour le 18 septembre.RATPLes quatre principaux syndicats de la RATP, la CGT, FO, Unsa Mobilité et la CFE-CGC, ont appelé à la grève le 18 septembre dans un communiqué commun. Le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a de son côté appelé à faire grève le 10 septembre dans un communiqué partagé sur sa page Facebook. Il n’a pas précisé s’il se joignait à la mobilisation du 18.aor-mvn-tq-jul/jum/de

Mercosur: l’UE pousse les 27 à valider l’accord, avec un geste pour Paris

La France va-t-elle donner son feu vert? La Commission européenne a appelé mercredi les 27 à approuver rapidement l’accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur, en promettant des garanties “robustes” aux agriculteurs, dont Paris s’est félicité.Les commissaires européens ont validé en milieu de journée le texte de l’accord, première étape avant de le soumettre aux Etats membres et aux eurodéputés.Bruxelles espère obtenir leur aval avant fin décembre, tant que le Brésilien Lula occupe la présidence tournante du Mercosur.Jusqu’ici, la France menait la fronde au sein des 27. Pour la convaincre et rassurer les agriculteurs européens, la Commission promet désormais de compléter l’accord par un “acte juridique” renforçant les mesures de sauvegarde pour “les produits européens sensibles”.L’exécutif européen s’engage à intervenir en cas d’impact négatif des importations sur certaines filières, comme le boeuf, la volaille, le sucre et l’éthanol.La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, affirme avoir “écouté attentivement” agriculteurs et États membres. “Nous avons mis en place des garanties encore plus solides, juridiquement contraignantes, pour les rassurer”, a-t-elle souligné sur le réseau social X.Des mesures immédiatement saluées à Paris. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas s’est réjouie que l’UE “ait entendu les réserves” françaises.Le gouvernement a encore “besoin d’analyser cette clause de sauvegarde”, a-t-elle nuancé.”S’il y a une réponse technique qui nous donne satisfaction, nous regarderons le texte avec plus de bienveillance. Sinon, nous resterons opposés”, a dit le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin au Télégramme.Bruxelles ne cesse de marteler la nécessité de diversifier les partenariats avec des “alliés fiables”, alors que la concurrence est féroce avec la Chine et que les taxes douanières sur les produits européens augmentent dans les Etats-Unis de Donald Trump.Cet accord doit notamment permettre à l’Union européenne d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.- “Trahison” -Depuis la conclusion des négociations en décembre dernier, les syndicats des agriculteurs de l’UE sont vent debout.Le Copa-Cogeca, lobby agricole européen, a dénoncé “un passage en force politique” de la Commission, “profondément dommageable”.Une mobilisation d’agriculteurs est annoncée jeudi à Bruxelles.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs, première force syndicale agricole en France, a estimé, elle, que cet accord restait “toxique”, et appelé Emmanuel Macron “à honorer sa parole et à exprimer publiquement son opposition claire à cet accord”.L’exécutif européen remet le dossier du Mercosur sur la table au moment où la France est plongée dans une nouvelle tempête politique. Le gouvernement pourrait tomber lundi lors d’un vote de confiance très mal engagé pour le Premier ministre François Bayrou.Dans l’opposition, le RN dénonce déjà une “trahison” d’Emmanuel Macron si Paris change de pied sur le Mercosur, tandis que LFI fustige une “capitulation” de la France. Au Parlement européen, ces partis d’extrême droite et de gauche radicale ont chacun annoncé leur intention de déposer une motion de censure contre Ursula von der Leyen, aux chances de succès quasi nulles.Avec des sociaux-démocrates et des Verts, l’eurodéputé centriste Pascal Canfin a lancé quant à lui une initiative transpartisane pour tenter de “suspendre l’adoption” de l’accord, “en l’absence de transparence et de garanties claires”.L’un des sujets sensibles concerne les normes sanitaires et environnementales. Les agriculteurs européens accusent leurs concurrents latino-américains de ne pas respecter les normes de l’UE, faute de contrôles suffisants.Mais l’accord avec le Mercosur compte aussi de nombreux partisans en Europe, à commencer par l’Allemagne qui veut offrir de nouveaux débouchés à ses entreprises industrielles. Selon Bruxelles, il permettrait aux exportateurs européens d’économiser plus de 4 milliards d’euros de droits de douane par an en Amérique latine, dans une zone de libre-échange rassemblant 700 millions de consommateurs de part et d’autre de l’Atlantique.Si la France maintient son opposition à l’accord, elle ne pourra pas le faire capoter seule. Il lui faudrait réunir une “minorité de blocage”, soit au moins quatre Etats représentant plus de 35% de la population de l’UE.L’ajout de cet “acte juridique” par la Commission mercredi ne nécessite pas de renégociation avec les pays du Mercosur, mais les Européens devront tout de même rassurer leurs partenaires latino-américains, inquiets d’une éventuelle brèche dans l’accord conclu en décembre.