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Retraites: Bayrou défend sa méthode et donne rendez-vous au Parlement à l’automne

François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des “avancées” faute d’accord signé entre partenaires sociaux, jugeant “à portée de main” un “compromis” sur la pénibilité et s’engageant à porter le dossier devant le Parlement.Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites, mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n’en a pas moins salué un travail “remarquablement utile”, se disant “impressionné par les progrès” entre syndicats et patronat, “un signe d’espoir pour la démocratie sociale”.Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a d’abord salué des “avancées”, notamment sur la volonté “d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants”. Il a également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi.Autre avancée “décisive” aux yeux du Premier ministre: l’absence de remise en cause par les négociateurs –la CGT et FO ont de longue date claqué la porte– du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite instauré par la loi Borne de 2023.Sur les points en suspens, M. Bayrou a jugé “à portée de main” un compromis sur le volet de la pénibilité, principal point d’achoppement entre partenaires sociaux. Il a affirmé que les négociations allaient se poursuivre dans les prochains jours dans des modalités qu’il n’a pas précisées.Il a enfin annoncé “une démarche législative” à l’automne pour “répondre à toutes les questions posées” et, faute d’accord sur les points les plus délicats, s’est dit prêt à intégrer des “dispositions de compromis” dans le prochain budget de la Sécurité sociale.De quoi éviter la censure, alors que les socialistes ont déposé une motion à l’issue de l’échec du conclave ? “Je n’imagine pas que le Parti de Jacques Delors et de Michel Rocard puissent considérer” que les compromis trouvés par les partenaires sociaux au terme du conclave sur les retraites soient “un objet de censure”, a répondu M. Bayrou.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage”.Les discussions se sont poursuivies jusqu’à jeudi après-midi entre Matignon, le patronat et les syndicats. Le dossier des retraites empoisonne l’exécutif depuis la première élection d’Emmanuel Macron.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé issue des Républicains (LR), Catherine Vautrin.- Déminer -Les socialistes n’avaient pas attendu cette conférence de presse pour déposer une motion de censure. Initiative qui remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.Les déclarations du chef du gouvernement ne changent rien à la volonté des socialistes de le censurer, a répliqué le député Arthur Delaporte.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne votera pas la motion de la gauche la semaine prochaine, quand elle sera débattue, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Or, si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.

La BBC lance une offre payante aux États-Unis pour “financer son journalisme”

La BBC a annoncé jeudi le lancement d’une offre payante pour que ses utilisateurs aux Etats-Unis accèdent en illimité aux articles en ligne et à la chaîne BBC News et contribuent “au financement du journalisme” du groupe audiovisuel public britannique.Ce service sera facturé 49,99 dollars par an ou 8,99 dollars par mois, une offre qui pourrait intégrer “dans les mois à venir” des séries documentaires, des films et des podcasts sans publicité, écrit la BBC dans un communiqué.Ce lancement, une première pour l’entreprise, vise à augmenter ses revenus via ses activités commerciales internationales, distinctes de son service public au Royaume-Uni, “contribuant ainsi au financement du journalisme”, précise-t-elle.Près de la moitié des visiteurs de son site internet international BBC.com, distinct du site britannique, sont basés aux Etats-Unis.Le groupe explique que les utilisateurs américains, identifiés grâce à leur géolocalisation, seront tracés pour évaluer “leur interaction avec les contenus, notamment le volume de lecture et le temps passé”.”Ce système permet aux lecteurs occasionnels de continuer à naviguer librement, tout en proposant aux utilisateurs les plus engagés de souscrire pour débloquer un accès illimité”, indique la BBC. Certains contenus resteront gratuits, comme les articles d’actualité internationale, les flux de Radio 4 et de BBC World Service, ainsi que les sites en langue étrangère.”Aucun projet de modèle payant n’est prévu hors Amérique du Nord”, est-il précisé.La BBC a “commencé par les États-Unis en raison de la popularité de ses services dans ce pays”, explique à l’AFP Damian Tambini, de la London School of Economics, qui y voit une décision commerciale sans dimension politique.Pour Des Freedman, professeur à Goldsmiths, Université de Londres, le groupe audiovisuel désespère surtout “de trouver de nouvelles sources de revenus”, en raison “de la concurrence des plateformes de streaming et de la réticence du gouvernement à augmenter substantiellement la redevance qui finance ses activités”.La BBC, qui a supprimé 2.000 postes au cours des cinq dernières années, a récemment annoncé faire face à “un défi sans précédent” dans le financement de ses contenus, en raison d’une baisse sensible de ses revenus.L’entreprise a lancé cette année un sondage public sur son avenir, avant la révision de la Charte royale de la société, valable jusqu’en 2027, qui définit ses objectifs et garantit son indépendance.La redevance télévisuelle des ménages britanniques constitue sa principale source de financement.

Wall Street ouvre en hausse, portée par le secteur technologique

La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, poussée par les valeurs de la tech américaine, les investisseurs digérant dans le même temps une nouvelle volée d’indicateurs économiques. Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,28%, l’indice Nasdaq avançait de 0,45% et l’indice élargi S&P 500 de 0,40%.

Retraites: Bayrou va-t-il arracher un accord ?

François Bayrou livre jeudi le résultat de sa tentative de la dernière chance pour sauver la concertation entre partenaires sociaux sur les retraites, après l’échec de quatre mois de “conclave” qui fragilise sa position à la tête du gouvernement.Le Premier ministre tient une conférence de presse à 17h00 à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses ultimes échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.”Leur travail ne sera pas oublié”. “Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera”, il “prendra ses responsabilités”, a assuré mercredi devant le Sénat François Bayrou, grand défenseur de la démocratie sociale pour qui syndicats et patronat étaient “à quelques centimètres” d’un compromis.Lundi après une ultime séance de négociations pour aménager la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage” et les avait reçus mardi.Interrogés par l’AFP à la mi-journée, les syndicats n’avaient pas reçu de nouvelles de Matignon, laissant Cyril Chabanier (CFTC) “pas rassuré” pour la suite.Devant la presse, François Bayrou devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus constatés par les partenaires sociaux.Avec à la clé la promesse que, si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. D’autres mesures peuvent être d’ordre règlementaire et relever du pouvoir exécutif.Le président du Sénat Gérard Larcher, qui a reçu le Premier ministre mercredi après-midi, a émis l’hypothèse jeudi sur TF1 que ce dernier propose un texte non pas sur l’âge de départ à la retraite, porté par la réforme à 64 ans, mais sur “l’usure professionnelle”, soit la pénibilité.C’est le principal point d’achoppement entre le Medef et la CFDT.- “Tout” -La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a évoqué mardi deux autres pistes d’accord potentiel : sur les femmes ayant eu des enfants, qui pourraient voir leur pension calculée de manière plus favorable, et sur l’âge de départ à la retraite sans pénalités, qui pourrait être avancé à 66,5 ans au lieu de 67 actuellement.Mais un compromis sur ces points ne suffirait pas à satisfaire les socialistes qui veulent discuter de “tout” au Parlement, et en particulier de l’âge de départ, ce que refuse le Premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître au premier trimestre et que le déficit pourrait encore déraper cette année.Reculer “l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, qui participera à la conférence de presse, ainsi que sa collègue du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.François Bayrou avait lancé ces concertations sur cette réforme impopulaire en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février.Mais sans attendre l’issue de ces ultimes discussions, les socialistes ont annoncé mardi, puis déposé jeudi, une motion de censure contre le gouvernement.- Déminer -Cette motion remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion du PS, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Or, si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure et 63% considèrent que François Bayrou est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi.

Retraites: Bayrou se prononce sur le conclave, son avenir en jeu

François Bayrou livre jeudi après-midi le résultat de sa tentative de la dernière chance pour sauver la concertation entre partenaires sociaux sur les retraites, après l’échec de quatre mois de “conclave” qui fragilise sa position à la tête du gouvernement.Le Premier ministre tient une conférence de presse à 17h00 à Matignon pour “tirer la conclusion” de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.”Leur travail ne sera pas oublié”. “Et s’il demeure des points de désaccord, le gouvernement les tranchera” et “prendra ses responsabilités”, a assuré mercredi devant le Sénat François Bayrou, grand défenseur de la démocratie sociale pour qui syndicats et patronat étaient “à quelques centimètres” d’un compromis.Lundi, après une ultime séance de négociations pour apporter des améliorations à la loi Borne de 2023, patronat et syndicats n’avaient eu d’autre choix que d’acter leur échec. Mais François Bayrou avait estimé qu’il existait une “voie de passage” et les avait reçus mardi.Interrogés par l’AFP à la mi-journée, les syndicats n’avaient pas reçu de nouvelles de Matignon, laissant Cyril Chabanier (CFTC) “pas rassuré” pour la suite.Lors de sa conférence de presse, François Bayrou devrait notamment exposer les points de blocage et de consensus constatés par les partenaires sociaux.Avec à la clé la promesse que, si un accord éventuel entraînait des dispositions législatives, “elles seraient soumises au Parlement”. D’autres mesures peuvent être d’ordre règlementaire et relever du pouvoir exécutif.Le président du Sénat Gérard Larcher, qui a reçu le Premier ministre mercredi après-midi, a affirmé jeudi sur TF1 que, “peut-être, le moment venu, il proposera un texte” non pas sur l’âge légal de départ à la retraite, porté par la réforme de 2023 à 64 ans, mais sur “les questions importantes liées à l’usure professionnelle”.- Âge de départ -Syndicats et organisations patronales s’opposent sur la prise en compte de la pénibilité dans le moment du départ en retraite.Le chef du gouvernement veut obtenir des avancées sur les femmes ayant eu des enfants, qui pourraient voir leur pension calculée de manière plus favorable, ainsi que sur l’âge de départ à la retraite sans pénalités, qui pourrait être avancé à 66,5 ans au lieu de 67 actuellement, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Prenez (les) avancées et transformez-les en loi”, a lancé le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner sur franceinfoTV.Mais un compromis sur ces points ne suffirait sans doute pas à l’ensemble des socialistes qui veulent pouvoir discuter de “tout” au Parlement, et en particulier de l’âge de départ, ce que refuse le Premier ministre au nom de l’équilibre financier du régime, alors que la dette du pays a continué de croître au premier trimestre pour s’établir à 114% du PIB, selon l’Insee jeudi.Reculer “encore l’âge de départ va se poser à nouveau” dans les années qui viennent, appuie dans Le Figaro mercredi la ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. François Bayrou avait lancé ces concertations sur cette réforme impopulaire en échange de la neutralité des socialistes à son égard, ce qui lui avait permis d’échapper à la censure sur le budget en février dernier.Mais sans attendre l’issue de ces discussions, les socialistes ont annoncé mardi qu’ils allaient déposer une motion de censure contre le gouvernement, ce qu’ils ont fait officiellement jeudi matin.- “Bon vouloir” du RN -Cette motion remet le Rassemblement national, qui dispose du plus gros groupe à l’Assemblée nationale, au centre du jeu, comme avec son prédécesseur Michel Barnier, tombé au bout de trois mois sous les voix jointes du PS, de LFI et du RN.François Bayrou peut cependant encore respirer: le parti à la flamme ne le censurera pas la semaine prochaine, quand sera débattue la motion du PS, et lui donne “rendez-vous” lors du budget, à l’automne.Mais si la gauche reste unie pour le censurer après l’été, le centriste va se retrouver dépendant des lepénistes.Un accord avec la CFDT, centrale syndicale proche du PS, peut-il aider à déminer le terrain parlementaire de l’automne ? “Sachez que vous avez intérêt à parler aux républicains au sens large du terme (…) plutôt que de vous lier éventuellement au bon vouloir du RN”, a prévenu Patrick Kanner.Alors que son avenir ne tient qu’à un fil et que sa popularité est au plus bas dans les sondages, une moitié des Français (52%) souhaitent la censure du gouvernement Bayrou, et 63% considèrent qu’il est le principal responsable de l’échec du conclave, selon une enquête Elabe parue mercredi. 

La dette de la France a continué de croître début 2025

La dette publique de la France a continué de croître début 2025, atteignant 3.345,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre, soit 114% du Produit intérieur brut (PIB), en pleine turbulences politiques et tandis que le pays s’escrime à résorber un lourd déficit.La dette a augmenté de 40,5 milliards d’euros par rapport à la fin de l’année dernière, selon les chiffres de l’Insee publiés jeudi, alors que le gouvernement, en quête d’un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l’échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit un “comité d’alerte” sur les aléas susceptibles d’affecter les finances publiques. Dans ce domaine, la deuxième économie de la zone euro derrière l’Allemagne en est l’un des cancres. Sa dette publique est la troisième par ordre d’importance après celles de la Grèce et de l’Italie. Une somme énorme alimentée par les crises financières, sanitaires et inflationnistes, qui ne pesait que 57,8% du PIB fin 1995, selon l’Institut national de la statistique.Le déficit public de la France (5,8% du PIB), était le pire de la zone euro l’an dernier. Le gouvernement Bayrou entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l’horizon 2029, après 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026.  – “Année blanche” -Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros cette année, qu’il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépenses budgétaires.  Une feuille de route a été promise par le Premier ministre François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l’examen parlementaire à l’automne s’annonce périlleux pour la survie du gouvernement. “Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025”, commente Bruno Cavalier, économiste en chef d’Oddo BHF, dans une note. Le gouvernement français souhaite en priorité maîtriser l’évolution des dépenses publiques, et éviter une augmentation d’impôts, en répartissant l’effort entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé sa porte-parole Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — un gel des dépenses qui seraient reconduites au même niveau sans tenir compte de l’inflation. Comme ils l’avaient fait en début d’année pour permettre l’adoption du budget 2025, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques au ministère de l’Economie avant le 11 juillet. – “Exercice de communication” -Mais bâtir un compromis s’annonce ardu tant l’instabilité politique continue de secouer la France plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Ce qui aujourd’hui est en train d’être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible”, a affirmé dimanche Mme de Montchalin au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.Elle a reconnu toutefois des discussions “difficiles” avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s’achèvent cette semaine, avant l’arbitrage de Matignon.   “Tous les partis politiques sont occupés des prochaines élections, municipales en 2026 et présidentielle en 2027. N’importe quel prétexte peut donc servir à satisfaire leur clientèle électorale”, estime M. Cavalier.  A cette situation française difficile s’ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèse sur la croissance. L’Insee et la Banque de France l’attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). Mme de Montchalin a promis mercredi de communiquer “en toute transparence” sur la situation des finances publiques lors du “comité d’alerte” réunissant pour la deuxième fois depuis avril parlementaires, élus locaux et partenaires sociaux. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de “plongeon” des recettes comme celui qui avait contribué à creuser le déficit en 2023 et 2024. Mais l’Association des maires de France (AMF) y voit “un nouvel exercice de communication” plutôt qu’une “véritable réunion de travail”. 

Audiovisuel public: Radio France perturbée par une grève

“Nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels”, ont indiqué jeudi les antennes de Radio France, au premier jour d’une grève illimitée pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à la réforme de l’audiovisuel public.L’appel à la grève a été déposé par l’ensemble des organisations syndicales “pour défendre Radio France, ses radios, ses métiers, sa production, ses formations musicales, et s’opposer au projet de holding de l’audiovisuel public”, est-il expliqué dans un message publié sur les sites internet des radios et diffusé à l’antenne.Un rassemblement est prévu à 13H00 devant la Maison de la Radio et de la Musique à Paris, à l’appel des organisations syndicales, “contre la holding et les réorganisations en cours à Radio France”.Les syndicats ont redit mercredi leur opposition au projet gouvernemental de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, qu’ils considèrent comme “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information.Plusieurs fois retardé, ce projet sera examiné à l’Assemblée nationale lundi et mardi. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un PDG.Il est porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a martelé sa détermination à le faire adopter.”L’audiovisuel public, c’est un bien commun dont on doit rassembler les forces. Aujourd’hui, ces forces sont dispersées”, a estimé Mme Dati sur Sud Radio jeudi matin, appelant à “une stratégie cohérente et coordonnée”.”Le statu quo, c’est le déclin”, a-t-elle ajouté.A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.A Radio France, l’appel est en deux temps: dès jeudi pour dénoncer les “économies” dans l’entreprise (dont l’arrêt de la radio Mouv’ sur la FM), puis contre le projet de holding à partir de lundi.Pour les syndicats, ce double mot d’ordre est un moyen de se distancier de la présidente de Radio France, Sibyle Veil, elle-même opposée au projet du gouvernement.

L’étendue de la dette de la France début 2025 dévoilée jeudi

L’Insee dira jeudi si la dette colossale de la France, qui dépasse 3.300 milliards d’euros, a encore gonflé au premier trimestre, en pleines turbulences politiques pour le pays qui s’escrime à résorber son lourd déficit public.Le gouvernement, en quête d’un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l’échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit le même jour un “comité d’alerte” sur les aléas susceptibles d’affecter des finances publiques. Dans ce domaine, la deuxième économie de la zone euro derrière l’Allemagne en est aussi l’un des cancres. Sa dette, qui atteignait 3.305,3 milliards d’euros ou 113% du produit intérieur brut (PIB) fin 2024, est la troisième par ordre d’importance après la Grèce et l’Italie. Une somme énorme alimentée par les crises financières, sanitaires et inflationnistes, qui ne pesait que 57,8% du PIB fin 1995, selon l’Institut national de la statistique.Le déficit public (5,8% du PIB), était le pire de la zone euro l’an dernier. Le gouvernement entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l’horizon 2029, après des objectifs de 5,4% en 2025 et 4,6% en 2026.  – “Année blanche” -Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d’une cinquantaine de milliards d’euros cette année, qu’il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépense.  Une feuille de route a été promise par le Premier ministre François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l’examen parlementaire à l’automne s’annonce périlleux pour la survie du gouvernement. “Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d’austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025”, commente Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo BHF, dans une note. Le gouvernement souhaite en priorité maîtriser les dépenses publiques, en évitant une augmentation d’impôts, en répartissant l’effort entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. “Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou”, a affirmé sa porte-parole Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une “année blanche” — un gel des dépenses qui seraient reconduites sans tenir compte de l’inflation. Comme ils l’avaient fait en début d’année pour permettre l’adoption du budget 2025, les ministres de l’Economie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques à Bercy avant le 11 juillet. – “Exercice de communication” -Mais bâtir un compromis s’annonce ardu tant l’instabilité politique continue de secouer la France plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale. “Ce qui aujourd’hui est en train d’être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible”, a affirmé dimanche Mme de Montchalin au Grand Jury RTL/Le Figaro/Public Sénat/M6.Elle a reconnu toutefois des discussions “difficiles” avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s’achèvent cette semaine, avant l’arbitrage de Matignon.   “Tous les partis politiques sont occupés des prochaines élections, municipales en 2026 et présidentielle en 2027. N’importe quel prétexte peut donc servir à satisfaire leur clientèle électorale”, estime Bruno Cavalier.  A cette situation française difficile s’ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèse sur la croissance. L’Insee et la Banque de France l’attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). Amélie de Montchalin a promis mercredi de communiquer “en toute transparence” sur la situation des finances publiques lors du “comité d’alerte” réunissant pour la deuxième fois depuis avril parlementaires, élus locaux et partenaires sociaux. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de “plongeon” des recettes comme celui qui avait contribué à creuser le déficit en 2023 et 2024. Mais l’Association des maires de France (AMF) y voit “un nouvel exercice de communication” plutôt qu’une “véritable réunion de travail”. 

Droits de douane: Redex, qui conçoit des instruments de mesure pour Elon Musk, veut croire “au bon sens”

L’industriel Redex, qui fabrique des instruments de mesure et de précision, notamment pour SpaceX et la fusée d’Elon Musk, veut croire “au bon sens” des Américains, à l’approche de la fin de la pause dans les droits de douane de 50% imposés par les Etats-Unis, le 9 juillet.Spécialisée dans la conception de machines-outils et de laminoirs qu’elle fournit dans le monde entier, Redex, née au coeur du Gâtinais dans le Loiret, réalise plus de 80% de son chiffre d’affaires à l’export, dont 20 à 25% aux États-Unis cette année.”On pense que le bon sens va finir par prévaloir, parce que les Américains seront soit obligés d’importer du matériel européen et de payer les droits de douane, soit de ne plus investir, ce qui serait un handicap pour la réindustrialisation du pays”, estime son PDG Bruno Grandjean auprès de l’AFP.Malgré l’incertitude, il prédit “que les droits de douane sur les biens d’équipement et les machines, ne vont pas exploser”, pour “rester autour de 10%, comme c’est le cas aujourd’hui”.Avec 400 salariés environ, dont 200 répartis sur ses deux sites français du Loiret et d’Eure-et-Loir, son savoir-faire pourrait permettre de résister à des fluctuations sensibles des droits de douane.”Redex peut avoir la capacité de répercuter cette augmentation de droits de douane aux clients, en bout de ligne”, assure le PDG de l’entreprise, qui réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est également préoccupé par “le taux de change du dollar qui pourrait rendre trop chères certaines productions aux clients américains”.Entreprise de taille intermédiaire (ETI), “nous avons la capacité de vendre dans tous les pays du monde”, ce qui réduit “notre dépendance à un seul marché”, poursuit Bruno Grandjean.D’autant que le président américain Donald Trump a affirmé la semaine dernière que les Européens “ne proposent pas un accord juste pour le moment”.L’industriel a de fait solidifié d’autres marchés, comme l’Inde ou la Chine, sans attendre le 9 juillet, date de fin de la pause annoncée dans les droits de douane de 50% imposés par les États-Unis à l’Union européenne.- Recrutement -En Inde, où une machine-outil à plusieurs millions d’euros destinée à laminer du fil de cuivre doit être livrée dans les prochaines semaines, les commandes sont “déjà très régulières”.Mais Redex s’appuie aussi sur des clients “symboliques” outre-Atlantique, comme Elon Musk et SpaceX, à qui il fournit depuis trois ans “une machine de contrôle géante” pour la fusée Starship.”Sans l’export et nos adaptations, nous serions morts depuis longtemps”, lance M. Grandjean, dont le grand-père a fondé l’entreprise en 1949.En plus de la question des droits de douane et soubresauts internationaux, les difficultés de recrutement et de rajeunissement de ses équipes sont d’autres tournants majeurs à négocier.”Beaucoup de jeunes se détournent des métiers de l’industrie et on a du mal à recruter, notamment pour produire”, souligne-t-il. “D’anciens compagnons du devoir vont partir à la retraite et on ne sait pas comment les remplacer, on pourrait embaucher quatre ou cinq personnes immédiatement”, ajoute Bruno Grandjean, regrettant une baisse qualitative de “la formation”.Redex a aussi amorcé l’adaptation de son activité à l’intelligence artificielle pour ses machines, notamment pour en simplifier le pilotage, dans le cadre d’un projet soutenu par France 2030.”C’est comme dans une voiture: il y a toujours cette base mécanique, mais avec de plus en plus de capteurs et d’informatique, pour rendre la machine plus intelligente”, conclut-il.

Wall Street attentiste avant des données économiques américaines, Nvidia au plus haut

La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, adoptant une posture prudente en attendant la publication de données économiques aux Etats-Unis, tandis que le géant des semiconducteurs Nvidia a battu un nouveau record.Le Dow Jones a perdu 0,25%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,31% et l’indice élargi S&P 500 a terminé à l’équilibre (-0,00%).”Les investisseurs reprennent en quelque sorte leur souffle, étant donné que nous avons connu un mouvement très fort lundi et mardi”, souligne auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.En début de semaine, la place américaine avait été portée par le soulagement concernant la guerre entre l’Iran et Israël, avec notamment la trêve débutée mardi.Désormais, les acteurs de marché “réévaluent” les informations de médias américains selon qui les frappes américaines contre l’Iran “n’ont peut-être pas été aussi réussies que ce qui avait été indiqué précédemment”, ajoute M. Stovall.”Peut-être que les bombardements américains n’ont pas détruit le programme nucléaire iranien”, contrairement à ce qui avait été annoncé, et par conséquent, “il ne semble pas que ce soit un nouveau chapitre en ce qui concerne l’Iran”, juge auprès de l’AFP Jack Ablin, de Cresset Capital.”Les droits de douane, le conflit iranien, les inquiétudes concernant les prix du pétrole se sont calmés et les investisseurs se concentrent désormais sur des questions plus terre-à-terre, comme les bénéfices”, souligne Sam Stovall.Le marché attend notamment la révision du PIB aux Etats-Unis pour le premier trimestre ainsi que l’indice d’inflation PCE, jauge préférée de la Réserve fédérale (Fed), vendredi.En attendant, les propos du patron de la banque centrale américaine Jerome Powell, qui était auditionné devant la Commission bancaire du Sénat mercredi, “n’ont rien ajouté à l’équation globale”, estime M. Stovall, car M. Powell a “répété que la Fed continuera à dépendre des données”.Dans ce contexte sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans était pratiquement stable par rapport à la veille, à 4,29%A l’issue d’une session marquée par une absence de grand mouvement, le secteur technologique est parvenu à tirer son épingle du jeu, avec en figure de proue le géant des semiconducteurs Nvidia.L’entreprise (+4,33% à 154,31 dollars) a battu un nouveau record mercredi en atteignant une capitalisation de plus de 3.760 milliards de dollars, dépassant son précédent plus haut atteint en janvier.Ce bond lui permet de conforter sa place de première capitalisation boursière, reprise à Microsoft il y a quelques jours.Ailleurs à la cote, les groupes pétroliers britanniques, mais cotés à New York, BP et Shell ont connu un vif mouvement en milieu de séance après des informations du Wall Street Journal évoquant l’ouverture de “discussions préliminaires” dans l’optique d’une acquisition de BP par Shell.Ce dernier a ensuite démenti, assurant qu'”aucune discussion n’est en cours”. Shell a reculé de 0,98% à 69,44 dollars tandis que BP a pris 1,64% à 30,32 dollars.Le groupe américain de livraison de plis et de colis Fedex a été boudé (-3,27% à 222,00 dollars) malgré avoir dépassé ses prévisions et celles du consensus au quatrième trimestre de son exercice décalé grâce notamment à son plan de réduction des coûts.L’application de rencontres Bumble s’est elle envolée de 25,14% à 6,52 dollars après avoir annoncé le licenciement de 30% de ses effectifs (soit environ 240 personnes), ce qui permettrait au groupe d’économiser jusqu’à 40 millions de dollars par an.