AFP Business

La Bourse de Paris conclut en baisse une séance tournée vers le budget des Etats-Unis

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,58% jeudi, à l’issue d’une séance marquée par les indices d’activité en zone euro et les inquiétudes du marché quant à la trajectoire du déficit public américain.L’indice vedette CAC 40 a perdu 46,05 points pour s’établir à 7.864,44 points à la clôture. La veille, il avait perdu 0,40%.”La séance a débuté avec des PMI en zone euro plutôt mixte”, a commenté Marine Mazet, stratégiste taux chez Nomura.Baromètre de l’activité économique du secteur privé, l’indice PMI Flash pour la zone euro en mai s’est contracté pour la première fois depuis cinq mois, plombée par la faiblesse du secteur des services.”Cette composante service a surpris à la baisse”, mais c’est un soulagement pour les investisseurs puisque c’est “l’inflation sur les services qui a fait peur à la Banque centrale (BCE) pendant très longtemps”, explique Marine Mazet.”C’est sur cette composante de l’indice que l’on peut voir les prémices d’un ralentissement économique”, qui alimente les espoirs d’un desserrement des taux d’intérêt de la BCE, a poursuivi la stratégiste.Ainsi, sur le marché obligataire européen, le rendement des obligations allemandes à 10 ans restait stable, à 2,64% jeudi, au même niveau que la veille à la clôture, malgré un environnement de marché tendu en raison des inquiétudes sur le déficit des Etats-Unis. Son équivalent français était à 3,32%, contre 3,31% mercredi.”Le projet de loi budgétaire aux Etats-Unis remet la lumière sur le risque fiscal” et les sujets de déficit public des Etats, a expliqué Marine Mazet.Dans le détail, la Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.Selon différents analystes indépendants, le texte pourrait accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.Le taux d’intérêt de l’emprunt américain à échéance trente ans s’est hissé en séance jusqu’à 5,15%, atteignant des niveaux comparables à ceux connus au début de la crise financière de 2007. Vers 16H45 GMT, il s’établissait à 5,06%, contre 5,09% la veille en clôture.Elior recherchéLe groupe de restauration collective Elior a terminé en hausse de 3,84% à 2,81 euros l’action, affichant la meilleure progression de la séance sur l’indice élargi SBF 120. Le titre était recherché après que le groupe a annoncé avoir dégagé un bénéfice net de 43 millions d’euros entre octobre et mars, contre un million d’euros un an plus tôt.Elior a toutefois révisé à la baisse son objectif de croissance organique du chiffre d’affaires.

Travailleurs sans-papiers: très attendue, la nouvelle liste des métiers en tension enfin publiée

Agriculture, aide à domicile, hôtellerie ou restauration: la liste actualisée des métiers en tension, permettant de régulariser des travailleurs étrangers, a été publiée jeudi au Journal officiel, après plusieurs reports.Transmise par le gouvernement aux partenaires sociaux le 21 février, cette mise à jour, prévue chaque année selon la loi immigration de janvier 2024, devait être publiée fin février avant d’être repoussée plusieurs fois. La dernière version date de 2021.Établie région par région, cette liste énumère les quelque 80 métiers en manque de main d’oeuvre, grâce auxquels les travailleurs étrangers peuvent prétendre à un titre de séjour en justifiant de douze mois de bulletins de salaire au cours de vingt-quatre derniers mois et trois ans de résidence en France. Cette disposition, censée incarner le volet social de la loi portée par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, est applicable jusqu’à fin 2026. Elle doit permettre à des patrons ayant des difficultés à recruter de garder leurs employés et d’écarter le risque d’une condamnation – l’emploi d’une personne en situation irrégulière est passible de 30.000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement.Parmi les “métiers et zones géographiques caractérisés par des difficultés de recrutement” figurent notamment en bonne place les “agriculteurs salariés”, “aides à domicile et aides ménagères”, “aides de cuisine”, “cuisiniers”, “employés de maison et personnels de ménage”, “maraîchers/horticulteurs salariés”, ainsi que les employés de l’hôtellerie et du secteur du bâtiment.- “Des choses étonnantes” -“Enfin ! Ca faisait des mois et même des années qu’on l’attendait. Je pense à tous ces employeurs et ces salariés sous alias qui attendaient cette liste pour déposer leur dossier de demande de régularisation. C’est un soulagement pour eux”, a réagi Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR) auprès de l’AFP. “On reconnaît que l’hôtellerie restauration, premier recruteur de France est un secteur en tension. C’est une avancée, même s’il y a des choses étonnantes: à Paris seul le métier de cuisinier figure dans la liste, mais pas celui d’aide cuisinier, plongeur ou de serveur”, s’étonne M. Trouet.Selon France Travail, le besoin de main d’oeuvre dans ce secteur en 2025 est estimé à 336.000 emplois (CDI et CDD de plus de six mois) avec des “difficultés” de recrutement pour la moitié d’entre eux.Déplorant d’avoir découvert la liste définitive jeudi matin “comme tout le monde”, la secrétaire nationale de la CFDT en charge des politiques migratoires Lydie Nicol a dénoncé auprès de l’AFP “une concertation qui n’en a eu que le nom”.”Cette liste tombe au moment où il faudrait déjà discuter de sa mise à jour annuelle (…) ce qui prouve que le gouvernement joue la montre afin de ne pas mettre en oeuvre la seule mesure de la loi immigration permettant d’améliorer la régularisation par le travail”, a estimé la représentante syndicale.L’U2P (union des entreprises de proximité) regrette que “les requêtes de nombreuses professions de l’alimentation (boucheries, boulangeries, charcuteries, poissonneries…) qui font pourtant face à d’importantes difficultés de recrutement, voire à de véritables pénuries de personnel (…) n’aient pas été retenues dans la liste finale”. “Cette absence de prise en compte va porter un préjudice important aux entreprises concernées”, prévient l’organisation professionnelle qui appelle le gouvernement à “réviser” sa copie.”Cette liste est issue des tensions entre le ministre du Travail et celui de l’Intérieur et ne prend pas en compte toute la réalité des besoins de main d’oeuvre et de formation”, a pointé de son côté Gérard Ré, secrétaire confédéral de la CGT. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, chantre d’une baisse de l’immigration, a répété que les employeurs devaient recruter des étrangers en situation régulière au chômage. Cette liste “articule les exigences du marché du travail, les réalités humaines et les priorités économiques du pays”, a indiqué dans un communiqué la ministre chargée du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. 

En Syrie, vent d’optimisme après la levée des sanctions

Dans son bureau de change et de transferts au coeur de Damas, Anas al-Chammaa attend impatiemment de pouvoir effectuer à nouveau des virements, après la levée des sanctions occidentales qui avaient isolé la Syrie du reste du monde ces dernières années.L’annonce d’une levée des sanctions par Washington la semaine dernière, puis par l’Union européenne mardi, a provoqué un vent d’optimisme dans le pays où la livre syrienne s’est un peu redressée sur le marché noir, même si le chemin d’une relance économique est encore long.”Sous les sanctions, le secteur bancaire s’est effondré, nous avons été complètement coupés du monde et réduits à l’isolement”, explique Anas al-Chammaa, 45 ans.Durant les 14 ans de guerre civile, les sanctions occidentales concernaient toute entité traitant avec des institutions financières liées à l’ancien pouvoir.A présent, il espère que “l’économie syrienne commencera à se redresser (..), que les commerçants pourront à nouveau transférer directement des fonds vers l’étranger sans difficultés, et les expatriés envoyer de l’argent à leurs familles”.Le système bancaire syrien était exclu des marchés internationaux après le gel des avoirs de la Banque centrale et l’interdiction de toute interaction avec celle-ci.Depuis l’annonce par Donald Trump de la levée des sanctions, la livre syrienne s’est redressée, s’échangeant à 8.500 livres pour un dollar sur le marché noir, après avoir frôlé les 13.000 livres pour un dollar. Mais pour les experts, il s’agit d’une amélioration ponctuelle due à l’effet psychologique de la levée des sanctions.- “En un clic” -Mohammad Al-Halabi, 25 ans, un diplômé en économie, espère que cette levée des sanctions mettra fin aux transferts via le marché noir, pour lesquels près du tiers de la somme est prélevé en commission.”Avec la levée des sanctions, les transferts se feront désormais en un clic, comme dans n’importe quel autre pays”, se réjouit-il.Les nouvelles autorités islamistes, qui ont renversé en décembre Bachar al-Assad, ont hérité d’un pays exangue, épuisé par la guerre civile et les sanctions imposées au pouvoir précédent.Elles comptent sur le soutien de leurs alliés et des pays occidentaux pour lancer la phase de reconstruction, dont le coût est estimé par l’ONU à plus de 400 milliards de dollars.Mercredi soir, le président intérimaire Ahmad al-Chareh a en a appelé “aux entreprises européennes souhaitant investir en Syrie”, affirmant que son pays, “important couloir économique entre l’Orient et l’Occident”, constitue aujourd’hui “une opportunité d’investissement prometteuse”.Mais les experts économiques tempèrent l’optimisme ambiant, estimant que les autorités doivent encore mettre en place un cadre propice à l’investissement, garantir la transparence des grands contrats et faire le nécessaire pour reconnecter le système bancaire syrien au système financier mondial. “Avec la fin des sanctions générales, on peut s’attendre à une accélération de la reconstruction des infrastructures, routes, hôpitaux, écoles”, explique l’économiste Benjamin Fève à l’AFP. Selon lui, l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, alliés du nouveau gouvernement syrien, devraient intensifier leurs échanges et leurs investissements, notamment dans la reconstruction.Mais d’autres secteurs clés, tels que l’énergie ou la finance, nécessiteront “des investissements colossaux et bien plus de temps” dans un processus “qui pourrait encore prendre plusieurs mois”, ajoute-t-il.- Netflix et Tik Tok -“Avant que les banques européennes puissent renouer (..) avec les banques syriennes, elles devront évaluer les normes syriennes en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme – un domaine dans lequel la Syrie accuse un retard significatif”, prévient M. Fève.Et à ce jour, aucune nouvelle loi sur l’investissement n’a été adoptée, ni aucune réforme économique annoncée, après des décennies de corruption institutionnelle ayant contribué à la dégradation du climat des affaires.Un homme d’affaires syrien basé entre Dubaï et Damas, qui a requis l’anonymat, affirme à l’AFP qu’il souhaite depuis la chute d’Assad investir davantage en Syrie. “J’ai frappé à de nombreuses portes, mais je n’ai pas réussi à savoir quelles démarches suivre, ni quelles lois ou règlements s’appliquent”, dit-il.Dans sa boutique d’électronique à Damas, Zouhair Fawwal, 36 ans, ne s’attend pas à des changements immédiats dans son quotidien. “Tout ce que je souhaite pour l’instant, c’est que des applications comme Netflix ou TikTok fonctionnent enfin en Syrie”, confie-t-il avec un sourire.

Trump jubile des progrès au Congrès de sa “grande et belle loi” budgétaire

Donald Trump a salué jeudi le passage à la Chambre américaine des représentants de son mégaprojet de loi budgétaire, qui comprend notamment l’extension des gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.”La grande et belle loi a été adoptée à la Chambre des représentants! C’est sans doute le texte législatif le plus important qui sera signé dans l’histoire de notre pays”, a assuré le président américain sur sa plateforme Truth Social.Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà signalé leur intention d’apporter d’importantes modifications. La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce projet de loi emblématique pour Donald Trump sera parachevé.”Maintenant, il est temps pour nos amis au Sénat des Etats-Unis de se mettre au travail, et d’envoyer DÈS QUE POSSIBLE cette loi sur mon bureau” pour promulgation, a exhorté le milliardaire républicain.Pressé d’offrir une victoire législative au président, le chef de la Chambre des représentants – l’élu républicain Mike Johnson – avait prévu un vote en pleine nuit à Washington. Et la chambre basse, à majorité républicaine, a finalement adopté le texte au petit matin de justesse avec215 voix pour et 214 contre – dont deux républicains.”Cette grande et belle loi est la législation la plus importante qu’un parti ait jamais adoptée”, a assuré juste avant le vote le “speaker”, qui faisait face à de nombreuses dissensions au sein de sa fine majorité.- Medicaid -Pour Donald Trump, l’enjeu est en premier lieu l’extension des gigantesques crédits d’impôt datant de son premier mandat et qui arrivent à expiration à la fin de l’année.Selon différents analystes indépendants, les prolonger pourrait accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.Le projet de loi prévoit aussi de supprimer l’imposition sur les pourboires, une promesse de campagne du républicain dans un pays où de nombreux travailleurs dépendent de ceux-ci comme principale source de revenu.Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains ont prévu d’importantes coupes dans certaines dépenses publiques.Au premier rang desquelles, Medicaid, l’assurance santé dont dépendent plus de 70 millions d’Américains aux revenus modestes.Selon l’analyse du CBO, une agence parlementaire non-partisane, les coupes actuellement prévues dans ce programme public menacent de priver d’assurance santé plus de 7,6 millions de personnes d’ici 2034.Le plus grand programme public d’aide alimentaire, Snap, serait aussi sévèrement touché.Le CBO prédit ainsi que le projet de loi augmenterait les revenus chez les 10% des ménages les plus aisés, tandis que les 10% des ménages les plus pauvres verraient leurs revenus baisser.Le projet de loi prévoit aussi la suppression de nombreuses incitations fiscales aux énergies renouvelables, adoptées sous Joe Biden. – “Arnaque fiscale” -Les démocrates se sont opposés en bloc au texte.”L’arnaque fiscale du Parti républicain arrache des soins de santé et de l’aide alimentaire des mains de millions de gens afin de donner des crédits d’impôt aux riches”, a dénoncé après le vote le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries.Chez certains élus républicains modérés, on craint aussi que des coupes trop importantes dans des programmes publics populaires fassent peser un risque électoral majeur, à un an et demi des législatives de mi-mandat.Mais ce sont surtout les élus ultraconservateurs, partisans d’une réduction de la dette publique, qui s’étranglaient devant les chiffres pharaoniques de la “grande et belle loi” et menaçaient de voter contre.Ils n’étaient pas les seuls inquiets. Le rendement à 10 ans des bons du Trésor américain a atteint mercredi son plus haut niveau depuis février, sur fond de craintes des investisseurs d’un creusement trop important du déficit fédéral.Après avoir obtenu quelques concessions, les élus réfractaires se sont finalement quasiment tous rangés derrière le texte.Donald Trump s’était personnellement investi pour les convaincre, se rendant au Capitole pour les rencontrer et recevant quelques-uns d’entre eux mercredi à la Maison Blanche.Le président et le “speaker” Mike Johnson auront finalement réussi leur pari, avant l’épreuve du Sénat. Le texte devrait ainsi revenir à la Chambre des représentants avec un tout nouveau visage.

Wall Street en hausse mais les investisseurs restent méfiants à cause du budget

La Bourse de New York évoluait en hausse jeudi, après un net recul la veille, les investisseurs restant toutefois sur leurs gardes à cause du parcours parlementaire du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, qui fait craindre un nouveau bond de la dette publique aux Etats-Unis.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones grappillait 0,09%, l’indice Nasdaq prenait 0,83% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,27%.”L’attention (des investisseurs) se porte sur les rendements obligataires et sur le déficit budgétaire”, résume auprès de l’AFP Karl Haeling, de LBBW.La Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phare de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà annoncé leur intention d’apporter d’importantes modifications. La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce ce projet de loi emblématique pour le président américain sera parachevé.”L’adoption du projet de loi par la Chambre des représentants n’a pas stimulé le marché boursier, en partie parce qu’elle était attendue et qu’elle avait été prise en compte”, souligne Patrick O’Hare, de Briefing.com.Wall Street garde cependant toujours les yeux rivés sur le marché obligataire, qui s’inquiète de l’impact sur le déficit américain du mégaprojet de loi de M. Trump.Selon différents analystes indépendants, prolonger les crédits d’impôt pourrait accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.Cette perspective, couplée à une “faible” vente aux enchères d’obligations à 20 ans mercredi, a tendu le marché obligataire américain, souligne M. Haeling.Les taux de l’emprunt américain à trente ans se hissaient vers 14H00 GMT à 5,11%, contre 5,09% la veille en clôture, atteignant des niveaux comparables à ceux connus au début de la crise financière de 2007.Le taux de référence à dix ans était lui aussi en hausse, à 4,59%, un niveau inédit depuis janvier.Toute nouvelle flambée des taux pourrait lester la place américaine car “lorsque les rendements évoluent, les actions sont pour l’instant susceptibles de suivre de manière inverse”, écrit M. O’Hare.”Si les rendements obligataires augmentent, cela fait grimper le coût des hypothèques et ralentit l’économie dans une certaine mesure”, explique M. Haeling.Côté indicateurs, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties en légère baisse par rapport à la période précédente (-2.000) et en deçà aux attentes des analystes.Les ventes de logements anciens ont pour leur part reculé en avril aux Etats-Unis, plus qu’attendu par les analystes.Au tableau des valeurs, l’équipementier sportif américain Nike avançait (+1,88%) après que la chaîne de télévision américaine CNBC a assuré que ses produits retrouveraient le chemin d’Amazon, où ils avaient largement disparu depuis 2019.Par ailleurs, Nike a annoncé à l’AFP augmenter dès le 1er juin ses prix sur de nombreux articles aux Etats-Unis, sans lier cette décision à un facteur en particulier. Ce relèvement s’inscrit dans le contexte des nouveaux droits de douane.Le géant américain des technologies Alphabet – maison mère de Google – était recherché (+3,97%) après avoir annoncé l’ajout de publicités à ses modes de recherche en ligne renforcés à l’intelligence artificielle (IA), alors que son moteur longtemps dominant est menacé par la concurrence des services d’IA générative comme ChatGPT.La chaîne de pièces détachées automobiles Advance Auto Parts s’envolait de plus de 44% après avoir annoncé une perte nette pour le premier trimestre bien moins importante qu’attendu. Rapportée par action, celle-ci est ressortie à 22 cents alors que les analystes tablaient sur 82 cents.

Wall Street méfiante face au budget américain

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé jeudi, les investisseurs restant sur leurs gardes face au parcours parlementaire du mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump, qui fait craindre un nouveau bond de la dette publique aux Etats-Unis.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,27%, l’indice Nasdaq grappillait 0,08% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,12%.

Budget de Trump: nouveau coup de chaud sur les taux d’emprunt américains

Le projet de loi budgétaire de Donald Trump, adopté jeudi par la Chambre des représentants aux Etats-Unis, fait se tendre fortement les taux d’intérêt des emprunts publics américains, signe d’un regain d’inquiétude des investisseurs sur l’ampleur de la dette du pays.Les rendements de la dette des États-Unis sur trente ans atteignaient vers 11H40 GMT 5,13%, contre 5,09% mercredi soir et 4,97% la veille. S’il clôture à ce seuil, il s’agirait d’un niveau jamais vu depuis le début de la crise financière en 2007. Le taux d’intérêt sur dix ans évoluait lui, autour de 4,61%, après avoir flambé la veille de 4,49% à 4,60%, au plus haut depuis février.”La montagne croissante de la dette américaine provoque des vagues d’inquiétude sur les marchés, avec des signes que les investisseurs hésitent à financer l’administration Trump”, résume Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Le déclencheur de la flambée a été mercredi une émission d’obligations à 20 ans plus faible que prévu, “signalant une possible inquiétude quant à la volonté des investisseurs de prendre en charge la dette du gouvernement”, selon les analystes de Briefing.com.La hausse a repris de plus belle jeudi, après que la Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le “mégaprojet” de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.Problème: “il n’y a pas en face des baisses de dépenses suffisantes pour éviter un gonflement de la dette”, explique Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM.Le projet de loi budgétaire de Donald Trump pourrait accroître le déficit américain, de l’ordre de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie, selon différentes analyses indépendantes.”Les investisseurs commencent donc à se demander si la dette américaine, qui ne cesse de croître, est vraiment viable”, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Début avril, les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient déjà entraîné une hausse des taux, plombés par un désamour des investisseurs envers les actifs en provenance des Etats-Unis. Cet épisode intervient quelques jours après la rétrogradation de la note de la dette des États-Unis par l’agence Moody’s.

Les taxis manifestent à Paris et Pau pour un quatrième jour de mobilisation

Des centaines de taxis manifestaient jeudi pour le quatrième jour consécutif contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a-t-on appris auprès de leurs représentants.A Pau (Pyrénées-Atlantiques), devenu un des centres de la mobilisation parce que c’est la ville du Premier ministre François Bayrou, des centaines de taxis, 100 selon la police, étaient encore mobilisés jeudi matin, selon Stéphane Abeilhou, l’un des représentants des taxis venus d’Occitanie. Ils demandent à rencontrer Olivier Faure, patron des députés PS, présent jeudi à Pau pour dédicacer son dernier livre.Ils aimeraient aussi rencontrer François Bayrou. “Si le Premier ministre ne souhaite pas de débordement, il doit nous recevoir, sinon il en sera comptable”, a lancé M. Abeilhou. Le réunion du conseil départemental, prévue vendredi matin à Pau, a été reportée à une date ultérieure, en raison de cette mobilisation.A Paris, plusieurs centaines de taxis venus de toute la France bloquaient toujours le boulevard Raspail, près du ministère des Transports, a indiqué l’association Elite Taxi, qui défend les intérêts de la profession. Et un barrage filtrant a été mis en place à l’entrée de l’aéroport Charles-de-Gaulle par une vingtaine de taxis, selon un des organisateurs.L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).La plateforme de VTC Uber a appelé au calme mercredi en regrettant l’agression physique de quatre chauffeurs, “incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène”.Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC. 

L’Union européenne prête à taxer les engrais russes dès juillet

Le Parlement européen a approuvé jeudi une surtaxation des millions de tonnes d’engrais importées de Russie chaque année en Europe, malgré les craintes des agriculteurs d’une envolée des prix mondiaux.Cette nouvelle étape dans le bras de fer entre Moscou et Bruxelles a été soutenue par une large majorité de gauche, du centre et de droite (411 pour, 100 contre et 78 abstentions), tandis que l’extrême droite s’y opposait.Le gouvernement russe a fustigé la mesure. Les Européens “se tirent une balle dans le pied” et vont “se retrouver avec des engrais plus chers”, a lancé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.Dès juillet, l’Union européenne va mettre en place des surtaxes douanières et les augmenter progressivement jusqu’en 2028, afin de couper le robinet des fertilisants azotés venus de Russie et de son allié bélarusse.Plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine, il faut cesser “d’alimenter la machine de guerre” de Vladimir Poutine et “limiter la dépendance des agriculteurs européens à l’égard des engrais russes”, revendique l’eurodéputée lettone Inese Vaidere (PPE, droite), rapporteure de ce texte, qui devra recevoir un ultime feu vert des Etats membres.L’Union européenne a importé 6,2 millions de tonnes d’engrais russes en 2024 et déjà près de 2,5 millions depuis début 2025, soit un quart de ses importations en la matière.”L’origine russe est la plus compétitive en termes de prix” et la logistique de livraisons est “bien établie”, indique Dominique Dejonckheere, cadre du Copa-Cogeca, l’organisation des syndicats agricoles européens.Avec les surtaxes, l’Europe veut empêcher la Russie de passer par ses engrais pour exporter son gaz naturel, matière première principale de fabrication de ces fertilisants azotés.Bruxelles vise surtout une augmentation de la production européenne, pour davantage d’indépendance. La taxation des engrais russes est d’ailleurs applaudie par les industriels de l’UE.”Le temps presse. Cela fait trois ans que nous demandons à l’UE d’agir”, souligne Tiffanie Stephani, chez Yara, l’un des plus gros producteurs d’engrais en Europe.”Les importations russes ont eu un impact massif” avec une “pression” sur les prix, estime-t-elle.- “Punir les agriculteurs” -L’UE va maintenant devoir rassurer les agriculteurs qui s’alarment d’une éventuelle explosion des prix sur l’ensemble du marché.Cette taxation peut être “potentiellement dévastatrice”, a lancé le Copa-Cogeca. “Les agriculteurs européens ne doivent pas devenir des dommages collatéraux” de la situation géopolitique, dit ce lobby agricole.A Berloz, dans le centre de la Belgique, Amaury Poncelet vient d’épandre des engrais azotés. Il se ravitaille auprès d’un négociant à Gant, sans connaître l’origine des fertilisants. Mais ce céréalier et betteravier “ne comprend pas l’idée de l’Union européenne de punir ses agriculteurs” avec la taxe sur les produits russes.”On perd de l’argent à cause de ces décisions européennes qui nous méprisent et nous prennent pour des pions”, grince-t-il.A la Commission européenne, on assure pourtant que toutes les précautions ont été prises pour que le marché ne soit pas affecté. L’exécutif européen insiste sur la progressivité de la mesure, en trois ans. Et promet d’intervenir si les prix grimpent.En cas d’inflation, la Commission pourrait suspendre les taxes douanières sur les engrais d’autres régions pour compenser: Maghreb, Asie Centrale, Etats-Unis, Trinité-et-Tobago ou Nigeria…De son côté, l’entreprise Yara, qui assure comprendre les inquiétudes “légitimes” des agriculteurs, évoque une potentielle hausse limitée des prix du marché de “5 à 10 dollars (4,5 à 9 euros) par tonne en raison de différents coûts logistiques”. Les cours varient, mais la tonne d’engrais à base d’azote vaut quelque 350 euros actuellement. Des voix à droite ont exprimé des réserves et réclamé un report de ces taxes.A l’extrême droite, une série d’élus ont tenté, en vain, de détricoter la proposition. La taxation des engrais russes “ne va pas changer d’un iota la guerre et est extrêmement périlleuse pour nos agriculteurs”, juge l’eurodéputé Thierry Mariani (RN, Patriotes).”C’est une usine à gaz et un suicide économique”, lâche cet élu français, régulièrement pointé du doigt par ses adversaires politiques pour sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine.Echaudée par la colère agricole de 2024, la Commission européenne va surveiller le sujet comme le lait sur le feu. L’exécutif a enchaîné les gestes à l’égard des agriculteurs ces derniers mois, à l’image d’un plan présenté mi-mai pour simplifier la politique agricole commune en allégeant les règles environnementales.

Espagne: TotalEnergies inaugure sa plus grande centrale solaire en Europe

TotalEnergies a inauguré jeudi en Espagne, près de Séville, son plus grand champ solaire en Europe, la centrale de Guillena, d’une capacité installée de 263 mégawatts (MW) d’électricité renouvelable, qui pourra alimenter plus de 150.000 foyers.”Ce champ de centrales solaires produira 515 gigawatt-heure (GWh) par an d’électricité renouvelable, soit l’équivalent de la consommation de plus de 150.000 foyers espagnols”, indique l’énergéticien dans un communiqué.”Ils éviteront l’émission de 245.000 tonnes de CO2 par an”, ajoute-t-il.La majeure partie de l’électricité produite sera vendue par le biais de contrats d’achat d’électricité à long terme (ou “power purchase agreements”) et le restant sera vendu sur le marché de gros.Les “power purchase agreements” (PPA) sont des contrats sur plusieurs années par lesquels les clients achètent leur électricité d’origine renouvelable à un prix prédéfini et stable.Ce projet “contribue à l’ambition de l’Espagne d’atteindre 80% d’énergies renouvelables dans son mix d’ici 2030”, a déclaré Olivier Jouny, directeur des énergies renouvelables chez TotalEnergies.Le groupe est le quatrième fournisseur d’électricité, de gaz et de services associés en Espagne, avec plus de 2 millions de clients particuliers et professionnels.