AFP Business

Le G7 Finances toujours à la recherche de l’unité perdue à quelques heures de la clôture

Les ministres des Finances des pays du G7 ont cherché à minimiser leurs dissensions mercredi au Canada concernant l’économie et le soutien à l’Ukraine, des sujets qui les ont poussés au bord de la rupture depuis le retour de Donald Trump au pouvoir. A quelques heures de la fin de la rencontre jeudi, la probabilité d’aboutir à un communiqué commun semblait toutefois incertaine, d’après les premiers échos des réunions communes et des rencontres bilatérales.La présidence canadienne a fixé comme priorités du G7 Finances de “restaurer la stabilité et la croissance” et de renouveler un soutien sans faille à l’Ukraine.  Un défi pour les grands argentiers et les banquiers centraux du club des économies avancées alors que le président américain remet en question le multilatéralisme, s’est rapproché de Moscou et menace le monde d’un ralentissement économique général.Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant chez eux.Cette question des taxes douanières n’est pas au programme des sessions collectives de travail des ministres. Mais elle constitue la toile de fond des discussions qui se tiennent dans un vaste hôtel au milieu des montagnes où se croisent officiels et touristes en chaussures de randonnée, au sein du parc national de Banff, dans l’ouest du Canada.- “Très productive” -Sans surprise, Scott Bessent est très courtisé par ses homologues, car le ministre des Finances de Donald Trump est vu comme l’une des figures les plus à même d’infléchir sa politique douanière.Celui-ci a seulement affirmé mercredi soir que la journée avait été “très productive”.Même écho du côté du ministre canadien et hôte du G7 Finances, François-Philippe Champagne, qui a estimé que les choses “avançaient bien” sans donner de détails sur la tenue des échanges. Et surtout sans s’avancer sur la diffusion d’un texte commun jeudi. Le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti a dit devant la presse qu’il “espérait” toujours y arriver. Toutefois, selon une source au coeur des négociations, des membres sont prêts à y renoncer si cela génère une nouvelle source de crispation avec les Américains.Cherchant à voir le verre à moitié plein, une source européenne qui participe aux discussions a estimé que la présence de M. Bessent est en soi un signe “positif”. “Au moins, les Américains restent engagés dans le système multilatéral, même si on n’est clairement pas d’accord sur les droits de douane”, selon cette source.Le Japon, par la voix de son ministre des Finances Katsunobu Kato, a redit aux Américains que “les droits de douane étaient extrêmement regrettables” et que cette politique “n’était pas adéquate pour régler les déséquilibres dans les échanges commerciaux”. – “Alignement presque parfait” -Ce G7 Finances est considéré comme un test de cohésion au moment où les coups de canif de Washington dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses des prix.Il s’agit aussi d’une répétition à moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses canadiennes du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors qu’il ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.Face aux Etats-Unis, Européens et Canadiens ont mis en avant leur proximité. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a ainsi vanté M. Champagne au début d’un entretien avec son homologue français Eric Lombard.L’absence de déclaration formelle de soutien à l’Ukraine serait sûrement une déception pour le pays qui est l’invité exceptionnel de cet événement, pour envoyer un “message fort au monde”. Le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko ne s’est pas exprimé mercredi à l’issue de la réunion qui était consacrée à son pays.La ministre britannique des Finances Rachel Reeves a dit à ses homologues qu’il était “temps d’accentuer la pression sur (le président russe Vladimir) Poutine”. 

Automobile: la start-up pionnière de l’électrification des Twingo placée en liquidation

La start-up normande Lormauto, qui récupérait de vieilles Renault Twingo pour les faire passer à l’électrique, a été placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de Caen, a annoncé un de ses cofondateurs.”On a fait sur fonds privés tout ce qu’il fallait pour arriver à l’industrialisation, on a livré les premiers clients”, a indiqué Sébastien Rolo à l’AFP.Fondée en 2020, la start-up Lormauto rachetait des Renault Twingo d’occasion pour y implanter un moteur et des batteries électriques.La conversion des véhicules pour passer à l’électrique a l’avantage d’éviter les pollutions liées à la fabrication d’un véhicule neuf. Mais la pratique reste chère, réservée pour l’instant à des voitures de collection.Electrifiée dans une usine et dotée d’une autonomie de 100 km, la Twingo devait être vendue 20.000 euros, entretien compris, avec une option de rachat par l’entreprise au bout de quelques années.Lormauto avait livré un premier véhicule début 2024 à la région Normandie et comptait 900 acheteurs intéressés, selon M. Rolo.Pour lancer la production à un rythme industriel, la société attendait le versement de la deuxième tranche d’une subvention de l’Etat, dans le cadre du dispositif France 2030, a souligné Sébastien Rolo. Quatre investisseurs privés étaient prêts à s’engager, selon lui.La société basée à Argences (Calvados), à l’est de Caen, comptait 7 salariés.M. Rolo a notamment mis en cause Bpifrance qui  “n’a pas voulu déroger aux règles” pour accorder à Lormauto une deuxième tranche de subventions de 1,9 millions d’euros. “Ils pensaient qu’on n’y arriverait pas, c’est l’idée même du rétrofit qui gêne”, a-t-il souligné.La Bpifrance a répondu mercredi que cette deuxième tranche restait bien soumise à la condition d’une levée de fonds auprès d’investisseurs privés.”Bpifrance croit au rétrofit et a accompagné Lormauto depuis sa création, en finançant significativement l’entreprise”, a souligné une porte-parole. Bpifrance avait cependant renoncé à investir directement dans la société après avoir interrogé le Fonds Automobile (FAA), abondé par Stellantis, Renault et l’Etat. “Le positionnement de la solution Lormauto, notamment en termes de prix, ne lui a pas permis de se développer comme envisagé”, avait conclu le FAA, mettant en cause les perspectives annoncées par les dirigeants de Lormauto, selon Bpifrance.

Bousculé par Trump, le G7 Finances en quête d’unité sur l’économie et l’Ukraine

Les ministres des Finances des pays du G7 cherchent mercredi au Canada à retisser des liens pour parler d’une voix commune en matière d’économie et de soutien à l’Ukraine, malgré les lignes de fracture apparues depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.Pour cette réunion, qui se déroule jusqu’à jeudi dans le parc national de Banff au coeur des Rocheuses (ouest), la présidence canadienne a fixé comme priorité de “restaurer la stabilité et la croissance”. Un immense défi pour les grands argentiers et les banquiers centraux du club des économies avancées alors que la politique du président américain (“America First”, l’Amérique d’abord) remet en question le multilatéralisme et menace le monde d’un ralentissement économique général. Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant chez eux.Et, bien que cette question des taxes douanières ne soit pas au programme des sessions collectives de travail des ministres, elle constitue la toile de fond de toutes les discussions.Malgré l’enjeu, c’est sur un ton jovial que François-Philippe Champagne, le ministre canadien des Finances, a accueilli mercredi les autres membres du G7 – Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie, auxquels s’ajoute l’Union européenne – avant de les inviter à se mettre “au boulot”.Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial “de l’histoire” et le G7 doit prendre ses responsabilités, a-t-il déclaré à l’AFP mardi.- Figure conciliante -Entre les sessions de travail communes, dont une mercredi sur l’Ukraine, les ministres se retrouvent pour des entretiens bilatéraux.Et évidemment au centre du jeu se trouve Scott Bessent.Le secrétaire américain au Trésor est vu comme l’une des figures les plus conciliantes de l’administration Trump 2.0, alors que les membres du G7 cherchent depuis des semaines à convaincre les Américains de rabaisser les droits de douane.Selon une source européenne qui participe aux discussions, sa présence est un signe “positif”. “Au moins les Américains restent engagés dans le système multilatéral, ajoute cette même source, même si on n’est clairement pas d’accord sur les droits de douane.”- Répétition -Ce G7 Finances est donc considéré comme un test de cohésion au moment où les coups de canif de Washington dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses de prix.Il s’agit aussi d’une répétition à moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses, du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors qu’il ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.Face aux Etats-Unis, Européens et Canadiens mettent en avant leur proximité. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a ainsi vanté M. Champagne au début de son entretien avec son homologue français Eric Lombard.”On est optimistes sur ce qu’on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable”, a ajouté M. Lombard.Mais pour ne pas froisser les Américains, les membres du G7 sont prêts à renoncer à un communiqué final, selon une source au coeur des négociations.Cela constituerait sûrement une déception pour l’Ukraine, qui est l’invité exceptionnel de cette rencontre, pour envoyer un “message fort au monde”, selon la présidence canadienne. Le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko est venu plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.

Wall Street termine en forte baisse, s’inquiète des négociations budgétaires américaines

La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, minée par le mégaprojet budgétaire de Donald Trump actuellement examiné par le Congrès, qui fait craindre à certains un creusement du déficit américain.Le Dow Jones a reculé de 1,91%, l’indice Nasdaq a lâché 1,41% et l’indice élargi S&P 500, 1,61%.”Les investisseurs commencent à s’inquiéter du fait que le projet de loi budgétaire de Trump (…) ne réduise pas la dette, mais au contraire, vienne l’alourdir”, résume auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Ce mégaprojet, voulu par le président américain, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.A lui seul, le volet fiscal pourrait creuser le déficit de près de 3,8 milliards de dollars, selon une agence non-partisane du Congrès.De nombreux analystes ne s’attendent en effet pas à ce que les réductions de dépenses prévues dans le texte soient suffisantes pour compenser les baisses d’impôts, d’où une hausse du déficit.”Le gouvernement va (…) tenir ses promesses électorales de réduire les impôts. Et cela ne fera qu’alourdir la dette des États-Unis”, avance M. Stovall. Dans ce contexte, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans a touché mercredi son plus haut niveau depuis le mois de février.Vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,59%, contre 4,48% la veille en clôture. En journée, il a touché 4,60%.Ce mouvement des obligations ravive le débat sur la vente et la perte des confiance des investisseurs dans les actifs américains.La hausse actuelle des rendements dépasse le niveau atteint en avril, lorsque les craintes concernant les droits de douane imposés par M. Trump avaient entraîné une chute du prix des actifs en provenance des Etats-Unis, dont les actions et le dollar.Ailleurs, au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés Target a nettement reculé (-5,22% à 93,00 dollars), minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché. Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.Alphabet – maison mère de Google – a gagné de 2,79% à 168,56 dollars après avoir annoncé mardi lancer un nouveau mode de recherche en ligne avec de l’intelligence artificielle (IA) renforcée, contre-attaquant après les assauts de la concurrence des assistants IA dont ChatGPT.Le groupe a aussi annoncé qu’il allait ajouter des publicités à cette nouvelle fonctionnalité.L’assureur UnitedHealth, l’une des plus grandes pondérations du Down Jones, a encore une fois perdu du terrain (-5,78% à 302,98 dollars), plombé notamment par une réévaluation à la baisse de la part de la banque HSBC.Après une ouverture à l’équilibre, le constructeur automobile Tesla a finalement chuté (-2,68% à 334,62 dollars). Le patron du groupe, Elon Musk, a affirmé mardi que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.

OpenAI s’attaque aux appareils connectés, avec le designer historique d’Apple aux commandes

Le designer historique d’Apple Jony Ive, qui a notamment dirigé la création de l’iPhone, va intégrer, avec son équipe, OpenAI, avec “la mission de concevoir une famille d’appareils” connectés facilitant l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, a indiqué mercredi son patron Sam Altman.L’événement marque une nouvelle étape pour OpenAI, qui va désormais chasser sur les terres des équipementiers électroniques, en premier lieu Apple, dont le titre a chuté de plus de 2% en Bourse après cette communication.Techniquement, la jeune société io fondée par Jony Ive va être absorbée par le géniteur de ChatGPT, a précisé son directeur général dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter).Selon plusieurs médias, l’opération valorise io environ 6,5 milliards de dollars. Sollicité par l’AFP, OpenAI n’a pas donné suite dans l’immédiat.”Les produits que nous utilisons pour nous connecter et utiliser cette technologie inimaginable remontent à plusieurs décennies”, explique Jony Ive dans la vidéo, qui prend la forme d’un dialogue avec Sam Altman dans un café de San Francisco.”Il y a probablement autre chose à faire”, souligne-t-il.Jony Ive et OpenAI collaborent déjà depuis deux ans, a rappelé Sam Altman, dans un partenariat qui a abouti à des “designs concrets”.”Si je voulais demander aujourd’hui quelque chose à ChatGPT (…) je prendrais mon ordinateur port²able, je l’allumerais, je lancerais un navigateur internet, je taperais pour expliquer ce dont il s’agit”, a décrit Sam Altman dans la vidéo.”Je pense que cette technologie mérite quelque chose de mieux”, a-t-il conclu.Le patron d’OpenAI a révélé que l’équipe de Jony Ive avait déjà mis au point un prototype d’appareil connecté, sans plus de précision. “J’ai pu le tester et c’est un des appareils technologiques les plus cools que le monde ait jamais vu.”La bataille de l’IA générative se joue en grande partie sur le terrain de son utilisation au quotidien, qui serait facilitée par des appareils de nouvelle génération.Les grands acteurs de l’IA générative ont rapidement décliné leurs assistants numériques sous forme d’applications accessibles sur un smartphone, mais n’ont pas encore proposé d’appareil imaginé avec l’intelligence artificielle en tête.Fin février, Amazon a présenté une version modernisée de son assistant vocal Alexa, baptisée Alexa+ et dopée à l’IA, destinée prioritairement aux appareils connectés, au domicile principalement, tels les enceintes ou les télévisions intelligentes.- Mauvaise nouvelle pour Apple -En avril 2024, la jeune société Humane a lancé son AI Pin, un gagdet carré de quelques centimètres de côté qui se porte comme un badge ou une broche sur un vêtement.Il contenait un mini-ordinateur capable, grâce à l’IA générative, de répondre à des questions posées à l’oral, prendre des photos, passer des appels téléphoniques ou traduire des propos dans une autre langue.Mais son prix (699 dollars), considéré comme trop élevé, ainsi que ses capacités jugées limitées, ont pénalisé cette invention, qui n’a jamais trouvé son public.Le groupe informatique HP a fini par racheter, en février, la majeure partie de la technologie et des brevets utilisés par Humane, pour 116 millions de dollars, signant l’acte de décès de l’AI Pin.De nombreuses entreprises technologiques ont aussi lancé des lunettes connectées et utilisant l’IA générative, le modèle le plus connu étant les Ray-Ban Meta.Le Britannique Jony Ive a été employé d’Apple de 1992 à 2019, période durant laquelle il a supervisé la mise au point de tous les grands produits de la marque de l’iMac aux AirPods, en passant par l’iPod, l’iPhone et l’Apple Watch.Ces équipements ont relancé la firme à la pomme, au point d’en faire la troisième capitalisation boursière mondiale et une référence en matière de design et d’esthétique.En moins de trois ans, OpenAI est passé du statut de start-up de recherche à géant des logiciels grand public, acteur majeur des infrastructures physiques d’IA avec le projet Stargate, en attendant de faire son entrée sur le marché des objets connectés.Même si l’entreprise californienne n’a encore livré aucun calendrier quant à la production d’un ou plusieurs appareils de nouvelle génération, cette annonce fait encore monter la pression pour Apple.Quasiment un an après avoir annoncé, lors de sa grande conférence des développeurs (WWDC), l’intégration d’une multitude de fonctionnalités d’IA générative à son nouvel iPhone 16, le groupe de Cupertino (Californie) tarde à les mettre en place.Apple a également repoussé la mise en ligne de la version actualisée de son assistant vocal Siri à l’an prochain, au mieux.

“Il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, estime Bernard Arnault

Bernard Arnault, PDG de LVMH, a estimé mercredi qu'”il (était) très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées”, alors qu’il était interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron. “Je crois qu’il est très mauvais pour l’Etat de se mêler de la gestion des entreprises privées et en général, ça mène à la catastrophe”, a déclaré Bernard Arnault interrogé par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises.”Je ne pense pas qu’il soit très opportun de tenir compte des conseils de ce genre, d’où qu’ils viennent”, a-t-il ajouté.”Je considère que le groupe LVMH est peut être le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40″, a-t-il aussi déclaré. En janvier, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Hennessy, Moët et Chandon, Givenchy…) avait créé la polémique en déclarant que les mesures fiscales françaises envisagées dans le budget 2025, notamment une surtaxe pour les grandes entreprises, étaient “une incitation à la délocalisation”. Il revenait des Etats-Unis où il avait assisté en bonne place à l’investiture de Donald Trump. Le groupe LVMH possède trois ateliers Louis Vuitton aux Etats-Unis, dont un au Texas.”Quand j’ai repris le groupe LVMH, et notamment Louis Vuitton en 1989, ils produisaient déjà aux Etats-Unis. Donc il n’y a rien de nouveau sous le soleil”, a-t-il dit mercredi.”Je dirais que, aujourd’hui, c’est un avantage parce qu’il y a cette menace des droits de douane américains dont on ne sait pas encore exactement où ils vont aller”, selon Bernard Arnault.”Lorsqu’un de mes concurrents dit qu’il n’a pas envie de fabriquer aux Etats-Unis, pays où ses ventes ont baissé fortement, ça ne me surprend pas. Mais nous, on n’est pas dans ce cas là. Nos ventes augmentent”, a-t-il ajouté.Le 13 mai, son concurrent François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, propriétaire des marques Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga, interrogé par la même commission et sur le même sujet avait déclaré que “ça n’aurait pas de sens d’avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas”.Bernard Arnault a appelé l’Europe à prendre exemple sur “les Anglais qui ont très bien négocié”. “L’Europe est un allié traditionnel des Etats-Unis et réciproquement. Et Monsieur Trump est très ouvert à ça”, a déclaré le PDG de LVMH qui a de nouveau été reçu début mai à la Maison Blanche par le président américain, qui les a qualifiés de “très bons amis”.”Si on le menace, si on lui dit +soit nous on arrive, on va prendre telle ou telle mesure, soit on ne veut plus que nos entreprises investissent aux Etats-Unis+, on aura le résultat inverse”, a expliqué M. Arnault.Il a notamment déclaré que “pour la France, le risque est majeur” pour le secteur du cognac qui emploie en Charente 80.000 personnes et dont 80% des ventes dans le monde se font en Chine et aux Etats-Unis. “On sous-estime le problème”, selon lui et si les tensions commerciales demeurent, “il sera trop tard et on va être dans les plans sociaux, ça va être une catastrophe”.

Bousculé par Trump, le G7 Finances au chevet de l’économie mondiale

Les ministres des Finances des pays du G7 ont commencé mercredi leurs discussions autour des perturbations économiques mondiales, l’un d’eux vantant “la qualité” des premiers échanges, malgré les turbulences autour des droits de douane américains.”Buon giorno! Guten Tag! Cher ami, bienvenue au Canada! Welcome my friend!” Le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a accueilli les participants – Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie – avec enthousiasme mercredi. Après la traditionnelle photo de famille avec les montagnes Rocheuses pour décor, le Canada qui préside le G7 cette année a invité les ministres du club des économies avancées et les banquiers centraux à se mettre “au boulot!”.Mardi, juste avant l’arrivée de ses homologues, M. Champagne a affirmé dans un entretien à l’AFP que cette rencontre ferait date. Il s’est aussi dit “prudemment optimiste” quant à l’issue des négociations.Selon lui, il est nécessaire de “restaurer la stabilité et la croissance” même si cela est un “défi” à l’heure où l’exécutif américain a imposé au moins 10% de droits de douane additionnels sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Les économies mondiales se trouvent à un moment crucial “de l’histoire” et ce G7 aura “des conséquences” pour la suite, a estimé le ministre canadien. – “Alignement parfait” -Derrière les sourires, les motifs de division ont augmenté entre les alliés du G7 depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump qui a lancé une offensive protectionniste déstabilisatrice, sans épargner aucun de ses alliés.Cette réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales sera donc considérée comme un test de cohésion au moment où ces coups de canif dans la mondialisation perturbent les chaînes d’approvisionnement, risquent de peser sur la croissance et d’entraîner de nouvelles hausses de prix.Il s’agit aussi d’une répétition à un moins d’un mois du sommet qui réunira les dirigeants des pays du G7, également dans les Rocheuses du 15 au 17 juin. Le Canada recevra Donald Trump pour la première fois depuis son retour au pouvoir alors que ce dernier ne cesse de répéter qu’il rêve d’annexer son voisin du nord.  Depuis des semaines, les membres du G7 cherchent à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et à amadouer son secrétaire au Trésor Scott Bessent, considéré comme une des figures les plus conciliantes de son gouvernement.Dans la journée, plusieurs sessions de travail communes sont organisées, entre lesquelles se glissent des échanges en aparté entre ministres.Le premier entretien bilatéral, mercredi matin, était entre M. Champagne et son homologue français Eric Lombard. Devant les caméras, les deux hommes ont affiché une harmonie inébranlable. “Il y a un alignement presque parfait entre nos visions sur ce qu’on doit faire”, a vanté M. Champagne.”On est optimistes sur ce qu’on peut faire ensemble et il y a une qualité de dialogue ce matin que je trouve très appréciable”, a ajouté M. Lombard.- L’Ukraine invitée -Deux ans et demi après le début de l’invasion russe dans le pays, l’hôte canadien du G7 a voulu envoyer un “message fort au monde” en conviant le ministre ukrainien des Finances Sergii Marchenko.Les “perspectives économiques” pour le pays en guerre doivent aussi être abordées mercredi après-midi.Lors d’une conférence de presse avec son homologue canadien mardi, M. Marchenko a expliqué qu’il allait plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.Il s’agit principalement de convaincre l’exécutif américain qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou au détriment de Kiev.De son côté, Washington pousse pour une condamnation commune des surcapacités de production en Chine, comme source de déstabilisation des industries des autres pays. Mercredi matin, au moment de la photo officielle, M. Bessent a échangé quelques mots avec le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, les deux parties devant se rencontrer notamment sur la question des devises.

Demande par Macron de la suppression du devoir de vigilance: des ONG et syndicats en colère

Plusieurs organisations syndicales et une douzaine d’ONG ont dénoncé le souhait d’Emmanuel Macron de supprimer, au nom de la simplification, la directive européenne sur le devoir de vigilance qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains.L’Union européenne, en plein virage pro-business, a déjà reporté d’un an l’entrée en vigueur de la loi, de 2027 à 2028, malgré les protestations des organisations environnementales.Lundi, lors d’un discours au sommet Choose France, Emmanuel Macron a déclaré “être tout à fait d’accord” avec le chancelier allemand Friedrich Merz “pour aller bien plus vite” en matière de simplification: “la CS3D (directive sur le devoir de vigilance, ndlr) et quelques autres régulations ne doivent pas être simplement repoussées d’un an mais écartées”, a-t-il affirmé.Les deux dirigeants donnent ainsi raison aux patronats des deux pays, qui réclamaient cette suppression plutôt qu’un simple report.Avec cette loi européenne, les grandes entreprises seraient tenues, sous peine de sanctions, de prévenir et de remédier aux violations de droits humains (travail des enfants, travail forcé, sécurité…) et dommages environnementaux (déforestation, pollution…) dans leurs chaînes de valeur partout dans le monde. Y compris chez leurs fournisseurs, sous-traitants et filiales.La directive “était née de la volonté de ne pas voir se réitérer le drame du Rana Plazza”, rappellent mercredi les syndicats français dans un communiqué, en faisant référence à l’effondrement d’un immeuble en 2013 à Dacca, au Bangladesh, dans lequel se trouvaient des ateliers de confection pour des marques internationales. Au total, 1.130 personnes étaient mortes.L’annonce française “va à l’encontre de (ses) précédents engagements pour la responsabilisation des chaînes de valeurs et pour assurer une diffusion et une défense plus large des droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs à travers le globe”, épinglent les organisations syndicales.”Supprimer un texte multilatéral qui régule la domination des multinationales est un contresens historique”, jugent-t-elles encore.Douze ONG, dont Amnesty International, Attac et Oxfam,  ont aussi exhorté mardi M. Macron “à respecter ses engagements et à préserver ce texte fondamental pour responsabiliser les multinationales et protéger les victimes”.”A l’heure où la crise climatique et les inégalités s’aggravent, cette annonce va à rebours des urgences sociales et écologiques”, dénoncent-elles.Selon elles, “ce revirement (de M. Macron) acte un alignement préoccupant de la France avec les politiques brutales du président américain Donald Trump”.WWF France estime, dans un communiqué distinct, qu'”en demandant la suppression d’un devoir de vigilance qu’il avait lui-même poussé, Emmanuel Macron achève de renier ce qui restait de son bilan environnemental”.

Porté par un vent d’optimisme, le bitcoin bat un nouveau record

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record mercredi, poussé par un vent d’optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur qui s’ajoute au soulagement de voir s’atténuer la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump.A plus de 109.856 dollars, il dépasse son précédent record atteint le 20 janvier, jour de l’investiture de M. Trump.Il était redescendu un temps, faute de mesures concrètes immédiates, attendues de pied ferme par le secteur, en faveur des cryptomonnaies et face aux remous sur les marchés provoqués par l’offensive douanière lancée par le président américain.La monnaie numérique profite désormais du “large soutien bipartisan” aux Etats-Unis sur la réglementation des stablecoins, des actifs numériques considérés comme plus sûrs que les jetons plus spéculatifs (tels que le bitcoin), explique John Plassard, de Mirabaud, interrogé par l’AFP.Les démocrates “se sont mis d’accord sur un cadre dicté par les républicains”, souligne l’analyste.Selon Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown, cet optimiste s’ajoute au “soulagement” qui “continue de traverser les marchés financiers que la guerre commerciale” menée par le président américain se soit “atténuée, pour l’instant”.Le bitcoin avait refranchi le 8 mai la barre des 100.000 dollars pour la première fois depuis février après l’annonce d’une trêve dans la guerre commerciale menée par Donald Trump, sous la forme d’un compromis “historique” avec le Royaume-Uni.La pause de 90 jours sur la majeure partie des droits de douane que s’imposaient mutuellement Chine et Etats-Unis a également contribué à améliorer les perspectives économiques.Depuis cet apaisement, “on a une reprise généralisée des actifs risqués et, finalement, les cryptos étaient peut-être légèrement en retard par rapport aux marchés actions, qui ont retrouvé leur niveau d’avant crise, voire même l’ont dépassé”, détaille à l’AFP Stéphane Ifrah, analyste chez Coinhouse, qui observe “un phénomène de rattrapage”.Le cours du bitcoin a également été dopé par les investissements dans les ETF, des produits de placements qui évoluent en fonction de la performance de la cryptomonnaie.- Montagnes russes -La devise numérique avait atteint son précédent record de 109.241,11 dollars le 20 janvier, quelques heures avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.Le républicain avait fait campagne en promettant un second mandat pro-crypto, et notamment la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins, depuis actée.Mais la vague de surtaxes douanières lancée par son administration a par la suite semé l’incertitude sur les marchés financiers.Si elles n’étaient pas directement concernées par ces droits de douane, les devises numériques ont subi leur réputation d’actif particulièrement volatil, et ont un temps été délaissées par les investisseurs au profit de valeurs plus sûres, comme l’or.Début avril, le bitcoin était même tombé sous la barre des 75.000 dollars.Le secteur a aussi connu son lot de controverses cette année, dont la mise en cause du président argentin Javier Milei, qui avait fait en février la promotion de la cryptomonnaie $Libra, dont l’effondrement a engendré selon l’opposition argentine des millions de dollars de pertes pour ses investisseurs.En février encore, des hackers nord-coréens ont dérobé 1,5 milliard de dollars à la plateforme Bybit, un vol historique.Précurseur parmi les devises numériques, né en 2008 du cerveau de son créateur anonyme Satoshi Nakamoto (un pseudonyme), le bitcoin vise depuis son origine à s’affranchir du contrôle des institutions financières.Il s’appuie pour cela sur une technologie (“blockchain”) qui permet d’enregistrer de manière décentralisée et infalsifiable les transactions grâce à un réseau d’ordinateurs dans le monde entier.Vers 17H10 GMT (19H10 à Paris), le bitcoin prenait 1,91% à 108.996,06 dollars.

Google va intégrer de la publicité à son moteur de recherche renforcé à l’IA

Google va ajouter des publicités à ses modes de recherche en ligne renforcés à l’intelligence artificielle (IA), alors que son moteur longtemps dominant est menacé par la concurrence des services d’IA générative comme ChatGPT.”Aujourd’hui, nous étendons les publicités dans +AI Overviews+ aux ordinateurs de bureau, et nous introduisons les publicités dans AI Mode afin de créer de nouvelles opportunités pour nos clients”, a indiqué mercredi Vidhya Srinivasan, vice-président chargé de la publicité et du commerce sur Google, lors de l’événement marketing annuel de l’entreprise.Le géant américain des technologies propose depuis un an les “AI Overviews”, des réponses rédigées aux requêtes des utilisateurs, qui apparaissent dans un cartouche au-dessus des traditionnels liens vers les sites web.Mardi, il a annoncé le lancement aux Etats-Unis (dans un premier temps) de “AI Mode”, qui va encore plus loin : l’outil fournira des rapports détaillés et des graphiques, et va bientôt tester des réponses personnalisées en fonction des utilisateurs, s’ils ont donné accès à leur historique de recherche ou leur boîte mail.D’après Vidhya Srinivasan, la fonction AI Overviews apporte “plus de satisfaction” aux utilisateurs, et les encourage à faire des recherches “plus souvent”, y compris des requêtes commerciales, ce qui crée “davantage d’opportunités pour les annonceurs”.Sur AI Mode, ses équipes vont tester des réponses longues et détaillées intégrant des “publicités utiles”, comme par exemple un tutoriel complet rédigé, avec une annonce en rapport avec la question posée.L’objectif est de proposer des “publicités qui n’interrompent pas les clients, mais les aident à découvrir un produit ou un service”, a-t-il assuré.- Nouveaux rivaux -A l’origine limités à un corpus (immense) de données, les assistants IA marchent désormais sur les plates-bandes de Google, grâce à leur accès à internet.Perplexity AI, une start-up de San Francisco, ambitionne de devenir le principal rival du moteur de recherche dominant.ChatGPT surfe aussi sur le web pour apporter des réponses directes à ses utilisateurs, et a même ajouté, fin avril aux Etats-Unis, un service de shopping, qui va être progressivement accessible à l’ensemble de ses marchés.La plateforme star d’OpenAI propose ainsi des idées de produits avec une brève description, un résumé des avis de consommateurs et des liens vers les sites marchands pour procéder à l’achat final.Ces options “sont sélectionnées de manière indépendante et ne sont pas des publicités”, a précise la société, marquant sa différence avec Google, qui offre la possibilité aux marques de payer pour améliorer leur position dans les résultats de recherche.Aucun des grands assistants d’IA générative n’avait encore intégré de la publicité, comme va le faire Google, même si OpenAI étudie cette possibilité depuis plusieurs mois, selon plusieurs médias américains.Vidhya Srinivasan a aussi présenté de nouveaux outils pour les annonceurs, notamment pour générer plus facilement des illustrations et des vidéos grâce à ses modèles d’IA générative spécialisés, Veo et Imagen.Outre la pression de ses rivaux, Google affronte aussi le gouvernement américain dans deux affaires judiciaires majeures liées à sa position dominante sur internet.La firme de Mountain View a été jugée coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne ainsi que sur le marché de la publicité numérique. Le parquet réclame des cessions d’activités, comme le navigateur Chrome.