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Les contrôleurs aériens français annoncent une nouvelle grève le 18 septembre

Le syndicat majoritaire chez les contrôleurs aériens français a annoncé une nouvelle grève le jeudi 18 septembre, invoquant un “échec du dialogue social”, dans un communiqué consulté jeudi par l’AFP.Plusieurs journées de grève des contrôleurs aériens ont déjà fortement perturbé le trafic aérien au cours des derniers mois, à l’appel de différentes organisations syndicales.Le SNCTA (60% des voix dans la profession) prévoit de déposer un préavis de grève nationale courant de la prise de service au matin du 18 à la fin du service de nuit le lendemain, indique le syndicat dans un communiqué publié mardi sur son site.Le SNCTA demande le “rattrapage intégral de l’inflation” en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession.”Depuis plusieurs années, la gouvernance du contrôle aérien s’inscrit dans une relation marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes”, accuse le SNCTA. Le syndicat demande “un changement profond du management de la direction des opérations”.Plusieurs aéroports français comme Montpellier ou Perpignan avaient été paralysés le 17 décembre 2024 après un appel à la grève du SNCTA.Mais le syndicat majoritaire n’avait pas appelé à la grève lors de la mobilisation des 3 et 4 juillet, à l’appel de l’UNSA-ICNA et de l’USAC-CGT. Celle-ci avait provoqué l’annulation de près de 3.000 vols et de nombreux retards, affectant des centaines de milliers de personnes en France et dans le reste de l’Europe. Le SNCTA affirme avoir “privilégié le dialogue social et formulé des propositions concrètes à de nombreuses reprises”, mais que “force est de constater que ce dialogue infructueux bloque désormais toute perspective d’avancée et de réforme”.

Automobile: Lotus taille dans ses effectifs, mettant en avant les droits de douane

L’emblématique constructeur de voitures de sport anglaises Lotus a annoncé jeudi un plan de restructuration et pourrait supprimer “jusqu’à 550 postes”, plus de 40% de son effectif au Royaume-Uni, mettant en avant les droits de douane américains.Cette restructuration “est nécessaire pour assurer un avenir durable à l’entreprise dans un environnement automobile en constante évolution, marqué par l’incertitude liée aux changements rapides des politiques mondiales, notamment en matière de droits de douane”, a indiqué Lotus dans une déclaration transmise à l’AFP.Les constructeurs automobiles britanniques ont été très touchés par la vague de droits de douane imposée à partir d’avril par le président américain Donald Trump, qui veut rapatrier la production aux États-Unis.Un accord entre Londres et Washington a finalement été conclu, entré en vigueur fin juin, réduisant les droits de douane pour les automobiles britanniques de 27,5% à 10% (dans la limite de 100.000 véhicules par an), mais ceux-ci restent plus élevés qu’avant.Lotus Cars, filiale du groupe chinois Geely, possède plusieurs sites au Royaume-Uni, dont le principal est son usine de Hethel dans le Norfolk (est de l’Angleterre). Elle emploie dans le pays 1.300 personnes. Une autre usine Lotus à Wuhan, en Chine, est détenue directement par la maison mère.Malgré cette cure d’amaigrissement, la marque assure “rester pleinement engagée au Royaume-Uni, et le Norfolk restera le siège de Lotus pour les voitures de sport, le sport automobile et le conseil en ingénierie”.En juin déjà, Lotus avait assuré n’avoir “aucun projet” de fermer l’usine, après des informations de presse en ce sens. Mais selon le Financial Times, le groupe explore la possibilité de produire des voitures aux États-Unis en réponse à la hausse des droits de douane imposée par M. Trump.Lotus, cotée à New York et qui doit publier vendredi ses résultats semestriels, avait fait état au premier trimestre d’une perte réduite d’un tiers grâce à des charges d’exploitation en baisse.Mais le nombre de véhicules vendus avait fondu de plus de 40% sur la période, en raison notamment de la transition de la marque vers de nouveaux modèles électriques.De manière générale les exportations de voitures britanniques vers les États-Unis, qui avaient connu une chute brutale due aux droits de douane au deuxième trimestre, ont rebondi en juillet avec l’entrée en vigueur de l’accord commercial entre Londres et Washington, selon des chiffres publiés un peu plus tôt jeudi par l’organisme sectoriel SMMT.

La Bourse de Paris, prudente, clôture en légère hausse

La Bourse de Paris a fini en légère hausse jeudi, prudente face à la situation politique et budgétaire en France, dans l’attente du vote de confiance du 8 septembre à l’Assemblée nationale. Le CAC 40 a pris 0,24%, en hausse de 18,67 points, à 7.762,60 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 34,12 points (+0,44%).”L’incapacité de François Bayrou à faire passer les coupes budgétaires nécessaires inquiète le marché et menace de provoquer une nouvelle crise politique en France”, a souligné Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique de XTB.Le Premier ministre a poursuivi jeudi devant le Medef sa campagne pour remporter le vote de confiance du 8 septembre à l’Assemblée, mais sa démarche paraît vouée à l’échec tant les oppositions politiques, invitées à le rencontrer la semaine prochaine, considèrent que “la page est tournée”.Les marchés craignent que “l’incertitude politique bloque les velléités d’investissement et de consommation, ce qui freinera la croissance”, selon Kevin Thozet, membre du comité d’investissement chez Carmignac, interrogé par l’AFP.Dans ce contexte, le taux d’intérêt à échéance dix ans de la dette française a atteint 3,47%, en baisse par rapport à la veille (3,51%). Mais l’écart avec son équivalent allemand, référence en Europe, baptisé le “spread”, a atteint 0,78 points, contre 0,70 point en début de semaine, avant l’annonce du vote de confiance par François Bayrou.Les investisseurs attachent également une attention particulière à la comparaison entre le taux français et celui de l’Italie, longtemps vue comme la lanterne rouge de la zone euro, qui s’établissait à 3,54% jeudi. Autre point d’attention des investisseurs: la croissance aux Etats-Unis, qui a atteint 3,3% en rythme annualisé au deuxième trimestre, selon une estimation officielle actualisée parue jeudi, soit plus que ce qui avait été auparavant calculé et davantage qu’attendu par les marchés.De quoi relativiser les espoirs d’une baisse rapide des taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed) en septembre. Le rendement américain à deux ans, le plus sensible à la politique monétaire, grimpait à 3,64%, contre 3,61% la veille en clôture.”Pour l’instant, il ne semble pas y avoir péril dans la demeure sur la croissance aux Etats-Unis. Une baisse des taux pourrait donc provoquer surchauffe de l’économie”, a estimé Kevin Thozet.Pernod Ricard grimpeLe géant des spiritueux Pernod Ricard a pris 1,37% à 100,40 euros, après avoir publié des résultats annuels, pour son exercice décalé 2024-2025, légèrement supérieurs aux attentes du marché.Rémy Cointreau a gagné pour sa part 1,02% à 54,65 euros.

Grèce: les fonctionnaires en grève contre de nouvelles règles disciplinaires

Le secteur public grec est à l’arrêt jeudi en raison d’une grève de 24h lancée à l’appel du syndicat de la fonction publique Adedy, pour protester contre un projet de réforme mettant en place de nouvelles règles disciplinaires pour les fonctionnaires.Le mouvement n’affecte toutefois pas les transports aériens, maritimes ou urbains.”Cette loi va rendre les licenciements plus faciles et va criminaliser les actions syndicales”, a estimé auprès de l’AFP Vassilis Katralis, du syndicat des enseignants. Selon Adedy, le projet de loi prévoit notamment de changer la composition des conseils disciplinaires en excluant des représentants des travailleurs et des magistrats. Elle accélère également la procédure du conseil disciplinaire “au détriment des fonctionnaires jugés”, selon le syndicat. Pour appuyer l’appel à la grève, des centaines de personnes, selon l’AFP, se sont rassemblées sur la place Syntagma dans le centre d’Athènes et à Thessalonique, deuxième ville grecque (nord) pour exprimer leur opposition à “la tentative de criminaliser l’action syndicale, sociale et politique”.Le ministre de l’Intérieur, Theodoros Livanios, avait expliqué fin juillet que la réforme visait à améliorer “le fonctionnement de l’administration publique et renforcer la transparence et l’efficacité du secteur”. Les conseils disciplinaires prennent souvent un grand retard, dans de nombreux cas jusqu’à six ans, pour juger une affaire, ce qui “freine la productivité du secteur”, selon lui.”L’accélération du processus disciplinaire est très importante, tant pour les employés, qui ne doivent pas faire face à des procédures disciplinaires prolongées, que pour les services où ils travaillent”, souligne le ministre.Cette réforme intervient sur fond d’un récent scandale qui éclabousse le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis, concernant des fraudes aux aides agricoles de l’UE et qui avait entraîné en juin la démission d’un ministre et des trois ministres adjoints. Une enquête en cours menée par les procureurs de l’Union européenne a révélé un usage abusif généralisé des fonds par l’Autorité grecque de paiement des aides de la politique agricole commune (OPEKEPE).Selon l’Adedy, le gouvernement tente d’imputer les erreurs de responsables politiques aux employés de l’OPEKEPE. Il dénonce la mutation d’une haute fonctionnaire de l’OPEKEPE après avoir coopéré avec les procureurs européens pour révéler ce scandale.Le projet de loi sur les nouvelles règles disciplinaires a été soumis pour un vote au Parlement qui aura lieu d’ici vendredi, selon une source parlementaire.

“Un ouragan”: les pêcheurs de crustacés britanniques victimes d’une invasion de poulpes

Lorsque le pêcheur Brian Tapper a contrôlé ses 1.200 casiers à crabes dans les eaux au large du sud-ouest de l’Angleterre, il a eu une série de mauvaises surprises. Le réchauffement des océans est montré du doigt. En mars et avril, les casiers étaient presque entièrement vides. A partir de mai, ils étaient remplis de poulpes, puis le mois dernier ils sont à nouveau revenus quasiment vides.  Le phénomène est observé le long de la côte du Devon et du sud des Cornouailles au Royaume-Uni, où une prolifération de poulpes, sans précédent dans les eaux britanniques, bouleverse le secteur de la pêche. Ces mollusques à tentacules sont notoirement voraces, engloutissant des crustacés comme les crabes et les coquillages.L’épouse de Brian Tapper a déjà fermé son usine de transformation de crabes sur le quai en raison de la diminution des prises. Et lui doute de parvenir à maintenir son activité à flot. “C’est comme un véritable ouragan pour nous”, dit Brian Tapper à l’AFP sur le port de Plymouth, où ses trois bateaux de pêche au crabe sont à l’arrêt. Cet homme de 53 ans estime que sa prise a diminué de moitié. Sans une reprise, elle va baisser des quatre cinquièmes d’ici fin 2025, s’inquiète-t-il. Un réchauffement de la mer depuis un an et demi dans la région et au-delà est tenu pour responsable de la prolifération des poulpes, qui affectionnent les eaux chaudes.Les experts du climat soulignent que les activités humaines, comme la combustion des énergies fossiles qui libère du carbone, joue un rôle essentiel dans la hausse de la température des océans. “Je pêche ici depuis 39 ans et je n’ai jamais vu des poulpes comme ça”, déplore Brian Tapper. “Je n’ai jamais vu un changement instantané comme celui-ci. C’est si rapide (…). Le crabe ne reviendra pas avant que j’arrête de travailler”, craint-il.- Du poulpe au menu –  Les pêcheurs britanniques ont ramassé plus de 1.200 tonnes de poulpe au cours des six premiers mois de 2025. Sur la même période en 2023, c’était moins de 150 tonnes, et moins de 80 tonnes sur les six premiers mois de 2024, selon la Marine Management Organisation, une agence gouvernementale.La pêche de crustacés, comme le tourteau, a elle considérablement diminué en 2025.Les poulpes “mangent nos espèces indigènes à un rythme que personne ne peut imaginer. C’est effrayant”, déclare Sue MacKenzie, qui travaille pour l’entreprise locale Passionate About Fish.Des pêcheurs ont bénéficié d’un certain répit en vendant des poulpes. Des restaurants ont adapté leur carte en proposant du poulpe, faute de crustacés.Mais cela n’a pas duré, le nombre des poulpes ayant chuté en juillet.”Nous sommes vraiment préoccupés par l’impact sur les stocks de crustacés dans le sud-ouest”, affirme Beshlie Pool, responsable de l’association des pêcheurs de coquillages dans le South Devon et la Manche, qui représente plus de 50 bateaux.Chris Kelly, qui pêche “un peu de tout” avec son bateau de 7 mètres, en utilisant des casiers, des filets et des lignes, fait partie de ceux qui ont obtenu de bons prix en vendant des poulpes.”Mais nous ne capturons pas de homards, et à long terme, on se demande ce que ça va impliquer pour les stocks”, souligne-t-il. Des responsables locaux et nationaux ont commandé une étude sur la situation. Un premier rapport doit être publié en octobre.Selon Bryce Stewart, chercheur de l’Université de Plymouth qui dirige cette étude, les précédentes proliférations de poulpes au Royaume-Uni, en 1899, dans les années 30 et en 1950, ont toutes été précédées d’un réchauffement de la mer. Il soupçonne que les poulpes se reproduisent dans les eaux locales et y survivent pendant l’hiver.Les poulpes à longs bras de l’Atlantique, aussi bien mâles que femelles, qui vivent généralement environ 18 mois, meurent généralement peu de temps après s’être reproduits. Cela pourrait expliquer leur disparition soudaine.Bryce Stewart est souvent interrogé pour savoir si les pieuvres vont désormais rester dans les eaux du sud-ouest. Sa réponse? “Probablement”. 

Pousser “l’afro-luxe” sur la scène mondiale: l’ambition de la Nigériane Reni Folawiyo

Avec son architecture moderne, un cube rouge et noir, Alára, premier concept-store de mode et de décoration de luxe d’Afrique de l’Ouest, saute aux yeux dans le paysage de Lagos, la mégapole nigériane. Fondé il y a dix ans par la Nigériane Reni Folawiyo, il s’est imposé comme un temple de “l’afro-luxe”.”Alára, c’est mon regard et ma vision de ce à quoi ressemble une célébration de l’Afrique”, confie la femme d’affaires de 60 ans, lunettes de soleil aux verres roses sur le nez.Le bâtiment, qui reproduit les motifs de l’adire, un tissu traditionnel nigérian, incarne ce “jeu entre tradition et modernité” qui lui est cher et la boutique propose des créations mêlant designers africains et grandes marques occidentales, objets de décoration et livres.A l’intérieur, tout en sobriété chic, murs noirs et escalier en béton blanc, les créations s’affichent comme des oeuvres d’art, à des prix divers, mais hors de portée de l’immense majorité de la population nigériane, dont la moitié vit dans la pauvreté selon la Banque mondiale.Une robe verte de la marque nigériane Eki Kere s’affiche à 325.000 nairas (211 dollars) et côtoie une robe multicolore de la designer Onalaja à 2,3 million de nairas (1.500 dollars). Juste à côté, une poterie de la marque sud-africaine Sandile B Cele à 290.000 nairas est posée sur une table à 3 millions de nairas (2.000 dollars) du Salù Iwadi Studio sénégalo-nigérian.Avocate de formation, épouse du millionnaire Tunde Folawiyo et fille d’un éminent juriste, Lateef Adegbite, Reni Folawiyo est devenue au cours de la dernière décennie une figure incontournable du monde de la mode et du design en Afrique.Elle affirme avoir voulu créer un “outil”, plus qu’une simple boutique, capable d’accroître la visibilité de l’afro-luxe au-delà de l’Afrique et de toucher un public plus large, après avoir “lutté” pour convaincre “ses partenaires de la pertinence de son projet”, il y a plus de dix ans.- Valoriser les créateurs et les savoirs-faire -Son attrait pour la mode et le design puise ses racines dans sa culture yoruba, riche en tissus traditionnels, couleurs vives, bijoux symboliques et cérémonies fastueuses. Ses nombreux voyages à travers en Afrique l’ont également nourrie.Le Sénégal l’a marquée par son “design brut”, la Côte d’Ivoire par “la sophistication” de son artisanat, et le sud-ouest du Nigeria, où elle a grandi, par “son énergie créative”.”Beaucoup de belles choses que les personnes fabriquaient dans différentes régions d’Afrique n’étaient pas mises en valeur comme elles auraient dû l’être, selon moi”, déplore-t-elle, ajoutant que leur richesse culturelle était souvent éclipsée par des objets venus d’autres continents. Au Nigeria, l’une des premières économies d’Afrique, où une élite de riches acteurs du pétrole et du gaz cohabite avec l’extrême pauvreté d’une grande partie de la population, l’entrepreneuse défend un luxe puisant sa richesse dans les savoirs-faire artisanaux.”Une grande partie de notre savoir-faire, de notre créativité et de notre héritage se trouve dans nos zones rurales”, ajoute Reni Folawiyo.Derrière la boutique, située sur Victoria Island, un des quartiers les plus cossus de Lagos, Reni Folawiyo a installé NOK, un restaurant africain contemporain, dont la carte a été pensée par le chef sénégalais Pierre Thiam.- Dépasser les frontières -Et rien ne fait plus plaisir à celle que certains designers de Lagos ont surnommé “l’audacieuse” que quand des créateurs africains se font connaître hors du continent, lors d’événement prestigieux, notamment grâce à certaines stars de la musique nigériane jouant le rôle d’ambassadeurs.Lors du très select Met Gala à New York en mai dernier, les superstars de l’afrobeats Tems, Burna Boy et Ayra Starr étaient habillées par le créateur britannico-ghanéen Ozwald Boateng.Mme Folawiyo a entamé des collaborations avec des partenaires hors du continent comme le musée de Brooklyn ou le musée d’art du comté de Los Angeles, aux Etats-Unis.”Nous pensons qu’à l’heure actuelle, la meilleure façon de donner une visibilité aux designers en dehors de l’Afrique est de nouer des partenariats avec des institutions reconnues” et “repectées”, explique-t-elle.Reni Folawiyo organise aussi des défilés de mode à l’étranger, comme le CARIFESTA XV, à la Barbade, fin août.Selon elle, l’avenir du luxe africain repose sur un équilibre entre “créativité”, “structure solide” et “transmission des savoirs aux générations futures”.

Le ministre de l’Economie Eric Lombard “convaincu qu’on aura dans les délais un budget pour 2026

Le ministre de l’Economie Eric Lombard s’est dit jeudi “convaincu qu’on aura dans les délais un budget pour 2026”, alors que se déroulera le 8 septembre au Parlement un vote de confiance pour l’instant mal engagé pour François Bayrou.M. Lombard, qui s’exprimait devant la Rencontre des entrepreneurs de France, rendez-vous d’été annuel du Medef, a par ailleurs assuré que “l’ISF est complètement écarté” de ce budget, sans exclure qu’il y ait des “discussions sur le partage de l’effort” à fournir pour trouver les 44 milliards d’euros d’efforts souhaités par le Premier ministre François Bayrou pour l’an prochain.Le ministre semble donc penser qu’il est possible de boucler le budget dans les délais, malgré le vote de confiance auquel se soumettra le 8 septembre François Bayrou. En cas d’échec, ce qui semble actuellement l’hypothèse la plus probable, il devrait démissionner et il faudrait alors prendre le temps de reconstruire un nouveau gouvernement.Malgré toutes ces incertitudes, auxquelles les marchés et particulièrement la Bourse ont assez nettement réagi cette semaine, M. Lombard a assuré “ne pas croire à la crise financière” en France.

La Bourse de Paris en hausse, les tensions politiques en toile de fond

La Bourse de Paris est en hausse jeudi, tentant de rattraper ses pertes liées à l’incertitude politique en France, qui met sous pression les taux d’intérêt auquel le pays emprunte sur les marchés financiers.L’indice vedette CAC 40 gagnait 0,76% vers 09H30, soit 59,14 points à 7.803,07 points vers 09H40. Mercredi, le CAC 40 avait pris 34,12 points (+0,44%) et s’était établi à 7.743,93 points à la clôture, après avoir cédé plus de 3% sur les deux premières séances de la semaine.Le CAC 40 reste à la traîne par rapport aux autres places financières, avec une progression d’environ 5% depuis le début de l’année, contre plus de 20% pour l’indice vedette allemand, le DAX, par exemple.Wall Street, après avoir été freinée par les incertitudes liées à la politique commerciale erratique de Donald Trump, reprend de la hauteur et les principaux indices boursieurs ont tous franchis des records récemment, à l’instar de l’indice élargi S&P 500 en clôture mercredi.Dans cet environnement, “les obligations françaises restent sous pression”, notent les économistes de Deutsche Bank.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français à échéance dix ans évoluait à 3,48%, contre 2,69% pour son équivalent allemand, considéré comme la référence en zone euro, la première puissance économique du Vieux continent étant la mieux perçue par les agences de notation.”L’écart à dix ans avec l’Allemagne a atteint un plus haut de sept mois”, soulignent les économistes de Deutsche Bank.”Cet écart croissant constituera un point clé à suivre jusqu’au vote de confiance du 8 septembre concernant le gouvernement de François Bayrou. L’incapacité de Bayrou à faire passer les coupes budgétaires nécessaires inquiète le marché et menace de provoquer une nouvelle crise politique en France”, détaille Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique de XTB.Les investisseurs attachent également une attention particulière à la comparaison entre le taux français et celui de l’Italie, longtemps vue comme la lanterne rouge de la zone euro, qui s’établissait à 3,54%. Par ailleurs, les investisseurs digèrent les résultats records du géant technologique américain Nvidia au deuxième trimestre. Enfin, à l’agenda jeudi, le marché attend la publication du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre à 14H30, avant de se tourner vendredi vers l’inflation américaine en juillet.Pernod Ricard moteur de la séanceLe géant des spiritueux Pernod Ricard bondissait de 5,46% à 104,45 euros vers 09H30 après avoir publié des résultats annuels, pour son exercice décalé 2024/2025, légèrement supérieurs aux attentes du marché.Rémy Cointreau gagnait pour sa part 2,31% à 55,35 euros.

Wall Street termine en hausse avant les résultats de Nvidia

La Bourse de New York a terminé dans le vert mercredi, les investisseurs se montrant confiants à l’approche des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, acteur-clé du secteur de l’intelligence artificielle (IA).Le Dow Jones a pris 0,32% et l’indice Nasdaq a gagné 0,21%. L’indice élargi S&P 500 a quant à lui grimpé de 0,24%, atteignant un nouveau sommet en clôture à 6.481,40 points.”Le marché a fluctué tout au long de la journée, les gains ne sont pas significatifs, mais surtout, il n’y a pas eu d’intérêt pour la vente aujourd’hui”, a décrit pour l’AFP Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.Selon lui, cela signifie que “le marché a attendu avec calme et confiance les résultats de Nvidia (-0,09% à 181,60 dollars)”, publiés ce mercredi après la clôture.Wall Street a été portée ces dernières années par un engouement autour de l’IA. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.L’entreprise a d’ailleurs été la première à franchir le seuil symbolique des 4.000 milliards de dollars de valorisation boursière en juillet.Les enjeux sont donc massifs, et “si Nvidia ne fait que répondre aux estimations du consensus (des analystes), cela sera considéré comme une déception”, juge Patrick O’Hare.Mais ce qui importe le plus, c’est “ce que dit l’entreprise au sujet de ses perspectives” et si celles-ci “se révèlent meilleures que prévu, le marché restera tout simplement dans une position optimiste”, ajoute-t-il.Côté indicateurs, les investisseurs attendent la publication de la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) américain jeudi et celle de l’indice PCE vendredi, indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine (Fed).Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans reculait à 4,23% contre 4,26% à la clôture mardi.Ailleurs à la cote, les laboratoires pharmaceutiques Pfizer (+0,60%) et Moderna (+1,50%) ont profité de l’approbation par l’Agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) d’une nouvelle série de vaccins anti-Covid pour les personnes les plus à risque.Le groupe agroalimentaire J.M. Smucker (-4,44% à 105,67 dollars), notamment connu pour son beurre de cacahuètes Jif et la marque Café Bustelo, a été sanctionné pour ses résultats inférieurs aux attentes au premier trimestre, en raison notamment d’une augmentation du coût de ses matières premières, notamment les grains de café.L’enseigne de grands magasins Kohl’s a été propulsée (+24,00% à 16,17 dollars) après avoir dépassé les attentes de Wall Street malgré un recul de ses ventes au deuxième trimestre par rapport à l’année passée.Le groupe estime que ses prévisions annuelles atteindront le haut de la fourchette qu’il s’était fixé.La chaîne de restaurants Cracker Barrel a repris des couleurs (+8,01% à 62,33 dollars) après avoir renoncé, mardi, à changer son logo, à la suite d’une polémique et de l’intervention de Donald Trump, qui l’accusait de céder au politiquement correct.Mi-août, l’entreprise de Lebanon (Tennessee) avait dévoilé un nouvel emblème, qui comprenait simplement le nom de l’enseigne sur fond jaune foncé. Une version épurée de son prédécesseur qui avait agité les réseaux sociaux, notamment au sein des cercles conservateurs.

Sidérurgie, métallurgie: Triste rentrée en France

Inquiétudes sur les investissements d’ArcelorMittal à Dunkerque, craintes sur la pérennité de Novasco (ex-Ascometal) en redressement judiciaire: la rentrée de l’acier s’annonce tendue en France, alors que l’avenir de l’industrie sidérurgique et métallurgique est “sérieusement menacé” en Europe, prise en étau entre la Chine et les Etats-Unis.Jeudi 4 septembre, une “marche citoyenne” est prévue à Hagondange en Moselle (est), pour dénoncer la situation de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), mis en redressement judiciaire cet été, pour la quatrième fois depuis 2014.Le lendemain, le 5 septembre, est la date limite de remise des offres de reprise devant le tribunal de Commerce de Strasbourg, pour Novasco qui emploie quelque 760 salariés en Lorraine, dans la Loire et dans le Nord, près de Dunkerque.”Mais il n’y a pas en ce moment d’acteur capable de reprendre des activités de production d’acier surcapacitaire en Europe, les prix de l’acier sont trop bas et l’outil de travail d’Hagondange a besoin de trop d’investissements pour être rentable”, confie à l’AFP une source industrielle proche du dossier qui requiert l’anonymat.Paradoxe cruel pour l’objectif de transition énergétique et de décarbonation industrielle affiché par l’Europe: L’usine Novasco d’Hagondange, menacée de liquidation, est dotée d’un four électrique permettant de recycler des vieilles ferrailles, et donc de produire de l’acier moins émetteur de CO2 que l’acier issu des hauts fourneaux utilisant minerai de fer et charbon.- “Plus personne ne veut investir” -“Je n’ai jamais vu une rentrée comme ça. Même mon père, qui a travaillé dans la sidérurgie toute sa vie, n’a jamais connu cette situation. L’ensemble des boîtes sont touchées, plus personne ne veut investir dans l’acier en Europe”, déclare à l’AFP Gaëtan Lecocq, secrétaire-général de la CGT chez ArcelorMittal, également en grande incertitude sur son avenir en France.Pour essayer de maintenir l’acier européen à flot, après moult réunions, la France et 10 Etats membres (Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pologne, Roumanie et Slovaquie) ont appelé le 28 juillet l’Union Européenne à mettre en place “dans les meilleurs délais” un cadre de protection commerciale de la sidérurgie européenne.La production européenne d’acier “est aujourd’hui sérieusement menacée”, indique la lettre commune de ces dix pays. D’une part, “par la persistance, voire le développement, de surcapacités mondiales de production, dont l’effet baissier sur les prix devient insoutenable pour les producteurs européens, et, d’autre part, par la déstabilisation récente du cadre multilatéral des échanges commerciaux”. En clair, l’acier européen est menacé par la concurrence de l’acier subventionné à bas prix en provenance de Chine et par les droits de douane imposés par l’Amérique de Donald Trump.ArcelorMittal précise que “les droits de douane américains perturbent le marché mondial de l’acier car ils contribuent à réorienter vers l’Europe les flux d’acier produits dans le monde qui étaient autrefois livrés aux Etats-Unis.”Le deuxième producteur mondial d’acier, qui a suspendu ses projets d’investissement de décarbonation du plus grand haut fourneau européen à Dunkerque (pour 1,8 milliard d’euros), attend lui aussi de l’Europe des mesures urgentes pour pouvoir confirmer ses investissements. Il demande une limitation du volume des importations et une protection de la production européenne et de ses exportations, via la mise en place d’un mécanisme carbone aux frontières (MACF) efficace.En attendant, le groupe a déjà annoncé la suppression de quelque 600 postes dans sept sites du nord de la France. Sous la pression médiatique et politique, il a finalement annoncé au printemps un investissement pour créer un four électrique à Dunkerque.Mais le responsable CGT n’y croit pas. “Ce qui a été annoncé, un four pour traiter 1,5 million de tonnes d’acier est impossible techniquement” affirme-t-il. “C’est pour amuser la galerie et faire croire aux politiques locaux qu’ils vont faire quelque chose, alors que ce que l’on risque c’est qu’il n’y ait plus aucun site ArcelorMittal en France en 2029” dit Gaëtan Lecocq. “La rentrée va être mouvementée”.