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Les taxis toujours “en colère”, les VTC visés

Des centaines de taxis “en colère” continuaient de manifester à Paris, Marseille et Pau mercredi contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC, ces derniers étant parfois pris pour cible.Dans la capitale, entre concerts de klaxons et feux d’artifice sous la pluie, plusieurs centaines de taxis venus de toute la France bloquaient toujours le boulevard Raspail, près du ministère des Transports.  A l’aéroport d’Orly, des taxis ont bloqué des accès secondaires à la plateforme durant une quinzaine de minutes, les axes principaux étant contrôlés par les forces de l’ordre, a indiqué la police.L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.Plusieurs milliers de taxis des villes et des champs ont déjà manifesté lundi et mardi à travers toute la France.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre et quatre manifestants parisiens ont été poursuivis.- Marseille, Pau -A Pau, les taxis indiquent avoir reconduit leur préavis de grève “de façon illimitée”, selon Baptiste Ondarts, vice-président d’un syndicat local de taxis. Après être allés devant la maison du Premier ministre François Bayrou, ils envisagent “de s’inviter dans des évènements et des rendez-vous institutionnels à Pau”, a-t-il indiqué à l’AFP.Mardi, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques avait “condamné fermement” les dégradations de biens publics et les atteintes aux forces de l’ordre, aux environs de la gare. Un TGV circulant en direction de Tarbes a heurté des pneus déposés sur la voie, sans faire de blessé.A Marseille mercredi, des files ininterrompues de dizaines de taxis bloquaient dans le calme un des principaux axes du centre-ville, l’avenue du Prado, engendrant de grosses difficultés de circulation mais dans le calme. A l’aéroport de Marseille-Provence cependant, le conducteur d’une voiture a tenté de forcer un blocage des taxis mercredi matin, renversant une personne qui n’a pas été blessée mais a porté plainte, selon la police.La veille à Marseille, un chauffeur VTC avait été la cible de jets d’œufs, avant de foncer sur des chauffeurs de taxis, en blessant deux d’entre eux.”Viens, viens, on va s’expliquer”, lançaient aussi mardi des manifestants à des chauffeurs VTC se retrouvant dans des rues donnant sur la manifestation parisienne.La plateforme de VTC Uber a appelé au calme mercredi en regrettant l’agression physique de quatre chauffeurs lundi, à Paris, Grenoble et Marseille, “incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène”.”Les réglementations VTC et taxi sont claires, et chacun doit pouvoir exercer son activité sereinement dans le respect de la loi sans être la cible d’intimidations”, a souligné dans un communiqué Laureline Serieys, directrice d’Uber en France. “Nous appelons à une désescalade des tensions et au respect de la liberté de chacun”.- Contrôles renforcés -Les taxis sont en colère contre une mesure de l’Assurance maladie qui entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades.Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, et 6,3 milliards dans le budget de la santé en 2023 selon le ministère de la Santé.Les taxis sont encouragés à regrouper les patients qui ont des trajets proches, et à se géolocaliser pour éviter les fraudes.Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de “l’optimisation des coûts”. Mais il demande le gel du projet actuel.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt.Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC. Il va notamment demander aux préfets un “renforcement des contrôles contre la fraude visant notamment l’exercice illégal d’activité, les maraudes et les racolages illégaux”, a précisé le ministère dans un communiqué.  “On n’est pas contre” ces mesures, a répliqué auprès de l’AFP Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). “Mais c’est de l’administratif, ça ne répond pas aux besoins du terrain”.

“Plusieurs appels par jour, c’était infernal”: le Parlement entérine l’interdiction du démarchage téléphonique non consenti

Bientôt la fin des appels intempestifs pour “profiter des aides de l’Etat” ou “changer d’opérateur”: la Parlement a définitivement entériné mercredi l’interdiction du démarchage téléphonique sans consentement du consommateur.Un ultime vote du Sénat sur une proposition de loi contre les “fraudes aux aides publiques” a permis à cette initiative d’aboutir, après de longs aller-retours dans les deux chambres du Parlement.L’idée est simple: interdire aux entreprises de démarcher par téléphone “directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte” une personne “qui n’a pas exprimé préalablement son consentement” de manière “libre, spécifique, éclairée, univoque et révocable”. Ce sera à l’entreprise de prouver que le consommateur a exprimé clairement son accord pour être démarché par téléphone. Seule exception prévue: lorsque la sollicitation intervient “dans le cadre de l’exécution d’un contrat en cours”. Selon un sondage effectué par l’UFC-Que Choisir en octobre 2024, 97% des Français se déclarent agacés par le démarchage commercial.Comme Lucie Kapfer, 43 ans: “les premiers appels ont d’abord concerné le Compte personnel de formation (CPF). Puis les démarchages ont perduré, plusieurs fois par semaine”, explique celle qui a supprimé son téléphone fixe pour tenter de limiter ces appels. “Mais ils ont continué sur mon téléphone portable. Plusieurs appels par jour, c’était infernal”, déplore-t-elle, car les démarcheurs “appellent avec des 03, des 02 et même des 06. Il est bien plus difficile de les reconnaître”.- Protéger “les plus vulnérables” -La mesure avait été adoptée au Sénat dès novembre à l’initiative du sénateur Horizons Pierre-Jean Verzelen, puis dans un texte dédié repris à l’Assemblée nationale en mars. Elle arrive finalement au bout de son parcours législatif via son introduction, par un amendement de la députée écologiste Delphine Batho, dans ce texte plus vaste, soutenu par le gouvernement.”Nous en avons assez de nous faire vendre des pompes à chaleur ou des fenêtres incessamment”, a lancé Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, saluant une mesure qui protégera “les plus vulnérables, les plus âgés, ceux qui parfois ne se rendent pas compte que ce harcèlement téléphonique n’est rien d’autre que la vitrine d’énormes mécanismes de fraude et de vol”.Si les parlementaire ont souhaité réagir, c’est car l’actuel dispositif, Bloctel, qui impose aux consommateurs de s’inscrire sur une liste s’ils veulent être épargnés du démarchage, n’a pas fait ses preuves.Denis Grugeon, 46 ans, était inscrit sur Bloctel mais recevait régulièrement des appels de démarcheurs. Aussi a-t-il “pris une décision radicale: refuser tous les appels des numéros non enregistrés dans mon carnet d’adresses”, dit-il.Le texte interdit par ailleurs la prospection commerciale par voie électronique – mail, SMS, réseaux sociaux… – dans les secteurs de la rénovation énergétique et de l’adaptation des logements.Ce texte correspond “à une demande de longue date des consommateurs” et met fin “à un mode de prospection commerciale qui n’a plus lieu d’être”, se félicite Benjamin Recher, chargé des relations institutionnelles de l’UFC-Que choisir.Le texte prévoit que ce dispositif entre en vigueur en août 2026.Un délai regretté par certains parlementaires, quand d’autres auraient aimé qu’une exception votée par l’Assemblée soit conservée pour les entreprises de denrées alimentaires, livrant par exemple des surgelés aux particuliers.L’accord trouvé par députés et sénateurs en commission mixte paritaire “a été de dire que les acteurs auront un an pour s’organiser, mais qu’on ne mettrait aucune exception” pour un secteur, a expliqué à l’AFP Pierre-Jean Verzelen. – “Arsenal” -Le texte comporte également un “arsenal” pour “lutter efficacement contre la fraude aux aides publiques”, qui représente environ 1,6 milliard d’euros chaque année, selon le député macroniste Thomas Cazenave, porteur du texte à l’Assemblée.Parmi ces mesures: les gestionnaires des réseaux de distribution d’électricité ou de gaz pourront “directement sanctionner quand ils constatent qu’un consommateur a détourné un compteur”, précise le député.  Par ailleurs, l’administration pourra suspendre l’octroi ou le versement d’une aide publique pour une durée de trois mois renouvelable, en cas “d’indices sérieux” de fraude. Deux mesures décriées par La France insoumise qui, au nom du “respect de la présomption d’innocence” et de la “séparation des pouvoirs”, a d’ores et déjà annoncé déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel. 

La Bourse de Paris termine en légère baisse une séance creuse

La Bourse de Paris a terminé en légère baisse mercredi, dans une séance creuse en l’absence de catalyseurs économiques et de nouvelles sur le front de la guerre commerciale.Le CAC 40 a perdu 0,40%, soit 31,93 points, pour s’établir à 7.913,63 points. La veille, l’indice français vedette avait pris 0,75%, à 7.942,42 points.”Aujourd’hui, c’est l’attentisme” qui règne, commente Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.”Les investisseurs sont en position d’attente et guettent de nouveaux signaux de marché. Le creux estival à venir pourrait être particulièrement marqué cette année”, note Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Les marchés ont bien rebondi” depuis l’annonce des droits de douane réciproques de Donald Trump, grâce à “une administration américaine qui temporise avec la Chine et laisse un délai supplémentaire à ses partenaires commerciaux pour négocier un accord”, rappelle M. Juvyns.Depuis le début de l’année, le CAC 40 s’inscrit même en hausse de plus de 7%.Les investisseurs “attendent de voir comment les négociations commerciales vont évoluer et surtout quelles seront les conséquences des accords engrangés sur les résultats des entreprises”, poursuit-il.Le luxe souffre”Le luxe est à la peine sur le CAC 40″ mercredi, remarque  Vincent Juvyns.LVMH, leader mondial du secteur, a terminé en baisse de 2,23% à 493,65 euros. Kering a perdu 2,54% à 177,96 euros. Hermès, récemment passée première valorisation boursière du secteur du luxe dans le monde, a cédé 2,12% à 2.496 euros l’action à la clôture.La défense dans le vertFace à l’absence, pour l’heure, de perspectives de paix crédible entre l’Ukraine et la Russie qui mène une guerre d’invasion, plusieurs États de la zone euro envisagent d’augmenter leurs budgets militaires comme jamais depuis la fin de la Guerre froide. De quoi soutenir les valeurs françaises de la défense. Le groupe Thales a terminé en hausse de 0,31% à 255,30 euros l’action, Dassault Aviation a gagné 1,30% à 311,40 euros le titre et Dassault Systemes a pris 0,53% à 34,16 euros.La Banque centrale européenne (BCE) a toutefois averti mercredi que les hausses prévues des dépenses de défense pourraient raviver les inquiétudes sur la dette de certains Etats, si elles ne s’accompagnent pas d’une croissance suffisante.

Le bitcoin bat un nouveau record, optimisme sur la réglementation américaine

Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record mercredi, à près de 109.499,76 dollars, poussé par un vent d’optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur.Il dépasse ainsi son précédent record atteint le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, après être redescendu un temps faute de mesure concrète sur les cryptomonnaies durant les premiers mois du second mandat du président américain.La monnaie numérique profite du “large soutien bipartisan” aux Etats-Unis sur la réglementation des stablecoins, des actifs numériques considérés comme plus sûrs que les jetons plus spéculatifs du secteur, explique John Plassard de Mirabaud.Les démocrates “se sont mis d’accord sur un cadre dicté par les républicains”, souligne l’analyste.Le bitcoin est en outre porté par un climat macroéconomique plus favorable avec le retour à des accords internationaux de la part des États-Unis, qui donne un signal d’apaisement aux investisseurs.La monnaie avait refranchi le 8 mai la barre des 100.000 dollars pour la première fois depuis février après l’annonce d’une première trêve dans la guerre commerciale menée par Donald Trump, sous la forme d’un compromis “historique” avec le Royaume-Uni.La pause de 90 jours sur la majeure partie des droits de douane que s’imposaient mutuellement Chine et Etats-Unis a également contribué à améliorer les perspectives économiques. La devise numérique avait atteint son précédent record de 109.241,11 dollars le 20 janvier, quelques heures avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.Le républicain avait fait campagne en promettant un second mandat pro-crypto, et notamment la création d’une réserve stratégique nationale de bitcoins, depuis actée.Vers 15H35 GMT (17H35 à Paris), le bitcoin prenait 1,44% à 108.497 dollars.

Eaux minérales: le gouvernement va saisir Bruxelles pour “connaître sa position”, réfute tout “scandale d’Etat”

Saisir les agences sanitaires et Bruxelles pour clarifier la réglementation: le gouvernement a livré mercredi sa première réponse à l’affaire des traitements interdits utilisés par certaines eaux minérales, rejetant toute idée de “scandale d’Etat”.Cette décision intervient après la publication lundi du rapport d’une commission d’enquête sénatoriale, qui estime que ces traitements, notamment par Nestlé Waters (Perrier, Contrex, Hépar), ont fait l’objet d’une “dissimulation par l’État”.Selon ses conclusions, Nestlé, après avoir avoué en 2021 au gouvernement d’alors le recours à des traitements interdits (UV, charbon actif), lui a fait approuver en 2023 un nouveau système de traitement par microfiltration fine, controversé car à même de modifier les caractéristiques de l’eau minérale.Le droit européen stipule qu’une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucun traitement de nature à modifier son “microbisme”.”Le ministère de la Santé va saisir la Commission européenne pour connaître sa position, ainsi que l’interroger sur ses intentions quant à une possible révision de la directive européenne définissant la pureté originelle et le statut de la microfiltration, pour que nous puissions avoir une harmonisation au niveau européen”, a annoncé mercredi la ministre du Commerce Véronique Louwagie, au Sénat lors de la session des questions au gouvernement.Dans leur rapport, les sénateurs souhaitaient “que la France saisisse” Bruxelles “pour obtenir une révision de la directive (…) notamment en fixant un seuil de microfiltration suffisamment haut pour garantir sa préservation”.Car “force est de constater que de nombreux acteurs se sont retranchés derrière un flou supposé pour justifier leurs actes ou leur immobilisme”, ajoutaient-ils.- “Pas de risque sanitaire” -Mardi puis mercredi, au Parlement, les ministres ont été l’objet de nombreuses questions sur les vives critiques apportées par la commission d’enquête à la gestion par l’Etat en 2021-23 de cette affaire Nestlé Waters, finalement révélée au public par la presse début 2024.”Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État (…). Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite”, souligne le rapport, alors que Nestlé avait sollicité jusqu’à la présidence de la République pour résoudre son affaire.”Il n’y a pas du tout ici de risque sanitaire. Il s’agit simplement d’une question de loyauté par rapport à la réglementation”, a répondu Véronique Louwagie mercredi au Sénat.”Mais je le redis également avec force, il n’y a pas de scandale d’État et je pense qu’il faut que nous soyons très attentifs aux mots qui sont employés”, a-t-elle ajouté, alors que la sénatrice Antoinette Guhl, très en pointe sur cette affaire, avait employé ces termes dans sa question.Selon Mme Louwagie, le ministère de la Santé en outre “diffusera sous quelques jours une circulaire aux directeurs généraux des ARS (Autorités régionales de santé) et aux préfets pour clarifier la doctrine des microfiltrations”.”Le rapport de la commission d’enquête suggère par ailleurs que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) puisse être saisie prochainement pour se prononcer scientifiquement sur les pratiques acceptables de microfiltration. Cette recommandation apparaît tout à fait pertinente et le gouvernement saisira l’Anses”, a-t-elle encore dit.Le nouveau système de microfiltration installé à la source Perrier a in fine été retoqué le 7 mai par la préfecture du Gard, qui a donné deux mois à Nestlé pour le retirer, estimant qu’il “modifie le microbisme de l’eau produite, en contradiction avec la réglementation” européenne.Pour Nestlé il s’agissait d'”assurer la sécurité sanitaire” des eaux, alors que plusieurs contaminations bactériologiques des forages avaient été relevées ces dernières années.Mais en attendant l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation — lucrative — d’eau minérale naturelle, note le rapport. Et dans le même temps, à ce jour, il n’y a pas “de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée”.Une enquête judiaiciare est en cours, après une plainte pour “tromperie” de l’ONG Foodwatch contre Nestlé Waters et Sources Alma.

A69: décision “d’ici le 28 mai” sur une demande de l’Etat de reprise du chantier

La cour administrative d’appel de Toulouse rendra “d’ici le 28 mai” sa décision sur la demande présentée par l’État de reprise des travaux de l’autoroute A69 Castres-Toulouse, arrêtés par un jugement prononcé fin février.Les trois juges de la 4e chambre de la cour présidée par Denis Chabert diront ce jour-là s’il y a lieu de prononcer un “sursis à exécution” de cette décision, c’est-à-dire d’en suspendre les effets et donc d’autoriser une reprise du chantier de l’autoroute contestée.Ces travaux avaient été arrêtés après l’annulation le 27 février de l’autorisation environnementale de l’A69 par le tribunal administratif de Toulouse.Mercredi matin, dans une salle comble, Frédéric Diard, rapporteur public, magistrat dont la vocation est d’éclairer la juridiction et dont les avis sont en général suivis, a confirmé, comme il l’avait souligné lundi dans une communication aux différentes parties, être en faveur d’une reprise du chantier.Pour lui, les conditions pour accorder la suspension des effets du jugement réclamée par l’État “semblent réunies au regard des textes et de la jurisprudence”.Selon le code de justice administrative, ces conditions sont l’existence d'”arguments sérieux” allant contre la décision rendue en première instance, ainsi que la présence de “conséquences difficilement réparables” pouvant être provoquées par la décision.Sur le premier point, sans rentrer dans le débat sur l’éventuel retard de développement du bassin de Castres-Mazamet qui, selon les promoteurs de l’autoroute, légitimerait sa construction, le rapporteur a estimé que les projets d’autoroute n’étaient de toute façon “pas réservés aux agglomérations sinistrées”.- “par nature” -Selon lui, l’importance des villes de Castres, de Mazamet et de Toulouse, justifie “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”, comme le sont d’autres villes occitanes d’importance -Albi, Foix, Carcassonne ou Cahors- toutes reliées à Toulouse par l’autoroute, a-t-il souligné.Concernant les “conséquences difficilement réparables”, le magistrat a ensuite concédé qu’une reprise des travaux liée à l’obtention du sursis à exécution pourrait avoir cet effet, notamment si la cour d’appel confirme au fond dans quelques mois le jugement du tribunal administratif.Mais, a-t-il précisé, “les seules conséquences à prendre en compte sont celles de l’exécution du jugement” et à cet égard, a-t-il jugé, les coûts engendrés par l’arrêt des travaux, certes “probablement surévalués” par le maître d’Å“uvre et futur concessionnaire Atosca, sont néanmoins “particulièrement lourds” et justifient donc, là-aussi, le sursis à exécution.Du côté des opposants à l’A69, Me Alice Terrasse s’est élevée contre la position du rapporteur public, en martelant qu'”il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait” d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM).Celle-ci doit justement être évaluée en fonction de critères spécifiques (sécurité, intérêt économique et social, etc.), a-t-elle plaidé, estimant à l’adresse des magistrats de la cour: “on vous demande de commettre une erreur de droit”. “L’urgence c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail”, a-t-elle insisté, déplorant que les pro-autoroute, tout comme le rapporteur public privilégient l’équité territoriale “qui ne constitue par une RIIPM”, “au détriment de l’environnement”.L’avocate a par ailleurs souligné que la proposition de loi de validation, présentée par les parlementaires pro-A69 et approuvée la semaine passée par le Sénat, constituait “un mépris de la justice et du justiciable”.”L’État ne croit tellement pas à ses arguments qu’il est obligé de faire une loi”, a déploré Me Terrasse à propos de cette initiative “scandaleuse”. A l’issue de cette audience, le principal collectif d’opposants La Voie est libre a rappelé qu’il avait été “surpris” de la position du rapporteur public mais “aujourd’hui, on est vraiment rassuré par les propos qu’il a tenus puisqu’on a clairement vu qu’il n’était pas du tout allé au fond du dossier”, a dit l’un de ses porte-parole, Geoffrey Tarroux.”On est donc très confiant et je pense que le droit gagnera le 28 mai une nouvelle fois”, a-t-il ajouté.Dans le cas contraire, Me Terrasse a rappelé qu’un pourvoi en cassation – non suspensif – devant le Conseil d’Etat était possible mais que compte tenu des délais pour qu’il soit examiné, il serait peut-être plus judicieux de demander l’accélération de l’examen de l’appel au fond du jugement du 27 février.

Altice France poursuit sa restructuration avec une procédure de sauvegarde accélérée

Le groupe Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, entrera dans les prochains jours en procédure de sauvegarde accélérée, nouvelle étape de restructuration de sa colossale dette, tandis que la presse se fait l’écho d’une possible cession de SFR.Le groupe de télécommunications, propriété du milliardaire Patrick Drahi, devrait achever le processus de réduction de sa dette en passant devant le tribunal de commerce, a indiqué mercredi une source proche du dossier à l’AFP, confirmant une information de BFM Business.”Comme nous l’avons annoncé fin février, pour entériner l’accord sur la dette, nous devons mettre en place un processus juridico-administratif, dont la sauvegarde accélérée devant le tribunal de commerce de Paris fait partie”, a précisé cette source. La procédure, classique dans le cadre d’un processus sur la restructuration de dette d’une entreprise, devrait permettre de finaliser l’accord conclu avec les créanciers d’ici fin septembre à début octobre. – Rumeur de cession -Après avoir annoncé en début d’année un accord avec ses principaux créanciers, le groupe est parvenu à rassembler plus de 90% des propriétaires de sa dette autour d’une importante réduction de celle-ci. Son montant, qui atteignait près de 24 milliards d’euros au troisième trimestre 2024, planait sur l’avenir du groupe.Mais après un long bras de fer avec ses créanciers, l’entreprise est parvenue fin février à un accord pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros.En contrepartie, Altice France devrait céder 45% de son capital à ses créanciers, et prévoit notamment un versement de 1,6 milliard d’euros en cash.De quoi faire réduire le montant de sa dette à 15,5 milliards d’euros. Voire, à terme, à 13 milliards d’euros, grâce à la “vente d’actifs non stratégiques”, a indiqué Altice en début d’année. Si le groupe n’a pas donné davantage de détails sur les entités concernées, la presse se fait l’écho depuis plusieurs jours de l’ouverture de discussions en vue d’une potentielle cession de SFR. Selon Bloomberg, Altice France envisage une vente de l’opérateur valorisé à 30 milliards d’euros. Une potentielle cession inédite depuis l’entrée de Free sur le marché des télécoms en 2012, et qui aboutirait à la reconfiguration du marché français. Un tel processus devrait néanmoins se conformer aux règles de concurrence, si la cession hypothétique intervenait entre des groupes français. – “Relance commerciale” -En parallèle, le groupe dit rester “concentré sur l’implémentation de l’accord sur la dette”, ainsi que sur “la poursuite de la relance commerciale de SFR et de l’amélioration de la qualité de service, deux indicateurs déjà bien engagés comme en témoignent les résultats du premier trimestre.Après plusieurs trimestres consécutifs de perte d’abonnés, le groupe avait indiqué mi-avril, lors de la publication de ses résultats annuels, avoir enregistré un rebond du nombre de ses abonnés au premier trimestre, avec un nombre de clients particuliers abonnés mobile en progression de 17.000 sur cette période.Il dévoilera ses résultats financiers du 1er trimestre le 27 mai. Le groupe, qui n’est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés, notamment liées au poids de sa dette et au scandale de corruption impliquant l’ancien dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.Altice France a déjà entamé une cure d’amaigrissement depuis un an pour alléger le fardeau de sa dette.Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l’étranger procédaient également à des cessions.

Wall Street ouvre en baisse, entre prises de bénéfices et budget américain

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, les investisseurs prenant des bénéfices au cours d’une semaine pauvre en catalyseurs, alors que tous les regards sont tournés vers les négociations budgétaires à Washington.Vers 13H40 GMT, le Dow Jones reculait de 0,87%, l’indice Nasdaq perdait 0,55% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,59%.Après six clôtures consécutives dans le vert, le S&P 500 a finalement terminé en baisse mardi soir.La place américaine “a parcouru un tel chemin en si peu de temps, qu’il est compréhensible de voir un peu de prise de bénéfices”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Il se peut que nous commencions à ressentir un peu d’épuisement après un rebond important”, ajoute l’analyste.Les investisseurs sont par ailleurs toujours dans l’attente de nouvelles de la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain dans un contexte tendu.Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir sa “grande et belle loi”, un texte qui concrétiserait certaines de ses promesses phares, mais qui risque d’accroître fortement le déficit et de restreindre l’accès aux soins pour des millions d’Américains.Le président américain affirme que sans ce projet de loi, les Etats-Unis seraient confrontés à d’énormes augmentations d’impôts.En outre, le marché est aussi quelque peu échauffé par la remontée des taux obligataires, estime M. Sosnick.Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait encore, à 4,53% contre 4,47% mardi en clôture.Le taux d’intérêt à deux ans, plus sensible à la conjoncture, s’établissait à 4,00%, contre 3,97% la veille.”Ce sont des niveaux qui peuvent susciter des inquiétudes” sur le marché actions, explique M. Sosnick, Ailleurs, au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés Target plongeait (-7,20% à 91,05 dollars), minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché. Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.Lundi, son concurrent Walmart avait glissé après que Donald Trump a publiquement appelé l’entreprise à “absorber” l’augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane. Vers 13H40 GMT mardi, l’enseigne perdait 0,80% à 97,02 dollars.L’assureur UnitedHealth, l’une des plus grandes pondérations du Down Jones, était une nouvelle fois en berne (-5,08% à 305,29 dollars), plombée notamment par une réévaluation à la baisse de la part de la banque HSBC.Alphabet – maison mère de Google – progressait de 0,90% à 165,46 dollars après avoir annoncé mardi lancer un nouveau mode de recherche en ligne avec de l’intelligence artificielle (IA) renforcée, contre-attaquant après les assauts de la concurrence des assistants IA dont ChatGPT.Le constructeur automobile Tesla était quasiment stable (+0,06% à 344,03 dollars) suite aux propos du patron du groupe, Elon Musk, qui a affirmé mardi que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.M. Musk prévoit par ailleurs de dépenser “beaucoup moins” d’argent pour financer des campagnes électorales, après avoir consacré plus de 290 millions de dollars à soutenir des candidats républicains avant les scrutins présidentiel et législatif de 2024.

Forte inflation en avril au Royaume-Uni, au-delà des prévisions

Affectés par la hausse des factures des ménages, mais aussi des cotisations patronales, les prix ont fortement fortement augmenté en avril sur un an au Royaume-Uni, l’inflation atteignant 3,5%, au-delà des prévisions.Cette hausse, annoncée mercredi par l’Office national des statistiques (ONS), contraste avec le ralentissement observé en mars, lorsqu’elle était tombée à 2,6%, apportant alors une bouffée d’oxygène au gouvernement travailliste de Keir Starmer.Bien que largement anticipée, la hausse des prix en avril est supérieure aux prévisions des économistes, qui tablaient sur 3,3%.”Les factures de gaz et d’électricité ont augmenté ce mois-ci, alors qu’elles avaient fortement baissé l’année dernière à la même époque”, en raison d’une hausse significative des plafonds des prix de l’énergie par le régulateur britannique du secteur, l’Ofgem, souligne l’économiste en chef de l’ONS Grant Fitzner.”Les factures d’eau et d’assainissement ont également fortement progressé cette année”, tout comme les taxes sur les véhicules, ce qui a poussé l’inflation “à son plus haut niveau depuis le début de l’année dernière”, a-t-il ajouté.Selon Grant Fitzner, cette dynamique a cependant été “partiellement compensée par la baisse des prix des carburants et de l’habillement, due à une forte réduction du coût des vêtements pour enfants et des chaussures pour femmes”.- Aides au chauffage -La ministre britannique des Finances Rachel Reeves, qui s’était félicitée mi-mai d’une croissance de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, s’est dite “déçue par ces chiffres”. Mais “nous sommes loin de l’inflation à deux chiffres que nous avons connue sous l’administration précédente”, a-t-elle ajouté.Les prix s’étaient envolés lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, avec le redémarrage de l’activité économique après l’épidémie du Covid-19 et la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine, l’inflation grimpant jusqu’à 11% l’an fin 2022 avant de redescendre.Keir Starmer a reconnu mercredi au Parlement que la crise du coût de la vie pesait encore sur les ménages, notamment les retraités, exprimant le souhait que davantage d’entre eux puissent bénéficier de l’aide au chauffage hivernal.Le caractère automatique de cette aide avait été supprimé à l’automne, une mesure très impopulaire, y compris chez les travaillistes.Mais, a-t-il précisé, “nous ne prendrons que les décisions que nous pouvons nous permettre”. Un éventuel changement pourrait intervenir lors de la présentation le 11 juin par la ministre des Finances Rachel Reeves de ses conclusions après un passage en revue des dépenses budgétaires.- “Extrêmement préoccupant” -Surnommé “Awful April” (Terrible avril) par la presse britannique, le mois d’avril a aussi “marqué le début de l’augmentation des cotisations patronales” ainsi que celle du salaire minimum, ce qui a probablement contribué à l’inflation, souligne Lindsay James, analyste chez Quilter.”Même en excluant la hausse attendue des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente a également atteint son plus haut niveau en un an en avril, ce qui n’est pas du tout encourageant”, remarque pour sa part Matthew Ryan, analyste chez Ebury.Il estime que ces données mettront un terme “à la possibilité d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Royaume-Uni pendant quelques mois”.La Banque d’Angleterre a réduit début mai son principal taux directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les droits de douane américains étaient susceptibles faire ralentir l’inflation britannique.Cette décision avait été prise avant l’annonce d’un accord du Royaume-Uni avec les Etats-Unis, qui doit permettre à Londres d’échapper à certaines de ces taxes.Ces droits de douane sont pour l’instant toujours en vigueur: 25% sur l’acier et les automobiles, 10% sur les autres produits -sauf rares exceptions.La banque centrale avait estimé dans son rapport que leur impact sur le Royaume-Uni était “davantage susceptible d’être désinflationniste”.”La question est de savoir si la hausse de l’inflation est un phénomène temporaire ou plus permanent”, s’interroge désormais Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.Elle estime que la forte hausse “du prix des services est extrêmement préoccupante, car ils ont tendance à être rigides”.

A69: le rapporteur pour la reprise du chantier d’une autoroute justifiée “par nature”

Le rapporteur public, magistrat dont l’avis est souvent suivi par les juridictions administratives, a confirmé mercredi être favorable à une reprise des travaux de l’autoroute contestée Castres-Toulouse, justifiée selon lui “par nature”, du fait de l’importance des villes reliées.L’audience d’examen de la requête de l’État, une demande de “sursis à exécution” visant à suspendre les effets du jugement du tribunal administratif de Toulouse ayant arrêté le chantier de l’autoroute A69 le 27 février, est examinée depuis mercredi matin par la cour et se poursuivait en début d’après-midi.Mercredi matin, dans une salle comble, Frédéric Diard, rapporteur public, c’est-à-dire le magistrat ayant vocation à éclairer la juridiction, a confirmé être en faveur d’une reprise de ce chantier, estimant, comme il l’avait souligné lundi dans une communication aux différentes parties, que les conditions pour accorder le sursis à exécution “semblent réunies au regard des textes et de la jurisprudence”.Selon lui, l’importance des villes de Castres, de Mazamet et de Toulouse, justifie “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”, comme le sont d’autres villes occitanes d’importance, telles Albi, Foix, Carcassonne ou Cahors, toutes reliées à Toulouse par l’autoroute, a-t-il notamment souligné.Du côté des opposants, Me Alice Terrasse s’est élevée contre la position du rapporteur public, en martelant qu'”il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait d’une raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM), nécessaire pour autoriser ce type de chantier.Cette RIIPM doit justement être évaluée en fonction de critères spécifiques (sécurité, intérêt économique et social, etc.), a-t-elle plaidé, estimant à l’adresse des magistrats de la cour: “on vous demande de commettre une erreur de droit”.”L’urgence c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail”, a-t-elle insisté, alors que la cour doit se prononcer dans quelques mois sur l’appel au fond contre le jugement du 27 février, déplorant que les pro-autoroute privilégient l’équité territoriale qui ne constitue par une RIIPM, “au détriment de l’environnement”.