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Face à la crise, la brasserie artisanale s’accroche

A côté des grandes cuves de brassage et de fermentation de la bière, une salle de restauration a été aménagée, et même un coin concert: “Le nouvel eldorado ce sont les brewpubs!”, assure le patron de la Brasserie Croix de Chavaux, qui voit là un modèle pour un secteur de la bière à la peine.Dans cette ancienne menuiserie de Montreuil, Frédéric Poulain, ex-graphiste et réalisateur, s’applique depuis sept ans à faire une bière locale, qu’il vend aux clients de son pub, et dans des bars, épiceries et festivals du Grand Est parisien.”La vente directe nous a sauvés. Si tu n’as pas ça, tu fermes”, dit-il, tandis que son brassage hebdomadaire diffuse dans le bâtiment un arôme de pâtisserie.Brassant jusqu’ici la bière à flux tendus, il vient de doubler sa capacité de production de quelque 500 hectolitres.Pour faire son “métier passion”, garder des prix modérés et ses trois salariés, dont son expert brasseur américain, il est sur tous les fronts: banques, approvisionnements, ventes sur les marchés… Il partage l’espace avec un restaurateur, envisage de s’associer avec une autre brasserie, le financement participatif récemment lui a permis d’acheter des fûts…”En fait, on survit, mais on continue”, dit-il, après deux années de déficit.Globalement, le secteur de la bière est à la peine depuis le Covid-19, surtout pour cause d’explosion des coûts dès 2021.Alors qu’en 2015, au pic du boom de la filière, une brasserie ouvrait chaque jour en France, quelque 250 ont fermé depuis janvier 2024, selon le syndicat Brasseurs de France.Elles sont aujourd’hui environ 2.400, à 95% des TPE-PME, à côté des géants Kronenbourg ou Heineken.Déjà fragilisées par la pandémie, nombre d’entre elles ont “pris de plein fouet la hausse des prix des matières premières”, survenue avant même la guerre en Ukraine, explique Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France.”Aujourd’hui, les brasseries qui ouvrent le font plutôt sous forme de gros pubs, se diversifiant autour de l’accueil, la restauration, les séminaires…”, dit-elle.A Montreuil, Frédéric Poulain ne décolère pas contre ces géants français du verre et du gaz (la bière a besoin de CO2), qui ont fait exploser leurs tarifs avant de se réjouir publiquement de faramineux “dividendes versés à leurs actionnaires”.”Je fais une bière locale, avec de l’orge bio de la plaine de Versailles, du miel de mon associé apiculteur… mais pour le verre, je dois me fournir en Suède!”, soupire-t-il.- Consommation atone -A une soixantaine de kilomètres de là, à Courpalay, la Brasserie Rabourdin est plus grande. Elle a 25 ans d’activité et vend sa Briarde sur place, dans l’ancien silo à grains du village, mais aussi à de grandes enseignes.Pourtant, en 2024, elle a produit “un peu moins que d’habitude”, 8.000 hectolitres au lieu de 10.000, “car la conjoncture de la bière n’est plus ce qu’elle était”, souligne Hubert Rabourdin, également agriculteur céréalier.”On est passé de la croissance à une prise en étau entre plus de charges et moins de ventes”, résume-t-il. “Des brasseries n’arrivent pas à se relever, elles ont des problèmes de trésorerie, et si vous ajoutez à cela la mauvaise météo de 2024…”En France, la consommation de bière a reculé de 3,5% en 2024, et de 7% sur deux ans, entre météo, crise du pouvoir d’achat et comportements nouveaux à l’égard de l’alcool. A 33 litres par tête, les Français restent les derniers consommateurs européens.Ce contexte ne décourage pas Kyle Nesbitt, Américain installé à Paris, passionné de bière en quête d’un local pour son futur brewpub, où il proposera des dizaines de bières de sa création et de la restauration mexicaine, la touche de son épouse franco-mexicaine.”Je viens du Milwaukee où la bière est très connue. En France, il me manquait quelque chose, alors j’ai appris à brasser”, dit ce graphiste, venu parfaire son savoir à la brasserie de Montreuil.Pour lui, le repli de la consommation “vient notamment de la Génération Z, en réaction à l’abus d’alcool. Mais pour moi, la bière, c’est d’abord une expérience et un goût que je veux partager”.Selon Brasseurs de France, la demande résiste en particulier pour les bières sans alcool, et les très houblonnées IPA (India Pale Ale).

Vieillir à Cuba, un combat quotidien pour subsister

Au crépuscule de leur vie, avec des pensions qui ne permettent d’acheter que 15 Å“ufs, les personnes âgées tentent de surmonter la grave crise économique à Cuba, l’un des pays les plus vieillissants d’Amérique latine. Sous une galerie de la rue Galiano, dans le cÅ“ur vibrant de La Havane, Isidro Manuet, 73 ans, installe chaque matin son petit stand de vente informelle pour gagner le strict minimum. “Je parviens à vivre, à survivre, cela sert à manger, pas à autre chose”, confie à l’AFP l’homme à la peau marquée par le soleil et les ans.Comme lui, de nombreux seniors se tournent vers la vente ambulante de café, cigarettes ou objets de seconde main pour affronter la pire crise économique que l’île ait connu depuis l’implosion du bloc soviétique en 1991. Fin 2024, plus de 25% des 9,7 millions d’habitants de Cuba avaient plus de 60 ans, selon les statistiques officielles, dépassant ainsi le Chili et l’Uruguay. Et plus de 39% des retraités cubains perçoivent une pension minimale de 1.528 pesos. L’équivalent de 13 dollars au taux officiel, mais de 4 dollars seulement sur le marché informel, qui dicte les prix dans la rue.”Lutte pour la vie car la mort est certaine”, lâche le vieil homme.Des Cubains passent devant lui avec des sacs remplis de nourriture. Ils viennent de Casalinda, l’un des magasins en dollars ouverts par le gouvernement en janvier, accentuant ainsi la fracture sociale sur l’île. – Absence de soutien familial -Antonia Diez, 70 ans, vend vêtements et maquillage. “On se débrouille avec ça”, “la situation est difficile” et la pension “ne suffit pas”, explique cette dame qui touche une retraite de 1.540 pesos, à peine assez pour acheter 15 Å“ufs ou un peu plus de deux kilos de riz. A Cuba, l’âge de la retraite est de 60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes, mais nombreux sont ceux qui continuent à travailler au-delà.Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées privées de soutien familial depuis 2022, après le plus grand exode migratoire de l’histoire de Cuba, sur fond de crise marquée par la pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante. Dans les rues apparaissent de plus en plus de mendiants. Parfois, un vieillard fouillant dans des poubelles à la recherche de quelque chose à vendre ou à manger.La crise frappe également les aides que le gouvernement destine aux plus démunis. Mme Diez recevait auparavant un colis d’aliments fourni par l’aide sociale, “mais ça fait longtemps qu’ils n’envoient plus rien”, regrette-t-elle.Le gouvernement ne garantit plus non plus l’approvisionnement régulier du panier de base qui, pendant des décennies, a été distribué à la population via la “libreta”, le livret de rationnement. – “Sans avenir” -Pour compléter ce panier, déjà réduit au strict minimum, les Cubains — dont les salaires et pensions sont versés en pesos — doivent se rendre dans les magasins en dollars ou les commerces privés, aux prix exorbitants pour la majorité de la population.Selon le Centre d’études de l’économie cubaine de l’Université de La Havane, en 2023, une famille cubaine de trois personnes avait besoin de 12 à 14 salaires minimums (2.100 pesos) pour couvrir son panier de base.D’après les chiffres officiels, 68.000 Cubains de plus de 60 ans bénéficient du réseau de près de 1.600 cantines du Système d’assistance familiale (SAF), créé en 1998 pour les personnes vulnérables. Eva Suarez, 78 ans, a pris sa retraite en 2008 avec la pension minimale et fréquente, depuis un an et demi, une cantine SAF dans le centre historique de La Havane. Là, un repas coûte au maximum 13 pesos (environ 11 centimes de dollar). Sa “seule alternative” dans un pays où “tout est très cher” et alors qu’elle ne peut pas compter sur une aide régulière de ses deux enfants, explique-t-elle.À la précarité économique, s’ajoute chez certains seniors une profonde déception. Après avoir travaillé 36 ans comme économiste et être partie à la retraite avec 1.600 pesos par mois, Lucy Pérez, 72 ans, dresse un constat amer: “Je n’ai rien, ma maison tombe en ruine (…) la situation est précaire et sans avenir”.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

Wall Street termine la semaine en retrait

La Bourse de New York a fini orientée en baisse vendredi, les investisseurs montrant une certaine aversion au risque face aux incertitudes économiques et géopolitiques liées à la guerre entre l’Iran et Israël et aux droits de douane américains.Après une ouverture en hausse, l’indice Nasdaq a reculé de 0,51% et l’indice élargi S&P 500 a perdu 0,22%. Le Dow Jones a grappillé 0,08%.”Nous nous trouvons dans une situation où les incertitudes se sont intensifiées”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.L’analyste relève en particulier une information publiée dans le Wall Street Journal selon laquelle les États-Unis pourraient révoquer des dérogations accordées à certaines entreprises de semiconducteurs ayant des usines en Chine.Cela a touché “les actions technologiques, ce qui a entraîné le reste du marché à la baisse”, selon M. Sarhan.L’essentiel des valeurs du secteur des semiconducteurs ont reculé à l’image de Nvidia (-1,12% à 143,85 dollars), Broadcom (-0,27% à 249,99 dollars) et Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC, -1,87% à 209,50 dollars).Par ailleurs, “nous sommes dans une situation où les tensions au Moyen-Orient continuent. Il n’y a pas de cessez-le-feu et on craint que les États-Unis ne s’impliquent” dans le conflit, souligne Adam Sarhan.Le président américain Donald Trump a estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l’Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien.Le républicain a ajouté que le délai, annoncé jeudi, de deux semaines pour qu’il prenne une décision sur une intervention directe des Etats-Unis en Iran était un “maximum”. Avec le conflit au Moyen-Orient, “nous avons des prix de l’énergie plus élevés (le baril de pétrole américain a pris plus de 7 dollars, ndlr), ce qui signifie que l’inflation va très probablement augmenter et non pas diminuer, ce qui réduit les chances que la Réserve fédérale (Fed) réduise ses taux”, estime M. Sarhan.Mercredi, la banque centrale des États-Unis a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois de suite.Son président Jerome Powell a laissé entendre que l’institution monétaire n’allait pas dévier rapidement de sa posture attentiste, inquiète de voir l’inflation repartir avec les droits de douane mis en place par le président Donald Trump.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à dix ans des obligations américaines évoluait à 4,38% contre 4,39% la veille à la clôture.Au tableau des valeurs, la chaîne de supermarchés américaine Kroger a bondi (+9,82% à 71,96 dollars) après avoir relevé ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’année en cours. Lors des trois premiers mois de l’année, l’entreprise a généré un bénéfice net par action de 1,49 dollar, au-dessus des attentes.Le vendeur de voitures d’occasion Carmax (+6,61%, à 68,58 dollars) a été recherché après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre de son exercice. L’entreprise a généré un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 1,38 dollar, contre 1,16 attendu.La société Circle (+20,57% à 240,65 dollars), créatrice de la stablecoin USDC, a continué de profiter de l’adoption par le Sénat américain d’une loi régulant ces cryptomonnaies, tout comme la plateforme d’échange d’actifs numériques Coinbase (+2,20% à 301,78 dollars).

Front commun d’Air France-KLM et du gestionnaire pour renforcer Paris-Charles-de-Gaulle

Le gestionnaire des aéroports parisiens et son principal client, Air France-KLM, ont annoncé vendredi un front commun pour défendre la compétitivité de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), en butte à la concurrence d’autres plateformes de correspondance comme Doha, Dubaï ou Istanbul.Sous l’oeil du président de la République, Philippe Pascal, nouveau PDG du Groupe ADP, et Benjamin Smith, le directeur général de l’entreprise franco-néerlandaise, ont officialisé au salon du Bourget ce “partenariat inédit” entre leurs deux sociétés.”L’équipe de France de l’aérien a tout pour réussir dans la compétition internationale, pourtant, les acteurs français, notamment les compagnies aériennes, perdent continuellement du terrain”, déclaré M. Smith, pour qui “ce n’est pas une fatalité”.”Nous avons de plus en plus de concurrents de +hubs+ (plateforme de correspondances) tout proches de l’Europe, au Moyen-Orient et en Asie”, a souligné pour sa part M. Pascal:” cette concurrence qui devient féroce suppose que nous réagissions”.Concrètement, ADP et Air France-KLM vont mettre en place plusieurs mesures pour notamment “améliorer et enrichir l’expérience client”, comme un parcours spécifique dès cet été pour les passagers d’Air France en correspondance de moins d’une heure.M. Smith avait affirmé en janvier que son entreprise était “moins bien traitée” par ADP que ses concurrentes à CDG. Celles-ci bénéficient selon lui de débarquements quasi systématiques via des passerelles, alors qu’une partie des passagers d’Air France sont contraints de prendre un bus pour rejoindre le terminal.L’accord officialisé vendredi, sans mentionner d’objectif de taux de 100% d’avions Air France “au contact”, prévoit “une croissance progressive” de celui-ci, avec pour but “d’atteindre le meilleur taux d’Europe et du Moyen-Orient” en 2026, en attendant des travaux de construction de nouvelles passerelles.Enfin, Air France-KLM et ADP veulent, sur le modèle d’offres déjà développées par des compagnies islandaises ou turques, proposer d’organiser des escales longues, “de quelques heures jusqu’à plusieurs nuitées”, à leurs passagers, en profitant de l’attractivité touristique de Paris.Saluant ce partenariat, le président Emmanuel Macron a dit souhaiter “ardemment” que “le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur” aérien.Air France-KLM et ADP, entreprises respectivement détenues à 28% et 50,6% par l’Etat français, ont vu la pression fiscale s’alourdir sur elles en 2025 au nom de la lutte contre les déficits, via l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion et sur les sociétés.A l’approche de la période d’élaboration du budget 2026, “c’est le moment d’essayer de convaincre que le fait de moins nous taxer fera rentrer plus de recettes fiscales à l’État” en attirant davantage de voyageurs, a ensuite plaidé M. Pascal face à des journalistes.

La Bourse de Paris termine en hausse

La Bourse de Paris a terminé dans le vert vendredi, rassurée par la décision de Donald Trump de temporiser sur une éventuelle participation américaine dans la guerre Iran-Israël.Le CAC 40 a pris 0,48% à 7.589,66 points, en hausse de 36,21 points. La veille, il avait cédé 1,34%. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette parisien a toutefois perdu 1,24%.Donald Trump a annoncé jeudi soir qu’il se donnait “deux semaines” pour décider d’une intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.Cette nouvelle “a été très bien interprétée par les marchés”, relève Antoine Andreani, analyste de marchés pour XTB, interrogé par l’AFP.Cela “a quelque peu apaisé les tensions”, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank. La veille, les Bourses avaient nettement reculé en raison de propos du président américain laissant planer le doute sur une éventuelle intervention.Plus généralement, “les marchés prennent en compte le fait que Donald Trump n’a pas intérêt à un embrasement du conflit, qui provoquerait une flambée du pétrole et de l’inflation”, ce qui “réduirait le pouvoir d’achat de ses électeurs”, estime Antoine Andreani.La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni espèrent en profiter pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d’une réunion débutée vendredi à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.Autre information de la séance: un gouverneur de la Fed, Christopher Waller, a jugé vendredi que la banque centrale américaine devrait rapidement baisser ses taux directeurs, dès sa réunion de juillet.Une surprise, alors que son président Jerome Powell avait laissé entendre lors de sa réunion, cette semaine, que la Fed ne devait pas dévier rapidement de sa posture, inquiet de voir l’inflation repartir avec les hausses de droits de douane aux États-Unis.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,24%, contre 3,27% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,51%.Eutelsat dans l’espaceLe titre d’Eutelsat a pris la tête du SBF 120, affichant une hausse de 30,81% à 3,72 euros l’action.Face à l’américain Starlink, la France réinvestira 717 millions d’euros dans le groupe, champion européen des satellites, pour en devenir le premier actionnaire, ont officialisé l’entreprise et l’Élysée jeudi soir.

Airbags Takata: des juges saisis pour mise en danger de la vie d’autrui

Nouvelle étape dans l’affaire des airbags défaillants du fabriquant japonais Takata ayant provoqué des morts en France: des juges d’instruction enquêtent sur des soupçons de tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui.Les investigations pourraient en outre être étendues à trois accidents mortels. A ce stade, trois parquets se sont en effet dessaisis au profit de celui de Paris des enquêtes qu’ils menaient dans leur juridiction.”A la réception formelle des procédures”, le parquet de Paris “pourra saisir supplétivement les juges d’instruction”, a-t-il expliqué vendredi, sollicité par l’AFP.Le 3 juin, le parquet de Tarbes s’est ainsi dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte après l’explosion d’un airbag Takata le 18 novembre 2023 à Galan (Hautes-Pyrénées) ayant causé la mort d’un homme né en juillet 1972, conducteur d’une C3.Le même jour, le parquet de Fort-de-France s’est dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte à la suite de l’explosion d’un airbag Takata le 28 décembre 2021 aux Trois-Ilets (Martinique) ayant causé la mort d’un homme né en avril 1954, conducteur d’une C3.Et le 17 juin, le parquet de Reims s’est dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte après l’explosion d’un airbag Takata le 11 juin 2025 à Reims ayant causé la mort d’une femme née en octobre 1988, conductrice elle aussi d’une C3.L’information judiciaire a été ouverte le 16 avril pour “pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée, non-information des acquéreurs d’un produit de sa non-conformité portant sur une qualité substantielle, mise en danger de la vie d’autrui”, a détaillé le ministère public.- Scandale mondial -Me Charles-Henri Coppet, qui défend 11 familles de personnes décédées et 12 blessés, a souligné auprès de l’AFP que l’ouverture de cette information judiciaire “était attendue depuis longtemps” et a regretté que “le volet corporel”, lié aux morts et blessures involontaires, ne soit toujours pas ouvert, alors que la première plainte de l’association UFC-Que Choisir date de janvier 2025.A la suite de plaintes déposées à Versailles par Que choisir et par plusieurs propriétaires de véhicules du groupe Stellantis, puis du dessaisissement du parquet de Versailles, la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris a ouvert une enquête, puis a “proposé à d’autres parquets de joindre leurs procédures connexes à celle-ci”, a rappelé le parquet de Paris.D’autres informations judiciaires ont été ouvertes et d’autres plaintes ont été déposées dans d’autres juridictions, a précisé le parquet, dont la juridiction n’est ainsi pas, à ce stade, saisie de toutes les procédures relatives aux airbags Takata.Le 10 avril, la Chancellerie avait demandé le regroupement à la Jirs de Paris de l’ensemble des enquêtes, “dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice”.Depuis 2014, le scandale industriel de ces airbags défectueux, qui ont provoqué une série de morts, secoue le secteur de l’automobile dans le monde.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.- Immobilisation de véhicules -De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers la planète, afin de remplacer les airbags défectueux.Le ministère des Transports a recensé au total en France 18 morts et 25 blessés – dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer.L’accident mortel à Reims a conduit mardi Citroën à demander l’immobilisation immédiate (un rappel appelé “stop drive”) de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux, quelle que soit leur année de production, suivie d’une réparation, après une demande en ce sens du ministre français des Transports, Philippe Tabarot.En France, Citroën avait lancé une immobilisation de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe pour certains modèles. La mesure ne concernait pas jusqu’à présent les voitures fabriquées après 2013.Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans “stop drive”, avait été lancé en mai 2025, car selon Stellantis, ses analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013″.Près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés, selon le constructeur.

Meloni et l’UE investissent en Afrique dans l’espoir de limiter l’immigration

Limiter l’émigration venant d’Afrique en aidant l’économie du continent, tout en y étendant l’influence de l’Italie: Giorgia Meloni a présenté vendredi des engagements de son “plan Mattei”, aux ambitions jugées par certains irréalistes, lors d’un sommet co-présidé par Ursula von der Leyen.”Nous venons d’assister à la conclusion de cinq accords très importants, apportant plus de 1,2 milliard d’euros d’investissements” européens et italiens “à l’Afrique”, a déclaré vendredi la présidente de la Commission européenne, venue à Rome soutenir ce dispositif porté à bout de bras par la cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni.Au dire du gouvernement, le “plan Mattei” mobilisera jusqu’à 5,5 milliards d’euros dans sa phase initiale pour des initiatives éparpillées sur 14 pays. “Le défi pour nous est que l’Afrique puisse grandir (…) en offrant une perspective à ses jeunes, notamment pour combattre en amont les causes qui poussent trop de jeunes à payer des organisations criminelles pour entreprendre une traversée dangereuse” vers l’Europe, a avancé vendredi Giorgia Meloni.”Nous savons tous que l’Afrique a besoin de ses talents, de ses compétences, de ses entrepreneurs et de sa main-d’Å“uvre,” a abondé Ursula Von Der Leyen à Rome.Le plan porte le nom d’Enrico Mattei, père fondateur du géant italien des hydrocarbures Eni, connu pour avoir mis en place des contrats d’extraction de pétrole plus avantageux pour les pays producteurs.C’est cet héritage que revendique Rome, qui promet des relations avec l’Afrique dénuées de “paternalisme”.Une allusion à peine dissimulée à la France, qui a vu son influence en Afrique reculer, plusieurs pays du Sahel ayant sommé Paris de retirer ses forces militaires.- Energie et matières premières -Un moyen également de renforcer les relations commerciales entre l’Italie et le continent dans le domaine de l’énergie, alors que l’invasion russe en Ukraine a forcé l’Italie à chercher de nouveaux fournisseurs de l’autre côté de la Méditerranée, notamment en Algérie.Quatorze pays africains sont concernés, notamment ceux du Maghreb – sauf la Libye -, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya ainsi que l’Ethiopie, où Rome a un passé colonial.Les projets plus importants en termes de financements concernent l’énergie et les matières premières, tandis que d’autres fonds sont destinés à l’éducation, la santé et l’accès à l’eau.Par exemple, étaient au centre du sommet vendredi des financements concernant une voie ferrée entre la Zambie et l’Angola, qui “permettra de stimuler le commerce intra-africain”, a salué vendredi le président de la Commission de l’Union africaine Mahamoud Ali Youssouf.Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la Commission européenne a estimé que le Plan Mattei était une “contribution importante” à la stratégie européenne “Global Gateway” annoncée en 2021, qui inclut de nombreux investissements en Afrique en réponse au programme chinois des “Nouvelles routes de la soie”.Les financements européens, prévus à hauteur de 150 milliards d’euros, font pourtant pâlir les 5,5 milliards avancés par Rome.- “Trop promis” -Pour Giovanni Carbone, professeur à l’université de Milan et chef du programme Afrique de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI), le gouvernement “a trop promis” en faisant miroiter que ces investissements, en créant des emplois et de la croissance, pourraient réduire le nombre de migrants. “Les financements que l’Italie peut mettre à disposition ne sont pas à la bonne échelle”, a-t-il jugé auprès de l’AFP.Le “plan Mattei” a été globalement bien reçu par les gouvernements partenaires, dont plusieurs représentants étaient présents au sommet vendredi.”On ne peut se suffire des seules promesses souvent non tenues”, avait toutefois prévenu en janvier 2024 à Rome Moussa Faki Mahamat, alors président de la Commission de l’Union africaine.Le président kényan William Ruto avait alors également salué ce plan “ambitieux”, mais noté “que l’investissement seul n’est pas suffisant”, rappelant d’autres obstacles pour les économies africaines qui doivent payer “cinq fois plus pour leur dette” que les pays européens.Giorgia Meloni a justement annoncé vendredi son intention de “transformer environ 235 millions d’euros de dette” de pays en développement “en projets de développement.”Pour Simone Ogno de l’ONG ReCommon, qui “travaille pour contrer le pouvoir des multinationales”, les investissements du “plan Mattei” pourraient servir avant tout les intérêts des “grandes entreprises de l’industrie italienne des combustibles fossiles”.D’importantes sociétés italiennes sont impliquées dans le plan, comme Eni et le transporteur d’électricité Terna, ou encore le groupe agro-industriel Bonifiche Ferraresi.

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.