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“Plusieurs appels par jour, c’était infernal”: le Parlement s’apprête à interdire le démarchage téléphonique non consenti

Bientôt la fin des appels intempestifs pour “profiter des aides de l’Etat”, “changer d’opérateur” ou “utiliser votre compte personnel de formation (CPF)”? C’est l’un des objectifs de la proposition de loi “contre toutes les fraudes aux aides publiques”, qui devrait être définitivement adoptée par le Parlement à l’issue d’un vote au Sénat mercredi.L’idée est simple: interdire aux entreprises de démarcher par téléphone “directement ou par l’intermédiaire d’un tiers agissant pour son compte” une personne “qui n’a pas exprimé préalablement son consentement” de manière “libre, spécifique, éclairée, univoque et révocable”. Ce sera à l’entreprise de prouver que le consommateur a exprimé clairement son accord pour être démarché par téléphone. Seule exception prévue: lorsque la sollicitation intervient “dans le cadre de l’exécution d’un contrat en cours”. Selon un sondage effectué par l’UFC-Que Choisir en octobre 2024, 97% des Français se déclarent agacés par le démarchage commercial.Comme Lucie Kapfer, 43 ans: “Les premiers appels ont d’abord concerné le CPF. Puis les démarchages ont perduré, plusieurs fois par semaine”, explique celle qui a supprimé son téléphone fixe pour tenter de limiter ces appels. “Mais ils ont continué sur mon téléphone portable. Plusieurs appels par jour, c’était infernal”, déplore-t-elle.Car si “avant les numéros utilisés étaient facilement reconnaissables et permettaient un filtrage rapide, aujourd’hui [les démarcheurs] appellent avec des 03, des 02 et même des 06. Il est bien plus difficile de les reconnaître”, regrette-t-elle.”C’est un vrai fléau”, abonde Frédéric Navarro, 52 ans, qui, à la tête d’un média local, est en contact régulier avec des entreprises. “Quand je dois appeler quelqu’un, je le démarche avant en message pour le prévenir, et j’en demande autant aux personnes qui souhaitent me contacter”, ajoute-t-il, dépité.- “Décision radicale” -La mesure avait été adoptée au Sénat dès novembre à l’initiative du sénateur Horizons Pierre-Jean Verzelen, dans un texte dédié repris à l’Assemblée nationale en mars. Elle arrive finalement au bout de son parcours législatif via son introduction, par un amendement de la députée écologiste Delphine Batho, dans ce texte plus vaste, soutenu par le gouvernement.”Ce démarchage téléphonique use nos concitoyens”, avait déclaré en séance Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce.Ce n’est pas la première fois que l’exécutif cherche à encadrer le démarchage téléphonique. Mais l’actuel dispositif, Bloctel, qui impose aux consommateurs de s’inscrire sur une liste s’ils veulent être épargnés du démarchage, n’a pas fait ses preuves.Denis Grugeon, 46 ans, était inscrit sur Bloctel mais recevait régulièrement des appels de démarcheurs. Aussi a-t-il “pris une décision radicale: refuser tous les appels des numéros non enregistrés dans mon carnet d’adresses”, dit-il. “Si c’est un appel important, la personne laisse un message. Étonnamment, les démarcheurs n’en laissent jamais…”Le texte interdit par ailleurs la prospection commerciale par voie électronique – mail, SMS, réseaux sociaux… – dans les secteurs de la rénovation énergétique et de l’adaptation des logements.Ce texte correspond “à une demande de longue date des consommateurs” et met fin “à un mode de prospection commerciale qui n’a plus lieu d’être”, se félicite Benjamin Recher, chargé des relations institutionnelles de l’UFC-Que choisir.Le texte prévoit que ce dispositif entre en vigueur en août 2026.Un délai regretté par certains députés, quand d’autres auraient aimé qu’une exception votée par l’Assemblée soit conservée pour les entreprises de denrées alimentaires, livrant par exemple des surgelés aux particuliers.L’accord trouvé par députés et sénateurs en commission mixte paritaire “a été de dire que les acteurs auront un an pour s’organiser, mais qu’on ne mettrait aucune exception” pour un secteur, a expliqué à l’AFP Pierre-Jean Verzelen. – “Arsenal” -Le texte comporte par ailleurs un “arsenal” pour “lutter efficacement contre la fraude aux aides publiques”, qui représente environ 1,6 milliard d’euros chaque année, selon le député macroniste Thomas Cazenave, porteur du texte à l’Assemblée.Parmi ces mesures: les gestionnaires des réseaux de distribution d’électricité ou de gaz pourront “directement sanctionner quand ils constatent qu’un consommateur a détourné un compteur”, précise le député.  Par ailleurs, l’administration pourra suspendre l’octroi ou le versement d’une aide publique pour une durée de trois mois renouvelable, en cas “d’indices sérieux” de fraude. Deux mesures décriées par La France insoumise qui, au nom du “respect de la présomption d’innocence” et de la “séparation des pouvoirs”, a d’ores et déjà annoncé déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel. 

Au G7 Finances, le Canada met l’Ukraine en avant pour envoyer un “message fort”

Le Canada a voulu mardi envoyer un “message fort” au monde en conviant un ministre ukrainien au G7 Finances, dont les membres sont tiraillés sur l’ampleur du soutien à apporter au pays en guerre contre la Russie, et secoués par l’offensive protectionniste de Donald Trump.Hôte cette année de la réunion des argentiers du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada), le ministre canadien François-Philippe Champagne a invité son homologue ukrainien Sergii Marchenko.”C’est un vrai message pour le monde (…) un message très fort d’unité du G7 en soutien à l’Ukraine”, a expliqué M. Champagne, lors d’une conférence de presse commune avec M. Marchenko.Il s’agit “aussi de dire qu’on est unis dans nos actions face à l’agresseur russe”, a-t-il insisté un peu plus tard lors d’un entretien avec l’AFP.”C’est un grand honneur pour nous, parce que cela nous permet de mieux communiquer (aux membres du G7) des informations importantes sur la situation sur le terrain, de comprendre comment on peut agir ensemble”, a déclaré Sergii Marchenko devant la presse. Il a ajouté qu’il allait plaider pour que des “sanctions plus fortes” soient prises à l’encontre de la Russie, afin de pousser Moscou à faire taire les armes.- “Prudemment optimiste” -L’intervention des deux hommes avait tout l’air d’un appel du pied à l’intention du gouvernement de Donald Trump qui a opéré un spectaculaire rapprochement avec Moscou au détriment de Kiev.Les pays européens ont poussé dans la même direction mardi. L’Union européenne (UE) a adopté un 17e paquet de sanctions contre Moscou et dit espérer une “réaction forte” de l’exécutif américain si Moscou campe sur sa position.Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d’afficher un soutien sans équivoque à l’Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.”Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l’Ukraine”, a estimé le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, avant d’arriver au Canada. “Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré”, a fait savoir de son côté le ministère français de l’Economie.Le G7 Finances se tient jusqu’à jeudi au sein des Rocheuses canadiennes, dans l’écrin du parc national de Banff (ouest), et dans un paysage économique bouleversé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, qui font craindre un ralentissement généralisé.Le ministre canadien des Finances a mis en avant mardi la nécessité de “restaurer la stabilité et la croissance”.Lorsque les règles du commerce sont “équitables et prévisibles” alors “tout le monde y gagne”, a-t-il estimé auprès de l’AFP. Il s’est présenté comme “prudemment optimiste” quant à l’issue de ces discussions qui feront date, selon lui.- “Tendre la main” -Les membres du G7 cherchent à convaincre l’administration Trump de revenir complètement sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent. Tokyo a indiqué à l’AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec lui sur “plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change” entre dollar et yen.”Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l’intérêt de tous”, a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l’UE continuait de “tendre la main” aux Américains. Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, a semblé, à plusieurs reprises, adoucir les positions de Donald Trump. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés. Au sein du gouvernement Trump, “il a montré qu’il pouvait être la figure raisonnable”, note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d’analyses High Frequency Economics.Le ministre, ajoute-t-il, reste toutefois “sous pression pour dérouler les promesses” du président.

Le Canada met l’Ukraine en avant pour débuter le G7 Finances

Les ministres des Finances des pays du G7 se retrouvent à partir de mardi soir au Canada avec Kiev en invité spécial, et pour défi de dégager une position commune sur l’Ukraine et de lisser les tensions nées de la guerre commerciale initiée par Donald Trump.Ce rendez-vous, aussi appelé G7 Finances, se tient alors que les pays membres (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) peinent à afficher un front uni depuis le retour à la la Maison Blanche de Donald Trump.Le président américain a remis en question l’aide à l’Ukraine, sidéré ses alliés en imposant de nouveaux droits de douane, et répété qu’il souhaitait annexer le Canada, qui préside le G7 cette année.L’ouverture officielle de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux est programmée mercredi au coeur des Rocheuses canadiennes, dans l’écrin du parc national de Banff (ouest). Mais le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a tenu à inviter dès mardi son homologue ukrainien Sergii Marchenko en signe de soutien au pays en guerre avec la Russie. Les deux hommes tiendront une conférence de presse à 16H00 locales (22H00 GMT).Kiev cherche à convaincre Washington d’accentuer la pression sur Moscou via de nouvelles sanctions. L’Union européenne (UE), qui a elle adopté mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou, a dit espérer une “réaction forte” de l’exécutif américain si Moscou campe sur sa position.- “Signal clair” -Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances au Canada sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d’afficher un soutien sans équivoque à l’Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.”Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l’Ukraine”, a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, cité dans un communiqué. “Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré”, a fait savoir mardi à des journalistes le ministère français de l’Economie.Un autre conflit – commercial celui-là – sera dans toutes les têtes à Banff même si aucune session de travail ne concernera spécifiquement la question des droits de douane, a indiqué un responsable canadien. Il est certain que le sujet sera abordé, en particulier dans des entretiens bilatéraux. La présidence canadienne a fixé comme priorité des discussions autour des “risques qui pèsent sur les perspectives économiques mondiales”. Seront aussi discuté “les effets globaux de l’intelligence artificielle”, la criminalité financière…Donald Trump a provoqué une onde de choc début avril en instituant des nouveaux droits de douane sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Il a depuis fait en partie marche arrière et scellé un accord commercial vanté comme “historique” avec Londres.Mais les taxes sur les produits importés restent nettement plus élevées qu’avant son retour à la Maison Blanche, faisant craindre un ralentissement économique généralisé.- “Tendre la main” -Les membres du G7 cherchent à convaincre l’administration Trump de revenir complètement sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent. Aucun tête-à-tête n’est toutefois à l’ordre du jour pour l’instant entre le ministre hôte, le Canadien François-Philippe Champagne, et son homologue américain. Tokyo a indiqué à l’AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec Scott Bessent sur “plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change” entre dollar et yen.”Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l’intérêt de tous”, a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l’UE continuait de “tendre la main” aux Américains. Le secrétaire américain au Trésor a semblé, à plusieurs reprises, adoucir les positions de Donald Trump. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés. Au sein du gouvernement Trump, “il a montré qu’il pouvait être la figure raisonnable”, note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d’analyses High Frequency Economics.Le ministre reste toutefois “sous pression pour dérouler les promesses” du président, ajoute-t-il.

Wall Street finit en retrait, marquant une pause face aux incertitudes économiques

La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, minée par le flou autour de la politique budgétaire et commerciale des Etats-Unis, le secteur de la tech accusant particulièrement le coup. Le Dow Jones a reculé de 0,27% et l’indice Nasdaq a lâché 0,38%. Après six clôtures consécutives en hausse, l’indice élargi S&P 500 s’est finalement replié mardi, perdant 0,39%.”Le marché est en train de récupérer”, estime auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.”C’est un jour de consolidation, le marché était vraiment à bout de souffle”, abonde de son côté Patrick o’Hare, de Briefing.com.La place américaine peine à se projeter sur le long terme, et “a besoin de plus d’informations sur les droits de douane” imposés tous azimuts par Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, ainsi que “sur l’état de l’économie” américaine, explique M. Cardillo.Le scepticisme de Wall Street émane aussi des incertitudes autour de la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain, selon M. O’Hare.Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.Le président américain a néanmoins exhorté les républicains du Congrès à soutenir sa “grande et belle loi” mardi, alors que de profondes divisions au sein du parti ont ralenti la progression du projet.Selon Peter Cardillo, la place new-yorkaise a été par ailleurs quelque peu crispée par la remontée des taux obligataires.Vers 20H20 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,48% contre 4,45% vendredi en clôture. Durant la séance, il est monté jusqu’à 4,52%.Au tableau des valeurs, la tech était boudée, après avoir été recherchée durant les dernières séances. Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont quasiment tous terminé dans le rouge, à l’image d’Alphabet (-1,54%), Apple (-0,92%), Amazon (-1,01%), Microsoft (-0,15%), Nvidia (-0,88%) et Meta (-0,52%).Seul Tesla sortait du lot (+0,51% à 343,82 dollars), le patron du groupe, Elon Musk, ayant affirmé que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes.Après avoir avancé en début de séance, la chaîne américaine de magasins de bricolage Home Depot a finalement chuté (-0,57% à 377,22 dollars). Le groupe a confirmé mardi ses prévisions annuelles, sur la base d’une demande toujours soutenue, mais relevé que les particuliers faisaient preuve de retenue pour leurs gros projets de travaux.Le bénéfice net ressort à 3,43 milliards de dollars (-4,6% sur un an) en brut, et à 3,56 dollars rapporté par action et hors éléments exceptionnels, donnée de référence du marché, alors que les analystes tablaient sur 3,59 dollars.Le lunetier Warby Parker, spécialiste de la vente directe au consommateur, a décollé (+15,63% à 20,34 dollars) après avoir annoncé un partenariat avec Google dans le but de développer “des lunettes intelligentes”, selon un communiqué du groupe.

Trois morts dans le Var, emportés par une brusque montée des eaux

Des pluies intenses ont provoqué mardi une brusque montée des eaux dans le Var, emportant trois personnes âgées dont un couple d’octogénaires au Lavandou, sur le littoral, où le maire a décrit “des scènes de guerre”.Dans cette station balnéaire, la saison touristique qui venait de commencer s’est transformée en cauchemar avec des routes recouvertes de boue, des mimosas à terre et des gens qui font la queue dans une salle communale pour récupérer des bouteilles d’eau, a constaté un journaliste de l’AFP.En début de matinée, un orage stationnaire a “engendré une lame d’eau significative” sur le secteur de Cavalière, a expliqué le lieutenant-colonel Michel Audier, chef du groupement de pompiers Centre Var, interrogé par l’AFPTV.Cette “brusque montée des eaux” d’un simple ruisseau, le Quicule, a probablement “pris par surprise” le couple d’octogénaires qui “n’ont pas eu le temps de s’échapper”, selon le lieutenant-colonel Gaëlle Rouault, commandante de la compagnie de gendarmerie de Hyères. Le corps de la femme, âgée de 84 ans, a été retrouvé dans des broussailles, puis celui de son époux de 85 ans, au large, dans la mer. Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort, selon le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz. Elle devra notamment éclaircir les circonstances précises de leur décès et établir s’ils ont tenté de fuir en voiture, comme indiqué dans un premier temps.Le troisième décès concerne une femme de 81 ans à Vidauban.  “Une conductrice et sa passagère se sont engagées sur un chemin de campagne totalement submergé”, tombant dans un fossé, mais seule la conductrice a pu être sauvée par l’intervention d’un élu municipal, a indiqué le maire de la commune, Claude Pianetti, sur Facebook.- état de catastrophe naturelle -“C’était un phénomène vraiment violent, méchant, incompréhensible”, a réagi le maire du Lavandou, Gil Bernardi. Il est tombé “255 mm d’eau en une heure, provoquant une vague énorme”, a-t-il ajouté, décrivant des “scènes de guerre” avec des routes et des ponts arrachés”.Dans un tweet, le président de la République Emmanuel Macron a adressé ses condoléances aux familles des victimes et promis que “la Nation sera là”, pour “surmonter les prochaines heures” et “reconstruire”.Sur place dans la soirée, François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a assuré de son côté que le gouvernement allait “aider la commune et le territoire, à travers vraisemblablement la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle” et faire en sorte qu’elle soit obtenue “le plus rapidement possible”.”Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour remettre les choses en l’état”, a ajouté le ministre notamment pour remettre en marche la station d’épuration mais pas avant plusieurs jours.”Un diagnostic est en cours pour évaluer les dégâts sur cette commune : accessibilité à l’eau potable, état des stations d’épuration, état des routes… Les communes de Vidauban et de La Môle ont également été lourdement impactées. L’aérodrome de La Môle/Saint Tropez est fermé”, selon la préfecture.”On a eu très peur”, “l’eau est montée jusqu’à notre balcon, à environ 1,60 mètre. Tous les rez-de-chaussée de notre immeuble ont été inondés. Chez nous l’électricité est revenue mais pas l’eau”, témoigne Nadine Vicente, une habitante du Lavandou de 64 ans.Sur le terrain, 200 pompiers du Var, renforcés par 120 pompiers des départements limitrophes sont mobilisés, alors que le Var est toujours en vigilance jaune crues et orage. Pendant l’épisode le plus violent, il était en vigilance orange.”En 12 heures, on a notamment relevé sur la commune du Lavandou 80 à 100 mm, et plus au nord dans l’intérieur du Var, 186 mm à Vidauban. Au moment le plus intense, les cumuls ont atteint en une heure 124 mm à Vidauban”, a indiqué Météo France assurant que son niveau de vigilance était adapté à la violence de l’épisode. “Ces cumuls correspondent bien au niveau de vigilance orange déclenché la veille, appelant à la plus grande prudence”.Avec le réchauffement de la planète, les risques d’épisodes de fortes précipitations vont augmenter, selon les scientifiques. Ces pluies, associées à d’autres facteurs liés notamment à l’aménagement du territoire, favorisent les inondations. Et la Méditerranée est considérée par les scientifiques comme une région du globe particulièrement exposée au réchauffement climatique.Dans le Var, plusieurs inondations meurtrières se sont produites ces dernières années.Lundi, des pluies diluviennes avaient occasionné des inondations et dégâts dans le sud-ouest, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.bur-faa-san-dac/cbn

La Bourse de Paris termine en hausse

La Bourse de Paris a fini dans le vert mardi, malgré l’absence de nouvelles informations à digérer au cours de la séance, les investisseurs se focalisant sur les espoirs de baisses des taux en zone euro.Le CAC 40 a pris 0,75%, à 7.942,42 points, en hausse de 58,79 points. La veille, l’indice avait terminé stable (-0,04%).”Les investisseurs attendent avec impatience le prochain grand catalyseur”, résume Adam Sarhan, de 50 Park Investments.En attendant, “les marchés européens sont portés par les espoirs de baisses des taux de la Banque centrale européenne”, explique à l’AFP Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink.Le conseil des gouverneurs de l’institution doit tenir sa prochaine réunion de politique monétaire début juin, et devrait à nouveau abaisser ses taux d’intérêt dans un contexte de croissance morose sur le continent et d’inflation stabilisée autour de 2%. “Les marchés savent qu’il y a de la marge pour un nouvel assouplissement monétaire, et cela les rend optimistes”, ajoute Philippe Cohen.La veille, les investisseurs avaient été troublés par l’abaissement vendredi de la note de Moody’s sur la dette américaine, qui a accru la tension sur les taux d’intérêt souverains américains, ce qui a entraîné leurs équivalents européens.Les taux d’intérêt en Europe sont restés stables mardi: le rendement des obligations françaises à dix ans a atteint 3,26%, contre 3,25% la veille. Le rendement allemand, référence sur le continent, a atteint 2,60%, contre 2,58% la veille.Kering: nouvelle direction artistique pour BalenciagaLe groupe de luxe Kering (+3,97% à 182,60 euros) a annoncé lundi soir la nomination du nouveau directeur artistique de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, chargé d’ouvrir un “nouveau chapitre” après la décennie chahutée avec Demna à la barre.Figeac Aero bondit après un contrat avec SafranLe spécialiste de l’aéronautique Figeac Aero a bondi de 4,65% à 9,00 euros, après avoir annoncé la veille avoir été “retenu pour la production d’une nouvelle référence de pièce à destination du moteur M88”, un moteur développé par Safran (+0,81% à 261,20 euros) et équipant les avions Rafale de Dassault Aviation (+0,63% à 307,40 euros).

Un groupe chinois reprend le constructeur français de bus à hydrogène Safra

Le tribunal de commerce d’Albi a choisi mardi le groupe chinois Wanrun pour reprendre Safra, unique constructeur de bus à hydrogène hexagonal en redressement judiciaire, au détriment du français TTH, qui avait les faveurs du personnels et des décideurs locaux.L’offre de reprise du groupe chinois tenait la corde ces dernières semaines, avant une proposition de TTH revue vendredi à la hausse mais parvenue hors délais.Wanrun s’est engagé à conserver 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi (Tarn) et spécialisée dans la fabrication de bus et autocars à hydrogène, ainsi que dans la rénovation de bus, rames de métro ou tramway.Déposé fin avril, à la veille d’une première audience du tribunal de commerce d’Albi, le projet de reprise de la société chinoise, plus connue pour son activité dans les batteries et panneaux solaires, comprend un chèque de 7 millions d’euros et des promesses d’investissement pour relancer la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière dédiée au développement de cette énergie.Avec sa dernière offre proposant de reprendre 90 employés sur le site d’Albi et d’en reclasser 40 dans son usine de Clermont-Ferrand, le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés) pensait tenir les arguments pour convaincre le tribunal. Son directeur général Thierry Cezar faisait miroiter un carnet de commandes de 450 millions d’euros, une garantie selon lui pour l’avenir de Safra, et tablait sur une hausse progressive des effectifs pour atteindre 200 salariés à Albi en 2029.Une troisième offre émanant d’une société belge, CBM, a également été écartée.Au cours de l’examen des offres par le tribunal, le 13 mai, la procureure d’Albi Stéphanie Bazart avait requis en faveur du groupe Wanrun.”Le choix d’une société chinoise, qui produira en Chine, pour la reprise de la Safra au préjudice d’une offre française, industrielle, sérieuse, et de long terme, m’étonne désagréablement”, a de son côté affirmé à l’AFP le député centriste du Tarn Philippe Bonnecarrère, ajoutant: “la priorité est de voir maintenant les salariés pour déterminer la suite à donner”.La semaine dernière, le président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) d’Occitanie, Jean-Louis Chauzy, avait mis en garde contre le risque de reprise par des intérêts chinois et avait plaidé pour “des solutions industrielles françaises avec un solide ancrage territorial”.Il avait rappelé le cas de la fonderie SAM en Aveyron, reprise par le groupe chinois Jinjiang avec des promesses d’investissements “jamais réalisés”. La société métallurgique travaillant pour l’industrie automobile a finalement fermé.

Les Bourses européennes terminent en hausse, Francfort au-dessus des 24.000 points

Les marchés boursiers européens ont fini dans le vert mardi, malgré l’absence de nouvelles informations à digérer au cours de la séance, les investisseurs se focalisant sur les espoirs de baisses des taux en zone euro.Paris a pris 0,75%, Londres 0,94% et Milan 0,89%. Francfort a avancé de 0,42%, dépassant pour la première fois les 24.000 points en clôture.

Bruxelles propose des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant dans l’UE

La Commission européenne a proposé mardi d’imposer des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant en Europe, dont l’immense majorité proviennent de Chine.”On parle de 2 euros par paquet, payé par la plateforme”, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, devant le Parlement européen à Bruxelles.L’idée est spécifiquement de cibler les colis de “faible valeur”, ceux qui valent moins de 150 euros – seuil en dessous duquel les paquets envoyés depuis un pays tiers dans l’Union européenne échappent aux taxes douanières.- 4,6 milliards -Les services des douanes sont submergés par un afflux toujours plus grand de ces petits colis importés.Les statistiques concernant ces produits sont vertigineuses: quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.Ces frais de 2 euros serviraient à financer les contrôles aux douanes, a expliqué le commissaire Sefcovic. “C’est pourquoi je ne qualifierais pas ces frais de gestion comme une taxe, mais simplement comme une façon de compenser leur coût”, a-t-il détaillé, saluant l'”énorme” charge de travail des fonctionnaires des douanes.D’autant que ces contrôles sont appelés à se renforcer devant l’afflux de colis de faible valeur envoyés depuis l’Asie, via des plateformes telles que Shein ou Temu.- Droits de douane -Cet afflux est craint en raison de la hausse des droits de douane voulue par les Etats-Unis notamment sur les petits colis de Chine. Cette mesure était notamment réclamée par la France qui avait proposé fin avril de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe.Pour la France seule, 800 millions de ces petits colis ont été livrés l’an dernier.La Commission européenne a appelé en février à supprimer l’exonération de droits de douane, qui date de 2010, pointant notamment des risques d’importation “de produits dangereux” et une empreinte environnementale non négligeable sur de tels volumes.Bruxelles espère également qu’une partie des recettes générées par les frais sur ces petits colis sera affectée au budget de l’UE.Outre l’impact de ces produits sur la santé et la sécurité des consommateurs européens, la Commission dénonce également leur impact sur l’environnement ainsi que les distorsions de concurrence avec des commerçants européens, notamment des PME, qui respectent les normes de l’UE. 

Réunion des argentiers du G7: Ukraine et droits de douane au menu

Les grands argentiers du G7 se retrouvent mardi soir au Canada avec Kiev en invité spécial, et pour défi de dégager une position commune sur l’Ukraine et de lisser les tensions nées de la guerre commerciale initiée par Donald Trump.Avant l’ouverture officielle de ce rendez-vous au coeur des Rocheuses canadiennes dans l’écrin du parc national de Banff, le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a invité son homologue ukrainien Sergii Marchenko.Les deux hommes tiendront une conférence de presse.Depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, les alliés du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) affichent un front désuni sur le soutien à l’Ukraine en guerre contre la Russie.Réticent à tout prolongement de son aide financière et militaire à l’Ukraine, le président américain a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou. Il s’est longuement entretenu lundi avec son homologue Vladimir Poutine, sans obtenir le cessez-le-feu réclamé par Kiev et les Européens.L’Ukraine veut aussi convaincre Washington d’accentuer la pression sur Moscou via de nouvelles sanctions. L’Union européenne (UE), qui a adopté mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou, a dit espérer une “réaction forte” de l’exécutif américain si Moscou campe sur sa position.Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d’afficher un soutien sans équivoque à l’Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.”Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l’Ukraine”, a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, cité dans un communiqué. “Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré”, a dit mardi à des journalistes le ministère français de l’Economie.- “Tendre la main” -Un autre conflit – commercial celui-là – sera dans toutes les têtes à Banff.Donald Trump a provoqué une onde de choc à travers le monde début avril en instituant des nouveaux droits de douane sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Il a depuis fait en partie marche arrière et scellé un accord commercial vanté comme “historique” avec Londres.Mais les taxes sur les produits importés restent nettement plus élevées qu’avant son retour à la Maison Blanche, faisant craindre un ralentissement économique généralisé.Les membres du G7 cherchent désormais à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent. Tokyo a indiqué à l’AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec le secrétaire américain au Trésor sur “plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change” entre dollar et yen.”Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l’intérêt de tous”, a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l’UE continuait de “tendre la main” aux Américains. Scott Bessent a semblé, à plusieurs reprises, infléchir les positions présidentielles. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés. Au sein du gouvernement Trump, “il a montré qu’il pouvait être la figure raisonnable”, note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d’analyses High Frequency Economics.Le ministre reste toutefois “sous pression pour dérouler les promesses” du président, ajoute-t-il.Selon un communiqué, Scott Bessent plaidera “pour remédier aux déséquilibres économiques mondiaux et aux pratiques déloyales au sein et à l’extérieur du G7” ainsi que sur “la nécessité de voir la croissance tirée par le secteur privé”.