AFP Business

Spatial: la start-up allemande Isar Aerospace décroche son premier contrat avec l’ESA

La start-up allemande Isar Aerospace a annoncé mercredi avoir remporté ses premiers contrats de lancement de satellites auprès de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de la Commission européenne, une avancée vers l’accès à l’espace depuis l’Europe dans un secteur dominé par SpaceX.Ces accords portent sur deux missions qui seront confiées au lanceur Spectrum développé par Isar Aerospace à partir de 2026, selon un communiqué.Ils interviennent dans le cadre de l’initiative européenne “Flight Ticket” qui permet à l’ESA et à la Commission européenne de réserver des vols auprès de start-up européennes.Les vols doivent être opérés depuis le nouveau pas de tir d’Andøya, en Norvège. Deux clients ont déjà été désignés: la start-up française Infinite Orbits, basée à Toulouse, qui testera avec son projet Tom & Jerry deux satellites capables de manœuvrer ensemble pour développer des services de maintenance et d’inspection en orbite. Et la société néerlandaise ISISpace, spécialisée dans les petits satellites, qui pilotera la mission Cassini afin de mettre en orbite des charges utiles expérimentales dans les télécommunications ou l’observation de la Terre.”Cet accord consacre la confiance des institutions européennes dans nos services de lancement et démontre que l’Europe mise sur ses propres acteurs”, a déclaré Daniel Metzler, président et cofondateur d’Isar Aerospace, dans le communiqué.Fondée en 2018 près de Munich, Isar Aerospace développe des lanceurs de petite et moyenne capacité pour le marché des satellites. Le marché très concurrentiel compte aussi les allemands HyImpulse et Rocket Factory Augsburg, les français MaiaSpace et Latitude, et l’espagnol PLD Space.

La “REF” du Medef s’ouvre, à nouveau sous le signe de l’inconnue politique

La “REF” du Medef se tient mercredi et jeudi pour la première fois à Roland-Garros, et pour la deuxième année consécutive en plein désordre politique, situation d’incertitude que la plus grosse organisation patronale de France juge redoutable pour les entreprises.La Rencontre des Entrepreneurs de France, visible aussi sur les réseaux sociaux du Medef, s’intitule cette année “Jeu décisif”, clin d’œil au temple du tennis sur terre battue qui l’abrite, plus pratique en cas de pluie que l’hippodrome de Longchamp qui l’accueillait depuis 2019, après 20 ans d’universités d’été sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines).Aux côtés de chefs de très grandes entreprises et d’experts invités à s’exprimer lors des tables rondes thématiques, figureront plusieurs ministres comme Eric Lombard (Economie), Marc Ferracci (Industrie), ou Sébastien Lecornu (Armées).François Bayrou y prononcera un discours jeudi, le troisième de la semaine après sa conférence de presse de lundi, au cours de laquelle le Premier ministre a annoncé qu’il demanderait un vote de confiance aux députés le 8 septembre – qu’à ce stade il semble quasiment assuré de perdre – et une intervention mardi devant la CFDT.- “On ne joue pas avec l’économie” -Mercredi sur Franceinfo, le président du Medef – qui représente 240.000 entreprises employant 12 millions de personnes – a observé que M. Bayrou n’avait finalement “fait qu’anticiper un choix qui de toute façon aurait dû avoir lieu lors du vote du budget” à l’automne. Néanmoins, a déploré Patrick Martin, cela “surajoute dans l’esprit des entrepreneurs à ce climat d’incertitude qui n’est pas bon pour l’économie”, dû aussi au “durcissement de la concurrence internationale”.M. Martin a lancé “un appel à la responsabilité” aux politiques : “on ne joue pas avec l’économie”. Il a bien l’intention de “leur dire ce (qu’il a) à leur dire” lors du clou de la REF, un débat de clôture qui rassemblera les chefs de partis : Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Renaissance), Fabien Roussel (PCF), Manuel Bompard (LFI) et Marine Tondelier (Ecologistes). Olivier Faure (PS) et Edouard Philippe (Horizons) sont retenus par d’autres engagements.Patrick Martin a dit mercredi s’attendre dans le cadre du budget qui finira par émerger “à un certain nombre de décisions désagréables”, soulignait-il mardi dans Les Echos, ajoutant que “le Parti socialiste reste le pivot”, lui qui avait permis au budget 2025 d’être adopté, en ne le censurant pas.Si un point d’accord consistait à surtaxer très fortement les plus riches, M. Martin a mis en garde contre le risque d’expatriation: “la mobilité des patrimoines et des talents est énorme”.- “Sans concertation” -Il compare régulièrement l’incapacité de la France à réduire son déficit public (5,8% du PIB en 2024, presque deux fois plus que le maximum de 3% toléré par Bruxelles) et les efforts couronnés de succès des pays du Sud de l’Europe, ex-mauvais élèves. Mais pour augmenter le taux d’emploi, clé selon lui de la solution, il n’approuve pas vraiment la proposition des deux jours fériés travaillés faite en juillet par François Bayrou.Il regrette l’absence de concertation en amont et recommande de “laisser les partenaires sociaux discuter entre eux” de ces sujets. Malgré leurs divergences de vues, patronat et syndicats s’entendent bien, souligne régulièrement M. Martin, avec régulièrement des accords sociaux, même si le récent conclave sur les retraites a été un échec.Le patron du Medef a aussi déclaré “regarder avec intérêt” ce qui adviendra le 10 septembre lors de la journée “Bloquons tout”. “Il faut être très prudent, ça peut déborder”.Enfin, il n’est pas pour une démission du Président de la République pour clarifier la situation politique : “ajouter du chaos au chaos ne réglerait rien”.

La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l’attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l’intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d’instabilité politique et budgétaire en France, après l’intervention de François Bayrou en début de semaine.”Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle”, relève John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l’intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.Il “représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché”, résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.D’ici là, “les investisseurs continueront à faire preuve de prudence”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.La dette française sur le grillLa situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu’il solliciterait la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l’obtenir.Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de “réfléchir” et de renoncer à leurs “réflexes spontanés”, les appelant à choisir entre le “chaos” et “la responsabilité”.Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d’intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.Mais il reste proche de celui imposé à l’Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d’une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.Et l’écart entre le taux d’intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le “spread”, atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l’intervention de M. Bayrou.Nouvelle commande pour AlstomLe géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de “quelques centaines de millions d’euros” pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

La “REF” du Medef s’ouvre encore sous le signe de l’inconnue politique

La “REF” du Medef se tient mercredi et jeudi pour la première fois à Roland Garros, et pour la deuxième année consécutive en plein désordre politique, situation d’incertitude que la première organisation patronale de France juge redoutable pour les entreprises.Lors de la Rencontre des entrepreneurs de France fin août l’an dernier après la dissolution, le président du Medef Patrick Martin s’alarmait de la possible arrivée de ministres LFI au gouvernement.En décembre c’est en définitive un Premier ministre LR, Michel Barnier, qui était censuré. A présent, son successeur François Bayrou semble promis à quitter Matignon le 8 septembre, les oppositions refusant de lui accorder le vote de confiance qu’il sollicitera ce jour-là.Comme François Bayrou, dont il trouve dans une interview aux quotidien Les Echos le geste “courageux”, le patron du Medef alerte en permanence sur la situation des finances publiques, qui place la France en fin de peloton de l’Union européenne, avec un déficit public de 5,8% du PIB en 2024, largement supérieur aux 3% maximum exigés par Bruxelles.Pour lui, “le quantum des 44 milliards d’euros d’efforts fixés (par le gouvernement) pour réduire le déficit en 2026 est le bon”.- PS “pivot” -Le Medef s’était dit “assez satisfait” des grandes lignes du budget présentées le 15 juillet par François Bayrou, car elles n’alourdissaient pas les charges des entreprises, mises à contribution à hauteur de 13 milliards d’euros cette année, notamment via une hausse temporaire de l’impôt sur les sociétés.M. Martin semble cependant relativiser le possible départ de François Bayrou. Il observe simplement que ce vote “précipite les échéances”, mais que planait déjà “la perspective d’une censure” sur le budget à l’automne.Mardi, les locataires de Bercy, Eric Lombard (Economie et Finances) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont assuré qu’en dépit des circonstances, ils comptaient bien tenter d’élaborer un budget pour 2026, quitte à mener des “négociations” avec l’opposition. Cet hiver, le budget 2025 avait pu être adopté grâce à la non-censure du Parti socialiste.Le député socialiste Jérôme Guedj a estimé de son côté sur BFMTV mardi qu’il faudrait “construire du compromis” dans les prochaines semaines.”Le Parti socialiste reste le pivot dans cette affaire”, remarque Patrick Martin. Mais si un compromis devait passer par l’alourdissement de la fiscalité des plus riches, il met en garde contre le risque d’expatriation de ces contribuables : “la mobilité des patrimoines et des talents est énorme”.- Dépit -Dans son discours mercredi, le leader patronal devrait insister “sur la nécessité de retrouver de la croissance et sur les leviers pour la retrouver”. Depuis des mois, il compare avec dépit l’incapacité de la France à réduire son déficit public aux efforts couronnés de succès des pays du sud de l’Europe, ex-mauvais élèves de l’UE.La REF, visible aussi sur les réseaux sociaux du Medef, s’intitule cette année “Jeu décisif”, clin d’œil au temple de la terre battue qui l’abrite, plus couvert en cas de pluie que l’hippodrome de Longchamp qui l’accueillait depuis 2019, après 20 ans d’universités d’été sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines).Aux côtés de chefs de très grandes entreprises et d’experts invités à s’exprimer lors des tables rondes thématiques, figureront plusieurs ministres comme Eric Lombard, Marc Ferracci (Industrie), ou Sébastien Lecornu (Armées), dont le nom revient régulièrement parmi les “Premiers ministrables”.François Bayrou lui-même y prononcera un discours jeudi, le troisième de la semaine après s’être aussi exprimé mardi devant la CFDT.Le clou de la rencontre, inédit dans ce format lors d’une REF, sera le débat de clôture qui rassemblera sur le thème de l’économie les chefs de partis : Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Renaissance), Fabien Roussel (PCF), Manuel Bompard (LFI) et Marine Tondelier (Ecologistes). Olivier Faure (PS) et Edouard Philippe (Horizons) sont retenus par d’autres engagements.

Wall Street termine en hausse, ignore les attaques contre la Fed et attend Nvidia

La Bourse de New York a clôturé en hausse mardi, peu ébranlée par un nouvel assaut de Donald Trump contre l’indépendance de la banque centrale américaine (Fed) et dans l’attente des résultats trimestriels du mastodonte Nvidia.Le Dow Jones a gagné 0,30%, l’indice Nasdaq a progressé de 0,44% et l’indice élargi S&P 500, de 0,41%.”Il semble que le marché ignore la tentative (de Donald Trump, ndlr) de limoger” la gouverneure de la Fed Lisa Cook, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities. Lundi soir, dans une lettre signée de sa main publiée sur son réseau Truth Social, le président des Etats-Unis a écrit à Lisa Cook qu’elle était “limogée avec effet immédiat”.Première femme afro-américaine à accéder au prestigieux poste de gouverneure de la Fed, Mme Cook est accusée par le camp présidentiel d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables. Son avocat Abbe Lowell a annoncé mardi que l’initiative de M. Trump sera contestée en justice.Wall Street fait abstraction de ce conflit et “s’attend à ce que le comité adopte une position de plus en plus accommodante si le président des Etats-Unis parvient à la destituer”, souligne Jose Torres, d’Interactive Brokers.Le président de la Fed Jerome Powell a d’ailleurs changé de ton lundi lors des rencontres annuelles de Jackson Hole, en se montrant ouvert à un assouplissement monétaire.Mais si la Fed devient trop accommodante et parallèlement “l’inflation augmente en raison des droits de douane, cela pourrait poser un problème pour le marché”, prévient M. Cardillo.Côté indicateurs, les investisseurs ont bien accueilli les commandes de biens durables, qui sont ressorties supérieures aux attentes.La place américaine cherche par ailleurs “à se positionner avant la publication de l’indice PCE” vendredi, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, notent les analystes de Briefing.com. Une seconde estimation du PIB américain pour le deuxième trimestre est aussi attendue jeudi.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans s’établissait à 4,26% vers 20H15 GMT contre 4,28% à la clôture lundi. Les taux des titres à deux ans, plus sensibles aux évolutions monétaires, reculaient, à 3,68% contre 3,72% à la fermeture la veille.Côté entreprises, la bourse attend avec impatience les résultats du géant américain des semiconducteurs Nvidia, qui seront publiés mercredi après la clôture de Wall Street. La place new-yorkaise profite depuis quelques années d’un engouement grandissant autour de l’intelligence artificielle (IA), et Nvidia en est la figure de proue.”Il y a beaucoup d’enthousiasme” autour des performances de Nvidia, explique Peter Cardillo. “Espérons que cet enthousiasme se justifie, sinon cela pourrait poser un autre problème au marché”, ajoute l’analyste.Selon le consensus de FactSet, les analystes tablent sur un bond de plus de 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise au deuxième trimestre.A la cote, les entreprises du secteur de la défense à l’image de Lockheed Martin (+1,78% à 455,67 dollars), Boeing (+3,48% à 234,76) et RTX (+2,11% à 159,57 dollars) ont gagné du terrain après des propos du secrétaire au Commerce Howard Lutnick évoquant la possibilité de prises de participation par l’Etat américain.Vendredi, Donald Trump avait annoncé l’entrée de l’Etat fédéral américain au capital de l’entreprise de semiconducteurs et processeurs Intel, à hauteur de 10%.Le laboratoire américain Eli Lilly a brillé (+5,86% à 736,06 dollars), soutenu par un nouvel essai clinique encourageant pour son nouveau médicament amaigrissant, l’orforglipron. Les patients ayant bénéficié du dosage le plus élevé ont perdu en moyenne 10,5% de leur poids en 72 semaines, selon cette nouvelle étude.

Vote de confiance: Bayrou veut y croire, mais les oppositions sont déjà tournées vers l’après

François Bayrou refuse de baisser les bras et a tenté mardi de convaincre en particulier les socialistes de lui accorder la confiance le 8 septembre, mais la quasi-certitude d’un vote négatif à l’Assemblée lance déjà les spéculations sur l’après: nouveau Premier ministre, dissolution ou même départ d’Emmanuel Macron comme réclamé par Jean-Luc Mélenchon.Dans une intervention à l’université d’été de la CFDT, le Premier ministre, qui sera l’invité mercredi du 20H00 de TF1, a affirmé que les députés avaient “treize jours” pour “dire s’ils se placent du côté du chaos ou de la responsabilité”.Alors que la gauche et le RN ont déjà fait savoir qu’ils ne voteraient pas la confiance, il leur a demandé de “réfléchir” et de renoncer à leurs “réflexes spontanés”.Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros, par les opposants comme dans l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi son va-tout lundi.A sa demande, Emmanuel Macron va convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre, et M. Bayrou sollicitera le jour même la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Son espoir: faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures dans un second temps.”Y a t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer les comptes, à échapper au surendettement en choisissant de réduire nos déficits et de produire davantage ? Voilà la question centrale”, a martelé de nouveau François Bayrou mardi.La discussion sur les mesures impopulaires (année blanche fiscale, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés…) sera “une étape différente” avec les partenaires sociaux et avec le Parlement, a-t-il répété.Dans le viseur du Premier ministre, les socialistes qui ont annoncé dès lundi qu’ils voteraient contre la confiance alors que Matignon espérait peut-être trouver un compromis avec eux.François Bayrou a réaffirmé que les plus hauts revenus et “ceux qui optimisent leur fiscalité” se verraient demander un “effort spécifique” pour le budget 2026. Et il a proposé de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux partenaires sociaux si l’Assemblée lui permet de poursuivre sa tâche.Des arguments balayés sur TF1 par le président du RN Jordan Bardella qui s’est adressé à Emmanuel Macron pour lui demander “une dissolution” ou “sa démission” pour “sortir de l’impasse”.Les réactions des oppositions ne semblent guère laisser de chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.Il ne pourra pas non plus compter sur le soutien des députés indépendants Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), dont “une nette majorité” ne votera pas la confiance, a indiqué le groupe dans un communiqué.- Fébrilité -Signe de fébrilité: la Bourse de Paris a perdu 1,70% mardi, tandis que les actions des banques, qui détiennent en masse des titres de dette française, chutaient nettement et que les taux d’emprunt français se tendaient.La dette publique française représente près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.Face à cet accès de nervosité, le ministre des Finances Eric Lombard a assuré que la France n’est “aujourd’hui sous la menace d’aucune intervention, ni du FMI (Fonds monétaire international), ni de la BCE (Banque centrale européenne), ni d’aucune organisation internationale”.Sauf coup de théâtre, ces oppositions conjuguées assurent que la France sera virtuellement sans gouvernement dans deux semaines. Un nouveau rebondissement dans l’instabilité politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.François Bayrou ne peut non plus trouver de réconfort dans l’opinion publique. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 72% des Français souhaitent sa chute.Emmanuel Macron a plusieurs fois assuré vouloir éviter une nouvelle dissolution “mais il ne faut pas écarter cette hypothèse”, a admis le ministre de la Justice Gérald Darmanin.A gauche, PS et Ecologistes se disent “prêts” à prendre la suite du gouvernement Bayrou.Jean-Luc Mélenchon va plus loin: Emmanuel Macron “doit partir”. Après Michel Barnier et François Bayrou, “il faut empêcher M. Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique”, a jugé le leader Insoumis qui a annoncé le dépôt à l’Assemblée d’une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’Etat.Signe que les partis se préparent à toutes les hypothèses, le coordinateur Insoumis Manuel Bompard a appelé sur X à aller s’inscrire sur les listes électorales.La date retenue pour le vote de confiance, le 8 septembre, précède de deux jours l’appel lancé sur les réseaux sociaux à bloquer la France. Un appel soutenu par la gauche, de LFI au PS.

Suppression des jours fériés: “La CFDT ne participera pas à cette négociation”, dit Marylise Léon

“La CFDT ne participera pas à cette négociation” sur la suppression de deux jours fériés proposée par le gouvernement, “quelles qu’en soient les modalités”, a déclaré mardi sa responsable Marylise Léon.Estimant que “tout est décidé d’avance” dans cette affaire, la secrétaire générale de la CFDT a souligné que “le dialogue social, ce n’est pas une formalité administrative. C’est un espace exigeant, parfois dur, mais où chacun doit venir avec la volonté réelle de construire.””Quand cette volonté n’existe pas, quand les conclusions sont posées d’avance, avant même l’échange, il ne s’agit pas d’un dialogue, mais plutôt d’une mise en scène”, a-t-elle estimé après avoir reçu dans l’après-midi François Bayrou et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, qui ont convié les partenaires à négocier sur cette suppression.Lundi, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot avait déclaré à l’AFP que son organisation n’irait pas non plus négocier sur la suppression de deux jours fériés.La cheffe de file de la CFDT a appelé par ailleurs le gouvernement à abandonner son “projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage”, devant les responsables de son organisation réunis de mardi à jeudi à Bierville, dans l’Essonne, pour leur unversité d’été.”Les demandeurs d’emploi ont déjà fait des efforts avec les précédentes réformes. Quatre réformes menées depuis 2019, plus de 12 milliards d’euros ponctionnés par l’État depuis 2023. On ne peut pas dire que les demandeurs d’emploi n’ont pas fait leur part”, a-t-elle justifié.

Bourse de Paris: deuxième séance de forte baisse après l’annonce d’un vote de confiance

La Bourse de Paris a terminé en net repli mardi, pour la deuxième séance consécutive, après l’annonce lundi par le Premier ministre François Bayrou d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre, déjà frappé par la quasi-certitude d’un échec.L’indice vedette CAC 40 a perdu 1,70% (133,23 points), clôturant à 7.709,81 points. Lundi, après que M. Bayrou a annoncé la tenue d’un vote de confiance, le CAC 40 avait déjà fortement reculé de 1,59%.Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros pour 2026, par les oppositions et l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi la carte du vote de confiance dans l’espoir de faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public.Mais le rapport de force est très défavorable au gouvernement Bayrou.Dans ce contexte, les investisseurs entrevoient “un effondrement probable du gouvernement dans une situation économique extrêmement délicate”, a noté Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.- Les investisseurs méfiants -La méfiance des investisseurs vis-à-vis de la santé économique française se reflète sur le marché de la dette souveraine (marché obligataire), où les Etats empruntent pour se financer. Le taux auquel emprunte la France à échéance dix ans évoluait mardi autour de 3,50%, soit un taux plus cher que ceux de pays comme la Grèce ou le Portugal.”Le seuil à surveiller est la comparaison par rapport à l’Italie”, qui emprunte, à même échéance, à 3,55% (mardi vers 17H45, heure de Paris), a souligné M. Tueni.”Cela signifierait qu’il y a une réelle défiance des investisseurs, qui considéreraient que la situation de la France est plus critique que celle de l’Italie. Si là-bas aussi il y a un problème de dette, depuis deux ans, des mesures sont prises pour y remédier et commencent à montrer des effets positifs sur l’économie italienne”, a-t-il signalé.”Pour les particuliers, l’impact est concret: hausse potentielle des taux d’emprunt et de crédit à la consommation” ou encore “pressions sur l’assurance vie en fonds euros” par exemple, a précisé Antoine Andreani, analyste marchés pour XTB.- Les banques frappées de plein fouet – A la cote parisienne, les banques et les valeurs liées aux collectivités territoriales se sont nettement repliées.”Ce sont des valeurs cycliques, soit des valeurs qui dépendent de la santé économique à court, moyen ou long terme, réputées être en première ligne lorsqu’on est face à une situation qui peut dégénérer”, a expliqué M. Tueni.Les banques “sont fortement exposées aux obligations françaises et dès lors que les taux de ces obligations augmentent, cela signifie que leur valeur baisse, ce qui crée un impact négatif sur leurs portefeuilles”, a-t-il détaillé.La banque Société Générale a ainsi chuté de 6,84% à 52,00 euros, Crédit Agricole de 5,44% à 15,65 euros et BNP Paribas de 4,23% à 77,03 euros. L’assureur Axa a quant à lui abandonné 4,03% à 39,31 euros.L’énergéticien Engie a reculé de 1,88% à 17,98 euros, le géant mondial des services environnementaux Veolia de 1,85% à 28,17 euros et le groupe de traitement des déchets et de recyclage Derichebourg a cédé 3,32% à 5,74 euros. Le groupe de BTP Eiffage a quant a lui chuté de 7,85% à 109,75 euros.

Bayrou veut redonner aux partenaires sociaux la gestion de la protection sociale

Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi vouloir refaire “pleinement et entièrement confiance aux partenaires sociaux en leur confiant la gestion des principaux piliers du système de protection sociale”, dans une intervention à l’université d’été de la CFDT.”Au regard des réussites par exemple des partenaires sociaux dans la gestion de certains régimes, notamment des complémentaires retraites, je propose que nous changions de cap” et que nous leur confiions “la gestion des principaux piliers du système de protection sociale, notamment les assurances chômage et vieillesse”, a-t-il dit.”Et cela avec une règle d’or que la condition d’équilibre financier soit fixée dans la loi afin de ne pas faire peser sur les générations futures le poids du surendettement et des dérives financières”, a-t-il ajouté.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon.”Et c’est exactement le problème qu’on a sur l’assurance chômage. On dit +vous gérez+ et quand les règles ne nous conviennent pas, on va décider à votre place. C’est pas comme ça que ça peut marcher”, a estimé la dirigeante syndicale.Le Premier ministre a envoyé début août une lettre de cadrage aux partenaires sociaux pour renégocier les conditions d’indemnisation des chômeurs, en leur demandant de dégager 2,5 milliards d’euros d’économies par an avant 2030, et 4 milliards d’euros à partir de 2030.Sur la question du transfert de la gestion de “l’ensemble du régime des retraites aux organisations syndicales et patronales, c’est une responsabilité qu’on est prêt à prendre”, a assuré Marylise Léon.Mais “tout dépend des conditions dans lesquelles ça peut se faire”, a expliqué la numéro un du premier syndicat français, ajoutant que “la règle d’or et d’équilibre annuel (des comptes), c’est un non-sens”. “C’est comme des systèmes d’assurance chômage où on est sur des régimes contracycliques, où on sait qu’il y a des périodes difficiles, des périodes d’excédent, et que ça se gère pas à l’année”, a-t-elle détaillé.Elle a rappelé que le sujet a déjà été discuté dans le cadre du conclave sur les retraites qui s’est tenu de février à juin sans permettre de dégager un accord pour amender la réforme de 2023.Malgré cet échec, “ces discussions sur les retraites n’ont pas été inutiles, loin de là”, a estimé Marylise Léon.

Wall Street peu inquiète quant aux menaces de Trump contre la Fed

La Bourse de New York évolue sans grand mouvement mardi, se montrant peu concernée par la nouvelle attaque du président Donald Trump contre l’indépendance de la banque centrale américaine (Fed), à contre-courant des autres places financières.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,06%) tout comme l’indice Nasdaq (-0,05%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,03%).Dans une lettre signée de sa main publiée lundi sur son réseau Truth Social, le président des Etats-Unis a écrit à Lisa Cook, première femme afro-américaine à un poste de gouverneure de la Fed, qu’elle était “limogée”, “avec effet immédiat”, sur fond d’allégations de fraude concernant un prêt immobilier personnel.”Le président Trump a invoqué un +motif valable+ pour me renvoyer, quand il n’y en a pas au regard de la loi, et il n’a pas le pouvoir de le faire”, a dénoncé Mme Cook, dans un communiqué transmis mardi par son avocat à l’AFP. “Je ne démissionnerai pas. Je continuerai à exercer mes fonctions pour aider l’économie américaine comme je le fais depuis 2022”, a-t-elle assuré.Interrogé par l’AFP, Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, estime que “si le marché exprimait véritablement ses inquiétudes quant à l’indépendance de la Fed, nous commencerions à voir le rendement à dix ans (des emprunts d’Etat américains, ndlr) augmenter de manière spectaculaire”.Après une remontée dans la nuit, les rendements des bons de Trésor à dix ans évoluaient vers 13H55 GMT à des niveaux similaires à ceux observés lundi, autour de 4,28%. Les taux des titres à deux ans, plus sensibles aux évolutions monétaires, reculaient, à 3,69% contre 3,72% à la clôture la veille.Pour M. Sosnick, cette attitude “est déconcertante”, d’autant que la plupart des bourses mondiales s’affichent en recul.”Une explication pourrait être qu’il existe une forte conviction que cela échouera devant les tribunaux, car Mme Cook n’a pour l’instant été reconnue coupable d’aucun délit”, estime l’analyste.Par ailleurs, “de nombreux acteurs du marché soutiennent le programme du président et estiment qu’il a à cœur les intérêts du marché et de l’économie”, ajoute-t-il.La séance se démarque par un programme plutôt pauvre en catalyseurs: les investisseurs ont bien accueilli les commandes de biens durables, qui sont ressorties supérieures aux attentes.”Mais les vraies nouvelles commenceront à arriver mercredi avec les résultats de Nvidia après la clôture, puis le PIB jeudi et l’indice d’inflation PCE vendredi”, anticipe Steve Sosnick.Côté entreprises, le groupe américain de télécoms EchoStar (+76,78% à 52,82 dollars) s’envolait à l’annonce que son concurrent AT&T (+0,46% à 28,87 dollars) allait lui racheter certaines fréquences sans fil pour un montant de 23 milliards de dollars.Les entreprises du secteur de la défense à l’image de Lockheed Martin (+1,53% à 454,55 dollars) et RTX (+1,48% à 158,58 dollars) étaient recherchées après des propos du secrétaire au Commerce Howard Lutnick évoquant la possibilité de prises de participation par le ministère américain de la Défense.Le laboratoire américain Eli Lilly (+4,34% à 725,54 dollars) avançait, soutenu par un nouvel essai clinique encourageant pour son nouveau médicament amaigrissant, l’orforglipron. Les patients ayant bénéficié du dosage le plus élevé ont perdu en moyenne 10,5% de leur poids en 72 semaines, selon cette nouvelle étude.Le fabricant de semiconducteurs Advanced Micro Devices (AMD, +1,40% à 165,64 dollars) profitait d’un relèvement de sa recommandation d’achat par les analystes de Truist, soulignant “le réel intérêt pour le déploiement à grande échelle des produits” de l’entreprise.