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Réunion des argentiers du G7: Ukraine et droits de douane au menu

Les grands argentiers du G7 se retrouvent mardi soir au Canada avec Kiev en invité spécial, et pour défi de dégager une position commune sur l’Ukraine et de lisser les tensions nées de la guerre commerciale initiée par Donald Trump.Avant l’ouverture officielle de ce rendez-vous au coeur des Rocheuses canadiennes dans l’écrin du parc national de Banff, le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne a invité son homologue ukrainien Sergii Marchenko.Les deux hommes tiendront une conférence de presse.Depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, les alliés du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) affichent un front désuni sur le soutien à l’Ukraine en guerre contre la Russie.Réticent à tout prolongement de son aide financière et militaire à l’Ukraine, le président américain a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou. Il s’est longuement entretenu lundi avec son homologue Vladimir Poutine, sans obtenir le cessez-le-feu réclamé par Kiev et les Européens.L’Ukraine veut aussi convaincre Washington d’accentuer la pression sur Moscou via de nouvelles sanctions. L’Union européenne (UE), qui a adopté mardi un 17e paquet de sanctions contre Moscou, a dit espérer une “réaction forte” de l’exécutif américain si Moscou campe sur sa position.Pour les Européens, une des priorités du G7 Finances sera de faire en sorte que la délégation américaine accepte d’afficher un soutien sans équivoque à l’Ukraine dans le texte final issu de cette réunion, sur lequel travaille la présidence canadienne.”Nous devons envoyer un signal clair indiquant que le G7 reste fermement aux côtés de l’Ukraine”, a déclaré le vice-chancelier et ministre allemand des Finances Lars Klingbeil, cité dans un communiqué. “Nous ne pourrons pas accepter un langage qui serait complètement édulcoré”, a dit mardi à des journalistes le ministère français de l’Economie.- “Tendre la main” -Un autre conflit – commercial celui-là – sera dans toutes les têtes à Banff.Donald Trump a provoqué une onde de choc à travers le monde début avril en instituant des nouveaux droits de douane sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.Il a depuis fait en partie marche arrière et scellé un accord commercial vanté comme “historique” avec Londres.Mais les taxes sur les produits importés restent nettement plus élevées qu’avant son retour à la Maison Blanche, faisant craindre un ralentissement économique généralisé.Les membres du G7 cherchent désormais à convaincre Donald Trump de revenir sur ses droits de douane et devraient se presser à Banff autour de son ministre Scott Bessent. Tokyo a indiqué à l’AFP que la délégation japonaise se tenait prête à échanger avec le secrétaire américain au Trésor sur “plusieurs problématiques entre les deux pays, y compris le taux de change” entre dollar et yen.”Les différends commerciaux actuels doivent être réglés le plus rapidement possible dans l’intérêt de tous”, a plaidé de son côté le ministre allemand des Finances, soulignant que l’UE continuait de “tendre la main” aux Américains. Scott Bessent a semblé, à plusieurs reprises, infléchir les positions présidentielles. Il a aussi récemment négocié avec Pékin une détente après que les droits de douane eurent atteint un niveau exorbitant des deux côtés. Au sein du gouvernement Trump, “il a montré qu’il pouvait être la figure raisonnable”, note Carl Weinberg, chef économiste au cabinet d’analyses High Frequency Economics.Le ministre reste toutefois “sous pression pour dérouler les promesses” du président, ajoute-t-il.Selon un communiqué, Scott Bessent plaidera “pour remédier aux déséquilibres économiques mondiaux et aux pratiques déloyales au sein et à l’extérieur du G7” ainsi que sur “la nécessité de voir la croissance tirée par le secteur privé”.

Wall Street ouvre en baisse dans l’attente de son prochain catalyseur

La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, reprenant son souffle en l’absence de nouveau catalyseur, les investisseurs digérant par ailleurs les derniers résultats de la chaîne de magasins de bricolage Home Depot.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,18%, l’indice Nasdaq reculait de 0,51% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,33%.”L’ouverture est calme aujourd’hui, les investisseurs attendent avec impatience le prochain grand catalyseur”, résume auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”L’ambiance est (…) modérée ce matin après une nuit plutôt calme sur le plan des données économiques et de l’actualité”, abondent dans une note les analystes de Briefing.com.Selon M. Sarhan, le marché “a connu une très forte hausse au cours des dernières semaines, il est donc normal et sain qu’il se consolide.”Mardi, les investisseurs surveillent de près les développements concernant la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait, à 4,51%, contre 4,45% lundi en clôture.Côté entreprises, les acteurs du marché attendent de voir “ce qu’il va se produire au niveau des résultats trimestriels”, note Adam Sarhan.Plus précisément, les investisseurs vont scruter les risques liés à la salve de droits de douane imposée par le président américain Donald Trump sur les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Au tableau des valeurs, la chaîne américaine de magasins de bricolage Home Depot était recherchée (+1,76% à 386,07 dollars) malgré un bénéfice en baisse et inférieur aux attentes au premier trimestre, les investisseurs se concentrant plutôt sur la confirmation de ses prévisions annuelles, sur la base d’une demande toujours soutenue.Le bénéfice net ressort à 3,43 milliards de dollars (-4,6% sur un an) en brut, et à 3,56 dollars rapporté par action et hors éléments exceptionnels, donnée de référence du marché, alors que les analystes tablaient sur 3,59 dollars.”Home Depot est un bon indicateur de la consommation américaine, mais aussi du marché de l’immobilier”, souligne M. Sarhan. Le constructeur automobile Tesla gagnait du terrain (+0,64% à 344,14 dollars). Le patron du groupe, Elon Musk, a affirmé que la situation commerciale du groupe a “déjà été rétablie” après une séquence de ralentissement des ventes. “Les ventes sont bonnes en ce moment”, a déclaré le dirigeant en marge du Forum économique du Qatar, et “le marché (financier) le reconnaît car nous sommes repassés au-dessus des mille milliards de capitalisation. Donc la situation est déjà rétablie.”Le secteur des semiconducteurs évoluait dans le rouge, à l’image de Nvidia (-1,39%), Broadcom (-0,59%), Micron (-1,01%) ou AMD (1,62%).Une partie des géants de la “tech” américaine était également boudée, à l’instar d’Apple (-0,85%), Microsoft (-0,90%) ou Meta (-0,66%).Selon M. Sarhan, les investisseurs ont d’ores et déjà le regard tourné vers les résultats trimestriels du secteur de l’intelligence artificielle (IA) qui seront publiés pour la plupart à la fin du mois de mai.

Les intempéries dans le Var font au moins trois morts

Les pluies orageuses intenses qui ont frappé le Var mardi ont fait au moins trois morts, dont un couple d’octogénaires au Lavandou, sur le littoral, où le maire a décrit “des scènes de guerre”.Selon un bilan provisoire de la gendarmerie du Var et de la Préfecture du département, “trois personnes ont perdu la vie, deux au Lavandou et une à Vidauban”, dans la plaine des Maures.La vigilance orange aux orages et pluie-inondation a pris fin à 14H00 dans le Var, selon Météo-France qui a maintenu le département en vigilance jaune.S’agissant du couple qui perdu la vie au Lavandou, ils ont été emportés avec leur véhicule par un torrent, dans le secteur de Cavalière. Le corps de la femme était resté prisonnier de la carcasse, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz.Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort, a ajouté le magistrat, précisant à la presse que “la situation était assez difficile sur place”. “C’était un phénomène vraiment violent, méchant, incompréhensible”, a réagi le maire du Lavandou, Gil Bernardi, lors d’une conférence de presse improvisée, notamment devant les micros de BFMTV. Il est tombé “255 mm d’eau en une heure, provoquant une vague énorme”, a-t-il ajouté, décrivant des “scènes de guerre” avec des “routes arrachées” et des “ponts arrachés”.- “Chemin totalement submergé” -“Il n’y a plus rien, plus d’électricité, plus d’eau potable, plus de station d’épuration”, a également décrit l’élu.”Un diagnostic est en cours pour évaluer les dégâts sur cette commune : accessibilité à l’eau potable, état des stations d’épuration, état des routes… Les communes de Vidauban et de La Môle ont également été lourdement impactées. L’aérodrome de La Môle/Saint Tropez est fermé suite aux inondations”, a précisé la préfecture dans un bilan à 15H00.Au Vidauban, la personne décédée a également été emportée par les flots dans son véhicule. “Une conductrice et sa passagère se sont engagées sur un chemin de campagne totalement submergé”, tombant dans un fossé, mais seule la conductrice a pu être sauvée par l’intervention d’un élu municipal qui se trouvait là, a indiqué le maire de la commue, Claude Pianetti, sur Facebook, sans cacher son émotion.Des renforts ont été envoyés, notamment depuis les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, en soutien aux 200 pompiers mobilisés qui ont effectué une cinquantaine d’interventions, “dont certaines pour des sauvetages et des mises en sécurité de personnes”, a précisé la préfecture.Les “systèmes orageux ont donné des cumuls intenses en deux heures sur Bormes-les-Mimosas mais surtout le Lavandou et les hauteurs plus au nord. On a relevé des cumuls parfois supérieurs à 100 mm”, a indiqué Météo-France dans son bulletin de 14H00.Les intempéries dans le Var sont survenues au lendemain de pluies diluviennes qui ont occasionné des inondations et dégâts dans le sud-ouest de la France, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.Près de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, une voie ferrée a été endommagée: la pluie a fait déborder un ruisseau qui a emporté le ballast sous les rails sur une dizaine de mètres, interrompant la liaison TGV Toulouse-Bordeaux-Paris.Un TGV a dû s’y arrêter en pleine voie dans la nuit de lundi à mardi, ses 507 passagers étant évacués par bus vers une salle municipale. “On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension”, a témoigné auprès de l’AFP le maire de la commune, Dante Rinaudo.Un train Intercités reliant Toulouse à Paris est resté bloqué toute la nuit à Agen, en raison de ce même incident, selon un journaliste de l’AFP qui était à bord. Ses passagers ont été acheminés en bus vers Toulouse mardi matin.Selon une porte-parole de la SNCF, la circulation ferroviaire restera coupée pendant “au moins plusieurs jours” entre Agen et Marmande, affectant ainsi le trafic des TGV entre Bordeaux et Toulouse.Près de Montauban, il est tombé en quelques heures plus de 100 mm de pluie sur le village de L’Honor-de-Cos, où trois petits ponts enjambant un affluent de l’Aveyron ont été emportés par un ruisseau qui s’est transformé en torrent.

CATL, le champion chinois des batteries porté par un patron audacieux

Le géant chinois des batteries CATL, introduit en bourse mardi à Hong Kong, incarne une réussite  portée par un fondateur audacieux et ambitieux, devant composer avec les rivalités technologiques et géopolitiques entre grandes puissances.Le groupe CATL, déjà côté sur la place financière de Shenzhen, a levé plus de 4,6 milliards de dollars lors de son entrée à la Bourse à Hong Kong mardi.Il s’agit jusqu’à présent de la plus importante introduction en Bourse au monde cette année.L’entreprise, basée à Ningde (est), a produit plus d’un tiers des batteries électriques utilisées dans les véhicules électriques en 2023, et collabore avec les plus grands constructeurs automobiles tels que Tesla, Mercedes-Benz, BMW ou encore Volkswagen.Ses batteries sont parmi les plus rapides au monde en matière de recharge, le nerf de la guerre du secteur des voitures électriques: sa batterie Shenxing deuxième génération, dévoilée cette année, permet de rouler 520 kilomètres après seulement cinq minutes de charge, y compris à très basse température, affirme CATL.C’est 30% de plus que la plateforme Super-e de son principal concurrent BYD, qui revendique environ 400 kilomètres d’autonomie pour la même durée de charge.Fondée en 2011, Contemporary Amperex Technology Co., Limited (CATL) a bénéficié du soutien massif de l’Etat-parti chinois, qui a injecté des milliards de yuans dans le développement de nouvelles technologies ces dernières décennies, notamment pour garantir son autonomie, voire sa supériorité, dans certains secteurs technologiques stratégiques.Ses batteries bon marché et ultra-rapides ont également porté l’essor fulgurant du marché chinois des véhicules électriques, aujourd’hui le plus grand au monde.- “Roi des batteries” -Le milliardaire Robin Zeng, fondateur et directeur général de CATL — surnommé un temps le “roi des batteries” en Chine — est aujourd’hui la cinquième fortune du pays et la 45e mondiale, selon Bloomberg.Son parcours est une ascension “classique, de la misère à la richesse”, qui a fait passer sa ville natale, Ningde, d’une “ville de province à un centre mondial des batteries”, écrit l’auteur et investisseur technologique Kevin Xu sur son blog Interconnected.Mais la firme se trouve prise en étau dans la rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine.Les deux plus grandes puissances mondiales se disputent la maîtrise des technologies de pointe essentielles au fonctionnement de l’économie moderne, comme les batteries, les semi-conducteurs ou encore l’intelligence artificielle (IA).L’an dernier, un projet de partenariat entre CATL et le constructeur automobile Ford pour une usine de 3,5 milliards de dollars à Marshall (Michigan), aux Etats-Unis, a ainsi soulevé des inquiétudes en matière de sécurité nationale.Et en janvier, le département américain de la Défense a inscrit CATL sur une liste d’entreprises considérées comme liées à l’armée chinoise – une décision dénoncée par le groupe et par Pékin.- “Prospérer sous pression” -Les fonds levés lors de l’introduction en Bourse de mardi pourraient servir à accélérer les projets d’expansion internationale du groupe — en particulier en Europe.CATL construit actuellement sa deuxième usine sur le continent, en Hongrie, après avoir ouvert une première en Allemagne en janvier 2023.En décembre, l’entreprise a également annoncé un partenariat avec le constructeur Stellantis pour produire des batteries de véhicules électriques en Espagne, avec un début de production attendu en fin 2026.Et CATL a même investi plus en amont de la chaîne de valeur, comme en Bolivie ou en République démocratique du Congo, où elle a acheté en 2021 des parts dans une mine détenue par un des plus grands producteurs mondiaux de cobalt.CATL anticipe également l’avenir: le mois dernier, elle a dévoilé une batterie au sodium, présentée comme une alternative moins chère et plus sûre aux batteries lithium-ion, largement utilisées actuellement mais susceptibles de prendre feu en cas de dommage.”CATL est devenue ce qu’elle est grâce à l’aide du gouvernement, mais pas au point de sombrer dans la paresse”, écrit l’investisseur Kevin Xu.L’entreprise est dirigée par quelqu’un “aussi génial qu’intrépide (…), suffisament lucide pour décrypter les signaux politiques de Pékin, et suffisament paranoïaque pour prospérer sous pression”.

Le titre de la firme chinoise CATL s’envole lors de son introduction à Hong Kong

Le titre du géant chinois des batteries pour véhicules électriques CATL s’est envolé lors de son introduction à la Bourse de Hong Kong, considérée comme la plus grosse opération de ce type cette année dans le monde.Dans les heures qui ont suivi l’ouverture du marché à 09H30 (01H30 GMT), le titre a atteint 311.40 dollars de Hong Kong (35,4 euros), soit une hausse de 18,4% par rapport à son prix d’introduction de 263 dollars de Hong Kong. Le titre de l’entreprise a clôturé à 306,20 dollars de Hong Kong (34,69 euros), en hausse de 16%.”Cette cotation signifie notre intégration plus profonde dans les marchés financiers mondiaux et marque une nouvelle étape dans notre mission, qui est de mener l’économie mondiale sans carbone”, a déclaré Robin Zeng, fondateur et président de CATL, lors de la cérémonie de cotation de l’entreprise, mardi.Leader mondial avec plus d’un tiers du marché, CATL fournit des grandes marques comme Tesla, Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen.Le fabricant de batteries est déjà coté à la Bourse de Shenzhen. Son projet de cotation secondaire à Hong Kong avait été annoncé en décembre.Selon un prospectus déposé la semaine dernière, le groupe a introduit sur le marché quelque 117,9 millions d’actions, ce qui chiffre le montant de l’opération à plus de 31 milliards de dollars de Hong Kong (3,5 milliards d’euros).Fondée en 2011 dans la ville de Ningde, dans l’Est de la Chine, CATL, de son nom complet Contemporary Amperex Technology Co. Limited, bénéficie de l’engouement croissant pour les véhicules électriques en Chine, premier marché automobile mondial.L’entreprise profite aussi d’un solide soutien financier de Pékin, qui donne la priorité au développement des industries nationales de haute technologie considérées comme stratégiques.- Expansion internationale -CATL a annoncé en décembre la création en Espagne avec Stellantis, pour 4,1 milliards d’euros, d’une vaste usine de batteries dont la production devrait démarrer d’ici fin 2026.Le groupe chinois construit une deuxième usine en Europe, en Hongrie, après avoir ouvert son premier site de production en Allemagne en janvier 2023.A l’heure où les ventes automobiles s’essoufflent, CATL continue d’afficher de solides performances. Son bénéfice net a bondi de 32,9% au premier trimestre pour atteindre près de 14 milliards de yuans (1,68 milliards d’euros).Dans une liste publiée en janvier par le ministère américain de la Défense, CATL a été désignée comme une “entreprise militaire chinoise”.La commission d’enquête de la Chambre des représentants américaine sur le Parti communiste chinois a souligné l’inclusion de CATL dans des lettres adressées à deux banques américaines en avril, les exhortant à se retirer de l’opération d’introduction en Bourse d’une “société chinoise liée à l’armée”.Mais les deux banques en question, JPMorgan et Bank of America, ont maintenu leur participation.Le gouvernement chinois a qualifié la liste du ministère américain de “persécution”, et CATL a nié être impliquée “dans des activités liées à l’armée”.CATL a également déclaré, dans des documents déposés en mai, que l’entreprise “s’engageait de manière proactive” avec le ministère américain de la Défense pour “remédier à la fausse désignation”.- Bourse pour les entreprises chinoises-La Bourse de Hong Kong attend avec impatience le retour des grandes sociétés de Chine continentale dans l’espoir de retrouver son statut de première place mondiale pour les introductions boursières.Hong Kong a connu une baisse constante des nouvelles introductions après un tour de vis réglementaire de Pékin à partir de 2020, qui a conduit plusieurs méga-entreprises de Chine continentale à suspendre leurs projets.Les données de la Bourse de Hong Kong montrent qu’elle traite cette année des dizaines de demandes émanant d’entreprises chinoises. Pour les experts, l’introduction en Bourse de mardi illustre le rôle de Hong Kong comme place où les entreprises chinoises peuvent lever des capitaux.”Nous constatons également une demande croissante de diversification des portefeuilles par rapport aux actifs libellés en dollars américains, soulignée par la récente force du dollar de Hong Kong”, indique à l’AFP Jason Lui, responsable de la stratégie des actions et des produits dérivés pour l’Asie-Pacifique chez BNP Paribas.

La Bourse de Paris fait du surplace en l’absence de catalyseur

La Bourse de Paris est stable mardi, dans un marché sans impulsion, en attendant d’en savoir plus sur la trajectoire budgétaire des Etats-Unis et sur les évolutions des relations commerciales avec ses principaux partenaires.Vers 10H15, l’indice vedette CAC 40 faisait du surplace (+0,06%), grappillant 4,63 points à 7.888,26 points. Lundi, le CAC 40 a terminé stable (-0,04%) à l’issue d’une séance perturbée par la dégradation vendredi de la note de la dette des Etats-Unis par l’agence Moody’s.”Malgré un rebond de Wall Street lundi”, l’indice élargi américain S&P 500 ayant terminé en hausse de 0,09% après avoir ouvert en forte baisse de plus de 1%, “la prudence reste de mise, après la dégradation de la note de crédit américaine”, a souligné Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.”Le début de semaine s’annonce calme, en l’absence de publications macroéconomiques majeures” prévues, ont noté les analystes de Natixis.”Les espoirs renouvelés d’un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie, combinés à une nouvelle vague de relance pour l’économie chinoise”, maintiennent les indices boursiers européens dans le calme, a ajouté Susannah Street.Le président américain Donald Trump a affirmé lundi que la Russie et l’Ukraine allaient “démarrer immédiatement des négociations en vue d’un cessez-le-feu” après son appel avec son homologue russe, Vladimir Poutine, lequel n’a cependant pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.”Je pense que des progrès ont été accomplis”, a déclaré le président américain depuis la Maison-Blanche, disant espérer avoir “accompli quelque chose” lors de cet appel qui s’est, selon lui, “très bien passé”.En Chine, la banque centrale a abaissé mardi deux taux d’intérêt clés à des niveaux historiquement bas, dernier effort des autorités chinoises pour stimuler la croissance du pays sur fond de tensions commerciales avec les Etats-Unis et de crise du secteur immobilier.Kering: nouvelle direction artistique pour BalenciagaLe groupe de luxe Kering (-0,73% à 174,38 euros vers 10H20) a annoncé lundi soir la nomination du nouveau directeur artistique de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, chargé d’ouvrir un “nouveau chapitre” après la décennie chahutée avec Demna à la barre.GL Events en repliLe consortium Vinci-Bouygues, qui a perdu la concession du Stade de France au profit de GL Events pour les trente prochaines années au terme de deux ans de procédure, a déposé un nouveau recours administratif, a appris lundi l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information des Echos. A la cote parisienne, le groupe d’événementiel GL Events, reculait de 1,46% à 23,70 euros. Depuis le 1er janvier, la valeur de son action a toutefois progressé de près de 30%.

Le Venezuela suspend les vols avec la Colombie, dénonçant l’infiltration de “mercenaires”

Caracas a suspendu ses liaisons aériennes avec son voisin colombien, dénonçant l’infiltration de “mercenaires” voulant “saboter” les élections législatives et régionales de dimanche.Le gouvernement du Venezuela dénonce régulièrement des projets réels ou non visant à renverser le président Nicolas Maduro.”L’Etat vénézuélien va se défendre et, en justice, va démontrer la vérité sur ce complot qui sera à nouveau démantelé et vaincu. Trente-huit mercenaires ont été capturés ces dernières heures”, a commenté sur la télévision publique le président Maduro.Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a accusé la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, qui a appelé au boycott du scrutin, d’être liée à ces mercenaires.”Nous avons donné des instructions pour que tous les vols en provenance de Colombie vers le Venezuela soient suspendus immédiatement”, a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse, après avoir fait part de la détention de 38 personnes, dont 17 étrangers.Selon M. Cabello, des “mercenaires” entrent “depuis la Colombie”, mais “lorsque nous faisons la vérification”, ils viennent “d’autres destinations”.- Opération toc-toc -Le ministre a assuré que leur plan était d’attaquer les “ambassades”, les “hôpitaux” et les “commandements de police”. Il a aussi annoncé la réactivation de “l’opération tun-tun” (toc-toc), qui fait référence aux forces de l’ordre frappant à la porte des maisons. Cette opération avait été lancée après la réélection contestée de M. Maduro à la présidentielle de juillet. Celle-ci a été suivie de troubles qui ont fait 28 morts. Quelque 2.400 personnes avaient été arrêtées. Environ 1.900 ont été libérées dans les semaines suivantes. L’ONG Foro Penal assure qu’il y a 895 “prisonniers politiques” dans le pays.Le ministère colombien des Affaires étrangères a déclaré à l’AFP qu’il avait activé les “canaux diplomatiques”: “Nous n’avons pas été informés de quoi que ce soit auparavant et nous ne connaissons pas non plus les détails des alertes dont parle le ministre (vénézuélien)” .A l’aéroport de Bogota, la mesure a été annoncée peu avant le départ d’un vol vers Caracas de la compagnie aérienne Latam. Des passagers avaient déjà embarqué lorsque le vol a été annulé. “Ils doivent penser aux gens”, a déclaré à l’AFP Gianlore Lorenzo, un commerçant de 64 ans. “Ils ne peuvent pas (nous) laisser à la dérive (…), on espère que ça va se résoudre”.”Cela fait six ans que je ne suis pas allée au Venezuela et j’allais passer mes vacances dans mon pays. C’est injuste de ne pas pouvoir y aller”, a regretté auprès de l’AFP Thajois Leonetti, une ingénieure de 50 ans vivant au Chili, qui était en transit.M. Cabello n’a pas précisé la durée de la suspension, mais selon le système d’information pour les pilotes (Notam), elle semble en vigueur jusqu’à lundi prochain, lendemain du scrutin.Dans une interview à l’AFP la semaine dernière, Mme Machado, qui vit dans la clandestinité depuis la présidentielle du 28 juillet, a promis un boycott massif et des “bureaux de vote vides”.- Boycott -Une grande partie de l’opposition boycotte l’élection de dimanche, estimant que les conditions ne sont pas réunies, revendiquant toujours la victoire à la présidentielle. Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro, au pouvoir depuis 2013, vainqueur de la présidentielle de 2024 avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique. Une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix. Les vols entre le Venezuela et la Colombie avaient repris en novembre 2022 après des années d’interruption dues aux relations tendues entre les deux pays, notamment lors de la présidence d’Ivan Duque, très opposé idéologiquement. Ivan Duque n’avait notamment pas reconnu en 2018 la réélection de Nicolas Maduro, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition. Il avait reconnu l’opposant Juan Guaido comme “président intérimaire” en 2019 et soutenu les sanctions américaines. Les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques en 2019.Les relations (et les vols) avaient repris après l’élection de Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie en 2022.

Les Bourses européennes ouvrent en légère hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse mardi, à l’entame d’une séance sans événement majeur à l’agenda, les investisseurs attendant d’en savoir plus sur la trajectoire budgétaire des Etats-Unis et sur sa politique commerciale.Dans les premiers échanges, vers 07H05 GMT (09H05 à Paris), la Bourse de Francfort grappillait 0,10% et a brièvement franchi pour la première fois le seuil symbolique des 24.000 points, à 24.006,16 points. La Bourse de Londres prenait 0,24% et Paris 0,16%.

En Inde, la mode “patriotique” s’arrache après le conflit avec le Pakistan

Quelques heures à peine après les premiers missiles de l’Inde tirés sur le Pakistan, des entrepreneurs ont aussitôt flairé la bonne affaire et lancé la fabrication de T-shirts et autres produits dérivés aux couleurs de l’opération “Sindoor”.Du 6 au 10 mai, les deux puissances nucléaires se sont retrouvées au bord d’une nouvelle guerre en déclenchant la plus grave confrontation militaire depuis 1999, jusqu’au cessez-le-feu annoncé à la surprise générale par Donald Trump.L’opération ordonnée par le Premier ministre indien Narendra Modi, en représailles à un attentat commis au Cachemire indien, a été baptisée “Sindoor” – du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux.Elle a été très vite fait l’objet d’une vaste campagne de propagande sur les réseaux sociaux et dans les médias nationaux, afin de galvaniser le sentiment patriotique hindou.Des commerçants indiens y ont aussi très vite vu l’occasion de juteux profits.- “C’est devenu viral” -“Nos designers ont réalisé quatre ou cinq créations” en référence à l’opération militaire, explique à l’AFP Adi Arora, fondateur de KadakMerch, une entreprise indienne de textile.”Une fois (nos produits) en ligne, c’est devenu viral et la demande est très forte”, se félicite-t-il.Son usine, située dans une petite ville industrielle du nord de l’Inde, a produit plus de 2.000 T-shirts et autres produits textiles estampillés “Sindoor”. Son “best-seller” est un T-shirt barré des mots prononcés par un général de l’armée de l’air qui refusait de répondre à une question sur les pertes indiennes: “notre travail est de toucher la cible, pas de compter les housses mortuaires”. Sur X, un conseiller du gouvernement indien, Kanchan Gupta, promeut un T-shirt avec le logo “Opération Sindoor”, tandis qu’un autre internaute, Anurag Sinha, arbore le même message accompagné du slogan “L’Inde se lève contre le terrorisme”.”Le fait que, dans un moment aussi grave, le gouvernement ait pensé à créer un visuel pour l’opération militaire était une bonne idée”, estime l’écrivain et journaliste indien Kunal Purohit. “Je pense qu’il était important pour le gouvernement de bien vendre son point de vue auprès de la population”, analyse M. Purohit, auteur d’un livre sur le “Hindutva Pop”, la musique qui promeut les idées nationalistes hindoues.L’identité visuelle de l’opération, qui fait référence à la culture hindoue, est une manière pour le gouvernement de galvaniser la fierté nationaliste, “encore plus grande quand l’Inde est en conflit avec son plus vieil ennemi le Pakistan”, juge-t-il.En pleins combats, les autorités indiennes ont interdit les ventes de drapeaux et de produits dérivés aux couleurs du Pakistan, ordonnant notamment aux sites de commerce en ligne de “retirer tout contenu de ce type”.- Exprimer leur soutien -Une petite entreprise en ligne, Hank Hawk, basée dans le Pendjab (nord-ouest), s’est également empressée de surfer sur la vague. “Nous avons reçu beaucoup de demandes de renseignement. Les gens sont très intéressés”, se félicite son patron, Deepak Kumar, qui assure avoir reçu des commandes de tout le pays. “Les gens avaient besoin d’exprimer leur soutien à l’armée indienne”, confirme M. Arora. Porter un T-shirt représente le “meilleur moyen et le moins cher” d’afficher ses convictions, analyse-t-il, affirmant avoir même reçu des commandes d’officiers de l’armée indienne. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Narendra Modi “s’est appuyé avec succès sur la culture populaire” pour promouvoir ses idées, souligne le journaliste Kunal Purohit. “Le gouvernement et le parti au pouvoir ont délibérément popularisé ce moment” et “tout le monde veut en être”, insiste-t-il. Cela n’a pas échappé aux vendeurs du marché de Janpath, au cÅ“ur de New Delhi, toujours à l’affût des dernières tendances, qui attendent eux aussi leur livraison de vêtements marqués “Sindoor”. “Les gens adorent les T-shirts +India+ et IPL (ligue de cricket indienne), pourquoi n’aimeraient-ils pas ceux-ci?”, remarque le propriétaire d’un stand, qui a requis l’anonymat, pour qui “l’armée est également un symbole de l’Inde”. “Nous allons très bientôt en vendre”, assure-t-il.

Au Royaume-Uni, un printemps exceptionnellement sec suscite les angoisses des agriculteurs

Sans elle, ses betteraves à sucre et ses pommes de terre ne pousseront pas: Luke Abblitt, agriculteur de l’est de l’Angleterre, “prie pour que la pluie” tombe alors que le Royaume-Uni connaît jusqu’ici son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle et demi.Sur sa ferme de 400 hectares près de Peterborough, pas une goutte de pluie n’est tombée depuis la fin mars.”Je ne sais pas très bien comment je vais m’en sortir”, reconnaît l’agriculteur de 36 ans, qui n’a pas de système d’irrigation sur ses terres où il cultive également de l’orge et du blé.Alignées dans son champ, les petites tiges vertes des betteraves à sucre, plantées en avril, devraient “faire au moins le double de taille” et avoir une racine, constate-t-il en grattant la terre poussiéreuse.Dans le champ voisin, aidé de son père Clive, il vient de finir de planter à grand-peine ses pommes de terre dans un sol dur comme de la pierre.Selon l’agence de météorologie Met office, il est tombé 80,6 millimètres de pluie au Royaume-Uni depuis le début du printemps en mars, bien moins que le plus bas niveau historique de la saison qui remonte à 1852 avec 100,7 mm.Il s’agit “jusqu’à présent (du) printemps le plus sec depuis plus d’un siècle”, a indiqué l’agence à l’AFP, tout en précisant qu’il fallait encore attendre la fin mai pour confirmer ce record.Dans ce pays connu pour son climat océanique, l’absence de pluie et un ensoleillement record touchent notamment l’Écosse et le nord de l’Angleterre, où les niveaux des réservoirs d’eau “sont particulièrement, voire exceptionnellement bas”, selon l’Agence de l’Environnement.Cette dernière a convoqué une réunion de son groupe de travail sécheresse il y a deux semaines et a exhorté les compagnies d’eau à “faire davantage pour préserver les réserves” britanniques.Le souvenir de l’été 2022, qui a vu le Royaume-Uni dépasser les 40 degrés pour la première fois, est dans toutes les têtes.- “D’un extrême à l’autre” -Dans la grange, Luke et Clive Abblitt manipulent une bruyante machine jaune qui emballe les pommes de terre récoltées l’an passé dans des sacs de 25 kilos.”Les patates, très gourmandes en eau (…) sont celles qui me rapportent le plus”, explique Luke, mais sans pluie, elles vont bientôt “cesser de grandir”.Si celles de cette année ne grossissent pas suffisamment pour atteindre le calibre de 45 millimètres, l’agriculteur ne pourra pas les vendre à ses clients, des restaurants britanniques qui en font des frites pour le célèbre “fish and chips”.”Nous passons d’un extrême à l’autre: il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été”, constate l’agriculteur, qui doit “adapter (ses) méthodes de culture ou explorer de nouvelles variétés” résistantes.Avec le changement climatique, “la probabilité des sécheresses augmente”, affectant la quantité d’eau dans les réservoirs ou les rivières, indique à l’AFP Liz Bentley, directrice de la Royal Meteorological Society.Cette probabilité est passée, selon elle, d’un épisode de sécheresse grave tous les 16 ans à un tous les cinq ans dans les années 2020, avant de monter à un épisode tous les trois ans dans les prochaines décennies.Côté agricole, la faible humidité du sol entraîne “une baisse des récoltes et une hausse du prix des denrées alimentaires dans les supermarchés”, ajoute Liz Bentley.Certains agriculteurs ont commencé à irriguer plus tôt, rapporte le principal syndicat agricole NFU, qui réclame des investissements pour installer des cuves de stockage directement sur les exploitations.”Les conditions météorologiques extrêmes impactent notre capacité à nourrir le pays (…) et le gouvernement doit reconnaître l’importance de l’eau pour la production alimentaire” en période de pénurie, a plaidé sa vice-présidente Rachel Hallos dans un communiqué.Luke Abblitt, lui, a demandé il y a deux ans une licence pour installer un système d’irrigation sur ces terres qu’il loue aux autorités locales.Il ne l’a pas encore obtenue. Sans elle, “je ne peux compter que sur l’eau qui tombe du ciel”, résume l’agriculteur.