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En Inde, la mode “patriotique” s’arrache après le conflit avec le Pakistan

Quelques heures à peine après les premiers missiles de l’Inde tirés sur le Pakistan, des entrepreneurs ont aussitôt flairé la bonne affaire et lancé la fabrication de T-shirts et autres produits dérivés aux couleurs de l’opération “Sindoor”.Du 6 au 10 mai, les deux puissances nucléaires se sont retrouvées au bord d’une nouvelle guerre en déclenchant la plus grave confrontation militaire depuis 1999, jusqu’au cessez-le-feu annoncé à la surprise générale par Donald Trump.L’opération ordonnée par le Premier ministre indien Narendra Modi, en représailles à un attentat commis au Cachemire indien, a été baptisée “Sindoor” – du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux.Elle a été très vite fait l’objet d’une vaste campagne de propagande sur les réseaux sociaux et dans les médias nationaux, afin de galvaniser le sentiment patriotique hindou.Des commerçants indiens y ont aussi très vite vu l’occasion de juteux profits.- “C’est devenu viral” -“Nos designers ont réalisé quatre ou cinq créations” en référence à l’opération militaire, explique à l’AFP Adi Arora, fondateur de KadakMerch, une entreprise indienne de textile.”Une fois (nos produits) en ligne, c’est devenu viral et la demande est très forte”, se félicite-t-il.Son usine, située dans une petite ville industrielle du nord de l’Inde, a produit plus de 2.000 T-shirts et autres produits textiles estampillés “Sindoor”. Son “best-seller” est un T-shirt barré des mots prononcés par un général de l’armée de l’air qui refusait de répondre à une question sur les pertes indiennes: “notre travail est de toucher la cible, pas de compter les housses mortuaires”. Sur X, un conseiller du gouvernement indien, Kanchan Gupta, promeut un T-shirt avec le logo “Opération Sindoor”, tandis qu’un autre internaute, Anurag Sinha, arbore le même message accompagné du slogan “L’Inde se lève contre le terrorisme”.”Le fait que, dans un moment aussi grave, le gouvernement ait pensé à créer un visuel pour l’opération militaire était une bonne idée”, estime l’écrivain et journaliste indien Kunal Purohit. “Je pense qu’il était important pour le gouvernement de bien vendre son point de vue auprès de la population”, analyse M. Purohit, auteur d’un livre sur le “Hindutva Pop”, la musique qui promeut les idées nationalistes hindoues.L’identité visuelle de l’opération, qui fait référence à la culture hindoue, est une manière pour le gouvernement de galvaniser la fierté nationaliste, “encore plus grande quand l’Inde est en conflit avec son plus vieil ennemi le Pakistan”, juge-t-il.En pleins combats, les autorités indiennes ont interdit les ventes de drapeaux et de produits dérivés aux couleurs du Pakistan, ordonnant notamment aux sites de commerce en ligne de “retirer tout contenu de ce type”.- Exprimer leur soutien -Une petite entreprise en ligne, Hank Hawk, basée dans le Pendjab (nord-ouest), s’est également empressée de surfer sur la vague. “Nous avons reçu beaucoup de demandes de renseignement. Les gens sont très intéressés”, se félicite son patron, Deepak Kumar, qui assure avoir reçu des commandes de tout le pays. “Les gens avaient besoin d’exprimer leur soutien à l’armée indienne”, confirme M. Arora. Porter un T-shirt représente le “meilleur moyen et le moins cher” d’afficher ses convictions, analyse-t-il, affirmant avoir même reçu des commandes d’officiers de l’armée indienne. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Narendra Modi “s’est appuyé avec succès sur la culture populaire” pour promouvoir ses idées, souligne le journaliste Kunal Purohit. “Le gouvernement et le parti au pouvoir ont délibérément popularisé ce moment” et “tout le monde veut en être”, insiste-t-il. Cela n’a pas échappé aux vendeurs du marché de Janpath, au cÅ“ur de New Delhi, toujours à l’affût des dernières tendances, qui attendent eux aussi leur livraison de vêtements marqués “Sindoor”. “Les gens adorent les T-shirts +India+ et IPL (ligue de cricket indienne), pourquoi n’aimeraient-ils pas ceux-ci?”, remarque le propriétaire d’un stand, qui a requis l’anonymat, pour qui “l’armée est également un symbole de l’Inde”. “Nous allons très bientôt en vendre”, assure-t-il.

Au Royaume-Uni, un printemps exceptionnellement sec suscite les angoisses des agriculteurs

Sans elle, ses betteraves à sucre et ses pommes de terre ne pousseront pas: Luke Abblitt, agriculteur de l’est de l’Angleterre, “prie pour que la pluie” tombe alors que le Royaume-Uni connaît jusqu’ici son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle et demi.Sur sa ferme de 400 hectares près de Peterborough, pas une goutte de pluie n’est tombée depuis la fin mars.”Je ne sais pas très bien comment je vais m’en sortir”, reconnaît l’agriculteur de 36 ans, qui n’a pas de système d’irrigation sur ses terres où il cultive également de l’orge et du blé.Alignées dans son champ, les petites tiges vertes des betteraves à sucre, plantées en avril, devraient “faire au moins le double de taille” et avoir une racine, constate-t-il en grattant la terre poussiéreuse.Dans le champ voisin, aidé de son père Clive, il vient de finir de planter à grand-peine ses pommes de terre dans un sol dur comme de la pierre.Selon l’agence de météorologie Met office, il est tombé 80,6 millimètres de pluie au Royaume-Uni depuis le début du printemps en mars, bien moins que le plus bas niveau historique de la saison qui remonte à 1852 avec 100,7 mm.Il s’agit “jusqu’à présent (du) printemps le plus sec depuis plus d’un siècle”, a indiqué l’agence à l’AFP, tout en précisant qu’il fallait encore attendre la fin mai pour confirmer ce record.Dans ce pays connu pour son climat océanique, l’absence de pluie et un ensoleillement record touchent notamment l’Écosse et le nord de l’Angleterre, où les niveaux des réservoirs d’eau “sont particulièrement, voire exceptionnellement bas”, selon l’Agence de l’Environnement.Cette dernière a convoqué une réunion de son groupe de travail sécheresse il y a deux semaines et a exhorté les compagnies d’eau à “faire davantage pour préserver les réserves” britanniques.Le souvenir de l’été 2022, qui a vu le Royaume-Uni dépasser les 40 degrés pour la première fois, est dans toutes les têtes.- “D’un extrême à l’autre” -Dans la grange, Luke et Clive Abblitt manipulent une bruyante machine jaune qui emballe les pommes de terre récoltées l’an passé dans des sacs de 25 kilos.”Les patates, très gourmandes en eau (…) sont celles qui me rapportent le plus”, explique Luke, mais sans pluie, elles vont bientôt “cesser de grandir”.Si celles de cette année ne grossissent pas suffisamment pour atteindre le calibre de 45 millimètres, l’agriculteur ne pourra pas les vendre à ses clients, des restaurants britanniques qui en font des frites pour le célèbre “fish and chips”.”Nous passons d’un extrême à l’autre: il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été”, constate l’agriculteur, qui doit “adapter (ses) méthodes de culture ou explorer de nouvelles variétés” résistantes.Avec le changement climatique, “la probabilité des sécheresses augmente”, affectant la quantité d’eau dans les réservoirs ou les rivières, indique à l’AFP Liz Bentley, directrice de la Royal Meteorological Society.Cette probabilité est passée, selon elle, d’un épisode de sécheresse grave tous les 16 ans à un tous les cinq ans dans les années 2020, avant de monter à un épisode tous les trois ans dans les prochaines décennies.Côté agricole, la faible humidité du sol entraîne “une baisse des récoltes et une hausse du prix des denrées alimentaires dans les supermarchés”, ajoute Liz Bentley.Certains agriculteurs ont commencé à irriguer plus tôt, rapporte le principal syndicat agricole NFU, qui réclame des investissements pour installer des cuves de stockage directement sur les exploitations.”Les conditions météorologiques extrêmes impactent notre capacité à nourrir le pays (…) et le gouvernement doit reconnaître l’importance de l’eau pour la production alimentaire” en période de pénurie, a plaidé sa vice-présidente Rachel Hallos dans un communiqué.Luke Abblitt, lui, a demandé il y a deux ans une licence pour installer un système d’irrigation sur ces terres qu’il loue aux autorités locales.Il ne l’a pas encore obtenue. Sans elle, “je ne peux compter que sur l’eau qui tombe du ciel”, résume l’agriculteur.

Les grands projets sidérurgiques de l’Inde menacent les objectifs climatiques mondiaux

Les projets de l’Inde visant à accroître massivement sa production d’acier, pour le développement de la construction notamment, mettent en péril les efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, indique un rapport publié mardi par le groupe de réflexion Global Energy Monitor.A elle seule, l’industrie mondiale du fer et de l’acier représente 11% des émissions de CO2 d’origine humaine qui réchauffent la planète, essentiellement en raison des hauts fourneaux traditionnels qui consomment du charbon d’origine fossile. Or, alors que la Chine, premier producteur mondial d’acier, a un secteur sidérurgique stagnant, voire en crise de surcapacité, l’Inde, en deuxième position, prévoit de doubler ses capacités de production d’acier d’ici 2030 et représente désormais plus de la moitié (57%) des nouveaux projets sidérurgiques annoncés, note le Global Energy Monitor.Cette organisation non gouvernementale basé à San Francisco répertorie les projets industriels liés aux combustibles fossiles et aux énergies renouvelables dans le monde entier.Selon son rapport, “les technologies à base de charbon à fortes émissions de CO2 dominent la capacité de production d’acier en fonctionnement et en développement en Inde”. La proportion des usines de réduction de minerai de fer (DRI) basées sur le charbon est aussi “particulièrement” importante en Inde par rapport au reste du monde. – “Critique” -L’un des moyens de décarboner la production d’acier est de remplacer les hauts fourneaux au charbon par des fours à arc électrique (FEA, ou EAF selon l’acronyme anglais), soit pour recycler des vieilles toles d’acier (acier secondaire), soit pour couler de la fonte d’acier primaire à partir de fer desoxydé.Dans ces fours, des électrodes génèrent un arc électrique qui produit de la chaleur et fait fondre le métal, ce qui réduit fortement les émissions de CO2 par rapport à l’utilisation du charbon fossile. L’EAF représente 32% de la production d’acier mondial, une proportion qui devrait s’élever à 36% en 2030, soit au-dessous de l’objectif de 37% calculé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour parvenir à contenir le réchauffement climatique d’ici 2050.Cette différence d’un point, apparemment faible, “représente des dizaines de millions de tonnes de CO2” regrette Astrid Grigsby-Schulte, responsable du secteur Fer et Acier pour le Global Energy Monitor, interrogée par l’AFP.Respecter l’objectif 2030 est “crucial” selon elle, “non seulement en raison des émissions immédiatement évitées, mais aussi parce que cela posera les bases d’une décarbonation plus large d’ici 2050” ajoute-t-elle.- Agrandir d’abord, décarboner après -En 2021, lors de la COP26, l’Inde avait annoncé qu’elle s’accordait 20 ans de plus que la plupart des autres pays pour parvenir à la neutralité climatique, soit d’ici 2070 au lieu de 2050. Depuis, le pays a certes mis en place une feuille de route pour verdir sa production d’acier, un des secteurs industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre, sur la base de recommandations de 14 groupes de travail, salue le rapport.Mais son approche actuelle “donne la priorité à l’agrandissement” des usines sidérurgiques existantes, les “stratégies de décarbonation” n’interviendraient qu'”après”, épingle-t-il. Ces “nouvelles installations à base de charbon posent problème pour la décarbonation” mondiale, relève le rapport: la flotte actuelle de hauts fourneaux indiens n’a que 25 ans d’âge moyen, ce qui pose un “défi” pour les supprimer progressivement.En Inde, seules 12% des capacités supplémentaires prévues depuis 2017 ont été réalisées, ce qui laisse “un pourcentage énorme” d’installations nouvelles qui pourraient “s’orienter sur des technologies à basse émission” suggère Astrid Grigsby-Schulte.

La banque centrale chinoise abaisse deux taux d’intérêt clés

La banque centrale chinoise a abaissé mardi deux taux d’intérêt clés à des niveaux historiquement bas, dernier effort des autorités pour stimuler la croissance sur fond de tensions commerciales avec Washington et de crise du secteur immobilier.La Chine et les États-Unis ont convenu la semaine dernière de réduire fortement pendant 90 jours les droits de douane imposés réciproquement, suscitant l’espoir des milieux économiques d’une réduction durable des tensions.Mais l’Etat-parti chinois doit encore faire face à une stagnation de la consommation interne et à une longue crise de l’immobilier, qui menacent son objectif de croissance d’environ 5% pour 2025.Le LPR à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été abaissé de 3,1% à 3%, a annoncé mardi la Banque populaire de Chine (PBoC).Le LPR à cinq ans, la référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 3,6% à 3,5%, selon la même source.Ces deux taux avaient déjà été abaissés en octobre, atteignant alors des planchers historiques.Ces nouvelles baisses “vont réduire le montant des paiements d’intérêts sur les prêts existants, ce qui allégera quelque peu la pression pesant sur les entreprises endettées. Elles vont aussi faire baisser le coût des nouveaux prêts”, écrit dans une note Zichun Huang, économiste chez Capital Economics.”Mais de modestes baisses de taux ne suffiront probablement pas, à elles seules, à stimuler de manière significative la demande de crédit ou l’activité économique dans son ensemble”, affirme-t-elle.”Les réductions annoncées aujourd’hui… ne seront probablement pas les dernières cette année”, conclut l’économiste.- Salve de mesures -Depuis des mois, les autorités s’efforcent d’activer les leviers à leur disposition pour donner un nouveau souffle à la deuxième économie mondiale.En décembre, les principaux dirigeants chinois, dont le président chinois Xi Jinping, avaient identifié plusieurs “tâches clés” pour 2025, dont une stimulation “vigoureuse” de la consommation, la stabilisation du commerce extérieur et l’enraiement de la chute du marché immobilier.”Cette année, nous abaisserons le taux des réserves obligatoires et des taux d’intérêt comme il se doit en fonction des situations économique et financière” à l’intérieur et à l’extérieur du pays, avait également prévenu en mars le gouverneur de la banque centrale chinoise.Plus tôt ce mois-ci, cette dernière avait annoncé une baisse de 0,5 point de pourcentage du montant des réserves obligatoires des banques, afin d’inciter les établissements bancaires à accorder davantage de prêts.Signe positif pour Pékin, la production industrielle a grimpé de 6,1% en avril par rapport à l’an passé, selon le Bureau national des statistiques (NBS) chinois, un taux supérieur aux attentes des économistes sondés par l’agence Bloomberg.Mais, toujours selon le BNS, les prix des logements neufs ont reculé dans 67 des 70 villes sondées sur la même période, indiquant un marché de l’immobilier toujours fragile.Le spectre de la déflation pèse également sur l’économie chinoise: en avril, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,1% sur un an, après des baisses consécutives en février et en mars.

Un repreneur chinois pressenti pour le constructeur français de bus à hydrogène Safra en redressement

Le constructeur français de bus et autocars à hydrogène Safra, en redressement judiciaire, connaîtra mardi le nom de son repreneur: un groupe chinois ou une holding française, sur fond de débat sur la notion de souveraineté industrielle.Le tribunal de commerce d’Albi doit communiquer sa décision dans l’après-midi.L’offre de reprise du groupe chinois Wanrun tenait la corde la semaine dernière, avec une offre de reprise de 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi et spécialisée dans la rénovation de bus ou tramway, avant de se lancer dans la motorisation à hydrogène en 2019.La société chinoise, plus connue dans le milieu des batteries et des panneaux solaires, a également mis 7 millions d’euros sur la table et promis des investissements pour prendre le contrôle de la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière hydrogène.Echaudés par les reprises d’entreprises en difficulté par des firmes chinoises, les politiques locaux de tous bords et la CGT plaident pour un candidat français, au nom de la “souveraineté” et de la “cohérence du projet industriel”.Le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés), plus axé sur la rénovation de trains, a revu vendredi son offre à la hausse, proposant de reprendre 90 employés sur le site d’Albi et 40 dans son usine de Clermont-Ferrand. Son directeur général Thierry Cezar brandit un carnet de commande de 450 millions d’euros, une garantie selon lui pour l’avenir de Safra. Fort d’un “marché porteur de la rénovation ferroviaire et d’autobus”, son business plan prévoit d’atteindre “200 salariés à Albi en 2029”.Une troisième offre émanant d’une société belge, CBM, a été écartée, selon une source proche du dossier.Interrogés, les salariés penchent pour TTH. La secrétaire départementale de la CGT, Laure Malleviale, veut éviter un “pillage technologique”.Le député centriste de la circonscription Philippe Bonnecarrère “partage l’analyse de la majorité des salariés et de la CGT”. “Je veux espérer qu’une offre industrielle française, sérieuse, peut-être plus modeste au départ, mais plus solide sur le long terme, sera préférée à l’offre chinoise”, a-t-il ajouté.”Avant de se lancer dans l’hydrogène, (Safra) fonctionnait très bien, mais n’avait pas l’envergure suffisante pour se lancer dans cette aventure”, selon une source proche du dossier.

Le titre du chinois CATL s’envole lors de son introduction à Hong Kong

Le titre du géant chinois des batteries pour véhicules électriques CATL s’est envolé lors de son introduction à la Bourse de Hong Kong, considérée comme la plus grosse opération de ce type cette année dans le monde.Dans les minutes qui ont suivi l’ouverture du marché à 09H30 (01H30 GMT), le titre a atteint 299 dollars de Hong Kong (34 euros), soit une hausse de 13,7% par rapport à son prix d’introduction de 263 dollars de Hong Kong. Leader mondial avec plus d’un tiers du marché, CATL fournit des grandes marques comme Tesla, Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen.Le fabricant de batteries est déjà coté à la Bourse de Shenzhen. Son projet de cotation secondaire à Hong Kong avait été annoncé en décembre.Selon un prospectus déposé la semaine dernière, le groupe a introduit sur le marché quelque 117,9 millions d’actions, ce qui chiffre le montant de l’opération à plus de 31 milliards de dollars de Hong Kong (3,5 milliards d’euros).Fondée en 2011 dans la ville de Ningde, dans l’est de la Chine, CATL, de son nom complet Contemporary Amperex Technology Co. Limited, bénéficie de l’engouement croissant pour les véhicules électriques en Chine, premier marché automobile mondial.L’entreprise profite aussi d’un solide soutien financier de Pékin, qui donne la priorité au développement des industries nationales de haute technologie considérées comme stratégiques.- Expansion internationale -CATL a annoncé en décembre la création en Espagne avec Stellantis, pour 4,1 milliards d’euros, d’une vaste usine de batteries dont la production devrait démarrer d’ici fin 2026.Le groupe chinois construit une deuxième usine en Europe, en Hongrie, après avoir ouvert son premier site de production en Allemagne en janvier 2023.A l’heure où les ventes automobiles s’essoufflent, CATL continue d’afficher de solides performances. Son bénéfice net a bondi de 32,9% au premier trimestre pour atteindre près de 14 milliards de yuans (1,68 milliards d’euros).La Bourse de Hong Kong attend avec impatience le retour des grandes sociétés de Chine continentale dans l’espoir de retrouver son statut de première place mondiale pour les introductions boursières.Hong Kong a connu une baisse constante des nouvelles introductions après un tour de vis réglementaire de Pékin à partir de 2020, qui a conduit plusieurs méga-entreprises de Chine continentale à suspendre leurs projets.Dans une liste publiée en janvier par le ministère américain de la Défense, CATL a été désignée comme une “entreprise militaire chinoise”.La commission d’enquête de la Chambre des représentants américaine sur le Parti communiste chinois a souligné cette inclusion dans des lettres adressées à deux banques américaines en avril, les exhortant à se retirer de l’opération d’introduction en bourse d’une “société chinoise liée à l’armée”.Mais les deux banques en question, JPMorgan et Bank of America, ont maintenu leur participation.Le gouvernement chinois a qualifié la liste du ministère américain de “persécution”, et CATL a nié être impliquée “dans des activités liées à l’armée”.Selon Bloomberg, CATL a prévu de réaliser l’opération sous la forme d’une offre “Reg S”, qui n’autorise pas les ventes à des investisseurs américains “onshore”, ce qui limite l’exposition de l’entreprise aux risques juridiques aux États-Unis.

Balenciaga nomme le créateur Pierpaolo Piccioli pour succéder à Demna

Le mercato des créateurs de mode se rapproche de la fin avec la nomination du nouveau directeur artistique de Balenciaga, l’Italien Pierpaolo Piccioli, chargé d’ouvrir un “nouveau chapitre” après la décennie chahutée avec Demna à la barre.L’annonce a été faite lundi par le groupe de luxe Kering, qui détient les maisons Balenciaga, Gucci, mais aussi Saint Laurent, Bottega Veneta…Pierpaolo Piccioli prendra ses fonctions officiellement le 10 juillet et présentera sa première collection en octobre lors de la Fashion week parisienne.”Sa maîtrise de la haute couture, sa voix créative et sa passion pour le savoir-faire font de lui un choix idéal”, a souligné Francesca Bellettini, directrice générale adjointe de Kering en charge du développement des maisons, dans le communiqué du groupe.Elle n’a pas manqué de saluer également “la vision audacieuse et distinctive” de Demna, qui a façonné “l’identité contemporaine de la maison”.A 57 ans, dont 25 chez Valentino, Pierpaolo Piccioli va succéder au provocateur Demna et devoir ouvrir un “nouveau chapitre” chez Balenciaga, maison fondée par l’Espagnol Cristóbal Balenciaga en 1917 et installée à Paris depuis 1937.Un défi que l’Italien se dit prêt à relever en phase avec les équipes dirigeantes de Kering et de Balenciaga, pour “façonner une nouvelle version de la maison”.Le milieu de la mode attendait cette nomination depuis le départ annoncé courant mars de Demna, en partance pour Gucci (également du groupe Kering), dont les contre-performances plombent la maison mère.Chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli devra faire oublier les polémiques liées à son prédécesseur, capable aussi aussi bien d’habiller la rappeuse Cardi B que l’actrice Isabelle Huppert, et rendre désirable le “moche”, comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs “poubelle”. Au risque d’aller trop loin. – Rose fuchsia -En 2021, la tenue noire intégralement masquée de Kim Kardashian au gala du Met, avait interpellé. L’année suivante, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d’inspiration sado-masochiste avait fait scandale.Demna avait reconnu un “mauvais choix” et promis de changer. L’année d’après, il avait présenté un défilé sage au Louvre, loin de ses scénographies anxiogènes ou apocalyptiques.La nomination du créateur géorgien chez Gucci au printemps a été très mal reçue en Bourse.Au lendemain de cette annonce, l’action de Kering avait chuté de 11%. Certains analystes avaient avancé le caractère iconoclaste du créateur ou des investisseurs déçus, alors que les noms Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections femme de Dior, ou de Hedi Slimane, circulaient.Le profil de Pierpaolo Piccioli s’avère plus consensuel. Le Romain a longtemps été associé à Maria Grazia Chiuri, avec qui il a travaillé en tandem chez Valentino. A eux deux, ils ont repris les rênes de la maison lors du départ à la retraite de son fondateur en 2008, lui donnant un coup de jeune. Après le départ de Maria Grazia Chiuri chez Dior en 2015, Pierpaolo Piccioli est seul à la barre.L’occasion de développer son style, à la fois romantique et moderne. Un de ses atouts est la couleur. Au rouge iconique de la maison Valentino, il ajoute des couleurs pop comme le “pink PP”, un rose fuchsia à ses initiales, star de sa collection automne-hiver 2022-2023. Il développe aussi des accessoires ornés de clous qui font des ravages chez les fashionistas.

La voie est libre pour l’adoption de l’accord sur les pandémies

L’accord historique sur la prévention et la lutte contre les pandémies devrait être adopté sans anicroche mardi par l’Assemblée mondiale des pays membres de l’Organisation mondiale de la santé après avoir été adopté en commission lundi soir.Un succès après trois années de négociations souvent difficiles et sur le fil du rasoir, dans un contexte de coupes drastiques dans le budget de l’OMS, pourtant confrontée à des crises toujours plus nombreuses.”Le projet de résolution A 7810 addendum 1 est donc adopté par 124 voix contre zéro avec onze abstentions”, a déclaré la présidente de la Commission, la ministre de la Santé de Namibie Esperance Luvindao, à l’issue du scrutin à main levée demandé par la Slovaquie, au premier jour de la 78ème assemblée mondiale de la santé qui se tient jusqu’au 27 mai à Genève.Les Etats-Unis se sont toutefois retirés des négociations à la suite de la décision de Donald Trump de quitter l’OMS. Le pays n’a pas envoyé de délégués à l’assemblée. Ni l’Argentine.Mais les Etats-Unis et le gel américain de l’aide internationale sont dans tous les esprits.Le texte, finalisé le 16 avril par consensus, instaure une coordination mondiale plus précoce et plus efficace à la fois pour prévenir, détecter et répondre au risque pandémique et ce de manière plus rapide.”La pandémie de Covid-19 a été un électrochoc. Elle nous a rappelé avec brutalité que les virus ne connaissent pas de frontières, qu’aucun pays aussi puissant soit-il ne peut affronter seul une crise sanitaire mondiale”, a relevé l’ambassadrice française pour la santé mondiale, Anne-Claire Amprou, qui a co-présidé les négociations.  – Encore des négociations -L’accord vise à garantir un accès équitable aux produits de santé en cas de pandémie. Le sujet avait été au cÅ“ur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.”En reconnaissant que la santé humaine, la santé animale et celle de l’environnement sont indissociables, nous agissons à la racine des pandémies” avec cet accord, a déclaré le ministre français de la Santé, Yannick Neuder, pendant l’assemblée.Surtout, il établit un mécanisme “d’accès aux pathogènes et de partage des avantages” (PABS) “qui permet un partage très rapide et systématique des informations sur l’émergence de pathogènes à potentiel pandémique”, selon Mme Amprou.”En retour, tout ce qu’on appelle les contre-mesures médicales, c’est-à-dire les produits de diagnostic, les médicaments pour des traitements ou les vaccins, qui seront produits sur la base de cette information partagée, seront aussi partagés”, en partie, par les entreprises qui décident d’y participer, explique une source diplomatique française.Les détails du mécanisme doivent encore être négociés, d’ici mai 2026, afin que l’accord puisse être ratifié.- Aide américaine -La réorganisation de l’OMS et ses finances vont également accaparer l’assemblée mondiale de la santé. L’administration Trump refuse de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025, tout en gelant pratiquement toute l’aide étrangère américaine.Le chef de l’OMS a averti fin avril que les coupes budgétaires des Etats-Unis – historiquement de loin son plus grand donateur – laissaient les comptes de l’agence onusienne dans le rouge, la forçant à tailler dans ses opérations et son personnel.”Nous sommes confrontés à un déficit salarial s’élevant à plus de 500 millions de dollars pour le prochain exercice” 2026-2027, a indiqué M. Tedros lundi.L’OMS cherche à réduire de 25% les dépenses liées aux salaires, et a déjà annoncé réduire l’équipe de direction de 14 à 7 et le nombre de départements de 76 à 34.Ces prochains jours, les pays devront se prononcer sur une augmentation des cotisations obligatoires à l’OMS, qui a dû revoir demande 4,2 milliards de dollars pour son budget 2026-27, contre 5,3 milliards initialement. Un budget “modeste”, selon M. Tedros, qui a souligné que l’OMS allait devoir trouver 1,7 milliard de dollars, soit le budget d’un grand hôpital.Une réunion de donateurs est prévue mardi. La Suisse a mis sur la table lundi 80 millions de dollars. 

Wall Street termine en petite hausse et tente d’ignorer la perte du triple A américain

La Bourse de New York a terminé en petite hausse lundi après un début de journée dans le rouge, les investisseurs s’adonnant à des achats à bon compte malgré l’abaissement de la note de la dette américaine par l’agence Moody’s.Le Dow Jones a gagné 0,32%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,02%) et l’indice élargi S&P 500 (+0,09%) ont terminé proche de l’équilibre.”Les investisseurs en ont eu assez du mantra +Vendez les actifs américains+ et ont choisi de se lancer dans l’achat d’actions dans la plupart des secteurs”, résume dans une note Jose Torres, d’Interactive Brokers, le marché tentant de passer outre la rétrogradation de la dette américaine.Pour la toute première fois, Moody’s a retiré vendredi aux Etats-Unis sa note maximale de AAA et l’a rétrogradée à AA1, s’inquiétant du gonflement de la dette américaine. La note a été assortie d’une perspective stable.Les agences Standard and Poor’s Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.L’abaissement de la note des Etats-Unis n’est pas surprenant, note auprès de l’AFP Subadra Rajappa, analyste à la Société Générale.Ainsi, “la plupart des valeurs ont limité leurs pertes initiales, ce qui s’est traduit par un redressement des principaux indices”, expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.Les investisseurs gardent toutefois un Å“il sur la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain. Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d’impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.Le programme budgétaire est “un peu plus large que prévu (…) et le déficit pourrait être plus élevé car les réductions des dépenses ne sont pas suffisantes”, souligne Mme. Rajappa.Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d’autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l’État fédéral au cours de la prochaine décennie.Sur le marché obligataire, vers 20H15 GMT, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait finalement, à 4,44%, contre 4,48% vendredi en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, le laboratoire américain Regeneron a progressé de 0,37% à 596,54 dollars après avoir annoncé lundi qu’il allait racheter la société de tests génétiques californienne 23andMe, en faillite, pour 256 millions de dollars.Regeneron a été choisi par la justice dans le cadre du rachat de la quasi-totalité des actifs de 23andMe, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le laboratoire précise que 23andMe va poursuivre son activité de tests génétiques.Autre laboratoire pharmaceutique, Novavax a pris de la hauteur (+15,01% à 7,70 dollars) après que l’Agence américaine du médicament (FDA) a approuvé, avec un retard inhabituel, l’autorisation complète d’un vaccin contre le Covid-19, a annoncé lundi l’entreprise.Microsoft a été recherché (+1,01%) après avoir annoncé lundi ajouter Grok, la famille de modèles d’intelligence artificielle (IA) générative d’Elon Musk, à Azure, sa plateforme de “cloud” (informatique dématérialisée) pour les développeurs.

Transport sanitaire, VTC: des milliers de taxis manifestent en France

Plusieurs milliers de taxis ont manifesté lundi à travers la France, à Pau, Amiens, Paris ou Bastia pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.A Paris, grosses berlines, SUV et autres taxis “en colère” ont bloqué à grand renfort de klaxons et fumigènes le boulevard Raspail et des rues adjacentes, dans le quartier très central du ministère des Transports.Dans la capitale, ils étaient près d’un millier, selon la préfecture de police, qui a également fait état de 64 interpellations. Au niveau national, la police a recensé 65 actions mobilisant 7.500 taxis.Après quelques pneus brûlés, de brèves échauffourées ont eu lieu en fin d’après-midi sur le boulevard Raspail avec les CRS, suivies de tirs de gaz lacrymogènes. Les taxis prévoient de revenir tous les jours cette semaine. Des représentants des taxis ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, a indiqué le ministère des Transports à l’AFP, sans avancées selon la Fédération nationale du taxi (FNDT).  Un projet de l’Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros et d’une tarification kilométrique.- “25 à 30% de chiffre d’affaires perdu” -“Nous avons rappelé la nécessité de cette convention”, qui “s’inscrit dans un contexte économique contraint de maîtrise des dépenses de santé tout en garantissant une meilleure réponse aux besoins en transport sanitaire de l’ensemble de la population”, a-t-on indiqué de source gouvernementale en fin de journée.”Un comité de suivi est prévu par la convention avec une réunion d’étape post-mise en Å“uvre, le 30 juin 2026. Nous avons proposé d’anticiper et de prévoir un premier échange en amont de l’entrée en vigueur le 1er octobre prochain”, a-t-elle ajouté.”Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention”, avait auparavant lancé à Paris Emmanuelle Cordier, présidente de la FNDT, revendiquant 3.000 manifestants dans la capitale lundi.Aujourd’hui environ 85% des taxis font du transport conventionné de malades, selon la FNDT.A Bastia (Haute-Corse), la sortie du port de commerce a été bloquée, selon la police. A Amiens, les taxis ont causé des ralentissements au nord de la ville, selon la préfecture de la Somme. Et à Montpellier, deux convois ont mené des opérations escargot.”La convention qui nous a été imposée par la Cnam nous ferait perdre 25 à 30% de notre chiffre d’affaires (…) On va faire de nous des travailleurs pauvres”, a lancé Yves Rubicondo, 64 ans, taxi à Pithiviers (Loiret) avec trois salariés, qui dit réaliser 95% de son chiffre d’affaires avec le transport de malades. – Eviter le coûteux transport à vide -“La nouvelle tarification sera favorable aux taxis conventionnés dans deux tiers des départements, notamment ruraux”, avait assuré Marguerite Cazeneuve, n°2 de l’Assurance Maladie, en présentant la réforme la semaine dernière. Dans le tiers restant, la Cnam veut notamment éviter que les taxis fassent du transport à vide, coûteux, via une coordination avec les hôpitaux pour grouper des patients sur des trajets proches.A Pau, les manifestants ont pénétré dans la gare SNCF et jeté des barrières sur les voies, s’opposant aux forces de l’ordre.Ils ont ensuite gagné, à pied, l’hôtel de ville pour interpeller symboliquement le Premier ministre François Bayrou, également maire de la ville, sans savoir si l’élu était présent dans le bâtiment.”Les taxis ne se sentent pas écoutés, c’est une cause désespérée”, a déclaré à l’AFP Rémi, taxi à Bordeaux âgé de 39 ans, disant n’avoir “plus rien à perdre”. Le secteur se dit prêt à discuter. Mais il demande le gel du projet actuel, défini unilatéralement selon lui.De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. “On est envahi par les VTC”, a dénoncé à Montpellier Riad Kebairi, l’un des responsables de la compagnie Taxis bleu du Midi, regrettant un “manque flagrant de contrôle à Montpellier pour mettre fin à cette concurrence déloyale”.